The most wanted

Aux Pays-Bas, la question du meilleur footballeur à avoir jamais foulé les pelouses de Première Division est de celles qui semblent le moins faire débat. Et, cependant : point d’Ibrahimovic, Suarez, Nilis, Bergkamp, Van Basten, Gullit, Robben, Rijkaard ni Ronaldo… Point même des plus vintage Cruijff, Van der Kuijlen, Rensenbrink, Van Hanegem, Moulijn, Keizer ou Arie Haan…ni davantage, pour les plus anciens voire puristes, des plus héroïques Faas Wilkes, Abe Lenstra, Puck Van Heel ou Helmut Rahn…

Le plus surprenant, toutefois, est que l’unanime meilleur footballeur jamais vu aux Pays-Bas le fût dans un club qui, jusqu’alors, n’avait jamais manifesté le moindre intérêt pour sa personne ni son championnat, n’avait jamais même eu vent de son existence… et surtout que ce transfert fût possible grâce au juvénile enthousiasme d’un garçon de 13 ans…

Conscients du caractère fortuit de leur titre européen, conquis sans gloire ni panache en 1988 (deux buts inscrits au cours des… cinq dernières rencontres disputées !), les dirigeants du PSV avaient certes défini, pour priorité et nonobstant la présence en leurs rangs de Wim Kieft, d’acquérir enfin un attaquant de classe mondiale. La cible, du reste, ne tarda pas à être identifiée : ce devait être, et coûte que coûte!, l’attaquant-vedette du FC Bruges, le Belge Marc Degrijse… Problème : si les dirigeants flandriens étaient disposés à laisser partir leur star émergente, très grande promesse alors du football européen, c’était à condition d’avoir au préalable obtenu la signature de son remplaçant désigné…

Les émissaires du PSV avaient beau multiplier les déplacements dans la « Venise du Nord », insister… : rien n’y faisait, il fallait attendre ! Et pour ce qui était de l’identité du successeur de Degrijse : les dirigeants du FC Bruges, plus cachottiers que de coutume, se bornaient-ils tout au plus à en dire qu’il s’agissait d’un “joueur tropical” et que, si les négociations étaient certes bien avancées, elles réclamaient néanmoins « encore un peu de temps »…

Profondément intrigués par la réserve et l’inhabituelle fébrilité de leurs pairs belges, d’habitude si bonhommes mais d’évidence sur un très gros coup, les négociateurs du PSV, le Président Jacques Ruts et le Directeur technique Kees Ploegsma, finiraient par convoquer une réunion avec le solde de la direction brabançonne : la priorité, en effet, était désormais d’identifier quel pouvait donc être ce si excitant “joueur tropical”…

Antoine VanHove, avec l’un de ses champions

C’est que le flair des dirigeants brugeois était notoire, parfois jalousé… et tout particulièrement celui de leur responsable des transferts (et colombophile passionné) Antoine VanHove, découvreur tour à tour, grâce à ses relations avec le truculent agent de joueurs Fernand Goyvaerts, des Papin ou bientôt Amokachi… Aussi était-il étonnant que le si efficace VanHove, d’habitude si débonnaire, se montrât soudain si crispé… Décidément, ces Belges devaient être sur un coup extraordinaire, très supérieur à Degrijse… Il fallait absolument savoir de qui il s’agissait !

Les coups de fil, toutefois, avaient beau se multiplier, le moindre scout être mobilisé… rien n’y faisait : impossible d’identifier l’obscur objet de la soudaine frénésie brugeoise… car “joueur tropical”? Jusqu’alors, le terrain de chasse des Brugeois n’avait été qu’européen : des internationaux allemands, tchécoslovaques, autrichiens… des nordiques plus encore, néerlandais et danois en pagaille ! Il y avait eu Papin, certes. Mais “tropical”?

Dirigeants et scouts du PSV étaient près de lâcher l’affaire, se résignant à acquérir Degrijse puis à apprendre l’information via les journaux quand, en dernier recours et de son propre aveu, le Directeur technique Kees Ploegsma tira soudain du lit son gamin de 13 ans : « Kees Junior (!), dis-moi : qui peut bien être ce joueur ? »

La vérité, dit-on, sort de la bouche des enfants… Et le jeune garçon, lequel suivait avec passion le tournoi olympique de Séoul, de répondre à son père : « Ce ne peut être que Romario, papa ».

A la mine perplexe de son père lequel, quoique dirigeant du club champion d’Europe en titre, n’avait jamais encore entendu ce nom, le gamin ne se démonta pas : « Il marque les buts les uns après les autres, à ce tournoi ! Aux Jeux de Séoul ! »

Dans un documentaire livré de cette histoire par la télévision néerlandaise, et tandis qu’il y interroge ledit Kees Junior, le journaliste semble à dire vrai non moins stupéfait que ne le fut alors ce père et dirigeant : « Ils ne s’intéressaient pas aux JO ? Ton père ne le connaissait pas ? Et il était Directeur technique du PSV ? Ah ah ah ! »

L’entraîneur Guus Hiddink, le Président Jacques Ruts, le Directeur technique Kees Ploegsma et l’entraîneur-assistant Hans Dorjee (comité de direction, 1988)

Mais retour à l’été 1988… Intrigué par la fougue de son fils, Kees Sr de saisir un journal traînant au salon puis, l’excitation le gagnant à son tour, de prendre ailleurs de plus amples renseignements… et d’aussitôt convoquer, enfin, une réunion au sommet au PSV : « C’est cet homme-là qu’il nous faut ! Nous devons absolument l’avoir avant ces Belges ! »

Le jour même, une nouvelle délégation était désignée, composée cette fois de Ploegsma et de l’entraîneur Hiddink, lesquels s’envolèrent le lendemain pour le Brésil, terre du flamboyant Romario de Souza Faria, dans l’espoir fou de l’y cueillir et de le signer sur le champ dès son retour au pays.

« Nous savions quand Romario rentrerait de Séoul », s’en expliquerait plus tard Hiddink. Sinon que, une fois n’est pas coutume, le prodige brésilien tarderait cette fois à rentrer au pays… et les pauvres émissaires néerlandais, donc, de trépigner une pleine semaine, vainement, entre leur hôtel et le hall d’arrivée de l’aéroport de Rio de Janeiro… Durant cette attente interminable, qui sans doute fit dire à leurs pairs eindhoviens qu’ils prenaient surtout du bon temps, une question surtout taraudait les deux compères : « On va avoir de sacrés problèmes avec nos amis de Bruges. A cause de nous, ça va être comme s’ils avaient pêché à côté du filet (sic) »… Et plusieurs jours de s’écouler ainsi, aux rythmes de l’espoir, de l’ennui et de la mauvaise conscience… jusqu’à ce que soudain, à sa plus grande surprise, Ploegsma Sr reçût dans sa chambre un appel de son homologue brugeois, sans doute aiguillé vers Rio par le Président du PSV : « Alors, Kees, toujours intéressé par Degrijse ? »

Ce qu’ignorait Kees Ploegsma, pour le moins balbutiant et pris de court, c’est que les dirigeants brugeois venaient d’officialiser l’arrivée de leur nouvel attaquant “tropical” à savoir, et ainsi que s’empressa de lui dire un VanHove trop sûr de son effet : la star de l’équipe olympique… d’Australie !, Frank Farina.

En son for intérieur, le soulagement prédomina aussitôt : non, les Brugeois ne seraient ni cocus ni fâchés, ouf… et, surtout !, ils avaient semble-t-il misé sur le mauvais cheval…

A dire vrai, Romario à Bruges ? Son club du Vasco de Gama en exigeait 6 millions de dollars, soit le double de ce que les Brugeois touchèrent, un an plus tard, lors du transfert-record de Degrijse vers Anderlecht. C’était surtout une somme que les Flandriens étaient, de près comme de loin, absolument incapables de mettre sur le tapis… Peu après avoir poliment répondu aux Brugeois qu’il n’était malheureusement plus intéressé par Degrijse, Ploegsma obtenait enfin, à sa descente d’avion, ce qu’il avait si confusément convoité : la précieuse signature de Romario au bas d’un contrat le liant avec le PSV… Quant à Degrijse, il patientera huit ans encore avant, finalement, de revêtir enfin le maillot du PSV, après un passage par l’Angleterre. Dans un rôle pour lui inédit de meneur de jeu, et mettant fin à l’insolente domination ajacide : Degrijse y serait aussitôt sacré champion.

Il restait encore, toutefois, à acquitter le paiement de ces 6 millions de dollars – somme colossale pour l’époque, et tout particulièrement pour les finances d’un club certes prospère, mais qui ne roulait pour autant sur l’or. Fins négociateurs, les dirigeants du PSV parvinrent, dans un premier temps, à réduire son indemnité de transfert à 4,7 millions de dollars. Ne disposant toutefois pas davantage de ce montant, ils recoururent alors à un montage financier – une première, assurément – par lequel une filiale brésilienne de leur sponsor principal Philips s’engageait, en leur nom, à racheter une part des dettes du Vasco pour quelque 3,4 millions de dollars. Ramenés au cours du cruzado, ainsi que l’exigeait la loi brésilienne sur les obligations, ces 3,4 millions en valaient soudain 4,7. Le tour était joué.

Quoique de bout en bout légal, ce subterfuge avait été possible grâce à une faille dans la législation brésilienne : si ce mécanisme des obligations avait cours pour des articles d’exportation, tels que le caoutchouc ou le café, il ne spécifiait cependant rien quant aux footballeurs… Et le transfert de Romario, aussitôt, de devenir l’épicentre d’un vaste débat : le footballeur était-il un produit d’exportation comme un autre ?

Ce transfert croquignolesque, outre de conforter son aura continentale puis de booster ses finances lors de la revente du génie brésilien au FC Barcelone, eut aussi pour effet d’ouvrir le PSV à des horizons plus “tropicaux”, non moins qu’à des méthodes de recrutement moins artisanales… Et ainsi, un an plus tard, le PSV achèterait-il, toujours à Bruges quoique cette fois au voisin du Cercle, le Zambien Bwalya Kalusha lequel, lors du tournoi olympique superbement ignoré par ses recruteurs, avait terminé deuxième meilleur buteur, derrière les sept buts de… Romario.

En 1994 enfin, fort de l’expertise fortuitement glanée au contact de Romario, avec le concours de l’équipementier Nike, et court-circuitant sur le fil les projets (eux bien réels !) de son acquisition par Ajax : le PSV signerait-il un certain Ronaldo Luis Nazario de Lima, lequel évoluerait, lui aussi, bientôt au FC Barcelone…

Contrairement à Ronaldo, la relation de Romario avec les Pays-Bas ne cessa vraiment toutefois à compter de son départ pour la Catalogne, en 1993… Deux ans plus tard en effet, fleurissaient parmi la presse hollandaise de très officielles publications du fisc néerlandais, appelant solennellement à ce que lui soit communiquée toute information susceptible de mettre enfin la main sur l’insaisissable Carioca…

Si, au début de son séjour eindhovien, Romario n’avait certes jamais manqué à ses devoirs footballistiques ni fiscaux, ses deux dernières années, par contre, l’avaient régulièrement vu s’affranchir de ses obligations envers le PSV… et même totalement de celles envers le fisc ! Or la loi était formelle, ainsi que s’en justifierait le porte-parole du fisc batave : “Il nous revient légalement de placer ce genre d’affiches, si nous ne connaissons pas le lieu de résidence ou de domicile du contrevenant”. Si bien qu’après en avoir été le plus recherché des footballeurs, durant tout l’été 1988, Romario devenait aussi le plus pourchassé des délinquants fiscaux du brin vénal Royaume des Pays-Bas.

Objet, jadis, d’une transaction impliquant le rachat de dettes brésiliennes, l’histoire ne dit cependant pas si, en définitive, les dettes de Romario furent réglées, elles aussi, par l’achat d’obligations…

Bota pour P2F

19

71 réflexions sur « The most wanted »

    1. Histoire hallucinante..mais authentique, jusque dans son moindre détail.

      Et moi aussi je suis fan de « Kees Jr »..lequel est devenu..agent de joueurs (agence : Sports Entertainment Group), ça ne s’invente pas.

      A noter que Hiddink est un vilain menteur : il affirma certain temps que c’est lui qui avait repéré Romario, qu’il le suivait aux JO, gnagnagna.. Bullshit, tous les autres membres du board (les susmentionnés Ploegsma, Ruts..mais aussi Harrie Van Raaij, etc.) abondèrent sans ambigüité aucune : ce transfert devait absolument tout au hasard..et à notre jeune ami Kees Jr, 13 ans à l’époque.

      Voici le documentaire que j’évoque dans l’article, on y rentre dans le dur vers 4:00 : https://www.youtube.com/watch?v=myq1HJpXuUw

      Kees Sr apparaît vers 05:15..et son fils à partir de 05:40.

      3
      0
  1. Histoire géniale mais qui en fait ne m’étonne pas trop pour cette époque pas aussi connectée qu’aujourd’hui. Quand on est gosse on lit tout ce qu’on peut en matière de foot, alors que les directeurs sportifs, ils doivent avoir d’autres chats à fouetter.

    J’ai l’impression que Romário est un peu sous-estimé en Europe, mais quel joueur génial ! Quel dommage qu’il n’ait pas participé à plus de coupes du monde. Il aurait clairement pu être appelé au moins jusqu’à celle de 2002.

    2
    0
    1. Totalement d’accord avec toi, il est sous estimé parce que l’évaluation se fait surtout à base de palmarès. Et puis il n’a pas joué assez longtemps au Barça pour être admis parmi le gratin, comme si évoluer aux Pays-Bas ne comptait pas. J’imagine que ses airs de diva plaident également contre lui.
      J’ai participé à un débat sur Sofoot il y a quelques temps, je n’ai pas réussi à convaincre les quelques forumeurs qui participaient qu’il était parmi le top du top des numéros 9. Sa technique et son sang froid dans les petits espaces étaient uniques. Ben Yedder puissance 10.

      2
      0
      1. Ni assez longtemps au Barca..ni assez longtemps en Europe, à dire vrai.

        De surcroît : un type qui préféra retourner en Amérique du Sud, à l’heure même où l’Europe s’employait à en vampiriser la substance? Hum..

        On peut affirmer qu’il fut snobé.

        1
        0
      2. J’ai vu qu’il a quitté Barcelone en janvier 1995 après une embrouille avec Cruyff, mais quelqu’un sait-il ce qu’il s’est vraiment passé ?

        0
        0
      3. Ah, j’avais pas vu ce commentaire à l’époque.

        Rien de sensass : une brouille en effet avec Cruyff, dont Romario ne cautionnait pas certains choix tactiques (il me semble toutefois qu’ils restèrent plutôt en bons termes), + des tensions toujours plus prononcées avec la direction (il retombait dans ses travers comportementaux déjà vus au PSV).

        0
        0
      1. Faute de temps (or j’aime prendre mon temps quand j’écris, c’est mon yoga à moi) : je recycle, oui.

        Je vous proposerai de l’inédit de chez inédit à compter de février prochain.

        0
        0
    1. On veut de l’inédit sur les bataves, un récit lucide sur l’épopée de l’Ajax triple championne d’Europe avec tous les détails croustillants de l’intérieur, un portrait des joueurs (surtout des plus obscurs), leurs contributions, le staff, les cocktails miracles, le Cruijff shitstem, un parallèle avec la sélection de l’époque… Un truc qu’on trouve nul part en France tellement cette équipe est intouchable dans la presse sportive et dans la mémoire collective de « connaisseurs » d’ici bas.
      Tu nous as déjà distillé ça mais avec parcimonie par-ci par-là. On veut un truc mémorable, en plusieurs épisodes, un truc qui nous transporte. On veut du bota quoi! ^^ Après on pourra mourir tranquille 🙂

      2
      0
      1. Bon ben ça, c’est mon draft de bouquin, lol.

        J’aimerais surtout retrouver mes textes sur le foot belge, tu t’en rappelles peut-être du temps de Sportvox : les liens avec les Tueurs du Brabant wallon, l’esclavagisme footballistique, la corruption à tous les niveaux, les collusions Anderlecht-UEFA/FédéBelge lors du Nottinghamgate, l’ombre permanente de l’OTAN en coulisse et soutien des boards anderlechtois..

        Le Nottinghamgate est une histoire de fous, très supérieure à cette « bête » manche-retour de C3 84.

        Et puis comme ça on réalisera que je n’ai absolument rien d’anti-NL (c’est la guimauverie en-livrée depuis des décennies qui fait croire cela) 🙂 : j’étais plus acide sur mon propre football.

        1
        0
      2. Anderlecht – Nottingham avec Guruceta, un des pires arbitres espagnols et il y a de la concurrence !

        0
        0
      3. Un article, Verano!

        Et alors je te dresserai un worst-5 des arbitres les plus corrompus de mon football..et il y aura du lourd là-dedans! (non, pas de Marcel Van Langenhove – la « main de Vata », c’était lui..mais rien jamais de suspect le concernant)

        0
        0
      4. Faudrait que je retravaille un post que j’avais écrit sur Antonio Rigo à qui le Barça doit beaucoup. Et lui, ce con, s’est fait choper de son vivant, contrairement à Guruceta.

        0
        0
  2. Il n’est même pas rédacteur, ce Bota ? Faudrait peut-être veiller à l’intégrer dans l’équipe de rédaction… Ou bien c’est un site de snobs pratiquant l’entre-soi, ici aussi ?

    0
    0
  3. Merci Bota pour cet article absolument incroyable ! Romario, l’un des meilleurs n°9 de l’histoire du football, mais encore faut-il avoir une réelle culture footballistique qui s’étend en dehors d’internet et des réseaux sociaux. En regardant pas mal de matchs des années 80-90, j’ai vu sa palette absolument titanesque dans la surface.

    0
    0
    1. Au PSV, c’était peu ou prou : on balance devant..et Romario finira bien par faire la différence..et la faisait, qu’importe l’adversité.. Détruire des défenses hollandaises en mode open-bar, c’est une chose..mais il en fit d’autant contre l’AC Milan par exemple, et que dire de sa prestation lors du retour (89?) contre le grand Steaua (la photo en portfolio est extraite de ce match, je la crois subséquente à son slalom maradonesque sur le 4ème ou 5ème but).

      Au Barca aussi, Cruyff lui doit une (très) fière chandelle.. Que de matchs où la décision ne devait absolument rien au système, mais tout aux exploits solitaires de ce petit Brésilien devant..

      Pour ma part, y a pas photo : c’est le meilleur 9 que j’aie vu live.

      2
      0
      1. Je ne sais que te répondre 🙂 Déjà confessé certain mal avec Ronaldo, car cette cyborguisation..

        Styles déjà distincts à la base, et mes très subjectives faveurs vont plus volontiers à des danseurs qu’à des, euh.. Weah??, fût-il pour le moins amélioré!

        Ronaldo fut formidable aussi au PSV, mais leurs années hollandaises parlent pour Romario, le niveau qu’il y montra était inédit et reste inégalé.. Préciser par contre que Romario était déjà arrivé à maturité quand il débarque à Eindhoven, ce n’était plus un gamin de 17-18 ans..et le niveau du championnat n’était peut-être pas tout-à-fait le même non plus ; il y a matière à tempérer.

        Par contre Romario était bien plus esseulé, Bwalya Kalusha et Ellerman c’était pas mal pour les Pays-Bas, mais.. Sans excès aucun, son PSV c’était 10 bosseurs (Vanenburg avait certes du ballon)..et Romario devant : impossible de tricher dans ces conditions!

        0
        0
  4. Merci Bota.
    Un des plus grands sans aucun doute. Après Romario, c’est vrai qu’on ne voyait pas grand chose de lui en France avant son arrivée au Barça. J’ai souvenir de lecture sur sa superbe Copa America 89. Mais malheureusement, il est absent du mondial 90.
    D’ailleurs, je n’ai pas souvenir de lui sur le terrain quand Montpellier sort le PSV de Gerets sur un but de Ziober quelques semaines apres le mondial italien.
    On pense évidemment à son but magique face au grand Milan Ac.
    Un des mes oncles l’a vu par contre. Au Trofeo Carranza de Cadiz en 92. Le PSV de Romario, Bwalya et Popescu etait invité. Ce tournoi qui vit le Sao Paulo de Rai ecraser le Real 4 à 0. Apres avoir battu le Barça 4 à 1 à la Corogne.
    Pour finir, je ne pense pas avoir vu un duo d’attaquants plus fort que le Romario Ronaldo de 1997. Je l’ai lu par la suite qu’ils ne s’entendaient pas forcément mais sur le terrain…

    1
    0
    1. Ses absences aux été et automne 90?

      Il était blessé. Je ne sais plus exactement quand, une agression subie en 89-90, des oeuvres du dénommé Marco..Gentile 😉 , FC Den Haag.. Bienvenue aux Pays-Bas!

      Dans la foulée, il resta des mois durant sur le flanc.

      0
      0
      1. Tu vois la mémoire nous joue des tours… Je regardais si Bebeto avait joué en 90, il est présent mais ne joue, mais Romario joue face à l’Ecosse! Son seul match de la compétition. Visiblement pas remis de sa blessure. J’etais persuadé du contraire.

        1
        0
      2. Alors là, tu me la coupes : pas le moindre souvenir de cela (je viens de vérifier – tu as raison)!

        Et pourtant, je suis catégorique : il n’était toujours pas rétabli (du moins pas selon les standards NL). Je vais chercher la liste des matchs qu’il disputa en 89-90, elle devrait préciser ce que je lisais quand je vous soumis ce papier, à savoir : hors-service jusqu’à l’automne 90.

        0
        0
      3. Elle avait de la gueule sur le papier, cette Seleção 1990… Dunga a été mis en accusation, soupçonné de trahir l’esprit du Brésil. Pas faux, mais Lazzaroni et son système à 3 milieux me paraissent bien plus critiquables que le seul Dunga.

        0
        0
      4. Verano
        Peut-être que l’héritage de Lazaroni aurait été différent s’il avait reconduit le super duo Romario Bebeto de 89 au mondial italien.
        Bebeto ne joue pas une seule seconde en Italie, blessé également?
        Le Bresil se retrouve avec la vielle garde de 86, Careca Muller. Meme si Careca est toujours performant.
        Romario, à mon avis, ils ont voulu faire un pari face à l’Écosse. Et ont vu qu’il était pas en état pour jouer l’Argentine par la suite.

        0
        0
      5. Voilà, j’ai trouvé : le dernier match qu’il joue lors de la saison 89-90 l’est le 4 mars, face à Den Haag donc. Cette fameuse blessure occasionnée par Gentile. A compter de cette date : il est out, inapte au football.

        Il reprend aux Pays-Bas le 28/08..mais est à nouveau sur le flanc pour trois mois à compter de mi-octobre, retour sur les pelouses le 19/01/1991.

        Assurément l’année civile la plus compliquée de sa carrière.

        Faudrait voir côté brésilien (je ne pige pas le portugais) à quel point ils firent le forcing pour qu’il dispute la WC90 car, dans mes souvenirs, vieux articles NL : elle était plus que compromise.

        0
        0
      6. ..et je relève aussi l’une ou l’autre contrariétés entre fin août et mi-octobre 90, entre ces deux grosses absences qui, sur l’année civile, lui coûtèrent donc un bon 6-7 mois à l’infirmerie).

        J’ignore la nature de ses micro-absences.. Bon, je ne voudrais pas outre-mesure accabler les médecins brésiliens, sur le coup très fortement susceptibles d’avoir tiré sur la corde-Romario pour l’échéance WC90 : les NL le leur rendaient bien à ce rayon (Cf. le cas Van Basten, 3-4 ans plus tôt..).

        1
        0
      7. L’absence de Bebeto relève d’un choix de Lazzaroni. Il fait une saison décevante avec Vasco où Zagallo lui préfère régulièrement Sonny Anderson et le vieux Roberto Dinamite. Il souffre apparemment d’anxiété en lien avec l’hyper inflation et la crise économique que connaît le Brésil en 1990.

        1
        0
      8. Je viens de lire un papier de La Stampa datant de la coupe du monde 1990. Le journaliste italien interroge un de ses confrères brésiliens. À propos de Bebeto, il dit qu’il est trop faible psychologiquement pour jouer dans un grand championnat et que dans le meilleur des cas, il pourrait jouer en France ou au Portugal. Il cite ensuite Romario en affirmant que son éclosion aux Pays-Bas n’est due qu’à la faiblesse des défenses, poursuivant que s’il était venu en Italie, il serait un flop.
        On ne peut pas affirmer qu’il ait tort à propos de l’Italie puisque Romario n’y a jamais joué, en revanche le jugement sur le niveau de ses compatriotes est savoureuses quand on sait ce que le duo fait par la suite.

        0
        0
      9. C’est clair que lorsqu’on voit l’équipe du Brésil, sur le papier, elle a de l’allure entre Romario, Bebeto, Jorginho, Taffarel, Valdo, Careca, Aldair… Comme dit Verano, Lazaroni avait une conception bien particulière du football, entre les 3 défenseurs centraux, un 3-5-2 avec Dunga symbolisant à lui-seul la tactique prônée et un manque de créativité assez flagrant. D’ailleurs, lorsqu’il gagne la Copa America en 1989, le Brésil jouait-il de la même manière sous Lazaroni ?

        0
        0
      10. @Pig, en 1989, Lazzaroni joue déjà en 3-5-2 ou plutôt 5-3-2 en phase défensive avec Branco à gauche, Mauro Galvão, Aldair, Ricardo en centraux et Mazinho sur le côté droit.

        1
        0
      11. Verano,

        Je ne suis choqué par tout ce que déclara ce journaliste italien 🙂 En tout cas d’avis que Romario perdit son temps aux Pays-Bas, 2 voire 3 saisons de trop. D’ailleurs certaine lassitude était palpable, et puis toutes ces tragicomédies avec ses interminables séjours au Brésil, toujours plus longs d’année en année, ses retours toujours plus postposés..

        Pour débuter en Europe comme attaquant, le hasard fit certainement très bien les choses : y a pas mieux que les NL pour le plein de confiance (pour peu de passer entre les coups), leur championnat est formaté pro-attaque.

        Mais c’était trop facile pour lui! Même en coupes d’Europe il se balladait.. Je regrette qu’on ne l’ait vu en Italie!

        0
        0
  5. Bota
    J’ai vu que tu as placé Helmut Rahn dans ta liste des attaquants ayant marqué les Pays Bas. J’ignorais que c’était le cas et qu’il avait joué chez FC Twente. Je connaissais son passage mais je n’avais pas le rapprochement avec ce club important dans le pays.

    0
    0
    1. Eh oui, Rahn.. Et il y fut très bon!, une grande figure (trop souvent réduite dans l’inconscient collectif à la finale de 54).

      Twente Enschede, sas logique d’entre NL et DE, pour le meilleur comme pour le pire.. J’aurai certainement l’occasion d’y revenir.

      0
      0
    2. J’oubliais de préciser (mais je vais pour l’heure rester dans le « dicible » – Enschede a toujours été un haut-lieu de trafics..dont afférents aux choses du football) : Rahn avait des problèmes en RFA, il venait de passer un mois ou deux en prison avant son départ pour les Pays-Bas..sans compter que les Pays-Bas avaient adopté le plein professionnalisme, eux..ce qui n’était pas encore le cas en Allemagne (Rahn y rentra d’ailleurs dès que fut lancée la Bundesliga).

      0
      0
      1. Quell est la raison de son passage en prison? Je sais que la fin de sa vie a été pénible. Pas une vie d’ermite à la Charly Gaul mais bien éloignée de l’humanité sauf pour aller boire des coups.

        0
        0
      2. Tu as donné la réponse : alcoolisme.

        En l’espèce : conduite en état d’ivresse, et il était récidiviste.

        C’était relativement « banal » à l’époque..mais ça + le statut professionnel aux Pays-Bas, à deux heures de route.. Son choix fut vite fait.

        0
        0
      3. Je viens de vérifier dans mon interminable draft consacré à Ajax, vieux souvenir qu’exhumait soudain la référence à Enschede : son docteur Mabuse, John Rolink, était originaire de ce coin frontalier NL-DE, 5 kilomètres à peine.. Et fils d’un agent des douanes brin borderline..

        Je n’en dis pas plus, années de recherches dans les archives NL, bibliographies diverses aussi..j’en garde un peu pour moi!..sinon que le circuit de bon nombre des produits dopants, dès les 50’s, transitait des NL vers l’Allemagne par la ville frontalière de Enschede..dont le club fut d’ailleurs avec Ajax, j’en profite, le pompon du morbide doping NL des années 70.

        Etait-ce lié, effets collatéraux? Le fait est que le Twente Enschede des 70’s était assurément l’équipe la plus violente d’un championnat lui-même alors ultra-violent, tout un programme.

        0
        0
    1. Merci merci.

      Je suis plutôt versé « dark-side » du foot normalement, institutionnel et financements troubles, instrumentalisations diverses.. J’aime bien quand il y a des vieux nazis partout 🙂 , mais un peu de « légèreté » ne peut pas faire de tort de temps en temps.

      1
      0
      1. On t’attends, Bota 007!
        Au passage, et sans faire de sensationnalisme, une partie enquête serait un régal!

        0
        0
  6. Alors oui, « tropical ».. Farina, un joueur australien donc..mais « tropical »??

    Il était originaire de Darwin, au bord de la mer de Timor.. Mon épouse y a travaillé : crocodiles de mer, méduses tueuses et autres sales bêtes à gogo..mais aussi voire surtout : humidité, « cancer-sun » et chaleur moite permanente!

    Bref, le bon VanHove ne mentait même pas, quoique malin/énigmatique comme un singe/sphynx : il était bel et bien sur la piste d’un joueur « tropical »! Et Farina fut une excellente affaire, tant sportive que financière pour le FC Bruges.

    0
    0
      1. Exact, aucun n’eut chez vous le même rendement.

        Je vois déjà deux explications : pas le même football, plus bourrin en Belgique.. Ces deux pivots australiens (dont le moindre des atouts n’était certainement pas d’avoir goûté aussi au foot australien, sacré répondant dans les duels) étaient à la bonne place en Belgique..

        Par ailleurs, ça ne se ressentait peut-être pas encore pleinement en termes de résultats, le ranking UEFA souffre certaine « inertie » (calculé sur 5 ans), mais le football français de clubs avait déjà entrepris de passer devant le belge, le basculement était à l’oeuvre..et la différence qualitative était là.

        0
        0
  7. Ah ! Ah ! Du domaine du génie…
    Incroyable, ce récit. On se croirait vraiment accoudé au zinc, à côté de Sclessin, à écouter un vieux nous raconter des histoires de son temps… Avec les petites expressions désuètes, mais délicieuses, qui vont bien.

    2
    0
    1. Je n’ai aucun mérite, le documentaire NL susmentionné est d’un style plus âpre, plus rêche (hollandais, quoi)..mais franchement top. Sur le fond, l’article en procède pour moitié.

      Et je ne connais décidément pas mieux, en fait de matière brute, que les sources (papier, vidéo..) prodiguées par la scène NL : guère de tabou, tout est numérisé, pluralité des tendances et opinions (c’est sacré chez eux!, les lois y veillent à ce que le moindre courant politique ou philosophique y dispose de ses canaux propres d’information, bref il y a tout le temps un organe médiatique pour balancer sur le camp adverse), grandes gueules.. Du pain béni, pour ça ils sont formidables.

      Après, faut pas se leurrer : ils n’échappent pas plus que les autres aux mystifications et, si les aînés n’y étaient dupes de rien dans les années 70, leurs jeunesses entre-temps produites, par contre……………… A compter de ceux qui avaient disons 15 ans en 68, elles sont aussi aliénées qu’ailleurs sur le sujet. Mais la matière disponible est telle.. : pas bien difficile d’en sortir, de démystifier.. C’est beaucoup plus dur pour le cas allemand, par exemple!

      0
      0

Laisser un commentaire