Saint-Marin toujours à la recherche d’une victoire

Hier soir, Saint-Marin recevait Saint-Kitts-et-Nevis en amical. Nous avons assisté au match.

L’enjeu de la rencontre est clair. Pour Saint-Marin, il s’agit de décrocher un succès sur la scène internationale. Le petit pays européen, englué à la dernière place du classement FIFA, est déjà sur une série historique. Les Saint-Marins ont en effet marqué lors de leurs trois dernières rencontres, chose qui n’était jamais arrivé dans l’histoire de la sélection, débutée en 1990. Pour Saint-Kitts, l’objectif du jour est de tenir son rang et de démontrer que sa 147e place au classement FIFA n’est pas usurpée.

Saint-Marin, qui reste sur 11 défaites consécutives avant le coup d’envoi, n’en est pas à sa première joute contre un pays exotique. En 2022, ils s’étaient déplacés à Sainte-Lucie pour une double confrontation amicale, soldée par un match nul (1-1) et une défaite (1-0). Deux mois plus tôt, la Serenissima avait accueilli les Seychelles lors d’un autre match amical (0-0).

Une « sainte » opposition

Le début de match est animé. Les deux équipes montrent beaucoup d’envie pour cet événement, disputé devant un public plus que clairsemé. Tout va très vite d’un but à l’autre, ce qui est un euphémisme pour dire qu’aucune équipe n’a la maîtrise du ballon et que les erreurs techniques se multiplient dans tous les secteurs du jeu. Saint-Marin domine tout de même l’entame. Bien aidés par les absences du latéral droit des Sugar Boyz, les locaux multiplient les incursions dans la défense adverse et les centres qui ne trouvent pas preneur. Ils tentent aussi de gratter un pénalty ou un coup-franc en se laissant tomber, mais l’arbitre de la rencontre est vigilante et ne se laisse pas avoir. C’est finalement sur une action anodine dans la surface kittitienne que la situation se décante. Burley pousse bêtement Berardi, qui s’effondre et obtient un pénalty justifié. Berardi se fait justice lui-même en plaçant son tir en lucarne (1-0, 21e).

Les visiteurs tentent de réagir mais ne proposent rien dans le jeu qui puisse déstabiliser Saint-Marin. Ce sont les locaux qui ont l’ascendant et qui maîtrisent le mieux le ballon. Ils essayent d’imposer un jeu rapide au sol mais sont handicapés par de nombreuses imprécisions. Ce sont finalement les Sugar Boyz qui se montrent dangereux et obtient un corner. Tiré depuis la gauche, le coup de pied de coin engendre un léger cafouillage dans la surface saint-marine, la défense étant incapable de se dégager. Cela profite à Terrell, qui égalise d’une frappe croisée du gauche (1-1, 31e). Un tir cadré de chaque côté, un but par équipe.

La suite de la première mi-temps est équilibrée. Les 22 acteurs se livrent moins en attaque et les duels se font plus âpres. Saint-Kitts-et-Nevis opère en contre mais manque de vitesse pour se montrer réellement dangereux. Les visiteurs obtiennent un coup-franc et la Serenissima concède un corner évitable. Le corner en question est très bien tiré depuis la gauche. Le gardien saint-marinais Colombo relâche le ballon et Burley en profite pour donner l’avantage à Saint-Kitts en surgissant dans les six mètres (1-2, 45e).

Au bout de l’ennui

La deuxième mi-temps démarre sur les chapeaux de roue. Sur un contre mené sur l’aile droite, Sterling-James sert Panayiotou dans la surface. L’attaquant de Saint-Kitts-et-Nevis prend le temps de contrôler puis de tromper le gardien saint-marin d’une frappe croisée à l’angle des six mètres (1-3, 48e). L’ambiance, déjà pas folichonne, baisse d’un cran tandis que la tension monte chez les locaux. Saint-Marin monopolise alors le ballon sans se montrer dangereux pour autant, tandis que les Sugar Boyz essayent de piquer en contre. Ils s’offrent aussi quelques séquences de possession mais, gênés par le pressing saint-marinais et par leurs propres imprécisions, ils se mettent souvent en danger.

Le match paraît alors plié. Il ne se passe rien sur le pré hormis plusieurs changements de part et d’autre et de légères échauffourées à la suite de contacts un peu violents. Puis, à la 88e minute, l’impensable se produit : sur un beau mouvement depuis le côté gauche, Saint-Marin cadre une jolie tête et force Archibald à effectuer son premier arrêt de la soirée ! La Serenissima obtient une nouvelle chance à la 92e et Archibald doit même plonger cette fois pour détourner le ballon en corner ! Ce seront les deux seuls arrêts du match, dans une fin de rencontre inhabituellement tendue pour un match amical.

Au final, Saint-Kitts-et-Nevis l’emporte sans avoir rien montré. Saint-Marin, de son côté, a bien montré pourquoi il est dernier du classement FIFA. Maigre consolation, ce but inscrit qui prolonge la série d’efficacité de l’attaque saint-marinaise. Les deux équipes doivent se retrouver dans trois jours pour un nouveau match amical.

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10 réflexions sur « Saint-Marin toujours à la recherche d’une victoire »

  1. Je ne crois pas qu’il y ait un joueur de Saint Marin évoluant dans les premières divisions italiennes en ce moment. Et depuis Bonini à la Juve dans les 80es, je n’ai pas de joueur notable en tête…

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    1. J’ai pu bosser en regardant le match tellement il ne se passait rien, surtout en deuxième mi-temps.
      Sur les statuts du pays je ne connais rien. Je trouve que c’est totalement anachronique d’être un bout de terrain indépendant comme ça, surtout qu’ils ont la même langue que l’Italie et a priori plus ou moins la même culture.

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      1. Le pompon de l’anachronisme en Europe est peut-être Gibraltar. Quoique l’enclave de Kaliningrad est pas mal dans le genre.

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      2. Andorre, co-présidé par le Président de la République française (autrefois par le Roi) et l’évêque d’Urgell en Espagne, le fait encore mieux question anachronisme que la dépendence extra-territoriale d’une monarchie parlementaire, à mon humble avis.

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      3. Le Vatican? Ou, j’en parlais en off : le territoire de Moresnet-Neutre, figé jusqu’à l’entre-deux-guerres dans le droit napoléonien, et conjointement « dirigé » par les rois de deux pays qui ne pouvaient pas se piffer..

        On n’en a pas fini de ce genre de bizarreries!, en tout cas en Belgique on en crée toujours : Fourons et Comines sont d’invention récente, semblent être des aberrations..et je mettrais ma main à couper qu’on en verra d’autres survenir encore en Europe.

        Le cas le plus bizarroïde, celui-là dépasse l’entendement : la commune de Baarle, « en » Province d’Anvers…………. En fait, c’est totalement enclavé dans le territoire NL……….mais achtung, au sein même de cette enclave belge : il y a des micro-enclaves NL!!! (dont l’une ou l’autre ont, je crois, la superficie d’un terrain de basket)

        Le tracé des frontières, horriblement complexe, y traverse les maisons, jardins……. Surréel : https://depositphotos.com/fr/editorial/baarle-hertog-belgium-baarle-nassau-netherlands-october-2019-most-complicated-419284758.html

        Y avait un album des schtroumphs, comme ça??? En tout cas ça a de réelles conséquences juridiques mais, fort heureusement, les deux pays s’entendent bien.

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