Voir Naples et puis sourire

Assez curieusement, s’il fallait chercher, parmi les joueurs du « Grand Ajax », un seul qui ne célébrât bruyamment le départ pour Barcelone du « Général » Rinus Michels, dans l’immédiate foulée du sacre continental de 1971 : c’est alors vers le chichement sélectionné Ruud Suurendonk, nanti d’à peine 54 apparitions en sept saisons sous le maillot ajacide, qu’il faudrait assurément les yeux tourner…

Equipe première du JOS Watergraafsmeer, saison 1961-1962. En haut à gauche, déjà côte à côte : Rinus Michels et son fidèle Ruud Suurendonk.

Amstellodamois de naissance, Suurendonk débuta sa carrière de footballeur au sein du club amateur de JOS qu’entraînait depuis un an, parallèlement à ses activités premières de professeur d’éducation physique dans un établissement pour enfants sourds, le susmentionné Rinus Michels. Leur collaboration, dans cette sorte d’antichambre officieuse d’Ajax, dura trois ans – le temps pour Michels d’être, à l’été 1964, nommé à la tête du plus vieux club d’Amsterdam, actif alors en 4e division : l’AFC.

Il n’y resterait que quelques mois. Le puissant voisin d’Ajax en effet, quoique fourni en joueurs de qualité mais miné par leur comportement, l’y débauchant à la stupéfaction générale en janvier 1965. Conclue à une piteuse 13e place, à trois points à peine du dernier siège éjectable, mais marquée par une timide reprise en mains du vestiaire : cette première demi-saison convaincrait les dirigeants ajacides de maintenir à son poste l’abrasif Michels, déterminé à durcir le ton avec ses vedettes. Parmi les prestigieux transferts aussitôt opérés pour relancer le club, tels les internationaux Henk Groot et Co Prins, ou encore le portier Gert Bals, le premier joueur attiré par Michels fut pourtant bien le fort peu médiatisé Suurendonk, alors toujours actif dans ce modeste club amateur où celui que l’on n’appelait pas encore « le Général » l’avait côtoyé, et entrepris son fulgurant parcours d’entraîneur.

Exceptionnellement doté à l’échelle néerlandaise et sur le plan offensif (Müller, Cruijff, Nuninga, Keizer, Swart, Groot, Prins…tous internationaux !), mobilisant des sources de financement bien peu recommandables, et redressé sur le plan de la discipline collective, Ajax réaliserait aussitôt un triplé historique que ne pourra guère perturber, épisodiquement et jusqu’à l’émergence du PSV, que le Feyenoord esquissé par l’entraîneur des jeunes Ben Peeters, puis raffiné sous la direction du plus illustre Autrichien Ernst Happel.

Le suppléant

Séance de dédicaces de Cruyff, soignant sa popularité et ses ventes auprès de sa fanbase privilégiée. Employé, au civil, au sein du quotidien amstellodammois du Handelsblad, la « cinquième roue du carrosse » Suurendonk se pliait régulièrement à ces interminables happenings, où lui était généralement assigné de tenir patiemment la chandelle – dans le cas d’espèce : le 45 tours de Cruyff « Oei oei oei, dat was me weer een loei », produit en 1969 par un futur dirigeant de la Fondation Conamus.

Dans tel contexte, l’on comprend mieux que l’obscur Suurendonk ne disputa plus de 54 rencontres en sept saisons prestées… Et cependant cet homme de l’ombre bénéficia-t-il, tout au long de son parcours ajacide, de l’ostentatoire et de prime abord curieuse protection du « Général » Rinus Michels… Suurendonk, en effet, était un homme de devoir. Mais plus encore appartenait-il à cette caste singulière de joueurs, combien estimée par le manager néerlandais : les utility players!

Parmi les plus illustres de ses pairs, capables d’évoluer avec un bonheur à peu près égal à quelque position du terrain que ce soit (dont comme gardien, quelques-fois!), y aurait-il assurément lieu de citer les britanniques Madeley, Warhurst, Peters, O’Shea, Lacey, Milner et McCulloch, le belge Jef Jurion ou, plus proche de Suurendonk : le célèbre néerlandais Ruud Gullit…

Régulièrement ballotté, donc, de gauche et de droite et d’arrière en avant, bouche-trou systémique, c’est comme attaquant que Suurendonk connaîtrait sa plus grande heure de gloire quand, le 21 janvier 1970, et tandis que Feyenoord courait à son destin continental, il inscrivit face à Naples et dans le temps complémentaire les trois buts de la qualification pour les quarts de finale de la Coupe des Villes de Foire 1970… Cet exploit personnel, accompli en huit minutes et alors qu’Ajax se résignait à ce que la qualification se décide au mieux à pile ou face, reste à ce jour d’autant plus inégalé, dans la vaste Histoire du club amstellodamois, que Suurendonk n’était entré qu’à la 91e minute de jeu… Le jour même de la rencontre, vers midi et pas le moins du monde concerné par cette manche décisive (alors qu’il avait déjà loupé l’aller) : Cruijff négociait en vain, car prématurément, son transfert juteux, un jour, au FC Barcelone…

Article du 22 janvier 1970, Leidsch Dagblad : « Hat-trick de Suurendonk ». Couvert encore d’une épaisse couche de neige en matinée (Cf. port-folio), le Stade Olympique d’Amsterdam ne dut qu’à l’intervention de l’arbitre néerlandais Léo Horn, mandaté par le board d’Ajax dont l’équipe était « optimalement préparée », de pouvoir accueillir en temps et en heure cette rencontre, que son homologue est-allemand Rudi Glöckner entendait initialement postposer. Au désappointement de plusieurs Napolitains, que rendait optimistes le souvenir des difficultés éprouvées sur la neige un an plus tôt par Ajax contre Benfica, le terrain serait prestement déneigé, puis vaille que vaille dégorgé. Cette photo illustre le premier des trois buts de Suurendonk, contre un Zoff tout de noir vêtu.

Bien loin de ces considérations, ce n’était pas la première fois que Suurendonk, antistar par excellence, s’érigeait quant à lui en sauveur de l’institution : deux ans plus tôt en effet, et déjà dans un contexte de quitte ou double sportif et de menaces météorologiques, avait-il inscrit le but déterminant du titre, face aux rivaux de Feyenoord… Non sans bonheur, et parmi les chapeaux de circonstance (« Suurendonk sauve Ajax » ; « Naples ne plie que devant l’attaquant Suurendonk »), un titre de la presse néerlandaise trancherait singulièrement : « Ruud est resté imperturbable » – indifférent donc, en 1970, à la perspective de l’élimination, à la neige et aux caprices d’un prétendu demi-dieu…comme il l’avait été, le 10 mars 1968, à la perspective de sept points de retard sur les rivaux de Rotterdam, à la remise du match pour brouillard… et à d’autres caprices, déjà.

A raison estimé par son mentor Michels, lequel jurait surtout par la polyvalence et le volume physique (qualités souvent premières chez les utility players), et qui le supplia même régulièrement de ne pas quitter Ajax, Suurendonk connaîtrait donc d’aligner, à défaut d’un grand nombre d’heures de jeu, les trophées collectifs au gré des prestigieux succès de son club… Quant à savoir si, dans ce rôle de « cinquième roue du carrosse » (sic), il avait vraiment pu optimiser sa carrière, sa réponse un jour serait-elle sans appel :

« J’ai eu une belle carrière, mais il faut avoir de la chance pour ça. A Ajax j’étais le supersub. Un joueur de devoir et multi-fonctionnel. J’y ai débuté comme ailier droit mais, en fait, je pouvais évoluer partout. Et c’est ce qui se passa. Tu sais, je jouais à Ajax ; peu importait ma position pourvu que je joue. Bien sûr, je regrette aujourd’hui encore de n’avoir pu monter au jeu lors de la finale de Coupe des Champions contre le Panathinaikos. J’ai d’ailleurs fait part ensuite de mon sentiment à Rinus Michels, ce à quoi il me répondit ceci : « Ruud, d’un point de vue humain je n’aurais pas dû faire ça…mais nous avons gagné la Coupe, bref j’ai eu raison »… En somme, j’étais le remplaçant idéal. »

A.S. Monaco, saison 1971-72. Debouts et de gauche à droite : Armand Forcherio, François Villa, Yvon Chomet, Ruud Suurendonk, André Guesdon, Jean-Pierre Carayon. Accroupis : Jean Petit, Christian Dalger, Louis Floch, Taoufik Belghit, Gérard Chaffard.

Dans la foulée de ses années à Ajax, qu’il quitta pour de bon en 1972, Suurendonk évolua furtivement à Monaco puis, dans un rôle désormais central, sous les couleurs du très ambitieux club promu de l’AZ 67… Au terme, comme à Ajax en 1965, d’une première saison conclue aux portes de la relégation, il y participa décisivement et jusqu’en 1976, au contact de joueurs tels Kist, Spelbos et Nygaard, de l’installation résolue de ce club dans le subtop du football néerlandais, et y gagnerait même un emploi après-carrière au sein des établissements Wastora.

En somme et avec le temps, le brin dédaigné mais combien précieux Ruud était-il parvenu à faire son trou dans l’Histoire du football néerlandais. Et cependant garda-t-il toujours quelque fêlure de son expérience au sein d’Ajax, car à la question du plus grand souvenir de sa carrière, plus vaste donc qu’à ce pourtant phénoménal hat-trick face au Napoli, ou même qu’à ce titre continental de 1971, le prosaïque Suurendonk de répondre, toujours imperturbablement : « Notre victoire par 3 buts à rien, sous les couleurs d’AZ et contre Ajax ! »

Divergence

Suurendonk, toutefois, ne dira-t-il jamais le moindre mal de Michels, et reste à ce titre une notoire exception dans le vestiaire ajacide. Souvent raillé, au sein d’un vestiaire perclus de vedettes, comme la « petite pomme dans l’oeil de Michels », Suurendonk avait-il même essuyé, lors d’un entraînement, un coup de poing de Co Prins, qu’il rendit aussitôt à l’international Néerlandais. Il va sans dire que, dans cette affaire, le jugement (et vain signal) rendu par Michels, qui avait assisté à la scène et sur le champ chassé Prins de l’entraînement, n’avait en rien arrangé les rapports personnels de Suurendonk avec les stars de l’équipe, parmi lesquelles et à l’en croire seul Keizer était capable d’humanité.

Sur ce cliché et de gauche à droite : Ruud Suurendonk, Gerrie Kleton, Ruud Krol et Stefan Kovacs.

Certes le climat, de l’aveu même de Suurendonk, était-il souvent rendu délétère par la compétition féroce à l’oeuvre dans le vestiaire, orchestrée par le club et dont seuls 16 éléments pouvaient espérer atteindre un train de vie réellement professionnel. Et cependant, nonobstant cette tension permanente, Suurendonk s’accrocherait encore un peu qui, rompant enfin avec son image d’« homme de Michels », parviendrait à se gagner aussi les faveurs de Kovacs (lequel parlerait de lui comme de son « arme secrète »), avant de solliciter abruptement son transfert pour Monaco, puis pour de bon son départ définitif d’Ajax.

L’appréciation rendue par Kovacs avait beau être flatteuse, son ton martial n’était toutefois probablement pas fait pour réconcilier le roide Suurendonk avec l’évangile ajacide, que Michels avait défini comme suit, dans la foulée d’une victoire face au Celtic : « (le joueur d’Ajax) doit être capable de se transformer en une créature primitive. Un soldat du front ne peut pas se permettre d’agir comme une personne pensante normale. Il doit être capable d’abandonner sa personnalité et d’oublier qui il est et ce qu’il fait. Sinon, il deviendra un désastre. Le football de haut niveau, c’est comme la guerre. Quiconque reste trop propre est perdu.»

Pressenti un temps pour intégrer la direction d’Ajax, qu’il dédaigna pour s’en retourner résolument à ses premières amours, la formation des jeunes et le football amateur (il jouera jusqu’à plus de 70 ans), finalement dégoûté peut-être, assurément lassé mais toujours vivant : Suurendonk affirmera n’avoir gardé aucun contact avec ses anciens partenaires du monde professionnel du football néerlandais.

41 réflexions sur « Voir Naples et puis sourire »

  1. Alexandre a encore trouvé un moyen de cracher sur Cruyff 😀

    Plus sérieusement sinon, j’ai toujours apprécié cette figure de l’utility player, en tant que fan de MU, John O’Shea en est un brillant exemple !

    D’ailleurs, j’ignorais que Jurion était de ce genre de joueurs, l’ayant toujours pris pour un milieu offensif avant tout (mais je dois admettre qu’a part ses lunettes à faire pâlir Galthié, je ne le connais pas)

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    1. Oui oui, Jurion pouvait jouer absolument partout – et le fit toute sa carrière durant..sauf comme gardien. Dans son cas : ce n’était pas en mode bouche-trou toutefois, et le moins qu’on puisse dire est qu’il aimait à entretenir l’idée qu’il fût indispensable, ce qui lui permettait de conforter son statut..et les avantages (et combines) guère glorieux qu’il en tirait.

      Surtout tenu pour un médian à vocation plutôt offensive ceci dit, tu n’as pas tort.

      Cruyff? Remettons-en une couche alors 🙂 : il y eut du proto-Cruyff en Jurion : tout pour ma gueule, affairiste, vénal au dernier degré, saboteur des carrières d’autrui (dépasser les têtes qui gênent ou susceptibles de dépasser), individu moralement douteux mais fin communicant.. Différence de taille : Jurion n’avait pas un Empire (médiatique, surtout) derrière lui, ce fut toujours artisanal.

      Mon utility player préféré est probablement Paul Madeley, du Grand Leeds : grand joueur.. pas bagarreur/provocateur/vicelard pour un sou mais ne se cachait pas quand ça partait en vrille, quoique dans un rôle le plus souvent de pacificateur.. l’institution > son cas personnel.. Un don de soi absolu, qu’il est sans doute difficile de se représenter aujourd’hui.

      Une ressemblance physique assez troublante avec Suurendonk d’ailleurs, le caractère de joueur de devoir est comme inscrit dans les lignes de leurs traits.

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      1. Pourquoi penses-tu à ça? Ca tombe comme un cheveu dans la soupe, marrant 🙂

        Je les tiens pour ni bons ni mauvais, rien de particulier à soulever. Et s’il y a 2-3 trucs avérés, c’est que : 1) le big-boss du Standard Roger Petit faisait tout son possible pour que les joueurs du Standard ne fraient pas avec ceux d’Anderlecht (lesquels étaient beaucoup mieux rémunérés!).. 2) entre autres contingences, voilà qui coûta à Claessen moult sélections en équipe nationale.. 3) il est certain que la direction anderlechtoise usa de ses entrées à la fédé belge (euphémisme.. : ils l’avaient totalement « anderlechtisée »..et ce mot est d’un serviteur de la casa anderlechtoise, Goethals!) pour compliquer l’existence de Claessen, çà et là (longuement) suspendu pour trois fois rien, voire au terme d’injustices absolument ubuesques (lui faire perdre pied en annulant scandaleusement un but évident en finale de Coupe, l’accuser mensongèrement d’avoir frappé un arbitre..)……

        Il faisait peur!, pas sûr que la Belgique ait connu meilleur targetman…… Ceci dit, son train de vie était déjà si particulier.. Etait-il vraiment besoin de s’acharner sur lui? Le board mauve et la fédé n’étaient pas derrière le volant des Alfa Romeo que Claessen déclassait à tout-va..

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      2. Tu parles souvent de la mainmise d’Anderlecht sur le foot belge de l’époque, cette volonté très aristocratique de laver plus blanc que blanc… Alors que certains, comme Jurion, étaient loins d’être des saints. J’imaginais qu’un tempérament comme celui de Claessen devait difficilement se marier avec ce genre d’atmosphère.

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      3. Ah oui ok, je pige mieux l’impulsion.

        L’un des surnoms les plus couramment prêtés à Anderlecht, en Belgique : les « chevaliers blancs »..

        C’est un club d’essence bourgeoise mais profondément vérolé depuis l’après-WW2 dans ses pratiques…….et qui a toujours tenu d’autant à « laver plus blanc que blanc » comme tu dis, ils ont toujours veillé à tenir, instrumentaliser et verrouiller le discours et le jugement « éthique » – ce qui suffit largement à se mettre dans la poche le footix ou la ménagère de 50 ans (pour les footballistes du plat pays, à moins bien sûr d’être supporter d’Anderlecht : autre chanson).

        S’il avait eu intérêt pour les choses du foot, un Chabrol se serait régalé à confronter la façade proprette, irréprochable, immaculée, le standing, cette manie très FC Bayern (ce n’est pas fortuit : ces deux clubs partagent les mêmes recettes/ficelles historiques) à vouloir donner des leçons de savoir-vivre à la concurrence via des médias complices………….

        et puis, à côté de ça, il y a les pratiques réelles derrière le miroir aux alouettes : 3/4 de siècle de corruption ininterrompue, des compétitions parfois orientées sur tout leur dernier tiers (je crois l’avoir évoqué en commentaires de l’article consacré par Verano à Lemberechts), des institutions de fond en comble vampirisées.. Le Nottinghamgate ne fut qu’une cerise sur le gateau, c’était beaucoup plus vieux, plus violent et plus systémique encore que cela.

        Mais dans les rapports d’entre joueurs d’Anderlecht et Claessen, voire joueurs du Standard? Franchement RAS.

        Les rapports entre les deux directions étaient par contre à leur plus bas dans les 60’s, une rivalité épouvantable en coulisses entre d’une part un Anderlecht qui phagocytait tout ce qu’il pouvait, cette inimaginable « anderlechtisation du foot belge » que condamna courageusement Goethals..et d’autre part un Standard qui, poursuivant ses intérêts propres (foin d’angélisme!), fédérait avec certain succès tout ce qu’il pouvait contre cet hégémonisme.

        Une guéguerre alors impitoyable, dont Claessen fut assurément çà et là victime, ça oui. Mais les joueurs étaient assez intelligents pour faire la part des choses, c’était des histoires et des enjeux qui les dépassaient.

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  2. Merci Alex, j’aime bien ces découvertes de joueurs méconnus, je peux même dire inconnu me concernant à propos de ce Suurendonk.

    J’ai jeté un œil aux compos de cet Ajax – Napoli. Pour la défense des Azzurri, l’équipe n’était pas glamour : Altafini absent, Hamrin également, il n’y avait guère que Zoff, Bianchi et Juliano pour tenir la baraque.
    Une photo de Dino Zoff, Toto Juliano et Kurt Hamrin à l’aéroport d’Amsterdam.
    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/25/Zoff%2C_Juliano_en_Hamrin.jpg/1280px-Zoff%2C_Juliano_en_Hamrin.jpg

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    1. Article de commande, jadis, à la demande de Dip!

      Et sa requête était opportune ; les choses à dire sur/autour de ce joueur de l’ombre ne manquaient pas. Des profils souvent intéressants d’ailleurs, car des vécus pour l’essentiel dépourvus de fard au sein des clubs, story-tellings rares, types qui n’y auraient de toute façon rien à gagner ni à perdre…….. ==> Ca vaut généralement le coup.

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      1. Hello Alex

        …Article que je découvre à l’instant! Merci M’sieu, vous êtes un homme de parole 🙂

        Ce bon vieux Ruud qui a effectivement été mis à toutes les sauces à l’Ajax (tu m’apprends qu’il a aussi joué gardien), et souvent décisif comme tu l’expliques. Je ne savais pas qu’il avait joué si peu de matchs en tant de saisons.
        Dans mon esprit il est aussi célèbre que toutes les rock stars ajacides, la preuve: on parle encore de lui à notre époque 🙂

        Parallèle oblige: le « sosie » soviétique de Michels (le maître à penser d’Alpha) avait lui aussi son utility player (deluxe certes) en la personne de Bezsonov qui a joué absolument partout au fil de sa carrière, excepté au poste de gardien.

        Depuis que je m’intéresse au foot soviet, j’ai découvert que c’est une tendance assez marquée chez eux d’avoir des joueurs qui peuvent être trimballés à de multiples postes entre la défense et le milieu (ça, très souvent), voire l’attaque d’un match à l’autre. La palme revient au Dnipro des années 80 où les entraîneurs étaient capables d’aligner 6 défenseurs et 4 milieux par exemple dans un match, de faire évoluer des milieux en défense, des défenseurs au milieu ou en attaque, des attaquants au milieu, des milieux en attaque…et tout ça dans la même compo de match. Bref, un beau bazar tactique. Chez eux le jeu était minimaliste à souhait et pourtant les résultats étaient là.
        3 joueurs qui me viennent spontanément à l’esprit: Lyutyi (attaquant très souvent trimballé au milieu, son ratio de buts en témoignera), Cherednyk (défenseur aligné partout au milieu et en défense) et Bahmut (milieu défensif, central, latéral, défenseur latéral…).

        Un conseil: Ne jamais essayer de deviner le placement des joueurs d’une équipe soviétique en regardant les noms couchés sur le papier, vous risquerez d’avoir des surprises concernant la réalité.

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      2. Non non, je me suis peut-être mal exprimé, auquel cas sorry (vraiment du mal à me remettre) : Suurendonk n’a (à ma connaissance du moins..mais au fond j’en suis certain) jamais joué comme gardien, ou tout du moins pas durant sa carrière professionnelle.

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      3. Besonov, le premier à etre sacré meilleur joueur d’un mondial junior. Dans un poste très offensif. Parmi les destinations étonnantes des soviétiques à l’ouverture des frontières, il rejoindra Chanov au Maccabi Haifa. Kutnetzov y jouera un peu plus tard.
        D’ailleurs si quelqu’un sait comment Blokhine a pu se retrouver au Vorwärts Steyr autrichien en 88, suis preneur. Il était déjà âgé mais ce choix est surprenant.

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      4. ..et Kempes au..First Vienna?? (la flemme de vérifier)

        Les soussous dans la popoche, je présume? Hypothèse complètement bateau, on peut être étonné, ce pourrait être une femme qui fait du yodl par exemple……. ==> Herrn Guybrush, bitte schön?

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      5. « Un conseil: Ne jamais essayer de deviner le placement des joueurs d’une équipe soviétique en regardant les noms couchés sur le papier, vous risquerez d’avoir des surprises concernant la réalité. »

        Tout à fait!!! J’ai eu la blague une fois, je vois sur un site une composition du Dynamo Kiev, avec des positionnements qui me semblent complètement farfelus, bref : je prends contact avec l’auteur de la publication, lui signale ce que je tiens pour l’une ou l’autre erreurs……….et lui m’invite avec assertivité (il avait raison!, pas de souci) à regarder le match avant de vouloir plus longuement le corriger……

        Il me donne le lien, je regarde…….et le bougre avait raison!

        Il me concéda gentiment dans la foulée que certains positionnements étaient en effet bien peu orthodoxes, peu en rapport avec les fonctions voire aptitudes premières/habituelles de certains joueurs.

        Bref : je conçois tout à fait que ce puisse être déroutant!

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      6. ça me fait penser que les est-allemands étaient aussi champions de faire jouer des gens « n’importe où » sur le terrain (entre défenseurs et milieu, et aussi les attaquants qui un coup étaient à l’aile, un coup au centre, un coup au milieu…), tout semblait interchangeable chez eux. Triple G (il est temps de passer à 5G hein :P) en parlera bien mieux que moi.
        Mater un match d’une équipe est-allemande (club ou sélection), c’est le cauchemar ultime pour moi: difficile de saisir qui joue durablement à quel poste, ça permute dans tous les sens tout le temps, ça court dans tous les sens pendant 90 mn, un vrai tourbillon ! Bref, ça me met en apnée 😀

        @Khia, au début Bezsonov était un milieu offensif / attaquant. Dans le match de la finale 1977 contre le Mexique, il commence au milieu et finit attaquant de pointe. Il y marque un doublé d’ailleurs.
        Plus tard dans les matchs des internationaux A, je l’ai vu régulièrement jouer milieu offensif, et même ailier parfois. Après il a fini milieu central (qui pour moi était son poste réel), défensif, arrière droit et donc libéro.
        Idem à Kiev sous les ordres de Docteur Mabuse 😀

        A « l’ouverture », il y a beaucoup de soviétiques qui ont fini dans des destinations qu’on qualifierait d’exotiques en effet: pas mal en Israël, dans les pays nordiques, en Asie également: en Corée par exemple, et pour les plus « chanceux » en Allemagne ou en Autriche. Certains également aux USA.

        Je ne connais pas les raisons, je m’y suis pas plus intéressé mais je pense que ça vient d’une part du fait qu’en Occident, hormis les internationaux, ces joueurs n’étaient pas si connus que ça (on n’était pas dans un monde hyperconnecté à l’époque) et d’autre part du fait que les joueurs eux-mêmes n’étaient pas si regardants: ce qu’on leur proposait de gagner n’importe où en dehors de l’URSS représentait X fois plus que ce qu’il gagnaient sous le régime soviétique. Ils étaient vraiment payés une « misère », simplement de quoi bien vivre au pays mais pas plus. Le football leur apportait avant tout un statut social et non la fortune.

        De ce que j’en ai lu dans les itw, ils se posaient aussi pas mal de questions sur leur niveau et ne voulaient pas forcément se mettre en difficulté outre mesure, déjà que sortir de chez eux pour s’installer à l’étranger (souvent ils ne parlaient que russe/ukrainien etc) étaient une gageure en soi.

        De tte façon globalement un joueur soviet était d’abord un homme (éduqué) avant d’être un sportif. Ce qui transpire de leurs interviews c’est qu’ils parlent en premier lieu de la vie quotidienne (sous tous ses aspects, notamment la famille, les relations humaines etc) avant le football, le fameux projet sportif, gagner des titres etc. En règle générale, ils avaient beaucoup de recul sur la vie et ne l’envisageaient pas que sous le prisme sportif même si c’était des footballeurs pro. Donc une expérience à l’étranger c’était avant tout un projet de vie plutôt qu’un simple projet sportif pour eux. Bref, je ne saurais vraiment l’expliquer mais c’est très particulier, peut-être dû à la mentalité russe aussi, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils avaient la tête sur les épaules.

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      7. @Alex
        Je te confirme le même ressenti sur les joueurs soviétiques du moins. Enfin, plus qu’un ressenti, c’est ce qui ressort des interviews que je lis: Des gars qui s’intéressent à autre chose que du football (sans forcément se désintéresser complètement du football) qui est un métier pour eux (enfin, un métier « amateur » puisque dans les faits ils sont ouvriers, techniciens, ingénieurs ou lieutenants / majors / colonels et sont officiellement payés tous les mois pour cela. Ce qui doit aussi aider à se « détacher » lol).
        Il y a ça, et un grand respect pour l’autorité. L’entraîneur c’est une figure tutélaire que tu ne regardes pas droit dans les yeux. Par ex, certains joueurs de Dniepr étaient choqués de voir que Giresse (capitaine, donc devoir d’exemplarité encore plus fort à leur yeux) parlait à Jacquet en étant avachi sur son fauteuil et ayant les pieds sur la table. En URSS ça ne t’effleurerait l’esprit un seul instant.
        D’ailleurs en parlant de salaire, le même Giresse, quand il a appris leur salaire mensuel leur a dit qu’il n’accepterait pas ce montant même pour une prime de match. 😀 Bref, ça en dit long sur le décalage entre leur monde et le nôtre.
        (On parle de la période 85-88 où Dniepr a beaucoup affronté Bordeaux en coupes d’Europe).

        Pour revenir au sujet, si tu prends l’exemple d’un gars comme Khidiyatullin, il avait impressionné ses les toulousains par sa connaissance de l’histoire et de la littérature française. Je ne dis pas que tous les soviétiques étaient de ce moule, mais ils étaient indéniablement un minimum éduqués.

        Un papier intéressant sur les coulisses de son transfert: https://www.lemonde.fr/blog/contre-pied/2018/07/05/vaguiz-khidiatouline-et-la-fin-de-lurss/
        A priori pas un cas isolé, j’ai lu des trucs similaires (sur des sources russes) sur pas mal d’autres transferts, globalement les joueurs ne choisissaient pas toujours leurs destinations ni les conditions. Ce qui peut aussi expliquer certaines choses.

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    2. Dip
      De la génération 88, ils ont quasiment tous échoué à l’étranger. Dassaev, Zavarov, Belanov, Rats, Vaghiz… Protassov a été correct en Grece et Mikhailitchenko était du titre de la Samp mais ça reste sacrément décevant…

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      1. En meublant ma convalescence, je me suis intéressé pour les besoins d’un article aux championnats d’Europe 82 (Finlande) et du Monde 83 (Mexique) des u18/Espoirs……… Ben les Soviets qui y prirent part réussirent pas trop mal à l’étranger, de tête il y avait Protasov, le gardien Tchertchesov….??

        Egalement dans ce groupe soviet en 82-83 : les excellents Litovchenko et Yakovenko, pas des moindres parmi les sélections soviets de mid-fin 80’s.

        Litovchenko fut excellent en Grèce ai-je déjà lu. Yakovenko, j’ignorais qu’il avait joué à Sochaux….. ==> Ca a donné quoi?

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      2. Yakovenko, me souvenais même plus de son passage. Pour te dire…
        Y a pas eu d’énormes réussites en France. Kidiatoulin est tombé dans une équipe faible et s’est mis au niveau. Zavarov a eu quelques éclats avec Nancy mais a pas mal joué en d2. Idem pour Tcherenkov et Rodionov au Red Star. Tcherenkov, et ses problèmes psys ne sont pas restés longtemps à Paris. Rodionov était un buteur correct de d2.

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      3. ça c’était ce que j’allais te dire ensuite mais tu m’as précédé.

        Dasayev, je ne vais même pas le compter, je pense qu’il était sur la fin et son déclin a été soudain et rapide (sa situation a Séville ayant certainement aidé)
        Zavarov, Aleinikov à la Juve, mi-figue mi-raisin
        Rats est rapidement revenu à Kiev me semble t-il.
        Les gars en Bundesliga comme Belanov, Lyutyi etc, pareil.
        Vaghiz, je ne suis pas un connaisseur de Toulouse mais toi tu le sais mieux que moi. Pourtant c’était un cador du championnat soviétique et de la sélection.
        Mykhaylychenko, je le considère comme un semi-échec aussi, il n’a pas fait de miracles en dehors de Kiev où il était terriblement fort à cette époque.

        Là on parle du gratin du football soviet, des piliers de la sélection, des mecs capables d’être classés dans un vote de Ballon d’Or, c’est dire. Donc pour les autres, en comparaison, faut pas s’étonner des destinations exotiques (où ils n’ont pas forcément plus réussi hein).

        Je ne pense pas qu’ils aient échoués parce qu’ils n’avaient pas le niveau sportivement parlant, ça doit être bien plus complexe que ça: vivre l’éclatement du bloc, connaître d’un coup la « liberté » alors qu’on a été tenu en cage jusque là, changer de pays, de langue, de climat, s’adapter à une nouvelle culture (à les lire, pour eux c’était carrément un choc culturel la confrontation avec l’occident, rien que dans le rapport entraineur-joueur par ex) , ça ressemble à un réapprentissage intégral de la vie à l’aube de la trentaine. Quasi impossible à réaliser.
        Pour prendre l’exemple de Kiev, on peut aussi constater que sortis du « système kievien », presque aucun d’eux n’a réussi ailleurs (ça ressemble aux cas des nantais sortis de l’école nantaise ou aux gars de Dortmund actuellement 😀 )

        Ces expériences ont également dû vacciner les top clubs européens, en général le footballeur soviétique/russe/ukrainien… ce n’est pas celui qui s’exporte le mieux. Surtout à cette époque charnière de leur histoire contemporaine.
        Bon, ensuite on aura des Shevchenko et des Nedved (pour rester à l’Est) qui prouveront le contraire. Pour moi ça reste tout de même dans le domaine des exceptions, et c’est déjà la génération d’après.

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      4. Ce qui me marque parmi ces footballeurs naguère de l’Est, tu le dis (ou sous-entends, je crois?? – faudra que je relise) : en rien obnubilés par le football…………ou alors bien moins que parmi leurs pairs de l’Ouest!

        Je vous propose dans 5-6 semaines un papier abordant, par la bande, l’appétence-zéro qu’avaient plupart du temps les footballeurs de l’Ouest pour la culture, la littérature……..

        Pire!, centres d’intérêt?, hobbies en-dehors du foot? Bien souvent nada, constat sans guère d’ambiguïté à l’examen de plupart des footballeurs anglais des 70’s-80’s, bref..

        Ben parmi ceux de l’Est, sans maîtriser la question ni vouloir fantasmer quoi que ce soit : tout de même l’impression de personnalités plus accomplies, plus riches………… Ce n’était certes pas toujours le cas, mais ce ne sont pas bonne moitié des joueurs hongrois, roumains ou CZ passés par la Belgique dans les 70’s et 80’s, avant la chute du Mur donc, qui feront varier mon intuition là-dessus.

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      5. Dip
        C’est vrai. Ce changement radical de vie et d’encadrement a du jouer. On peut trouver des éléments similaires dans d’autres sports. Si Marcuilionis a réussi à faire son trou en NBA, ce qui était rare à l’époque, Sacha Volkov a été complètement snobé par Atlanta alors que c’était un joueur complet. Il s’est barré vite fait.

        Au hockey, les soviétiques qui étaient des virtuoses, ont pour certains complètement perdu pied en NHL. Je pense à Krutov qui est devenu complètement alcoolique à Vancouver, seul sans l’organisation militaire qu’il connaissait au CSKA. Larionov, Makarov ou Fetisov ont par la suite montré leurs talents mais les sceptiques étaient nombreux.

        C’est là que je pense que la génération soviétique suivante était mieux préparée que celle de 88. Celle qui gagne l’Euro espoir 90. Les Mostovoi, Karpin, Kanchelskis, Shalimov ou Karpin ont su s’imposer brillamment dans des championnats puissants. On retrouve la même chose au hockey, les champions du monde juniors 90 tels Fedorov, Bure ou Mogilny sont immédiatement devenus de grandes stars de la NHL.

        Pour finir, Vagiz n’a pas été particulièrement brillant et l’attente était grande. Mais le club avait deja perdu de sa superbe. La mode Passi n’a pas duré longtemps et il passait après une icone du club, Tarantini. Un fort caractère, l’alter ego de Beto. Difficile de lutter pour un caractère comme celui de Vagiz…

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      6. @Alex

        Je vois que je me suis perdu dans le fil, je t’ai répondu plus haut sur les personnalités à priori plus riches des footeux de l’Est.

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  3. La photo du stade olympique sous la neige est très belle. Il me semble que le stade est toujours debout même si je ne sais pas s’il est encore fréquenté par un club néerlandais ?
    La semaine dernière, en me rendant au Stade de France, je suis passé par l’A86 (certains doivent visualiser) et à hauteur de Colombes, là où nous avions une vue sur le stade Yves du Manoir, j’ai constaté qu’il n’y avait plus rien ou presque. Les dernières vieilles tribunes ont été rasées. J’ai fréquenté ce stade pour y voir le Racing il y a une quinzaine d’années, j’aimais l’ambiance et l’idée, qu’à cet endroit, Abrahams ou Nurmi ont triomphé en 1924. Je me suis renseigné, un projet de stade de hockey sur gazon est en cours pour les JO de l’an prochain. Je ne sais pas si les maigres gradins envisagés seront construits sur ce qu’il reste de la vieille tribune d’honneur ? C’est toujours triste la fin d’un stade.

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    1. Photo datée de cet affrontement. Et que je trouve très belle aussi.

      C’était le stade du DWS, ce club fraîchement promu et aussitôt champion avec les Jongbloed, Israel, Wery (futur Feyenoord) aussi si je ne dis pas de conneries…….et où débuta Rensenbrink – Ajax l’avait repéré, lui avait proposé un contrat absolument léonin que Rensenbrink refusa, préférant dans ce cas poursuivre sa formation de menuisier.. C’est alors qu’était intervenu le club émergent du DWS, dirigé alors par un type beaucoup plus humain (mais possiblement trop généreux), et de toute façon le plus proche du domicile de la famille Rensenbrink.

      Le projet du DWS était viable, mais ses affluences finirent par être vampirisées par le lobbying médiatique pro-Ajax (« Empire » van Praag oblige – ce sont les Drucker NL), et en définitive par les succès d’Ajax en CE aussi.

      Tandis que le DWS redevenait peu à peu anonyme : Ajaw squatterait « son » stade olympique pour ses grands matchs de coupes d’Europe, de tête jusqu’à l’érection de l’Arena.

      Quoique rafraîchi, ledit stade olympique est resté dans son jus. Je le trouve superbe, remarquablement « aérien » (cette tour, ces toitures..) pour un stade déjà vieux d’un siècle. Problème : il est question de le rénover de fond en comble, projet que je trouve peu convainquant mais leur problème après tout.

      Comme ça, je ne lui vois pas de « grand » club désormais attitré, mais..??

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    2. J’ai vécu la destruction du stade emblématique du FC Liège. Pas sympathisant de ce club très « provincial », mais j’avais trouvé ça d’un moche…… Le club souffrait certes de mégestion, mais le fait est qu’on laissa littéralement pourrir ce stade, d’évidence politiquement condamné. Froidement pourtant, sa rénovation (y avait du boulot…..) eût été un choix plus logique que Sclessin dans la perspective de l’Euro2000.

      https://pbs.twimg.com/media/DVHgG7TWsAIaooc?format=jpg&name=medium

      C’avait été l’un des 4-5 plus grands stades de foot du pays : le Bosuil à Anvers, le Stade royal (Heysel) à BXL..et ce stade liégeois donc, de prime abord les trois seuls en Belgique qui accueillirent de 50.000 à 60.000 spectateurs.

      Puis venaient les stades Drielinden (banlieue sud de Bruxelles) et Sclessin dans la banlieue de Liège, dont la jauge était plutôt de 40.000 voire 45.000 spectateurs.

      Seul le Heysel peut désormais accueillir plus de 30.000 spectateurs, c’est fou.

      Je souhaite longue vie et intégrité architecturale au beau bateau qu’est ce stade olympique amstellodamois!

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    3. Je suis allé jeer un oeil au site de Paris 2024 pour voir le projet il y a quelques mois, un peu par nostalgie comme toi. Apparemment, on conserve la dernière tribune latérale encore debout, avec sa charpente métallique typique du début du XXème siècle, on rapproche le terrain de la tribune, et on ferme l’enceinte avec un mur bas et quelques gradins de l’autre côté. C’est à peu de chose près la configuration actuelle, qui offre 7000 places.

      Je ne suis allé à Colombes que deux fois : pour un Racing-Le Havre en D2 (0-2) au début des années Matra, ce devait être en mars ou avril 1984, et pour le barrage aller Racing – Saint-Étienne (0-0) en mai 1984. Les grands virages d’origine, qui portaient la capacité à un peu plus de 60 000 spectateurs, avaient déjà été rabotés. Il n’y avait plus que 40 000 places environ, et encore, en serrant bien : on avait vendu ce nombre de billets pour Racing-ASSE et le stade débordait un peu, avec de nombreux supporters agglutinés debout près des sorties par manque de place dans les gradins. L’accès en était compliqué : il fallait soit prendre un train de banlieue (mal intégré aux autres réseaux question accès et tarification) jusqu’à la gare de Colombes-Le Stade, à 600 m, soit prendre le bus et marcher un bon bout. Quant à la voiture, mieux valait ne pas y penser, sans parking et (presque) sans A86. À l’époque, le coin était encore potable question sécurité ; de nos jours, je suis moins sûr. Quoi qu’il en soit, la réputation d’un stade ouvert à tous les vents n’était pas surfaite !

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  4. Merci Alex. Suurendonk, une decouverte torale comme peut l’être Prins.
    Kristen Nygaard est pas loin d’avoir l’importance de Kist dans l’histoire de l’AZ, non?
    Un danois qui brillait juste avant l’éclosion de la Danish Dynamite! Comme le copain de Triple G, Per Rontved.

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    1. Les Danois ont pour ainsi dire autant de talent dans les 70’s que dans les 80’s……peut-être même plus!!! (bon..pas d’équivalent à Michael Laudrup, c’est vrai..mais pour le reste..)

      Ce qui fit énormément : décriminalisation du professionnalisme (oeuvre de la fédé DK..enfin!, ouf).. Disziplinierung!!! (la patte Piontek)…voire l’un ou l’autre adjuvants chimiques (sacrée ovomaltine, les Danish Dynamite..)???.. Adoption d’un plan de jeu (en l’espèce pompé sur Anderlecht via Morten Olsen)..

      Dans les 70’s : rien de tous ces indispensables pré-requis n’est en place.

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      1. C’est Henning Jensen que j’aimerais connaître mieux. J’ai vu quelques matchs de Gladbach mais pas suffisamment pour me faire une idée. Mais quand le Real vient te chercher, c’est pas pour rien habituellement…

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      2. Morten Olsen, Per Rontved, Nygaard donc, Benny Nielsen (un niveau dingue en CE avec Anderlecht), le BO Simonsen en pleine bourre, Le Fevre, Johnny Hansen du Bayern, Birger Jensen au goal..

        Munk Jensen avait le niveau aussi, Allan Hansen (Hambourg) intéressant dans la rotation, Bastrup.. Lerby et Elkjaer débutent vers 77.., Henning Jensen évidemment.. A l’Antwerp il y avait Flemming Lund, joueur inconstant mais génial..

        J’en oublie (encore d’estimables profils, offensifs surtout, dans le championnat NL de l’époque)! mais, ce qui est certain : offensivement c’était très riche (des ailiers tous plus bons les uns que les autres), de quoi faire derrière aussi (manque de profondeur, peut-être?), probablement déjà beaucoup plus (voire trop?) léger au milieu à la rigueur (pas prétention à maîtriser le sujet toutefois).. mais y avait de quoi faire, incontestablement.

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  5. Tiens, je ne l’avais pas lu: http://www.oldschoolpanini.com/2011/01/vaghiz-khidiatouline.html

    ça vaut que ça vaut mais on a la même conclusion: trop de décalage entre l’URSS et l’occident à l’époque pour que les mecs s’épanouissent comme si de rien n’était en changeant de monde de la sorte. De mon expérience perso où j’ai changé de pays en ayant déjà une culture française et en parlant la langue, ça a quand même été dur. Je n’ose pas imaginer la violence pour eux, ils ne pouvaient pas sportivement réussir sans une période d’adaptation plus longue (que le foot de toute façon ne donne à personne, sans compter que les attentes dans leurs nouveaux clubs étant grandes).

    A postériori ça semble évident que c’était voué à l’échec.

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  6. J’ai une question à poser à la cantonade, à fins d’édification personnelle on va dire : quelqu’un ici connaissait-il l’intégralité de cette (célèbre mais toujours saucissonnée) déclaration de Michels, « le foot c’est la guerre »?

    Ses propos complets, donc :

    « (le joueur d’Ajax) doit être capable de se transformer en une créature primitive. Un soldat du front ne peut pas se permettre d’agir comme une personne pensante normale. Il doit être capable d’abandonner sa personnalité et d’oublier qui il est et ce qu’il fait. Sinon, il deviendra un désastre. Le football de haut niveau, c’est comme la guerre. Quiconque reste trop propre est perdu.»

    NB : l’expression n’est même pas de lui……………….. Même dans la médiocrité (avis perso : cette conception du foot est médiocre, mortifère), il fallait encore que Michels pompe « ses idées » auprès d’autrui, impayable………

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    1. Je connaissais juste l’expression mais je ne savais pas qu’il l’avait utilisée (et bien étayée pour ne laisser aucun doute quant à sa conception du football).
      Bref, d’accord avec toi, à gerber.

      Je préfère celle de Shankly: « Some people believe football is a matter of life and death, I am very disappointed with that attitude. I can assure you it is much, much more important than that. »

      Qu’il faut d’ailleurs contextuellement resituer: il parlait de lui à priori et de ce qu’il devait au football.

      When discussing his devotion to football, he said:

      « Well everything I’ve got I owe to football, and the dedication I put into the game.

      « You only get out of the game what you put into it, Shelley. And I put everything into it I could, and still do. For the people I was playing for and the people that I was manager for. I didn’t cheat them out of anything.

      « So I put all my heart and soul into it, to the extent that my family suffered. »

      Rohde then asked him: « Do you regret that at all? »

      « Yeah I regret it very much.

      « Somebody said that football’s a matter of life and death to you, I said ‘listen, it’s more important than that’. »

      There is no record of Shankly saying those famous words to a reporter prior to this interview, but John Keith – the former Merseyside football reporter for the Daily Express who has written books on Shankly – says the words carried a very personal meaning to the Scot, not a wider one about football.

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      1. Merci de ce retour.

        En fait, je n’ai jamais lu nulle part dans la médiasphère francophone, anglophone, germanophone, danophone……… bref nulle part parmi mes horizons (sinon bien sûr parmi l’une ou l’autre pages NL particulièrement éclairées, et bien sûr à la source) cette citation dans son entièreté!!!

        Or, rien que ça : ça donne déjà une acception moins glamour, ou pour tout dire beaucoup plus puante, du fait footballistique (mais aussi culturel et sociétal) « big Ajax ».

        « Le football c’est la guerre », c’est un journaliste NL qui, le premier, l’écrivit au soir d’un match livré par Ajax…………..puis ce fut encore repris par un autre, avant que Michels ne s’appropriât et ne « développât » (j’en viens à douter que ce fût vraiment lui – nègres à gogo dans le foot NL obligent) cette déclaration « qui claquait » (lol..) pour bâtir enfin son catéchisme, lequel serait donc curieusement et systématiquement adouci à l’international.

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  7. @Alex, je réponds partiellement ici à ta question sur Kempes au First Vienna, pas le temps de chercher.
    Ce que je sais, c’est que Kempes est en échec avec Hércules et qu’il fait pression pour jouer à Vienne (je ne sais pas quel est l’intermédiaire). Pourquoi ? Un contrat spécifique qui prévoit qu’il sera rémunéré selon un % des recettes au guichet et en portant un maillot différent de celui de ses équipiers sur lequel figure un de ses sponsors particuliers.

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    1. Merci!

      Curieux de voir ce que ça donna rayon recettes, son étoile était un peu fanée en 86-87 (je viens de vérifier..et j’ai bien fait : je découvre qu’il y resta plusieurs années en fait!)….. ==> Guybrush?

      Bon.. A sa place, moi aussi je serais bien volontiers resté en Autriche, environnement pour le moins appréciable.

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  8. Vidéo des buts : https://www.youtube.com/watch?v=BaiaGLcDvoM

    @Alphabett, je vais en remettre une couche! : Suurendonk porte le numéro..14!… Eh bien je suis prêt à parier mes deux couilles que 99% des mecs qui disent « Cruyff c’est le plus grand, blablabla » diraient, en découvrant (whatelse?) ces images : « et il marque encore 3 buts, quand on vous dit que c’était lui le plus fort »… chiche?

    Que de fois j’ai eu ce sentiment en ferraillant sur Sofoot, lire qu’il avait le meilleur pied gauche de l’Histoire, ce genre de trucs..

    Préciser tout de même que Cruyff livre ici, notoirement, l’une de ses meilleures prestations en coupes d’Europe (en prolongation du moins).

    NB : je découvrais ce matin le truc le plus WTF jamais lu à son sujet, sur la webosphère française……. Je le garde pour une prochaine fois, c’est digne de Raël.

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