Marius et l’Alsacien

Marcel Pagnol eu un coup de folie ou de génie (à choisir) dans les années 1920, en voulant monter et faite jouer la pièce de théâtre Marius à Paris. Vous imaginez une pièce qui se joue avec l’accent marseillais dans la ville Lumière de nos jours ? Le grand comédien Raimu, haut en couleur et de son prénom Jules, s’est imposé très rapidement dans le choix de César, propriétaire d’un bar à Marseille.

Raimu, dont Orson Welles disait qu’il était le plus grand acteur au monde

Par contre, le choix fut beaucoup plus difficile pour attribuer le rôle de Marius, le fils de César. La décision finale est revenue à Marcel Pagnol lui-même dont le choix s’est alors porté sur Pierre Fresnay, alsacien d’origine et tragédien de la Comédie-Française.

Pierre Fresnay, de son vrai nom Pierre-Jules-Louis Laudenbach

Cette décision a rendu Raimu fou de colère qui a alors écrit les mots suivants à Pagnol : « Ça c’est un comble. Marius, un alsacien ! C’est un bon acteur, mais il est alsacien !…De plus, il est protestant… Les protestants, ce sont des gens sévères, des gens tristes, qui ne plaisantent pas, qui ne rient jamais. »

Marcel Pagnol resta ferme dans son choix mais Fresnay demanda 15 jours supplémentaires avant de faire son essai et de peut-être signer son contrat en cas d’essai concluant. Pendant ces deux semaines, ni Pagnol et ni Raimu n’eurent connaissance des faits et gestes de Pierre Fresnay. Puis la répétition commença deux semaines plus tard et Fresnay entra dans la salle avec un tablier bleu, une cigarette sur l’oreille et un mouchoir autour du cou. Jules Raimu, dans son rôle de César, déclina quelques phrases. Puis vient le tour de Fresnay qui déclara « A coups de pieds » avec un parfait accent du Vieux-Port marseillais. Raimu se retourna alors vers Pagnol et déclara : « Ça y est. C’est gagné. » Pendant ces 15 jours, Fresnay avait en fait travaillé dans un bar du Vieux-Port pour prendre l’accent marseillais, dont il lui faudra ensuite plusieurs années pour s’en débarrasser. Raimu et Fresnay resteront très bons amis jusqu’au décès du premier en 1946, lui qui ne se réveilla pas d’une opération de la jambe qui ne devait être qu’une formalité.

Voilà une scène où ces deux géants se donnent la répartie dans le film Marius tiré de la pièce de théâtre :

C’est beau l’arithmétique

Mais quel rapport avec le football, me direz-vous ? Hold your horses, comme disent les Ricains. Il y a aussi un Marius et un Alsacien dans le football français. Le Marius, c’est le libéro et la légende, Marius Trésor, auteur avec l’équipe de France d’un très beau but au Maracana en 1977 et bien sûr d’un autre lors de la si terrible demi-finale de coupe du monde 1982 contre la RFA. Trésor a joué à l’OM entre 1972 et 1980, avec qui il remporta la Coupe de France en 1976 contre l’Olympique Lyonnais de Bernard Lacombe.

Marius, ce match m’a fendu le coeur

L’Alsacien est Léonard Specht né à Mommenheim dans le Bas-Rhin, stoppeur de métier et qui porta les couleurs de Strasbourg de 1969 à 1982, avec ce titre mémorable de champion de France en 1979. Specht rejoint ensuite les Girondins de Bordeaux lors de l’été 1982 ; club qui avait déjà accueilli Marius Trésor en 1980 (en plus de Bernard Lacombe en 1979).

Et pour qui Léonard Specht voulait jouer quand il était à Strasbourg ?

Il y a donc eu une association Marius-L’Alsacien à Bordeaux entre 1982 et 1984, année au cours de laquelle Trésor prendra sa retraite après une série de blessures. La défense centrale Trésor-Specht permettra, par exemple, à Bordeaux de finir deuxième du championnat en 1982-1983 à 10 points de Nantes (avec un Bernard Lacombe qui marqua 20 buts et un Dieter Müller 17), suivi du titre de champion de France en 1983-1984 acquis à la différence de buts devant Monaco (avec un Lacombe à 18 réalisations, un Giresse à 16 buts et un Muller à 14). Trésor et Specht seront également de la partie lors des qualifications glorieuses lors des matchs retour contre Carl-Zeiss Iena (5-0) et Hajduk Split (4-0) durant la Coupe de l’UEFA 1982-1983. Ils tomberont ensuite en quart de finale contre les Roumains de Craiova, ainsi que contre le Lokomotiv Leipizg lors de l’édition suivante.

Ce duo Marius-Alsace a aussi cohabité en équipe de France mais trois fois seulement, alors que Specht a connu 18 sélections et que Trésor a été appelé 65 fois chez les Bleus. Ces trois matchs en commun se sont soldés par une victoire 3-0 contre le Luxembourg en 1979, un match nul 0-0 contre les Pays-Bas en 1980 et une défaite 1-0 contre l’URSS en 1980. Un fait intéressant est aussi le remplacement de Marius par Léonard dès la 23e minute du match France-Brésil de 1981 (victoire des Auriverdes par 3-1 au parc des princes).

Photo juste avant le match France-Pays-Bas de 1980. Vous les reconnaissez tous ? Pas le droit de tricher.

Ces deux-là ont aussi en commun l’Espagne, quand on pense à leur carrière internationale. En effet, Specht a joué son premier match contre les Ibères en 1978, en marquant d’ailleurs le seul but du match (pour lequel Trésor était absent) tandis que Marius Trésor a battu le record de sélections de Roger Marche en effectuant sa 64e sélection contre la Roja en 1983 (rencontre où Specht n’était pas là et qui s’est terminée sur le score de 1-1). Finalement, ces deux joueurs n’ont pas été sélectionnés pour l’Euro 1984, qui a vu la France gagner en finale contre… l’Espagne. Marcel : où étais-tu pour empêcher cette ignominie ? Au paradis des écrivains et directeurs de film depuis déjà 10 ans, non ?

Marcel Pagnol (comment savait-il que César/Cézar  et Fanny/Fanni allaient jouer à l’OM, en plus de Marius ?)

Reference : Confidences, Marcel Pagnol, EAN : 9782877060691, Editions de Fallois (14/03/1990).

43 réflexions sur « Marius et l’Alsacien »

  1. L’EDF en photo : Marius, Christophe (bon joueur de Monaco complètement tombé dans l’oubli), Janvion, Specht, Max, Dropsy, Bathenay, Pécout, Couriol (même remarque que pour Christophe), Platoche, Six.

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    1. Faut dire que c’était un joueur quelconque, bien qu’international, Didier Christophe. Bon ratisseur, mais pauvre techniquement. Des passes à 3 mètres et toujours du plat du pied.Ça court les rues ce type de joueur.

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      1. @Fred : Je te trouve un tantinet dur avec Christophe. Il avait bien commencé sa carrière. C’est vrai qu’il était plutôt physique mais c’était aussi le cas pour Larios ou René Girard. Comme Berti et toi aimez bien les onze-type, voilà le mien pour les joueurs de l’équipe de France vu dans un stade ou à la télé (depuis 1976 donc):

        Gardien : Barthez (j’ai de la peine pour Bats en écrivant cela).

        Arrière droit : Amoros (merci pour le sauvetage contre la Tchécoslovaquie en 1982. Et quel dommage ce tir sur la barre contre la RFA lors de la demi-finale).

        Défense centrale : une nouvelle garde noire avec Marius Trésor et Marcel Desailly

        Arrière gauche : Maxime Bossis (Liza peut donc aller se consacrer à son sport préféré, le surf).

        Au milieu, un carré non pas magique mais super magique (c’est pour cela que je choisis un 4-4-2) : Platini, Zidane, Giresse et Tigana.

        Devant: Thierry Henry et Mbappé.

        Et toi ? Puisque tu as vu du foot depuis les années 50 ou 60, est-ce que tu mets Jonquet dans l’équipe ? Si tu mets Kopa, qui enlèves tu? Une attaque comme contre la Hongrie dans les années 50 avec Fontaine et Cisowski ?

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      2. Pour être moins dur, je dirais bon joueur de D1 mais pas le niveau international.

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      3. Tu ne gardes donc pas en bloc la défense invaincue de 98: Barthez, Thuram, Blanc, Desailly, Lizarazu ?

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      4. De 76 à nos jours le groupe des 23:

        3 gardiens: Barhez, Lama, Lloris
        8 défenseurs: Amoros, Thuram, Blanc, Bossis, Lizarazu, Battiston, Trésor, Desailly.
        6 Milieux: Platini, Zidane, Giresse, Tigana, Deschamps, Kanté
        6 Attaquants: Henry, Trezeguet, Griezman, Papin, Mbappé, Benzema

        * je reconnais que Papin et Benzema en EDF, c’est mitigé. Inutile de me tomber dessus. J’allais quand même pas mettre Guivarch ?

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      5. Le Onze immortel de Suède, qui aurait dû être le onze type pour au moins 5 ans:

        Vincent- Piantoni – Kopa – Fontaine – Wisnieski
        Penverne – Marcel
        Lerond – Jonquet – Kaelbel
        Remetter
        c’est exactement l’équipe qui a « massacré » le Paraguay. A part les 5 premiers matchs de la CDM, ce quintette n’a jamais pu être reconduit.
        Entre cette équipe et le Onze des 30’s de Bobby, il y a L’équipe oubliée des 40/50’s:
        Vaast – Heisserer – Baratte – Ben Barek – Flamion
        Cuissard – Prouff
        Marche – Jordan – Salva
        Darui

        Je suis peiné pour Cisowski, Vignal et Ujlaki mais comment faire ?

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      6. @Fred : groupe très solide et complémentaire. La ligne défensive Barthez-Thuram-Desailly-Blanc-Lizarazu est imbattable statistiquement parlant. Mais Bossis, c’est le romantisme du football. La classe. Amoros, c’est un style nouveau en étant très bon en défense et un bon contre-attaquant. Quant à Marius, ses tacles glissés avec les chaussettes baissées, c’est de la folie pure. Un de ses enfants devrait écrire un livre le racontant avec un titre original. Est-ce que ´´ La gloire de mon père ´´ a déjà été pris comme titre ?
        Benzema et Papin ont quelques points communs. De très grands footballeurs et ballons d’or. Mais aussi une sorte de malchance avec l’équipe de France. Par exemple, Papin a été d’une maladresse incroyable contre la Canada à la coupe du monde 86. Pareil pour Benzema contre la Suisse à la coupe du monde 2014.

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      7. @Fred : elles sont superbes ces équipes des années 50 et 40. Je pense que tu es obligé de faire un article dessus pour nous faire découvrir ou redécouvrir ces joueurs.

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      8. Henry et Mbappé jouent dans la même zone, donc difficile de les associer dans un 4-4-2, à moins que Mboulard daigne évoluer sur le côté droit.

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    2. Exact. Pas étonnant de ta part. De façon peut-être interessante, j’avais dressé sur un carnet il y a quelques mois une liste des joueurs français des années 70 et 80 car je trouve que c’est un sujet interessant et qui n’est pas souvent abordé sur P2F (c’est pour cela que j’avais écrit sur France-RFA 77, Paille et Morin. Je pense que, parmi les rédacteurs de P2F, ggg et toi êtes ceux qui peuvent en parler le mieux maintenant car vous avez vécu cette période ou une partie de cette période. Parmi les lecteurs, cela devrait être super facile pour Berti, Fred, Claudio Gentile et ComeonHUFC). Dans cette liste, les deux premiers étaient..Didier Christophe et Alain Couriol (il y avait aussi Eric Pécout). Si quelqu’un veut s’y coller, voilà des faits (de mémoire. Donc à vérifier):
      – Didier Christophe a été formé à l’INF. Après seulement une dizaine de match en D1, il joue en équipe de France et met un but dès son premier match (France-Grèce en 1980).
      – Alain Couriol vient de Sarcelles, qui va très loin en Gambardella (quarts-de-finale). Il rejoint aussi l’INF. Gambardella et champion de D3. Il part ensuite à Monaco et connait très vite une sélection en équipe de France (ce match France-Pays-Bas de 1980). Champion de France avec Monaco mais aussi le PSG (premier titre). On compare souvent Thierry Henry et Mbappé, mais je pense que la meilleur comparaison est Thierry Henry et Couriol lors du début de leur carrière. Son frère est aussi un handballeur célèbre.
      P.S.: il peut être aussi interessant de faire un article sur les joueurs nés ou qui ont joué à Sarcelles. Il y a par exemple Christanval, Mahrez, Ben Yedder, Dimitri Foulquier. Il y a aussi un qui est probablement l’un des premiers Français à avoir joué pro en Angleterre. C’est Stéphane Pounewatchy. Joueur rencontré souvent en demi-finale ou finale de coupe du Val d’Oise en jeunes. Et dire qu’il voulait nous battre, ces doux rêveurs de sarcelles…

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      1. Pour être moins dur, je dirais bon joueur de D1 mais pas le niveau international.

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  2. Anecdote personnelle , quand je vois ce maillot de Strasbourg .Pour mes 7 ans un oncle me demande ce que je veux pour mon anniversaire je dis tout de suite le maillot du PSG , je m ´imagine déjà vêtu du maillot Hechter . Le jour j arrive j’ouvre mon paquet et je vois un maillot de Strasbourg à la place de celui de Paris .Mon oncle : ben ils sont champions ils doivent être meilleurs …..aaaaaah

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    1. Elle était pas trop mal quand même cette équipe de Strasbourg. A propos des années 70 et 80 et la France, je vais joindre deux vidéos (dont un petit trésor) ainsi qu’une ébauche d’un article sur un autre joueur français de cette époque (demandé par goozige et ggg voulait aussi une connection entre le football et la physique). C’est en deux parties.

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      1. Première partie sur un joueur aussi alsacien :

        Le Johann Carl Friedrich Gauss du football

        Première partie : L’enfance en Alsace et la période sochaliène

        L’électromagnétisme est une branche de la physique consacrée à l’étude des champs électriques et magnétiques, comme son nom l’indique. Si l’on néglige la relativité chère à Albert et si l’on reste dans la physique classique d’Isaac, l’électromagnétisme repose sur quatre équations fondamentales. La première relie la charge électrique au champ électrique qu’elle crée, et est en fait appelée la loi de Gauss. La deuxième caractérise le fait que les charges magnétiques n’existent pas, ce qui impose une contrainte sur la forme du champ magnétique. Carl Friedrich Gauss est encore à l’honneur avec cette deuxième équation car cette dernière est intitulée la loi de Gauss en magnétisme. La troisième égalité doit, elle, son nom à Michael Faraday et décrète qu’un champ magnétique qui évolue dans le temps engendre automatiquement un champ électrique. La dernière équation fondamentale, quant à elle, provient d’André-Marie Ampère et indique qu’un courant de charges électriques donne naissance à un champ magnétique. Mais ô horreur et désespoir, ces quatre équations prises ensembles ne satisfont pas un autre théorème fondamental de la physique : j’ai nommé, mais vous l’avez tous reconnu, le théorème de la conservation de charges, qui n’est pas respecté par ces quatre équations.

        C’est alors que James Clerk Maxwell, avec probablement son kilt (il était écossais) et tel Zorro, entre en piste dans les années 1860 et dit grosso-modo : Et les copains, regardez comment je suis beau, fort et magicien. Je te rajoute un deuxième terme, assez simple et qui dépend de la variation temporelle du champ électrique, à droite de l’égalité proposée par Ampère et voilà, le théorème de la conservation de charges est maintenant respecté ! C’est bien mon Jamie, mais ta simple addition a pour conséquence injuste que les quatre équations sont dorénavant toutes connues sous le nom des équations de Maxwell, alors que tu n’as en rien modifié les trois premières. Et le nom de Gauss est maintenant un peu passé sous silence en physique (mais pas en mathématique où il a aussi accompli des travaux remarquables), lui qui est responsable des deux premières équations fondamentales de l’électromagnétisme classique. Et ça, comme disait Georges Marchais, c’est un scandale.

        Un scandale similaire a touché le monde du football et a aussi rapport avec une appellation. En effet, quand on prononce l’expression carré magique, beaucoup de gens pensent à l’association Platini-Giresse-Tigana-Fernandez au milieu de terrain de l’équipe de France dans les années 1980. Mais ceci est seulement la deuxième version du carré magique ! La première avait également Michel Platini, Alain Giresse et Jean Tigana en son sein mais le quatrième joueur n’était pas Luis Fernandez. C’était Bernard Genghini. Comme Carl Friedrich Gauss avec la physique, je trouve que Genghini est maintenant sous-estimé dans son talent de footballeur et son apport au football français. Il mérite donc que l’on évoque sa vie et sa carrière.

        Bernard Genghini naît le 18 Janvier 1958 à Soultz-Haut-Rhin en Alsace, dans une famille d’origine italienne (comme Michel Platini). Dès son plus jeune âge, il se voit attribuer le surnom de Tchouki, ce qu’il a expliqué de la façon suivante : « Quand j’étais tout jeune, on me cachait un peu derrière les autres parce que j’étais trop petit pour jouer. Il y en a un qui m’appelait Tchouki ; à l’époque, Jean Djorkaeff était aussi surnommé comme ça ; et c’est resté.’’ (NDLA : Tchouki est un nom d’origine kamoulke, comme Djorkaeff). Genghini effectue ses débuts de footballeur dans le club amateur du FC Guebwiller dans son département de naissance, le Haut-Rhin, puis rejoint le centre de formation du FC Sochaux, nouvellement créé, en 1974. Un an plus tard, il participe à la finale de la Gambardella 1975 en compagnie du gardien Joël Bats. L’adversaire du jour, Nantes, ouvre le score par Bruno Baronchelli. Cependant, Genghini démontre la magie de son pied gauche et son excellence dans les coups de pieds arrêtés en égalisant d’un beau coup-franc. Le score final est de 1-1, mais les Nantais finissent par l’emporter aux tirs aux buts par 6 à 5.

        Bernard Genghini commence à jouer en équipe première de Sochaux lors de la saison 1976-1977. Ce club connaît ensuite une bonne progression, comme l’atteste sa 14e place en 1976-1977, suivie d’une neuvième place en 77-78 et 78-79 et surtout d’une deuxième place à trois points des Nantais de Bruno Baronchelli et consorts en 79-80. Le meneur de jeu sochalien au pied gauche de velours, Genghini, inscrit 15 buts lors de cette dernière saison tandis que son coéquipier, Yannick Stopyra en marque 14. Sochaux gagne donc le droit de disputer la coupe de l’UEFA 1980-1981. Le parcours européen est tout simplement merveilleux. Sochaux élimine tout d’abord le Servette de Genève en gagnant le match aller au Stade Bonal par 2-0 avant de s’incliner en Suisse au retour par 2-1 ; le but sochalien au Stade Charmilles étant marqué par Genghini. Sochaux se qualifie ensuite contre Boavista malgré son match nul 2-2 dans le Doubs, avec encore un but de Genghini mais également du gaulois, Patrick Revelli. C’est Durkalic qui inscrit le seul but du match retour au Portugal, qui permet à Sochaux d’affronter le tenant du titre, l’ogre Eintracht Francfort d’Hölzenbein au troisième tour. Lors de la première heure de jeu en Allemagne, Sochaux se retrouve éparpillé par petits bouts façon puzzle, car Francfort mène 4-0 à la 61e minute. Genghini réduit le score à la 72e minute et l’élégant libero autrichien de Francfort, Bruno Pezzey, inscrit un but contre son camp juste avant la fin du match. Sochaux s’en tire très bien avec une défaite par 4-2 et peu de gens misent alors sur une qualification des lionceaux pour les quarts-de-finales avant le match retour à Bonal. Ce dernier match se joue le 10 décembre 1980 sur un terrain enneigé et Patrick Revelli en est le héros en marquant les deux buts d’une qualification historique et inespérée.

        C’est donc maintenant les Suisses du Grasshopper qui se dressent sur la route de Sochaux. Le match aller à Zurich se solde sur le score de 0-0 et le retour à Bonal le 18 mars 1981 est terrible pour les nerfs. Köller marque pour les Suisses dès la 10e minute. Durkalic égalise pour Sochaux à la 24e minute. Le score reste de 1-1 jusqu’à 6 minutes de la fin. Il y a alors un coup-franc bien placé pour Sochaux à la 84e minute. Genghini place sa balle à une vingtaine de mètres du but suisse gardé par l’international Berbig. Il exécute ensuite avec son pied gauche enchanteur une merveille de coup-franc qui vient se loger dans la lucarne gauche. Oh mon Tchouki, qu’est-ce que c’est beau ! Sochaux l’emporte donc par 2-1 et affronte maintenant en demi-finale l’équipe d’AZ Alkmaar qui gagnera son premier championnat néerlandais ainsi que la coupe nationale lors de cette saison 1980-1981. Le match aller se déroule à Sochaux. Arntz ouvre le score pour les Néerlandais dès la 14e minute mais Genghini égalise huit minutes plus tard sur une passe de Stopyra. Le score en reste là et le match retour aux Pays-Bas s’annonce périlleux. Tchouki, encore lui, ouvre la marque à la 9e minute mais Metgod, Jonker et Jan Peters portent le score à 3-1 pour les locaux. Thierry Meyer le réduit à la 74e minute. Sochaux va-t-il inscrire le troisième but qui leur permettrait de rencontrer en finale l’Ipswich de Thijssen, Butcher, Wark, Arnold Mühren, Mariner et Brazil, qui avait martyrisé Saint-Etienne lors de son parcours européen ? Malheureusement non, et Ipswich remportera ensuite la coupe UEFA 1980-1981 devant cet AZ Aalkmar.

        Cette brillante épopée de Sochaux laisse toutefois des traces en championnat, avec une 14e place en D1 en 1980-1981. Sochaux se rattrapera la saison suivante en finissant troisième à six points de Monaco et à cinq points de Saint-Etienne. C’est précisément ce dernier club que Bernard Genghini rejoint à l’orée de la saison 1982-1983, après 71 buts marqués en 212 matchs pour Sochaux et afin de prendre la succession de Michel Platini, parti des verts pour la Juventus.

        Avant de parler de la suite de sa carrière une fois éloigné de Sochaux, il convient de parler de l’histoire d’amour de Genghini avec les bleus jusqu’au début de la saison 1982-1983. Tchouki connaît sa première sélection le 27 Février 1980, à 22 ans donc, contre la Grèce, en remplaçant Didier Christophe (un autre néophyte ce jour-là) pour les 20 dernières minutes du match, remporté 5-1 par la France. Il côtoie sur le terrain son coéquipier sochalien Yannick Stopyra (première sélection également), ainsi que Jacques Zimako (avec qui il jouera à Sochaux en 1981-1982) et Michel Platini, auteur de deux buts lors de cette rencontre. Sa quatrième rencontre avec l’équipe de France est un grand moment de l’histoire du football et est un match que les Français doivent absolument gagner le 18 Novembre 1981 au Parc des Princes contre les doubles vice-champions du monde néerlandais, afin d’espérer se qualifier pour la coupe du Monde 1982. L’entraîneur français, Michel Hidalgo, tente un énorme pari en alignant trois numéros dix au milieu de terrain dans son 4-3-3 habituel : Platini, Giresse et Genghini, qui joue alors plus décroché qu’à Sochaux. La France remporte le match 2-0. Le premier but de Genghini en bleus intervient 17 jours plus tard, en clôturant le score de 4-0 contre Chypre à Paris grâce à une tête sur un centre de Bruno Bellone. La France peut se préparer pour la coupe du monde 1982, et Genghini en profite pour marquer son deuxième but avec les tricolores lors d’un match amical gagné 4-0 contre l’Irlande du Nord au Parc des Princes.

        Bernard Genghini ne joue pas le premier match contre l’Angleterre perdu 3-1 lors de cette coupe du monde 1982. Il retrouve les terrains aux côtés de Giresse et Platini lors du deuxième math contre le Koweit. Tchouki ouvre le score d’un autre coup-franc tiré du gauche et qui arrive encore une fois dans la lucarne. La France gagne 4-1 ce match assez folklorique au cours duquel l’arbitre refuse un but à Giresse à la suite de la venue du Cheik Fahd sur le terrain. Le trio Genghini-Platini-Giresse est également de la partie contre la Tchécoslovaquie. Didier Six marque le premier but mais Panenka égalise sur pénalty à quatre minutes de la fin. Manuel Amoros sort une balle dangereuse de la tête sur la ligne de but dans les derniers instants du match. Ouf ! La France se qualifie pour le deuxième tour. Le match suivant est contre l’Autriche de Koncilia, Pezzey (que Tchouki retrouve moins de deux ans après les Sochaux-Francfort), Prohaska, Schachner et Krankl. Platini est forfait et Hidalgo aligne alors Genghini, Giresse et Tigana au milieu. Une fois de plus, Bernard fait admirer sa technique et marque un autre coup-franc en pleine lucarne pour sceller le destin de ce match gagné 1-0 par la France. Une crise existentielle se pose à la fin de ce match : Platini est rétabli mais Genghini, Giresse et Tigana ont très bien joué contre l’Autriche. Quel joueur parmi ces quatre doit alors être remplaçant contre l’Irlande du Nord du jeunot Norman Whiteside, étant donné que Michel Hidalgo apprécie le 4-3-3 ? Les journalistes sportifs s’entredéchirent sur le sujet et il est même envisagé que Platini démarre la rencontre sur le banc. Michel Hidalgo a toutefois réservé une surprise de taille : il adopte un 4-4-2 avec Platini-Genghini-Giresse-Tigana au milieu. Le carré magique voit alors le jour pour la première fois et la France remporte le match 4-1 avec deux doublés de Giresse et de Rocheteau. La France va jouer sa première demi-finale de coupe du monde depuis 1958, avec ce carré magique. C’est le match historique France-RFA remporté aux penalties par les Allemands alors que les Français menaient 3-1 à 20 minutes de la fin. Bernard Genghini est remplacé dans ce match par Battiston à la 50e minute. Dix minutes plus tard, ce dernier sera assommé par un attentat du gardien Schumacher. Par contre, Tchouki ne foulera pas la pelouse contre la Pologne pour l’attribution de la troisième place car Hidalgo a voulu récompenser les remplaçants.

        Lors du retour de cette coupe du monde, tout semble donc sourire à Genghini car il rejoint l’un des plus grands clubs français, Saint-Etienne, et est l’un des membres du carré magique en équipe de France. Que s’est-il donc passé pendant la suite de sa carrière qui pourrait expliquer que Tchouki n’ait pas aujourd’hui la reconnaissance qu’il mérite ? Comme vous allez le voir lors de la deuxième partie, cela est encore relié à l’électromagnétisme classique et à Gauss.

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      2. Deuxième partie :

        Le Johann Carl Friedrich Gauss du football

        Deuxième partie : La période 1982-1989

        On se retrouve donc à l’été 1982. Bernard Genghini n’a que 24 ans et son avenir s’annonce radieux. Il vient de rejoindre l’un des clubs les plus populaires en France, Saint-Etienne, qui a gagné le championnat l’année précédente et reste sur deux finales de coupe de France (certes perdues contre le Bastia de Marcialis et Milla en 1981 et le PSG de Rocheteau et Surjak en 1982). Tchouki a aussi accompli une belle coupe du monde 1982 avec l’équipe de France.

        Toutefois, la saison 1982-1983 peut être considérée comme annonciatrice des difficultés qu’il va ensuite rencontrer. Son premier match avec la France en Aout 1982 en est un exemple avec une lourde défaite par 4-0 au parc des Princes contre la Pologne, pour ce qui est une revanche du match perdu 3-2 lors de la petite finale de coupe du monde 1982. Au cours de la rencontre suivante contre la Hongrie le 6 octobre 1982 à Paris, Genghini est remplacé par Jean-Marc Ferreri à la 64e minute et un nouveau coéquipier de Tchouki en club, Laurent Roussey, marque le seul but du match une minute plus tard. Un mois se passe et le 10 Novembre 1982, Michel Hidalgo appelle pour la première fois un jeune milieu de terrain de 23 ans qui monte dans le football français, Luis Fernandez, pour un match aux Pays-Bas. La France remporte ce match deux buts à un avec un brillant Fernandez et sans Genghini. Tchouki ne reviendra en équipe de France que cinq mois plus tard, et cela pour seulement les onze dernières minutes du match gagnée 4-0 par les bleus contre la Yougoslavie (en remplacement de José Touré, auteur d’un but cinq minutes plus tôt). Son aventure en club à Saint-Etienne se passe aussi mal, en pleine affaire de la caisse noire, avec des verts qui finissent à une décevante 14e place en championnat et qui se font éliminer sans gloire au deuxième tour de la coupe UEFA en prenant une raclée 4-0 au match retour en Tchécoslovaquie contre les Bohemians de Prague le 3 Novembre 1982. Il faudra attendre 26 ans pour revoir les verts en coupe d’Europe (lors de la coupe de l’UEFA 2008-2009).

        Bernard Genghini décide alors de changer de club a l’été 1983 après une seule saison avec Saint-Etienne, avec qui il a marqué dix buts en 41 matchs. Il signe à l’AS Monaco, où il y restera trois ans. Sa première saison voit Monaco échouer d’un rien (à la différence de buts) pour le titre de champion de France en faveur des Girondins de Bordeaux, malgré les 18 buts de Tchouki. La finale de coupe de France est également perdue à la surprise générale contre le FC Metz de Kurbos et Hinschberger, alors que l’ASM aligne huit internationaux français sur le terrain : Ettori, Amoros, Le Roux, Bijotat, Patrick Delamontagne, Bravo, Bellone et Genghini. Pendant ce temps-là, en équipe de France, Hidalgo aligne pour la première fois en Février 1984 contre l’Angleterre la deuxième version du carré magique : Platini-Giresse-Tigana-Fernandez. La France s’impose 2-0 avec un doublé de Platini et on s’aperçoit alors que ce carré est mieux équilibré que sa première version car Tigana et Fernandez sont habitués aux tâches défensives (au contraire de Genghini) et Platini et Giresse peuvent laisser libre court à leur créativité sans peur de voir une perte du ballon déséquilibrer l’organisation défensive de l’équipe de France. Bernard Genghini perd donc sa place de titulaire dans ce carré, bien qu’il marque le seul but du match contre la RFA en match amical sur les terres de sa région natale (Strasbourg, en Alsace) en Avril 1984. C’est donc la nouvelle version du carré magique qui commença au milieu de terrain tous les matchs de l’Euro 84 remporté par la France, à une exception près : pour le deuxième match contre la Belgique à la Beaujoire à Nantes, Luis Fernandez glisse au poste d’arrière droit, ce qui permet les retrouvailles de Genghini avec Platini, Giresse et Tigana au milieu. On aurait donc pu parler de pentagone magique ce jour-là, surtout que la France donne une démonstration de football avec une victoire 5-0 contre nos amis belges, avec un triplé de Platini, un but de Giresse et un autre de Fernandez. Genghini foulera de nouveau le terrain de cet Euro 1984 mais seulement pour les dix dernières minutes de la finale contre l’Espagne. Tchouki ne rejouera ensuite que trois autres matchs pour l’équipe de France, tous sous la nouvelle direction d’Henri Michel : France-Bulgarie (1-0) en Novembre 1984, le match de la troisième place contre la Belgique à la coupe du monde 1986 (victoire 4-2, qui coïncide avec le dernier but de Genghini en bleus) et un tristounet Islande-France le 10 Septembre 1986 (0-0) pour un match joué avec Stopyra et qui est aussi le premier en équipe de France d’un autre Sochalièn naturellement doué, Stéphane Paille. En tout et pour tout, Bernard Genghini aura porté 27 fois le maillot de l’équipe de France pour six buts et de beaux moments.

        En ce qui concerne la fin de son parcours en club, Tchouki remporte la coupe de France lors de la saison 1984-1985, en marquant le seul but de la finale contre le PSG. Ceci est d’autant plus remarquable que le Paris Saint-Germain a joué ses six premières finales de coupe de France entre 1982 et 1998 et les a toutes remportées, à l’exception donc de celle de 1985. L’ASM finit également troisième de D1 cette saison-là, à 11 points du champion bordelais, grâce en particulier aux 15 buts de Genghini et 14 réalisations de Philippe Anziani, lui aussi international français et ancien de Sochaux. Par contre, Monaco est éliminé dès le premier tour de la coupe UEFA par le CSKA Sofia, malgré deux buts de Genghini à l’aller au Stade Louis II pour un résultat de 2-2, avant de perdre 2-1 en Bulgarie.

        C’est aussi la déception lors de la campagne européenne monégasque suivante, la Coupe des vainqueurs de coupes 1985-1986, avec une élimination au premier tour par un autre club de l’Europe de l’Est, Universitatea Craiova, malgré une victoire des rouges et blancs au match aller au Stade Louis II par 2-0 avec des buts de Bellone et encore Genghini. Le match retour verra les roumains balayer l’ASM 3-0. Lors de sa troisième saison avec Monaco, un coup de tonnerre éblouit le ciel du football Français. L’ASM écrase le champion sortant, le Bordeaux de Dropsy, Battiston, Roche, Tigana et Giresse, par le score ahurissant de 9-0 en championnat de France, le 18 Janvier 1986. Tchouki y va de son quadruplé. C’est en fait le chant du cygne pour Genghini qui s’en va de Monaco à la fin de la saison après une modeste neuvième place en championnat, et bien qu’il ait marqué 13 buts en D1 85-86. Il part donc après 129 matchs et 57 réalisations sous le maillot monégasque.

        Place à un nouveau club et pays, avec le Servette de Genève qui n’a pas oublié sa réalisation contre eux lors de la coupe UEFA 1980-1981 avec Sochaux. Six petits matchs seulement avec le club suisse pour un petit but, et c’est le retour en championnat de France le 20 Novembre 1986 à l’OM. Tapie fait signer Tchouki, qui rejoint alors Giresse arrivé en Juillet de Bordeaux, car Marseille est en train de monter une grande équipe. L’OM termine deuxième à quatre points de Bordeaux, encore champion en 86-87, et perd la finale de coupe de France toujours contre ces girondins. Genghini joue peu lors de cette saison car il subit de plein fouet la concurrence du formidable yougoslave Blaz Sliskovic. Tchouki, par exemple, ne rentre seulement que pour la deuxième mi-temps de la finale de coupe de France 1987, à la place de Thierry Laurey. Genghini est, par contre, beaucoup plus sollicité avec l’OM lors de la saison suivante de 1987-1988, qui voit Marseille terminer sixième de D1 mais surtout arriver en demi-finales de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, après avoir triomphé du Lokomotiv Leipzig, Hadjuk Split et des finlandais de ROPS Rovaniemi. Genghini rejoue donc une demi-finale de Coupe d’Europe en Avril 1988, sept ans après celle avec Sochaux. C’est encore un club néerlandais qui se dresse sur son chemin, avec l’Ajax Amsterdam cette fois-ci. Le score du match aller est sans appel à Marseille avec une victoire des Lanciers par 3-0, avec deux buts signés Rob Witschge et une réalisation de Dennis Bergkamp. Les buts de Papin et de Klaus Allofs pour une victoire 2-1 de l’OM aux Pays-Bas sont insuffisants, et l’Ajax échouera ensuite en finale contre le club belge de Malines.

        Tchouki est poussé dehors par l’OM à la fin de cette saison, après 50 matchs sous le maillot olympien pour seulement six buts. Il opte alors pour Bordeaux à l’été 1988, qu’il avait tellement tourmenté deux ans et demi avant avec l’ASM. Il n’y jouera cependant que quatre matchs pour un unique but, avant de raccrocher en 1989 après une blessure, à l’âge relativement jeune de 31 ans.

        On peut se poser la question de savoir pourquoi un tel joueur est un peu oublié de nos jours. On peut évoquer une certaine malédiction, en ayant fini trois fois deuxième du championnat de France avec trois clubs différents (Sochaux, Monaco, OM), en ayant perdu deux finales de coupe de France avec Monaco et l’OM ainsi qu’une coupe Gambardella avec Sochaux, et en ayant été éliminé quatre fois au stade des demi-finales (deux fois en Coupe d’Europe avec Sochaux et l’OM, et deux fois avec le groupe de l’équipe de France aux Coupes du monde 1982 et 1986). Il a aussi connu une part de malchance en ayant été numéro 10 en même temps que Platini et Giresse et en ayant assisté à l’éclosion de Luis Fernandez en équipe de France. Je pense cependant que la raison majeure est contenue dans les deux premières équations de l’électromagnétisme classique, celles de Johann Carl Friedrich Gauss. Ces deux équations interpellent sur la différence de symétrie entre des propriétés électriques et magnétiques : les charges électriques existent au contraire des charges magnétiques. C’est exactement la même chose avec Genghini car sa qualité technique et ses coup-francs pouvaient électriser une foule mais son caractère taiseux et discret n’en faisait pas une personne magnétique.

        Références et informations supplémentaires :

        https://www.football-the-story.com/bernard-genghini

        https://www.poteaux-carres.com/potin-B0920121206071254-Genghini-lautre-Tchouki.html

        https://www.fff.fr/equipe-nationale/joueur/9775-genghini-bernard/fiche.html

        https://www.footballdatabase.eu/en/player/details/17720-bernard-genghini

        https://www.youtube.com/watch?v=87B8q8FdMRc

        https://www.marianne.net/societe/maxime-bossis-et-bernard-genghini-dans-les-annees-80-le-foot-etait-une-passion-plus-quun-moyen-de-gagner-de-largent

        https://www.youtube.com/watch?v=X_UG5vyP34Y

        https://www.poteaux-carres.com/potin-P4820181009221202-Retour-aux-sources-pour-Bernard-Genghini.html

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  3. Puisqu’il est question de l’immense Piere Fresnay, qu’il me soit permis de dire que son accent marseillais dans « Marius » et « Fanny » est assez gênant, voire surjoué. Malgré tout le talent de l’artiste on sent l’effort pour parvenir à être naturel. Autres rôles à accents prononcés: « Il est minuit docteur Schweitzer » et « Les trois valses  » où il incarne Offenbach aux côtés d’Yvonne Printemps en Hortense Schneider. En cherchant bien, il y en a peut-être d’autres.

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    1. Barthez ( pour le palmares car je préfère Bats) -thuram dessailly varane liza( pour le palmares aussi)- Griezmann zizou platini Deschamps – henry m bappe

      Remplaçants :
      Bats lloris
      Amoros bossis blanc tresor
      Tigana ngolo kante Petit fernandez
      Giroud Trezeguet Rocheteau
      + 2 en plus si faut faire un groupe de 26 rouyer ( car faut faire plaisir à platini pour l esprit de groupe , dugarry ( car faut faire plaisir à zidane pour l esprit de groupe)

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      1. Vraiment pragmatique. Varane a l’air d’être parfois critiqué en France mais sa coupe du monde 2018 est simplement grandiose Je suppose que tu mets Deschamps ou Jacquet comme entraîneur (meme si DD est déjà sur le terrain…) et que tu mets de côté Michel Hidalgo (mon préféré pour le romantisme encore et pour l’Euro 84, ainsi que de superbes choix tactiques).

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      2. Mais par contre , cette equipe à mon avis ne passe aucune phase de poule : trop d’egos même avec Michel Hidalgo comme entraîneur
        On choisit qui comme capitaine déjà? :Platini , Deschamps ou Zidane
        Qui tire les penaltys ?
        : Platini ou M bappe ou Zidane
        Etc etc …
        Juste les coups francs on les laisse au gars de Joeuf

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      3. Tu as devant toi un convaincu, mais j’aurai ma revanche. Dans mes 23 je vais mettre Varane à la place de Battiston.

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  4. Varane est clairement sous estimé tant pour son rôle en Edf qu’ au Real , pour moi titulaire indiscutable dans l’equipe type
    Mon entraîneur préféré est DD mais comme je l’ai mis sur le terrain je ne pouvais pas le mettre en plus sur le banc de touche (quoique avec lui on sait jamais ) donc j’ai choisi Hidalgo

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  5. @Fred : je me suis embrouillé la tête tout seul en essayant de retrouver ton message « Henry et Mbappé jouent dans la même zone, donc difficile de les associer dans un 4-4-2, à moins que Mboulard daigne évoluer sur le côté droit. »
    Je le commente ici alors. Comme dirait Zézette dans le Père Noël est une ordure, ça dépend. Comme tu le sais, Henry a commencé ailier droit et a ensuite été replacé au centre par Arsène Wenger à Arsenal (ce qui n’était pas du goût d’Henry au début). De plus, Mbappé a une facilité non seulement à marquer des buts mais également à déborder sur les deux côtés. Henry et Mbappé auraient donc pu jouer ensemble, à mon humble avis. En fait, si je veux une attaque super rapide et technique, je mets Couriol à droite (avant ses blessures), Henry au centre et Mbappé à gauche. L’entraîneur adverse sortira sûrement le drapeau blanc avant le match pour éviter un massacre.
    P.S. 1: Berti m’avait fait une surprise quand je suis passé en France en 2003 et on a été voir France-Nouvelle-Zelande (5-0). Je n’ai jamais vu un attaquant de l’EDF qui prenne autant de bonnes décisions et ne fasse quasiment aucune erreur que Thierry Henry ce soir-là. Ce match est à montrer dans toutes les écoles de football pour les attaquants.
    P.S. 2: En plus de Wenger, l’EDF doit un grand merci à Miche Mézy. C’est lui qui a replacé Laurent Blanc en défenseur central plutôt qu’en numéro 10 (à Montpellier). Cela n’avait pas plu au début à Laurent Blanc mais il était un peu lent en meneur de jeu. Par exemple, il s’est fait manger par Daniel Dutuel lors de la finale de Gambardella gagnée 3-0 par Auxerre en 1985 contre Montpellier (excellent choix tactique de Daniel Rolland).

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  6. @ Fred : tu as écrit « Tu as devant toi un convaincu, mais j’aurai ma revanche. Dans mes 23 je vais mettre Varane à la place de Battiston. ». Si c’est pour moi, aucune revanche. Toujours un plaisir de discuter avec toi. En plus, tu m’apprends sur une période que je ne connais pas bien (joueurs français avant 1976).

    Si c’est à Berti que tu t’addresses, alors là, cela peut être le choc des titans. Tes grandes connaissances contre sa mémoire quasiment eidétique. Notre grand-père et son frère (qui est celui qui m’a fait découvrir Pagnol) avaient cette mémoire eidétique, et celui qui tient le plus d’eux est Berti. Quand il y a quelque chose dont je ne me rappelle plus (sport, loisir, etc,) , je lui envoie un WhatsApp et deux secondes plus tard la réponse est sur l’écran…

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    1. Maintenant que le cas Varane est réglé, on va passer à un autre cas d’ecole: moi je prends Giroud dans mes 23 depuis 1976
      Attaquants : mbappe-rocheteau-Trezeguet-henry-Giroud
      ( griezmann replacé en milieu de terrain quasi defensif comme au Qatar )

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      1. Pour le jeu de tête et sa mentalité de guerrier ? Pour la chance qu’il semble transmettre à toutes ses équipes (clubs et EDF) ? Je vais te surprendre : je prends le José Touré de 1983-1985 (avant sa blessure) et je le bichonne avec un préparateur mental/psychologue. Je le mets en attaquant (et non 10) comme lors de la coupe Artemio Franchi contre l’Uruguay en 1985. La France est championne du monde en 1986.

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      1. J’ai notamment, dans le disque dur interne de mon cerveau, toutes les voix des grands acteurs américains et français du passé, ainsi que les chanteurs évidemment.

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      2. C’est pour cela que tu te rappelles si bien de Harry Belafonte (un des chanteurs préférés de notre père aussi) ?

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      1. Mon bon pandaroux, tape sur google fcboycott et inscris toi, tu vas avoir une sacré surprise dès que ce maudit admin t’accepte.
        je te préviens c’est une feignasse mais y a des copains qui ont hâte de te voir

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  7. Article très sympathique, pour moi le Marseillais, surtout que le prénom Marius a une énorme importance dan ma vie 🙂

    J’ai relevé une petite erreur sans importance : en 85, c’est la Juventus qui élimine Bordeaux, en 1/2 de C1. Le Lokomotive, c’est en 87 en 1/2 de C2.

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    1. Merci bien. Leipzig a en effet éliminé Bordeaux lors de la C2 86-87 (c’est bien dommage car l’Ajax était prenable en finale), mais sans Marius car il avait déjà pris sa retraite. Leipzig avait aussi éliminé les girondins lors de la C3 83-84, au premier tour. Les allemands de l’Est avaient gagné 3-2 à Bordeaux à l’aller et 4-0 au retour chez eux.

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