Rayo Vallecano, le centenaire révolutionnaire

Le Rayo Vallecano fêtera son centenaire en mai. Profitons de la venue du Real Madrid ce week-end à Puente de Vallecas pour célébrer les franjirrojas, fierté d’un quartier longtemps négligé où s’expriment depuis toujours les luttes de l’extrême-gauche madrilène.

Essentiellement champêtre jusqu’alors, la commune de Vallecas se développe à partir du milieu du XIXe siècle, des îlots d’habitation émergeant dans l’anarchie au milieu de plaines non aménagées. L’installation d’usines, approvisionnées en bras par l’exode rural des Andalous et des Extremeños, accélère la croissance de la ville. En 1924, près de 30 milles personnes y vivent mais la ligne 1 du métro ne s’aventure pas au-delà du Puente de Vallecas, le pont enjambant l’Abroñigal, un petit cours d’eau séparant la capitale de sa banlieue sud-est. Cette démarcation naturelle est également sociale :  depuis 1878, les activités les moins nobles, susceptibles de constituer une gêne pour la population madrilène, sont déportées vers les faubourgs industriels et populeux où l’insalubrité et la misère peuvent prospérer loin des regards.

Les travaux du métro à Puente de Vallecas.

Considéré comme un sport élitiste pratiqué par des étudiants et des ingénieurs, le football se répand dans toutes les couches de la population au cours des années 1920. C’est dans ce contexte que l’Agrupación Deportiva El Rayo voit le jour en mai 1924 à la suite d’une scission avec le Club Numantino, une entité créée au début du siècle. Le football se massifie rapidement dans les quartiers les plus défavorisés, les clubs se multiplient sans qu’il n’existe encore de véritable organisation. Sous l’impulsion des communistes, au moment où la Seconde République est proclamée en 1931, la Federación Deportiva Obrera lance un premier championnat ouvrier. Le Rayo participe discrètement à la compétition, recevant ses adversaires au Campo de la Erillas, jusqu’à ce que la Guerre civile n’interrompe définitivement l’épreuve en 1936 et que Vallecas ne sombre dans le chaos. 

Le Rayo ayant participé au championnat ouvrier de 1935.

Sous administration socialiste, la municipalité de Vallecas soutient le développement culturel et éducatif dès lors qu’il s’inscrit dans un cadre laïc, crée un réseau d’égouts et améliore les transports publics. Quand les remous socio-politiques s’amplifient, elle ne sait pas endiguer les actions violentes des anarchistes de la CNT (Confederación nacional del trabajo), que ce soit avant le début de la guerre ou aux premières heures du conflit. Pour preuve, en août 1936, c’est à la station Santa Catalina-Vallecas que des prisonniers convoyés vers Madrid dans « les trains de la mort » sont exécutés par des milices défendant la République. Dans les mois suivants, exposée par la proximité du front, la ville est détruite par l’artillerie et l’aviation des forces nationalistes. De ces bombardements aveugles, Robert Capa témoigne en décembre 1936 dans la revue Regards, offrant un spectacle de désolation où de petites gens, le regard perdu, s’efforcent de survivre dans les décombres.

Extrait de la revue Regards avec les photos de Robert Capa. Vallecas y est comparée au quartier de Belleville à Paris.

L’après-guerre

En 1939, quand Franco s’empare du pouvoir, le championnat ouvrier n’existe plus. L’Agrupación Deportiva El Rayo sort d’un long sommeil et reprend la compétition en championnat régional de Castille. Il joue alors au Campo Rodival, un stade partagé avec d’autres entités locales et dont l’usage requiert le paiement d’un loyer. Fin 1947, la municipalité autorise l’affichage des armoiries de la ville sur la tunique du Rayo et le club prend le nom d’Agrupación Deportiva Rayo Vallecano, devenant le principale vitrine sportive de Vallecas. C’est à cette période que le Rayo noue des partenariats, avec l’Atlético de Madrid d’abord, puis avec l’AD Plus Ultra, filiale du Real Madrid (l’actuelle Castilla). En faisant grandir des espoirs colchoneros ou merengues et en bénéficiant d’une assistance financière, les Rayistas s’installent en troisième division nationale.  

Les années 1950 sont celles où le Rayo prend son essor et élimine toute concurrence à Vallecas. Evoluant en blanc la plupart du temps, il adopte définitivement la tunique franjirroja au cours de l’année 1952[1] en hommage à de prestigieux hôtes, River Plate ayant emprunté les installations rayistas au début de leur tournée européenne, en décembre 1951. Puis le Rayo s’installe enfin dans l’Estadio de Vallecas[2] dont il devient propriétaire peu de temps avant l’accession en Segunda división.

1949-50, première saison avec le maillot orné d’une diagonale rouge. Le Rayo adopte définitivement la tenue à partir de 1952.

Tout n’est pas rose pour autant. Quartier symbole de la résistance républicaine durant la guerre civile, surnommé « la petite Russie », l’administration franquiste oublie Vallecas durant 20 ans, laissant se développer d’immenses bidonvilles sans services publics, ni hygiène. Bien qu’annexé à Madrid depuis 1950, le district n’est qu’un faubourg maussade où résident des ouvriers venus des campagnes mais également des sudacas[3], des gitans, des marginaux, délinquants ou junkies, ceux dont la dictature nie l’existence. C’est à partir des années 1960 que le pouvoir décide de reprendre la main sur le quartier. Les bulldozers et les pelleteuses rasent les zones insalubres, de petits immeubles bon marché et sans charme sont édifiés à moindre coût en même temps que la terre battue cède la place au bitume et que le réseau d’assainissement progresse. Malgré ces efforts, Vallecas demeure une zone douteuse, peu fréquentable, un foyer infectieux susceptible d’abriter les germes de la contestation et dont se méfie le régime.

Rayo–Real Madrid, la lutte des classes

Le Rayo aurait-il connu la Liga en 1977 si le Caudillo n’était pas mort 18 mois plus tôt ? L’accession, obtenue dans les semaines ayant suivi les premières élections législatives démocratiques, participe à la manifestation de la désintégration de la morale franquiste. A la même époque, les racines socioculturelles de la communauté gitane peuvent enfin s’exprimer librement et des artistes tels que Jero (avec Los Chichos) ou Tony El Gitano popularisent la rumba pop. Et puis cette année-là, le cinéma quinqui voit le jour avec le film fondateur Perros callejeros de Juan Antonio de la Loma, révélation sans filtre du quotidien des voyous et petites gens parlant le cheli[4] autour d’une esthétique faite de barres d’immeubles et de friches urbaines.

L’estadio de Vallecas en 1976.

Quand le Real Madrid visite le nouvel estadio de Vallecas[5]le 30 octobre 1977, cette rencontre est bien plus qu’un derby, c’est un choc des classes. Symbole majestueux du franquisme triomphant – à tort ou à raison – le Real s’abaisse à un déplacement chez les invisibles sortant tout juste de la marginalité. Les Merengues se relèvent d’une saison catastrophique et de la démission de l’exigeant coach Miljan Miljanić après la défaite inaugurale à Salamanca. Santiago Bernabéu hospitalisé et diminué, c’est un fidèle de la maison qui est désigné, Luis Molowny, déjà intérimaire en 1974 après l’éviction de Muñoz. Molowny redresse immédiatement la situation et Vallecas accueille une équipe leader du championnat, vainqueur de six matches consécutivement avec à la clé une orgie de buts.

Du côté du Rayo, l’entraineur de l’historique accession García Verdugo non reconduit, c’est à l’Uruguayen Héctor Núñez qu’est confiée la tâche d’obtenir le maintien. Il va y parvenir avec les Matagigantes, un groupe composé en partie d’étudiants se faisant un devoir de faire tomber tous les grands d’Espagne dans leur stade au confort minimaliste, encastré au milieu de grands blocs de béton.

La chute du Real à Vallecas en 1977.

La rencontre débute à midi devant 18 000 spectateurs dont César Luis Menotti venu superviser Enrique Wolff à l’approche de la Coupe du monde en Argentine. Dans une ambiance de feria, le Rayo ouvre la marque, Pirri réplique à deux reprises et le Real habillé de bleu semble voguer vers un nouveau succès. Une illusion car la furia du Rayo emporte tout. C’est d’abord Tanco qui égalise, un défenseur central idolâtré en raison de ses « tancazos », des coups francs surpuissants. Puis à huit minutes du terme, le jeune milieu Chus Landáburu crucifie Miguel Ángel. Les derniers instants ressemblent à un siège dont Tanco et sa moustache sont les héros sacrificiels.

S’il fallait une ultime démonstration du renouveau de Puente de Vallecas, le Rayo vient de l’offrir aux yeux de l’Espagne nouvelle. Les périphéries des villes ne sont plus cachées, les sinistres immeubles dépassant des petites tribunes font partie des panoramas urbains et si la victoire face au Real ne change rien aux difficultés des habitants du quartier, elle participe à la réhabilitation des invisibles, les populations précaires et les quinquis, tous ceux que le pays feint de découvrir avec la disparition de Franco.  

Les temps modernes

Au cours des saisons suivantes, le Rayo alterne périodes fastes et dépressions, plus ou moins profondes. Peu importe, Vallecas est un barrio saliendo del barro[6] (« un quartier sortant de la boue ») et sa notoriété ne dépend plus du seul Rayo. Les associations foisonnent à l’initiative des plus jeunes, hérauts de la contre-culture, ou de prêtres ouvriers comme le fameux Padre Llanos[7]. Pour marquer cette libération et l’identité contestataire du district, Vallekas est souvent écrit avec un K, comme s’il s’agissait de démontrer que rien n’est immuable ou sacré. 

Los Chichos, révélés dans la Discoteca Lover Club de Vallecas.

Dans cet univers bouillonnant, le Rayo tient une place modeste et ne révolutionne pas la Liga en dépit de la présence dans ses rangs d’excellents footballeurs en quête de notoriété ou au crépuscule de leur carrière parmi lesquels figurent Fernando Morena, Hugo Sánchez, Toni Polster, Raúl Tamudo ou actuellement Falcão. La création d’un groupe de supporters d’extrême-gauche radicale, les Bukaneros 92 – avec un K – n’augmente pas l’engouement pour les Franjirrojas et longtemps, la fréquentation de l’Estadio de Vallecas demeure faiblarde. La mode – pour ne pas écrire la hype – pour le Rayo est récente, fruit des excellents résultats de ces dernières années (bien que le coach Francisco Rodríguez vienne d’être démis à la suite d’une série de défaites), de la qualité du jeu pratiqué et de plusieurs actions spectaculaires des Bukaneros suscitant l’adhésion de Podemos et de ses relais médiatiques domestiques ou étrangers.

Avec un Rayo plus attractif, plus bankable, le propriétaire du club[8] doit jongler entre la préservation des racines populaires et les perspectives qu’offriraient l’agrandissement du stade et les hausses de prix à la billetterie. Certes, le district de Puente de Vallecas a changé, la population d’origine étrangère a supplanté les Andalous, le PP a remporté les dernières élections locales, le PSOE et le PCE ne font plus rêver les jeunes, happés par Podemos et ses luttes moins sociales que sociétales. Mais il échappe encore à la gentrification et les habitants veillent à ce que le Rayo Vallecano demeure le symbole d’un quartier attaché à sa singularité en dépit de l’ultra financiarisation du football.


[1] Le Rayo joue durant une saison en maillot blanc barré d’une diagonale rouge en 1949-1950, quand l’Atlético au nom de leur partenariat, refuse que le club joue avec une tenue similaire à celle du Real Madrid.

[2] L’Estadio de Vallecas est occupé par l’Atlético au sortir de la guerre, le Metropolitano ayant subi d’important dégâts. L’Atlético joue déjà à Vallecas au début des années 1930, quand il est en seconde division.

[3] Terme péjoratif pour désigner les Sudaméricains.

[4] Argot madrilène.

[5] Détruit en 1972, le stade est reconstruit et inauguré en 1976.

[6] Titre d’une exposition photo sur Vallecas à la fin des années 1970 et au début des années 1980.

[7] Marqué par les exécutions de prêtres pendant la guerre, il est engagé dans la préservation des valeurs traditionnelles et de la morale franquiste. Puis, il œuvre en faveur de l’alphabétisation des classes les plus pauvres avant d’entrer clandestinement dans l’opposition en adhérant au PCE.

[8] Le Rayo Vallecano a pris la forme de Société Anonyme au début des années 1990, comme la plupart des clubs professionnels espagnols.

28 réflexions sur « Rayo Vallecano, le centenaire révolutionnaire »

  1. Club dont je ne connaissais que la réputation, merci Verano.

    C’est la zone en somme? Avec ses « Apaches » 🙂 Urbanistiquement parlant, toute la ceinture de Madrid est de cet acabit? Quid de Getafe?

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  2. Gracias Amigo
    Et Falcao qui enchaîne déjà sa troisième saison sous la bande diagonale rouge du Rayo, une griffe rappelant certainement à « El Tigre » celle de son River adoré où il rugissait jadis, plus jeune…
    Certes Falcao n’est plus le buteur qu’il a été un temps mais qu’importe, à l’heure des départs en direction de destinations « Eldorado », l’attaquant colombien vient incontestablement cocher les cases du « Loco » romantique et répond alors à tous les critères de la « retraite passionnée » souvent embrassée par les joueurs sud-américains (même si d’ordinaire, ces derniers rentrent plutôt au bercail (club de leurs débuts, championnat brésilien ou argentin etc))

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    1. Si la Colombie se qualifie pour la « World Cup USA 2026 », sur 23 joueurs (voir plus) constituant les effectifs des sélections… on le convoque Falcao ?

      Franchement: l’expérience, la classe,le charisme… la capacité à quoi qu’il en soit claquer un but en fin de match même après des entrées en jeu uniquement tardives… Le sang froid pour une éventuelle séance de tirs au but, le rôle d’exemple et d’inspiration pour ses coéquipiers etc

      Muriel vient de quitter la Serie A pour rejoindre la MLS, il pourrait tout à fait être de la partie en 2026, Zapata reste dans la course avec le Torino de Juric particulièrement compétitif cette saison… James Rodriguez reste James Rodriguez… Je n’ai en tête hélas aucun jeune attaquant colombien pouvant, pour le moment et légitimement, prétendre bousculer les vieux briscards du pays, voler dans les plumes des « Tucan » les plus préservés…

      Vous aurez compris mon avis…

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    2. Il ne joue plus beaucoup avec le Rayo, 2026 ça paraît lointain… Il faudrait sans doute qu’il trouve un club où il a un peu plus de temps de jeu. Sachant qu’avec les Cafeteros, son bilan n’a rien de flamboyant. Sa blessure avant la CM 2014 a gâché sa meilleure chance de briller dans un mondial.

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    1. Et me voici ! (petit repos en plein montage d’étagères Ikea). Merci Verano pour ce texte magnifique (una vez más).

      Comme le texte laisse comprendre, la banlieu sud de Madrid est la « zone craignos » de Madrid par rapport à la banlieu nord (l’une des zones les plus riches de la capitale). Tout le monde parle de la Movida des années 80 à Madrid (Almodóvar, la pop, etc), mais à cette époque-là il y avait aussi toute une culture qui venait de la banlieu sud et qui était tout aussi importante : la rumba flamenca dont parle Verano (los Chichos, los Chunguitos…) et le hard-rock ou heavy autour du label Chapa Records avec des groupes comme Leño (surtout), Barón Rojo, Coz, Asfalto…

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  3. J’avais passé un nouvel an à Vallecas, il y a une quinzaine d’années, chez une amie qui est du coin. A minuit, une folie. De tous les toits des immeubles partaient d’immenses petards. On aurait dit un bombardement. Et vu que Vallecas surplombe Madrid, c’était bordélique mais très joli.

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  4. L’ambiance dans le stade a l’air vraiment sympa. Mes potes adorent y passer un moment quand ils retournent à Madrid. D’ailleurs si vous croisez un ado à Toulouse avec un maillot du Rayo, c’est un de leurs gamins.

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  5. Vraiment un super texte Verano. Culture, société, histoire et sport. Bravo! Mon père me parlait souvent du bordel de Madrid dans les années 70. Lui qui venait d’un petit bled de la province de Cadiz, c’était un autre monde… Les manifs post-franquisme étaient très tendues, beaucoup de mecs étaient armés, fallait être sur ses gardes. Le quartier Lavapies était également à part…

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  6. Hugo… Mon idole d’enfance. Il a quand même réussi à aligner l’Atletico, le Real et le Rayo à la suite. Et sa saison à Vallecas était excellente pour son âge.
    Du Rayo, je retiens Ever Bolic le bosniaque, le gardien nigerian Wilfred Agbonavbare qui était, à mon sens, meilleur que Peter Rufai. Laurie Cunningham qui décèdera si jeune…
    Onésimo Sánchez qui était la touche technique du club dans les années 90…

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  7. Polster, sa carrière espagnole est étrange. Faut se rappeler qu’il colle 33 buts en Liga avec Seville en 90. Seulement dépassé par les 38 de Sanchez. Mais par la suite, Logroñes, Rayo… Des modestes de chez modestes…

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    1. Y’avait eu aussi une éphémère équipe étasunienne créé par le Rayo: le Rayo Oklahoma, un truc du genre. Evidemment, c’était pas très dans l’esprit « rayo » et ça avait fait pas mal de polémiques.

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      1. Aux États-Unis, on pense évidemment au Chivas de MLS qui était une filiale du Chivas mexicain. Installé à Los Angeles pendant 9 saisons. Je ne sais pas si le club était suivi par la communauté mexicaine. Chivas est certainement le club avec le plus de fans au Mexique mais ce choix était assez clivant. J’ignore les raisons de l’arrêt…
        Si Triple G passe par là…

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  8. Sur l’échelle de Sankt-Pauli (je viens de l’inventer, pas fier), comment/où situer ce Rayo?

    C’est peut-être une fatalité dans le chef de ces mouvements, peut-être les espérances sont-elles condamnées à être toujours douchées à leur contact, avant d’être réinventées, mais Podemos, bof???

    Et je ne vois pas d’équivalent, résiduel ni historique, à ce type de clubs parmi les plats pays ; pas l’impression que ça coure les rues en fait – j’en verrais bien instinctivement en Grèce, sais pas pourquoi..mais au fond aucune idée.

    L’âge d’or de ce Rayo bouillant, serait-ce juste après la mort de Franco, si je te lis bien ?

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    1. Je ne sais si c’est la même construction idéologique. Skt Pauli part quand de la mouvance autonome et des squats. Quartier moins périphérique que Vallecas, il me semble. Je ne connais pas Hambourg…

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    2. Le Rayo et le militantisme me semblent relever d’un phénomène récent. D’abord parce que le PCE était interdit sous Franco même si padre Llanos et d’autres œuvraient sous le manteau. Ensuite parce que j’ai l’impression (à tort peut être) qu’assommés par presque 40 ans de franquisme, les Espagnols ont mis du temps à retrouver une conscience politique. Je crois avoir lu qu’à leurs débuts, il y a 30 ans, les Bukaneros oscillaient entre extrême gauche et extrême droite (c’est d’ailleurs de leur tribune que sont venues les insultes peu glorieuses à destination d’El Nesyri récemment).
      Et la période du Rayo que je préfère est celle des 70es, en effet. Morena, c’était une sacrée pioche ! Landáburu également. Guzmán, sélectionné avec la Roja 78 venait du sérail, parmi quelques joueurs semi-professionnels. Ces périodes de transition, quand on ne sait pas comment les choses vont tourner, sont les plus intéressantes. Et comme l’écrit Khia plus haut, l’Espagne ne savait pas trop où elle allait dans ces années dé post-franquisme.

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      1. Le plus effarant quand tu quittais Madrid, les bidonvilles à proximité du périphérique. On les voyait chaque été quand on descendait dans le sud. Et dans la fin des années 80-début 90, c’était pas des bidonvilles de migrants. El Salobral où vivaient des familles gitanes ou Cañada Real un peu plus loin.

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