Boca Juniors: 120 ans « d’or et de boue » (12)

En cette année 2025, l’institution xeneize fête ses 120 ans. En effet, le Club Atlético Boca Juniors a été fondé officiellement le 3 avril 1905 dans le quartier du même nom. Passé de club de quartier populaire à club mondialisé totémique, Boca Juniors a toujours, plus ou moins, gardé une certaine identité sur le terrain, à base de lucha et de garra. Car l’âme véritable du club, est, selon les dires, dans le maillot à défendre, qui serait plus important que le joueur. La tunique xeneize, c’est peut-être elle la véritable idole du club ! À la fois, club le plus supporté et, forcément, le plus détesté du pays, Boca Juniors cristallise les passions et les haines. Pour célébrer et parcourir son histoire, Pinte de foot vous propose un long format sous forme d’un Top 50, bonifié et étalé sur plusieurs semaines, de ses plus illustres bosteros.

Photo d’en tête: Boca Juniors, Nacional 1969
Haut (de gauche à droite):
 Rogel, Meléndez, R. Sánchez, Suñé, Madurga, Marzolini
Bas (de gauche à droite): R. Ponce, A. C. Rojas, Novello, O. Medina, I. Peña

9. Américo Tesoriere

Pour un portrait en long et large d’Américo Tesoriere, vous pouvez retrouver l’article que je lui ai consacré sur ce site

Américo Tesoriere a révolutionné le poste de gardien de but durant sa carrière, c’est peu dire le concernant. Il est considéré comme une idole de Boca Juniors des années 1920 et au-delà, du football argentin. Une très grande figure de la période amateure et pionnier dans l’évolution technique et le rôle du gardien de but. Né à La Boca, à quelques mètres de la future Bombonera, c’est un pur produit du quartier. Mérico y a vécu toute sa vie et vibré pour son club de coeur : Boca Juniors. Un gardien fantastique et au sommet de son art dans les années 1920, étant même, selon certains, le joueur le plus populaire en son temps. Il débute en équipe première en 1918 et enchaîne rapidement les bonnes prestations : des arrêts héroïques et une intuition à deviner où aller les tirs adversaires. Avec son club de toujours, bien que Mérico, qui avait son caractère, s’en ira une année en 1921 jouer une saison au Sportivo del Norte, après un différend et un manque de respect selon lui à son égard de la part des dirigeants. Ces derniers vinrent le chercher l’année suivante en lui présentant leurs excuses. Tesoriere s’impose comme le grand gardien de l’ère amateure, le meilleur des années 1920. Surnommé « La Gloria », il est l’un des plus sûrs à son poste, et se forge une réputation de spécialiste des penaltys arrêtés. Avec lui dans les buts, les hinchas de Boca comprennent qu’ils ont déjà un avantage sur l’adversaire avec un mur pour garder leur but, un atout majeur pour changer le cours d’un match.

Tesoriere dans les buts, Boca Juniors gagne les cinq premiers championnats de l’histoire du club avec son gardien fétiche (les titres de 1919, 1920, 1923, 1924 et 1926). Une constante de ces titres : un faible nombre de buts encaissés, peu de défaites. Boca brille par sa défense et son axe gardien-défenseur , une marque de fabrique qui restera dans l’ADN du club. « Un dieu » dans les buts s’enflamme la presse, adulé par les supporteurs qui chantent à sa gloire : « tenemos un arquero, que es una maravilla ; ataja los penales, sentando en una silla » [nous avons un gardien de but, qui est une merveille ; il arrête les penaltys, en étant assis sur une chaise]. Sa renommée et sa popularité sont telles qu’il fut le premier footballeur à occuper seul la couverture de la célèbre revue de football El Gráfico pour le numéro de juillet 1922, un honneur pour un gardien. Sur le terrain, son style ne passe pas inaperçu, il joue avec son gros tricot de laine à col haut. Il adapte son jeu en fonction de ses possibilités physiques lui qui n’est pas très grand (à peine plus d’1m70) et assez fin (une soixantaine de kilos). Méticuleux, il se mesure pour juger de ses limites physiques. Il cherche dans la maîtrise technique et le placement, de renforcer sa lecture du jeu pour combler ses lacunes physiques. Il dispose et place ses défenseurs de manière à anticiper le jeu adverse et ses actions offensives, pour que ses mains soient prêtes à tout moment pour arrêter le ballon. Il est l’un des premiers à sortir de son but, à couper les trajectoires, à être bon dans ses sorties. Sentir ce qui se passe quand les adversaires ont le ballon, saisir la mécanique du jeu, maîtriser son espace qui lui appartient, Américo a conscience de toutes les facettes de son poste. Il comprend qu’il peut prendre le dessus mentalement sur ses adversaires et faire basculer les parties.

Sa popularité, il la doit aussi pour ses prouesses internationales, qui lui valent une réputation d’invincible hors des frontières du Río de la Plata. Véritable muraille, il gagne deux Sudamericano (1921 et 1925), obtenant même la récompense individuelle du meilleur joueur du tournoi en 1921. La première Copa América gagnée par l’Argentine, grâce à son incroyable performance de n’avoir encaissé aucun but. D’autant qu’il réédite cette performance lors du Sudamericano 1924, pas de but encaissé par l’Argentine, mais elle ne parvient pas à remporter le trophée. Tesoriere est auteur d’arrêts multiples lors du 0-0 entre l’Argentine et l’Uruguay. Une fabuleuse performance pour garder sa cage inviolée selon les observateurs et le public présent, dans un match tenant lieu de finale. La Celeste, championne olympique quelques mois avant, a nettement dominé les Argentins, mais elle n’est pas parvenue à mettre un but, empêchée par la muraille Tesoriere qui a tout arrêté. Un résultat qui sacre l’Uruguay, mais c’est la performance d’Américo qui reste dans tous les esprits et qui est fêtée. Les joueurs locaux le portent en triomphe sur leurs épaules jusqu’à la tribune officielle et il est acclamé par le public de Montevideo.

Sa réputation franchit l’Atlantique lors de la tournée européenne de Boca Juniors de 1925. La presse ibérique ne tarit pas d’éloges à son sujet, le qualifie de « meilleur gardien de toute l’Amérique Latine », renchérit pour décrire ses qualités « son agilité, sa clairvoyance et son placement sont extraordinaires. » ; et pousse à la comparaison avec leur légende nationale : « pareil ou meilleur que notre Zamora ». Boca Juniors affronte principalement des équipes espagnoles lors de cette tournée mythique, et Tesoriere est l’un des porte-étendards du football criollo qui se donne en spectacle et démonstration sur le « Vieux Continent ». Il raccroche à 30 ans de nouveau en conflit avec la direction, mais ce qui ne l’empêchera pas de rester lié à jamais au club et à son quartier. Tesoriere est une légende du club qui a accompagné les débuts et les premiers titres, comme avec la sélection argentine. Il restera comme une figure romantique de la période amateure, et joueur majeur de l’histoire du football argentin.

8. Roberto Cherro

Avec Domingo Tarasconi et Francisco Varallo, Roberto Cherro fait partie des grands buteurs de la première partie du vingtième siècle. Seul Martin Palermo les a tous dépassés en nombre de buts dans les compétitions officielles. Avec 223 buts en 305 matchs officiels, Cherro est second au classement des buteurs du club. Et pourtant, le natif de Barracas (quartier voisin de La Boca) n’avait pas vraiment un physique de footballeur. Bedonnant, joufflu et en surpoids, il a lutté toute sa carrière pour perdre du poids, car il avait tendance à grossir facilement. Mais malgré sa corpulence robuste et les descriptions peu flatteuses, on se moqua même de son style vestimentaire débringué: pantalons bizarres et trop larges, il compensa par son agilité, son intelligence, sa force et sa malice, avec un brin de technique insoupçonnée aux premiers abords. Mais aussi, pour son jeu de tête légendaire qui lui vaut son surnom de « cabecita de oro » (« tête d’or »). Assurément, il fit taire les remarques sur son physique ou sur son absence supposée de technique, par ses buts en pagaille et de toutes les couleurs. La presse le surnomma « El Apilador » (l’empileur).

Après des débuts dans le club de son quartier d’origine au Sportivo Barracas – un club phare du football argentin amateur –, une saison à Quilmes puis une autre à Ferro Carril Oeste, il rejoint Boca Juniors en 1926. C’est le club de son idole : le gardien Américo Tesoriere, désormais son coéquipier. Cherro révéla qu’il fut impressionné à ses débuts, trop nerveux face à son idole, il loupa ses frappes face au gardien lors de ses premiers entraînements. Arrivé au club en plein apogée de sa période amateure, Boca avait enchaîné plusieurs titres sur les précédentes saisons et une tournée européenne magistrale l’année précédente. Dans une équipe qui a gardé son ossature, Cherro s’impose dès ses débuts en attaque. Il est aligné au côté de la star Domingo Tarasconi, ces deux là forment un duo dévastateur et prolifique sur la deuxième partie de la décennie (plus de 200 buts à eux deux de 1926 à 1930). Cherro débute avec faste sa première saison en 1926, remportant le championnat et finissant meilleur buteur avec 22 buts en 20 matchs. Il récidive en 1928 avec un nouveau titre de meilleur buteur du championnat, 33 buts en 28 matchs. Il glane un second titre avec Boca Juniors en 1930, le dernier de l’ère amateure, finissant pour la troisième fois meilleur buteur du championnat avec 37 buts en 34 matchs. Outre son duo avec Tarasconi qui fait des ravages sur le front de l’attaque xeneize, la presse souligne également son entente parfaite avec l’excellent ailier gauche, et international argentin, Mario Evaristo lors des saisons 1929 et 1930.


Pour la première saison professionnelle du football argentin, Boca Juniors est sacré champion en 1931, toujours avec un Cherro en grande forme, auteur de 19 buts en 30 matchs. En 1932, il se dispute avec le club pour une histoire d’argent et fait un bref retour au Sportivo Barracas, avant que les dirigeants reviennent le chercher la queue entre les jambes. Au cours des années 1930, il forme un trio dévastateur avec ses camarades Francisco Varallo et Delfín Benítez Cáceres. Le trident offensif renverse tout sur son passage et remplit les terrains porteños de buts en série, qui permet au club de réaliser le doublé 1934 et 1935. Avec le temps, Cherro évolue de plus en plus dans un rôle d’organisateur, positionné insider gauche et donc plutôt dans un registre de meneur de jeu. Il laisse ses deux compères, qu’il approvisionne en passes, le soin de marquer le plus de buts. Ce qui ne l’empêche pas d’en marquer 22 et 16 lors de ces deux saisons, et de se distinguer, de temps en temps, en décrochant de loin des sacoches, tout en puissance, directement dans les buts adversaires, ce qui était une de ses spécialités. Et notons au passage, que la particularité de Cherro, c’est qu’il aura mis tous ses buts sans tirer aucun penalty !

Attaquant vedette de son époque, il est tout naturellement sélectionné avec l’Argentine dès 1926 pour le Sudamericano. Il participe aux Jeux Olympiques de 1928, mais blessé, il ne put disputer la finale. Cherro remporte l’année suivante la Copa América devant l’Uruguay. Lors de la première Coupe du Monde, il est titulaire lors du premier match de l’Argentine face à la France. Cependant, il aurait été pris d’une crise de panique et il perdit sa place au profit de Guillermo Stábile pour le reste de la compétition. Il n’apparaîtra plus sur le terrain pour le reste de la compétition. Battu le plus souvent par la Celeste, Cherro pris sa revanche lors d’un match amical entre les deux équipes en 1933. L’Argentine s’y impose 4-1 avec un quadruplé d’El Apilador. Après quelques années sans être appelé sous le maillot argentin, il revient sous les couleurs de l’Albiceleste pour la Copa América 1937. Oscillant entre une place de titulaire et de joker, il apporte son expérience et participe au sacre argentin qui s’impose devant le Brésil. Ce sera ses derniers moments avec la sélection, avec laquelle il aura disputé 17 rencontres et inscrit 13 buts.

Il facture une excellente saison 1937, 20 buts en 33 matchs, mais Roberto Cherro est sur la fin de sa carrière à seulement 30 ans. Il restera encore une saison supplémentaire à Boca Juniors, mais il joue peu. Finalement, il raccroche les crampons après la fin de la saison 1938, gagnant cinq championnats avec Boca Juniors, et finissant trois fois meilleur buteur national. C’est seulement plus de 70 ans après que son record de buts avec les xeneizes sera atteint et dépassé.

7. Ruben Suñé

Rubén El Chapa Suñé a commencé sa carrière, à 20 ans, avec Boca Juniors en 1967. Supporteur du club depuis sa naissance, il y a fait toutes ses classes et concrétise son rêve en enfilant le maillot xeneize pour l’équipe première. C’est comme arrière droit qu’il s’impose dès la saison suivante. Mis en confiance par son entraîneur, Alfredo Di Stéfano, il devient un homme de base du onze. En 1969, Suñé et Boca Juniors remportent le Nacional 1969. Un titre gagné d’une main de maître, l’équipe est saluée par tous, pour son « beau jeu » pratiqué, assez inédit à Boca, et elle fut surnommée « El Equipo de Todos » pour avoir conquis le coeur des Argentins. Ce titre a une saveur supplémentaire, car il est acquis sur la pelouse de River, à la dernière journée. En faisant match nul, 2-2, après un doublé de Norberto Madurga – un cinco offensif et tête pensante de cette équipe –, Boca s’offre une vuelta olímpica sur la pelouse de son rival.

Suñé gagne un second championnat avec le Nacional 1970, toujours avec la même ossature. Mais sa carrière à Boca, prend un virage inattendu ensuite. Alors qu’il était capitaine de l’équipe, il écope d’une longue suspension internationale, suite à une bagarre générale violente contre le Sporting Cristal en Copa Libertadores 1971. Boca se retire de la compétition et est éliminé sur tapis vert. Suñé est reconnu coupable d’avoir été à l’origine, en décrochant une mandale à un joueur péruvien. Même si lui, a pris aussi un violent coup de pied en pleine figure. Un cliché du joueur, le visage ensanglanté, devint iconique. Sa situation à Boca se dégrade et une dispute avec la direction le fait partir du club. Alberto Armando ne veut plus le voir et décrète qu’il ne portera plus jamais le maillot xeneize. Suñé trouve un point de chute, non loin de La Boca, à Huracán en 1973, juste après que le Globo soit couronné champion. Dans le club de Parque Patricios, il y retrouve son meilleur ami de jeunesse, Omar Larrosa, futur beau-frère également, qui lui aussi avait émergé des catégories inférieures et débutait sa carrière avec Boca Juniors.

Pour la saison 1975, Suñé rejoint l’Unión Santa Fe, un changement qui va marquer un tournant dans sa carrière, car il y rencontre Toto Lorenzo. Union est alors entraîné par Juan Carlos Lorenzo et réalise un très bon championnat 1975. Suñé est replacé au cœur de l’entre-jeu, en 5, par son entraîneur. Après une excellente saison, il revient au club bostero en compagnie de ses coéquipiers d’Unión, Gatti et Mastrangelo. El Chapa est de retour à la maison, rapatrié par Lorenzo qui lui-même est nommé entraîneur du club de la Ribera, et qui a demandé sa grâce auprès du club. C’est le début de sa seconde carrière de joueur à Boca. Il s’impose aussitôt dans le milieu xeneize, ayant tout appris de son modèle Rattín, le joueur qui l’a « impressionné par sa droiture, sa discipline et son humilité » et auprès duquel il a « appris à être capitaine ». Suñe est un joueur doué techniquement, mais aussi un joueur plein de roublardise et faisant preuve de combativité. Des qualités appréciées à Boca Juniors, une certaine tradition à laquelle revient Lorenzo, après la parenthèse du « beau jeu » initiés par les ex-de River Plate, Pedernera et Di Stefano, qui furent entraîneurs de Boca Juniors à la fin des années 1960. Suñé a définitivement trouvé le chemin de la rédemption en écrivant sa légende lors de la première finale de l’histoire entre Boca Juniors et River Plate, en inscrivant un but unique. L’un des buts les plus emblématiques du football argentin.

La finale du Nacional 1976 met aux prises les deux géants du football argentin, le 22 décembre au Cilindro, l’antre du Racing. Le stade est plein à craquer. Mais la partie n’est pas à la hauteur, un match de mauvaise facture, fermé. L’équipe de Lorenzo paralyse River, donné favori. Les deux équipes semblent attendre, désespérément, les tirs aux buts. Quand, à presque 20 minutes de la fin, l’arbitre donne un coup franc pour Boca, plein axe à 28 mètres des buts, suite à une faute de Passarella sur Veglio. Pour ce dernier, « il n’y avait pas faute ». Pendant que Fillol place son mur, Suñé décroche une lourde frappe qui va se loger en pleine lucarne gauche. Ce but de Rubén Suñé débloque la situation à la 72ᵉ minute. Le gardien millonario, surpris, n’a pas bougé. Profitant que la défense de River était inattentive et en plein placement, Suñé avait exploité une récente évolution du règlement qui autorisait à tirer un coup franc sans coup de sifflet préalable de l’arbitre. Sur ce coup franc décisif, c’est toute la roublardise et l’opportunisme de Suñé qui font la différence. D’autant qu’il n’était pas en charge des coups de pied arrêtés de son équipe. Son coéquipier, Mario Zanabria, se souvient : « Celui qui était désigné pour tirer le coup franc, c’était Roberto Mouzo, mais Suñé avait la foi, il a pris ses responsabilités en poussant les joueurs, et quand personne s’y attendait, il a tiré et c’était but ». Suñé n’avait pas l’ordre de tirer, mais il força son destin pour donner l’une des plus belles victoires à Boca Juniors, dans ce qui fut la seule finale nationale de l’histoire entre les deux clubs. Un but qui est passé dans la légende à tout jamais, puisqu’il n’y a plus d’images de l’action. Le but est devenu un but fantôme, bien que la partie fut télévisée, il n’existe plus de trace, la bande a disparu, reste des photos qui ont fait passé ce match et Suñé à la postérité. La légende urbaine veut, qu’en pleine dictature, la junte militaire, qui penchait pour River Plate, aurait fait disparaître la bande.

Sous l’ère Lorenzo, Suñé fut un joueur majeur des succès continentaux et internationaux, des deux Libertadores, 1977 et 1978, et de la Coupe Intercontinentale 1977. Mais les saisons suivantes, 1979 et 1980, il joue très peu, après des blessures à répétition. Après 377 matchs et 8 titres avec son club de cœur, il fait ses adieux à Boca. Il rejoint San Lorenzo pour la saison 1981, mais ne se rétablit pas de ses blessures et met un terme à sa carrière, d’autant que sur le terrain, c’est la descente du club en Primera B, pendant que son Boca termine champion. Mais très vite, Suñé sombre dans la dépression, et fait une tentative de suicide en 1984, en se jetant du 7e étage de son appartement. Comme s’il ne pouvait pas vivre sans « le bouleversement émotionnel qui commence lors de la montée de l’escalier de la Bombonera, la chair de poule et la fierté que procure l’entrée sur le terrain avec le brassard de capitaine de Boca », comme il le confiera plus tard, pour expliquer son geste motivé par le vide qu’il a ressenti après sa carrière. Miraculé, il retrouva toute l’affection xeneize et revient travailler au sein du club à la formation. Son histoire, en tout cas, est éternellement liée à Boca Juniors, à un attachement et une passion du joueur qu’il aura eu toute sa vie pour le club.

La suite au prochain épisode !

32 réflexions sur « Boca Juniors: 120 ans « d’or et de boue » (12) »

  1. De ce que j’ai lu à propos de Cherro (Cerro en Italien), il était très aimé du public. Sans doute celui-ci se reconnaissait il en lui avec cet embonpoint chronique, ce physique rondouillard et ce corps imparfait.
    Et l’autre point marquant, c’était une extrême nervosité qui lui est d’ailleurs fatale lors de la CM 1930 comme le mentionne Ajde. Les insultes et les provocations uruguayennes dans le match contre la France lui font perdre les pédales et ouvrent la porte à Stábile. Dans la même veine, il était apparemment très sensible aux marques d’affection de ses supporters qui l’appelaient Cherrito.

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    1. Oui Cherro était l’idole xeneize des années 30. Il n’y a que Boyé plus populaire que lui, dans les joueurs d’avant 1960. C’est pour ça qu’il est ici, mieux placé que Varallo son éternel compère. Puis les buts, les titres, joueur complet, Cherro avait aussi un style bien génois dans sa façon d’être, le public pouvait plus facilement s’identifier à lui.

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      1. Merci Dip. Ça me paraît plus plausible. On trouve vraiment n’importe quoi sur le net. 1m96, c’était sur sa fiche Wiki en espagnol.

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      2. Depuis le temps que j’arpente le net pour ce type d’info, je te confirme qu’il y a vraiment n’importe quoi. Wiki étant le dernier des sites fiables pour ça.

        Tesoriere devait faire aux alentours de 1m72 et une 60aine de kilos, ce qui était déjà « grand » pour l’époque.

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      3. On s’en fout de la taille de Zamora, c’est le plus grand et basta eh eh

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      1. Pour rester même éppoque que Mérico, checker le gardien argentin Octavio Díaz, beau bestiau.

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    1. D’ailleurs, est-ce que le Red Star lui rend un minimum hommage ? Avoir eu en tant que joueur et coach un mec du calibre de Stabile, ça mérite bien une petite célébration. Au boulot Gooz !

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      1. Le Red, à cette époque, c’est une équipe moribonde qui tâte de la D2…
        Stabile arrive sur une jambe et repart bien vite, dès lors que les choses se gâtent.
        Quelques jolis matchs, certes, dont un triplé lors d’un Paris-Vienne ou Paris-Londres se finissant sur le score de 6-2 ou 6-3…

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    2. Stábile, c etait surtout une gestion ferme. Discipline, intransigeance. A tort ou à raison, son principal atout: avoir mis tous ces idoles d un âge d’or au mème niveau. Pas de passe droit. Il avait ses préférences, mais aucun ne devait faire sa diva capricieuse en sélection, sinon c’etait la porte. Et au final, il etait lié à personne. Redevable à aucun.

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    1. Pas le meilleur, aussi bien dans l histoire de Boca qu a son époque dans le football argentin. Mais une âme, un dévouement, la symbiose avec les valeurs du club. Deja là en 69, puis fondamental dans le onze de Lorenzo.

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    1. Rabat joie ! haha
      Chaque decennie glorieuse sera representée par une idole de son temps. Celle des années 20, des titres et de la tournée c’est Tesoriere. 30 Cherro, Suñe pour 70, etc… Il en faut pour tous les gouts señor !

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      1. Je n’ai pas dit qu’il ne méritait pas sa place.
        J’ai dit qu’il devait avoir un niveau pitoyable comme tous les gardiens de son temps, à une époque où mettre des gants, faire 3 mètres dans sa surface, ou jouer la balle aux pieds était une révolution 🙂

        Etant donné que le poste de gardien de but est celui qui a le plus évolué dans l’histoire du football, étant donné le niveau affiché par des internationaux sur le peu d’archives vidéos de cette époque qu’on peut voir, on peut aisément imaginer le niveau d’un gardien de cette époque qui a « révolutionné » le poste. Surtout n’imaginez pas le reste, vous vous ferez du mal 😀

        T’es né à la mauvaise époque Jérémie ^^

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  2. photo d’en tête, la fameuse équipe du Nacional 69. On y reviendra dans un portrait prochain, ce sera évoqué plus en longueur. Une équipe qui a marqué le football argentin. Suñé en était le capitaine. Il avait 22 ou 23 ans à l’époque. Très vite, il avait tout du leader.

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  3. En parlant de Cherro, j’évoque Mario Evaristo. Il joue la finale de 1930, c’est le frère de Juan aussi, le défenseur.
    Ailier gauche, il est surtout important à la fin des années 1920, et le titre de 1930. A noter qu’il a joué en Italie, au Genoa, et aussi à Antibes et Nice à la fin des années 1930.

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      1. Je confonds, il n’est pas de la sélection 34, c’est Spósito. Y avait aussi Giudicelli, Brésilien sélectionné en 1930.

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