Dragan Budisavljević : « Cantona avait l’air de ne pas croire qu’il y avait plus barjot que lui sur le terrain ! »

On ne présente plus Dragan Budisavljević aux téléspectateurs français des années 90. International yougoslave puis serbe de 1990 à 1999 (47 matchs, deux buts), latéral respecté en son temps, et bourreau des Bleus à l’Euro 92, celui qu’on surnommait Beogradska tvrđava, la « forteresse de Belgrade« , et qui joua au Partizan puis au Borussia Dortmund est aujourd’hui entraîneur adjoint au Teleoptik Zemun. Il a accepté de répondre à nos questions, chez lui, à Belgrade. Interview entre gastronomie allemande, maréchal Tito, Euro 92 et Lilian Laslandes.

Bonjour monsieur Budisavljević et merci d’avoir accepté cette interview pour Pinte 2 Foot. Est-ce que vous pourriez commencer par vous présenter, pour nos lecteurs moins au fait du football d’ex-Yougoslavie ?

Je suis né à Novi Sad, en Voïvodine, (alors yougoslave, NDLR) le 17 avril 1968. J’ai commencé ma carrière au Vojvodina Novi Sad où j’ai fait mes débuts professionnels durant la saison 1986-1987 en deuxième division. Je suis devenu titulaire en 1988, la saison où l’on a gagné le titre de champion de Yougoslavie. J’ai ensuite rejoint le Partizan en 1990, je suis devenu international juste après la Coupe du monde en Italie, et j’ai remporté plusieurs championnats, que ce soit avec le Partizan ou le Borussia Dortmund que j’ai rejoint en 1996. J’y suis resté jusqu’en 2002 où je suis retourné au Vojvodina pour y jouer les deux dernières saisons de ma carrière. Je suis aujourd’hui entraîneur adjoint au Teleoptik Zemun, qui sert de club affilié au Partizan Belgrade.

On sait que l’ex-Yougoslavie a été un terreau fertile aux tensions lors des dernières années de son existence. Comment viviez-vous cette période particulière en tant qu’international yougoslave ?

C’était très particulier, le décès du maréchal Tito (mort d’une thrombose le 4 mai 1980 à 87 ans, NDLR) avait grandement accentué les tensions entre les différentes républiques durant toute la décennie. Mais au sein de la sélection, qu’on soit serbe, bosniaque, croate ou macédonien, on restait un groupe uni, Ivica Osim était très proche de tout le monde.

Entre 1990 et 1991, l’ambiance restait bonne malgré tout, mais l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie a créé un vrai doute chez certains. Ils ne savaient pas s’ils devaient jouer avec leur nouvelle sélection ou participer à l’Euro 92 avec nous. Finalement, aucun Croate ni Slovène n’a été de l’aventure…

Comment avez-vous vécu l’avant-Euro ? Il y avait de nombreuses réserves sur une participation yougoslave et les Danois (NDLR, deuxièmes du groupe de la Yougoslavie, à un point) étaient pressentis pour vous remplacer.

C’était très stressant, on sait aujourd’hui que le vote de l’UEFA pour ne pas nous exclure s’est joué de très peu. Il y a eu des rumeurs là-dessus, entre pressions politiques de Bruxelles et histoires de pots-de-vin en notre faveur, mais on n’a jamais su la vérité. Sur le coup, la Fédération était de toute façon plus occupée par la situation dans le pays que par ce que nous allions faire en Suède, c’était surréaliste. Le refus de certains d’être sélectionnés et le retrait d’Osim en tant que coach a fait mal au groupe et je crois que c’est cet enchaînement d’événements contre nous qui nous a portés jusqu’à la victoire.

Quelle était l’ambiance dans le groupe après tout ces événements, justement ?

C’était l’unité la plus totale. On était un groupe de 20 joueurs, un petit staff face au reste du monde. Avant ça, la sélection ignorait les différences ethniques au sein du groupe, là, c’était notre force. Nous étions des Serbes et des Monténégrins qui se battaient pour un titre mais aussi pour une reconnaissance. En plus de ça, notre parcours nous a tous rapprochés encore plus. Affronter les Anglais, les Français, les Suédois chez eux, puis battre les Pays-Bas et l’Allemagne, c’était inimaginable un mois avant.

Ce match contre la France, justement, il a été très important dans votre parcours puisque c’est la victoire qui vous permet de vous qualifier pour les demi-finales. Vous en avez un souvenir précis ?

Oui, le match était capital même, l’équipe qui gagnait allait terminer deuxième et un match nul qualifiait les Français. Surtout qu’ils avaient encore en tête la défaite à Belgrade qui les avait empêchés de se qualifier à la Coupe du monde deux ans plus tôt. On était dos au mur et on les a battus de peu. Je me souviens de cette frappe incroyable de Dragan (Stojković, NDLR) pour le but du break, puis du slalom de Cantona qui réduit le score à 2-1. Les Français savaient qu’ils étaient proches de la qualification et les dix dernières minutes ont été horriblement difficiles. Mon vis-à-vis (Pascal Vahirua, NDLR) me battait régulièrement et j’avais peur de nous coûter la qualification sur une erreur, mais finalement on s’en est sortis.

Oui, au lieu d’une erreur, il y a eu ce tacle sur Cantona dans le temps additionnel…

Celui-là, je crois que c’est mon plus beau, il y a encore des gens qui m’en parlent dans la rue de temps en temps (rires). Pour une fois, j’avais réussi à enfermer mon attaquant dans le coin, mais il m’a feinté d’une talonnade vers l’intérieur pour Cantona au bord de la surface. Il était libre et allait partir fusiller Dragoje (Leković, NDLR). J’ai mis tout ce que j’avais dans mon sprint pour lui revenir dessus. J’étais prêt à prendre un carton rouge et risquer un penalty, mais c’était mieux qu’une égalisation qui nous aurait éliminés ! J’ai eu un peu de chance que mon tacle ne touche que le ballon, ça a été mon grand moment ! Cantona m’a regardé d’un drôle d’air en se relevant, il avait l’air de ne pas croire qu’il y avait plus barjot que lui sur le terrain ! (rires)

Après ce tournoi, vous devenez une star dans votre pays, mais malheureusement la guerre a envenimé le football. Comment avez-vous vécu le trou du football yougoslave en Europe ?

C’était très difficile, à partir de 1992, nos clubs ne participaient plus aux compétitions européennes et ça nous coûtait cher. On avait bien moins de revenus en billetterie et nous, les joueurs, étions également moins exposés. On ne pouvait se montrer qu’avec des performances en championnat et son niveau avait beaucoup baissé après que les stars soient parties. Il a fallu attendre 1997 pour que nos clubs puissent revenir en Europe. En équipe nationale, c’était pareil. On a raté la Coupe du monde aux États-Unis et l’Euro 96, et puis on est revenus en Coupe du monde en 1998 – enfin pas moi, j’étais blessé… Je ne sais même pas comment Dortmund serait venu me chercher si Branko Rašović (ex-international yougoslave ayant rejoint le Borussia depuis le Partizan en 1969, NDLR) ne m’avait pas repéré. Nos joueurs n’avaient quasiment plus la moindre valeur.

Et après, même vécu de loin, ça n’a pas dû être facile non plus ?

(Hésitations) J’ai quitté Belgrade avant les bombardements de l’OTAN (en 1999, NDLR) mais mes parents étaient restés à Novi Sad, qui a été gravement touchée également. Ma mère est d’origine magyare de Voïvodine, ce qui a permis à ma famille de quitter Novi Sad pour Bács-Kiskun, en Hongrie. J’ai eu la chance de pouvoir les aider à reconstruire ce qu’ils ont perdu à l’époque mais ça n’a pas été le cas pour beaucoup qui étaient moins fortunés que moi. Notre pays a souffert de tout ça, c’était une période très difficile, même pour les expatriés comme moi.

En Allemagne, je n’osais pas trop en parler à ce moment-là. Je ne voulais pas être blacklisté pour mes propos, il y avait une certaine pudeur sur la question. Si ce n’est quelques supporters adverses qui voulaient me provoquer, on ne m’a jamais parlé de tout ça à Dortmund. Mais cette période de 1999-2000 fut très difficile d’un point de vue autant personnel que sportif.

En plus du tacle sur Cantona, vous êtes connu en France pour un fait de match très précis lors du quart de finale Dortmund-Auxerre en Ligue des Champions 1997. À la suite d’un coup franc, Lilian Laslandes marque d’une superbe bicyclette mais l’arbitre ne siffle pas faute pour jeu dangereux bien que le pied du buteur auxerrois ait touché votre tête. Comment avez-vous ressenti ce moment ?

Sur le coup, la faute était évidente pour moi, j’avais déjà vécu un cas similaire au Partizan et la faute avait été sifflée par l’arbitre. Mais cette fois-ci, l’arbitre espagnol (José García-Aranda, NDLR) a décidé de donner l’avantage à l’offensive et a accordé le but. J’étais vraiment en colère, j’avais déjà pris un carton jaune avant et il a fallu que mes coéquipiers me retiennent pour que je ne prenne pas un rouge. En tout cas, ça nous mis un vrai coup sur la tête, dans tout les sens du terme ! Lars (Ricken) avait ouvert le score mais ce but a totalement inversé la physionomie du match. Les Français étaient intenables ce soir-là, et ce but nous a coûté la qualification.

Vous avez joué pendant six ans à Dortmund et ce fut votre seule expérience en dehors de la Serbie. L’adaptation à un nouveau pays était-elle compliquée, après avoir passé tant d’années dans votre pays natal ?

L’adaptation a été très simple grâce à la communauté yougoslave déjà présente en Allemagne depuis longtemps, surtout dans la Ruhr. En particulier, Branko Rašović m’a servi de passerelle entre le Partizan et Dortmund puisqu’il avait joué dans les deux clubs durant sa propre carrière. Il m’a donné des cours d’allemand à Belgrade et a été celui qui m’a permis de quitter le pays pour Dortmund. Je lui dois beaucoup de choses et ça a été un immense honneur de travailler avec lui quand j’ai rejoint le Teleoptik.

Le plus dur en arrivant en Allemagne, c’était de prendre de nouvelles habitudes, adaptées à mon nouvel environnement. Le premier mois, je suis arrivé deux fois à l’entraînement avec cinq minutes de retard et le coach m’a mis sur le banc au match suivant. Je connaissais la réputation des Allemands, mais quand même ! Bon, c’est vrai, (Ottmar) Hitzfeld n’était pas un tendre. Et puis, la ponctualité allemande, ça a des bons côtés : les trains partaient et arrivaient à l’heure, pas comme chez nous ! (rires)

Un des meilleurs moments que j’ai vécu, c’est quand j’ai découvert qu’un restaurant proche de chez moi avait du Pasulj, les Allemands appellent cela « Serbische Bohnensuppe » ! (Littéralement « Soupe de haricots serbe »)

De tous vos coéquipiers, quels sont ceux qui vous ont le plus impressionné ?

C’est difficile à dire car j’ai côtoyé du beau monde, mais Dragan Stojković est sans doute le meilleur joueur avec qui j’ai joué. C’était un talent brut, un véritable Maradona yougoslave. En Allemagne, Matthias Sammer et Lars Ricken m’ont impressionné. Au Partizan, Predrag Mijatović était un joueur incroyable également. Et puis je ne peux pas oublier Siniša Mihajlović, avec qui j’ai gagné le championnat yougoslave avec Vojvodina en 1989. Il était aussi bien un coéquipier à Novi Sad et en sélection qu’un ami en dehors, que l’on soit dans des pays différents ou adversaires durant les derbys belgradois.

Comment voyez-vous l’évolution du football dans votre Serbie natale et en particulier en Voïvodine ?

Notre football a subi de plein fouet l’arrêt Bosman et la concentration des talents dans une petite élite, composée de quelques clubs seulement. Nos joueurs sont talentueux mais ne restent pas assez longtemps au pays. Certains s’en sortent, mais beaucoup de jeunes pépites s’effondrent car elles arrivent dans des grands clubs alors qu’elles ne sont pas prêtes.

De mon temps, on jouait dans son club local avant de rejoindre un grand club national puis de partir à l’étranger. Aujourd’hui, un gamin de 17 ans peut se retrouver à des milliers de kilomètres de chez lui, de sa famille et de ses amis, absolument seul, en concurrence avec des dizaines de jeunes, et l’adaptation est absolument impérative pour s’en sortir.

Quant à la situation de la Voïvodine au sein de la Serbie, le Vojvodina continue à être un club sérieux de SuperLiga, derrière les mastodontes belgradois. C’est néanmoins triste de se dire que ce club ne pourra probablement plus jamais gagner le titre de champion à cause de la domination des deux grands.

L’autre club majeur de Voïvodine, c’est le TSC Bačka Topola, mais c’est récent. Il est près de la frontière hongroise et reçoit du financement de l’État hongrois, il en a profité pour se structurer. On voit les résultats aujourd’hui: il a fini deuxième derrière l’Étoile rouge, une vraie performance impressionnante. Peut-être que le club pourra aller chercher un titre si il continue son développement, parce que le Partizan ne va pas bien en ce moment. Ça ne lui laisse que Zvezda (NDLR, Crvena zvezda, Étoile rouge) comme gros adversaire.

Une ultime question : avez-vous des regrets en tant que footballeur malgré votre belle carrière ?

J’aurais aimé jouer en Coupe du monde, c’est sûr. Je suis entré en sélection juste après celle de 1990, quand une nouvelle génération est arrivée. En 1994, on n’a pas pu se qualifier. En 1998, j’ai eu une rupture du tendon d’Achille en mars et je suis resté six mois sans jouer. C’est dommage, on avait une belle équipe. On a fait du mal aux Allemands au premier tour (NDLR, 2-2 après avoir mené 2-0) et on n’a perdu en huitièmes contre les Pays-Bas qu’à la dernière minute (2-1, but de Davids, NDLR). En 2002, on ne s’est pas qualifiés non plus, et voilà… (Il réfléchit) Il y a un petit truc en club aussi. En 2000, j’ai failli signer à Everton. La Premier League me tentait bien et j’ai un petit faible pour eux depuis leur victoire en C1 en 1986, avec leur gardien qui avait arrêté quatre penalties. C’est allé jusqu’à la visite médicale, mais ils ont changé d’avis parce que j’avais eu des soucis avec mon genou et ils n’étaient pas tranquilles. Du coup, j’ai prolongé à Dortmund et ça m’a permis de gagner une Bundesliga de plus (en 2002, NDLR), donc finalement, je ne pense pas vraiment regretter !

10

20 réflexions sur « Dragan Budisavljević : « Cantona avait l’air de ne pas croire qu’il y avait plus barjot que lui sur le terrain ! » »

  1. alors là chapeau pour ce moment ha ha trop fort on s’y croirai!!
    n’empêche que ça me file encore des frissons rien que de repenser à la Yougoslavie de cette époque dans les sports co! en foot c’était démentiel au niveau des joueurs malgré des résultats finalement pas si extraordinaires que ça!
    en basket par contre cette fin des 80’s et tout début 90 c’est phénoménal Jugoplastika Split et le partizan en euroleague (puis le csp de Maljkovic je sais capillotractè) en équipe nationale autant dire qu’il y avait que des génies et un palmarès dément à cette époque
    je m’éloigne du sujet mais voilà l’histoire à voulu que ça s’arrête là… curieux de voir la grande yougoslavie contre la dream team (Khiadia tu en penses quoi?^^)

    1
    0
    1. La Dream Team jouait en mode pépère et ils foutaient presque 40 points à tout le monde. Le fossé technique mais surtout physique était énorme. Mais il est vrai qu’une Yougoslavie, avec sa composition du mondial 90, aurait pu un peu la titiller. Perdre de 15 points quoi!
      En 96, à Atlanta, la Yougoslavie, sans Kukoc, Radja et evidemment Petrovic, en prend 26 en finale.

      0
      0
    2. Une échelle plus équitable eût été d’opposer aux US une sélection..européenne. Je crois en avoir déjà posé question (et que Khiadia m’avait répondu?) : ça a existé ça, sélection EU Vs US?? Sinon (me rappelle plus, sorry), c’est quand même assez curieux………… En football ce fut fait à plusieurs reprises, pour affronter l’Amérique du Sud, l’Angleterre.. mais en basket Vs les USA : on ne le ferait pas? Ah bon.. Le cas échéant, je serais curieux de savoir pourquoi.

      En 88 les Yougos sont au complet, d’un niveau analogue à celui des US. Lesquels étaient loin sur papier d’avoir eu une équipe dégueux, certes pas la crème de la crème mais..et on connaît la suite.

      Début 1990’s, les scènes les plus développées de l’eurobasket n’ont plus que des nations/équipes-croupions à opposer, ça joue aussi dans le gap (euphémisme) observé à Barcelone : Serbie sanctionnée, dispatch des forces..

      Mais à compter des 2000’s, et ce n’est pas faute que les US envoient du lourd : ben ce n’est déjà plus la même chanson…..

      Du (très) peu qu’il m’arrive encore encore de regarder de basket US, je crois qu’il vaut mieux pour eux que l’Europe ne se constitue pas en sélection unique en basket : rayon « mordant » et « gniak » dans le jeu, les US ont perdu énormément de répondant.

      0
      0
      1. 88, niveau analogue à celui des..SOVIETS, sorry.

        Et ce sont les US qui étaient loin d’aligner une sélection dégueux (pouillouille..) : de tête Robinson, Manning, Richmond, Majerle, Hawkins.. Pas la crème mais ça va, quoi.

        0
        0
      2. Usa-Europe, je ne pense pas. Et une confrontation actuellement ne serait pas une partie de plaisir pour les Américains. Les pivots talentueux sont européens.

        Par contre, il y avait une tradition de sélection européenne annuelle. Des années 60 aux 90′. Pour différents événements. Et quand tu connais un peu l’histoire du basket européen, les mecs sélectionnés faisaient généralement partis de la crème de la crème.
        En 91, y a eu un match intéressant. Europe de l’Ouest face aux Balkans ( Yougoslavie et Grèce)
        https://en.wikipedia.org/wiki/FIBA_All-Star_Games

        0
        0
  2. Sinon, pour le nom de l’acteur principal de cet article, son prénom vient de Dragan Stojković, un de mes joueurs yougoslaves favoris et un prénom commun en Serbie, alors que Budisavljević vient du nom de jeune fille de Jovanka Budisavljević, connue sous le nom de Jovanka Broz, femme du maréchal Tito.

    4
    0
    1. Même genre de réaction, « c’est qui ce crack présumé dont j’ai jamais entendu parler?? »

      Vu que je suis fort fatigué pour l’instant, + d’un tempérament têtu.. ben le franc a mis du temps à tomber, « merci » l’auteur!

      0
      0
    2. Il aurait été dommage que les Yougoslaves nous privent du monstrueux Brésil-Pays-Bas en demi-finale. Ce suspense à voir les Oranje courir après le but de Ronaldo, ces gestes offensifs et défensifs de très, très haut niveau des deux côtés, et ces tirs au but cruels dans un monument de match qui méritait deux vainqueurs… On l’a un peu oublié à cause de l’autre demi-finale, mais ce fut du très lourd.

      Sinon, je viens de regarder les temps forts et je ne me souvenais pas que le maillot extérieur de la Yougoslavie était si réussi, avec sa bande centrale bleu marine. Presque aussi joli que l’actuel de l’Allemagne, laquelle pourrait, soit dit en passant, créer la surprise à l’Euro avec Nagelsmann sur le banc.

      0
      0
  3. J’étais en train de me dire « hmmm bizarre ce joueur yougoslave il ne me dit rien » puis « France, Euro 92 ??? » hahaha

    N’empêche que la Yougoslavie n’a pas été épargnée dans son histoire par les conflits et que son football en a sérieusement pâti. On ne peut que fantasmer sur ses résultats qu’elle aurait obtenu à l’Euro 92 puis si elle se serait (probablement) qualifiée pour la World Cup 94 après son exclusion des éliminatoires.

    La Serbie me fait penser à l’ancienne Yougoslavie sur de nombreux points : très bons joueurs sur le papier, surtout en attaque, une défense qui laisse plus circonspect mais surtout un mental friable qui s’effrite facilement dès que les choses tournent mal (cf. la coupe du monde 2022), engendrant des frustrations à répétition sur ses médiocres résultats en compétition, des participations régulières aux coupes du monde mais aux abonnés absents à l’Euro.

    La Croatie, paradoxalement, a suivi un développement inverse du football serbe, ne serait-ce que dans sa grande régularité – seuls la coupe du monde 2010 et l’Euro 2000 ont été manqués depuis 1996 – un mental qui s’est forgé au fur et à mesure des années ; un football parfois moins champagne mais plus cohérent, plus solide qui leur a permis d’être deux fois de suite sur un podium de coupe du monde.

    0
    0

Laisser un commentaire