Répondre à : Cinémas

#6868
Alfredo Puskás
Participant

Cette sublime photo n’électrise-t-elle donc personne, ici bas ? Il devait faire soleil et, en conséquence, je devais aller faire du vélo. Mais il pleut et je rive donc mon gros cul sur une chaise. Je vais me mettre de la musique et faire un peu de ménage. Et puis j’irai faire du vélo cet après-midi. En attendant, je vous parle un peu de mes derniers visionnages. On commence donc avec In Bruges (2008) de Martin McDonagh. C’est esthétiquement réussi et bien écrit (j’aime beaucoup comme le récit se referme sur lui-même dans les dernières minutes). Mais c’est excessivement bizarre (mais qu’a-t-il donc avec les nains ?) et inutilement sanglant. Une signature singulière, en tout cas. On poursuit avec un classique : Le journal d’une femme de chambre (1964) de Luis Buñuel. Le metteur en scène est en plein dans ses obsessions d’avant le départ pour les Amériques : la critique de la bourgeoisie et de l’Eglise, les ligues des années 30, le surréalisme. C’est efficace. Et puis il y a Jeanne Moreau… On finit avec une daube récente : BAC Nord (2020) de Cédric Jimenez. Premier constat : c’est mou. Pour un film qui se veut d’action, qu’est-ce qu’on s’ennuie ! Alors, oui, la séquence d’assaut au milieu du film (qui dure 10-15 minutes) est réussie. Bon, ça vaut pas les séquences de braquage chez Dassin ou Melville, mais c’est bien fait. Mais à côté de ça… C’est mortellement naze. Et puis il y a les dialogues : mon Dieu ! On savait que Victor Hugo était mort et enterré. Mais là, il assassine même Audiard, ce couillon. On m’objectera le réalisme. Certes, mais le réalisme n’excuse pas tout, surtout pas la bêtise ! Mais qui a donc eu l’idée de déféquer ainsi sur chaque ligne de dialogue ? Même dans les films d’Abel Ferrara il y a moins d’ordures… Bref, tout ça peut encore passer. Des films mous avec des dialogues merdiques, on en a soupé ! Tant et plus… Mais la morale, car morale il y a. Sous une fausse volonté de ne pas juger, mon oeil ! Les mecs franchissent la limite mais ils ne sont pas punis. Il n’y en a pas un à qui arrive une crasse du fait qu’il a fauté et s’est conduit comme les criminels qu’il est chargés d’arrêter. Leur hiérarchie les casse, leurs amis les abandonnent, c’est tout. Dès lors, qui sont les salauds ? Bref, on comprend bien que, pour le scénariste, pour que la police fasse efficacement son travail elle doit basculer (un peu) dans l’illégalité. On savait que Platon était enterré et qu’il n’y en a désormais plus que pour Machiavel, mais quand même… Mais le pire, c’est sans doute la charge antibureaucratique et antiparlementaire qui s’ensuit. Les hommes de terrain, les virils, les gros durs qui font le sale boulot ne peuvent pas le faire correctement car ils sont entravés par des costards-cravates derrière des bureaux et des micros. Bon sang ! c’est digne de Rambo 2… (Sinon, vous ai-je parler de El Perdido d’Aldrich ? Je ne sais plus.)

C’est tout à fait ça Bac Nord. 

Petite suggestion: il faut mettre les titres de films en italiques, c’est plus lisible.