Coupe d’Asie 2023 : Premières journées

La dix-huitième Coupe d’Asie des Nations s’est lancée vendredi dernier au Qatar. Pour l’occasion, P2F vous propose un suivi complet de la compétition à travers des comptes rendus de chaque rencontre pour ceux qui n’auraient pas le temps de les regarder (disponibles en France et en Belgique gratuitement, en intégralité, en direct et en rediffusion sur la chaine YouTube « AFC Asian Cup »). Que s’est-il passé pour cette première journée de la phase de groupes ? Les favoris ont-ils répondu présent ? Des potentielles équipes surprises ont-elles émergées ? Quels joueurs ont brillé ? Découvrons le maintenant !

Groupe A : Le Qatar assure l’essentiel, la Chine à la rue

Qatar 3-0 Liban

Autant le dire tout de suite, pas grand monde ne s’attendait à une rencontre folle pour ce match d’ouverture. D’un côté, une sélection libanaise en pleine crise pour pleins de motifs. De l’autre un Qatar à domicile et champion d’Asie en titre, mais qui est clairement sur la pente descendante après une Coupe du Monde loupée dans les grandes largeurs. Les Maroons restent toutefois assez nettement favoris pour ce match, et le premier avertissement arrive dès la 5e minute de jeu pour des Libanais (peut-être impressionnés par la grandeur du stade de Lusail ?), avec le meilleur buteur de la dernière coupe d’Asie, Almoez Ali, qui voit son but refusé pour hors-jeu. Après plusieurs minutes de panique et de flottement, la sélection libanaise reprend ses esprits et se met en place. Elle commence même à s’enhardir un petit peu à partir de la 20e minute et arrive à se créer des opportunités de tirs. Côté Qatar, c’est mou, peu rythmé, … Bref, mauvais. On est bien loin du collectif bien huilé d’il y a cinq ans. En dehors d’une tête d’Akram Afif sur la barre, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le Liban est limité techniquement et collectivement, mais eux au moins sont dans le match, sont déterminés, et gagnent les duels à l’image des deux latéraux Nassar et Hussein El Zein. Finalement, la délivrance arrive juste avant la mi-temps, avec un but bien heureux d’Akram Afif. Autant dire que le Qatar s’en sort bien après une première période aussi poussive.

En dehors de l’ancien Marseillais Lucas Mendes, naturalisé Qatari il y a quelques mois et auteur d’un match très intéressant avec et sans ballon, la défense des locaux est effrayante de passivité, et les Libanais ne sont pas loin de l’égalisation dès le début de la deuxième période avec Jradi qui touche le poteau. Un élan coupé quelques minutes plus tard par l’une des rares actions bien construites par les Qatari : lancement de Mendes, jeu en triangle Al Haydos-Afif-Waad, centre enveloppé parfait de ce dernier, tête de Almoez Ali. Action d’école, propre et clinique, 2-0 pour le Qatar qui peut enfin souffler. La rencontre s’installe alors sur un faux rythme assez soporifique. Le stade de Lusail, certes plein mais il est vrai pas franchement des plus bouillants, commence à se vider dès l’heure de jeu… Et ce ne sont pas les timides réactions des Libanais qui vont faire revenir les suppo… les consommateurs qatariens. Au cours d’un temps additionnel de 10 minutes (ça ne nous avait pas manqué), Akram Afif s’en va inscrire le troisième but de son équipe après avoir déposé Mansour Nour sur une accélération foudroyante. 3-0, c’est quand même cher payé pour des Libanais limités mais qui n’ont pas démérité, et qui auraient à plusieurs reprises pu profiter des largesses d’une défense qatarienne assez inquiétante. Un Qatar qui s’impose donc dans ce premier match, on n’en doutait pas, mais qui n’aurait pas franchement rassuré après une prestation bien terne. Il est certain que cette équipe sortira du groupe le plus faible de la compétition, mais on peut avoir des doutes sur la capacité des tenants du titres à élever leur niveau de jeu face à un adversaire de plus haut calibre.

Chine 0-0 Tadjikistan

Peu de gens sont capables de situer le Tadjikistan sur une carte. Mais ce petit pays montagneux d’Asie centrale vit sa vie, et tente de développer son football sur le modèle du voisin ouzbek. Et pour le premier match de son histoire en Coupe d’Asie, le Tadjikistan a bon espoir de créer la surprise face à une sélection chinoise malade depuis pas mal d’années. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que de surprise, il y a, et elle est très agréable ! Le Tadjikistan produit un football protagoniste et offensif très agréable à regarder. Il y a des mouvements cohérents, des combinaisons à une ou deux touches de balles, des variations entre jeu long et jeu court… Si l’on pourra regretter un manque de spontanéité dans les 20-30 derniers mètres, les joueurs parviennent néanmoins à se mettre en position de frappe. Alisher Dzhalilov est souvent à la conclusion et passe pas loin d’ouvrir le score à plusieurs reprises. Il s’en faut de peu pour qu’un but soit inscrit, mais on sent chez le Tadjikistan une équipe qui maitrise son football. Bien aidée il est vrai par un adversaire qui n’en finit plus de sombrer dans le pathétique. L’équipe chinoise est à la rue, dépassée, et produit au cours de cette rencontre tout ce qu’il ne faut pas faire dans un match de football. Le niveau technique est affligeant, les passes manquées et ballons perdus bêtement s’enchainent, le « bloc équipe » est complétement désorganisé, la faute à un milieu de terrain aux abonnés absents. Sans parler de Wu Lei, la star supposée de l’équipe, fantomatique sur la pelouse. Après une première demi-heure cauchemardesque d’un point de vue football, la Chine parvient enfin à poser le pied sur le ballon, mais les quelques situations dangereuses sortent à chaque fois un peu de nulle part et ne sont pas le fruit d’une production inspirée.

Globalement, la partie est un supplice pour les supporters chinois. Il y a une équipe qui domine nettement, c’est le Tadjikistan. Et l’on se dit qu’en deuxième mi-temps, leurs efforts seront récompensés. Mais les occasions se succèdent, les frappes hors cadre également. Clairement, il faudra travailler devant le but à l’entrainement chez les Tadjiks. Le temps passe, le Tadjikistan ne marque pas, et le braquage chinois apparait possible dans le dernier quart d’heure. 77e minute, Liangming Lin se voit privé d’un but tout fait par une intervention salvatrice de Dzhuraboev. Dans la foulée, Xin Xu oblige le gardien Rustam Yatimov a sortir une magnifique parade sur un tir de loin. Et sur le corner qui suit Chenjie Zhu s’élève plus haut que tout le monde et propulse le ballon dans le but. La Chine a réussi son braquage ! Mais le défenseur anglo-chinois Tyias Browning (ou Jiang Guangtai, c’est selon) est sanctionné par l’arbitre saoudien M. Al Hoish pour un hors-jeu alors qu’il était sur la ligne de but derrière le gardien. Une décision très discutable, sans doute le premier scandale arbitral du tournoi, qui prive la Chine d’une victoire inespérée, puisqu’on en restera sur ce score de parité. Les joueurs d’Aleksandar Janković se sentiront surement floués par l’arbitrage, à raison. Mais il n’est pas possible de dire qu’ils auraient mérité de gagner cette rencontre tant ils auront été surclassés, à la rue, et indignes d’une compétition internationale. C’est en fin de compte une rencontre où les deux équipes s’en sortent bien au vu du déroulé des évènements. Mais si nous avons hâte de revoir le Tadjikistan et avons de bons espoirs pour sa qualification, nous ne pouvons que nous montrer inquiets pour la Chine si elle ne propose pas autre chose que le néant footballistique qu’elle nous a servi.

1 — Qatar — 3 pts
2 — Chine — 1 pts
3 — Tadjikistan — 1 pts
4 — Liban — 0 pts

Akram Afif ouvre le score, le tenant du tire s’en sort bien après un match laborieux

Groupe B : Les loups blancs amadoués

Australie 2-0 Inde

Pas de surprise pour cette première rencontre du groupe B. En tribunes déjà : comme attendu en raison de la diaspora présente dans l’Emirat, 99% du stade soutien l’Inde. Un public il est vrai plus enthousiaste que connaisseur du ballon, poussant des cris d’orfraie à la seconde où un de leur compatriote touche le ballon ou apparaît sur les écrans géants. Il faut dire qu’ils ont rarement l’occasion de faire la fête devant les performances de la sélection indienne, et ce match ne fait pas exception. En dehors d’une grosse occasion de la tête pour le vétéran Sunil Chhetri, les Indiens ne se que très peu mis en évidence balle au pied. Le plan mis en place par l’ancien international croate Igor Štimac consistait surtout à être bien en place et à tenir le plus longtemps possible. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne. Les Socceroos, pas les plus habiles lorsqu’il s’agit de faire le jeu, galèrent, multiplient les passent approximatives et peinent à s’approcher du but gardé par Gurpeet. En dehors d’une mauvaise relance de ce dernier et quelques frissons sur coup de pieds arrêtés, les Indiens ne sont pas vraiment inquiétés et leur bloc bas encaisse les coups sans trop de problème.

Mais bien que relativement disciplinés en première période, les Indiens ont la fâcheuse tendance à reculer jusqu’à très proche de leur ligne de but. Et c’est parfois une ligne de 6 ou 7 joueurs qui est dans la surface de réparation. Une présence australienne plus accrue dans les demi espaces à l’entrée de cette surface les mettraient assurément en difficulté. Et Graham Arnold, le sélectionneur australien, semble l’avoir remarqué : dès le début de la deuxième période, le milieu Jackson Irvine monte et apporte le surnombre dans les 20 mètres. On sent tout de suite les Australiens capables de maintenir une plus forte pression et les Indiens incapables de dégager leur camp. Et à la 50e minute, sur un nouveau centre aussie, la défense des Tigres bleus est une nouvelle fois en surnombre et en ligne dans sa propre surface de réparation, désertant les abords. Le dégagement du poing approximatif du gardien arrive sur un Irvine esseulé et la sanction est immédiate. 1-0 pour l’Australie, un but qui en réalité tue déjà tout suspens puisque l’Inde n’a juste pas assez de qualités pour réagir. En dehors d’un ballon contré aux 40 mètres qui aurait pu par un improbable effet physique aboutir à un but contre son camp des plus absurdes, les coéquipiers de Chhetri n’ont rien montré. Et le nouvel entrant Jordan Bos inscrit de façon plutôt anecdotique le deuxième but australien à la 72e minute au milieu d’une défense passive qui a semble t-il déjà rendu les armes. Malgré une première période assez terne, les Socceroos n’ont pas eu à forcer leur talent et s’imposent tranquillement, tandis qu’on souhaite aux Indiens, à défaut de gagner un match, d’au moins montrer qu’ils sont un peu capable de faire deux-trois trucs avec un ballon rond.

Ouzbékistan 0-0 Syrie

Première surprise de la compétition. Les Loups blancs ouzbeks sont annoncés comme l’une des sélections les plus montantes du continents ces dernières années. Malgré l’absence de leur star Eldor Shomurodov, l’équipe d’Ouzbékistan est considérée par beaucoup d’observateurs comme l’outsider le plus crédible derrière les six derniers mondialistes, et ce match contre la faible Syrie était l’occasion de marquer le territoire et les intentions. Cela aura été un pétard mouillé. L’Ouzbékistan n’est de base pas vraiment une équipe pratiquant un football champagne, et est plutôt mal à l’aise quand il s’agit de faire le jeu. Sans son meilleur joueur offensif, les hommes de Srečko Katanec sont tombés dans le piège du favori qui ne peut se défaire de la toile d’araignée tissée par un adversaire plus faible sur le papier, mais très bien préparé. Coaché par l’emblématique argentin Héctor Cúper, les Syriens ont appliqué leur plan à la lettre et livré une démonstration tactique sur l’aspect défensif. L’axe, les côtés, tout était parfaitement cadenassé. Aiham Ousou en défense centrale est notamment à créditer d’une excellente performance.

Et les Syriens, ne se contentant pas seulement de bien défendre, on également su de procurer quelques situations dangereuses par des contres attaques plutôt bien élaborées. Elle aurait même pu ouvrir le score à la 80e minute, avant que le but ne soit refusé pour hors-jeu. Mais l’Ouzbékistan n’a jamais su trouver la solution pour enflammer la rencontre, malgré la rentrée intéressante du virevoltant Abbosbek Fayzullaev et une possession du ballon à 66% du temps. Mais cette maitrise du cuire ne fut que stérile, handicapée par un rythme bien trop peu élevé. Avec pour conséquence un match franchement ennuyeux et un score vierge logique et bien mérité pour la Syrie. Cette dernière, en cas de victoire (probable) contre l’Inde pourrait certainement s’assurer au moins une place parmi les meilleurs troisièmes, arrachant une qualification au départ assez inespérée. Quant aux Ouzbèks, cette triste prestation a probablement pas mal refroidi les ardeurs. Rien n’est évidement perdu pour la qualification, mais il faudra assurément élever considérablement le niveau de jeu pour enfin obtenir le bon parcours qui récompenserait l’excellent travail du pays dans les catégories de jeunes.

1 — Australie — 3 pts
2 — Syrie — 1 pts
3 — Ouzbékistan — 1 pts
4 — Inde — 0 pts

Accrochés par la Syrie, les outsiders ouzbeks ont déçu pour leur entrée en lice. Le plan de Cúper s’est déroulé sans accroc.

Groupe C : Pas de sentiments pour l’Iran

Emirats Arabes Unis 3-1 Hong-Kong

Place à la meilleure équipe chinoise du moment ! Hong-Kong est en effet sur un petit nuage depuis sa victoire en préparation contre son immense voisin chinois. Et pour son retour en Coupe d’Asie, Hong-Kong se confronte aux EAU de Paulo Bento, régulièrement annoncés comme outsider potentiel, dont on sait rarement quoi penser, mais qui se donnent le luxe de laisser leur meilleur joueur Ali Mabkhout sur le banc. Les Fils de Zayed sont en effet donnés largement favoris de cette rencontre, et cela se ressent durant le match, avec 78% de possession et un avantage certain dans les qualités physiques et techniques, il faut un remarquable geste défensif de Ngai-Hoi Li pour empêcher un but tout fait. Mais les Hong-Kongais vont tout au long de la partie démontrer toute leur valeur. Ne s’embarrassant pas de construction, chaque récupération de balle est dans la foulée suivie d’une projection éclaire vers l’avant, puis d’un pressing efficace qui gène pas mal les Emiratis dans leur camp. Le trio offensif composé de Everton Camargo, Pui Hin-Poon et Matthew Orr est très mobile. Orr en particulier se distingue par une réelle capacité à sentir le jeu et à faire les bons choix, même s’il cela ne réussit pas toujours. On ne peut malheureusement pas en dire autant d’Everton, dont les qualités de footballeurs sont certaines, mais qui a vraisemblablement tendance à jouer pour sa pomme : on a finit par arrêter de compter le nombre d’opportunités gâchés par ses choix individualistes. Des opportunités gâchés que les Dragons vont finir par payer : à la 30e minute, une main hong-kongaise dans la surface offre un penalty et l’ouverture du score pour … C’est plutôt dur car on sentait l’équipe de Hong-Kong bien dans son match.

Mais loin de se décourager, les Hong-kongais continuent de tenter de jouer pour revenir au score. Dès le retour des vestiaires, ils se voient récompensés : Everton (pour l’une de ses deux seules passes réussies… si si !) centre parfaitement pour Siu Kwan Chan au second poteau qui égalise de la tête. Coupable d’un marquage trop laxiste sur cette égalisation, l’arrière droit Zayed Sultan se rattrape quelques minutes plus tard et redonne l’avantage à son équipe. Deux parades à la suite de Hung Fai Yapp n’auront pas suffit. Le rythme retombe un peu après ce second but. Les Emiratis, sans être flamboyant, conservent habilement le ballon tandis que les Hong-Kongais se fatiguent à le récupérer et à repartir à l’attaque. On sent ces derniers de plus en plus en retard dans les duels. Et la sanction du penalty finit par arriver en fin de match, transformé par Al-Ghassani pour parachever une victoire émiratie attendue, mais relativement poussive dans la manière. Hong-Kong n’a pas démérité. Mais cette défaite pourrait couter cher dans un groupe qui comprend aussi l’ogre iranien. Dommage…

Iran 4-1 Palestine

Au vu des circonstances actuelles, il était évident que ce match allait être l’un des plus attendus de ce premier tour. Que l’équipe de Palestine soit présente pour assurer sa participation est déjà un miracle en soi. Celle-ci avait d’ailleurs commencé son tournoi quelques jours plutôt, puisque le capitaine Musab Al-Battab était apparu sur la scène de la cérémonie d’ouverture, micro en main, afin de délivrer un message appelant à la paix. Les joueurs eux, restés dignes pendant leur hymne national et la minute de silence en hommage aux « vies perdues en Palestine » (la dénomination par l’organisation n’est probablement pas dû au hasard), espèrent donner un peu de joie à leur peuple et aux nombreuses personnes dans le stade ayant prit fait et cause pour eux. Espoirs de courte durée : dès la première minute, Ansarifard donne l’avantage à l’Iran. Avantage doublé 10 minutes plus tard par Khalilzadeh sur une belle combinaison sur coup franc.

Les Palestiniens sont volontaires, essayent de jouer, mais l’écart de niveau entre les deux équipes est cirant. Et les Iraniens sont sans pitiés. Il ne laissent rien passer, et ça vite, trop vite. Les Palestiniens sont obligés de commettre des faute pour arrêter leurs adversaires. Mais ils ne pourront rien sur la frappe placée de Mehdi Ghayedi. 3-0. C’est dur. Mais juste avant la mi-temps, Tamer Sayam est le plus prompt sur coup franc et fait exploser le stade. Un but qui ne changera pas le monde, mais redonnera surement un peu le sourire à des gens qui en ont surement besoin. La seconde période confirme ce qu’on a vu sur la première. L’Iran est trop forte et veut marquer le coup chez les favoris. On laisse rien passer et quand on attaque, c’est rapide et chirurgical. 4-1 par Azmoun. Propre. La Team Meli n’avait pas une grande opposition en face d’elle, mais est assurément un prétendant au titre sur lequel il faudra compter.

1 — Iran — 3 pts
2 — Emirats Arabes Unis — 3 pts
3 — Hong-Kong — 0 pts
4 — Palestine — 0 pts

L’Iran s’impose largement, mais la Palestine aura au moins marqué un but. Tout le monde sort gagnant de ce match.

Groupe D : Le Japon n’est pas tout seul

Japon 4-2 Vietnam

Considérés comme les grandissimes favoris de la compétition, les Japonais allaient forcément être attendus pour leurs débuts, avec une question en tête : vont-ils écraser tous leurs adversaires comme ils le font depuis presque un an ? En face, le Vietnam entrainé par le Français Philippe Troussier (sélectionneur du Japon entre 1998 et 2002), qui est une des sélections asiatiques les plus en progrès ces dernières années, mais qui se présente sans quatre de ses titulaires habituels. D’autant que l’armée de supporters des Guerriers de l’étoile d’or, contrairement à 2019, n’a pas fait le déplacement. C’est donc dans un stade assez clairsemé que débute une rencontre à priori déséquilibrée. D’autant que le Vietnam craque dès la 11e minute avec un but de Takumi Minamino et une défense somme toute assez passive. Mais l’une des principales interrogations concernait la potentielle suffisance dont peuvent faire preuve parfois les joueurs nippons. La réponse, c’est que sur ce match, le sérieux et la détermination ne sont pas au rendez-vous, tant dans les intentions que dans l’application technique.

En face, le Vietnam fait son match, et bien en place, et tente même de jouer sur ses rares phases de possession. Ca sent le match piège pour les Samurai blue… Cinq minutes après l’ouverture du score, corner pour le Vietnam, Dinh Bac Nguyen (très bon par ailleurs lors de cette mi-temps) effectue une incroyable tête renversée au premier poteau, et le ballon termine au fond des filets après une trajectoire aussi improbable que magnifique. Tout est à refaire, et les hommes de Hajime Moriyasu s’emmêlent les pinceaux. La création est à un niveau proche du néant. On retrouve le Japon pauvre dans le jeu des années 2019-2022. On sent l’inquiétude monter. Et à la 33e, le gardien Zion Suzuki juge mal la trajectoire du ballon sur une tête vietnamienne, et renvoie le ballon dans les pieds de Tuan Hai Pham. Incroyable mais vrai, le Vietnam mène 2-1. Philippe Troussier peut sourire : son équipe réalise un match plein de qualités.

Côté japonais, il y a de quoi être désespéré. En dehors de Minamino qui tente un peu, la ligne offensive fait un match désastreux. Mao Hosoya est invisible en pointe (tel est le destin des 9 sous Moriyasu), bien contrecarré par la défense à 3 des Vietnamiens. Et les deux rémois Nakamura et Itô sont catastrophiques. Heureusement, comme toujours depuis des années, le capitaine Wataru Endô surnage au milieu, récupère des ballons haut et est souvent le déclencheur des rares bonnes passes offensives. C’est d’ailleurs lui qui à l’entrée du temps additionnel trouve Minamino d’une superbe passe. Le meneur de Monaco ne rate pas l’offrande et égalise. Trois minutes plus tard, Keito Nakamura illustre la différence de talent individuelle, réelle, entre Japonais et Vietnamiens en expédiant une superbe frappe enveloppée dans la lucarne adverse. Le Japon mène 3-2 à la mi-temps et on lit beaucoup de soulagements sur les visages nippons. La deuxième mi-temps sera beaucoup moins prolifique en occasions. Les hommes de Moriyasu se contentant avant tout de garder la balle et de laisser passer le temps. Et le but de Ueda en fin de match, bien servi par Take Kubo, est anecdotique. Le Japon s’impose mais s’est fait peur, a livré une très mauvaise première mi-temps, et a malgré lui montré une chose, une chose que les simples suiveurs lointains ne regardant que les résultats sur Twitter auront peut-être oublié : ultra-favori ou pas, les Samurai Blue auront des adversaires en face d’eux pour cette Coupe d’Asie. Des adversaires préparés, qui auront le couteau entre les dents, et qui ne les laisseront pas rouler sur le tournoi comme annoncé. Sur ce match, la différence de talent aura suffit, mais il faudra que les Nippons soient bien plus sérieux pour aller chercher leur cinquième trophée. Quant au Vietnam, il y a de quoi avoir de l’espoir pour la qualification après cette prestation très encourageante.

Indonésie 1-3 Irak

Attention, outsider en vue ! Les connaisseurs du football asiatique voient en l’Irak l’une des sélection qui progresse le plus ces dernières années, et donc comme un potentiel trouble fête lors de cette Coupe d’Asie. Ce premier test va être très convaincant. Largement supérieurs athlétiquement dans une rencontre rythmée et agréable, les Irakiens dominent les Indonésiens et rendent très fébrile leur défense centrale menée par l’Espagnol de naissance Jordi Amat. Les vagues se succèdent, les Irakiens touchent le poteau, les Indonésiens tendent de répondent mais le rythme imposé est énorme, et dès la 16e minute, Elkan Baggot est trop tendre sur Mohanad Ali, Jordi Amat est trop lent pour le rattraper, et la star irakienne s’en va ouvrir le score tout en vitesse. Parfaitement lancés, les Lions enchainent et gardent la tête de leur adversaire sous l’eau. On appréciera tout de même la volonté des Indonésiens, malgré leurs limites, de continuer à relancer proprement et jouer au sol. Bien que souvent dépassés, un homme surnage dans l’équipe d’Indonésie : Marselino Ferdinan. Le petit ailier de 19 ans, grand espoir du football de son pays, est l’un des joueurs frissons de cette première journée. Toujours en mouvement pour ses partenaires, inspiré, très habile techniquement, le petit Marselino éclabousse le match de sa classe, est à la source de toutes les bonnes phases de jeu de son équipe, qu’il maintien à bout de bras dans le match. Et aussi aboutie tactiquement qu’elle le soit, l’Irak n’est pas à l’abris d’un exploit… qui arrive à la 37e minute : après une très belle phase de construction à une touche de balle, Yakob Sayuri est lancé sur le côté droit, réalise un splendide petit pont sur Ali Adnan avant de trouver à ras de terre Marselino qui ne laisse pas passer sa chance. Sensation : l’Indonésie n’a pas sombré et est de nouveau dans ce match intense et très agréable à voir.

Alors qu’ils maîtrisaient parfaitement la rencontre, les Irakiens se laissent gagner par la nervosité. Les situations chaudes se succèdent pour l’Indonésie, toujours avec Marselino à la baguette. Mais à quelques secondes de la pause, le gardien indonésien repousse mollement un centre anodin qu’Osama Rashid est le premier à reprendre. L’Irak est toute heureuse de mener à la pause au vu de la situation de fin de première période. Elle ne va pas se laisser surprendre deuxième fois, et continuer à maintenir une intensité très élevé pour achever leur adversaire à l’usure. Le virevoltant Ali Jasim sur son aile gauche est particulièrement étincelant, et est assurément l’une des plus belles promesses du football irakien. Côté indonésien, Marselino tente encore de sonner la révolte, mais il n’est pas franchement aidé par la maladresse de son avant centre Rafael Struick, puis par ses partenaires tous gagnés peu à peu par la fatigue. Et à un quart d’heure de la fin, Aymen Hussein illustre à merveille le différentiel physique entre les deux équipes en bougeant sévèrement au duel Rizi Ramadhani, avant d’aller inscrire le troisième but et de plier l’affaire. L’Indonésie n’a pas à rougir de sa prestation, elle s’est battue comme elle l’a pu, mais la marche était clairement trop haute. Mais le match contre le Vietnam (potentiellement décisif pour une éventuelle troisième place qualificative) s’annonce tout de même prometteur. Quant à l’Irak, elle entre donc dans son tournoi de manière très convaincante et avec un statut d’outsider désormais très crédible. Il ne faudra clairement pas sous-estimer cette sélection dont la plupart des joueurs (en particulier Mohanad Ali, Ali Jasim, Ibrahim Bayesh ou Amir Al Ammari) sont de toute évidence pétris de qualités. Le Japon est prévenu !

1 — Japon — 3 pts
2 — Irak — 3 pts
3 — Vietnam — 0 pts
4 — Indonésie — 0 pts

Rare offensif japonais performant, Takumi Minamino a évité au Japon une belle galère.

Groupe E : La Jordanie régale

Corée du Sud 3-1 Bahreïn

Souvent dans l’ombre du Japon pour ce qui est de la considération, la Corée du Sud n’en reste pas moins un des favoris les plus crédibles sur le papier. L’entrée en lice face au modeste Bahreïn était l’occasion pour les joueurs de Jurgen Klinsmann de se rassurer dans le jeu après une année 2023 compliquée… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le contrat n’a pas été pleinement rempli. Face à des Bahreïnis limités techniquement mais volontaires, les Coréens déjouent, sont en retard dans les duels et accumulent les fautes bêtes et les cartons jaunes (trois rien que dans la première demi-heure !). Le jeu est pauvre, sans créativité, mou dans la circulation du ballon. Les Guerriers Taeguk ne produisent pas grand-chose pour déstabiliser la défense des Bahreïnis. Ce sont même ces derniers qui semblent d’avantage maitriser le cours du match, et se procurent même une énorme occasion à la 32e minute, en contre, suite à une nouvelle perte de balle idiote du milieu coréen. Un milieu composé de Park Yong-woo et Hwang In-beom en grande peine qui aussi bien dans le volume, dans la présence, ou techniquement, a démontré ça parfaite inutilité dans ce 4-4-2 au jeu très stéréotypé. Heureusement, avant la mi-temps, un coup franc rapidement joué et une inattention de la défense adverse permettent à Lee Jae-sung de centrer à ras de terre. Le ballon arrive par chance sur Hwang In-beom qui ouvre le score. Autant dire que la Corée du Sud s’en sort bien au vue de ce qu’elle propose…

Une Corée qui va même se faire peur au retour des vestiaires puisque le Bahreïn profite d’une passivité affligeante de la défense pour égaliser par Abdullah Al Hashash. Mais alors qu’on commence à avoir peur, Lee Kang-in décide de rentrer dans son match : cinq minutes plus tard, le Parisien expédie un boulet de canon à la Messi dans le petit filet et redonne l’avantage à son équipe. Acculés et en baisse de régime, Bahreïn ne peut réagir et commet une perte de balle mortelle 10 minutes plus tard, qui permet à Lee sur le contre de tuer le match. La Corée du Sud assuré l’essentiel, et son groupe facile devrait lui permettre de gagner la qualification sans forcer. Mais elle n’aura sans doute pas convaincu grand monde. Et pour aller loin, elle aura assurément besoin d’un Son Heug-min plus clinique devant le but (deux grosses occasions ratées en deuxième mi-temps) et dont on sache enfin quel est le poste et le rôle qu’il doit avoir dans cette équipe.

Malaisie 0-4 Jordanie

Pauvres supporters malaisiens ! Venus en nombre au Qatar et mettant une réelle belle ambiance, ils ne s’attendaient probablement pas à voir leur équipe se faire massacrer de la sorte. Dès les premières minutes, on sent une équipe de Malaisie fébrile avec le ballon et avec un gros déficit athlétique. Il n’aura même pas fallu un quart d’heure avant de voir la défense craquer, la faute à une merveille de Mahmoud Al-Mardi, candidat certain au but du tournoi. Dans la foulée, le capitaine Matthew Davies provoque un pénalty transformé par le montpelliérain Al-Tamari. On s’attendait à voir la Jordanie battre la Malaisie, mais l’écart entre les deux équipes est grotesque. Les Malaisiens évoluent dans schéma en 3-5-2 qu’ils ne maitrisent clairement pas. Le placement est anarchique et la défense est un panique à chaque fois que les Jordaniens entrent dans leur camp. Des Jordaniens qui pratiquent un football plaisant, simple, mais très bien exécuté. Il y a toujours un joueur pour se projeter, se placer dans les intervalles, ou pour amener du soutien. Ils rapidement constaté que leur adversaire ne défendait pas ses ailes, et qu’ils leur suffisait d’écarter pour trouver un joueur démarqué. C’est basique, mais face à un tel néant défensif, les vagues ne peuvent que s’enchainer, et le malaise s’installer. On de la peine pour cette équipe de Malaisie, menée 3-0 dès la 30e minute, qui peut sûrement déjà être considérée comme la plus faible du tournoi. Pas grand-chose à ajouter sur la seconde mi-temps, si ce n’est quelques timides réactions (attendues) malaisiennes, Al-Tamari, grandiose durant tout le match, qui régale en fin de match avec un magnifique lob pour s’offrir un doublé, et une victoire largement méritée pour la Jordanie, qu’on attendra avec impatience face à une adversité plus élevée, mais pourrait potentiellement être une des bonnes surprises de cette édition.

1 — Jordanie — 3 pts
2 — Corée du Sud — 3 pts
3 — Bahreïn — 0 pts
4 — Malaisie — 0 pts

Etincellent tout au long de la rencontre, Musa Al-Tamari n’a fait qu’une bouchée de la Malaisie. La Jordanie pourrait être une potentielle surprise.

Groupe F : Problèmes internes sans conséquence

Thaïlande 2-0 Kirghizistan

Guerre politique interne à la fédération, changement d’entraineur juste avant la compétition, joueurs refusant de venir en raison du climat toxique au sein de la sélection, … Ces dans ces conditions ubuesques que la Thaïlande a préparé sa Coupe d’Asie. Autant dire qu’on pouvait craindre le pire pour Les éléphants. D’autant qu’en face, le Kirghizistan, huitième de finaliste il y a cinq ans, n’est pas un adversaire facile à manœuvrer. Mais comme soudé par ce contexte difficile, les Thaïlandais vont aborder ce match de la meilleure des manières : avec intensité et agressivité. On la sent beaucoup plus entreprenante dans le jeu, les Kirghizes sont totalement étouffés, et c’est logiquement que qu’elle ouvre le score par Superchai qui reprend une frappe sur le poteau de Suphanat. Un but finalement annulé pour hors-jeu, mais qui ne démoralise pas les bleus. Suphanat encore lui fracasse la barre transversale. Cinq minutes plus tard, c’est Bordin Phala qui enclanche une bonne frappe, que le gardien ne peut que repousser dans les pieds de Superchai. 1-0 après 25 minutes de jeu.

La Thaïlande ne baisse pas le pied et Suphanat, bien malheureux aujourd’hui, manque de peu le deuxième but suite à un contre éclair. Au retour des vestiaires, les éléphants repartent sur le même rythme avec un pressing intense. Dès la 47e, but suite à un centre venu de la droite, le ballon revient par chance dans les pieds de Superchai qui réalise le doublé. Un deuxième but à l’image des intentions offensives thaïlandaises : rapidité, présence dans la surface, et beaucoup de détermination. Il y a une équipe qui en veut ce soir, et les Kirghizes ne peuvent que constater les dégâts. D’autant que leurs rares opportunités sont gâchées : d’abord par Joel Kojo pourtant esseulé mais qui envoie le ballon dans les tribunes, puis par Alykulov qui aurait pu profiter d’une perte de balle stupide de la défense centrale, qui a l’image de ses coéquipiers, aura manqué de spontanéité et l’occasion de frapper en bonne position. Les éléphants décrochent un succès mérité et qui semble t-il donne pas mal de soulagement à tout le groupe qui va engrener la confiance dont il avait bien besoin. La Thaïlande est une sélection avec du potentiel certain, qui ne demande qu’à être exploité, et qui est bien parti pour passer le premier tour une nouvelle fois, comme en 2019.

Arabie Saoudite 2-1 Oman

Après une Coupe du monde des plus enthousiasmantes, la sélection saoudienne est naturellement attendue au tournant pour la compétition continentale. Mais l’équipe de Roberto Mancini a connu des heures mouvementés. La raison ? Plusieurs joueurs, dont le cadre Salman Al-Faraj, ont soit exigé d’être titulaire, soit refusé de jouer les matches de préparation, soit déclaré qu’ils ne se sentaient pas bien en avec la sélection. Ce sont au final six joueurs virés illico par l’entraineur italien qui ne souhaite naturellement pas s’embarrasser de divas à l’égo surdimensionné. Mais toujours est-il que les Saoudiens ne sont pas au mieux pour affronter la discrète, mais néanmoins très solide, équipe d’Oman. Le début de match est d’ailleurs à l’avantage des Omanis, qui gardent bien la balle et empêchent les Faucons verts d’imposer leur rythme. 11e minute de jeu, le défenseur Al-Tambakti marche sur la cheville d’un attaquant omani dans la surface de réparation. La faute est maladroite, il faut la VAR et la slow motion pour le voir, mais bien réelle. Le pénalty est tranquillement transformé par Salaah Al-Yahyaei. L’Arabie Saoudite est en train de tomber dans le piège omani et bafouille son football. Tout le contraire d’une équipe d’Oman très sereine et intelligente, qui nous offre parfois de longues séquences de conservations (parfois de deux minutes) de haute qualité. Les Saoudiens sont apathiques, le pressing est incohérent, voire inexistant. Al-Oujami tente de sonner la révolte par une belle frappe de loin, mais les Saoudiens ont peu l’occasion d’inquiéter une défense parfaitement en place. Et les rares fois où ça passe, Al-Shehri se heurte à un gardien omani en état de grâce (auteurs de deux parades réflexes splendides. A part peut être l’arrière gauche qui a du mal à gérer les montées incessantes d’Abulhamid (souvent par lui que vient le danger saoudiens), on est forcé de constater qu’Oman livre une magnifique partition tactique et c’est logiquement qu’il mène à la pause.

Au retour des vestiaires, après ce qu’on imagine avoir été une belle engueulade par Mancini, on sent des Saoudiens plus haut et plus agressifs dans le pressing. Très discret en première mi-temps, Mohamed Kanno prend aussi les choses en main et touche plus de ballons. La pression est forte, mais la défense des Al-Ahmar tient bon grâce à des gestes défensifs de grande classe de Al-Alawi, de Al-Khamisi, puis de Al-Kaabi, qui chacun vont enlever de justesse une balle de but toute faite devant un attaquant saoudien. L’heure de jeu est passée, et l’orage saoudien se fait moins grondant. Les Omanis remettent le pied sur le ballon et l’on peut admirer à quel point ces joueurs ont tous un QI foot assez élevé, mais aussi la qualité technique du buteur Salaah Al-Yahyaei, qui régale le stade par sa classe et son élégance. Lorsqu’il sort à la 75e, le stade lui offre une ovation bien méritée. Mais cette sortie d’un artiste coïncide avec l’entrée d’un autre… Saoudien cette fois. Deux minutes après son entrée en jeu, Abdulrahman Ghareeb prend le ballon aux 30 mètres, accélère, élimine un joueur, deux joueurs, trois joueurs, et surprend le gardien Ibrahim d’une frappe placée à ras de terre. Le stade explose sur cet exploit personnel qui permet à l’Arabie Saoudite d’égaliser. Un but dont avaient bien besoin les Faucons verts tant ils semblaient sans solution. Les nombreux supporters saoudiens présents à Doha font régner une ambiance extraordinaire et pousse leur équipe à aller arracher la victoire. Fatigués, les Omanis s’accrochent à ce qui serait un très bon résultat pour eux. 95e, corner saoudien, déviation au point de pénalty, Al-Bulayhi est le plus rapide et catapule le ballon dans les buts d’Oman. Malgré une vérification à la VAR et un arbitre légèrement confus qui lève le bras dans un premier temps pour indiquer un hors-jeu… avant de de valider le but, il ne fait aucun doute que ce but est parfaitement valable. L’Arabie Saoudite s’impose sur le fil et dans la souffrance, mais s’impose quand même, et devrait s’assurer la première place du groupe. Côté Oman, la défaite est très cruelle. Cette équipe aurait mérité d’arraché au moins un point tant elle a montré de qualités. Mais elle peut être fière de sa prestation, et il est certain qu’elle sera un vrai poil à gratter pour la suite du tournoi.

1 — Thaïlande — 3 pts
2 — Arabie Saoudite — 3 pts
3 — Oman — 0 pts
4 — Kirghizistan — 0 pts

Ali Al-Buhlayi offre une victoire inespérée à l’Arabie Saoudite qui s’en sort bien.

Les pintes d’or de la 1re journée

  • L’équipe du Tadjikistan
  • L’équipe d’Irak
  • La dignité des joueurs palestiniens
  • Alisher Dzhalilov (Tadjikistan)
  • Mehdi Ghayedi (Iran)
  • Marselino Ferdinan (Indonésie)
  • Ali Jasim (Irak)
  • Dinh Bac Nguyen (Vietnam)
  • Matthew Orr (Hong-Kong)
  • Lee Kang-in (Corée du Sud)
  • Musa Al-Tamari (Jordanie)
  • Le collectif omani

Les bières réchauffées de la 1re journée

  • L’équipe de Chine, dans son intégralité
  • Everton Camargo (Hong-Kong)
  • Almahdi Ali (Qatar)
  • Gurpeet Singh Sandhu (Inde)
  • Zion Suzuki (Japon)
  • Jordi Amat (Indonésie)
  • Son Heug-min (Corée du Sud)
  • La défense malaisienne, « malaisante »

Le match « pépite » de la première journée

Après avoir longtemps pensé que l’on attribuerait ce titre à l’intense et spectaculaire Indonésie – Irak, auquel nous décernons malgré tout une mention honorable, le scénario, l’ambiance exceptionnelle dans le stade, la qualité générale du match, et la belle découverte d’une bonne petite équipe nous fait pencher pour Arabie Saoudite – Oman. Notons qu’après un premier jour de compétition relativement pauvre, le niveau et le spectacle ont vraiment monté d’un cran dans les matches suivants. Espérons que cela se poursuive ainsi.

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Xixon

Même un Bordelais peut préférer la bière. Puxa Xixón, puxa Asturies, puta Oviedo ! 俺は日本サッカーサポーター ! (Rien à voir avec le judo) 

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15 réflexions sur « Coupe d’Asie 2023 : Premières journées »

    1. C’est moins clinquant pour sûr. Mais on est obligés d’admettre que que leurs accomplissements jusque là sont identiques à celle des Kewell et Viduka avec ce 8e de CDM ^^

      Perso, j’aime bien ce qu’apportent Souttar et Irvine. C’est dur, costaud, mais c’est adapté à ce collectif. Et puis j’ai bien aimé l’entrée de Jordan Bos, rare mais bon joueur de ballon côté australien

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      1. Après l’intégration dans la confédération asiatique leurs a changé la vie. Quand tu penses à leurs échecs successifs aux barrages pour le mondial.
        Israël aurait certainement plus que la participation au Mondial 70 si le pays jouait pour son continent.

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    1. Techniquement, c’est abouti, y’a de bons joueurs. Mais leur performance était vraiment en demi-teinte et décevante. L’absence de Shomurodov est vraiment majeure et a beaucoup perturbé cette équipe. On verra pour le deuxième match, mais c’est de très loin l’équipe « attendue » du tournoi qui est le moins bien entrée dans le tournoi

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  1. Merci el Guaje! Superbe couverture de l’événement et merci pour les recaps des joueurs sensations.
    Et sinon les Philippines sont loin d’avoir un niveau pour participer?
    Ils sont bons en basket mais en foot…

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  2. Merci pour le résumé ! Comme toi, j’ai vu l’incroyable faiblesse de la Malaisie, qui clairement est à la rue dans de nombreux domaines. Belles performances de l’Irak et de la Jordanie. Mention respectable à l’Indonésie, je m’attendais à les voir bien plus faible que ça, ils n’ont pas démérité.

    J’ai pu regarder quelques matchs et pour le moment, cette coupe d’Asie est agréable à regarder, je ne m’ennuie pas 🙂

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  3. Super papier de Xixon, reporter au long cours attitré de la rédaction ! En regardant les images et lisant les comptes rendus des deux CAN qui se déroulent en parallèle, on ressent une parfaite opposition : jeu de (relativement) haut niveau et infrastructures pourries en Afrique, faiblesse sur le terrain mais stades et conditions matérielles de choix en Asie (facile au Qatar cette année, certes, mais ce serait pareil dans une demi-douzaine d’autres pays).

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