Roubaix: terre historique du football aujourd’hui disparue

Si aujourd’hui, Roubaix est sportivement connue pour l’arrivée de son monument cycliste, il n’en reste pas moins que la ville a une riche histoire sportive, dont elle fût une place forte du football français dès ses débuts.

Roubaix : le développement du textile et du football

Le football français se développe fortement dans le nord de l’Hexagone dans les dernières années du XIXe siècle, à l’instar de la région parisienne et de la Normandie, principalement dans ses villes industrielles. Le Nord est une terre propice au développement de la pratique. La conurbation Lille-Roubaix-Tourcoing en plein essor démographique, économique, urbain et industriel (le textile est ultra-dominant) voit l’émergence de plusieurs clubs entre la fin du XIXᵉ et le début du XXᵉ siècle1. L’expansion et l’ancrage du football se font sous influence britannique. On note la présence d’ingénieurs, d’employés et de professeurs d’anglais qui y jouent localement et qui sont impliqués dans les clubs naissants. Très vite, l’ampleur de ce sport croît sous l’impulsion autant d’une bourgeoisie locale liée aux peignages des villes textiles que de la sociabilité ouvrière. Les estaminets sont souvent le « siège » informel et officiel des clubs et associations. Au sein des dynasties familiales du Nord, l’anglophilie règne, les valeurs diffusées dans le sport amateur semblent attachées à une pratique et une éthique correspondant à l’idéal bourgeois.

RC Roubaix en 1902

Le Racing Club Roubaix, club le plus ancien se fonde en 1895 et sera le fer de lance du développement du foot nordiste et français. Fondé par l’élite bourgeoise, ce club omnisport assoie sa suprématie régionale et nationale dès le début du siècle : cinq fois champion de France USFSA2 en sept finales consécutives3 entre 1902 et 1908. De nombreux internationaux sont issus du Racing, l’équipe de France piochant régulièrement dans le club roubaisien à ses débuts4. Les rivalités dans la conurbation lilloise commencent à se mettre en place, avec la création de multiples clubs, tout comme les oppositions « Nord-Paris » qui popularisent le football. La position géographique avantageuse du Nord permet, dès l’avant-guerre, l’organisation de matches internationaux contre des adversaires belges et anglais, réputés plus forts5. La Première Guerre mondiale marque un coup d’arrêt, dans une région dévastée et terrain des combats, et on déplore de nombreux morts dans chaque club. Le Racing de Roubaix reprend sa domination régionale dans les années 1920 avec quatre titres régionaux6. Cette décennie voit l’institutionnalisation du football nordiste, et de sa puissante Ligue, fondée en 1919 et dirigée par Henri Jooris (dirigeant de l’Olympique Lillois), grande figure du football régional et national au sein de la Fédération, nouvellement créée la même année.

La création de sélections régionales participe aussi à rendre le football plus populaire. L’équipe des « Lions de Flandres », est une sélection montée avec les meilleurs joueurs nordistes pour jouer des rencontres pour la promotion du football nordiste et dépend de la Ligue régionale. En 1921, « les Lions » vont même rencontrer le prestigieux Celtic Glasgow, qui fut le premier club écossais à faire des tournées en Europe dès 1904. Ce match a lieu le 22 mai 1921 à Roubaix, au parc Jean Dubrulle. Le match est annoncé comme un grand événement, qu’il s’agit également de la première visite d’une équipe professionnelle de football dans le Nord (le football écossais a déjà franchi le pas du professionnalisme). Le journal l’ Echo du Nord s’enthousiasme de cette opposition entre professionnels écossais et amateurs nordistes, « une rencontre qui fera époque dans les Annales du Sport Nordiste : jamais nous n’avions vu de professionnels et c’est l’équipe la plus réputée qui sera dans le Nord dimanche prochain. » Devant 10 000 spectateurs, le Celtic l’emporte sans suspense 3-0.

Le « Nord » contre le Celtic

L’année suivante voit la création de l’Excelsior Athletic Club, d’abord basé à Tourcoing. Puis en 1929, il récupère le stade Amédée Prouvost à Wattrelos (commune voisine de Roubaix) où se situe l’usine de la Lainière de Roubaix, propriété de la famille Prouvost, fleuron de la « Manchester du Nord », et déménage définitivement à Roubaix (siège social de l’entreprise et du club). Le club est sous la mainmise de l’entreprise qui y développe un paternalisme sportif à l’instar d’autres clubs français. Roubaix n’échappe pas à ce phénomène. Le patronat local de l’industrie textile des « grandes familles » du Nord7 s’implique rapidement et impose un paternalisme puissant. Les clubs sont très liés aux peignages des villes de la métropole lilloise : mise à disposition de terrains, soutien financier, implication dans les organes dirigeants, mais aussi dans les associations de loisirs, sportives et culturelles à des fins de contrôle social et d’encadrement de la classe ouvrière8. L’Excelsior, club le plus lié à l’industrie textile et avec le soutien direct de la famille Prouvost, connaît une ascension rapide et gravit les échelons régionaux et national puisqu’il participe au premier championnat professionnel français lors de la saison 1932-1933.

La finale de 1933 : Roubaix capitale du foot français

La Coupe de France de football devient au fil des ans l’évènement populaire par excellence. Le 7 mai 1933, quelque 40 000 spectateurs s’entassent au stade Olympique Yves du Manoir de Colombes pour assister à la finale qui oppose les deux grands clubs de la ville : le Racing contre l’Excelsior. Match inédit puisqu’il s’agit du premier derby hors Paris, fait unique à ce jour dans l’histoire de la compétition. Cette finale met aux prises deux clubs que tout oppose. Une rencontre entre deux visions et deux modèles, aux origines différentes, où rejaillissent les clivages du football français de l’époque entre amateurisme et professionnalisme. D’un côté, l’Excelsior, club sous emprise de son capitaine d’industrie, un « nouveau riche » qui débauche des vedettes et signe des joueurs anglais, qui peut proposer des contrats avantageux, tout acquis aux vertus du professionnalisme, dont il est l’un des promoteurs au sein du football français. De l’autre, le Racing, qui est un fervent défenseur de l’amateurisme, resté amateur au moment de sa finale, club plus ancien et populaire. Les « Racingmen » étaient déjà en finale l’édition précédente (1932) perdue 1-0 contre l’AS Cannes.

Finale de la Coupe de France 1933, échange de fanions entre les deux capitaines

Cette opposition de styles se retrouve entre leurs capitaines respectifs : Marcel Langiller (Excelsior) et Georges Verriest (Racing). Le premier, attaquant international français, présent à la première Coupe du monde et surnommé « La Caille », a été débauché au CA Paris et négocie déjà habilement ses qualités footballistiques et ses contrats. Le second est un fidèle du club, un local pur jus issu de la bourgeoisie roubaisienne, décrit comme un parfait gentleman qui se consacre au sport et à l’entretien de son corps. L’Excelsior compte également dans ses rangs les internationaux Lietaer et Delmer, deux Anglais Payne et Bartlett, le très prometteur Bugé… L’Excelsior, forcément mieux préparé (avec « une mise au vert » avant la rencontre alors que les « Racingmen » sont arrivés trois heures avant le coup d’envoi), entame sur les chapeaux de roue la rencontre. «  La Caille » marque dès la 3e minute. Les pros dominent et inscrivent un second but par Julien Bugé (23e), avant que l’avant-centre Norbert Van Caeneghem ne laisse aucun espoir en ajoutant un troisième but en moins de 30 minutes. En une demi-heure la messe est dite. Robert Van Vooren sauve l’honneur en seconde période pour les amateurs. Score final de 3-1, l’Excelsior remporte la Coupe de France 19339. La victoire d’un modèle sur l’autre. Les amateurs ne peuvent rivaliser face à des pros mieux préparés et en meilleure condition. Une foule en liesse est amassée à Roubaix pour accueillir les héros, vainqueurs et perdants revenus ensemble, et une grande réception est organisée à l’Hôtel de Ville.

Le capitaine de l’Excelsior, Langiller, avec la Coupe

Le football nordiste est à son apogée dans les années 1930, en supériorité numérique dans les clubs affiliés à la FFFA, en termes de clubs présents dans les deux premières divisions, les résultats d’un football nordiste très vite structuré dans ses instances, dans l’organisation de compétitions hiérarchisées et qui a su parfaitement se conformer aux exigences du professionnalisme (dont certains voient aussi la « logique » industrielle des ateliers appliquée au football) dont l’engagement dans cette voie a été très majoritaire parmi ses représentants. Le Racing ne peut que suivre la voie tracée et passe pro en 1933, se hisse jusqu’en demi-finale de la Coupe de France 1933-1934, et accède à la première division en 1936. Durant trois saisons jusqu’en 1939, il y eut deux clubs de Roubaix en D1. Au total, six derbys se sont déroulés, avec trois victoires à deux pour l’Excelsior et un match nul. De plus, les deux clubs se sont rencontrés quatre fois en Coupe de France10, avec toujours l’avantage pour l’Excelsior (trois victoires à une). En Championnat, l’Excelsior a pour meilleur classement une cinquième place en 1933-34, une huitième place pour ses voisins du Racing lors de la saison 1937-38. À la veille du second conflit mondial, le RC Roubaix finit bon dernier (16ᵉ) de D1, synonyme de descente, et l’Excelsior à sa moins bonne place (13ᵉ) depuis ses débuts dans l’élite.

L’après-guerre : une fusion fulgurante puis une lente décomposition

Après-guerre, le football Nordiste et Pas-de-Calaisien est toujours à son avantage. Lille, avec la récente création du LOSC, est une place forte du football français. S’ajoute le développement des clubs du bassin minier, le RC Lens et l’US Valenciennes-Anzin notamment. Roubaix n’est pas en reste et entend bien rester un poids lourd. En 1945 les deux clubs roubaisiens (Racing et Excelsior) et l’US Tourcoing fusionnent sous les auspices des « élites » de la ville, le fils d’Amédée Prouvost, Albert, est dirigeant de l’Excelsior, et Georges Verriest (président du Racing) pour fonder le Club Olympique Roubaix-Tourcoing (C.O.R.T). Forcément, le club est soutenu par l’industrie textile et joue au stade Amédée Prouvost. Et il entend bien rivaliser et faire le poids face au LOSC, qui est champion de France 1946, quand le CORT finit troisième. Le nouveau club rivalise de suite, et est compétitif dès ses premières saisons : il est consacré champion de France 1947.

Cette saison là, l’effectif est un attelage de joueurs du cru issus des clubs fusionnés, de joueurs débauchés dans les clubs du bassin minier et de joueurs renommés qui sont recrutés. Dans les buts, on retrouve le gardien international Julien Darui, considéré comme l’un des meilleurs à son poste. Ce Luxembourgeois est passé par l’Olympique Lillois, le LOSC, avant d’atterrir au CORT. La défense est composée d’ex-Excelsior : le jeune Tourquennois George Deruelle et les « Polonais » Stanislas Laczny et César Urbaniak. Ces deux derniers sont nés dans la Ruhr en Allemagne et ont passé par d’autres clubs nordistes auparavant. Au milieu, le recrutement phare du demi-gauche international Lucien Leduc, qui reste une seule saison mais fut un élément important. A ses côtés, Michel Lewandowski, un autre joueur originaire d’une famille polonaise qui avait immigré en Allemagne puis venue en France. Il arrive en provenance du RC Lens. Les postes d’inter sont occupés par Stanislas Sumera (RC Lens et Racing Roubaix) qui restera cinq saisons, et Michel Frutoso, un « pied-noir » international français en 1937 et revenu dans le Nord (passé par Roubaix à l’Excelsior et au Racing avant-guerre). En attaque : Marceau Stricanne et Jean-Jacques Kretzschmar (futur meilleur buteur du club), des Lillois d’origine, et le Roubaisien Jacques Leenaert, jeune attaquant prometteur (formé à l’Excelsior) qui joua sept saisons et devint une figure du club. Il y a eu aussi le recrutement de Roger Grava (10 buts en 34 matchs en 1946-47), un Italo-français recruté à Bordeaux (et qui disparaîtra tragiquement dans la tragédie du Superga puisqu’il avait signé au Torino après son passage au CORT). Notons aussi l’Autrichien Camilo Jerusalem arrivé de Sochaux. Enfin, le buteur est un Autrichien naturalisé français Henri Hittl, débauché avant-guerre par l’Excelsior. C’est la vedette du club qui est le spécialiste des coups francs (une dizaine inscrit cette saison là), et finit meilleur buteur du club sur cette saison avec 23 réalisations. Le tout est entraîné par Charles Demeillez, un Normand qui traîne depuis plusieurs saisons à la tête d’équipes du Nord, principalement à Valenciennes, club qu’il retrouvera à l’issue de la saison victorieuse.

Une saison où le CORT domine dès le début en enchaînant les victoires et les prestations réussies. Les « Rouge et Noir » font un grand pas vers le titre avec une victoire 2-1 sur la pelouse de Reims (son futur dauphin) à cinq journées de la fin. De plus, la saison est parfaite avec ses deux rencontres gagnées contre son voisin et rival lillois (deux fois 1-0). Le CORT est la « bête noire » du LOSC puisque la saison précédente il avait gagné le retour 2-1 sur la pelouse lilloise après un nul à l’aller (1-1). La saison suivante ne se confirme pas, une huitième place et deux lourdes défaites face au LOSC (4-0 et 5-1) qui finira vice-champion de France. Après des débuts canon en première division, le club peine et stagne dans le milieu de tableau les saisons suivantes. Pire, de 1952 à 1955, il lutte chaque saison pour se maintenir. Finalement, c’est à l’issue de la saison 1954-55 que le club descend en D2, et ne retrouvera plus jamais la D1. Il y restera jusqu’en 1963, année à laquelle le CORT abandonne le professionnalisme et se disloque.

Car à la même époque, l’industrie textile est en crise, le club plonge. La séparation est actée en 1964, les deux clubs reprennent leur indépendance (ils n’avaient jamais fusionné totalement gardant chacun une structure amateure). L’US Tourcoing s’était déjà détaché du club en 1957. Le Racing se détache du CORT, puis fusionne avec le Stade Roubaisien. L’Excelsior continue seul l’aventure du CORT qui reprend le nom d’Excelsior, puis devient le Roubaix Football en 1977 (avec une saison en D2 en 1983-84) et disparaît en 1990. Finalement, le Racing fusionne avec ce qui reste pour créer le Stade Club Olympique Roubaix 59, dernier avatar des cendres des clubs glorieux de la ville qui connut au mieux la troisième division en évoluant en National quelques saisons au milieu des années 1990.

Roubaix ne retrouvera son faste d’antan, la désindustrialisation fait plonger la ville « aux mille cheminées » qui voit 90 % de ses emplois industriels liés au textile être supprimés dans la seconde moitié du XXe siècle. La crise industrielle entraîne la ville dans un inexorable déclin, le football avec. Le stade Amédée Prouvost est rasé. Roubaix est reléguée dans l’ombre de la métropolisation, elle ne peut faire le poids dans le rapport de force politique, économique, culturel et sportif face à Lille. Suivra une lente rénovation urbaine pour la ville, qui fut et reste un laboratoire d’expérimentations urbaines pour remédier à la désindustrialisation et à sa revitalisation. Aujourd’hui, ni Tourcoing, ni Roubaix, fortes de presque chacune 100 000 habitants, ne retrouvent de clubs à un niveau décent. Comme si le football avait disparu de ces lieux, ou plutôt absorbé « vers le centre ».

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Sources : Parmi celles consultées, plus particulièrement les articles et travaux universitaires de François Da Rocha Carneiro, Olivier Chovaux, Stanislas Frenkiel et Paul Hurseau.

1 Racing Club Roubaix (1895), Stade Roubaisien (1896), Iris Club Lillois (1898), US Tourcoing (1900), Sporting Club Fivois (1901) Olympique Lillois 1902). Le LOSC naît en 1944 à partir de l’Olympique Lillois, qui avait déjà absorbé l’Iris Club Lillois, et le SC Fives.

2 Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques. L’USFSA organisait un championnat de France de football entre 1894-1914, avec une ultime saison en 1919. La FFF (qui s’appelait dans un premier temps FFFA) prend la main sur l’organisation du championnat de France suite à sa création en 1919.

3 Le RC Roubaix est champion de France USFSA en 1902, 1903, 1904, 1906 et 1908.

4 Au total 17 internationaux français ont connu au moins une sélection en jouant pour le RC Roubaix de 1906 à 1939. Parmi les plus illustres : Emile Sartorius et André François figures de la décennie 1900, Raymond Dubly attaquant de l’équipe de France des années 1910 et 1920 (jeune frère d’Albert et Jean Dubly, internationaux eux aussi, qui ont été des succès des années 1900) ; Georges Verriest (sélectionné à la Coupe du Monde 1934 et futur sélectionneur national après guerre), Edmond Delfour (trois participations aux Coupes du monde de la 1930, 1934 et 1938), Jules Cottenier …

5 Le Challenge International du Nord est un tournoi annuel organisé dans la métropole lilloise entre 1898 et 1914, principalement entre clubs français, anglais et belges, mais aussi néerlandais et suisses sur quelques éditions. Palmarès et résultats à retrouver ici : https://www.rsssf.org/tablesc/challenge-int-nord.html

6 En 1923, 1925, 1926 et 1930

7 Les grandes familles bourgeoises et industrielles du Nord, véritables dynasties de concentration de pouvoir, de contrôle social et moral, sont notamment les Motte, Prouvost, Tiberghien, Pollet, Thiriez …

8 Si la ville fut la première à être socialiste en 1896 et un bastion du célèbre et député Jules Guesde, le fort paternalisme social et catholique des grandes familles du Nord, énormément impliquées dans un vaste tissu social et culturel d’associations et d’œuvres en tout genre a permis de limiter l’idéal communiste. Car malgré une forte densité ouvrière et une population qui vivait dans des conditions assez misérables, le PCF ayant toujours été marginal dans la métropole lilloise, bien loin de ses bastions des bassins minier et sidérurgique.

9 Excelsior : Lucien Gianelloni – Ernest Payne, Albert Dhulst – David Bartlett, Célestin Delmer, Robert Barbieux – Henri Burghraeve, Julien Bugé, Norbert Van Caeneghem, Noël Liétaer, Marcel Langiller. Entraîneur : Charles Griffiths.

Racing : François Encontre – Jules Cottenier, William Hewitt – Marcel Lechanteux, Georges Verriest, Albert Lerouge – Jules Cossement, André Van Vooren, Edmond Leveugle, André Chauvel, Robert Van Vooren. Entraîneur : César Truffaut.

10 Outre la finale 1933, trois derbys eurent lieu après dans la compétition lors des éditions 1934-1935 ; 1938-1939 et 1944-1945

26 réflexions sur « Roubaix: terre historique du football aujourd’hui disparue »

  1. Merci Ajde.
    Outre Camillo Jerusalem et Heinrich Hiltl, passés par Roubaix, il y a aussi le plus modeste Josef Hanke, qui a joué au Floridsdorfer AC aux côtés d’un certain August Jordan (ils ont rejoint la France la même année, semble t-il). Un autre Autrichien aurait pu marquer l’histoire footballistique de la ville… s’il avait pu jouer. Le très talentueux Lukas « Harry » Aurednik, international, surnommé le « Magicien » dut se contenter de la réserve pendant deux saisons, je crois, faute d’avoir reçu l’autorisation de l’Oefb après son départ du Rapid. Un ailier gauche magnifique, qui à son retour au pays, fit partie de la grande équipe de l’Austria de la fin des années 40 et du début des 50’s. Pas échaudé, Aurednik retourna ensuite dans le Nord, où il devint l’un des plus vieux buteurs du championnat avec Lens.

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  2. Sublime, merci !
    Et voilà un sujet sur Roubaix en moins à traiter : l’inédite finale de la Coupe de France 1933.
    Reste les frères Dubly et le tournoi de l’Expo 1911 auquel participent les Lions des Flandres et les sélections amateurs de l’Angleterre et de la… Bohème-Moravie, le tout sur fond de conflit amateuriste au sein de la FIFA et de la FA.

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  3. Une question Ajde : est-ce qu’en 1933, les joueurs du Racing sont de purs amateurs ou bénéficient ils d’emplois de complaisance, bref de l’amateurisme marron comme cela se pratiquait déjà dans certains clubs ?

    Par ailleurs, un mot sur deux figures de l’Excelsior de l’avant-guerre : Helenio Herrera et un autre joueur hispanisant, Marcial Arbiza. Ingénieur et joueur de la Real Unión, il fuit la guerre civile en 1936, s’installe dans le Nord et travaille dans les aciéries du Nord et joue à la pointe de l’attaque de l’AS Hautmont, en 3e puis 2e division. Trop fort pour Hautmont (il est par exemple retenu avec Darui ou Hiltl dans des sélections du Nord), il est recruté par l’Excelsior au moment où éclate la guerre. Il rentre en Espagne juste avant la débâcle de 1940. Considéré déserteur, il est d’abord interné dans un camp de prisonnier. Le Deportivo Alavés alors en 3e division apprend sa condition, parvient à le faire sortir. Sous le nom d’Arruti, il explose les défenses de Tercera et est recruté par le Real Madrid. Des blessures gâchent ses années madrilènes (son ratio buts inscrits/matchs joués est malgré tout excellent) et il finit sa carrière à la Real Sociedad, refusant une offre roubaisienne dans l’après-guerre.

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  4. Sinon dans la metropole lilloise, si vous vous souvenez, le club de Wasquehal avait obtenu ses meilleurs succès à la fin des années 1990 et avait pu accéder à la D2 et au statut pro, avec même des derby contre le LOSC avant que ce dernier remonte en D1. Sinon actuellement pour trouver trace d un club roubaisien, il faut descendre jusqu’en Régional.

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  5. L’expérience foot à Roubaix, jusqu’aux années 30, me fait un penser à celle d’Irun, en Espagne. Irun était une véritable place forte, avec 4 copas gagnées. Des internationaux dont Rene Petit evidemment. Pour disparaître avec la consolidation du professionnalisme.

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      1. Oui, j’imagine. Me plairait bien de voir une classique. La plus proche est celle de San Sebastian. Pas à coté, non plus!

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      2. Ca m’a fait (et me fera toujours un peu??) bizarre de lire San Sebastian parmi les « classiques ».

        Je sais que c’en est (désormais) une! ;), que tu es dans le bon!………….mais, souvenirs d’enfance 80’s, puis 90’s même : y avait encore beaucoup de mal à en parler de la sorte, l’Amstel aussi…….. ==> Le ton était plus « select », conservateur….. Je garde du mal!, pile-poil comme quand j’entends parler de la Flèche Wallonne comme d’une classique (enfant, vais être formel car c’est ma région : c’était une.. »semi-classique », d’ailleurs et aujourd’hui encore je ne connais personne autour de moi qui en parle comme d’une « classique » – ce qu’elle est devenue officiellement pourtant, à l’instar de San Sebastian).

        Les cinq classiques d’antan restent distinguables en tant que « monuments », bon.. On va dire que certain « esprit » est sauf, mais les ficelles marketing sont quand même un peu grosses, trop palpables.. Ca gâche un truc pour moi.

        Et je dis cela en ayant toujours eu certaine défiance à l’endroit des 5 monuments (pour moi « classiques », bon.. – suis un ringard) d’antan : l’ouverture s’imposait!, pas seulement pour faire du fric, cette mainmise culturelle Nord-Flandre-Liège-Lombardie/Ligurie sentait autant la tradition que le renfermé……mais de là à avoir déplacé le curseur des mots.. ==> Ca me fait bizarre.

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      3. Sinon j’ai « fait » (attendre beaucoup puis boire des bières, y a pire) trois « monuments », ceux du Nord of course, + je ne sais exactement combien de « classiques » aussi??? (y a tellement de « classiques » maintenant, bref..)

        Ben pour moi c’est Paris-Roubaix!, et pas besoin de photo-finish.

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      4. Expérience vécue des courses cyclistes (il n’est pas question de classiques, hein !).
        Jeunot, je faisais des piges pour le journal local et le dimanche, j’allais voir un match de foot en DH ou PH puis je rédigeais un papier que le maquettiste te sabotait en coupant comme un sauvage pour les besoins de sa mise en page. Et puis parfois, ce n’était pas un match de foot mais une course cycliste dans un bled. Et là, c’était l’angoisse : tu es comme un con près de la ligne d’arrivée, tu vois les coureurs passer comme des flèches à chaque tour de circuit, tu ne les connais pas donc tu ne les reconnais pas. Seul moyen de s’en sortir : écouter le speaker, lui faire confiance sur les noms qu’il annonce entre deux primes de la charcuterie truc et du pressing machin… c’est long une course cycliste quand tu ne vois rien !

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      5. Ah d accord avec toi, Roubaix c’est à part. L’attente, les bieres, la meteo selon, les champs, les pavés…

        Jamais fait le Ronde par contre [ d’ailleurs parlant « tradition » avec le nouveau format de course (en mode « circuit ») depuis quelques années ça a changé un peu l’ambiance non ? on voit des tentes et barnums partout en mode « VIP » (???) De classiques belges, ne suis allé que sur Gent Wevelgem, Kemmelberg c’est juste de l’autre côte de la frontière pour moi, belle ambiance mais idem format « circuit » plus prononcé depuis quelques temps, mais c est sympa. De toute façon toutes les classiques iu semi classiques c est tourner en rond sur des chemins de campagne et monter les memes monts dans un rayon de 30 km…]

        Bref, P-R un dimanche que je ne loupe jamais ! (seulement les fois quand j etais sur un autre continent…). Le seul evenement sportif annuel pour lequel je m’organise à l’avance pour pas être pris ailleurs !!

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      6. J’avoue que j’aime beaucoup les Strade Bianche. Ses chemins de terre, et la montée à Sienne jusqu’à la fantastique Piazza del Campo. Cette ville est tellement belle…

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      7. Eh, l’air de rien les boucles c’est un retour aux sources (ce que m’a dit un Flamand y a quelques mois, du moins).

        Moi, pas pour flatter : Roubaix über alles! Je passe peut-être à côté de 2-3 trucs, je ne possède loin s’en faut pas tous les codes de la région..mais je n’y ai rien vu de tout le tralalas nationaliste flamingand qu’on voit désormais au Ronde (et le climat humain peut être parfois kif-kif..), c’est épique, passionné, les gens du coin vivent le truc à 300% mais bon enfant……. ==> Parfait, changez pas.

        Liège-Bastogne-Liège, ma région : j’en ai des souvenirs presque toujours glacials, frigorifiés.. Quand tu tombes mal c’est rude!, mais de surcroît y a aucune surprise pour moi là-bas, limite si je connais pas le moindre virage…… ==> Manque d’exotisme.

        D’accord avec Khiadia sinon : le truc en Toscane a l’air extraordinaire!!!

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    1. Est-ce ici que j’avais lu que les stades de France et de Navarre ne sont pas susceptibles d’être inscrits à l’inventaire du patrimoine??? Je crois que oui, devisant alors de Lescure..mais est-ce vrai de vrai qu’ils ne sont pas protégés?? (ou alors j’aurai mal compris). Le fait est que ce souvenir confus me trotte en tête en travaillant à un top belge des stades, où fort heureusement l’un ou l’autre stades (pas assez à mon goût, y a eu de la casse) ont pu être pérennisés.

      Si ce type de dispositions a cours aussi pour vos stades, je présume que le vélodrome de Roubaix l’est, non??

      Reste de l’article : à relire pépère mais déjà bien aimé, merci.

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      1. Faudrait vérifier mais il me semble qu’a minima une partie des tribunes de Gerland est classée à l’inventaire des monuments historiques.

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  6. Parmi les notes, je lis « famille Thiriez »…….. C’est celle de votre dirigeant de football, non?

    J’avais en cartons des photos du stade de Tourcoing..quasi 100.000 habitants..et un stade de village? Vraiment étonnant.

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    1. Dans le mille ! (pour Fredderic Thiriez aka moustache).

      Les infrastructures sportives dans la metropole lilloise c’est digne d’une ville de 50.000 habitants… Y a le grand Stade qui peut se transformer en « arena » qui comble un vide pour les « grands evenements » mais en dehors c est pas du tout ça, et ça ne l’a jamais été (exception du « nouveau velodrome » de Roubaix construit à côté de celui qui acceuille l arrivee de la course cycliste).

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