Italie Pays-Bas 2000 – Quand la Squadra Azzurra brisa la malédiction

29 juin 2000, Amsterdam Arena. Cela fait maintenant 120 minutes que l’Italie et les Pays-Bas se neutralisent dans une épique demi-finale de Championnat d’Europe des Nations qui devra se régler aux tirs aux buts. Paul Bosvelt s’élance mais voit sa tentative stoppée par Francesco Toldo. Après les échecs des Coupes du monde 1990, 1994 et 1998 dans cet exercice, la Squadra Azzurra rompt le mauvais sort, gagne une séance de tirs aux buts pour la première fois de son histoire et atteint la finale du Championnat d’Europe des Nations. Elle ne l’avait pas fait depuis le succès à domicile en 1968. Mais ce match, plus qu’une victoire pour les tifosi à travers toute la Botte est avant tout un chef d’œuvre défensif dont le portier Francesco Toldo est le symbole évident.

Pourtant, rien ne semblait indiquer que Toldo serait titulaire lors de la compétition, Gianluigi Buffon partant logiquement titulaire devant Angelo Peruzzi et Francesco Toldo. Cependant, le destin en décidera autrement, Peruzzi refuse de n’être “que” le second gardien de la Nazionale et claque donc la porte, Buffon se blesse ensuite à une semaine du début de la compétition, lors du dernier match d’entraînement, face à la Norvège. La hiérarchie des gardiens passe donc de Buffon/Perruzzi/Toldo à Toldo/Antonioli/Abbiati. Ces changements permettent au gardien de la Fiorentina d’être propulsé comme titulaire de la Squadra Azzurra au dernier moment.

C’est l’occasion pour le portier florentin de prouver qu’il a les épaules pour être le dernier rempart de sa sélection. Le début du tournoi se passe bien pour la Nazionale, trois bonnes performances collectives contre la Turquie, les hôtes belges puis la Suède leur permettent de finir premier du groupe et d’affronter la Roumanie en quart de finale. Cette rencontre sera remportée sans grosses difficultés (si l’on excepte la blessure d’Antonio Conte à la suite d’un geste dangereux de Gheorghe Hagi) par les hommes de Dino Zoff face à une équipe roumaine diminuée, privée de nombreux cadres tel que Petrescu, Ilie, Contra et Popescu. Cette Squadra Azzurra est le demi-finaliste ayant eut le parcours le plus simple de la compétition, les tifosi le savent, la demi-finale contre les Pays-Bas sera le premier gros test de la sélection.

En effet, les Oranjes ont broyé leurs adversaires, finissant premier du groupe de la mort, composé de la République tchèque, le Danemark et de la France, cette dernière sera d’ailleurs battue lors du dernier match de poule par les Néerlandais sur le score de 3-2. Arrivés en quart de finale, les Bataves se retrouvent face à une belle équipe yougoslave, talentueuse techniquement mais dont la défense est très fragile et qui semble déjà à bout de forces, comme l’a prouvée l’épique défaite des hommes de Boškov contre l’Espagne 4-3 lors du dernier match de la phase de poules. Les Pays-Bas ne feront qu’une bouchée des coéquipiers de Dragan Stojković , les humiliant sur le score de 6 buts à 1, avec un triplé de Patrick Kluivert. Face à la Squadra Azzurra se trouve une équipe sûre d’elle et composée de joueurs de classe mondiale tels que Patrick Kluivert, Edgar Davids ou Dennis Bergkamp ainsi que d’une paire d’ailiers fabuleux, Boudewijn Zenden et Marc Overmars.

L’Italie se présente dans un 5-3-2 avec Gianluca Zambrotta et Paolo Maldini sur les côtés. Mais les Azzurri sont étouffés dès le début de la rencontre par l’intense pressing pratiqué par les Néerlandais et n’attaquent que très peu, Fillipo Inzaghi étant totalement invisible car sevré de ballons alors qu’Alessandro Del Piero brille plus par son jeu défensif qu’offensif, un symbole de ce que sera le match de l’attaquant de la Juve. Il faut attendre la 14e minute pour voir la première grosse occasion du match lorsque Dennis Bergkamp touche le poteau d’une frappe du pied droit, le début d’une malchance implacable qui touchera les hommes de Frank Rijkaard durant toute la rencontre. Zambrotta, en retard sur Zenden, prend un carton jaune quelques secondes plus tard. Ce dernier, trop vif pour son vis-à-vis, le trompe une seconde fois 20 minutes plus tard, Zambrotta est à nouveau à la traîne et fait une seconde faute. Markus Merk, l’arbitre de la rencontre, n’a d’autre choix que d’exclure le latéral de la Juventus. Le match a péniblement atteint la demi-heure de jeu que l’Italie se retrouve déjà en infériorité numérique et doit faire jouer Del Piero au poste de milieu droit. Dino Zoff décide alors de changer sa formation, la Squadra jouera le reste du match dans un 4-4-1 où l’objectif sera avant tout de ne pas encaisser de buts, laissant de simples miettes à un Pippo Inzaghi bien trop seul en pointe.

Quatre minutes après l’exclusion de Zambrotta, Alessandro Nesta se retrouve au duel face à un Patrick Kluivert aussi costaud que lui et Markus Merk siffle un pénalty peu évident en faveur des locaux. Le show Francesco Toldo peut commencer. Frank de Boer tire à droite, mais voit le portier italien faire l’arrêt parfait, le premier d’une longue série dans ce match. A la mi-temps, le score est toujours nul et vierge malgré l’énorme domination batave et l’infériorité numérique dans laquelle se retrouve les hommes de Dino Zoff. Pourtant, au retour des vestiaires, le rapport de force ne semble plus être exactement le même, la Nazionale se comporte enfin en patronne et se permet même d’instaurer un doute dans l’esprit des Néerlandais grâce à une occasion de Stefano Fiore. Les Pays-Bas continuent cependant à avoir des occasions mais sans succès, la défense italienne ne laisse plus le moindre espace aux Oranjes qui se retrouvent à buter en boucle contre une défense imperméable.

Toldo empile les parades, contre Zenden, Kluivert ou Bergkamp, quand à l’heure de jeu, Mark Iuliano crochète Edgar Davids à l’entrée de la surface de réparation. Markus Merk accorde fort justement un pénalty. Cette fois-ci, Francesco Toldo doit soutenir le regard implacable de Patrick Kluivert, ce dernier prend Toldo à contre-pied mais voit sa tentative s’écraser sur le montant gauche du portier italien. La chance a tourné, la Nazionale peut croire en ses chances.

Malgré toute la malchance qui les touchent, les Néerlandais restent dominateurs, Toldo multiplie les miracles contre Marc Overmars, Giovanni Van Bronckhorst et Clarence Seedorf alors que Dino Zoff fait rentrer Francesco Totti et Marco Delvecchio afin d’équilibrer son équipe et permettre à Delvecchio de jouer les contre-attaques, ce dernier réussit à tirer quelques flèches mais rien de bien dangereux pour Edwin Van der Sar. Au bout de 90 minutes, le score n’a toujours pas bougé, le match ira donc en prolongations.

La Squadra est dominée mais semble plus sereine, elle profite du peu d’espace que laissent les Oranjes et à la 99e minute, Totti lance Delvecchio, à la limite du hors-jeu. Ce dernier voit Van der Sar le priver du but en or d’un arrêt somptueux. Le match est éreintant pour les deux équipes. Mentalement, on sent les Néerlandais à bout alors que les Italiens payent leurs efforts défensifs par une fatigue physique palpable. La prolongation continue d’être infructueuse pour les hommes de Frank Rijkaard, à l’image de Patrick Kluivert, ulcéré devant tant de malchance. Les Bataves sont impuissants, le match devra se décider aux tirs aux buts.

Luigi Di Biagio ouvre la séance, lui qui avait manqué le tir au but décisif contre la France deux ans plus tôt. Sa frappe atteint parfaitement la lucarne gauche de Van der Sar. Frank de Boer, qui avait vu sa frappe arrêtée en première mi-temps, tente une frappe similaire pour un dénouement similaire, l’Italie semble avoir définitivement gagné le duel psychologique, ô combien important dans une séance de tirs aux buts. Gianluca Pessotto, rentré en jeu à la place de Demetrio Albertini, marque d’un contre-pied parfait alors que Jaap Stam frappe en force mais ne cadre pas. Totti amène le score à 3-0 d’une panenka de génie avant que Kluivert ne marque, au bout de la cinquième tentative de son équipe, un but à Toldo. L’attaquant du Barça le sait, son équipe est passée à côté du match et ne verra pas la finale du tournoi qu’ils avaient pourtant organisé. Paolo Maldini, sur les rotules, voit sa frappe être arrêtée par Van der Sar qui offre un dernier espoir aux Néerlandais. Mais l’Histoire sera écrite par Francesco Toldo qui va arrêter son troisième pénalty du match, sur une frappe de Paul Bosvelt.

Toldo exulte, l’Italie s’impose par K.O. La détresse des Oranjes est à la hauteur de leur déception, il n’y avait rien à faire contre cette Squadra-là.

Italie (5-3-2) : Toldo – Zambrotta, Cannavaro, Nesta, Iuliano, Maldini – Di Biagio, Albertini (Pessotto, 77e), Fiore (Totti, 83e) – Del Piero, Inzaghi (Delvecchio, 67e). Entraîneur : Dino Zoff.

Pays-Bas (4-4-2) : Van der Sar – Bosvelt, Stam, De Boer, Van Bronckhorst – Overmars, Cocu (Winter, 95e), Davids, Zenden (Van Vossen, 77e) – Kluivert, Bergkamp (Seedorf, 86e). Entraîneur : Frank Rijkaard.

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53 réflexions sur « Italie Pays-Bas 2000 – Quand la Squadra Azzurra brisa la malédiction »

  1. Merci pour ce récit de ce match où les Pays-Bas ont fait preuve de malchance et de maladresse avec un grand Toldo en face d’eux. C’est vrai que les italiens ont été malheureux avec les penalties en 90, 94 et 98. Par contre, ils s’étaient qualifiés pour la finale de l’Euro 68 en gagnant le jeu de pile ou face avec une pièce de monnaie au dépend de l’URSS. Je ne sais pas si d’autres matchs aussi importants ont été décidés ainsi. Une équipe qui a beaucoup de malheur avec les penalties est l’Angleterre également. Chez les hommes, elle a perdu ses 3 premières séries de penalties en coupe du monde (dont la demi-finale contre l’Allemagne en 90) avant de vaincre la malédiction contre la Colombie en 2018. Pour les Euros, elle a gagné sa première séance de penalties en 1996 contre l’Espagne avant de perdre les 4 suivantes (dont la dernière finale de l’Euro). Chez les femmes, c’est aussi un désastre: elles ont perdu leurs deux séances de penalties: en finale de l’Euro 84 et en quarts de finale de la CM 2011.

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    1. Alors qu’à l’inverse, y’a une sélection qui semble immutable dans l’exercice : l’Allemagne
      A part contre la Tchécoslovaquie de Panenka, est-ce qu’ils ont déjà perdu une séance de pénos ?

      Quel est leur secret bordel ?! xD

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      1. @ Xixon: il semblerait que l’Allemagne n’ait jamais perdu une séance de penalties à part contre la Tchécoslovaquie en 1976, en effet. Chez les femmes, elles en ont gagné deux sur trois. Leur seule défaite est contre l’Italie en demi-finale de l’Euro 93, d’après un article anglais écrit avant la finale de l’Euro 2022 féminin.

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    2. J’ai eu la chance de voir cette génération néerlandaise au mondial 98. Face à la Yougoslavie de Dragan, Sinisa, Dejan ou Peja. Notre dernier match du mondial.
      Bizarrement, ce n’est pas le match dont je garde le plus de souvenirs.
      Un bon match pourtant, équilibré. Je revois surtout mon frangin, le plus gros fan du Real que je connaisse, hurler aux penos que venaient d’obtenir les yougoslaves. Avec l’assurance que Peja allait le mettre. Comme il avait crucifié Peruzzi quelques temps auparavant. J’avais réussi à prendre une photo correcte du peno sur la barre. Ce qui etait un exploit avec l’appareil que j’avais à l’époque.
      Au niveau fans, je me souviens pas d’une marée orange. Peut-être que c’etait le cas. Mais plutôt d’une Marseillaise entonnée dans tout le stade. Le public français commençait peut-être à croire au destin des bleus. Effet Blanc face au Paraguay? Je ne sais plus si le match avait eu lieu avant le notre.
      Je vois tres bien par contre le pitbull Davids s’arracher pour offrir la victoire avant la prolongation.
      Elle était pas vernie cette génération hollandaise. Elle aurait mérité une finale.

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      1. Eh ben hasard du truc, j’ai revu ce PB-Yougo il y a 3 jours pour un projet perso ^^
        Le match avait lieu le lendemain du Paraguay
        En effet match assez ennuyeux, surtout en 1MT avec deux équipes qui jouent avec le frein à main.

        Sur l’ambiance, en effet, pas de grosse marée orange, quoique une fanfare (habituelle avec les Hollandais) très audible sur la retransmission de Canal. Et le public Français, qui se faisait clairement chier (et on le comprend) avait commencé à entonner des chants « Allez les Bleus » etc… ^^

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    3. Quand tu parles de la séance de penos en 94, ça me ramène au changement de l’attribution d’un palmarès qui a changé, à mes yeux, à partir de 98. Je m’explique.
      Quand Baresi foire son péno et qu’il perd par la suite la finale, il est effondré.
      Évidemment en raison d’une défaite en finale d’un mondial mais je le pense, également parce qu’il ne sent pas deja champion du monde. Simplement parce qu’il n’a pas joué en 82.

      Je n’ai pas de souvenir que l’on présentait Franco comme un champion du monde à l’époque. Comme on n’attribuait pas 3 c1 à Puskas. Parce qu’il n’etait pas de la finale 59 et qu’il avait uniquement joué les premiers tours de 1966. Puskas, dans le palmarès ou dans mes fiches Onze Mondial, n’avait que celle de 1960. Celle des ses 4 buts.

      Alors, ça me derange absolument pas mais j’ai l’impression que c’est la France qui a un peu impulsé ce mouvement. En parlant de Lama ou Charbonnier en tant que champion du monde.
      Peut-être que ma mémoire me fait défaut mais il ne me semble pas que l’on présentait en 1996 Ronaldo en tant que champion du monde.

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      1. Intéressant ta réflexion sur la sensation d’être ou non champion du monde.
        De mon point de vue, compte tenu de la suite de la carrière de Baresi et de son égo, il ne peut se satisfaire du titre 1982 en n’ayant pas joué. A l’inverse, Selvaggi doit se sentir champion du monde 1982, sa présence relevant de l’équilibre de groupe bien plus que de ses performances tout juste honorables. En tout cas, les articles le concernant le présentent comme champion du monde.

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      2. Pour 94, et sans ambiguïté aucune, Ronaldo n’était à l’époque pas tenu pour champion du monde.

        Mais il y a parfois de ces effets rétroactifs, dont initiés par FIFA, UEFA.. Des révisionnismes souvent très intéressants dans ce qu’ils peuvent traduire de rapports de force, influence, « idéologie »..

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      3. En l’espèce, je reste d’ailleurs marqué par le traitement différencié, mais concomitant!, prêté (jadis – à vérifier) par l’UEFA aux victoires respectives du Barça et de Leeds en coupes des villes de foire : le Barca était officiellement crédité de victoires en..C3..mais Leeds non!

        Ce quand bien même les victoires de Leeds dans cette compétition étaient postérieures à celles du Barça..et ma foi (« pomme de discorde » entre nous 😉 ) plus consistantes aussi en termes d’organisation et sur le plan sportif.

        Ce-faisant le Barca y gagnait de figurer parmi cette prestigieuse poignée de clubs vainqueurs des trois CE officielles, et de n’avoir dû attendre 79 pour se dépuceler, quelque supplément de légitimité..alors que le mouton noir institutionnel de Leeds, déjà spolié de C1 75 et de C2 73, demeurait une structure vierge du moindre titre estampillé UEFA.

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      4. Ah, les petits arrangements a posteriori avec les palmarès … Au cours des années 1990, Vasco obtient de la Conmebol que sa victoire dans le championnat sud-américain des clubs de 1948 soit reconnue comme une Copa Libertadores. Pourquoi pas compte tenu de l’adversité, Colo-Colo, le Nacional et River Plate entre autres, même s’il s‘agit d’une compétition non régie par la Confédération d’Amsud. C’est d’autant plus important qu’à l’époque Vasco n’a pas encore la Libertadores à son palmarès et cela le prive de participation à la Supercopa sudamericana réservée aux vainqueurs de la Libertadores.
        Donc en 1997, Vasco est admis pour la Supercopa gagnée par River Plate (ce sont les Millonarios qui éliminent le Vascão à l’issue d’un match interrompu après qu’un juge de ligne ait été blessé par un supporter).
        L’année suivante, Vasco gagne enfin la Libertadores et peut participer à la Supercopa sudamericana sans dérogation… sauf que l’épreuve n’est pas reconduite !

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      5. Les Brésiliens sont coutumiers du fait, mais je pense aussi que c’est parce qu’une grande partie de leurs palmarès locaux sont des adaptations de l’histoire, donc c’est un peu dans les habitudes.
        Comme c’étaient les championnats d’état qui prédominaient pendant longtemps chez eux, ils n’ont pas la même structure de palmarès classique que les autres pays du monde. Structure qu’ils essaient de copier.
        De fait, pendant longtemps ils n’ont pas eu de championnat national. Ils ont rétroactivement appelé championnat tout un nombre de compétitions qui s’apparentaient d’ailleurs plus à des coupes, avec ou sans poules. Parfois des compétitions avec des systèmes alambiqués comme seule la Belgique nous en offre de nos jours. Officiellement, leur championnat commence en 1959 mais dans les fait, ça commence vers la fin des années 80. D’ailleurs, avant 1986, il n’y a pas de système de relégation.
        Je pourrais faire un article sur l’organisation du foot brésilien, il y a de quoi dire, car même actuellement, c’est pas un simple système pyramidale standard.

        Et dans leurs habitudes de réadapter le palmarès, il y a un autre exemple parlant : c’est lui de titre de champion du monde des clubs. Pour eux, c’est un titre auquel ils accordent une importance. Avec la Coupe du Monde des clubs actuelle, et la coupe intercontinentale passée, ils refont un palmarès (même si ça fait un doublon en 2000). Mais certains poussent la FIFA à faire reconnaître officiellement ce titre à d’autres tournois, ce à quoi elle apporte des réponses plus ou moins vague et revenant parfois sur ses propos et décisions. Par exemple, Palmeiras qui n’a gagné ni Intercontinentale, ni Coupe du monde des clubs modernes, insiste sur le fait que la Copa Rio de 1951 qu’elle a remporté doit être considéré comme un titre mondial des clubs. Pour l’anecdote c’est un tournoi qui réunissait les champions de l’état de São Paulo, l’état de Rio, d’Italie, de Yougoslavie, de France, d’Autriche, du Portugal et d’Uruguay.

        Bref, on pourrait presque dire que la réécriture du palmarès est culturelle ici.

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      6. Et quid de Pepe et Coutinho champions 58 et 62 sans jouer ? comment les considérait-on au Brésil ?

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      7. Dans les articles, je crois toujours les avoir vu mentionnés comme champions du monde. Mais il y a peut-être une différence générationnelle à ce sujet, il faut que je me renseigne.

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      8. Par contre, un qui mérite son titre de champion d’Europe avec l’Espagne en 2012 est Juan Mata. Il ne joue aucun match du premier tour. Il ne joue pas les quarts-de-finale. Il ne joue pas les demi-finales. Il rentre en finale à la 87e minute et met un but à la 88e minute!

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  2. AlphaBet17, voilà un rédacteur qui me marque. Après un magnifique article sur l’Etoile Rouge de Belgrade, enrichi d’analyses et épicé d’émotions… voilà ici un petit texte nous rappelant aux bons souvenirs du géant italien Francesco Toldo et de cette Squadra, tout autant titanesque d’ailleurs, qui restera à jamais, (avec cette demi-finale certes mais aussi et surtout, hélas, avec le scénario atroce de la finale)… l’une des Squadra les plus touchante et tragique de son histoire. Sexy peut-être pas, certainement aurait-il fallu un Roberto Baggio en plus pour apporter cette touche là… mais assurément merveilleuse, magique quelques part et enfin, absolument bouleversante.
    La précision apportée ici, concernant la double entrée des deux romains Totti et Del Vecchio, dans le contexte si crispé de cette rencontre et connaissant la frilosité des coachs italiens des Nineties et des années 2000 (excepté peut-être Sacchi et quelques autres exceptions), est plus que bienvenue. Effectivement, Zoff réalise alors un coaching passé curieusement inaperçu, quasi sous silence par la presse et qui a pourtant, moins que Toldo évidemment ou que l’exploit défensif de l’équipe en général… lui aussi sauvé la Nazionale. Un papier sur la carrière de Zoff dans le costume de Mister serait très intéressant, d’ailleurs, pour l’anecdote: n’avait-il pas eu Van der Saar, victime ce jour-là de l’audacieuse et insolente Panenka de Totti… sous ses ordres à la Juve en tant qu’entraineur des gardiens ?

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    1. Hello Calcio, tu as raison de vanter les mérites de Zoff car après la finale perdue, il subit des critiques honteuses, dont celles de Berlusconi. Comme si la différence entre la victoire et la défaite n’avait pas tenu à un fil… il démissionne après l’Euro, écœuré.

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    2. Merci pour un tel message !

      Quand au coaching de Zoff, la rentrée du duo Romanista était un vrai coup de génie qui rééquilibrera tout l’effectif, à 10 contre 11, Zoff fait rentrer 2 offensifs et l’Italie se mets à jouer mieux.

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      1. Regret éternel, au regard de tous les talents produits par l’Italie : leur dominante frigidité tactique..

        Ce n’est pourtant pas faute qu’ils parvinssent (Fred 😉 ) à concilier résultats et certain entrain offensif, les trop rares fois où ils osèrent sortir de certain carcan..mais les réflexes sont têtus.

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  3. Beau récit sur l’un des matches les plus « tragédies grecque » de l’histoire ! Comme si les P-B pouvaient littéralement jouer 10 jours sans réussir à trouver l’ouverture

    Et si finalement, l’Italie brise la malédiction sur ce match, ça n’est finalement pas le déclic. Car dans cet exercice des TAB, par la suite, c’est :

    3 Victoires : France 2006, Angleterre 2012, Angleterre 2020
    3 Défaites : Espagne 2008, Espagne 2013 (en Coupe des Confédérations), Allemagne 2016

    Historiquement, la Nazionale reste l’un des plus mauvais élèves dans le domaine

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  4. D’ailleurs, cet article me rappelle qu’il faut que je prenne (enfin) le temps de lire le bouquin « Onze mètre – La solitude du tireur de pénalty » de Ben Lyttleton

    Ca fait des années qu’il est dans ma bibliothèque… Mais quand on est un étudiant de 26 ans, le temps est plus que jamais précieux ^^

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  5. Un des matchs les plus fous qu’il m’ait été donné de voir ! Tu le décris à quelqu’un qui ne l’a pas vu, il n’y croit pas. Il faut le voir pour le croire car ce fut épique, homérique même !

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  6. Xixon
    Merci de confimer mes vieux souvenirs de stade. Aucun souvenir de la fanfare par contre. Oui, la Marseillaise étonnée, c’est bien l’unique fois que je l’ai entendue au Stadium sur les 6 matchs que j’ai vus. Effet Blanc!

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    1. J’imagine qu’on l’entend plus ou moins selon la tribune où l’on se trouve…
      En tout cas, très souvent lorsqu’il y a un match des PB ou de l’Angleterre en Coupe du Monde (avec The England Band), on on entend très facilement la fanfare à la TV

      Moi j’aime bien. C’est assez efficace pour jouer le rôle de Capo et bien lancer les chants. Et je suis d’ailleurs étonné qu’on ait jamais adopté cela en France. Les fanfares sont très présentes au rugby, mais pas du tout au football… Comme si notre volonté de copier le style ultra italien (où les fanfares sont totalement absentes), avait totalement empêché cela.

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      1. Jamais aimé ces fanfares, j’en ai saturé enfant, et puis surtout ce côté « restez groupir », bbrrrr..mais jamais trop compris leur disparition quasi-absolue des pelouses belges.

        Jusqu’aux 70’s, le moindre match (clubs ou sélection) était précédé d’une parade, drapeaux et bandas..

        RWDM et FC Liège en prodiguèrent encore par la suite, en tribunes..mais qu’en reste-t-il..?

        Je présume que ça faisait trop ringard, car en fait ces bands existent toujours pour plupart.

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  7. « Ce n’est pourtant pas faute qu’ils parvinssent (Fred 😉 ) à concilier résultats »
    Tu parles comme ça dans la vraie vie, Bota, haha ?

    A mon avis c’est du passé simple donc « qu’ils parvinrent ». Oh le cuistre (😉 ) !!!

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    1. Dans la vraie vie? Pas du tout, culture-prolo..mais déformations diverses (linguistiques, professionnelles..)..et puis, éh : pas moi qui ai inventé les règles de cette langue hein, pour le bureau des plaintes c’est à l’Académie.

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  8. Cette histoire de palmarès changeant, ça doit peut-être laisser certains regrets sur le moment. J’etais trop gamin pour m’intéresser au foot mais j’imagine que l’on ne disait pas Albert Rust, le champion d’Europe. Mais Rust le champion olympique. Surtout qu’il n’avait jamais joué avec les Bleus à l’époque. Mais médaillé d’or, c’est quand même pas mal!

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    1. C’est une bonne question. La FFF considère qu’Albert Rust est champion d’Europe. Voir https://www.fff.fr/equipe-nationale/joueur/8725-rust-albert/fiche.html (elles sont d’ailleurs pas mal les fiches de la FFF sur les internationaux).
      L’Été 84 est très spécial avec ces victoires à l’Euro et aux JO (avec en plus le bac obtenu et quelques aventures dont je ne peux pas parler ici 🤣). Il y avait en France une véritable fierté et un vent d’optimisme. Par exemple quand Monaco jouait et qu’Amoros faisait une passe à Bijotat qui passait ensuite à Bellone, cela donnait le récit suivant à la radio: Amoros, champion d’Europe, passe à Bijotat, champion olympique, qui passe ensuite au deuxième buteur de la finale de l’Euro, Bellone.

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  9. Quel match mythique, force est de constater que tout le monde s’en souvient !
    En 98 comme en 2000, j’étais terrifié à l’idée de rencontrer les Pays-bas en finale.
    Non pas que j’avais une confiance totale contre le Brésil puis l’Italie , loin de là…
    L’histoire en a juste décidé autrement .

    Merci!

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    1. En effet, j’ai du mal à considérer quoi que ce soit de moderne comme « mythique » en règle générale mais là je souscris. Après toutes ces années je me souviens précisément d’où j’étais et ce que je faisais quand j’ai regardé ce match, c’est ce qui m’amène à la même conclusion que toi 🙂

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    2. En 98, les trois épouvantails s’épuisent dans leur moitié de tableau : Argentine, Pays-Bas, Brésil.. Les deux premiers surtout me semblaient être au-dessus de la mêlée.

      Je ne dis pas ça pour amoindrir le sacre français, je ne trouve d’ailleurs (quasi-.., ce serait vraiment pour ergoter) rien à lui objecter (les déclas de Platini et Petit, c’est du pipi de chat à côté des turpitudes de sacres tiers!).

      Et je ne vois pas, à travers les âges, d’équipe NL qui fût supérieure à celle de 98-2000..ni ne parviens à envisager comment ils se rapprocheront un jour de tel « équilibre » et telle accumulation de talents.

      « Manqué de réussite », lisais-je plus haut? Je ne vais pas les plaindre, c’est une équipe nationale que les instances couvent généralement avec bienveillance (voire.. il y eut déjà de sacrées histoires les concernant, hum). Mais là où ils manquèrent sans doute d’un brin de réussite, je dirais que c’est alors peut-être surtout dans le timing..car il y avait encore de la densité à l’époque, du beau monde en face.. Ce n’était pas la meilleure fenêtre pour se dépuceler en WC.

      La même équipe aujourd’hui, je pense qu’elle aurait eu un boulevard.

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  10. Bota
    Un petit texte sur Leeds…Hehe. J’ai récemment eu envie de faire un truc sur la période 76-78 de Bruges. Afin de parler de la meilleure équipe belge de l’époque qui n’est pas Anderlecht, si j’ai bien saisi nos discussions mais je crois bien que tu es le mieux placé pour en parler. Sur ce, bonne soiree!

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    1. Le « Grand Leeds »? Il faudrait un voire deux livres pour rendre justice aux années Revie (mon brouillon fait..400-500 pages, et je n’étais pas a la moitié de ce que je voulais développer)!

      En fait d’article, je serais incapable d’être aussi direct et concis que ne fut Yves de Solavanco : l’essentiel (il y est allé..mais j’ai assez échangé avec lui que pour savoir qu’il eût pu en dire bcp plus) y est de la grandeur singulière, des démons (fort relatifs vu ce qui pouvait avoir cours ailleurs) et des causes de l’inouïe diabolisation qu’ils affrontèrent!

      De tête, ça s’appelait « outsider », je crois..?? L’article est toujours là, frontal.

      Après lecture, si intrigué : il ne reste plus qu’à gratter, être curieux..et surtout à aller bcp plus loin que le foot, racines profondes et nauséabondes.

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      1. Voici son article :

        http://solavanco.fr/outsider/

        Le dernier paragraphe : c’est tout bonnement la clé de l’Histoire postwar du football européen..et de ses infinis scandales.

        A relecture, plusieurs points donc qu’il eût pu aborder (le recours à des joueurs sudafs par exemple, à l’heure même où l’impérialiste Stanley Rous instrumentalisait le football mondial pour protéger l’Apartheid.. l’idéologie du groupe de presse qui instigua et institua la légende noire du « dirty Leeds », etc etc..)..mais les développer? Il y faudrait 1000 pages!

        C’est facile de salir ou d’encenser, il suffit d’écrire dans le sens voulu, de le marteler..d’acheter l’une ou l’autre déclarations calomnieuses (Leeds fut victime de ces pratiques) si besoin, de jouir enfin d’un appareil/rouleau-compresseur médiatique.. puis la nature humaine fera le reste, tant elle est réceptive aux manichéismes, si grossiers et absurdes soient-ils.. mais je me garderai de citer le moindre nom pour ne fâcher quiconque 😉

        Par contre, rétablir les faits après des décennies de mensonges, d’aliénation, de manipulation de masse? Un travail de titan.. Ce n’est plus même de la pédagogie qu’il y faut, mais de la psychanalyse sociétale!

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      2. John Dick? Oui, bien sûr..mais je n’en suis absolument pas « spécialiste ».

        Si tu veux du pointu le concernant, je crois connaître la bonne personne, ça oui.

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  11. Bota
    Super. On va peut-être en parler. Surtout ses années à Prague. Mais il se peut que l’on ait besoin d’infos sur son brillant passage belge. C’est lui qui ramène Braine au Sparta, non? Tu peux participer aux discussions sur le sujet, sur l’entree Europe du Discord.

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    1. Vu et répondu à ton message-Discord.

      Ce sera avec plaisir (mais vraiment pas le moment, lol), d’autant que je viens de remettre la main sur le compte-rendu fait, par l’un de ses plus grands spécialistes (probablement le plus grand), des..mémoires de Raymond Braine, bref : j’ai en stock tout ce qu’il vous faut, ce n’est pas un souci.

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      1. En reparcourant ces pages (j’en ai une grosse quarantaine?), c’est assez miraculeux : l’impression que le moindre match de Mitropa qu’il joua y est abordé, développé, parfois même décortiqué..avec d’ailleurs de nombreux passages de la plume même de Braine..

        Teste un peu pour voir, premier match (qu’il eût pu disputer, hein) du Sparta en Mitropa qui te passe par l’esprit, juste pour voir à quel point c’est complet?

        Je n’ai qu’une connaissance superficielle de ce qui existe concernant la Mitropa..mais semblables récits d’insider, ça me paraît assez rare.

        (par contre c’est en flamand)

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      2. Bon.. il me manque une partie.. Mais ça reste bien voire très bien fourni concernant les éditions 35 et 36.

        Et, je confirme : le père Thys..mais le fils Thys aussi, le sélectionneur belge des 80’s donc, furent des équipiers de Raymond Braine.

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      3. Si tu as un truc à propos de Braine face à Bologne en 1932, suis preneur. Le papier est écrit mais si je peux l’enrichir… Bonne fin de soirée

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      4. Ce dont je dispose est particulièrement riche..sauf pour 29-35, à l' »analyse » c’est la partie (malheureusement copieuse, hum) qui me manque.

        Je présume qu’au total le document doit peser dans les 80 pages?

        Je vais regarder..voire reprendre contact avec ce gentleman.

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      5. Les liens ne passent pas (ou pas tout de suite?), bon.. ==> Envoyés sur Discord.

        Ca vaut très (très) largement le coup d’oeil, quoique rien non plus sur Bologne 32 donc.

        Si problème avec google trad, je peux aider à éclaircir certains passages..voire compléter avec ce dont je dispose?

        Son auteur vaut assurément d’être contacté, semble anversois (donc il parlera anglais, voire français), sa source première semble la même que moi, ça ressemble aux mémoires de Raymond Braine.. ==> Contactez-le 😉

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