Le guépard et l’araignée : ceci n’est pas une fable de La Fontaine

L’action est archi-célèbre. La photo, en revanche, l’est beaucoup moins. Habituellement, en effet, la scène est filmée ou photographiée dans le dos de Pelé. C’est néanmoins de face que se laisse le mieux admirer le caractère félin du Roi, sa musculature, son changement de direction en pleine course qui évoque celui du guépard. C’est de face que la scène prend toute son ampleur : la beauté du théâtre de l’Estadio Jalisco, la fatigue des défenseurs uruguayens, la détresse de Mazurkiewicz, l’œil aiguisé du passeur Tostão.

A 3-1, alors que nous sommes dans les arrêts de jeu de la deuxième mi-temps de cette demi-finale Brésil-Uruguay, Jairzinho a récupéré sur la gauche un ballon dégagé par Everaldo. Il transmet à Tostão qui voit surgir Pelé plein axe. Le joueur de Cruzeiro effectue alors une passe en profondeur du pied gauche qui permet au Roi de se retrouver face-à-face avec l’intimidant portier uruguayen tout de noir vêtu. La suite est connue : le fameux « grand pont sans toucher la balle », la sortie manquée de Mazurkiewicz, la course désespérée des défenseurs uruguayens, le geste final raté de Pelé. Un échec légendaire !

Il est temps de revenir sur ce match et sur ce qui précéda ce moment à jamais gravé dans l’histoire du football.

Le roi des sprinteurs et le roi des footballeurs.

L’ombre du Maracanaço

Ce Brésil-Uruguay du 17 juin 1970 marque les retrouvailles entre les deux nations en Coupe du monde, 20 ans après la victoire uruguayenne au Maracanã. Plus qu’à viser une place en finale, c’est à venger leurs prédécesseurs que songent les Brésiliens. Dans son autobiographie, publiée en 2006, Pelé se souvient : « L’Uruguay, donc. La promesse faite à mon père en 1950 me revint aussitôt à l’esprit et, avec elle, le souvenir de cette terrible défaite au Maracanã. J’avais juré que mon équipe n’aurait pas perdu si j’avais été sur le terrain. Vingt ans plus tard, j’avais enfin l’occasion de le prouver. Les chemins de l’Uruguay et du Brésil ne s’étaient pas croisés dans les quatre Coupes du monde précédentes. Cette demi-finale avait donc une portée symbolique pour moi et mes coéquipiers. La veille de la rencontre, en rentrant à l’hôtel après l’entraînement, je me souviens que tout le monde partageait le même avis : même si nous ne remportions pas le titre mondial, le plus important était de battre l’Uruguay. J’entendis quelqu’un dire, la voix serrée par l’émotion : « Ça fait vingt ans qu’on les a en travers de la gorge. On doit les éliminer. On doit gagner. » Personne ne savait à quel point cette victoire était nécessaire pour moi. A neuf ans, j’avais pleuré toutes les larmes de mon corps et fait le serment qu’un jour je vengerai la défaite du Maracanã. Ce jour était enfin arrivé. La presse était déchaînée et faisait monter la pression. » Bref, pour le Roi et ses compatriotes, « l’heure de la revanche avait sonné. »

Alors, afin de mettre toutes les chances de leur côté, les Brésiliens commencent le match dès le 14 juin, jour des quarts de finale. La victoire de l’Uruguay sur l’URSS et celle du Brésil sur le Pérou viennent de désigner les deux équipes qui se rencontreront en demi-finale. Dans l’hôtel Sheraton de Mexico, où la FIFA a établi son centre opérationnel, le président de la Confédération brésilienne des sports (CBD) João Havelange use de son entregent. Dans quel but ? Rapatrier le match à Guadalajara, plutôt qu’à Mexico où il devait avoir lieu initialement. Pourquoi ? Parce que le Brésil est chez lui à Guadalajara : il y a joué ses quatre premiers matches de la Coupe du monde, y a établi son camp de base et le public y est massivement acquis à sa cause. Mexico, c’est à 600 kilomètres de là, l’altitude y est 700 mètres plus élevée. Un autre monde.

Les Uruguayens sont prévenus le soir, vers 23 heures : le match est délocalisé à l’Estadio Jalisco de Guadalajara. Ils doivent donc quitter leur camp de base de Puebla, à environ 100 kilomètres de Mexico, et l’Estadio Azteca où ils viennent de jouer contre l’URSS. C’est un coup dur, mais ce n’est pas le premier.

Repas en famille au milieu des années 1950. De gauche à droite : Dondinho, père de Pelé ; Pelé ; Dona Celeste, mère de Pelé ; Maria Lucia, sœur de Pelé.

Opposition de styles

Si le Brésil de 1970 est réputé pour son style flamboyant, l’Uruguay dirigé par Juan Hohberg traîne une réputation d’équipe de bouchers. C’est surtout une équipe de besogneux, dans laquelle la science défensive et un engagement physique total – parfois illicite – compensent des qualités offensives limitées. Orpheline de son maître à jouer Pedro Rocha, blessé lors du premier match contre Israël, la Celeste n’a encaissé qu’un seul but (contre la Suède) et n’en a marqué que trois (deux contre Israël et un contre l’URSS). Au contraire, les Brésiliens ont déjà planté 12 banderilles mais Félix est aussi allé chercher le ballon cinq fois au fond de ses filets. Le plan de l’Uruguay, au moment où commence la rencontre avec le Brésil, est donc limpide : défendre et espérer un miracle de Luis Cubilla en contre-attaque.

Le sourire carnassier de Luis Cubilla.

La première mi-temps : le presque chef-d’œuvre uruguayen

Au coup d’envoi, fidèle à son sponsor Puma, Pelé prend le temps de refaire ses lacets. Il a beau jouer une demi-finale de Coupe du monde particulièrement tendue, le Roi n’oublie jamais d’honorer ses accords commerciaux ! Mais, bien vite, les Brésiliens semblent ressentir la pression qui leur descend sur les épaules : « Nous sommes entrés sur le terrain dans un état de nervosité incroyable », confie Pelé en 2006. « Notre début de match fut catastrophique : passes ratées, défense chancelante, attaque émoussée… A croire que nous étions tous présents vingt ans auparavant et que nous répétions aujourd’hui les mêmes erreurs. »

Ou alors, plus simplement, l’Uruguay réalise le match défensif quasi-parfait. C’est en effet un presque chef-d’œuvre que livre le XI uruguayen : pendant 44 minutes, l’attaque brésilienne est muselée et s’en remet à des frappes de loin. Mieux, même : sur une énorme erreur de relance de Brito, Julio Morales transmet à Luis Cubilla qui s’en va battre tranquillement Félix. 1-0 pour l’Uruguay.

Mais la 44e minute arrive et, pour prendre à revers la formidable défense uruguayenne, il faut un mouvement de toute beauté. Bloqué, empêché de jouer son jeu habituel, Gerson a inversé son poste avec Clodoaldo : le premier a reculé d’un cran et le second a avancé au sein du milieu de terrain brésilien. En sept passes, suite à une perte de balle de Julio Morales aux abords des vingt mètres adverses, les Brésiliens vont remonter tout le terrain, finissant par un une-deux entre Tostão et Clodoaldo qui place ce dernier face à Mazurkiewicz. 1-1.

Sous le regard inquiet de Julio Montero Castillo, Clodoaldo bat Mazurkiewicz.

La deuxième mi-temps : le Brésil libéré

Ce but juste avant la pause libère les Brésiliens : la peur d’une nouvelle déroute s’est éloignée. Au contraire, les Uruguayens sont abattus : leur plan a été mis en échec. La deuxième mi-temps est donc à sens unique : on ne voit presque plus Luis Cubilla, dont la protection de balle et les gestes techniques (roulette, passe aveugle…) avaient été si précieux pour l’Uruguay en première mi-temps.

Pelé, muselé pendant la première mi-temps, se met alors en valeur. A la 57e minute, il dribble trois Uruguayens et s’effondre à l’entrée de la surface de réparation. Il frappe lui-même le coup-franc, mais l’expédie directement derrière les buts gardés par Mazurkiewicz. Le dégagement du gardien uruguayen est raté, rebondit avant d’atteindre Pelé qui, à 35 mètres, déclenche aussitôt une reprise de demi-volée que bloque finalement Mazurkiewicz.

Dans un match cadenassé et – il faut bien le dire – assez terne, les éclairs de génie sont cependant nombreux. Ainsi en est-il du deuxième but brésilien, marqué par Jairzinho. Récupérant le ballon dans son camp, l’ailier passe à Pelé au centre du terrain qui dévie en une touche pour Tostão. Celui-ci retrouve aussitôt Jairzinho, qui n’a pas arrêté sa course. Le joueur de Botafogo efface le dernier défenseur uruguayen d’une subtile feinte de corps avant de battre Mazurkiewicz. 2-1 pour le Brésil.

Les Uruguayens, sans doute frustrés par la défaite et fatigués par la prolongation jouée contre l’URSS, vont alors baisser les bras et multiplier les brutalités. Félix réalise certes un arrêt décisif face à Cubilla à la 85e minute, mais le dernier mot revient à Rivelino qui alourdit le score sur une nouvelle contre-attaque et un service délicieux de Pelé. Et puis, bien sûr, il y a l’ultime geste de génie de Pelé face à l’araignée noire uruguayenne. Une minute plus tard, l’arbitre siffle la fin du match.

Ladislao Mazurkiewicz a porté pendant trois saisons le maillot du Clube Atlético Mineiro (1971-1974), pendant lesquelles son chemin a croisé à plusieurs reprises celui du Roi Pelé.

Le guépard et l’araignée

On l’a compris : dans la fable, Pelé est le guépard et Mazurkiewicz est l’araignée. L’araignée noire, comme le célèbre portier soviétique Lev Yachine. Comme Yachine, Mazurkiewicz est gardien de but. Comme Yachine, Mazurkiewicz joue en noir. Mais les ressemblances ne s’arrêtent pas là : il y a le jubilé de Yachine au stade Lénine en mai 1971. Devant 100 000 spectateurs, le Soviétique a voulu mettre en scène sa succession, il a voulu désigner celui qui prendrait sa place comme roi des gardiens de but. Et il a choisi Mazurkiewicz : à la mi-temps du match de gala, l’Uruguayen remplace le Soviétique et le second donne ses gants au premier. Comme un passage de témoin.

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29 réflexions sur « Le guépard et l’araignée : ceci n’est pas une fable de La Fontaine »

  1. Immense merci, Bobby. Tu as raison de le mentionner, Cubilla frôle l’égalisation à 5 minutes du terme. S’il avait marqué, que serait-il advenu ? La Seleção se serait-elle effonfreé moralement ?
    Un mot sur les ailiers droits, les deux numéros 7 des deux équipes : Jairzinho réussit l’exploit de scorer à chaque match de cette CM, mais c’était avant tout un joueur magnifique, félin puisqu’il est ici question de guépard. On se souvient de Jairzinho quand beaucoup ont oublié ou veulent oublier Cubilla dont on peut penser qu’il est le Diable.

    Légende de Radio Sarandí depuis que le pays entier l’a entendu commenter le Maracanazo de 1950, Carlos Solé surnomme un jour Luis Cubilla « el puntero endiablado ». « El Negro » a en effet quelque chose du Malin, des cheveux et des sourcils épais aussi noirs que le plumage d’un corbeau, oiseau de mauvais augure. Personnage controversé, son souvenir est probablement plus intense au Paraguay que dans son pays natal depuis ses triomphes à la tête d’Olimpia avec son compatriote Ever Almeida, l’improbable gardien des grandes conquêtes continentales.

    Avant d’être consacré à Asunción, Cubilla est le fantastique ailier droit de Peñarol aux côtés de Spencer, Hohberg et plus tard Joya. Il a vingt ans en 1960 quand il offre le titre aux aurinegros lors de la bestiale finale retour de Libertadores contre Olimpia, entrée dans l’histoire sous le nom de « la batalla de Puerto Sajonia » (l’actuel Estadio Defensores del Chaco d’Asunción).

    Véloce et talentueux, il a déjà ce caractère aussi sombre que ses sourcils sont broussailleux. Il faut le dire, Luis Cubilla, paix à son âme, est un immense hijo de puta, un adversaire aussi génial que déloyal ayant échoué au Barça avant de rebondir en Argentine. A son propos, le grand latéral de Boca Silvio Marzolini affirme que s’il avait été armé pendant les clásicos face à River, il l’aurait tué.

    Au fil des années, des titres (trois Libertadores avec Peñarol puis avec le Nacional après avoir trahi les aurinegros) et des coups de pute, il devient « El Monstruo », un crack antipathique et taciturne dont la popularité s’effiloche quand il s’affiche avec Juan María Bordabarry, un des pires dictateurs des années 70 pourtant riches en la matière. Des convictions qu’il assume par la suite au Paraguay, soutenant Alfredo Stroessner puis le courant le plus extrême du Parti Colorado quand le vieux dirigeant doit s’exiler.

    Pour ses débuts sur le banc d’Olimpia en 1979, il mène « la O » au titre en Libertadores face à Boca, gagnant son duel d’affreux contre « El Toto » Lorenzo. C’est la première fois qu’un club paraguayen s’impose sur le continent. Cubilla est celui qui parvient à sortir les Guaranies de l’anonymat et pour cela, leur reconnaissance est éternelle (dans la foulée, la sélection gagne la Copa América). Il bourlingue ensuite en Argentine, en Colombie, en Uruguay où les siens redécouvrent son caractère ombrageux : coach du Nacional, il est emprisonné après avoir frappé et cassé le nez d’un arbitre.

    De retour à Olimpia (il effectue au total sept passages dans le club), il réitère l’exploit en Libertadores en 1990, un succès terni par ses révélations ultérieures. En conflit avec les dirigeants de « la O », il informe la presse que l’issue de la finale contre Barcelona Guayaquil est une supercherie, une victoire achetée auprès des instances sud-américaines. Et puis il y a cette trahison un soir de 1999, pendant les massacres del marzo paraguayo. Olimpia reçoit le Corinthians alors que la capitale vit un coup d’état. Une panne de courant interrompt la partie et les joueurs patientent dans le noir des vestiaires. Quand l’éclairage revient dans le Defensores del Chaco, Cubilla a disparu, parti en taxi rejoindre sa famille. Il est démis par le président de « la O » avant d’être rappelé quelques mois plus tard. Aussi peu glorieux cela soit-il, c’est insuffisant aux yeux du peuple pour discréditer « El Negro », devenu Don Luis pour les barras bravas d’Olimpia qu’il n’hésite pas à solliciter pour intimider les équipes adverses.

    Luis Cubilla, « el puntero endiablado », meurt d’une longue maladie à Asunción en 2013. Les éloges funèbres louent le grand numéro 7 qu’il fut (considéré par l’IFFHS comme le onzième joueur sud-américain du XXème siècle) et ses talents d’entraîneur. Peu évoquent l’homme et sa part d’ombre.  

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    1. Quel joueur, en tout cas ! En première mi-temps, il est tout seul devant, à peine soutenu par Morales. Et il effectue des protections de balle très efficaces, et se fait plaisir avec une petite roulette, une passe aveugle… Un artiste ! Essentiel dans le plan de la Celeste. Il disparaît en deuxième mi-temps, lorsque les Brésiliens prennent enfin le contrôle du match.

      Il n’empêche : les Brésiliens marquent leurs 3 buts sur… des contre-attaques ultra rapides ! Sinon, la défense uruguayenne est hermétique.

      En parlant de Jairzinho. En première mi-temps, il joue comme d’habitude à droite. En deuxième mi-temps, on le voit souvent à gauche. Face à la rigueur défensive uruguayenne, les Brésiliens s’adaptent et innovent : Jairzinho change de côté, Clodoaldo joue un peu plus haut, Gerson un peu plus bas… Il fallait bien ça !

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      1. Oui, grosse défense avec Mujica en numéro 3, que l’on connaît dans le Nord de la France par la suite, mais aussi Dagoberto Fontes, Antilio Ancheta, idole de Grêmio dans les 70es, et Roberto Matosas, une sorte de Diego Godin de l’époque jusque dans la ressemblance physique. Très grand leader défensif sans doute méconnu car il a fait une grande partie de sa carrière en Argentine et surtout au Mexique. En cinco, Julio Montero Castillo, père du Juventino Paolo Montero, un dur qui fait les beaux jours de Granada avec quelques équarrisseurs comme l’Argentin Ramón Aguirre Suárez ou le Paraguayen Pedro Fernández (Mazurkiewicz signe également en Andalousie mais ne s’y impose pas).

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    2. Elle est magnifique cette photo. Cubilla, le petit filou, permet à l’Uruguay de passer en quart face aux soviétiques, en centrant pour Esperrago. Alors que le ballon est visiblement sortir en 6 mètres.

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      1. L’URSS, se faire entuber par l’arbitrage ? Jamais !
        Bon, après, les Soviétiques ont le tort de s’arrêter de jouer. Pas les Uruguayens.
        Pendant le match contre le Brésil, Morales fait un festival en première mi-temps. Il subit une faute, se tord de douleur puis, lorsqu’il voit que le coup-franc va être tiré, il se relève soudainement et pique un sprint pour se replacer ! Félix capte la balle et alors Morales se précipite sur lui et essaie de l’empêcher de relancer avec… ses mains !

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      2. Morales est un des plus gros truqueurs des années 70 et il y a de la concurrence ! Quand je vois certains joueurs, des morts de faim, des mecs issus de la rue qui en ont chié, prêts à tout pour gagner quelques pesos et un peu de gloire, je ne peux pas m’empêcher de penser à Affreux, sales et méchants. Je le dis en ayant beaucoup de tendresse pour le personnage de Manfredi.

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      3. Affreux, sales.., ah ah, bien vu!

        Moi aussi j’ai de la tendresse pour ceux qui se débrouillent comme ils peuvent, de surcroît sans quasi-toujours avoir nano-connaissance des codes du succès prévalant dans nos sociétés quelque peu aliénées/vérolées (or, ça : c’est 800 mètres de handicap à Longchamps!).. 4 ans à me coltiner des ferrailleurs « free-lance », des types souvent analphabètes qui n’avaient que leurs mains pour nourrir leur famille, souvent des gens du voyage qui, certes ne cotisaient pas..mais n’avaient nulle forme de parachute en cas de pépin, « à l’américaine-hardcore » on va dire……………

        C’est particulier, tous plus filous les uns que les autres et des valeurs toutes personnelles..mais qui, au final, peuvent s’avérer avoir plus de consistance que celles de bon nombre de « civilisés ».. et puis au moins ce sont les leurs!, elles n’ont pas voire moins ce caractère enrégimenté, ils se lisent à livre ouvert.

        Ces profils sont presque toujours très patriotes, imperméables au cosmopolitisme de la culture marchande.. C’est là que je peux à l’extrême-rigueur comprendre un Cubilla, un patriotisme parmi d’autres qui sait………..mais à l’encontre de la masse populeuse des siens!, car dans son cas pour abonder in fine dans le sens des intérêts d’une caste hostile à la plèbe, à ce dont il procède?? Non, je ne pige pas le positionnement de Cubilla..

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  2. Bien vu la recontextualisation de l’avant-match, et merci pour ce très bon article.

    Cubilla, je « connais » mieux l’individu que le footballeur, toutefois excellent à chaque fois que j’en vis des archives (une dizaine de matchs), bien sûr par ce vieil intérêt que je porte à la condorisation/otanisation des champs politiques, culturels..et footballistiques des scènes européenne et sud-américaine.

    Chacun ses convictions bien sûr et le contexte sudam global n’est pas le nôtre, mais là j’ai du mal.. Je ne sais toutefois qui de lui ou de Figueroa, pour citer l’un de ses plus illustres contemporains, remporte la palme de l’infâmie à ce registre.

    A noter que Figueroa fut bien payé de ses bruyants appuis à la brutalité socialophobe d’Etat : carrière politique, appuyé même tout un temps pour succéder à Blatter à la tête de la FIFA, bah : nous eûmes (et gardons!, quoique désormais sous des modalités adaptées aux temps présents) le même genre de lascars en Europe de l’Ouest, et assurément même contribuèrent à en donner le ton.

    L’Allemagne par exemple a littéralement grouillé de types de cet acabit, pulsés du fait de leurs valeurs opportunes quand ils ne furent plutôt conditionnés comme tels et à cette fin, un Hoeness par exemple..ou désormais le plus édulcoré (et d’autant plus sournois) Philip Lahm, celui-là c’est la reine des catins contemporaines en Allemagne, une caricature même de l’idéologie en place.

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    1. Je pense que Figueroa l’emporte haut-la-main. Tu as un politicien avec le Chilien quand tu as un homme de main avec Cubilla. Un commanditaire et un exécutant. Un mec sympa en apparence, une petite frappe de l’autre. Un sourire enjôleur, un rictus de vicelard. Elias vainqueur par KO !

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      1. Je suis d’accord avec ça ;), mon « je ne sais qui des deux » était, euh.. je ne sais plus comment on appelle cette figure de style, on se comprend (ou pas)!

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      2. On se comprends toujours et sous le contrôle de notre prof, tu dois avoir écrit une question réthorique qui a produit mon inutile réponse eh eh

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    2. Sans le savoir, j’avais donc bien saisi Cubilla en décrivant son « sourire carnassier ».
      Sa bouille sur la vignette Panini me rappelait en fait Burt Lancaster dans « Vera Cruz » et ses dents de squale…

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      1. Carnassier.. Y a de ça aussi sur l’à peu près moindre photo de la star anderlechtoise des 60’s Jurion, vraie bobine de vautour – ce qu’il était (et c’est peu dire)!

        Et dire que moitié des gens, que je connais et qui disent l’avoir connu (hum), le présentent comme un type extra, absolument génial, lol.. Embobinés à crever par un salopard, ça oui!, et tout ça parce qu’il fut une star du ballon rond, la puissance du football..

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      2. Bota
        C’est les lunettes. Ça crée un climat de confiance. Ou du moins, de sérieux…

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      3. Ah non, le passif du bonhomme n’est vraiment pas piqué des vers, je t’assure : comportement et actes mafieux constants, tant comme joueur que comme entraîneur, ou plus tard homme d’affaires.. Vérolé au dernier degré et dénué du moindre scrupule, quelque trente ans durant (jusqu’à en être enfin banni) il a causé un tort énorme au football belge.

        Avec ou sans lunettes : toujours ce petit sourire narquois, un regard généralement fuyant et fourbe, plein de mauvaise malice.. Complètement en phase avec son curriculum vitae!

        Et puis, les lunettes.. Moi, tu me les enlèves : il paraît que j’ai une tête de nazi sémite, suis tellement myope que ça me donne alors un air de colère perpétuelle (mes enfants, pour les calmer quand ça part en couilles : soit je leur parle en allemand..soit j’enlève mes lunettes, ça marche à tous les coups)

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      4. Ceci dit je crois vraiment que plupart d’entre nous perdent vite tout discernement au contact d’une célébrité, mode serrer la pince du diable et en sourire béatement, puis lui tresser des lauriers dans la foulée.. Et je crains que la nature humaine n’ait pas attendu les selfies ou Instagram pour ça.

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  3. MESSAGE POUR GYNOGEGE

    Merci pour ton article sur Knysa! Par contre, pour que l’on puisse discuter de celà, nous te proposons d’aller sur le forum où il y une entrée consacré aux échanges au niveau des articles écrits par la communauté. On réfléchira à la date de publication, des photos que tu souhaites… Voilà. Merci!

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  4. Je parlais plus haut de « condorisation ».. Ben sur Solavanco, l’occasion de le dire : Condor s’est quasi-concomitamment fendu d’un article sur ce presque-but de Pelé, un abord complémentaire (car la question du style-Pelé) qui ma foi vaut d’être lu.

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  5. génial cet article, extraordinaire photo et comparaison avec le félin et oui l’action prise sous cet angle c’est bien la première fois que je la vois!!! elle est vraiment extraordinaire.
    d’ailleurs toutes les photos sont excellentes et sont des premières pour moi (sauf le guépard évidemment^^) je dirai même plus les commentaires en rajoutent une couche bravo la commu de p2f pour pour l’apport à la culture « foot » (en fait le but de départ du topic « football history x » sur le forum so foot)aux rappels de choses oubliés ou méconnues, bien joué!!

    merci pour la découverte de Cubilla et sa tête de Pauli dans les affranchis ha ha!! un article mélangeant la géopolitique la mafia et une pincée de l’opération condors bien ouej les gars

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  6. Merci, car je ne l’avais jamais vue autrement que du haut des tribunes, cette action.

    Le commentateur de la BBC en direct est resté une seconde sans voix et ça a donné, en gros « Tostao for… Pelé… oh! what… genius! » et il n’a réellement repris le fil du commentaire qu’après que le ballon soit sorti.

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    1. Je suis tombé sur cette photo totalement par hasard. Et je me suis dit : « Incroyable ! »
      A partir de là, j’ai brodé. Pelé m’a évoqué le guépard : le montage photo montre assez bien pourquoi.
      Et Mazurkiewicz, c’est l’héritier désigné de Yachine.

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