Le problème majeur de Platoon, c’est sa grande laideur. Y a vraiment des scènes moches, dans lesquelles Stone ne prend aucun soin. Comparé à Kubrick, ça tranche forcément ! (Et puis il y a sa propre apparition, qui est désolante…)
Mais, ce que j’apprécie dans le film, comme dans La 317ème section de Schoendoerffer (qui, pour le coup, est pour moi le plus grand film de guerre tous cinémas et toutes époques confondus), c’est le fait de filmer la guerre à hauteur d’hommes. On ne dépasse jamais le grade de capitaine. On est vraiment dans la merde, jusqu’au cou, et c’est tout.
Et puis il y a la dimension personnelle du film : au contraire de Cimino, Kubrick ou Coppola, chez Stone le Vietnam n’est pas une occasion de parler de la guerre, une bonne idée de film. C’est une expérience essentielle, qu’il a vécue et qui l’a profondément marquée. Tout son cinéma, avec ses défauts et ses qualités, s’enroule autour de cette expérience. Toute son oeuvre tourne autour de la guerre du Vietnam.
D’ailleurs, et ce n’est sans doute pas un hasard, il y a 3 films de guerre que je porte vraiment au pinacle et ce sont tous des films de témoins : The Big Red One de Fuller (soldat et reporter dans la Deuxième Guerre mondiale), La 317ème section de Pierre Schoendoerffer (reporter dans la guerre d’Indochine), Platoon d’Oliver Stone (soldat dans la guerre du Vietnam). Les mecs savent de quoi ils parlent et savent te prendre aux tripes.