Bienvenue à la nouvelle Coupe du monde des clubs !

Ça y est, la date fatidique est arrivée. Décriée par le plus grand nombre, voulue par une instance mondiale dont on ne sait pas si elle est visionnaire ou victime de la folie des grandeurs, la première « Coupe du monde des clubs de la FIFA » nouvelle formule commence ce soir. Derrière les polémiques sans fin et les discours commerciaux pure langue de bois, il y a un vrai tournoi de football pas entièrement dépourvu d’intérêt. Faisons le tour d’horizon qui s’impose et risquons un pronostic.

Quelques bases historiques

La Coupe du monde des clubs nouvelle mouture est la petite-fille de la Coupe Intercontinentale, née en 1960, qui opposait chaque année les champions d’Europe et d’Amérique du Sud dans des duels trop souvent marqués par la violence. En réaction aux progrès constants des équipes nationales des autres continents, cette Coupe est devenue la Coupe du monde des clubs première version. Disputée chaque année jusqu’en 2023, cette compétition regroupait sept clubs originaires des six confédérations du monde. Elle était peu prisée des Européens, pour lesquels elle se situait quelque part entre leurs coupes nationales et la Ligue Europa ; ceux-ci n’avaient accepté de rester à bord qu’à condition d’accéder directement à la finale.

La FIFA a décidé de transformer l’épreuve en un tournoi à 32 équipes organisé tous les quatre ans à partir de 2025. Le but avoué est d’offrir un peu plus de suspense – les onze dernières éditions de l’ancienne formule sont allées à l’Europe – et un plateau plus attrayant pour les diffuseurs et les sponsors. Il y a sans doute aussi le but non avoué de faire concurrence à l’UEFA et sa richissime Ligue des Champions, la compétition-phare du football de club. Dans le même temps, l’ancien format continue tous les ans sous le nom ressuscité de Coupe Intercontinentale. Ça va, tout le monde suit ?

L’ancien trophée, très mid-century modern, a acquis ses lettres de noblesse stylistique. Le nouveau vieillira-t-il aussi bien ?

Format et critères de sélection

Cette nouvelle Coupe reprend le format des Coupes du monde de 1998 à 2018 : premier tour à huit groupes de quatre, deux qualifiés par groupe, puis élimination directe jusqu’à la finale. Elle est étalée sur un mois, du 14 juin au 13 juillet. Il n’y a pas eu de concours pour désigner le pays-hôte : la FIFA s’est directement entendue avec les États-Unis, co-organisateurs de la « vraie » Coupe du monde 2026, afin de leur permettre de roder leur logistique un an à l’avance. Curieusement, pourtant, seuls 5 des 12 stades de cette année seront de la partie l’été prochain.

La répartition des qualifiés, fixée après de longues tractations entre confédérations, repose sur des critères sportifs :

  • Europe (12 clubs) et Amérique du Sud (6) : vainqueurs de la Ligue des Champions et de la Copa Libertadores de 2021 à 2024, plus les suivants aux indices UEFA ou CONMEBOL.
  • Afrique (4 clubs), Asie (4), Amérique Nord et Centre (4) : vainqueurs des Ligues des Champions continentales de 2021 à 2024, plus (si nécessaire) les suivants au total de points dans ces compétitions sur les quatre saisons.
  • Océanie (1) : le vainqueur d’une des Ligues des Champions d’Océanie 2021 à 2024 avec le meilleur total de points dans cette compétition sur les quatre saisons.
  • Pays hôte : 1 club désigné sur critères sportifs au choix de la Fédération nationale, en l’occurrence le plus grand nombre de points dans la saison régulière de la Major League Soccer américaine en 2024.
  • Pas plus de deux clubs par pays, avec exception pour les vainqueurs de coupes continentales. Aucun pays n’est affecté par cette limite en 2025. Le Brésil, avec quatre clubs différents vainqueurs des quatre dernières Coupes Libertadores, est le seul pays à profiter de l’exception.

Le moral des troupes

Soyons clairs d’entrée de jeu : l’époque où certains clubs prenaient la Coupe Intercontinentale ou la Coupe du monde des clubs par-dessus la jambe est révolue. Du Real Madrid à Auckland City, les 32 participants préparent sérieusement le tournoi et vont aligner des effectifs de qualité. Ceci dit, on peut tout de même distinguer quatre groupes selon leur motivation réelle et leurs chances de victoire finale.

Il y aura d’abord le petit nombre de « gros » qui ne joueront pas tout à fait à fond : ceux qui ont remporté suffisamment de trophées pour être satisfaits de leur saison, et peut-être aussi ceux qui ne sont pas encore remis d’une grosse déception récente. Si leurs contrats le leur permettent, ils se passeront de certaines de leurs stars, feront tourner pour laisser souffler les organismes, joueront avec un peu moins d’intensité ou de concentration, ou offriront un mélange de tout cela. On pense bien sûr au Paris Saint-Germain, encore sur le nuage de son titre européen, à Chelsea, vainqueur de la C4 et qualifié pour la prochaine C1, et probablement à l’Inter, marqué par son échec en Serie A, son humiliation en finale de la LDC, et le départ de Simone Inzaghi de son banc.

Il y aura le groupe le plus nombreux de ceux qui joueront à fond leur chance de victoire, aussi improbable soit-elle. On y trouvera les Européens qui n’ont pas atteint leurs autres objectifs (Real, bien sûr, mais aussi Bayern, Dortmund, Manchester City, Benfica, Porto, Juventus, et Atlético de Madrid) ainsi que les six Sud-Américains (Boca, River, Botafogo, Flamengo, Fluminense, et Palmeiras), désireux d’effacer le déclassement de plus en plus prononcé de leur continent par rapport à son rival de toujours.

Il y aura un groupe de trouble-fêtes, trop courts pour la victoire finale mais désireux à 100% d’accrocher des « gros » ou de réaliser une épopée à la Maroc 2022. On y trouve le Wydad Casablanca, Al-Ahly du Caire, les Urawa Red Diamonds, le Red Bull Salzburg, Pachuca (Mexique), Inter Miami, et peut-être aussi un Al-Hilal qui a des chances de se voir trop beau.

Et il y aura les autres, qui joueront le jeu sans espoir mais pour l’honneur : Seattle Sounders, Los Angeles FC, Al-Aïn (Émirats), CF Monterrey (Mexique), Ulsan HD (Corée du Sud), Espérance de Tunis, Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), et le petit Poucet du tournoi, les Néo-Zélandais d’Auckland City.

Dans tout cela, il ne faut pas oublier le bon vieil appât du gain : 7,5 millions de dollars pour une qualification en huitièmes, 13,125 de plus pour les quarts, 21 de plus pour les demies, 30 de plus pour les finalistes, et 40 de plus pour le vainqueur. Non négligeable à l’échelle européenne sauf pour un très gros (et encore…), déterminant pour un Botafogo ou un Pachuca (sans même parler d’un Al-Ahly ou d’un Wydad) dont les budgets annuels sont de l’ordre de ces chiffres.

Le pronostic sauce P2F, mode d’emploi

Malgré son éclectisme avéré, notre rédaction n’est pas assez fournie pour porter son propre jugement sur tous les clubs. Nous avons donc choisi une formule hybride. Dans un premier temps, nous prenons en compte les cotes offertes par les principaux bookmakers[1]. Ceux-ci, soucieux de leurs bénéfices, se sont en effet suffisamment renseignés pour jauger raisonnablement bien les chances de chacun.

Dans un deuxième temps, nous appliquons les deux ingrédients de la sauce P2F : une dose de préférence sentimentale, plus une dose de la règle quasi-universelle des grands tournois selon laquelle il y a toujours un favori qui déçoit et un outsider qui brille.

Tout ayant été expliqué, l’heure des présentations est terminée. Place aux pronostics, groupe par groupe et pour le tableau final !

Coup d’envoi le 14 juin au Hard Rock Stadium de Miami, pas mal du tout en configuration football association avec ses 65 000 places.

Premier tour (du 14 au 26 juin)

Groupe A

Palmeiras (Brésil), cote 33/1

Porto (Portugal), 40/1

Inter Miami (USA), 66/1

Al-Ahly (Égypte), 150/1

On ne sait pas très bien ce qui a poussé les bookmakers à placer l’Inter Miami si loin devant Al-Ahly. Peut-être est-ce l’effet Messi, peut-être est-ce parce que l’ex-club de Sir David Beckham jouera deux de ses trois matchs à domicile… Nous, en tout cas, voyons bien les Cairotes et leur culture foot séculaire faire boire le bouillon aux vieilles gloires de Floride. Ce sera pour du beurre, en tout cas, car l’écart avec les deux poids lourds est simplement trop grand. Entre ces deux-là, nos faveurs vont à Palmeiras, actuel leader à l’indice CONMEBOL, plutôt qu’à un Porto qui a décroché du haut du tableau européen. Leur affrontement direct à la première journée, à East Rutherford dans la banlieue de New York, sera décisif.

  1. Palmeiras
  2. Porto
  3. Al-Ahly
  4. Inter Miami
On ne présente plus le Rose Bowl de Pasadena (89 700 places), cher aux Bleus olympiques de 1984, où le PSG entamera son tournoi le 15 juin.

Groupe B

Paris Saint-Germain (France), cote 5/1

Atlético de Madrid (Espagne), 14/1

Botafogo (Brésil), 50/1

Seattle Sounders (USA), 100/1

Pas de grosse surprise à attendre ici non plus. Le fait de jouer ses trois matchs à domicile au Lumen Field – un très beau stade de football, soit dit en passant – ne suffira pas à de valeureux mais limités Seattle Sounders pour éviter la dernière place. Botafogo ne devrait pas non plus faire le poids face à deux authentiques pointures de la Ligue des Champions. Comme dans le groupe A, le choc des deux favoris, le premier jour, décidera du classement final. On prévoit tout de même que l’Atlético, qui n’a que ça pour sauver une saison blanche, en voudra plus qu’un PSG vidé par sa victoire en C1 et finira devant.

  1. Atlético de Madrid
  2. Paris Saint-Germain
  3. Botafogo
  4. Seattle Sounders
Ne vous y trompez pas. Malgré ses virages ouverts sur Seattle, le Lumen Field est une formidable enceinte de football (association ou US), conçue pour amplifier au maximum le bruit de la foule : 137 décibels mesurés sur le terrain en 2014, record du monde qui tient toujours.

Groupe C

Bayern Munich (Allemagne), cote 7/1

Benfica (Portugal), 40/1

Boca Juniors (Argentine), 50/1

Auckland City (Nouvelle-Zélande), 1250/1

Voici le grupo de la muerte du tournoi, bien plus piégeux qu’il n’y paraît pour le Bayern. Malgré un 34e titre en Bundesliga, le Rekordmeister n’a pas fait taire les critiques nées de ses prestations décevantes en Ligue des Champions. Le vestiaire n’est pas serein entre la retraite de Thomas Müller à l’issue du tournoi, celle de Manuel Neuer qui se profile, et le départ bizarrement géré de Leroy Sané pour Galatasaray. En outre, les Allemands seront peut-être moins motivés que Benfica, qui voudra laver son double échec national face au Sporting, ou qu’un Boca qui aura de plus l’appui en tribunes de toute la communauté hispanophone des États-Unis. L’ordre des matchs aura son importance : d’abord Boca-Benfica à Miami, puis Bayern-Boca à Miami également, enfin Benfica-Bayern à Charlotte. P2F joue l’audace et passe le mistigri du tournoi au Bayern en prélude à une intersaison façon Reservoir Dogs du côté de la Säbener Straße. Entre Boca et Benfica, avantage au vécu des Portugais au plus haut niveau européen. Auckland City, lui, sera bien content s’il repart avec moins de 10 buts dans la musette.

  1. Benfica
  2. Boca Juniors
  3. Bayern Munich
  4. Auckland City

Groupe D

Chelsea (Angleterre), cote 10/1

Flamengo (Brésil), 33/1

Los Angeles FC (USA), 100/1

Espérance de Tunis (Tunisie), 500/1

Comme dans le groupe A, on reste perplexe quant à l’écart de cote entre un Chelsea qui a eu du mal à sauver sa saison et un Flamengo quatrième à l’indice CONMEBOL. Ceci dit, et même en tenant compte d’un possible manque de motivation côté anglais, on s’attend à voir la hiérarchie respectée. L’affrontement direct entre les favoris du groupe, le deuxième jour, aura lieu à Philadelphie où un public relativement neutre ne devrait pas permettre aux Brésiliens de compenser leur infériorité sur le papier. On ne voit ni le Los Angeles FC d’Hugo Lloris et d’Olivier Giroud (ils jouent encore, ces deux-là ?), ni l’Espérance de Tunis capables de brouiller les cartes en prenant un point ici ou là, et on ne voit pas non plus les Rouge et Jaune résister aux Angelenos. En un mot, les conditions sont réunies pour un 9-6-3-0 bien propre au classement final.

  1. Chelsea
  2. Flamengo
  3. Los Angeles FC
  4. Espérance de Tunis

Groupe E

Inter Milan (Italie), cote 14/1

River Plate (Argentine), 50/1

Urawa Red Diamonds (Japon), 250/1

CF Monterrey Rayados (Mexique), 300/1

Ici, en revanche, on peut s’attendre à une surprise de la part d’un « petit ». Par sympathie pour notre ami Xixon et pour un football japonais qui a cessé depuis longtemps d’être un faire-valoir, on verrait bien les Urawa Red Diamonds tenir River en échec le premier jour à Seattle. Contre l’Inter, en revanche, la marche devrait être trop haute quel que soit l’état mental des Italiens après leur fin de saison aux allures de cauchemar. Inter-River, le dernier jour à Seattle, devrait valoir son pesant de cacahuètes, voire un réveil en pleine nuit (3 h du matin heure française) pour les plus courageux. P2F mise sur l’outsider et voit les Millonarios gagner pour finir premiers. Quant aux Rayados de Monterrey, malgré leur vécu dans la solide Liga MX, ils ne semblent pas équipés pour égaler les émissaires du pays du soleil levant.

  1. River Plate
  2. Inter Milan
  3. Urawa Red Diamonds
  4. CF Monterrey
On connaît peu Charlotte (Caroline du Nord) en Europe, encore moins le moderne Bank of America Stadium (75 000 places) où évoluent d’ordinaire les Carolina Panthers de la NFL.

Groupe F

Borussia Dortmund (Allemagne), cote 25/1

Fluminense (Brésil), 50/1

Ulsan HD (Corée du Sud), 200/1

Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), 500/1

Pas de surprise à attendre dans un groupe où les données sont claires dès le départ. Le Borussia Dortmund, porté par sa belle fin de saison qui lui a permis de décrocher in extremis une place en C1, devrait être motivé pour ce tournoi et faire parler la deutsche Qualität face à un Fluminense bien loin de sa grandeur des années 1970 (douzième à l’indice CONMEBOL 2024). Les deux équipes s’affrontent d’entrée à New York (East Rutherford) et voudront asseoir leur supériorité, ce qui pourrait nous valoir un excellent match. Derrière ces deux-là, le football sud-africain suit le long chemin du déclassement depuis son honnête Coupe du monde 2010 – un peu comme le reste de son pays, soit dit en passant… On devrait donc voir les Mamelodi Sundowns décrocher la cuillère de bois sans que les Sud-Coréens d’Ulsan aient trop à se fouler. Ici aussi, ça sent le 9-6-3-0.

  1. Borussia Dortmund
  2. Fluminense
  3. Ulsan HD
  4. Mamelodi Sundowns

Groupe G

Manchester City (Angleterre), cote 5/1

Juventus (Italie), cote 25/1

Al-Aïn (Émirats arabes unis), cote 200/1

Wydad Casablanca (Maroc), cote 500/1

Le classement final de ce groupe pourrait bien être trompeur. Il est à peu près certain que City et la Juve, tous deux désireux de sauver ce qui peut l’être dans des saisons jusqu’ici sans trophée, vont jouer le tournoi à fond. Il est non moins certain qu’ils prendront les deux places qualificatives, avec la faveur du pronostic pour City dans l’affrontement direct le troisième jour à Orlando. Mais P2F sort la carte « coup de cœur » et pronostique une résistance étonnante, voire héroïque, du Wydad pour ne s’incliner que de très peu face aux deux monstres et gagner un gros capital sympathie chez les téléspectateurs du monde entier. Peut-être de quoi éveiller l’intérêt d’un mécène et faire revenir le club mieux armé en 2029, en phase avec l’objectif de cette compétition de contribuer à équilibrer les rapports de force entre continents.

  1. Manchester City
  2. Juventus
  3. Wydad
  4. Al-Aïn

Groupe H

Real Madrid (Espagne), cote 4/1

Al-Hilal Riyad (Arabie saoudite), 66/1

Red Bull Salzbourg (Autriche), 80/1

Pachuca (Mexique), 150/1

Encore un grattage de tête en se demandant ce que les bookmakers ont fumé. Même avec sa brochette de noms, Al-Hilal ne devrait pas faire le poids face à un Red Bull Salzbourg rodé à la Ligue des Champions, ne serait-ce qu’en phase de poules. Pachuca, ressortissant d’une Liga MX qui vaut bien mieux que ce qu’on en dit, aura aussi son mot à dire… pour la deuxième place, car le Real va lui aussi jouer le tournoi très sérieusement pour échapper à une saison blanche. Le sort du groupe pourrait être scellé dès le Pachuca-Red Bull du premier jour à Cincinnati, à moins qu’Al-Hilal nous offre un peu de suspense… Petit coup de cœur P2F pour un football autrichien en plein renouveau, mais ça pourrait se jouer à la différence de buts.

  1. Real Madrid
  2. Red Bull Salzbourg
  3. Pachuca
  4. Al-Hilal
Le Lincoln Financial Field de Philadelphie (69 000 places), où aucune équipe de la NFL ne vient affronter les Eagles avec confiance, se laisse voir aussi en mode ballon rond.

Huitièmes de finale

Avant que commencent les huitièmes, on se hasarde à pronostiquer que le premier tour de cette Coupe du monde des clubs new look sera plutôt un succès en termes d’affluence dans les stades et d’audience TV. Il y a du potentiel pour quelques bons matchs, en particulier dans les groupes A, C, F, et H. Mais comme dans la Coupe du monde « des nations », les choses sérieuses commencent vraiment avec l’élimination directe ou Européens et Sud-Américains, sans surprise, se retrouvent entre eux. Des surprises, en revanche, il peut y en avoir sur un seul match…

Palmeiras – Paris Saint-Germain, le 28 juin à Philadelphie

La cible est dans le dos des Parisiens depuis un 31 mai de légende à Munich. Palmeiras, le meilleur club sud-américain du moment, est un peu mieux armé pour relever le défi que Botafogo au premier tour, mais ça ne devrait pas suffire si les champions d’Europe s’appliquent ne serait-ce qu’un petit peu. Victoire tranquille du PSG.

Benfica – Flamengo, le 28 juin à Charlotte

Entre l’ancien empire et sa plus grande colonie, que ce soit en club ou en sélection, c’est toujours chaud, et cette fois-ci ne devrait pas faire exception. Benfica voudra couronner son excellente saison par un beau parcours, Flamengo voudra rappeler au monde que les clubs d’Amsud ne sont pas morts. Va pour une surprise et une victoire de raccroc (aux tirs au but, qui sait ?) du Clube de Regatas cher à Zico.

River Plate – Fluminense, le 30 juin à Charlotte

Un match aux allures de quart de finale de Libertadores entre deux adversaires qui se connaissent bien. Les tacles devraient voler haut, les semelles devraient être de sortie, et il faudra un Szymon Marciniak ou un François Letexier en grande forme au sifflet pour garder la situation en main. On voit tout de même River et son petit prodige Franco Mastantuono (qui a signé au Real la veille du tournoi) faire respecter la hiérarchie non sans difficultés, peut-être sur 120 minutes plutôt que sur 90.

Manchester City – Red Bull Salzbourg, le 30 juin à Orlando

Fin de parcours sans surprise pour les Autrichiens face à une pointure de la Premier League dont les propriétaires émiratis voudront absolument éviter une saison blanche l’année où leurs rivaux qataris ont gagné la LDC. Match a priori agréable entre deux équipes plutôt portées sur l’offensive, mais nette victoire des Citizens.

Atlético de Madrid – FC Porto, le 29 juin à Atlanta

Comme tous ses prédécesseurs, ce nouveau chapitre de l’éternelle rivalité ibérique respire la testostérone et le carton jaune. Même si les têtes et les jambes regardent ailleurs avec insistance en cette fin de saison, la nature profonde du cholismo devrait laisser aux Colchoneros le matelas qui fait leur nom et leur permettre de s’en sortir sur une petite victoire un peu sale.

Chelsea – Boca Juniors, le 29 juin à Miami

Le genre de match qui peut offrir des étincelles ou dégénérer en bagarre de chiffonniers. Pour nous, ce sera les deux à la fois. P2F voit bien Boca, qui jouera à domicile ou peu s’en faut, rivaliser dans le jeu avec les Blues pendant une mi-temps puis mettre la semelle de plus en plus durement face à la supériorité physique et tactique des Anglais qui se qualifieront finalement sans trop de souci.

Borussia Dortmund – Inter Milan, le 1er juillet à Atlanta

D’un côté, la dynamique de la fin de saison 2024-25 est nettement à l’avantage du BVB. De l’autre, les Italiens sont l’éternelle bête noire des Allemands, en club comme en sélection. De quoi faire un match fort indécis dans un style prévisible, le Borussia faisant le jeu et l’Inter plaçant les contres dont il a été incapable face au PSG. La raison dit un 1-0 moisi pour les Nerazzurri, mais P2F joue la carte du cœur et voit les Schwarz-Gelben filer en quarts.

Real – Juventus, le 1er juillet à Miami

Entre ces deux poids lourds qui se connaissent bien (21 matchs officiels depuis 1962), on devrait être plus près du niveau Ligue des Champions que d’un de ces amicaux d’été où on les retrouve parfois. Décrochée en Serie A, sortie tôt en C1 par le PSV Eindhoven, la Juve paraît un ton en-dessous de son adversaire du jour. Le Real, devancé en Liga et en Copa del Rey par le Barça, aura les yeux fixés sur le seul trophée qui lui reste et ne laissera rien traîner pour s’imposer proprement.

Quarts de finale

Paris Saint-Germain – Flamengo, le 4 juillet à Philadelphie

En ce 249e anniversaire de l’indépendance des États-Unis, et dans la ville même où la déclaration fut signée, fanfares et feux d’artifice attendent les deux équipes. Sur le terrain, il pourrait en être tout autrement si les Brésiliens refusent de faire le jeu par crainte des champions d’Europe. Ceux-ci pourraient d’ailleurs accuser le coup d’un long tournoi, au bout d’une longue saison, et avoir du mal à forcer le verrou. Victoire étriquée du PSG.

River Plate – Manchester City, le 4 juillet à Orlando

Pep Guardiola ne laisse personne indifférent, et votre serviteur se range plutôt parmi les réfractaires au tiki-taka. On sent aussi que le message du mage ne passe plus aussi bien qu’avant auprès d’un effectif peut-être émoussé par tous ses titres passés. En face, les hommes d’Enzo Francescoli n’auront rien à perdre et pourront sans doute compter sur l’appui d’un public floridien très hispanisant. P2F joue la grosse cote jusqu’au bout : River en demie après prolongations.

Atlético de Madrid – Chelsea, le 5 juillet à Atlanta

Ici aussi, les jambes devraient se faire bien lourdes des deux côtés après trois semaines de tournoi déjà. L’Atléti et son style minimaliste devrait moins souffrir que les Blues de cet état de fait. Le public d’Atlanta et les téléspectateurs risquent une bonne sieste et peuvent s’attendre à voir les coéquipiers de notre Grizou national sortir du terrain en courts vainqueurs au bout de l’ennui.

Borussia Dortmund – Real Madrid, le 5 juillet à East Rutherford

Il est loin, le temps où Robert Lewandowski plantait cinq buts aux Merengue en demi-finale de la Ligue des Champions. Quel que soit l’état de forme d’un Kyks ou d’un Vini, la marche sera trop haute pour les Allemands face à une Maison Blanche en mode machine de guerre. On ne s’ennuiera pas en tribunes, mais on n’aura pas non plus de doute sur l’issue d’un débat qui ne dépassera pas 90 minutes pépouzes pour le Real.

Finales des Copa América 2016 et 2024, finale de la Coupe du monde des clubs 2025, finale de la Coupe du monde 2026 : mine de rien, le MetLife Stadium d’East Rutherford (82 000 places) commence à compter dans l’histoire du soccer.

Demi-finales et finale

Paris Saint-Germain – River Plate, le 8 juillet à East Rutherford

Les meilleures choses ont une fin, avec d’autant plus de délectation qu’on est supporter de Boca. Malgré Mastantuono sur le terrain, malgré Francescoli sur le banc, River n’a tout simplement pas les armes pour inquiéter un vainqueur sortant de Ligue des Champions, quand bien même celui-ci ne jouerait pas le jeu à fond après une saison éreintante. On devrait tout de même voir un peu d’action dans la surface parisienne, peut-être un but millonario pour l’honneur, mais on ne voit pas d’autre issue qu’une victoire et une place en finale pour le PSG.

Atlético de Madrid – Real Madrid, le 9 juillet à East Rutherford

Coupe en bois ou pas, un match entre ces Madrilènes-là n’est jamais amical, pas plus qu’il n’est joué sans engagement. De plus, c’est la dernière chance pour chacun des protagonistes de remporter un trophée. Ça devrait donc être tendu, fermé, viril comme un soir de Ligue des Champions. Les cœurs dans notre rédaction penchent plutôt du côté des Colchoneros par aversion envers une Maison Blanche qui traîne encore sa proximité passée avec le franquisme. La raison voit cependant l’éternel complexe d’infériorité de l’Atléti peser d’un poids décisif, avec au bout du compte une finale de plus pour le Real.

Paris Saint-Germain – Real Madrid, le 13 juillet à East Rutherford

Ce sera donc la finale rêvée des footix de la planète, entre le champion d’Europe en titre et le club le plus titré de tous les temps. Un PSG fraîchement admis dans la cour des grands voudra rouler des mécaniques et montrer qui il est. Mais il en faudra davantage pour décontenancer les porteurs du maillot aux quinze C1, pour lesquels l’expression « culture de la gagne » est un euphémisme. Il y a aussi l’équation personnelle d’un certain numéro 9 dont le départ semble avoir fait plus de bien que de mal au PSG, qui n’est plus tout à fait inattaquable en équipe de France, et qui va vouloir faire taire les critiques. Au final, ce sera un peu court pour le projet QSI. ¡Real campeón del mundo de los clubes!

Bilan d’ensemble

Ici aussi, allons à contre-courant de l’opinion générale et prédisons que cette Coupe du monde des clubs sera plutôt réussie. Tous les petits et beaucoup de gros joueront le jeu à fond, il y aura plus de monde dans les stades que prévu, et une certaine dose de spectacle pourrait être au rendez-vous. Après tout, beaucoup décriaient aussi la refonte du premier tour de la Ligue des Champions, laquelle s’est avérée être un succès… On ne sera certes pas au niveau de la C1 ni même de la C3 ou de la Libertadores, mais le potentiel sera là et le nouveau format de la compétition fera immédiatement oublier l’ancien. L’UEFA saura-t-elle prendre la mesure de cette concurrence signée FIFA qui pourrait à terme menacer la suprématie de l’Europe sur le football de club mondial ? That is the question…


[1] Source : Footy Accumulators, 5 juin 2025.

5 réflexions sur « Bienvenue à la nouvelle Coupe du monde des clubs ! »

  1. Bel effort Triple g mais je demeure sceptique. Disons que c’est un super tournoi de fin de saison pour les clubs européens, l’occasion de se frotter à quelques clubs prestigieux d’Amsud et dans la foulée de leur piquer quelques joueurs. Rien de nouveau sous le soleil.
    Et au petit jeu des pronos, je vois bien les Egyptiens finir dans les 2 premiers de leur poule.

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  2. J’ai adoré la défunte coupe intercontinentale (notamment les matchs du grand Sao Paulo des nineties). Et je vais essayer de faire fi de mon éducation collectiviste et d’un regard européanocentré pour regarder quelques matchs … Mais je reste un peu dubitatif… Les américains sont – ils enthousiastes? Irez vous voir quelques matchs?
    Y a t-il un début d’engouement pour cette compétition ? merci Triple.

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