Spieltag 6 – Buli Circus Episode 6 – Balles perdues

Lors de la dernière journée, les favoris au podium final (Bayern nouveau leader, Leverkusen deuxième, Leipzig quatrième) ont gagné tout comme Stuttgart (troisième) et Hoffenheim (cinquième) qui tiennent le rythme. Ces cinq équipes se tenant en un point. A deux points de la tête du classement, Dortmund (sixième) s’accroche tout comme Augsbourg (douzième) et le Werder Brême (onzième) qui ont remporté une précieuse victoire et donné en même temps un peu de répit à leurs entraîneurs menacés. Dans le bas du tableau, les cinq derniers ont perdu et sont les dernières équipes à ne toujours pas avoir gagné : la lutte pour le maintien s’annonce déjà homérique. Dernier, Mayence inquiète. Et puisqu’il suffisait de mentionner dans le billet de la semaine dernière son absence sur les cinq premières journées, le premier 0-0 est sorti dimanche soir du triste Francfort-Fribourg, cinquante-quatrième match de la saison opposant deux équipes ayant perdu la mire.

Une disette dont on se console avec les arabesques des meilleurs artilleurs du championnat. Déjà mis à l’honneur avec la tête d’affiche de nos deux derniers billets, Serhou Guirassy continue de casser la baraque avec un nouveau doublé assorti de sa première passe décisive. Et quand on sait que le plus beau but du VfB Stuttgart pendant ce match du vendredi soir (un double une-deux Guirassy-Führich dans la surface, avec une finition de ce dernier) a été annulé pour un « hors-jeu » qui va à l’encontre de ce qu’est le Football, on se dit que le Guinéen né à Arles est parti pour réaliser une saison qui va sortir de l’ordinaire. On attend avec impatience la prochaine journée pour voir s’il garde ce rythme démentiel de deux buts par match ! Et pour ne pas être en reste, Kane (triplé et deux passes) et Boniface (doublé) essaient tant bien que mal de suivre cette cadence infernale. Pour notre plus grand plaisir et au grand désespoir de défenses malmenées.

Et parce que les affaires du ballon rond sont aussi un miroir de nos sociétés contemporaines, un petit florilège d’actualités plus ou moins goûtues mais qui font aussi le sel du football allemand contemporain.

Retour

Joshua Guilavogui, le plus beau sourire de Buli, a signé à Mayence, où on enchaîne les panic buy et les signatures de joueurs libres, pour un contrat d’un an plus une année en option. Le milieu défensif reconverti en défenseur central (et de préférence dans une défense à trois) avait refusé de prolonger à Wolfsbourg pour connaître une nouvelle expérience à l’étranger. Resté en rade, il reste en Allemagne mais passe à la concurrence. Clin d’œil du calendrier, Mayence se déplacera au Volkswagen Arena le 18 mai 2024 pour le dernier match de la saison. En espérant pour Guilavogui qui n’a jamais affronté les Loups avec un autre tricot allemand sur le dos que le maintien soit déjà acquis d’ici là…

Moche

Directeur du football (enfin, normalement), Sven Mislintat s’est fait viré dimanche matin de l’Ajax Amsterdam où les mauvais résultats du club amstellodamois ont permis d’éjecter celui qui officiait encore la saison dernière en tant que directeur sportif (enfin, normalement) au VfB Stuttgart. Derrière des résultats désastreux, le club est quatorzième avec cinq points après cinq journées,

Il faut dire qu’il est empêtré dans une sombre histoire de transfert. Sous sa houlette, l’Ajax a agité les marchés cet été en recrutant pour 100 millions d’euros onze joueurs dont aucun n’avait jamais joué aux Pays-Bas et en laissant partir Timber, Alvarez, Kudus, Klaassen et Bassey alors que le capitaine Tadic claquait la porte.

Le dernier jour du mercato estival, arrive Borna Sosa de Stuttgart pour 8 millions d’euros sauf que AKA Global GmbH, nouvel agent du latéral gauche croate, est également actionnaire minoritaire de Matchmetrics GmbH, une société d’analyse de données (DATA footbalisitiques) dont l’un des co-fondateurs et toujours actionnaire est l’ami Mislintat. Les clubs concernés indiquent ne pas avoir été mis dans la confidence de cette réalité capitalistique. Et tout en respectant la présomption d’innocence, ce potentiel conflit d’intérêts résonne avec les polémiques chiffrées entre Sven et le board du VfB, entendues sur l’air de « où sont passés nos millions » lors de leur séparation conflictuelle du mois de novembre dernier. Enquêtes en cours.

Planète

A défaut de truster les premières places en Bundesliga, le VfL Bochum a remporté le prix « West Derby Future » pour son engagement en faveur du développement durable. Et comme sa démarche est de qualité, le club est également nominé pour le « Prix allemand du développement durable pour le sport ». Résultats lors des prochaines Journées allemandes du développement durable qui se tiendront le 24 novembre 2023 à Düsseldorf. Une telle militance pour notre durabilité écologique et sociale communes mérite bien une durabilité sportive en Buli pour nos Unabsteigbaren, non ?

Futile

Pas très corporate, Füllkrug joue pour Dortmund avec des protèges tibias toujours customisés aux couleurs du Werder, son ex. Du moment qu’il ne se trompe pas de cage avant d’envoyer une frappe. Réponse le 20 octobre prochain avec la visite du Werder Brême au Westfalenstadion.

2. Bundesliga

Seizième au classement général après un début de saison raté (sept points en sept journées, deux victoires, un nul, quatre défaites), Schalke 04 a licencié Thomas Reis, l’intérim jusqu’ à l’arrivée d’un nouvel entraîneur étant assuré par l’actuel adjoint Matthias Kreutzer. Une façon comme une autre de se donner les moyens de prolonger son bail au purgatoire. Après entre les considérations sportives (le jeu est indigeste offensivement et défensivement), il semble que ce licenciement soit aussi le résultat d’un comportement peu loyal à l’égard de son employeur. En attendant, Schalke est toujours dans le rouge financièrement, a vu partir au RB Leipzig le directeur sportif qui lui a permis de remonter immédiatement, va consommer au moins trois entraîneurs en une année et est actuellement barragiste. Pas pour monter mais pour ne pas descendre au troisième niveau du football professionnel allemand. Ça va vite dans le football, on vous dit !

3. Liga

Le derby saxon disputé dans une belle ambiance devant près de 31 804 spectateurs s’est transformé en affiche de ce début de saison puisque c’est le leader Dresde qui a pris le dessus sur son dauphin Aue au terme d’une âpre opposition (2-1). Dorénavant troisième à égalité de points avec Ulm second, Aue était la dernière équipe invaincue alors que Dresde confirme qu’elle est bien l’équipe favorite pour la montée (six victoires, une défaite).

L’étape 6 du Buli Circus nous offre un nouveau sommet avec la réception du FC Bayern Munich par le RB Leipzig, deux équipes qui avançaient jusqu’à présent dans l’ombre de la hype du Bayer Leverkusen de Xabi Alonso. Si vainqueur il y a, celui-ci ne pourra plus se cacher. Sortez les projecteurs !

TSG Hoffenheim – Borussia Dortmund

Cinquième contre sixième, un point d’écart, match du haut de tableau.

En s’imposant à Berlin ce qui n’est jamais simple (0-2), Hoffenheim est venu confirmer son excellent début de saison chez un concurrent qui a bâti sa réputation sur son style défensif. En ce sens, l’examen de passage a été réussi avec brio par un Matarazzo qui dispose encore de poudre au sec puisque des joueurs comme Berisha, Bülter voir Grillitsch (forfait sur ce dernier match) se tiennent encore en réserve de son onze de départ. Ce TSG va être à suivre de très près car j’aime beaucoup les joueurs composant son milieu et sa ligne d’attaque, on y retrouve tout ce qui peut faire la réussite d’un projet de jeu cohérent : d’abord le si nécessaire talent, la conviction de l’expérience, l’insouciance de la jeunesse, la densité d’un effectif permettant la variété d’associations aussi diverses que qualitatives . Seule la défense ne me convainc pas vraiment mais Brooks (premier défenseur sur un agrégat de stats défensives de la dernière journée) et consort sont en train de démontrer que j’ai tort de douter de leur qualité. Et c’est tant mieux pour eux !

Enfin, il s’est enfin passé quelque chose à Dortmund. Edin Terzic s’est décidé à faire quelque chose et il a choisi de revoir son onze de départ. S’il a gardé la même défense (avec une charnière Hummels-Schlotterbeck), il a repensé la composition de son 4-2-3-1 avec un milieu new-look (un double pivot avec le duo de travailleurs Ozkan sorti du placard et Nmecha responsabilisé, une animation offensive remodelée avec à gauche Bynoe-Gittens plein de volonté, au centre Reus à qui on donne les clefs du jeu alors qu’il a refusé celles du vestiaire après avoir décliné le brassard proposé et à droite Brandt repositionné) et une attaque reformatée avec le seul Füllkrug enfin intronisé en pointe.

D’abord poussif, mais ça tient aussi à Wolfsbourg, adversaire frileux et peu enclin à envoyer du jeu, avant de proposer un siège stérile des buts gardés par Casteels (seulement 2 frappes cadrées en seconde mi-temps), ce Borussia a remporté le match qu’il fallait (1-0, but de Reus sur une passe de Brandt) pour se conforter dans l’idée que le statut quo stérile ne pouvait plus continuer. Avec une victoire toujours aussi peu convaincante et qui ressemble tellement à ce que son BVB nous propose chaque semaine, Terzic se doit de persister dans la voie de la transformation. Même si la gestion des déclassés ne s’annoncent pas des plus simples (Can le capitaine et sujet d’un vaste débat cette semaine, Süle, Malen, Adeyemi, Haller, sans parler de Sabitzer lorsqu’il reviendra de blessure). Les prochaines compositions seront regardées de près, d’ailleurs Can (pour Ozkan) et Malen (pour Bynoe-Gittens) devraient faire leur retour dans le onze de départ.

Belle affiche pour ouvrir la journée entre une équipe surprenante, que peu attendait à un tel niveau sur ce début de saison (moi y compris), et une équipe nantie de gros moyens mais ô combien décevante dans le contenu depuis maintenant de nombreux mois.

Hoffenheim est aujourd’hui sur de bons rails et dispose en Kramaric d’un top player, redevenu un vrai impact player. Soucieux de se rassurer avec la possession du ballon, Dortmund a été recustomisé par un Terzic qui s’est enfin décidé à changer son fusil d’épaule lors du dernier match. Et dans le maniement de toute arme de gros calibre, la gestion du recul est importante si on veut viser juste. Terzic va-t-il persister dans cette direction ? Fort probable s’il veut garder son poste. En tout cas, c’est la promesse d’un match au couteau entre deux équipes qui ont normalement des arguments offensifs à faire valoir. Même si on espère une belle entrée en matière pour ce week-end de Bundesliga avec l’envie de voir du spectacle, des buts et Kramaric continuer sur sa lancée, la crainte de voir les deux équipes se neutraliser est forte. Nul avec buts parce que l’optimisme prime.

Pronostic 2-2

VfL Wolfsburg – Eintracht Frankfurt

Septième contre huitième, deux points séparent ces équipes qui visent une qualification européenne en fin de saison.

Dans un maillot rouge-orange qui ne s’imposait pas vraiment puisque le vert fluo avait toute sa place (sacré marketing quand tu veux à tout prix vendre ton textile), Wolfsbourg a perdu à Dortmund (0-1) alors qu’avec un peu plus d’ambitions offensives, il y avait de la place pour ramener quelque chose de ce déplacement en Westphalie. Comme l’impression que cette année, les Loups vont nous offrir deux visages, oscillant entre frilosité et fulgurance. Car cet effectif dispose de talents individuels pour produire du (beau) jeu et prendre les points qui vont avec alors que son coach est adepte d’un football solide, organisé et pas forcément enthousiasmant (les moins indulgents diront même que le jeu produit est trop restrictif). Jenz (cheville) et Rogerio (mollet) sont très incertains soit la moitié de l’habituelle défense. Zesiger et Baku sont leurs remplaçants naturels.

En partageant logiquement le triste point d’un ennuyeux match nul avec Fribourg (0-0), Francfort continue avec sa politique des petits pas (quatrième nul consécutif). Toujours invaincue, cette équipe de l’Eintracht reste la meilleure défense du championnat (trois buts encaissés) mais aussi sa plus piètre attaque (quatre buts inscrits, à égalité avec Bochum et Cologne). Autant dire que ce n’est pas avec les Aigles que vous allez vivre de grandes envolées offensives. Clairement en difficulté lorsqu’il faut proposer du jeu près des cages adverses autrement que par une recherche de la verticalité, l’actuelle solidité de la SGE doit aussi être pondérée par le profil des adversaires jusqu’ici rencontrés et qui n’ont rien de foudre de guerre : Cologne et Bochum, les deux autres plus mauvaises attaques, Mayence la lanterne rouge, le promu et avant-dernier Darmstadt et donc un Fribourg en perte de confiance. Seule certitude, son double pivot Skhiri-Larsson est une association pleine de promesses.

Un match fermé nous attend sauf à ce qu’une des deux équipes encaissent un but rapidement. Les Loups sont favoris mais pourraient se casser les crocs sur le bloc défensif de Francfort qui va pouvoir avec ce déplacement se jauger par rapport à une équipe présente un bilan positif. Auteur de cinq buts depuis le début de saison soit à lui seul plus que les Aigles, Wind le buteur de Wolfsbourg a l’occasion de confirmer que sa réussite actuelle n’est pas un accident. Importance du premier but marqué avec deux équipes que j’imagine attendre l’erreur de l’adversaire.

Pronostic 2-1

1. FSV Mainz 05 – Bayer 04 Leverkusen

La lanterne rouge accueille le second au classement, séparés par douze points.

Rien ne va plus à Mayence, défait dans la rencontre de la peur disputée à Augsbourg (2-1). Dans un scénario pourtant favorable (ouverture du score par Ajorque et adversaire à 10 à l’heure de jeu), la défense s’est une nouvelle fois distinguée en encaissant deux buts largement évitables à condition de faire preuve d’un minimum de sérieux, d’engagement et de rigueur. Ce qui est pourtant la base dans un club comme le M05. En étant un peu sévère, je dirai que certains joueurs, qui par le passé ont fait le job, donnent cette année l’impression d’avoir fait leur temps. Et pour apporter du sang neuf, le mercato hivernal étant encore loin et ne garantissant rien, le club a préféré ne pas attendre et a signé deux joueurs libres (Guilavogui et El Ghazi). Pas vraiment convaincu par cette option qui donne l’impression de céder à la panique, on comprend toutefois la nécessité de renforcer un effectif décimé par les blessures (à Augsbourg, il restait une place disponible sur la banc !! – chose que je ne comprendrai jamais quand le club dispose d’une équipe U19).

Dans un classique 3-4-3, Leverkusen a déroulé face à Heidenheim (4-1) et suit le rythme du Bayern leader à la différence de buts. Le Wekself a dominé le match (20 frappes, 10 cadrées) mais n’a pas su tuer le match puisque le promu a marqué sur sa seule frappe du match (58e) en revenant à ce moment là à un score de parité. Le Bayer a alors accéléré pour reprendre de l’air. Boniface (deux buts) et Palacios (deux passes) ont impressionné ainsi que Grimaldo et Wirtz à un moindre niveau.

Match déséquilibré. Difficile d’envisager autre chose qu’une victoire de Leverkusen sur le terrain de Mayence. Les Mainzers sont derniers alors que le calendrier de ce début de championnat était favorable. Une défense en bois (14 buts encaissés) contre une attaque en rythme (17 buts marqués), ça peut faire mal. Xabi Alonso devrait faire appel à son banc et ses cinq remplacements afin de partager le temps de jeu.

Pronostic 0-3

1. FC Köln – VfB Stuttgart

Le seizième accueille un troisième, déjà à onze points.

Face à un adversaire mal en point,et en plein doute, Cologne, qui était devant grâce à l’ouverture du score par Selke d’une tête sur corner, pensait bien ramener de Brême les trois points de la victoire. Au lieu de ça, l’Effzeh est rentré à vide, si ce n’est une nouvelle défaite autour du cou (2-1). Une contre-performance qui fait mal car elle dit beaucoup des limites actuelles d’une équipe incapable de prendre le dessus sur un adversaire de sa catégorie et qui était pourtant dans une période difficile. Le mal est certainement bien plus profond que ce que le docteur Baumgart donne à voir lorsqu’il analyse le patient Cologne. Réaction attendue, que dis-je exigée sous peine de bordurer l’horizon de cette équipe à la seule course au maintien.

Au terme d’une prestation enlevée, Stuttgarta battu Darmstadt (3-1), avec un nouveau doublé de Guirassy (et une passe décisive). L’attaquant est sur les temps de passage des records de buts marqués sur les cinq matchs d’une saison de Bundesliga, en compagnie du serial buteur Lewandowski saison 2020-2021. Et sa série est en cours. En tout cas, il aura d’ores et déjà écrit un nouveau chapitre d’une compétition qui fête cette saison ses soixante ans. Dans son sillage, plusieurs coéquipiers ont élevé leur niveau de jeu pour contribuer à ce très bon début de saison du VfB : au premier chef, Karazor le très discret milieu défensif impressionne en étant même bon lors de la défaite enregistrée à Leipzig et à un moindre degré alors que la solidité de la charnière Anton-Zagadou et la vista offensive de Führich régalent. Le tout drivé de main de maître par l’entraîneur Sebastian Hoeneß qui a su transformer cette équipe qui a perdu à l’intersaison des piliers comme Endo, Sosa ou Mavropanos.

Avec un point en cinq match, il y a urgence dans la Ville Cathédrale. Si Cologne a perdu quatre matchs dont trois par un but d’écart. Baumgart n’a pas encore réussi à tirer le meilleur d’un effectif moyen. Et la problématique n’est pas simple : l’équipe a toujours encaissé au moins un but par match alors que l’attaque patine à quatre buts inscrits en cinq matchs. D’autant plus que Stuttgart est actuellement en pleine bourre à l’image de son avant-centre Guirassy. Pour les Souabes, le défi va être de réussir à enchaîner avec un nouveau résultat positif à l’extérieur (pour le moment, 1v et 1d). Un match piège car je pense Cologne capable d’enrayer la belle mécanique du VfB. Et je suis partagé avec l’envie de voir Guirassy faire de nouveau trembler les filets. Pas simple, on dira donc match nul, but de Guirassy et si ça doit basculer, ce sera pour Cologne.

Pronostic 1-1

VfL Bochum 1848 – Borussia Mönchengladbach

Le quatorzième reçoit le quinzième, un point d’écart et 75 km de distance.

Broyé à Munich sur un score que même le grand Pete Sampras n’a jamais réussi à atteindre (7-0), Bochum n’a finalement perdu que trois points dans cette déculottée. Rien n’a fonctionné, pas même les changements tactiques opérés par Letsch dès la demi-heure de jeu. A ce niveau, on ne parle plus de défaite logique, seul le registre de la débâcle fait écho. Le VfL doit redresser la tête, à commencer lors de la réception à domicile d’un Gladbach en reconstruction.

Battu par Leipzig sur la plus petite des marges (0-1), c’est une défaite aussi rageante qu’encourageante pour Mönchengladbach. Malgré des absences significatives, le coup n’est pas passé loin (but encaissé à la 75e) et confirme que Seoane travaille dans la bonne direction. Gladbach a perdu contre les trois épouvantails du championnat (FCB, B04 et RBL) et a ambiancé deux matchs à sa portée (deux nuls à Augsbourg et à Darmstadt pour un total de 14 buts). Le calendrier à venir est abordable et en dira plus sur les capacités de ces Poulains. Maintenant, il faut prendre des points. Pour avancer et continuer à travailler sereinement.

Bochum sait que son maintien passera par de bons résultats à domicile contre ses adversaires directs. Jusqu’à présent, sur ces deux dernières saisons, les Unabsteigbaren ont souvent répondu présents lors de ce genre de défi. Pour conforter la reconstruction pilotée par Seoane, la meilleure option reste la victoire et Mönchengladbach aborde maintenant une série de cinq matchs de son championnat, à commencer par cette opposition entre voisins. Un des deux clubs peut connaître sa première victoire en championnat alors que le perdant éventuel devra tirer la sonnette d’alarme. La course au maintien résonne dès le mois de septembre. Avantage footballistique aux visiteurs, confiance dans le karma des hôtes. Derby tendu.

Pronostic 2-2

1. FC Heidenheim 1846 – 1. FC Union Berlin

Le dixième se déplace chez le treizième, avec deux points d’avance.

A Leverkusen, Heidenheim a enregistré une nouvelle défaite (4-1) qui a laissé entre voir des raisons d’espérer à un avenir en Bundesliga. Revenu à hauteur bien qu’outrageusement dominé avec un nouveau but de Dinkçi, le HDH a craqué autour de l’heure de jeu. Heureusement, toutes les équipes n’ont pas le niveau de jeu actuel du Werkself.

Pour l’Union Berlin, la logique défaite enregistrée lors de la réception d’Hoffenheim, équipe au fond du gouffre la saison passée, est venue confirmée que dans le football les choses vont très vite mais alors vraiment très vite. Bien que Fischer avait fait le choix d’aligner sa première paire d’extérieurs (Juranovic, Gosens) dès le début du match, les Eisernen ont une nouvelle fois mordu la poussière (0-2). Même en poussant en seconde période avec une configuration plus offensive, ces Köpenickers ne sont pas parvenus à renverser l’ordre établi. J’y vois tous les symptômes d’une crise de croissance : digestion compliquée du succès, fin d’une période de grâce due en partie à une sur-performance presque irrationnelle, recrutement peu adapté (Bonucci plutôt lent et habitué à défendre bloc bas alors qu’en Allemagne les défenses jouent haut laissant donc une profondeur conséquente dans le dos, même si on attendra avant de parler d’erreur de casting), fin de l’effet de surprise avec des adversaires qui tactiquement ont trouvé la parade. Bref, l’Union tournait en surrégime et la fin est forcément brutale.

Heidenheim va jouer un FC Union qui reste sur trois défaites consécutives. Et à domicile. C’est donc une réelle opportunité pour prendre des points contre une équipe qui dispute la Ligue des Champions. Les Berlinois viendront pour prendre trois points et faire le plein de confiance. Tout autre résultat serait une déception quant aux nouvelles ambitions des Eisernen qui partiront favoris. Pas leur meilleur costume donc vigilance.

Pronostic 1-2

RB Leipzig – FC Bayern München

Choc de la journée, le leader rendant visite au troisième, avec un point d’avance et pour une revanche de la Supercoupe d’Allemagne remportée par les locaux au mois d’août dernier.

Pour venir à bout de Poulains aussi vaillants que fougueux, le RB Leipzig a dû s’employer pour vaincre (0-1). Heureusement pour les Taureaux Rouges et pour Rose qui visitait une ex, ils comptent dans leurs rangs un puncheur redoutable en la personne de Werner. Cantonné au banc et aux miettes depuis le début de saison, il est entré (70e) et, cinq minutes plus tard, a marqué le seul but d’une victoire ô combien importante avant de recevoir le FC Bayern. Une victoire sur la plus petite des marges qui est le meilleur rappel à l’ordre quelques jours avant une échéance importante : en amour comme en football, rien n’est jamais acquis.

Impression confirmée dès ce mercredi où le tenant du titre faisait son entrée en Pokal sur la pelouse du SV Wehen-Wiesbaden, pensionnaire de 2.Buli. Et le RBL a dû s’employer pour passer dans la difficulté (2-3) : rapidement mené de deux buts d’avance dès la 18e, le promu s’est accroché jusqu’au bout dans une improbable course poursuite. D’abord en réduisant le score juste avant la mi-temps avant d’appuyer en seconde mi-temps sur de nombreuses contre-attaques. Contraint par cette vaillante résistance, Rose faisait entrer l’artillerie lourde avec Schläger, Openda et Simons. Le Slovène Benjamin Sesko signait alors son deuxième but de la soirée (1-3) tout comme le buteur croate Ivan Prtajin qui maintenait dans la foulée la pression des locaux (2-3) sur les buts de Gulacsi, de retour de sa longue blessure et qui a rassuré son monde avec plusieurs arrêts décisifs. Une qualification bien plus compliquée à obtenir que ce que Leipzig avait dû envisager en se déplaçant dans la capitale de la Hesse.

Avec une équipe remaniée, le FC Bayern a violenté Bochum (7-0) dans une secouée qui aura vu Harry Kane faire l’étalage de ses talents d’équarrisseur avec son premier triplé, allongé de deux passes décisives pour favoriser son intégration au sein du groupe. Mazraoui et De Ligt ont affirmé haut et fort que l’on pouvait compter sur eux alors que Choupo a repris ses bonnes habitudes de buteur pendant que Tel confirmait les siennes : Tuchel dispose de jokers au point. Seul Müller peut faire la fine bouche, son temps de jeu limité illustrant que même dans la rotation, il est relégué dans les derniers choix du prince.

Mardi soir, le premier tour de Pokal a servi de large revue d’effectif puisque si les Munichois ont logiquement et tranquillement éliminé Preußen Münster, club de troisième division (0-4), avec une défense centrale bricolée pour l’occasion (Mazraoui-Goretzka) pour préserver les petits bobos des trois centraux habituels (Kim cuisse, Upamecano adducteurs, de Ligt genou), Peretz (dans les cages), Coman, Musiala, Choupo-Moting et Tel ont cumulé des minutes en tant que titulaires alors que Guerreiro, Fukui, Sarr et le jeune Krätzig sont entrés en cours de jeu. Très gros point noir de la soirée : la fracture de l’avant-bras gauche de Serge Gnabry qui sera absent plusieurs semaines (au moins jusqu’en novembre.

Les deux derniers affrontements entre ces clubs ayant tourné largement à la faveur du RB Leipzig avec la double victoire d’abord à l’Allianz Arena puis en Supercoupe ont symbolisé cette montée en puissance. Raison pour laquelle cette rencontre ne sera certainement pas prise de haut par les fiers Bavarois qui ne sont pas si souvent les outsiders d’une rencontre de Bundesliga. Les deux équipes disposant d’ effectifs de qualité, on est en droit d’attendre un match à haute intensité dans une opposition qui pourrait se jouer avec des remplaçants de top niveau pour forcer la décision (à l’image du duel de joker Werner vs Tel). Un match qui basculera sur un détail à la condition de tenir le choc en milieu de terrain car le contrôle de la gonfle entre ces deux prétentieux va valoir le détour.

Alors que j’imagine les Bavarois déjà très revanchards, une nouvelle défaite résonnerait comme un vrai coup de tonnerre pour un club dont tout le monde attend et guette le moindre faux-pas ou mieux l’amorce d’un déclin. Pour y parvenir, le RBL va devoir être meilleur que lors de ses deux dernières sorties (en Buli et en Pokal) plus poussives que le football chatoyant aperçu en début de saison, une époque où le RasenBallsport n’était pas encore diminué par les blessures.

Avec un effectif mal structuré, ce Bayern n’impressionne pas plus que ça sur ces premières représentations mais on devine à chaque nouveau match ce que cette puissante machinerie peut broyer lorsqu’elle tournera à plein régime. En attendant, avec ce petit surplus de motivation qui change tout, petite démonstration de force brute avec un avant-goût d’un Rekordmeister puissance 12.

Pronostic 1-2

SV Darmstadt 98 – SV Werder Bremen

Dix-septième contre onzième, cinq points d’écart.

Longtemps dans le match bien que trimballé dans le jeu, Darmstadt a fini par céder en fin de match devant l’intenable Guirassy et Stuttgart (1-3). En espérant que pour le SVD la mise à niveau soit maintenant achevée car si les premiers écarts n’ont pas commencé à se dessiner, les Lily n’ont aujourd’hui qu’un point de retard sur le maintien, une victoire et les trois points qui vont avec offriraient un confort moral certain pour le promu.

Chahuté et mené par Cologne, le Werder Brême s’est accroché et a renversé une situation mal engagée avec trois points qui font un bien fou au moral de tout un club (2-1). Sur le but de Njinmah, celui qui donne la victoire, que la joie du coach Werner était belle à voir et laissait imaginer le stress qui devait entourer cette rencontre cruciale. Un coaching payant puisque Borré premier buteur y a joué ses premières minutes de la saison et que Njinmah marque une minute après son entrée en jeu. Cette victoire a replacé les Werderaner en milieu de tableau, c’est donc tout un club qui a pu préparer ce match dans un environnement momentanément apaisé.

Face à un autre concurrent direct pour le maintien, Darmstadt a du cocher ce match et cherchera à gagner son premier match de Bundesliga devant son public du Merck-Stadion am Bollenfalltor. Pour le Werder Brême, ce déplacement chez un promu abandonné par l’euphorie de la promotion est l’occasion d’enchaîner par un résultat positif à l’extérieur. Un impératif puisque le calendrier à venir est particulièrement délicat.

Belle bataille en perspective, avantage à l’équipe la plus technique des deux. Sans être vraiment persuadé que ce soit l’ingrédient le plus décisif pour ce genre d’opposition.

Pronostic 2-3

Sport-Club Freiburg – FC Augsburg

Le neuvième accueille le douzième, deux points d’écart.

A la recherche de sa confiance perdue, Fribourg et sa défense axiale à trois éléments se sont déplacées à Francfort avec l’idée de ne pas perdre et de ne pas encaisser de but. Mission réussie (0-0) après un match ennuyeux et peu emballant. Après les neuf buts encaissés en deux matchs, le SCF a retrouvé un semblant de solidité défensive, à défaut d’avoir mis la main sur un football récréatif. La recrue Adamu a joué ses premières minutes et a failli réussir le braquage en fin de match (but refusé pour un HJ de quelques centimètres).

Englué dans une crise de résultat, Augsbourg a rapidement été mené et on a craint le pire pour les Fuggerstädter et Maaßen. Heureusement, l’équipe et singulièrement son capitaine Demirovic auteur d’un doublé n’ont pas lâché le coach et se sont accrochés jusqu’à remporter trois points vitaux pour la pérennité du projet sportif actuel. Sortir vainqueur du match de la peur est un signal positif, il faut maintenant confirmer et enchaîner dans la prise de points.

Les deux équipes jouaient gros la semaine dernière et se sont donner de l’air à la faveur de résultats positifs. Cette opposition pourrait permettre à son vainqueur de poursuivre cette marche avant. Le favori logique est Fribourg mais j’ai envie de parier sur une surprise.

Pronostic 2-2

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