Les plus insolites noms des sous-divisions japonaises

Après avoir vu avant-hier les origines des patronymes de certains de certains des clubs fondateurs de la J-League, attardons-nous dans cette seconde partie sur des équipes moins réputées mais dont les noms sont parmi les plus étranges, et donc marquants, du football mondial.

Avant de présenter quatre clubs aux noms originaux, mentionnons-en deux qui ont déjà été évoqués sur ce site.

D’abord, le Vegalta Sendai, dont le nom est une fusion des étoiles de Vega et Altair, comme expliqué par Xixon ici-même. Ensuite, le Ventforet Kofu, dont le nom très francophone peut surprendre, qui vient à l’origine d’un étendard de guerre du XVIe siècle, là encore, l’article sur le club signé Xixon mérite le coup d’œil.

Ces deux exemples évoqués, passons aux quatre clubs qui nous intéressent.

Commençons par le Tegevajaro Miyazaki. Crée en 1965 en tant que Kadokawa Club, l’entité a gagnée son nom actuel en 2015. Et derrière celui-ci se cachent en réalité de multiples références qu’il faut décortiquer. Le terme « tege » est une prononciation alternative, venant du dialecte local de Miyazaki, du terme « sugoi », signifiant « incroyable ». La suite du nom vient elle de l’espagnol. « Vaca » signifie « vache » et « pájaro », « oiseau ». Les deux fusionnent pour donner « vajaro » et se lient au « tege » pour finalement créer le nom du club, Tegevajaro. Évidemment, l’utilisation de ces animaux dans l’appellation du club n’est pas due au hasard : deux des spécialités locales étant le bœuf et le poulet de Miyazaki.

Un nom aux allures d’art futuriste pour le V-Varen Nagasaki mais en réalité une référence habile liée à l’histoire de sa ville. Le V vient de deux mots étrangers, « vitoria » (victoire) en portugais et « vrede » (paix) en néerlandais. Quand au « Varen », il est issu du verbe « naviguer » en néerlandais. Le choix des langues n’est, là encore, pas dû au hasard : la ville de Nagasaki a été fondée par des marchands portugais avant de prendre son essor comme ville portuaire grâce aux navigateurs portugais et néerlandais durant deux siècles.

Le nom du Kataller Toyama est issu à la fois d’un mot-valise mais également d’un jeu de mot. En effet, Kataller vient d’une combinaison entre le terme « katare », voulant dire « gagner » dans le dialecte local de Toyama, et le français « aller ». Aller de l’avant en gagnant, c’est l’attitude de l’équipe qui est symbolisée dans le sobriquet même du club. Quant au jeu de mot, il vient de la ressemblance entre le nom prononcé en japonais (katāre) et l’italien « cantare », signifiant « chanter » mais également du japonais « katare » (écrit avec un kanji différent) qui veut dire « parler ». Pas une grande histoire glorieuse, juste un nom amusant et très réfléchi.

Alors oui, son logo est un plat de pâtes. Mais il y’a une explication derrière cet étrange insigne. Les Kamadama Udon sont un plat de pâtes locales. En les combinant au terme « mare » voulant dire « mer » en italien, le club a trouvé son identité. La mention de Sanuki peut surprendre, cette préfecture n’existant plus, mais elle fait référence à l’ancien nom donné à la préfecture de Kagawa, l’entité géographique que le club représente. Cet étrange mélange, combiné à ce logo plus que particulier, à assuré un certain succès au club, l’un des plus reconnaissables des sous-divisions japonaises.

7 réflexions sur « Les plus insolites noms des sous-divisions japonaises »

    1. Ca se retrouve dès les fondateurs de la J-League et comme dit dans la partie 1, ça vient du président inaugural de la J-League qui voulait faire du football un sport plus moderne et tourné vers le monde que le baseball, symbole du Japon traditionnel.

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      1. Plus que les mots anglais, c’était l’utilisation d’autres langues qui m’interrogeait.

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  1. Hello et merci pour cette seconde livrée.

    Mais je pige de moins en moins la psyché japonaise, lol.. La prohibition de noms de sociétés est une chose, que mon cerveau d’Européen peut concevoir pour xy raisons.

    Mais ce recours, par exemple, à l’ancien nom d’une ville : pourquoi? Y a-t-il là quelque nostalgie, volonté de cultiver un passé plus prestigieux (une hypothèse parmi d’autres)? Ou est-ce plutôt par pur goût de ce qui est alambiqué, des combinaisons et jeux de mots à n’en plus finir, sans autre motif que..ben que de faire de l’alambiqué??

    C’est déroutant.

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    1. Je vais partir du cas des Kamatamare Saduki, et l’appliquer à un club qui semble avoir besoin d’un coup de jeune, disons l’OL par exemple..

      En logo : une andouillette!

      Histoire de ne pas faire comme tout le monde : on va remplacer « ette » par « Etretat » (ben oui, c’est joli Etretat)..

      Lyon est trop peu original, heureusement que Lugdunum fera l’affaire.

      L’un dans l’autre, en me calquant à cette logique pour moi déconcertante : l’OL devient « L’Andouillétretat de Lugdunum ». Avec une bonne grosse viscère de porc (ou de veau) au coeur du blason.

      Je cherche encore et toujours un sens (pas obligé qu’il y en ait d’intelligible pour moi) à ces « jeux » (?)…….. ==> Serait-il possible que ce genre de logique (une parmi d’autres, j’ai tout lu 😉 ) procède de quelque volonté postwar de ne pas trop trop (voire du tout) cultiver de marqueurs identitaires ou territoriaux trop forts??

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    2. Je pense qu’on sous-estime l’esprit de clocher des Japonais. Toutes les villes se ressemblent peu ou prou (dans le sens, il n’y a pas d’architecture qui distingue une ville d’une autre. A part Kyoto peut être, et dans une moindre mesure Kanazawa) mais les Japonais sont très fiers de leur fief ou leur région d’origine.

      Cette créativité dans les noms des clubs de foot me surprend aussi, et j’ai du mal à l’expliquer…
      Mais je ne vais pas m’en plaindre ! Surtout quand je compare avec les équipes de baseball…
      Genre à Sendai, on a le Vegalta Sendai au foot : classe ! (merci Alpha pour la mention d’ailleurs 😉 )
      Et au baseball, on a les Rakuten Golden Eagles : c’est nul, ça craint, c’est pas original… Bref, c’est la défaite ! (à l’image de l’équipe d’ailleurs qui est la pire de la ligue… sur 12 !)

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