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#7684
bobbyschanno
Modérateur

J’ai un peu de temps, là, avant de décoller pour les Archives.

1917, donc, de Sam Mendes (2019). Gros boulot (du chef op’ notamment) afin de créer un ensemble visuel et sonore immersif. Digne d’un impressionnant tour de grand huit. Et c’est un peu là que le bât blesse…

D’une part, le procédé tourne rapidement en rond et a l’inconvénient de primer tout le reste. Mais, surtout, d’autre part c’est une vision très divertissante de la guerre qui nous est offerte, une vision héroïque, une vision individualiste. Bref, rien ne va là-dedans ! Les horreurs de la guerre ne sont bien souvent que suggérées ou forment un arrière-plan, les péripéties sont dignes d’un jeu de plate-forme ou d’un Indiana Jones : et vas-y que je saute au-dessus d’un précipice en étant aveuglé, le tout, bien sûr, chronométré (comme dans n’importe quel jeu vidéo ou film d’aventures). Et vas-y que je sprinte pour éviter les balles allemandes qui sifflent à mes oreilles. Et vas-y que je fais le saut de l’ange dans une rivière torrentueuse. Et vas-y que je coure en avant de la ligne de front, mais à contre-sens… C’est la guerre, cette farce ?

Et puis réduire la guerre à une expérience individuelle… Le mec est un putain de héros ! Dans la même journée, il zigouille deux Allemands, traverse les lignes ennemies, délivre des ordres décisifs au péril de sa vie. Et tout ça, sans peur et sans reproches. Quel homme ! Y a pas à dire… Sais pas, j’ai lu BEAUCOUP de témoins de la Grande Guerre, j’ai jamais lu des trucs pareils.

Bref, une belle machine à pop-corn. Néanmoins, c’est divertissant, y a pas à dire. Mais réduire la guerre de 14 à un divertissement… Jean Norton Cru est mort une deuxième fois !