Le Yin et le Yang du football : deuxième partie

Samuel Jackson est souvent considéré comme l’acteur qui a le plus joué de rôles de personnes malchanceuses. On peut, par exemple, penser à son interprétation d’Elijah Price dans le film Incassable mis en scène par M. Night Shyamalan.

Qui sont les Elijah Price du fotball ?

Les joueurs avec la Scoumoune :

Allez, on commence par cette chanson d’Elvis (la plus belle ?) pour être dans l’ambiance :

Un Patrick Evra n’a pas souvent eu de chance. Il est en effet le seul joueur à avoir perdu quatre finales de Ligue des Champions :  avec Monaco contre Porto en 2004, puis deux fois avec Manchester United contre le Barça en 2009 et 2011, pour finir avec une défaite encore contre Barcelone mais avec la Juve en 2015. Si l’on rajoute le championnat que Monaco n’aurait jamais dû perdre au profit de Lyon lors de la saison 2003-2004, son rôle affligeant de capitaine et de meneur de grève avec l’équipe de France lors de la Coupe du monde 2010 rendue célèbre pour l’affaire Knysna, puis la finale de l’Euro 2016 perdue à domicile avec la France contre le Portugal, on peut se demander si Evra n’est pas l’incarnation de la malchance et du karma.  Surtout que pour la première compétition jouée sans Evra, la France a tout simplement été championne du monde (en 2018). Cependant, cela serait être de mauvaise foi car Patrick Evra a quand même un beau palmarès avec la Coupe de la Ligue avec l’ASM en 2003, cinq championnats et une Ligue des Champions en 2008 avec Manchester United ainsi que deux Serie A avec la Juventus.

Proposons donc Djibril Cissé pour les joueurs dont la scoumoune colle aux basques. En équipe de France, il joue la Coupe du monde 2002 qui est un désastre sportif pour l’EDF : élimination au premier tour pour les champions du monde et d’Europe avec aucun but marqué alors que cette équipe de France possède le meilleur buteur des championnats de France (Cissé justement), d’Angleterre (Thierry Henry) et d’Italie (David Trezeguet). Il pensait se rattraper avec l’Euro 2004 mais un carton rouge reçu avec les Espoirs amène le sélectionneur français, Jacques Santini, à ne pas le retenir dans sa liste. Ne serait-ce alors que partie remise pour la Coupe du monde 2006 ? Que nenni, car Cissé a la jambe cassée lors d’un match de préparation contre la Chine. Sans lui, l’équipe de France atteint la finale de cette Coupe du monde, d’un rien perdue aux tirs au but. Et l’Euro 2008, me direz-vous ? C’est simple, Cissé était proche d’y aller mais Bafétimbi Gomis marque deux buts pour son premier match avec la France contre l’Équateur dans le cadre de la préparation à cet Euro. Résultat des courses : en voiture, non pas Simone, mais Bafé pour l’Euro et retour à la maison sans passer par la case Euro 2008 pour Djibril. Par contre, Cissé ne rate pas le rendez-vous de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. La malchance qui lui colle à la peau avec l’EDF débouche sur le spectacle pitoyable que constitue Knysa et où la France a été la risée du monde. Cette malédiction est aussi peut-être responsable du fait qu’un grand rêve de Djibril Cissé ne s’est jamais réalisé : marquer au moins 100 buts en championnat de première division française. Son compteur reste en effet bloqué à 96 unités. Toutefois, Cissé a gagné en 2003 la Coupe de France avec Auxerre ainsi que la Coupe de confédération avec la France ; a remporté la Ligue des Champions en 2005 et la FA Cup en 2006, avec Liverpool ; et a aussi participé au doublé coupe-championnat grec avec le Panathinaikos en 2010. Cissé ne peut donc pas être considéré comme le Scoumoune d’Or.

Qui alors ? Et Pourquoi pas Henri Zambelli ? Il est né à Marseille le 9 mars 1957 mais c’est à Nice que ce défenseur commence à jouer en professionnel dès la saison 1974-1975 et jusqu’en 1979. Sa scoumoune commence alors à se manifester avec l ‘OGC Nice, en finissant deuxième du championnat de France 1975-1976 (à trois points des Verts) alors qu’ils étaient en tête à un moment donné de la saison ou en perdant la finale de Coupe de France 1978 contre le Nancy de Platini, Rouyer, Jeannol, Rubio et Moutier alors que les Aiglons en étaient les favoris. Il rejoint alors lors de la saison 1979-1980 le club de sa ville natale, l’OM. Ce dernier est l’un des favoris pour le titre car il a un bel effectif avec le monument Marius Trésor ainsi que l’international français à une sélection, Victor Zvunka, derrière ; le suédois Anders Linderoth et un jeune français prometteur, Philippe Piette, au milieu ; et une attaque royale composée de l’international et ailier droit tunisien Témime qui s’est fait remarquer à la Coupe du monde 1978, et de deux internationaux français : l’avant-centre Marc Berdoll et l’ailier gauche Didier Six. Le premier match du championnat 1979-1980 voit Marseille battre Brest 3-0 avec un but de chacun de ses trois attaquants. On allait donc voir ce qu’on allait voir avec cet OM surpuissant. On a effectivement vu : le deuxième match se joue au Parc des Princes contre le PSG de Joao Alves, Bathenay et Dahleb qui gagne 2-1 après avoir été mené 0-1 à la mi-temps. Tout s’écroule ensuite pour les Phocéens car l’OM vit une saison calamiteuse, qui se termine par une terrible défaite 7-2 à Brest (dont un triplé de Drago Vabec pour les bretons) et surtout une 19e place sur 20 pour l’OM. Henri Zambelli connaît alors les affres de sa première relégation en D2. Il décide alors de repartir porter les couleurs de l ‘OGC Nice pour deux saisons en D1, celles de 1980-1981 et 1981-1982. Nice finit 15e en 1981 puis 19e en 1982. Et de deux relégations pour Henri, qui prend la route de Lyon pour continuer à jouer en première division française. Et que se passe-t-il lors de la saison 1982-1983 au confluent du Rhône et de la Saône ? Vous l’avez deviné : Lyon finit 19e et Zambelli subit sa troisième relégation. Il reste cependant chez les Gones pour deux saisons encore, 1983-1984 et 1984-1985. La première se solde par une troisième place du Groupe A de D2 suivie d’une élimination aux barrages contre le Racing Paris. La deuxième voit l’OL finir à la 7e place du groupe B et rate donc de nouveau l’ascension vers la D1. Henri Zambelli est alors transféré à Brest, qui s’est maintenu en D1 en finissant 9e, lors de l’été 1985. Et là, un miracle arrive : Brest avec Henri Zambelli finit 14e du championnat 1985-1986 et garde donc le droit d’évoluer en première division la saison d’après. Cela sera sans Zambelli qui rejoint les rivaux bretons de Rennes, qui viennent juste d’accéder en D1. La poisse d’Henri Zambelli se manifeste alors de nouveau : Rennes termine dernier du championnat de D1 1986-1987 avec seulement 17 points au compteur (cinq victoires qui rapportent chacune deux points, sept nuls qui donnent un point chacun et 26 défaites). On arrive donc à la quatrième relégation en D2 pour Henri. L’Elijah Price du football rejoint alors Orléans en deuxième division et y reste trois saisons, avant de prendre sa retraite sportive professionnelle en 1990. Ces trois saisons verront Orléans finir cinquième du groupe A en 1987-1988, dixième du groupe B en 1988-1989 et douzième du groupe A en 1989-1990.

Cependant, Henri Zambelli n’était pas un mauvais joueur du tout. Il a, par exemple, joué en équipes de France juniors, B et Espoirs. Avec ces derniers, il perd (bien sûr, quand on connait sa malchance légendaire) la finale du tournoi de Toulon 1978 contre la Hongrie, tout en étant élu meilleur joueur de ce tournoi. Il fait aussi partie du groupe de l’équipe de France olympique des JO 1976, même s’il n’y dispute aucun match. Cette équipe olympique, qui possède des joueurs de la trempe de Battiston, Platini, Rubio, Amisse, Baronchelli, Pécout et Rouyer, atteint les quarts de finale de ces JO 1976 mais les perd contre le futur vainqueur, la RDA. Et l’équipe de France A, dans tout cela ? Michel Hidalgo convoque Henri Zambelli, à tout juste 19 ans, dans le groupe France pour son premier match de sélectionneur contre la Tchécoslovaquie en mars 1976.  Zambelli ne rentre toutefois pas sur le terrain. Il fait ensuite partie du groupe qui participe à la célèbre tournée en Amérique du Sud pendant l’été 1977. Il ne joue pas les deux premiers matches, ceux contre l’Argentine (qui se solde par un 0-0 à la Bombonera) et le Brésil (match nul 2-2 au Maracanã, avec deux superbes buts de Trésor et Six pour les Tricolores). Par contre, il est titulaire pour le match contre l’Atlético Mineiro. Et bien sûr, connaissant maintenant la poisse qui accompagne Henri Zambelli, la France concède alors sa seule défaite de la tournée, par le score de 3-1. On s’attend donc que, malgré sa malchance, Henri Zambelli peut au moins se vanter de posséder une sélection officielle en équipe de France. Mais pas du tout, car cette rencontre contre l’Atlético Mineiro n’est pas considérée comme un match officiel, car l’Atlético Mineiro est un club et non une nation. Zambelli ne compte donc officiellement aucune sélection en équipe de France ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

24 réflexions sur « Le Yin et le Yang du football : deuxième partie »

  1. Zambelli, très bien vu et portait complet. Je me souviens que dans les années 80, L’Équipe Magazine lui avait déjà consacré nu entrefilet sur le thème de l’homme à la carrière malheureuse. Malheureuse et non pas malchanceuse : « on » lui reprochait d’avoir toujours pris la mauvaise décision au moment d’un transfert. Lyon à l’été 1982, ça sentait déjà le pâté après un projet « Europe » lancé en 1980, si je ne m’abuse, qui avait fait long feu. Nice en 1980, ça ne pouvait être qu’un « reverse panic buy ». Quant à cette invraisemblable saison 1979-80 de l’OM, il faudra bien que j’en fasse un sujet un de ces prochains mois.

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    1. Très bonne idée de faire un article sur l’OM 79-80 (et peut-être aussi sur les Minots après cela ?). Ce match PSG-OM d’Aout 79 est le premier que Berti et moi avons vu au Parc (superbe surprise de notre père). On a donc vu Joâo Alves qui était vraiment fort (beaucoup plus que Vitinha, par exemple…). Quelques jours plus tard, Genghini le blessait gravement à Sochaux et Joâo Alves n’est jamais revenu à son niveau. Mais celui qui m’avait le plus impressionné est Marius Trésor avec ses chaussettes baissées et ses tacles glissés. Vers la fin de cette saison 79-80, Didier Six était démotivé et Marius Trésor avait été obligé d’aller le chercher chez lui pour l’amener au match ! Six était spécial. En 2008, en visite en France, j’avais fait la surprise à mon fils cadet d’aller voir le match France 98- Reste du monde qui fêtait les 10 ans de la victoire en coupe du monde. Il était content de voir Zizou. Moi, j’étais aussi content de voir le match en lever de rideau entre de vielles gloires. Il y avait Didier Six qui était de la partie. Il avait encore sacrément du ballon alors qu’il avait 53 ou 54 ans.

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    2. Je les ai vus au Parc en huitièmes de finale retour (comme ça se faisait à l’époque) de Coupe de France 1981-82. Après le 0-0 de l’aller, ils avaient vite plié (vérification faite, deux buts en 15 minutes de Surjak et du regretté N’Gom) et avaient finalement perdu 3-1 sans toutefois démériter. Ceci dit, je connais tellement peu l’histoire de l’OM que raconter comme il se doit cette saison incroyable me paraît difficile.

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      1. Surjak aurait peut-être été considéré comme l’un des meilleurs joueurs pré-QSI s’il était resté plus d’un an au PSG. C’est lui qui fait les deux passes décisives en finale de coupe de France 82 (premier trophée du PSG). Guy Roux à Auxerre attendait énormément de Michel N’Gom, qui était un vrai feu follet. Il aurait peut-être connu l’équipe de France sans cet accident avec les conseils de Guy Roux, comme Ferreri ou Bats à pareil époque.

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    3. Henri Zambelli, l’US Orléans de la fin des 80es avec également Langers. Je crois que Zambelli était le capitaine de l’USO s’étant imposée 0-4 au Parc contre le PSG d’Ivic. Au retour, j’étais au Stade de la Source pour voir le superbe match nul 3-3. Bats s’était fait chambrer sans méchanceté mais n’avait pas démontré une grande sensibilité à l’humour local (un peu beauf, j’en conviens !).

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      1. Digne successeur de Jacky Lemée donc. Défenseurs, capitaines d’Orleans avec qui ils ont fait des exploits en coupe de France et ont aussi joué à l’OM avec des Zvunka.

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  2. Comme bande-son pour cet article, celle de François de Roubaix pour « La Scoumoune » de José Giovanni (1972, Belmondo, Claudia Cardinale, Michel Constantin dans un second rôle dramatique plutôt réussi) aurait été mieux venue.

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    1. C’est marrant car c’est exactement la musique que j’avais d’abord choisie ! J’ai ensuite réentendu la chanson d’Elvis sur un des CD faits par un de mes fils et qui regroupent toutes mes chansons préférées. J’ai changé de musique après avoir écouté celle d’Elvis (dont je trouve les paroles puissantes).

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  3. Les matchs sélections-clubs étaient vachement plus fréquents à l’époque. Un de mes premiers souvenirs des bleus est la rencontre Arsenal France en 89. Avec une victoire 2 à 0 face à la France de Platini bien malade. Les Bleus perdront quelques semaines plus tard face à l’Ecosse de Mo Johnston. Ciao l’Italie 90! Et les Gunners seront champions.

    Un autre chouette sujet. Les grandes rencontres de l’histoire entre clubs et sélections!

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    1. Très bonne idée. Il y a par exemple un France-Stuttgart en 1981 au Parc, qui mérite de faire partie d’un article (victoire du club allemand 3-1). Platini avait été remplacé sous les sifflets. Quelques mois plus tard, il marquait un coup-franc dans le même stade contre les Pays-Bas lors d’un match décisif pour la qualification en coupe du monde 82, et a été traité comme un héros. Ce match est aussi intéressant car Didier Six aurait pu jouer pour les deux équipes (il était à Stuttgart à l’époque). Il avait joué pour la France. Ce même Didier Six marqua l’unique but de la France contre une autre équipe de club 3 ans avant. Ce club venait de gagner sa deuxième coupe d’Europe en deux ans et avait un très grand joueur 🙂
      https://thevintagefootballclub.blogspot.com/2011/03/france-anderlecht-1978.html?m=1

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    2. C’était le traditionnel match de gala de début de saison au bénéfice de l’UNFP. J’en ai vu trois au Parc : France-M’Gladbach en 1976 (5-0, première fois au stade), France-Bayern en 1979 (4-1, avec une mi-temps pour Philippe Bergeroo dans le but pour voir), et France-Juventus en 1980 (1-0 avec Dino Zoff dans un état de sérénité et de maîtrise absolues que je n’ai jamais revu depuis). Je n’étais pas à Paris pour le France-Stuttgart de 1981 (pas plus que pour le France-Peñarol de 1983, 1-0) mais il me semble que c’est là que Baratelli avait fait son retour (officieux) en Bleu.

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      1. Merci. J’avais un peu oublié ces autres matchs. Est-ce qu’il y en a eu un aussi contre un club en Aout 1977? Je ne pense pas pour Aout 1982 car la France avait joué un match amical contre la Pologne ce mois-là, avec une défaite 4-0 et la dernière sélection d’Ettori (qui, en plus, n’avait pas fait une grande coupe du monde).

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      2. Merci. Ah ces beaux maillots de couleur rose d’Hambourg.

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      3. C’était une idée à la mords-moi-le (hum) du docteur Krokn, le boss du HSV de l’époque, pour faire venir ces dames au stade. Authentique.

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      4. L’initiative a eu les résultats que l’on pouvait prévoir et le HSV est vite revenu au rouge, blanc (extérieur), ou bleu foncé (third). C’était du même tonneau que les modèle roses « pour dames » que les fabricants d’armes à feu ont encore au catalogue ici au pays du Deuxième Amendement.

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  4. Samuel Jackson est souvent considéré comme l’acteur qui a le plus joué de rôles de personnes malchanceuses

    L’est bizarre cette phrase

    Voilà

    C’était ma contribution

    Et ça sent toujours la naphtaline

    Et la crème hydratante

    Il y aurait même un soupçon de bergamote que je serai pas surpris

    Bisous les vieux machins

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    1. Où étais-tu passé ? Comme ton pseudo fleure bon la bouffe, je me permets d’indiquer que, dans les années 80, l’attaque du Havre était composée de Pain-Jacquet et la défense de Tours de Steck-Brulez. Tu vois, la naphtaline a du bon.

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      1. On est pas tous des retraités
        Bien pensionnés

        Je vous lis toujours

        Mais régulièrement obligé de me reconnecter et de réinitialiser le mot de passe
        Confronté à ma flemme le gagnant est vite trouvé

        Sebek t’es nul

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  5. C’est invraisemblable, ce Zambelli..

    Pour la Belgique je pense si sec à Dante Brogno, remarquable ailier droit, Sporting Charleroi.. Il n’a toutefois jamais joué le moindre match en équipe nationale, incompréhensible, injuste même.. Mais le pompon, alors qu’il semblait enfin devoir recevoir sa chance : un problème de passeport, il dut rester à quai……..ce qui en fait était un coup de pute de la fédé, parfaitement en mesure de débloquer la situation sauf qu’elle ne voulait pas de lui – et donc elle laissa pourrir la situation, et Brogno ne put jamais jouer le moindre match sous le maillot national.

    Ca + la finale (brin borderline) de coupe 93 face à l’ennemi juré du Standard.. Ca + son transfert à jamais contrarié au..Standard qui, non content de ne pas se matérialiser, fut publiquement divulgué et écorna un temps son image au sein de son club de toujours (or cette image de clubman était son principal capital)…….. Il méritait mieux que tout cela, superbe joueur.

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    1. Merci pour l’info. Et aux Pays-Bas ? Faas Wilkes qui n’a jamais gagné un titre aux Pays-Bas, à l’Inter, Valence et Levante (ses équipes finissaient souvent deuxième ou troisième), et qui a été empêché de jouer avec l’équipe nationale quand il jouait dans un club étranger ?

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