Après Flávio Costa et Zezé Moreira, nous vous proposons le portrait d’un troisième maître tacticien brésilien, Rubens Minelli. Outre de nombreuses innovations, nous lui devons le merveilleux Internacional du milieu des années 1970.
« Putain de merde… Il est lourd » ! Dans sa chambre d’hôpital, Rubens Minelli, 95 ans, s’adresse à son petit-fils, Brunno Minelli de Moraes. Ce dernier vient de lui remettre un spécimen de sa biographie intitulée « Professor Rubens Minelli – la saga d’un technicien quadruple champion du Brésil ». Si les feuillets pèsent si lourd, c’est en raison de la longévité et de la densité d’une vie consacrée au football durant laquelle Minelli se singularise par ses méthodes novatrices et par son pragmatisme, avec ce que cela comporte de sous-entendus péjoratifs. Retour sur un parfait inconnu – ou presque – en France, un des plus fameux techniciens des années 1970, à un moment où le football brésilien entreprend son européanisation, pour le meilleur et pour le pire.

Le postier de São Paulo
Né en 1928, Rubens Minelli est un Paulista dont le père José a évolué aux côtés d’Arthur Friedenreich au Clube Atlético Ypiranga dans les années 1910. C’est au sein de ce même Ypiranga que Rubens commence à pratiquer le football en 1942. 80 ans plus tard, au crépuscule de sa vie, Rubens Minelli poste sur sa page Instagram une photo sur laquelle un homme excessivement maigre, le visage tout en angles et en méplats, porteur d’une chemise blanche et d’une cravate, pose aux côtés d’adolescents réunis sous l’uniforme du CA Ypiranga. Il accompagne sa publication d’un message personnel, « je vous souhaite à tous une excellente fête des pères. Aujourd’hui, je rends hommage à mon père José Minelli qui était mon entraineur à l’époque où je jouais pour Ypiranga ».
Suffisamment prometteur pour intégrer l’école de football du São Paulo FC, le club paulista dominant à la fin des années 1940, Rubens ne parvient pas à se frayer une place aux côtés de Leônidas, Bauer ou Mauro Ramos. De retour à Ypiranga, il y passe professionnel en 1949, à une période où le Vovô da colina histórica[1] tient encore le rôle du trouble-fête dans le championnat local. Ailier ou milieu gauche, Rubens Minelli supplée Válter Marciano, à l’aube d’un magnifique parcours stoppé net par une mort brutale sur les routes espagnoles[2]. Trop limité, Minelli demeure un éternel second choix et erre de club paulista désargenté en club paulista fauché quand il n’est pas sans contrat. Pâle et chétif, il ressemble plus à un scribouillard de bureau de la fonction publique qu’à un footballeur dans la force de l’âge. Et puisqu’il a la tête de l’emploi, il travaille à la Poste en étudiant en parallèle l’économie à l’Université. Déjà fissuré, l’avenir du footballeur Minelli se brise définitivement à la suite d’une fracture du péroné alors qu’il n’a que 27 ans.

Qui peut alors imaginer que ce jeune homme physiquement insignifiant, à la carrière sans consistance, porte en lui les germes d’un entraineur majeur de l’histoire du football brésilien ? Les rencontres façonnent les individus et en l’occurrence, la chance de Minelli s’appelle Canhotinho, un ancien ailier de Palmeiras et de la Seleção en pleine reconversion après une préretraite festive et lucrative avec Yeso Amalfi à Paris, au Racing. Partenaires au sein de l’équipe universitaire, ils nouent de simples liens d’amitié jusqu’à ce que Canhotinho, alors en charge des cadets de Palmeiras, propose à Minelli de le rejoindre. L’apprentissage avec les gamins du Verdão dure cinq ans, un bail durant lequel il commence à structurer ses causeries, de véritables discours de la méthode. Puis il prend en main un premier club professionnel, l’América de São José do Rio Preto. Footballeur contrarié, entraineur passionnément engagé, le Paulista se lance dans 30 longues années de pérégrinations à travers le Brésil, y compris dans les contrées les plus reculées, comme le ferait un missionnaire évangélisateur.
Un Paulista roi du Colorado
Dès ses premières expériences, Rubens Minelli instaure des schémas de jeu précis et pourtant malléables en fonction des forces et faiblesses de l’opposition, identifiées grâce à un sens aigu de l’observation. Il s’agit là d’un principe directeur qu’il ne cesse d’enrichir au fil du temps en se nourrissant des nouveautés en matière de technologie, de préparation physique et de tout ce qu’on peut regrouper derrière le terme générique de progrès.
C’est en prenant les rênes de Palmeiras que Minelli commence à se faire un nom, alors que s’achève la période dorée de la primeira Academia, une équipe louée pour son esthétique à laquelle il apporte une dimension physique. A la fin de l’été 1969, lors du Trophée Ramón de Carranza de Cadix puis à Barcelone, le Verdão réalise le grand chelem en défaisant successivement l’Atlético, le Real Madrid et le FC Barcelone. Dans ses comptes-rendus, la presse espagnole ne s’extasie pas sur ce Palmeiras « qui cette fois-ci n’avait rien de spécial » selon Mundo Deportivo, une formation attentiste privilégiant les contres orchestrés par Ademir da Guia. Avec ce Verdão, il crée les bases de la segunda Academia d’Osvaldo Brandão et conquiert son premier titre de champion du Brésil, le trophée Roberto Gomes Pedrosa considéré rétroactivement comme un Brasileirão.

En 1974, il succède à Dino Sani à la tête de l’Internacional, à Porto Alegre. Avec des cracks tels le jeune Falcão ou le Chilien Figueroa, le Colorado de Sani règne sur le championnat gaúcho mais peine à franchir un échelon et ne séduit pas le public du Beira Rio, frustré par des schémas trop conservateurs. On dit alors du football gaúcho qu’« il nage bien mais s’échoue toujours sur les plages de Rio et São Paulo ». La venue de Minelli, que l’on résume déjà au futebol-força en raison de son goût pour les joueurs puissants par opposition au futebol-arte, ne paraît pas en mesure de faire de l’Inter une équipe flamboyante.
D’emblée, il impose ses préceptes : préparation physique impeccable, recours à la musculation, une nouveauté apportée par son préparateur Gilberto Tim, discipline tactique modulable en fonction de l’opposition (« si l’adversaire défend à huit, j’attaque à huit en profitant de la supériorité physique et technique de l’Inter »), des joueurs grands et polyvalents dont des tâcherons généreux auxquels il voue une grande tendresse. Son Internacional inaugure l’irrépressible ascension des volantes[3], un terme générique utilisé pour qualifier les milieux de terrain dont la vocation défensive est essentielle. Alors que les équipes brésiliennes évoluent en 4-2-4 ou en 4-3-3 et s’appuient en général sur un ou deux volantes pour soutenir au moins un pur créateur, Minelli dispose son effectif en 4-1-2-3 avec trois volantes et aucun meneur de jeu traditionnel. Il crée le cabeça de área, un milieu en position basse exclusivement dédié à la destruction du jeu adverse (en l’occurrence l’herculéen Caçapava) auquel il ne demande aucune participation offensive, une véritable nouveauté pour l’époque. Ce joueur couvre la défense centrale, récupère et donne la balle le plus vite possible aux deux volantes excentrés, Carpegiani ou Batista à droite, Falcão à gauche, ce dernier ayant la responsabilité des transitions rapides à la récupération du ballon.
Ces choix idéologiques pourraient être annonciateurs d’un spectacle désolant, encore moins excitant que celui proposé par Dino Sani. Il n’en est rien. En s’inspirant des Pays-Bas de 1974 (« la plus grande équipe de football que j’ai vue » selon Minelli), le Colorado évolue en bloc haut et pratique le hors-jeu. Les espaces entre les lignes sont réduits, les volantes pressent l’adversaire – à la mesure de ce que peut-être le pressing au Brésil à l’époque – et se projettent rapidement vers l’avant en éliminant tout ce qui pollue la fluidité de l’action, comprendre les dribbles. Dans les séquences de jeu placé, le dispositif évolue dans une variante du 4-2-4. Carpegiani, à l’aise techniquement, dicte le tempo alors que Falcão quitte son côté gauche pour créer le surnombre dans la surface de réparation et profiter des centres précis de l’ailier droit Valdomiro. En fonction de l’adversité, des variantes sont imaginées : les latéraux disposent de plus ou moins de latitude sur le plan offensif, les ailiers contribuent au pressing ou s’en affranchissent, l’avant-centre se déporte sur un côté ou non etc… Ces choix naissent de ce que Minelli observe lors des retransmissions télévisées en direct. Pour expliquer aux joueurs ce qu’il attend d’eux, il recourt aux services d’un photographe professionnel. La projection des diapositives aide à décrypter les systèmes adverses et traduit visuellement ce à quoi les joueurs du Colorado vont être confrontés.



L’énergie, la curiosité et l’ingéniosité de Rubens Minelli assoient plus encore la domination de l’Inter dans le championnat local[4], puis le hissent au sommet national en 1975. Le club gaúcho élimine la Máquina Tricolor de Fluminense au Maracanã à l’issue d’une masterclass puis arrache le titre au Cruzeiro de Zezé Moreira grâce au gol iluminado de Figueroa. L’année suivante, avec l’arrivée du libero Marinho Peres (ex-Barça, rompu au hors-jeu au contact de Rinus Michels) et l’artilheiro compulsif Dadá Maravilha, l’Inter conserve sa couronne en écrasant la concurrence et en séduisant les observateurs. Ceux qui ont vu cet Internacional 1976 affirment que seul le Flamengo de 1982 dirigé par Paulo César Carpegiani le surpasse techniquement et tactiquement.
Le vidéaste du São Paulo FC
Désireux de retrouver ses proches, Rubens Minelli rompt avec le SC Internacional en pleine gloire pour s’engager avec le São Paulo FC en janvier 1977. Assis sur ses certitudes, le maître tacticien déploie les mêmes méthodes qu’à Porto Alegre mais en exagérant le caractère caméléonesque du SPFC, faute de joueurs de la trempe de Figueroa ou Falcão. C’est au croisement de l’obstination et de l’observation que sa contribution est remarquable. A ses schémas préférentiels, il apporte d’incessants ajustements comme le ferait un scénariste éternellement insatisfait de son œuvre, soignant les détails imperceptibles du profane, corrigeant légèrement le placement de tel ou tel acteur, choisissant les figurants avec une extrême attention et n’autorisant une part d’improvisation qu’à la star du casting. Pour Minelli, il est fondamental que ses mises en place épousent les contours de celles de ses concurrents, qu’elles fassent preuve de plasticité et produisent une énergie cinétique susceptible d’annihiler les mouvements de l’opposition.
L’art de Minelli bénéficie d’une révolution technologique née au Japon au début de la décennie. A l’initiative de JVC, une nouvelle norme d’enregistrement vidéo analogique sur bande magnétique apparaît, le Video Home System, dont la commercialisation débute en 1976 au Japon avant de s’étendre progressivement au reste du monde. Dès 1977, Rubens Minelli se dote d’un magnétoscope et de cassettes VHS pour décortiquer les matchs de ses adversaires. Pratique jusqu’alors embryonnaire et relevant du bricolage, il est probablement le premier technicien à systématiser le recours aux enregistrements, ouvrant la voie à sa généralisation au tournant des années 1990 avec la création de la fonction d’analyste vidéo dans les staffs. Sur les sites web européens évoquant l’introduction de la vidéo dans le sport, il est fréquemment fait référence aux équipes de la NFL à partir de 1985, à Arrigo Sacchi, Sam Allardyce ou Arsène Wenger dans le domaine du football sans que l’apport du pionnier Minelli ne soit cité.

A l’époque, les instances brésiliennes rivalisent de fertilité pour créer des compétitions amphigouriques, filandreuses et indéchiffrables dans leur déroulé. Le Paulistano 1977 comporte trois phases, chacune sous forme de poules, la dernière phase s’achevant par une finale aller-retour pour le titre. Il faut 48 matchs au Corinthians pour être sacré, le São Paulo FC se contentant d’une place d’honneur. Pour le Brasileirão, la Confederação Brasileiro de Desportos (CBD) fait mieux encore : trois phases, un système de repêchage permettant à un cancre comme Londrino d’accéder au dernier carré, et une finale de championnat 1977 organisée en mars 1978. Au fil de la compétition, une équipe s’extrait du magma confus de matchs : l’Atlético Mineiro. Porté par une génération exceptionnelle – João Leite, Paulo Isidoro, Toninho Cerezo, Reinaldo – le Galo écrase la compétition et se présente invaincu pour la finale à domicile contre le São Paulo FC.
Le gardien Waldir Peres, l’avant-centre Serginho Chalupa – ces deux derniers étant considérés plus tard comme les maillons faibles de la Seleção 1982 – et le flanc droit Getúlio-Zé Sérgio constituent les principaux atouts d’un São Paulo FC costaud mais sans génie. Pour le Brasileirão, le Tricolor bénéficie de l’apport du polyvalent uruguayen Darío Pereyra, défenseur central puis milieu offensif du Club Nacional. Adepte du syncrétisme, Minelli lui propose de cumuler les fonctions défensives et offensives, un volante auquel il confie la direction du jeu. Il l’associe au laborieux Chicão en cabeça de área et au méconnu Teodoro, reproduisant ainsi l’organisation de l’Internacional. La compétition trainant en longueur, le coach du SPFC a tout le loisir d’analyser les vidéos du Galo et constate qu’il s’agit d’une équipe coureuse, misant sur la vitesse, dont les lancements de jeu dépendent presqu’exclusivement de Toninho Cerezo.
Le 5 mars 1978, devant les 100 mille spectateurs ayant investi le Mineirão de Belo Horizonte, Minelli gagne les batailles physique et tactique. Il titularise Viana, un obscur ailier cantonné au banc en temps normal, et l’affecte à contremploi au marquage de Toninho Cerezo. La confiance de son coach, Viana la lui rend au centuple et réduit au silence le stratège alvinegro. Disposé en 4-4-2, le Tricolor brise la fluidité du Galo, trop léger pour forcer le joug du milieu composé par Minelli. Le match traine en longueur sans qu’aucun but ne soit inscrit et le SPFC s’impose finalement aux tirs au but. Ce quatrième sacre national, le troisième consécutif, représente le plus grand exploit du Professor. Un chef d’œuvre de réflexion tactique avec un effectif moyen, aucun joueur du Tricolor ne figurant dans l’équipe type de la revue de référence Placar.


A 50 ans, Minelli siège au sommet de la hiérarchie des entraineurs brésiliens mais la CBD lui préfère le Carioca Cláudio Coutinho quand il s’agit de remplacer le Paulista Osvaldo Brandão à la tête de la Seleção. Le Professor entreprend alors de monnayer ses compétences en Arabie Saoudite avec Al-Hilal puis avec « les Faucons ». Au moment du remplacement de Cláudio Coutinho en janvier 1980, le choix de la CBF[5] se porte sur Telê Santana, un sélectionneur en rupture avec les carcans tactiques de Coutinho. Adeptes de la préparation scientifique et europhiles footballistiquement, Coutinho et Minelli ont probablement trop de points communs pour que les dirigeants brésiliens choisissent l’un pour succéder à l’autre.
A son retour d’Arabie, Minelli se retire, conformément à une ancienne promesse selon laquelle il ne ferait pas de vieux os dans la profession. Il ne tient évidemment pas son serment et replonge dès 1982, sans résultats probants dans un premier temps. L’image du coach novateur conciliant jogo bonito et futebol-força s’effrite quand il prend les commandes de Palmeiras puis de l’Atlético Mineiro sans retrouver l’alchimie sophistiquée lui ayant permis de séduire le public des années 1970. Son physique désormais arrondi n’adoucit en rien ses idéaux, bien au contraire. Il s’érige ouvertement en apôtre d’un football réaliste, adverse au futebol-arte qu’il attribue à la seule équipe de France (N.D.L.R. : cela a bien changé !) et dont il rappelle l’échec lors du Mundial 1982. De retour au premier plan avec Grêmio (titre gaúcho 1985 en interrompant un quinquennat de l’Internacional) puis avec le Corinthians, il prétend à nouveau à la Seleção avant et après le Mundial mexicain, sans succès[6]. Avec son infortune dans le Paulistano[7], ne jamais avoir été considéré à sa juste valeur par la CBF et les groupes de pression présidant aux choix du sélectionneur demeure une meurtrissure jusqu’à la fin de son existence.

Epilogue
Assis dans une chaise médicalisée, Rubens Minelli tente de feuilleter le livre. Le livre de sa vie. Vieillard sous perfusion, il ne sait que faire. Son petit-fils Brunno s’approche, tourne quelques pages. Ce sont les dernières images du Professor, rappelé à Dieu le 23 novembre 2023, juste avant la diffusion de sa biographie.
[1] Surnom d’Ypiranga signifiant « le grand-père de la colline historique » en raison de son ancienneté, dernier club encore actif ayant fondé la Fédération paulista de football, et de sa situation géographique dans le quartier où fut proclamée l’indépendance du Brésil.
[2] Alors joueur de Valence, il meurt dans un accident de la circulation en juin 1961.
[3] Carlos Volante, joueur argentin ayant évolué en France puis au Brésil après la Coupe du monde 1938. Dori Kürschner le positionne en milieu central dans un WW, révolutionnant le rôle du milieu central jusqu’alors très offensif au Brésil. Volante incarne ce changement et donne son nom à ce nouveau poste.
[4] Huit titres consécutifs de 1969 à 1976. En 1974, 18 victoires en 18 matchs dont les deux Grenal (abréviation pour Grêmio – Internacional).
[5] La Confederação Brasileira de Desportos (CBD) devient la Confederação Brasileira de Futebol (CBF) en 1979.
[6] Telê Santana est rappelé fin 1985 et Carlos Alberto Silva lui succède après le Mundial 1986.
[7] Aucun titre dans le championnat de São Paulo alors qu’il a entrainé les quatre clubs majeurs Palmeiras, São Paulo FC, Corinthians et Santos.
Un nom que j’avais découvert il y a des années en m’interessant au Palmeiras d’Ademir da Guia et de Dudu: https://footballia.eu/matches/sc-corinthians-se-palmeiras
(J’adore comment le commentateur prononce son nom en roulant le R à la 40e seconde 😀 )
Je repasserai lire ça à tête reposée. Sans conteste l’un des plus grands entraîneurs de l’histoire du football brésilien, au vu des équipes emblématiques qu’il a façonnées.
« l’artilheiro compulsif Dadá Maravilha », éhéh.. 🙂
« amphigouriques » : hop, j’ai appris un mot!
Concernant la vidéo, j’ai parfois lu l’un ou l’autre joueurs affirmer que le Français René Hauss, du temps où il entraînait le Standard (vers 1970, donc), se singularisait notamment par ses séances-« vidéo », il y diffusait des séquences de matchs du moins…………mais la VHS n’avait pas encore été inventée!!! (ceci n’amoindrit donc en rien ce qu’on prête à Minelli), bref???
Faudrait que je retrouve l’info, car comment faisait-il? Sur pellicule, 16mm??…… : c’est contraignant voire cher, non?
Ceci dit : unanimité pour dire qu’il était en avance sur son temps, structurant et novateur, professionnalisant.. Ca colle avec le personnage, mais je me demande vraiment comment il faisait alors.
Oui, c’est ce que je mentionne comme étant du bricolage. L’apparition des caméras portables à la fin des 50es permet de réaliser des films depuis les tribunes et de les visionner par la suite. Je me demande d’ailleurs si je n’ai pas lu qu’un coach français y avait recouru (Batteux ?) ?
Le magnétoscope existe depuis le début des années 1960. Avant les formats cassette « grand public » (VHS, Beta, et l’éphémère Video 2000), il y avait des bobines (un peu comme celles de film) à usage professionnel. Les deux principaux formats étaient Ampex et surtout U-matic, techniquement meilleur, qui avait le quasi-monopole dans toutes les stations de TV du monde jusqu’au milieu des années 1980. L’U-matic est sorti au début des années 1970, il est tout à fait concevable que René Hauss s’en soit équipé d’un.
Merci Messieurs, c’est éclairant.
A l’adolescence, je me rappelle avoir été soigné/suivi pour une vilaine fracture par le fils de René Hauss, devenu médecin à Liège donc. Un gentleman!, son papa René avait de toute évidence (transmis) beaucoup d’éducation..et mon père aussi!, vieux supporter du Standard ….et qui mordit comme il put sur sa chique pour ne pas solliciter de rencontrer le père, le pauvre avait du mal, rolala……….mais avoir rencontré le fils était déjà formidable pour lui.
Quand j’y repense, toutefois : quel con!, j’aurais tenté ma chance, moi! 🙂
Carpegiani, je l’ai vu en vrai quand il dirigeait le Paraguay 1998.
Marinho Peres, tu peux nous en dire plus…
Ce que j’ai vu de lui ne m’a pas forcément impressionné, je pense à Pays-Bas – Brésil 1974 où la charnière qu’il forme avec Luis Pereira prend l’eau et est mal alignée quand il s’agit de jouer le hors-jeu.
Minelli l’a entrainé à Portuguesa au début des 70es et le connaissait quand il l’a fait venir à l’Inter après un semi-échec au Barça (il joue assez souvent avec Michels mais Weisweiler le met sur la touche). Et avec l’Inter, il forme un duo de centraux assez extraordinaire avec Figueroa, le Chilien cédant son poste de libero au profit du rôle plus ingrat de stoppeur, ce qui donne une idée de l’estime que Minelli pouvait avoir pour Marinho Peres. C’est d’ailleurs en 1976, après l’arrivée de ce dernier, qu’il développe le hors-jeu.
Il a ensuite longtemps entrainé et il me semble qu’il est le 1er à avoir lancé (et couvé) Figo au Sporting.
Tu le juges sur un match foiré comme ça?
Avec le Brésil, je n’ai visionné que les matchs de la CM 74 où c’est un autre Marinho qu’on remarque, Chagas.
J’ai maté pour l’article Inter – Corinthians 76 et celui qui m’a impressionné par son agressivité défensive, c’est Figueroa.
Superbe découverte. Merci l’ami !
Un mot sur la photo de Minelli et de Dudu. Il existe sur la toile un grand nombre de photos représentant Minelli attablé, avec des joueurs, des dirigeants, des journalistes. Il m’avait l’air d’aimer manger !
Après Schubert Gambetta, Rubens Minelli… Et dire que mes parents m’ont platement prénommé Nicolas… La vie est injuste !
Et Nicolas Poussin, c’est du poulet ?
@Alex, j’ai enfin reçu mon cadeau d’anniversaire 😛
https://laboutique.carlottafilms.com/collections/nouveautes/products/pack-coffrets-rainer-werner-fassbinder
Et https://laboutique.carlottafilms.com/collections/nouveautes/products/coffret-rainer-werner-fassbinder-vol-3
ça va en faire des séances 🙂
Des films que j’en connais, ça devrait être moins indigeste que ton coffret Herzog.. 😉
J’avais regardé 8 heures ne font pas un jour et beaucoup aimé.
Sans commune comparaison avec l’autre escroc d’Herzog. Plus j’y pense, plus je me dis qu’Herzog c’est un truc de snobinards du cinéma, des soit-disant puristes amateurs de grosses branlettes pseudo-intellectuelles. J’ai pris carrément plus de plaisir à mater les films de Tarkovski que ceux d’Herzog.
Herzog c’est le pinnacle de l’ennui.
https://www.pinte2foot.com/article/la-persistance-du-nazisme-dans-le-football-ouest-allemand-apres-1945-le-cas-maria-braun
Merci Bruce pour tes textes. Ils passeront bientôt. Qui es-tu, toi qui nous avais pas offert de textes depuis 2023 ? Bonne soirée
..article que je vais avoir l’honneur de mettre en page, que je viens de lire en attendant mon plat..et qui est très bien, on se réjouit d’avance 😉