Ligue 1 : un nouveau cru aux nombreuses incertitudes

Le championnat de France de Ligue 1 reprend ses droits ce week-end. Alors que le PSG n’a jamais semblé aussi dominateur, le statut des 17 autres équipes est bien plus flou.

On aimerait s’interroger longuement sur l’identité du futur champion de France mais, comme chaque fois depuis plus de 10 ans désormais, le PSG est archi-favori. Après une saison maîtrisée, les hommes de Luis Enrique tenteront de faire aussi bien en remportant de nouveau le championnat et la Ligue des Champions. Passés tout près de la victoire à la Coupe du monde des clubs mais balayés en finale, les Parisiens pourraient toutefois subir le contrecoup de cette nouvelle compétition estivale. La fatigue physique et mentale et une préparation physique tronquée auront peut-être un impact négatif, tout comme le sentiment de satiété après avoir enfin conquis le toit de l’Europe. Sans compter l’inévitable guerre des égos, tout particulièrement chez les gardiens de but.

Derrière le PSG, la bataille pour les places européennes s’annonce rude, comme souvent ces dernières années. Marseille fait figure de favori pour la deuxième place, mais les Phocéens seront-ils capables de rééditer leur performance de la saison dernière ? Leur présaison et leur mercato, avec le retour d’Aubameyang et l’arrivée d’Igor Paixao, le laissent croire mais, s’agissant de l’OM, il vaut mieux être prudent sur les pronostics. Monaco, quant à lui, avait avant tout ciblé un gardien de but. L’arrivée de Lukáš Hradecký devrait résoudre les interrogations sur ce poste, tandis que les recrutements d’Ansu Fati et Paul Pogba font surtout figure de paris. Si les deux hommes retrouvent leur meilleur niveau, l’ASM pourrait faire des étincelles.

Un bouchon pour l’Europe

Les autres places européennes seront chères. Il est difficile de livrer un pronostic fiable, mais Strasbourg, dopé par les finances de Chelsea, devrait figurer parmi les qualifiés pour une coupe d’Europe en fin de saison. Les hommes de Liam Rosenior se sont nettement renforcés cet été et devraient continuer de miser sur leur fougue et sur un jeu offensif et alléchant pour faire mieux que la saison dernière (septième place). Rennes et Nice semblent également bien armés pour se battre pour une qualification européenne. Reste à savoir s’ils sauront tenir la distance.

Lille, de son côté, fait figure de point d’interrogation. Orphelins de leur gardien Lucas Chevalier et de leur buteur Jonathan David, partis respectivement au PSG et à la Juventus Turin, les Dogues pourraient également perdre Zhegrova d’ici la fin du mercato. Du côté des arrivées, c’est évidemment Olivier Giroud qui attire les projecteurs, en espérant qu’il soit performant toute la saison. Le rival lensois pourrait profiter de l’arrivée de Pierre Sage sur le banc pour prendre un nouveau souffle et damer le pion à leurs voisins. Après avoir beaucoup vendu et beaucoup acheté et galvanisés par le renfort de Florian Thauvin, les Sang et Or auront des arguments à faire valoir.

Une grosse lutte pour le maintien

En bas de tableau, la saison risque d’être longue pour les clubs les moins fortunés. La réduction drastique des droits télé et les revenus garantis qu’ils conféraient pousse les clubs à recruter pour pas cher, voire pour rien du tout. Angers et Le Havre n’ont ainsi pas dépensé le moindre euro en indemnités transfert cet été, tandis qu’Auxerre, Brest, Lorient et Metz ont compté leurs sous pour chaque recrue. Bien malin qui pourra deviner ce que les prochains mois leur réserve. Les Brestois tenteront de retrouver de leur superbe pour accrocher de nouveau une qualification européenne, mais le train est peut-être déjà passé.

Nantes et Toulouse, de leur côté, ont plus investi mais n’offrent aucune garantie à l’issue de la présaison. Les Violets ont été balayés à deux reprises en amical et paraissent particulièrement fébriles en défense, tandis que les Canaris ont chamboulé leur effectif pendant l’été. Instabilité chronique habituelle chez Kita ou volonté de remettre les choses à plat ? Les résultats se verront sur la durée.

Les inclassables

Il reste deux clubs qui donnent des cheveux gris aux bookmakers, tant les inconnues sont grandes. L’OL, maintenu en Ligue 1 sur le fil par la DNCG et désormais débarrassé de Textor, a dû recruter malin tout en réduisant la voilure. L’opération est globalement réussie sur le papier, mais les recrues vont devoir se montrer à la hauteur. Refusant de revoir leurs ambitions sportives à la baisse, les Gones devront se baser sur un collectif fort pour rester Européens en fin de saison. Le sentiment du « seuls contre tous », évoqués presque en permanence depuis bientôt deux ans, pourrait finir par ne plus suffire pour galvaniser les troupes.

Enfin, le Paris FC, de retour dans l’élite après 46 ans d’attente, a tout du trouble-fête. Ce promu pas comme les autres, bénéficiant d’une marge de manœuvre financière que la plupart n’ont pas, n’a pas encore finalisé son recrutement. Mais si la mayonnaise prend, les Parisiens devraient assez rapidement faire plus que jouer le maintien.

21 réflexions sur « Ligue 1 : un nouveau cru aux nombreuses incertitudes »

  1. J’avais loupé le départ de Jonathan David, je l’aimais bien en Belgique celui-là.

    Le Paris FC est si peu avancé dans son recrutement? (je n’en ai rien suivi) Ce sont les joueurs approchés qui ne mordent pas, ou ils prennent leur temps?

    C’est commun, chez vous, que tant de grands anciens de la Ligue 1 y reviennent de conserve en fin de parcours? Thauvin, Pogba, Aubameyang, Giroud.. Y en a d’autres encore?

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    1. Pas tant que ça. Ce n’est pas l’Argentine quoi… Sans ses différents problèmes, suis pas certain que Pogba serait revenu. Surtout qu’il n’a jamais joué en Ligue 1. Ce que ne fera certainement jamais Griezmann non plus.

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    2. Pour le PFC il y a aussi une espèce de «taxe» au nouveau riche… ça peut expliquer le peu de mouvements.
      C’est pas tout a fait comparable, mais à l’époque le Matra (alors encore en D2) avait structuré son équipe à partir de l’arrivée de Bossis. Avec le retour des Pogba Giroud Thauvin en ligue 1, je verrais bien un ancien bleu au PFC.

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    3. David a été bon et régulièrement bon sur son passage au LOSC. Il a été Champion en formant un joli duo avec le turc Burak Yilmaz. Mais, en résumé, il a fait sentir « qu’il valait mieux que ça » sous entendu que « de jouer à Lille »… et c’est pas bien passé avec les fans… La Juve ? c’est bien pour lui , c’est cohérent. j’en attendais + à la CDM 22…
      Pour moi, le LOSC est le club qui bosse le mieux au XXI siècle : Un changement de stade réussit , 2 titres de Champion, une coupe et des transferts plutôt smart (Léao, Osimhen et David donc… )
      Et, en même temps, un club représentatif des fragilités des clubs de l’hexagone. Le LOSC a aussi eu des gros soucis financiers autour de 2019 2020(?). D’ailleurs, ils ont vu arriver la trombine d’un certain Gérard Lopez… c’est pour dire…. Bref c’est tout de même un club qui peut être « inspirant » .
      Il y a de bonnes inspirations à prendre côté belge ? Un club qui se porte bien ? On a beaucoup entendu le St Gilles ici.. du retour d’Anvers aussi. Je ne suis plus à la page pour les clubs belges….

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      1. Je vais essayer de ne pas faire mon Brugeois qui a mal digéré le sacre (mérité) de l’Union, mais il faut nuancer les « miracles » des gentils St Gilleois par un propos : L’union est un club satellite de Brighton, et la connexion marche plutôt bien, ils bénéficient donc de moyen un peu plus conséquent qu’il n’y parait. L’an dernier, année du titre, c’est le deuxième club qui dépense le plus en transfert avec presque 19M (loin derrière le club Bruges qui est à 31.5M) Cependant , ils ont le mérite de trouver des recrues à fort potentiel à faible budget ( cf Promise David, venu d’Estonie pour 600 000€), cette année la pépite vient de Slovénie , Raul Florucz, mais on est plus dans le meme registre, le buteur arrive pour 5M ! Leur recrutement est malin , bien réalisé avec des moyens qui augmentent grâce aux anglais, cependant rien de très Belge la dedans, c’est tout le problème des clubs satellites, en atteste notamment au niveau des écoles de jeunes ou l’union est à la traine et à encore raccourci les budgets pour l’année à venir.

        Du coté d’Antwerp, ce n’est pas la forme, la société du président Paul Gheysens est endettée à hauteur de 800 millions d’euros et le club se cherche un repreneur, cet été, ils n’ont actuellement recruté que pour 3 millions, l’an dernier pour 8, alors qu’ils étaient à 23M l’année du titre. L’an dernier , ils terminent 5e et perdent le match pour la qualification en Conference League face à Charleroi 1-2. L’équipe arrive à rester dans le top 6 grâce aux transferts des années précédentes mais elle perd en qualité un peu tous les ans… Attention..
        Anderlecht n’est pas au mieux non plus dans ses finances (et attend un trophée depuis maintenant 9 ans …)

        Le club de Bruges reste je pense le meilleur exemple (avec une gestion 100% belge) . Il a eu la chance de retrouver les sommets à un moment ou la qualification en phase de groupe de C1 rapporte une manne d’argent non négligeable pour notre football. 7x depuis 2017… Cela lui a permis d’attirer des plus grands joueurs, de se permettre de se rater sur certains gros transferts et aussi de développer de nouvelles infrastructures pour son centre de formation.
        Cela dit les bénéfices en fin d’années ne sont vraiment pas énormes, très peu de clubs sont dans le vert financièrement chez nous..

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      2. Merci Mayo pour cette présentation détaillée.
        Je ne savais pas que les gentils St Gilleois cousinent avec Brighton… La multi-propriété est profitable pour certains, pendant que d’autres semblent la subir. Devenir un club « Satellite » cela ne me dit rien qui vaille…même s’il y a aussi des avantages.
        Se pose d’autant plus la question de l’identité, de la préservation du patrimoine (matériel et immatériel) de nos clubs. Bref, restons légers, Bonne saison !

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  2. Et sinon 35 ans sans un véritable derby en France. Cas unique dans le monde, je pense. Je pensais que le Paris FC allait être plus agressif dans les transferts. Comme avait fait Monaco avec son retour dans l’élite.

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    1. On n’avait pas de derby au sens géographique du terme mais avec OL-ASSE et Lille-Lens on avait déjà de sacrés derbies en terme de rivalité et d’ambiance. Avec le Paris FC on va avoir un derby géographique, mais côté ferveur ça risque de prendre du temps.

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      1. D’ailleurs, on peut se poser la question de l’engouemen. Déjà que le Matra, avec sa pléiade de stars, n’a pas réussi à s’implanter. Le PSG de Borelli avait des fans mais passé derrière le champion d’Europe… Le Paris FC prendra les originaux et ceux qui n’ont pas eu de places au Parc.

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      2. Oui, le Matra c’est pas l’exemple à suivre. Pour être aller voir quelques matchs à Charléty (d’ailleurs ils vont déménager à Jean Bouin?) du temps de René Girard, je n’avais pas vu beaucoup d' »originaux ». Mais, s’ils prennent le temps de bien construire, il y a du potentiel avec le bassin de population. C’est une curiosité pour cette année.

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  3. Paixao, meilleur joueur des Pays Bas, il me semble. J’espère que ce sera une bonne pioche. En tout cas, il ne devrait pas être effrayé par la pression du Vélodrome, après celle de Kuip.

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    1. Pau est devenu un club de Ligue 2. Après avoir alterné entre le National et la CFA, ça fait maintenant 5 ans que le club est au deuxième échelon national. Le stade a été (modestement) agrandi cet été : il compte désormais 3 tribunes et une capacité d’un peu plus de 4000 places. Le club se pérennise.
      J’irai certainement voir le match contre le Red Star, vendredi 12 septembre.

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      1. Pau ! C’est chouette.
        5 ans, oui, c’est récent. Discours « objectif maintien ».
        J’aime bien ces ambiances de stade à 4, 5 000 places. Cela donne le sentiment de clubs bien ancrés dans le territoire (ce qui n’empêche pas, pour certains, d’avoir des proprios venus des 4 coins du monde….). Des places à 12 euros et on se sent proches des joueurs. Pas toujours pratique le Vendredi.

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  4. Difficile de prévoir cette saison. Le recrutement le plus spectaculaire reste Strasbourg mais pas sur que la sauce prenne, déjà l’an passé le début de saison avait été compliqué. Puis perdre Diarra, Santos et leur goal ça fait beaucoup.
    Sur le papier l’OM doit être au-dessus, ils ont gardé l’effectif de l’an passé et ajouté Medina, Gomes (qui fait une très belle présaison), Paixao et Aubameyang . Mais il y aura la C1 et on sait que rien n’est simple à l’OM.
    Monaco ça me paraît plus instable, Akliouche devrait partir et les recrues restent des paris.
    Lille est affaibli et ça risque d’être compliqué.
    Rennes sera solide, un milieu experimenté, Rongier, Seko Fofana, Madhi Camara…
    Nice va encore se qualifier en Europe pour être nul
    Le PFC vise à être fort d’ici 2-3 ans. Et je pense qu’ils ont vraiment un public à séduire car le PSG n’a plus grand chose à voir avec Paris. C’est plus un club « Disney », ça attire un public différent. Pas impossible que de vieux ultras parisien change de crèmerie.

    La polarisation du championnat semble s’être creusé comme jamais cette année. Les grosses taules prises en amicaux par les clubs de deuxième partie de tableau est symptomatique .

    Il y a le PSG dans un autre monde

    L’OM et Monaco avec un effectif C1

    Rennes, Nice, Strasbourg avec des moyens

    Lille et Lens plus limités

    PFC et Lyon les interrogations

    Nantes, Toulouse, Lorient, Brest qui galère

    Angers, Auxerre, Le Havre, Metz qui galère encore plus

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  5. Merci pour l’état des lieux Modro !

    Beaucoup d’inconnues derrière le PSG et l’OM,… Rennes les transferts sont malins ça peut être une belle saison , mais j’ai l’impression qu’ils se plantent dès que l’on pense ça ( comme beaucoup de clubs sauf Paris ? ).

    Nice ils font exprès d’être ignoble en Europe ? Car je ne comprends jamais comment ils peuvent être en haut de classement quand je vois leurs matchs…

    Bizarrement le PFC je ne le sens pas trop, ça sent un mercato rescousse en janvier déja…
    De mon coté j’espère qu’Auxerre va se maintenir et que les clubs du nord finiront européens !

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