France-RFA 1977 : David contre Goliath

Le contexte du match :

Nous sommes le 23 Février 1977. Un match de gala a lieu au Parc des Princes, qui affiche complet avec 45 000 spectateurs pour l’occasion. L’Allemagne de l’Ouest, aussi appelée République Fédérale d’Allemagne (RFA), vient rendre visite à la France.

Le rapport de force est complètement disproportionné. En effet, lors des sept dernières années, la RFA a joué une demi-finale mythique de Coupe du monde en 1970 contre l’Italie, puis gagné coup sur coup l’Euro 1972 et la Coupe du monde 1974, avant de s’incliner en finale de l’Euro 1976 contre la Tchécoslovaquie lors d’une séance de tirs au but rendue célèbre par Panenka. La RFA n’a pas perdu de match lors du temps réglementaire depuis deux ans. Ses clubs sont également au firmament. Le Bayern vient de remporter trois fois de suite la C1 entre 1974 et 1976 et le Borussia Mönchengladbach a gagné la coupe de l’UEFA en 1975 et ira en finale de la coupe des clubs champions contre le Liverpool de Keegan cette année-là. Hambourg n’est pas en reste car il s’adjurera la coupe des vainqueurs de coupe 1977 contre l’Anderlecht de Rensenbrink, empêchant donc ce club belge de faire un triplé historique (car ce dernier a remporté cette C2 en 1976 et la regagnera de nouveau en 1978).

La France, elle, sort d’une période misérable, footballistiquement parlant. L’équipe de France ne s’est plus qualifiée pour une Coupe du monde ou un Euro depuis 1960, à une exception près : le tournoi mondial en Angleterre en 1966, où elle a été éliminée au premier tour après un match nul contre le Mexique et des défaites contre l’Uruguay et les futurs vainqueurs anglais. En club, ce n’est guère mieux depuis le grand Reims finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1959. Par exemple, Nantes est sorti au premier tour de la C1 contre le club danois de Vejle en 1973. Cependant, des lueurs d’espoirs existent. Les Verts de Saint-Etienne viennent de faire deux campagnes européennes remarquables en Coupe des clubs champions : une demi-finale en 1974-1975 suivie d’une finale en 1975-1976, mais le Bayern remporte le combat les deux fois (ah, ces sacrés poteaux carrés de Glasgow en 1976). L’équipe de France semble aussi remonter la pente avec un nouvel entraîneur, Michel Hidalgo, qui sélectionne pour son premier match en Mars 1976 contre la Tchécoslovaquie un nouveau joueur prometteur, Michel Platini.

Les joueurs des deux équipes :

La composition allemande est la suivante pour ce match : Maier; Vogts, Nogly, Beckenbauer, Dietz; Bonhof, Stielike, Flohe ; Rummenigge, Dieter Muller (qui sera remplacé par Beer à la 69e minute) et Hölzenbein. Cest du très lourd, du « kolossal ». Trois joueurs du Bayern : le gardien Maier, surnommé le chat, le Ballon d’Or 1972 et 1976 (Beckenbauer) et un autre qui sera également deux fois Ballon d’Or en 1980 et 1981 (Rummenigge). On retrouve aussi un trio de Mönchengladbach : le défenseur Vogts qui a mis Cruyff sous l’éteignoir lors de la finale de la Coupe du monde 1974, le milieu Bonhof à la frappe de balle surpuissante et Stielike qui partira au Real Madrid à la fin de la saison. Hambourg est quant à lui représenté par Nogly. Les autres joueurs sont tout simplement des légendes de leurs clubs : Dietz est sûrement le meilleur joueur passé par Duisbourg, Flohe et Dieter Muller sont des idoles de Cologne qu’ils porteront jusqu’à la victoire en Bundesliga en 1978, Hölzenbein est la star incontestée de l’Eintracht Francfort et Erich Beer est associé à l’Herta Berlin pour l’éternité.

Que nous a mijoté notre cher Michel Hidalgo lors de ce match amical ô combien prestigieux, lui qui tentera et réussira ensuite des coups de génie comme d’aligner trois numéros 10 (Platini, Genghini et Giresse) lors d’un match décisif pour la qualification à la Coupe du monde 1982 contre les doubles vice-champions du monde néerlandais, ou encore d’inventer la première version du carré magique contre l’Irlande du Nord lors de cette Coupe du monde 1982 (Platini, Genghini, Giresse et Tigana)? Les joueurs français qui fouleront la pelouse du parc ce soir-là sont : Rey;  Battiston, Patrice Rio, Lopez, Janvion ;  Bathenay, Platini, Synaeghel (substitué par Omar Sahnoun à la 72e minute) ; Rouyer, Lacombe (remplacé par Patrick Revelli à la mi-temps) et Amisse (qui sortira à la 64e minute pour faire place à Bernard Zénier). On a donc un groupe stéphanois revanchard avec Christian Lopez, Gérard Janvion, Dominique Bathenay, Christian Synaeghel (lui qui a tellement manqué en finale de C1 1976 car blessé à Nîmes) et Patrick Revelli. Les Nantais sont aussi représentés en force avec Patrice Rio (qui jouera avec un masque ce soir-là pour protéger son nez cassé), Omar Sahnoun et Loic Amisse qui fêta sa première sélection, ce qui récompense la belle saison du FC Nantes vainqueur du championnat de France cette saison-là. On retrouve également un Lyonnais qui a participé à la finale de la Coupe de France 1976, Bernard Lacombe, mais également deux Nancéiens avec Michel Platini et Olivier Rouyer. Mais l’une des grandes nouveautés du jour est la présence de trois autres joueurs qui étrennent leur première sélection en équipe de France et qui jouent tous à Metz. Le gardien André Rey, le défenseur Patrick Battiston (dont les retrouvailles avec la RFA en demi-finale de la Coupe du monde 1982 seront dramatiques) et l’attaquant gaucher Bernard Zénier. Il n’a pas peur ce Michel Hidalgo d’aligner autant de néophytes contre la meilleure équipe du monde !

Le déroulé du match :

L’équipe de France ne se laisse pas intimider lors de ce match. Platini dribble sur le côté gauche en début de rencontre et lance ensuite Rouyer à la 27e minute qui tente un dribble trop long. Peu après, Platini tire un coup-franc juste à côté, avant de mettre un petit pont sur Nogly puis de servir encore Rouyer qui tire au-dessus.

Olivier Rouyer est très remuant et donne un ballon à Janvion qui adresse un centre devant le but que ni Platini ni Amisse ne peuvent convertir en but. Les allemands sont quand même redoutables avec le meilleur buteur de l’Euro 1976 (Dieter Müller) qui tente une reprise acrobatique. Cependant, un coup d’éclat arrive à la 52e minute : Rouyer déclenche  un tir qui surprend Maier. La France mène 1-0 et le Parc des Princes est en folie. Olivier Rouyer que l’on surnommait « La Rouille » est en or ce soir-là.

La grande question est ensuite de savoir si l’équipe de France peut tenir ce résultat inespéré. La réponse est positive avec un André Rey qui fait des beaux arrêts devant Dieter Müller et Karl-Heinz Rummenigge. Lui, l’Alsacien qui joue pour un club lorrain, a dû se rappeler de la chanson « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». Le score restera donc bien de 1-0 pour la France. Ce match sera aussi le 103e et dernier de Franz Beckenbauer en équipe d’Allemagne. Alors que les Français ont décroché la Lune ce 23 Février 1977, Der Kaiser est en partance pour le Cosmos.

Les conséquences de ce match :

Ce résultat donna une grande confiance à cette équipe de France, qui gagnera ensuite d’autres matches amicaux de prestige comme contre le Brésil et l’Espagne en 1978 ou l’Italie en 1982, et surtout se qualifiera pour les Coupes du monde 1978 et 1982 avant de gagner l’Euro 1984 sous la direction de Michel Hidalgo. Le dernier match de Michel Hidalgo, qui est la victoire contre l’Espagne en finale de cet Euro 1984, démontre bien l’état d’esprit de cette équipe. Le joueur symbole de Michel Hidalgo, qui est Michel Platini, ouvre le score et Patrick Battiston fait semblant d’être blessé pour faire participer Manuel Amoros à la victoire (Amoros avait écopé d’un carton rouge lors du premier match de cet Euro contre le Danemark).

Pour les plus nostalgiques et curieux parmi nous, pourquoi ne pas finir avec cette vidéo ?

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51 réflexions sur « France-RFA 1977 : David contre Goliath »

  1. Ces articles démons de minuit
    C’est un régal
    Merci Sindelar
    Je ne saurais quoi dire, sinon que je n’ai connu Stielike, Rummenigge, Lopez, Janvion que sur le très tard, en VHS
    Même Platini, je l’ai vu sur le banc de l’EDF 92

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    1. Toujours un plaisir de partager. Cela permet aussi aux rédacteurs plus réguliers de ce site de se reposer un peu, car ils travaillent comme des dingues pour que ce site soit le mieux possible. Il y a eu tellement de matchs intéressants sous Hidalgo (75 matchs officiels pour lui). Un Brésil-France à Maracana en 77 avec les buts de Trésor et Six (qui étaient absents contre la RFA), par exemple. Cela serait sympa si les commentateurs de ce site parlent de certains de ces matchs et/ou de leurs souvenirs. Pour moi, le plus dingue est celui contre le Portugal en demi-finale de l’Euro 84. C’était l’anniversaire de berti.fox et toute la famille (grand-parents, oncles, tantes, cousins et cousines) était dans notre petit appartement au 6e étage d’un immeuble. Quand Platini a marqué, l’appartement a explosé, l’immeuble a explosé et le pays a explosé.

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      1. Vu Platini en 80 pour un France-Grèce au Parc. Un collègue de bureau avait pu avoir des places carrément et quasiment au bord de la pelouse. Je me souviens qu’il faisait un froid de canard. Je crois que Platini était entouré de Bathenay et Didier Christophe le ratisseur de ballon très fruste techniquement qui se contentait de passes de deux mètres vers Platini et toujours du plat du pied. Un sous-Toulalan en somme.

        Vu Kopa et Piantoni à la télé et à la radio, mais pas Fontaine, déjà pratiquement hors-circuit. Jamais vu Ujlaki non plus. J’ai loupé les finales de CDF de Monaco avec Théo et Douis. Vu à la télé ce dernier avec Di Nallo pour France-Brésil 63. C’est tout pour les grands joueurs de l’époque.

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    1. C’est une bonne question. Je pense que ce match a démontré que la France pouvait gagner contre n’importe qui mais c’était seulement le 7e match officiel d’Hidalgo à la tête de l’équipe et sa première grosse victoire (avec celle contre la Pologne en 1976, car cette dernière avait terminé troisième du mondial 1974). Je pense donc que c’est après plusieurs autres victoires dans des matchs amicaux de prestige que ce surnom est apparu. Par contre, je ne sais pas qui a employé ce surnom pour la première fois et quand cela s’est passé. Cela m’intéresserait de le savoir.

      A propos de championne du monde des matchs amicaux, il est aussi intéressant de rappeler que la France (sous Hidalgo) a battu l’Italie en match amical en 1982 et celle-ci est ensuite devenue championne du monde en 1982. La France (sous Henri Michel) a battu l’Argentine de Maradona en match amical en 1986 et celle-ci est aussi devenue championne du monde en 1986. Enfin, l’équipe de France (sous Platini) a battu l’Allemagne en match amical en 1990 et celle-ci est aussi devenue championne du monde cette année-là.

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    2. C’avait été aussi le surnom des Diables Rouges dans les 50’s puis, surtout, 60’s du temps de Van Himst et Puis : des victoires parfois éclatantes sur le Brésil, la RFA, la championne morale (avis de beaucoup, pas forcément le mien) de la Hongrie aussi.. et cependant incapable pour des raisons diverses et variées d’accéder aux tournois finals.

      J’en profite, vu tes messages dans Discord Verano : pas accès à Discord au bureau mais je checke le Malinois ce soir, et pour Rion je présume que j’ai dû oublier une petite manipulation?

      S’il sort finalement demain, dites-le-moi de sorte que j’en adapte 2-3 trucs au préalable (de tête sa conclusion mentionnait qu’il serait incinéré ce mardi matin).. + surtout ce que j’ai probablement omis de faire 🙂

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  2. parfait cet article à une exception prêt!! encore une fois il faut cesser cette évocation des poteaux carrés, je sais bien que c’est un élément de langage dans un tel article qui le sert mais est ce raisonnable de perpétuer cette légende urbaine dont on a discuté hier?ha ha

    comme beaucoup on a les yeux de Chimène pour cette équipe cette période, bien aidé par un roman national travaillé par les journalistes avec quelque relents nauséabonds après Seville! pas certain que tout était rose Platini devait être un probable dictateur dans l’équipe mais je me trompe peut être!

    magnifique équipe Allemande mais moins belle que celle de 82? c’est une question!
    j’ai lu pas mal d’article sur le Gladbach des 70 (ça mériterait qu’un connaisseur en parle) avec un jeu plutôt atypique et offensif qui luttait avec le Bayern Cologne ou Hambourg et secouait l’Europe (il me semble que le site de so foot en avait fait un bel article) si un de vous peu apporter des précisions!

    @Verano je crois bien que c’est à partir du moment où Hidalgo arrive oui qu’on devient un peu les champions du monde des amicaux jusqu’à l’euro 84 ou peut être le mundial 82!

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      1. Quelqu’un dont la première partie du pseudo jouait dans la wunderteam ne peut plus utiliser « Kolossal » alors? 🙂
        Je pensais que c’est une autre phrase qui allait provoquer des réactions. Je mise sur Bobby pour cela.

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      2. C’est à cause de « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine », que tu m’attends ?
        Outre l’Alsacien Rey, il y avait au moins quatre Lorrains dans cette équipe : Platini, Rouyer, Battiston, Zénier.

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    1. Merci bien.

      1. Pour les poteaux carrés, cela part de la constatation que deux poteaux ronds auraient peut-être donnés deux buts, ce qui aurait alors permis à Saint-Etienne de gagner 2-1. Dans ce match à Glasgow en 76, il y a Farizon et Synaeghel qui ne jouent pas car blessés (alors que le remplaçant de Farizon, qui était Repellini, n’avait pas été bon et que Synaeghel était un élément important) et Rocheteau est seulement rentré à la fin du match et avait donné le tournis aux défenseurs.

      2. Je pense que l’équipe allemande des années 70 est beaucoup plus forte que celle de 1982. Ne pas oublier qu’en 1982, l’Allemagne perd contre l’Algérie au premier tour et s’arrange avec l’Autriche pour passer au deuxième tour. L’attitude de ses joueurs contre la France n’est pas terrible non plus (aucun n’a été voir Battiston par exemple). Mon équipe préférée allemande est celle qui gagne l’Euro 1980, car il y avait Karlheinz Forster derrière, Klaus Allofs devant, l’élégant Hansi Muller au milieu et surtout l’ange blond (Schuster qui avait été vraiment impressionnant à 20 ans).

      3. Mönchengladbach est une équipe extraordinaire dans les années 70: 5 Bundesliga entre 1970 et 1977, 2 coupes UEFA en 75 et 79 et une finale de C1 en 77. De grands joueurs comme Netzer, Vogts, Stielike, Bonhof, Wimmer, Heynckes et Simonsen (mon préféré). En 1971, Mönchengladbach gagne un match de coupe d’Europe contre l’Inter 7-1. L’entraîneur de Manchester United vainqueur de la C1 1968 (Matt Busby) a dit à propos de ce Borussia: « Personne au monde n’aurait gagné contre cette équipe aujourd’hui. C’était le football dans la plus haute perfection. » Ironiquement, ce match sera annulé et à rejouer pour une raison intéressante que je laisse à d’autres d’expliquer…

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      1. La RFA c’est 3 finales de coupe du monde de suite entre 1982 et 1990. Ce qui était très fort de leur part, c’est d’arriver à se hisser aussi haut malgré le fait de ne pas être la meilleure équipe du tournoi, hormis en 1990.

        Rien qu’en 86, ils passent avec un bilan moyen de une victoire, un nul, une défaite et profitent (mais à raison) d’un parcours plus facile que l’Argentine en éliminant péniblement le Maroc 1-0, le Mexique aux penaltys et une France lessivée par son quart face au Brésil en demi pour revenir de nulle part en finale après avoir été menés 2-0. Mentalement, je pense qu’il n’y avait pas meilleur que la RFA puis l’Allemagne, jusqu’à la fin des années 90.

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      2. « La RFA c’est 3 finales de coupe du monde de suite entre 1982 et 1990. »

        Et 3 finales consécutives de l’Euro entre 72 et 80, dont deux victoires !

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      3. Personnellement, je considère l’Allemagne comme la nation numéro 1 de ce sport. Ils ont seulement une coupe du monde en moins que le Bresil mais plus de finales et de demi-finales.

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      4. En gros, y a vraiment une césure très forte dans les années 50.
        Jusqu’aux années 50, le foot mondial est clairement dominé par l’Uruguay, l’Argentine, la Hongrie et l’Autriche. Légèrement en retrait, l’Italie, la Tchécoslovaquie, l’Angleterre et l’Ecosse.

        A partir des années 50, retournement de situation : le Brésil et la RFA (puis Allemagne) deviennent clairement dominants. L’Italie et la France brillent par moments. L’Argentine repose surtout sur ses individualités.

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      5. J’ai oublié le Brésil légèrement en retrait, aussi, jusqu’aux années 50.

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      6. Ce qui est très fort aussi avec la RFA des 80’s, c’est qu’en 82 et 86 leur groupe souffre de tensions épouvantables, avec à chaque fois pour épicentre un Rummenigge paranoïaque et toxique au dernier degré.

        Pour 86, Schumacher était à ce point dégoûté des manipulations du Kalle qu’il s’enferma d’ailleurs dans sa chambre et se résolut (assez légitimement) à quitter le tournoi, même Beckenbauer ne parvint pas à le faire revenir à de meilleurs sentiments..mais son manager finalement oui.. Sinon Littbarski, je ne sais plus quel autre joueur de Cologne était également de l’aventure (Allofs, en 86?), mais il est hautement probable que l’extraordinaire Littbarski (que ceux qui ne l’ont pas connu en visionnent des images!) l’aurait suivi, à quoi ça tient parfois..

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      7. Sans compter que Rummenigge joue blessé en 82 et que les Allemands se privent de Schuster afin de prendre l’autre, là, qui a joué au Real et dont j’ai oublié le nom… Les deux pouvaient pas se piffrer !

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      8. @Bota : je ne savais pas pour la personnalité de Rummenigge, on en apprend tous les jours ! Paranoïaque, sur des sujets en particulier ?

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      9. L’Allemagne est aussi la seule nation à avoir été championne du monde chez les hommes et les femmes. A propos de domination de l’Allemagne dans le football, le ballon d’or 1981 est le suivant: 1. Rummenigge. 2. Breitner. 3. Schuster. Ironiquement, Schuster ne s’entendait pas du tout avec Breitner et Rummenigge. C’est l’une des raisons pour laquelle il a arrêté de jouer pour l’équipe d’Allemagne à seulement 24 ans.

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      10. @bobbyschanno
        « l’autre, là, qui a joué au Real et dont j’ai oublié le nom » : Stielike, non ?
        Celui qui rate le premier pénalty (allemand donc) de la séance de tirs en but, en 82

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      11. Big Pénis, la paranoïa de Kalle est un cas complexe..

        Déjà, à la base : pas la personnalité la plus équilibrée qui soit.

        Promu aux forceps par la RFA (qui en faisait tourner gratos les images du moindre but à travers l’Europe!), il développe des attitudes de diva pas piquées des vers, c’était Son Excellence Rummenigge..

        Puis vinrent début 80’s les pépins physiques à répétition, l’irruption du pur-sang Schuster aussi………………et c’est là qu’il vira totalement dans la paranoïa, par crainte d’abord d’être déclassé (Schuster.. d’ailleurs meilleur que lui à l’Euro 80!), de ne pouvoir honorer les attentes contractuelles de ses sponsors (il recevait des commissions au nombre de matchs joués), de ne pouvoir tenir le coup physiquement face aux exigences lui-imposées par la gestion mode presse-citron du Bayern (ce n’est pas vraiment une lumière, plutôt un exécutant docile, extrêmement courageux même..et, faute de savoir prendre du recul, d’autant prédisposé au burn-out – ce qu’il fit probablement, en fait)..

        Bref il péta complètement une durite, tout particulièrement en 86, se persuadant qu’il y était victime d’un complot du clan-Cologne, accusant publiquement (avec l’aide de Bild, porte-voix traditionnel des intérêts du Bayern) Schumacher de convoiter sa fonction de leader de la RFA et de manoeuvrer en ce sens………………. Complètement délirant……..et certains produits ne furent peut-être totalement étrangers à ses comportements hallucinatoires..

        Aujourd’hui encore, n’était sans doute la barrière de la langue pour bien le réaliser : ce n’est pas toujours glorieux..

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      12. En brassant cette fois plus large, vu qu’était évoqué plus haut la catin Breitner : une histoire que j’aime bien..

        D’abord citer deux figures majeures du dopage institutionnel ouest-allemand mis en place courant 60’s, dans la perspective des JO72 puis WC74 : Armin Klumper et Joseph Keul..lesquels eurent des morts sur la conscience, ce furent les « Rolink » made in RFA.

        Ajouter cette fois que Klumper bossait aussi pour le Bayern, éh bien : quand Klumper fut bien plus tard rattrapé par la justice, quelques ex-joueurs du « Grand Bayern » des 70’s se cotisèrent pour financer sa défense : Breitner (l’éternel cerveau de l’ombre), Hoeness (l’exécutant de talent, gros bosseur)..et Rummenigge (l’éternel et brin bovin suiveur de service).

        N’étaient ses emportements psychologiques (ce caractère çà et là de diva), Rummenigge a toujours été un suiveur en fait, même à titre de haut-cadre du Bayern ce ne fut jamais un penseur/leader, pas même quand il était la star du football ouest-allemand (par contre, relancer la mécanique d’un match sur ses qualités footballistiques : ça oui, c’était son truc)!

        Mais son intellect est franchement médiocre..et assurément un mec pas vraiment à sa place dans ces hautes-sphères, peu disposé aux grandes responsabilités.. De là à ce que cela puisse expliquer qu’il fût émotionnellement débordé par les attentes (sportives, commerciales..soft-power ouest-allemand aussi!) placées en lui, et disjoncta d’autant..?? C’est une piste que je ne négligerais pas.

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  3. Article fort bien troussé. Puisque l’on évoque les premières sélections de joueurs, un petit rappel: Le premier France-Allemagne de l’après-guerre eut lieu à Colombes le 5 octobre 1952 pour une victoire 3 à 1 (buts d’Ujlaki, Cisowski et Strappe). Ce match est également entré dans l’histoire pour avoir vu les débuts à la fois de Kopa, Ujlaki, Cisowski, Penverne, Ruminski et Gianessi. Les autres joueurs étant Jonquet, Marche, Strappe, Bonifaci et Deladérière. En réalité ce fut la deuxième pour Ciso, mais lors de sa première sélection (France-Autriche du 1er novembre 51) il était sorti sur blessure dès les premières minutes. Un seul remplacement par match était autorisé uniquement en amical et sur blessure.

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  4. Je me demande où finiraient ces joueurs de nos jours…
    Janvion, je le vois faire une longue carrière à la Juve. Intransigeant, défenseur d’élite.
    Bathenay, Liverpool forcément. Apres son but à Anfield, ils l’auraient signé.
    Rouyer, Cristal Palace. Un club de Londres.
    Amisse au Betis! Villamarin en ferait un chouchou.
    Battiston serait titulaire au Bayern. Jusqu’à son malheureux match face au FC Koln où il rencontra un certain Harald. On échappe pas à son destin.
    Lacombe a besoin d’un club passionné mais ayant son lot de détracteurs. La Lazio, pour ses buts de renard.
    Lopez, aucun doute. Colchonero adoubé par el Cholo!
    Les autres, je les vois restés en France. A oui Platini. Platini à l’Inter!

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    1. Platini à Manchester City !
      Et Rouyer plutôt à Arsenal ou Chelsea… Nan mais ! on parle quand même d’un type qui a gagné la Coupe de France, international à 11 reprises… Oh ! le lycée Papillon, mec.

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      1. Merde ! j’ai bien fait de vérifier : Rouyer, c’est 17 sélections en équipe de France.
        J’ai confondu avec le sieur Deladerrière (11 sélections).

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      2. Peu importe, mais pas dans un club de losers comme Crystal Palace. Il lui faut du lourd, même Tottenham si tu veux. Et puis Platoche à l’Inter… T’as vu la tronche de l’Inter en 2022 ? Nan, il lui faut au moins Manchester City, ou le Real.

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      3. Tu préfères envoyer Rouyer à Newcastle? Perso, si la commission est la même, je n’y vois pas d’inconvénient.

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      1. C’est vrai que c’est classe Janvion au Real, il aurait été magnifique en doublette avec Camacho à gauche.

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    2. Exercice intéressant. Si on essaye de trouver des ressemblances au niveau du jeu entre ces anciens et des joueurs actuels, on peut peut-être avoir:
      Janvion et TAA, donc Liverpool
      Battiston et de Ligt, donc Bayern
      Christian Lopez et Marquinhos, donc PSG
      Bathenay et Goretzka, donc Bayern
      Rouyer et Son, donc Tottenham
      Lacombe et Ben Yedder, donc Monaco
      Amisse et Lemar, donc Atletico

      Pour Platini, c’est quasiment impossible: un 10 à l’ancienne et qui est un vrai buteur et un vrai meneur, un excellent tireur de coup-franc, sans être un monstre physiquement. De Bruyne a certains de ses caractéristiques mais semble s’effondrer dans les moments importants (au contraire de Platini), De façon étrange, celui qui peut faire penser à Platini (à un niveau bien moindre, certes) est le meneur de jeu de Leicester, Maddison. Lui aurait été une star s’il avait joué il y a 30 ou 40 ans.

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  5. Top cet article ! J’aime beaucoup lorsque ça parle d’une époque que je n’ai pas connue.

    J’ai déjà une seconde idée d’article à proposer 🤓 je pense m’y atteler cette semaine. J’ai hâte que mon premier article soit publié le 15 novembre !

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  6. Autres France-Allemagne historiques:

    Le 17 octobre 1954 à Hanovre première victoire en Allemagne 3 à 1 (2 buts de Foix et 1 de Vincent). Ce fut la dernière sélection de Ben Barek, 6 ans après la précédente. Hélas il fut blessé dès la 30ème et remplacé par Foix. La seule fois où la France a aligné deux Marocains en la personne de Mahjoub et Ben Barek. C’est suite à la brillante victoire de l’équipe d’Afrique du Nord sur la France que Ben Barek avait été rappelé sous la pression médiatique et populaire.

    Le 27 septembre 1967 à Berlin, à ce jour la plus grosse déculottée: 5 buts à 1 (Libuda, Muller, Overath, Siememsmeyer (2)). Maier, Beckenbauer et Seeler participèrent également à la fête. Côté français:
    Aubour – Djorkaeff, Quittet, Bosquier, Baeza – Gress, Péri, Simon – Gondet, Di Nallo, Loubet.
    Autre cliché à la Thierry Roland: « Le pot de terre contre le pot de fer ».

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    1. Est-ce que c’est lors de ce match de 1967 que Bosquier met un beau but sur coup-franc vers la fin du match et que son gardien lui dit alors: ´´ encore 4 buts et on égalise »? Une autre raclée lors d’un RFA-France est lors d’un match amical en 1980 avec un 4-1 pour les allemands et c’était pourtant Hidalgo le sélectionneur français.

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  7. Hello. Justement ce matin dans le top 1000 de Sofoot, on a parlé de Battiston, et l’ami Macdermot a retracé sa carrière, évoquant notamment sa première sélection, lors de ce match contre la RFA!

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    1. Bonjour. Cela ne démontre t-il pas que P2F est en avance sur les autres sites? 🙂
      Je vais te donner une info sur Battiston que tu auras sûrement du mal à trouver sur d’autres sites: il est droitier du pied mais gaucher de la main et disait en rigolant que cette combinaison lui permet d’avoir un grand équilibre. Bon, contre Schumacher, cet équilibre avait été mis au défi.

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  8. Match qui lança une génération exceptionnelle, et à mon humble avis, la plus belle équipe de France de l’histoire, le summum étant (toujours selon moi) le match de poule 84 à Nantes contre la Belgique (Pfaff, Vercauteren, Scifo, Ceulemans). Une symphonie, un hymne au foot, 5-0 avec un triplé de Platini. Il y avait eu auparavant le 2-2 mythique au Maracana (ah le but de Six…) pour lequel j’avais eu la permission de me réveiller (si je me souviens bien c’était après minuit).
    Quant à ce France Allemagne, tous les amateurs de foot étaient contents, mais frustrés, car il y avait une grève de l’ORTF qui les avait privés de la retransmission (autres temps…)

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    1. FCH
      Merci pour tes souvenirs. Et pour moi qui commence à m’intéresser au foot juste apres la retraite de Platini, j’imagine le plaisir procuré par cette génération joueuse et romantique.

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