Le faux coupable

« On se connaît mieux quand on quitte son pays. »

Guy Régis Junior, Goebbels, juif et footballeur, 2020

Abolissant le « minimum d’équité sportive » encore présent dans le football professionnel, selon Jean-Claude Michéa (Les mystères de la gauche, 2013), « à n’en pas douter un facteur déterminant » des « maux actuels du football moderne » selon sofoot.com (« Il y a 20 ans, l’arrêt Bosman », 8 août 2010), l’arrêt Bosman, rendu par la Cour de Justice des Communautés Européennes le 15 décembre 1995, apparaît comme le Moloch, celui qui a sacrifié le football sur l’autel de la libéralisation économique, du capitalisme outrancier et de la mondialisation commerciale.

Dans ce petit texte, je me propose de retracer une très brève histoire de la libéralisation du statut du footballeur professionnel. Peut-être, ainsi, sera-t-il possible d’éclairer le pourquoi de cette décision, sa légitimité, et de la replacer dans un contexte plus global. En effet, que ce soit chez Jean-Claude Michéa, So foot ou parmi les autres contempteurs de l’arrêt Bosman, la décision de la CJCE semble sortie tout droit du chapeau du magicien, elle ne s’inscrit dans aucune perspective historique, ne semble trouver son origine que dans l’immoralité, la soif de destruction sociale et la cupidité « des milliardaires du pétrole ou des représentants de la mafia russe » (Michéa) qui siègent dans les présidences des clubs européens les plus riches.

Une tradition de mobilité

Finistère occidental du continent eurasiatique, l’Europe connaît une tradition de mobilité très ancienne et bien ancrée. Sans qu’il soit besoin de remonter aux migrations gauloises du second âge du fer qui emmenèrent des hommes et des femmes de l’Europe occidentale et centrale jusqu’en Italie du Nord, Grèce et Asie mineure, sans qu’il soit besoin de faire référence aux Cimbres et aux Teutons, aux grandes vagues de migrations de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Age, il suffit de rappeler que pendant tout le XIXe siècle et jusqu’en 1914 ce sont plus de 60 millions d’Européens qui émigrèrent en Asie, en Océanie, en Afrique et, surtout, en Amérique. De nos jours, près de 60 millions de résidants de l’UE vivent dans un pays où ils ne sont pas nés et, parmi eux, près de 40 millions sont nés hors de l’UE. Encouragée par les institutions de l’UE et les gouvernements nationaux, posant les questions des identités, des acculturations, la mobilité géographique est donc au cœur de la vie des Européens. Tout aussi essentielle, la mobilité sociale est son corollaire. En effet, la libre circulation des étudiants, des travailleurs au sein des territoires permet d’élargir les possibilités de formations, d’emplois, de faire jouer la concurrence.

C’est précisément pour se prémunir d’une ascension sociale des classes laborieuses par le sport que, dès 1885 et au sein même de l’Angleterre, la FA limita la mobilité géographique. Il s’agissait, en l’espèce, ni plus ni moins que d’une mesure de conservation aristocratique. Le même réflexe de survie animait les défenseurs acharnés de l’amateurisme.

Jimmy Hogan (1882-1974). Après une carrière de joueur, Hogan fut notamment entraîneur aux Pays-Bas, en Autriche, en Suisse, en Hongrie, en Allemagne ou en France. Après la fameuse victoire des Hongrois à Wembley le 25 novembre 1953 (6-3), le sélectionneur hongrois Gusztav Sebes déclara : « On a joué le football que Jimmy Hogan nous a appris. Quand l’histoire de notre sélection sera contée, son nom devra être écrit en lettres d’or. »

Pourtant, dès la fin du XIXe siècle, les footballeurs de haut niveau étaient désirés, attirés, séduits. Les apports venus de l’étranger, « maîtres du jeu » anglais, « stratèges » danubiens, « artistes » rioplatenses, permirent de développer rapidement le jeu, de diffuser les fondamentaux de la technique et de la tactique dans presque toute l’Europe, et de proposer un spectacle de qualité. Ainsi, selon Alfred Wahl et Pierre Lanfranchi (Les footballeurs professionnels des années trente à nos jours, 1995), « la présence importante de joueurs étrangers est un trait remontant à l’implantation du football en France. Après la vogue des Britanniques qui dura environ trois décennies, jusqu’à la fin des années vingt, ce fut le tour des Yougoslaves. Les Autrichiens et les Hongrois connurent leur heure de gloire à partir de l’instauration du professionnalisme [1932]. Ils ne faisaient que suivre l’exemple des étudiants et des artistes attirés par la France. Vers 1936-1937, les dirigeants se tournèrent vers l’Amérique latine et surtout vers l’Argentine. Bon an mal an, il y avait toujours environ 30% de joueurs étrangers dans les rangs des professionnels. […] Les équipes de première division disposaient ainsi de près de cinq étrangers en moyenne, alors qu’elles ne pouvaient en aligner que trois par match. »

En effet, l’instauration officielle du professionnalisme, dans les années 1920-1930 en Europe danubienne, en Italie, en Espagne, en France, au Brésil, en Argentine, en Uruguay, conduisit à la mise en place de ligues professionnelles, de championnats nationaux. Les joueurs étaient donc rémunérés mais les règles adoptées par la FIFA et les ligues et fédérations nationales en matière de transferts garantissaient un certain immobilisme. Lié « à vie » à un club, le footballeur professionnel pouvait être vendu au plus offrant sans que son avis soit consulté. C’est cette situation qui provoqua la grande grève des footballeurs rioplatenses à partir de l’automne 1948.

L’instant colombien et la libération du footballeur

Cette grève des footballeurs professionnels argentins et uruguayens coïncida avec la mise en place d’une Liga Mayor de Futbol (Dimayor) en Colombie. Débutée en août 1948, la première édition du championnat colombien fut un succès populaire largement relayé par la presse et la radio. Souhaitant recruter des vedettes internationales, les clubs colombiens firent alors fi des règlements de la FIFA et offrirent aux Argentins et aux Uruguayens en grève des contrats de travail, sans verser d’indemnités de transfert aux clubs quittés ni demander de certificats de transferts internationaux à la FIFA. Comme la Dimayor n’imposait aucune restriction sur le nombre d’étrangers, les clubs colombiens étaient libres d’élargir leur recrutement à toute l’Amérique latine et au-delà. C’est ainsi que les Millonarios de Bogota se renforcèrent avec les Argentins Adolfo Pedernera, Alfredo di Stefano et Nestor Rossi, alors que l’Independiente de Santa Fe engagea les internationaux anglais Neil Franklin et Charles Mitten. De son côté, l’Independiente de Medellin s’appuyait sur 12 des meilleurs joueurs péruviens, tandis que le Deportivo Samarios de Santa Marta engagea 15 Hongrois qui avaient quitté clandestinement leur pays. La Dimayor alla jusqu’à refuser de mettre à la disposition des fédérations nationales ses joueurs, considérant qu’ils étaient uniquement sous contrat avec les clubs qui les employaient. Estimant que cette « attitude insolite représent[ait] un acte d’insubordination intolérable », la CONMEBOL exclut la Dimayor. Le conflit ne se régla qu’à l’automne 1951, avec la médiation de la FIFA : la Dimayor fut réintégrée au sein de la fédération colombienne et de la confédération sud-américaine, les joueurs restèrent qualifiés dans leur club colombien jusqu’à la fin de l’année 1953, date à laquelle ils durent rejoindre leur équipe précédente. En cas de transfert, les clubs colombiens ne furent pas autorisés à percevoir d’indemnités, celles-ci revenant aux clubs d’origine.

Le conservatisme avait donc fini par avoir raison de la sédition, la FIFA avait éteint le vent de la nouveauté qui soufflait dans les vallées et sur les cordillères colombiennes. Les footballeurs redevinrent du bétail, à l’image de Roger Piantoni, transféré du FC Nancy au Stade de Reims contre son gré en 1957 puis conservé par le Stade de Reims alors qu’il souhaitait découvrir d’autres championnats et notamment celui de son pays d’origine, ou de Roger Marche qui raconta en 1960 les conditions de son transfert du Stade de Reims au Racing Club de Paris : « Le dimanche, j’avais joué à Vichy contre le Rapid. J’étais rentré de Vichy le lundi à midi. Et je fermais le bar le soir vers 10 h 30 lorsque le téléphone a sonné. C’était M. Germain qui m’appelait : il m’annonça alors que j’étais transféré au Racing. Inutile de vous dire que j’ai alors manqué de souffle. Je fis remarquer à M. Germain qu’il aurait pu m’en parler avant et qu’on ne pouvait me transférer comme on vend une bête… »

Les années 1950 connurent même leur « affaire Bosman ». Georges Césari, né à Marseille, avait réalisé le doublé coupe-championnat avec l’OGC Nice en 1952. Muté l’année suivante à Troyes, il ne s’entendit pas avec son capitaine, l’international Pierre Flamion. Souhaitant être transféré dans le Sud, il ouvrit alors un restaurant à Nice et se dit prêt à racheter son contrat pour 5 millions de francs. Devant le refus du club et du Groupement des clubs autorisés (ancêtre de la LFP), il réagit : « Personne n’a le droit d’empêcher un travailleur d’aller s’installer où il lui plaît. Je ne vois pas pourquoi on m’empêcherait d’exercer mon métier de footballeur sous prétexte que je ne veux plus jouer à Troyes, parce que je ne suis pas satisfait des conditions qui me sont faites. »

Il s’entoura alors d’un conseil juridique et menaça d’alerter les élus et le gouvernement. Un avocat du Conseil d’Etat ayant laissé entendre que la position du Groupement n’était pas défendable juridiquement, Césari obtint satisfaction et fut muté au Racing Club de Paris.

A l’automne 1961, Eugène N’Jo Léa, Just Fontaine et Jacques Bertrand créèrent l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs. Leur principale revendication était la suppression du contrat « à vie » et l’obtention d’un contrat « à temps », c’est-à-dire à durée déterminée, comme il se pratiquait alors en Espagne ou en Italie. Excédé par l’immobilisme des dirigeants qui ne voulaient rien savoir, Kopa, de retour en France, alla jusqu’à comparer le statut du joueur professionnel à celui d’un « esclave ». Il fut suspendu six mois. Finalement, l’UNFP obtint gain de cause sept ans après sa création.

Main-d’œuvre convoitée, bénéficiant de l’inflation des revenus des clubs et de la plus extraordinaire période de prospérité que l’Occident connut dans son histoire, le footballeur professionnel, et plus particulièrement les vedettes que leur talent hors normes plaçait au-dessus de la masse des anonymes, vit dès lors ses revenus augmenter de plus en plus rapidement.

Protéger la formation des jeunes footballeurs ?

L’apport étranger connut, en France, son apogée dans la première moitié des années 1950. Pendant cette période les clubs de première division comptaient en moyenne 3,5 joueurs étrangers dans leurs effectifs, notamment des Sud-Américains et des Nordiques. Mais cet apport était à sens unique : de 1945 à 1960 il n’y eut que 10 Français à jouer à l’étranger (Italie, Espagne) contre plus de 300 arrivées. A partir de 1954, le Groupement voulut stopper le recrutement des étrangers pour éviter une évasion excessive des disponibilités financières du football français et favoriser une meilleure éclosion de jeunes joueurs. L’équipe nationale faisait en effet piètre figure sur la scène internationale, incapable de se qualifier pour la Coupe du monde au Brésil et éliminée dès le premier tour de celle organisée en Suisse. La nouvelle règle du 27 avril 1955 interdit toute entrée de nouveaux joueurs étrangers. Par contre, les présents pouvaient jouer, à raison de deux par équipe.

Les dirigeants des championnats espagnol et italien prirent la même décision suite aux désillusions des Coupes du monde 1962 et 1966.

Puskas avec les couleurs de l’équipe nationale d’Espagne en 1962.

Alors que la Coupe du monde au Chili allait commencer, le Real Madrid et le FC Barcelone avaient participé à toutes les finales de Coupe des clubs champions européens depuis sa création lors de la saison 1955-1956. Les clubs espagnols avaient fondé leur domination sur l’intégration de vedettes hongroises (Laszlo Kubala, Sandor Kocsis, Zoltan Czibor au FC Barcelone, Ferenc Puskas au Real Madrid), sud-américaines (Evaristo au FC Barcelone, Alfredo di Stefano, Hector Rial au Real Madrid) et françaises (Raymond Kopa, Lucien Muller au Real Madrid). Hector Rial, Alfredo di Stefano, Laszlo Kubala ou Ferenc Puskas avaient même été naturalisés. Helenio Herrera, le sélectionneur, emmena d’ailleurs un Puskas vieillissant (34 ans) au Chili. Alors qu’elle avait terminé la Coupe du monde 1950 à la quatrième place, la Seleccion avait manqué les Coupes du monde 1954 (élimination face à la Turquie) et 1958 (élimination devant l’Ecosse). Les Espagnols, très performants en clubs, pouvaient espérer réaliser de belles performances sur les terres que Diego de Almagro et Pedro de Valdivia avaient entreprises de conquérir au XVIe siècle. Leur déception fut donc immense lorsque l’équipe nationale termina à la dernière place du groupe C derrière le Brésil, la Tchécoslovaquie et le Mexique. A l’instar de la France sept ans plus tôt, tout apport étranger fut interdit dans le pays. Cette restriction ne prit fin qu’en 1973.

Meilleure équipe nationale des années 1930 (double championne du monde, championne olympique), l’Italie traversa un désert plus vaste que le Sahara après-guerre. Les Italiens furent en effet incapables de franchir un tour en Coupe du monde pendant 20 ans. Pourtant, les clubs italiens étaient parmi les plus fameux du continent. Ils s’appuyaient en effet sur des joueurs étrangers extrêmement talentueux, comme les Sud-Américains Juan Alberto Schiaffino, José Altafini, Jair ou Omar Sivori, l’Espagnol Luis Suarez, les Nordiques John Hansen, Gunnar Gren, Gunnar Nordahl ou Niels Liedholm. Certains d’entre eux, comme Schiaffino, Altafini, Sivori, furent même naturalisés car ils étaient considérés comme des oriundi, c’est-à-dire des Italiens nés à l’étranger. Ainsi, alors que l’AC Milan et l’Internazionale remportaient les trois éditions de la Coupe des clubs champions européens de 1963 à 1965, la Nazionale trébuchait face à la Corée du Nord lors de la Coupe du monde en Angleterre. C’en fut trop pour les Italiens qui interdirent tout apport étranger. Cette mesure ne fut levée qu’en 1982.

L’arrêt Bosman est-il un bouc émissaire ?

L’arrêt Bosman et ses successeurs (Malaja, Simutenkov, etc.) contraignent aujourd’hui l’UEFA et les fédérations qui ressortissent d’Etats membres de l’UE à garantir une pleine liberté de travail à tous les citoyens de l’Espace économique européen, de Suisse, de Russie et des pays ACP. Progressivement, et d’une manière qui semble inexorable, le métier de footballeur se libéralise, le footballeur professionnel devient maître de son destin. Néanmoins, nous l’avons vu plus haut, ce ne fut pas sans difficulté et le combat de Jean-Marc Bosman portait sur le fait que, pourtant libéré de son contrat avec son ancien club, ce dernier avait encore un mot à dire sur le choix de son prochain employeur.

Désormais en situation de faire jouer une concurrence internationale, le footballeur professionnel peut enfin se servir à pleines mains dans le gâteau généré par l’incroyable inflation des revenus des clubs grâce aux droits TV et à la financiarisation du football.

C’est bien plutôt cette économie-casino, mise en place à partir des années 1980 et à l’origine d’une financiarisation sans pareille de toutes les sphères de la société, qu’il faut accuser d’avoir déstabilisé les équilibres du football européen et de l’avoir livré à l’appétit des investisseurs et des banquiers ; c’est bien plutôt la Ligue des Champions et ses passe-droits, mis en place pour satisfaire les clubs les plus riches, qu’il faut accuser d’avoir détruit l’équité sportive ; c’est bien plutôt l’inflation des droits TV, à partir des années 1990, et leur répartition inéquitable, qu’il faut accuser d’avoir figé les hiérarchies.

Ici avec le maillot de l’équipe nationale d’Uruguay, qu’il porta à 70 reprises entre 1996 et 2012, El Loco Abreu a joué pour 31 clubs, en Uruguay, en Argentine, en Espagne, au Brésil, au Mexique, en Israël, en Grèce, en Equateur, au Paraguay, au Salvador et au Chili. Il a pris sa retraite de joueur à 44 ans, en 2021. Depuis 2019, il exerce aussi comme entraîneur, au Salvador, en Uruguay, en Bolivie, au Pérou.

Mais les supporteurs/spectateurs, encouragés par les faiseurs d’opinion que sont les dirigeants de club et les journalistes, empêtrés dans une attitude absurde d’allégeance à des clubs gérés de plus en plus comme des entreprises, continuent de taper sur les « mercenaires » gyrovagues, vénèrent la fidélité obtuse de Ryan Giggs et vitupèrent l’itinérance fructueuse de Sebastian Abreu, plutôt que de dénoncer les manipulations immondes du Bayern Munich ou la fuite en avant idiote dans la quête de reconnaissance médiatique du Real Madrid et du FC Barcelone qui, depuis 75 ans, se disputent chaque année pour attirer la plus grande star internationale.

Alors, à ceux qui, comme So Foot, prétendent que l’arrêt Bosman est à l’origine du resserrement de l’élite européenne et de la perte de diversité de la C1, je réponds que la réforme de la Ligue des Champions, avec ses tours préliminaires à n’en plus finir, ses phases de poules (parfois jusqu’à l’écœurement comme entre 1999 et 2003), ses têtes de série, ses strapontins pour les seconds, troisièmes, voire quatrièmes du championnat, a bien plus fait pour réduire l’incertitude de la compétition que l’arrêt Bosman. En effet, Bruges ou Malmö, finalistes malheureux de la C1 en 1978 et 1979, ont débuté la compétition à égalité avec Juventus, Milan, Liverpool, Real Madrid, Glentoran, Panathinaïkos, Omonia Nicosie, Ajax Amsterdam, Benfica, etc. En quatre tours et huit matchs, les champions de Belgique ou de Suède ont pu atteindre la finale. En 2023, si Malmö, champion de Suède, veut jouer la finale de la soixante-huitième C1 au stade Atatürk d’Istanbul, il lui faut participer à quatre tours préliminaires (huit matchs), une phase de poules (six matchs) et trois autres tours (six matchs), tandis que Tottenham Hotspur, quatrième du dernier championnat d’Angleterre, est dispensé des tours préliminaires.

A ceux qui, encore comme So Foot, veulent attribuer à l’arrêt Bosman les difficultés actuelles du football est-européen, je réponds que l’arrêt Bosman n’est en rien responsable du marasme socio-économique qu’ont connu les PECO après l’effondrement du communisme. En outre, l’arrêt Bosman n’est pas plus responsable de l’absence de résultats des équipes nationales des PECO (hormis la Croatie) dans les compétitions internationales depuis près de 30 ans.

A ceux qui, comme Jean-Claude Michéa, pensent que l’arrêt Bosman a mis fin au « minimum d’équité sportive » qui caractérisait le football professionnel européen jusqu’en 1995, je réponds que Bernard Tapie, Jean-Luc Lagardère ou Silvio Berlusconi, qui n’étaient ni « des milliardaires du pétrole ou des représentants de la mafia russe », n’ont pas attendu les années 1990 pour salir le football, concentrer les talents et réduire l’équité sportive à un vœu pieux.

Au total, si l’arrêt Bosman a participé de cette réduction d’incertitudes pour les clubs les plus riches qui fut au cœur des préoccupations de feu le G14 (aujourd’hui Association européenne des clubs), il ne fut pas le seul. Et, à cet égard, la mise en place de la Ligue des Champions et l’inégale répartition du magot des droits TV y tiennent une place au moins aussi importante. Et eux n’ont pas participé à libérer le footballeur professionnel, seulement à annihiler le « minimum d’équité sportive » et à déstructurer les clubs, les transformant de plus en plus en authentiques entreprises.

63 réflexions sur « Le faux coupable »

  1. Bon ben je suis d’accord sur tout 🙂

    J’eusse à la rigueur tapé un brin (davantage?) sur la tête du supportériat, lequel à travers les âges aura joué un rôle néfaste lui aussi.

    Attention qu’il se passe un truc en Belgique actuellement, genre Bosman 2.0, à suivre..

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    1. Je précise : affaire Refaelov. Dont je n’ai pas encore vu sortir l’Arrêt?? C’était supposé tomber en mars, ça ne devrait plus traîner. Les conséquences en termes de formation et de babélisation des noyaux risquent d’être colossales.

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    2. Concernant le commentaire de Mario

      J’allais te faire un copier coller des propos des propos qui me posent problème. Et ensuite j’allais te conseiller de faire l’effort de lire entre les lignes, chose que tu sembles refuser faire. Tu as l’air de trouver ça assez franco-français comme réaction alors je ne sais pas si c’est réellement le cas mais oui j’interprète complètement ce qu’il y a entre les lignes de ce commentaire.

      Il y a des mots qui ne trompent pas et kiadi(je sais jamais l’écrire ce putain de pseudo même en abrégé) les a très bien mis en avant et explicités dans ses messages ou il te répondait.

      Donc je persiste et signe Mario est un cerveau malade qui nous pond un commentaire que tout electeur de l’extrême droite signerait à deux mains comme manifeste

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  2. « la fidélité obtuse de Ryan Giggs ». Ahaha.

    La principale nuisance de l’arrêt Bosman consisterait plutôt en l’érosion du sentiment d’identification des supporters à leur équipe.

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    1. C’est plutôt une conséquence générale de la mondialisation que de l’arrêt Bosman, précisément, non ?

      Le sentiment d’identification des supporteurs évolue : on peut désormais habiter à Rouen ou Shanghai et être fan de l’OM ! Et point n’est besoin d’être catalaniste pour soutenir le Barça, ou mineur pour suivre les performances du RC Lens. Et puis on a le droit de goûter, de tester, de zapper, en fonction de ses goûts et de ses envies…

      Quant aux joueurs au sein des clubs, ils vont, ils viennent. Mais je maintiens que c’est plus lié à la financiarisation de l’économie et à la transformation des clubs en entreprises, qu’à la libéralisation du statut de footballeur professionnel. Même avec une limitation des joueurs étrangers à 3 par équipe, il y aurait de nombreux échanges au sein de chaque pays, les montants des transferts seraient importants, un ou deux clubs dans chaque championnat concentrerai(en)t les talents. La libéralisation du statut de footballeur professionnel a accompagné et favorisé ce mouvement, mais elle n’en est ni la cause ni l’élément principal. On le voit : le phénomène était déjà en cours dans les années 1980, bien avant le fameux et tant décrié arrêt Bosman.

      A cet égard, le football européen (en tant que pointe avancée du football mondial) est vraiment particulier.

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      1. On peut aussi être un supporter asiatique de Bilbao et être attaché à la politique sportive du club. Le supporter va défendre l’histoire, les valeurs de son club, qu’elles soient réelles ou fantasmées. Et généralement, les fans apprécient souvent quand des joueurs formés au club jouent dans leur équipe ou lorsqu’il recrute des jeunes nationaux.

        Mon com ne visait pas du tout à dire que l’arrêt Bosman est la principale cause, mais plutôt que si l’on devait lui faire un reproche, c’est de contribuer à cette érosion. Je suis assez en phase avec ce que tu a écris. Je l’ai déjà dit lorsque le sujet a été évoqué il y a quelques semaines.

        Ps: j’aime quand tu déboîtes du gauchisse.

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  3. Du grand Bobby.

    Si nous prenons l’exemple de l’Italie, la fuite en avant débute véritablement avant la 1ère guerre mondiale, quand le Genoa présidé par l’Ecossais Davidson « achète » Aristodemo Santamaria et Enrico Sardi dans le dos de l’Andrea Doria, un des clubs de quartier à l’origine de la Sampdoria. Le président de l’Andrea Doria avait alors écrit une lettre à Santamaria : « De Gênes me parvient une nouvelle que je ne peux pas croire et qui me peine. Il me semble impossible que tu aies pu oublier tes devoirs envers la société qui t’a toujours entouré de son affection (…). Et je ne peux pas croire qu’un jeune homme comme toi puisse manquer aux principes élémentaires de la dignité et de l’amour-propre pour se vendre, comme tu t’es apparemment vendu, à ceux qui prostituent tous les grands idéaux du sport en abusant de la force de l’argent ».

    Puis dans les années 1920-30 débute véritablement le pillage des clubs de province par ceux des grandes villes. C’est la fin des grands Casale et Pro Vercelli avec les transferts de Rosetta, Caligaris, Monzeglio, Piola…Entre-temps, la Carta di Viareggio, œuvre des fascistes, a endigué le flot de joueurs venus d’Europe Centrale, bien vite remplacés par les Oriundi argentins, uruguayens, brésiliens, dont certains sont payés des fortunes.

    Le mouvement se poursuit après guerre, accéléré par les mesures de Juan Perón en Argentine. Pour se prémunir de l’arrivée massive de joueurs étrangers, Giulio Andreotti promeut un veto auquel il donne son nom en 1953. L’administration italienne n’est manifestement pas prête à l’appliquer strictement et il est bien vite contourné. À la même période, les clubs de province comprennent que leur avenir passe par la valorisation de joueurs. Le président de la SPAL, Paolo Mazza fait office de précurseur en construisant un modèle économique viable sur l’argent des transferts.

    En 1966, après le fiasco de la CM anglaise, la fermeture des frontières est très mal vécue par les grands clubs du Nord. Gianni Agnelli se plaît à faire pression sur la fédération, expliquant la déchéance des clubs italiens par cette décision. En 1973, quand il apprend le prix payé par le Real Madrid pour Netzer, moins élevé que celui réglé pour des joueurs italiens moyens, il faut le forcing pour obtenir la libéralisation du marché des transferts. Il lui faut attendre 1980, décennie au cours de laquelle le calcio retrouve son lustre d’antan avant de tout écraser dans les années 1990, profitant de l’afflux d’argent, de médicaments et de l’arrêt Bosman, en guise d’accélérateur.

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    1. Oui, le phénomène est ancien, bien qu’il se soit considérablement accéléré ces 40-45 dernières années. Comme tout le processus de mondialisation, qui a connu une phénoménale accélération. S’y couplant des processus de financiarisation, de métropolisation, de concentration des richesses, etc. (On en reparlera le 10 avril, je crois.) Ce n’est pas propre au football.

      Le football a toujours été étroitement lié au capitalisme et au Gross Kapital ! C’est s’illusionner gravement que de croire qu’il existât un football pur, populaire, avant qu’il ne s’avilît à partir de 1995 (ou même de 1980). C’est d’ailleurs amusant de voir les contorsions de certains pour isoler et monter en épingle des épiphénomènes afin de prouver que, oui, le football fut (est) populaire. Il y a un foot populaire, mais il est extrêmement minoritaire et tout le monde s’en fout ! Non, le foot, c’est le triomphe du capitalisme, l’opium du peuple, « je paie 11 abrutis pour que 800 ne se révoltent pas ». Mais ce n’est aucunement un problème. Et s’il existe une gauche liée au football, elle est bien plus dans la fibre contemptrice, celle de J.-M. Brohm et de « Quel corps ? » que dans l’esprit Sofoot qui ressemble furieusement au dégueulasse esprit Canal… Ce côté cool pour mieux faire avaler la pilule… Canal, comme Sofoot, c’est du capitalisme enrobé de sucre, un suppositoire avec beaucoup de vaseline.

      Moi, j’ai rien contre le foot ni contre le capitalisme, mais faut arrêter de faire semblant. L’hypocrisie de merde, ça va bien 5 minutes ! Ouais, chuis vénère, déjà ce midi à la cantoche, j’étais prêt pour mon cours sur la laïcité… J’ai taillé des croupières à tous les dogmes religieux et à leurs petits passe-droits ici ou là… Ç’a chauffé !

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      1. En Amsud, les grands présidents de River ou Boca comme Vespucio ou Armando n’avaient rien à envier à leurs homologues européens. Idem au Brésil où l’exploitation des joueurs était la norme avec le « passe livre ». Et pourtant de grands auteurs se sont intéressés et ont magnifié ce sport…

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      2. J’ai pas compris l’opposition.
        Que le football soit pro-capital n’empêche en rien de le magnifier par le récit.
        En France, nous eûmes de très grands journalistes sportifs : Gamblin, Hanot, Pefferkorn, Rossini, Duchenne, etc. On a même vu Barrès écrire dans L’Auto. Et que dire de Blondin ?

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      3. Et ceux que tu cites ne me semblent pas vraiment à gauche (connais pas Rossini)…

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      4. Oui, en Europe de l’Ouest, l’authentique pensée « de gauche » sur le football ne peut être que contemptrice, à moins d’être opportuniste ou aveugle… Ce n’est donc pas un hasard si ceux qui magnifièrent le football, et le sport en général, furent plutôt « de droite ».

        En Amérique du Sud, le paysage politique est un peu différent.

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  4. 10 joueurs français à l’étranger de 45 à 60. Me demande s’ils atteignent ce nombre de 1960 au départ de Platoche pour la Juve en 82… Gress, un mec dont vous parliez récemment à Anderlecht, Berdoll, Six, Muller, Wisniewski… J’en oublie certainement…

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      1. Dans les 60’s, il y eut Bonifaci.

        Le reste : je passe mon tour.

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  5. Bonjour l’équipe !

    Certes l’arrêt Bosman ne vient pas de nulle part et n’est pas le véritable responsable de l’hyper-internationalisation du foot. Mais il en est une sorte de symbole. On l’évoque par facilité. Comme date butoir.

    Le vrai problème c’est l’économie ultra-libérale qui détruit peu à peu les nations européennes et leurs peuples et cultures. Le mondialisme rejette le national et le local considérés comme dérisoires ou néfastes. Il crée une culture supranationale à l’usage de tous qui nous éloigne de nos racines et de nos particularités.

    Le foot en souffre évidemment. Les clubs comme les sélections.

    Prenons l’exemple italien qui me tient particulièrement à cœur. Les clubs ne forment plus de jeunes italiens pour des raisons de coût et recrutent des étrangers moins chers et déjà formés. A leur décharge, il faut dire que la natalité italienne est catastrophique. Le peu d’enfants autochtones ne jouent plus au foot dans les rues et places. La sélection en pâtit évidemment. L’Euro remporté il y a deux ans risque d’être le dernier titre avant bien longtemps, une sorte de chant du cygne.

    Sans l’identification aux couleurs, aux hymnes, aux hommes, le foot est-il réellement attractif et intéressant ?
    Une Italie composée d’enfants d’immigrés africains ne m’intéresserait absolument pas. L’exemple de la France est le plus mauvais qui soit. J’ai trouvé cette équipe particulièrement ridicule lors de la dernière finale. Il ne s’agit pas de fustiger l’apport étranger mais de préserver un minimum de cohérence nationale.

    Le foot en est une tragique illustration de ce qui nous pend au nez : notre disparition ethnique et culturelle.

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    1. Mario
      Je vais pas m’étendre sur la multitude de sujets sur lesquels je suis en désaccord. Par contre, on peut faire un parallèle entre 2 populations qui se ressemblent au niveau vieillissement de la population, l’Italie et l’Espagne. L’Espagne n’a jamais eu autant de bons résultats que depuis une vingtaine d’années. Foot, basket, hand, tennis, cyclisme…
      Est ce une nouvelle identité de formation, l’éclosion de grandes générations ou l’utilisation de moyens détournés efficaces? Certainement un peu des 3. Et pourtant le taux de natalité est au plus bas.

      L’Italie qui était dominante en foot n’a plus que des éclairs parce que le niveau des mecs est moyen. Je considère qu’ils étaient les meilleurs à l’Euro mais dans un Euro faiblard. Eux qui faisaient partis des meilleurs en Basket depuis le début des années 80 n’ont plus rien fait depuis les J.O 2004. Nibali cherche encore son successeur. Il me semble qu’ils reviennent au Volley mais à un niveau indécent comme celui des années 90.

      Je ne connais pas suffisamment les structures italiennes mais les différentes fédérations ont mal bossé, c’est une certitude, et ont perdu leur savoir-faire.

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      1. Je présente mes excuses si mon intervention passe mal.

        Je pensais qu’ici on pouvait aborder tous les sujets. Apparemment ceux que j’aborde n’en sont pas. Ce ne sont qu’élucubrations d’un cerveau inférieur.

        Désolé pour le dérangement.

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      2. Mario
        Tu parles de disparition ethnique et culturelle. Ton message est limpide. Je suis en désaccord avec cette vision donc je l’exprime. Tu es fidèle à tes idées, je le suis également. Par contre, l’histoire d’élucubrations d’un cerveau inférieur », tu l’inventes.

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    2. Bien entendu…

      C’est exactement l’inverse de ta conclusion qui prête à s’interroger sur son ethnie et sa culture.

      Pose toi la même question dans le monde réel.

      Va te faire enculer @mario.
      Cordialement.

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      1. S’il y a bien un truc que je déteste c’est les curées, c’est d’ailleurs ainsi que je gagnai jadis l’estime de ce Pierre Arrighi qui nous fit l’honneur de son savoir. Alors je craque et vais me faire l’avocat du « diable » (mot à mon sens outrancier pour ledit Mario).

        Déjà ne pas le prendre personnellement, ton message n’est pas plus outrancier que celui de Patas plus bas (sur lequel je me retenais en espérant que quiconque n’en rajouterait), mais franchement………….. Relisez posément ce qu’il a écrit, en essayant de faire abstraction de vos partis-pris idéologiques, froidement si c’est encore possible : qu’y a-t-il de si choquant dans ce qu’il a écrit???

        Mondialisme? C’est déjà un fait historique, d’ailleurs revendiqué par ses tenants, idéologues..

        Ethnique? Ben ce n’est pas un gros mot, il faut bien nommer les choses telles quelles sont. A défaut de quoi : cancel culture..et il faut alors avoir le courage de l’assumer.

        Quoi d’autre???

        Il n’y a rien, absolument rien, dans son message qui traduise quelque sentiment de supériorité ethnique ou racial ; juste un constat (ben oui, nos sociétés et footballs occidentaux ont changé +/- naturellement) au fond policé et au pire politiquement incorrect (ce qui, dans de raisonnables limites, a valeur d’impérieuse vertu!).

        Ce que vous semblez incapables de comprendre, et ce n’est pas faute qu’il parte du cas italien (et c’est son droit et est limpide) : le cas italien n’est pas le français.

        A l’instar de tout fait culturel, le footballistique hexagonal aura été significatif des élites en amont. Dans le cas français : un empire, animé par une politique délibérée et en rien désintéressée (calcul hypocrite, ainsi que fait tout monstre froid étatique – une saine hypocrisie, disons) d’intégration.. Une vieille histoire, antédiluvienne à l’échelle de vos voisins (Cf. Diagne).. Je prends votre football comme tel, ça ne m’a jamais choqué car c’est votre Histoire……….. Et en soi et à moins de se prévaloir assez prétentieusement de quelque pseudo-supériorité morale, c’est aussi respectable (mais oui) que l’inverse.

        Pourquoi est-il si compliqué d’entendre que ce ne soit pas l’Histoire des autres (Italie, dans son cas)? En l’espèce, je l’ai vu des milliers de fois, dans dizaines de pays : le caractère bigarré de l’EDF fait rire ou hurler ailleurs..dont au premier chef en Afrique, où c’est bien moins un objet de fierté (pourquoi d’ailleurs le serait-ce?) que de raillerie.

        Je puis sans problème comprendre le point de vue de l’un ou l’autre fondateurs du site, que je crois (ou espère) avoir été (profondément) dégoûtés par certaine dérive mercantile et boutefeu à l’oeuvre au sein d’un Sofoot, lequel assez minable média (pseudo-gauche..et c’est un euphémisme!) fit son lit de ce genre de controverses gavées aux hormones.

        Si ça se trouve toutefois, que de fois ne l’ai-je d’ailleurs observé : plupart qui blâmeraient ici le propos du Mario seraient les premiers à regretter le mercenariat et la perte d’identité à l’oeuvre dans les clubs……….or c’est peu ou prou le même débat, le Mario n’a pas tort de mettre le fait mondialiste dans l’équation : c’est bel et bien l’un des plus petits dénominateurs communs à l’oeuvre dans l’équation. Et ce constat n’a en soi rien de raciste!

        Que les choses soient claires me concernant : belge, je préfère de très loin l’engagement formidable et indubitable du Belgo-Marocain Fellaini, à la coupable et habituelle neurasthénie du « souchien » (faut bien appeler un chat un chat) De Bruyne. Je n’ai que faire de ces questions d’épidermes ou d’origines, mais, de la à se voiler la face sur un constat pourtant évident, ou à sombrer un peu (beaucoup?) compulsivement dans l’opprobre……………

        Que cette mondialisation/ »bigarrisation » des effectifs aille dans le sens de l’Histoire est une chose, pourquoi pas..quoique largement artificielle, en rien spontanée si l’on s’intéresse à ses causalités premières (et le dernier mot n’en est jamais glorieux).

        Se draper par contre, sur ce type de questions, de quelque supériorité morale, à l’instar parmi tant d’autres de ce Premier Ministre belge (c’est l’actuel Président du Conseil européen.. un grand ami des peuples, lol) qui, en imposant les accords de Marrakech à son pays sans le moindre débat parlementaire, déclara être « du bon côté de l’Histoire »…………. C’est un truc d’ayatollah ça, les plus intolérants ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

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      2. Apres Alex, je ne crois absolument à la candeur du message de Mario. Tout était trop fluide, calibré pour ne pas voir son objectif de base qu’il a bien exposé en conclusion. Il parle d’une équipe de France ridicule. Ridicule en quoi, si ce n’est par sa composition. En s’abstenant évidemment de parler de l’Argentine qui s’est comportée de façon honteuse sur plusieurs aspects.
        Prendre l’exemple de 8 noirs sur un terrain pour denoncer le danger d’une perte d’identité est de toute facon peu pertinent.
        Sa manière de feindre une susceptibilité par rapport à nos réactions fait également parti du package habituel.  » Suis un con parce que je pense comme vous » ,  » on m’empêche de m’exprimer ». Tu parles, on entend que ça partout en Europe.
        Une Argentine, composée en majorité d’enfants d’immigrés italiens ne posent étrangement pas de problèmes. Et c’est bien ça qui m’enerve le plus. Oublier d’où on vient soi-même. Parce qu’il y a de fortes chances que Mario soit lui-même un immigré ou fils d’immigré. Comme je le suis.

        Ces discours d’identification aux hymnes, aux couleurs d’un drapeau, à une pseudo identité immuable m’insupportent au plus haut point. Et j’avoue sans peine que je n’aurais pas réagi sur un autre site. Mais l’attaque était trop franche pour ne pas répondre.

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      3. J’insiste : « ridicule » n’est pas ce que m’inspire la gueule de l’EDF (car c’est son Histoire, universaliste). Mais qu’elle l’inspire un peu partout, parmi des pays qui ne partagent pas votre socle de valeurs (..pour ce que ça vaut..) : ben oui, je suis désolé mais c’est largement factuel, un truc que tu peux lire très régulièrement sur les réseaux sociaux, observer in situ aussi.. Et réciproquement, il n’y a qu’en France que j’aie vu des médias se déchaîner si lamentablement sur le caractère jugé trop caucasien de l’équipe de Croatie, WC 2018.

        Bref : ça me paraît très franco-français, ce genre d’épidermisme (le sujet est sensible certes..et d’ailleurs pollue peu à peu mon pays aussi, ne pas croire que je prenne cela avec « hauteur »).

        Ca ne m’amuse pas, ça ne m’émeut pas non plus : je l’observe, c’est tout. Il faut s’en faire une raison, les footballs ont beau changer de ci de là (je ne cache pas avoir été surpris de voir deux Irlandais de couleur en suivant le dernier match des Bleus), c’est l’EDF qui reste une historique et remarquable exception (mais de moins en moins) dans le paysage footballistique européen.

        Que reprocher à un Mario? De ne pas penser comme un Français biberonné aux valeurs de la République? Ben il ne s’en cache pas : son objet premier c’est la Squadra et le Calcio!

        Ca me paraît accessoire mais, concernant l’Argentine : tu prêches un convaincu, pour moi la France s’est bien faite baiser lors de la dernière WC.

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      4. Alex…
        L’équipe de France n’est qu’un prétexte dans son discours. Et ce n’est pas qu’une question de pseudos valeurs héritées de la République, ça va bien au delà.
        Quand tu exprimes clairement ton adhésion aux théories du grand remplacement, tu fais parti de mes ennemis politiques.

        On est une petite communauté de lecteurs, encore plus de personnes qui participent aux debats. Quand sur un tes rares passages, tu enchaînes sur ces conclusions, c’est que c’est préparé, aucun doute.

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      5. Préjuger de ce qui se passe dans la tête d’autrui ne m’intéresse pas, je laisse ça à mon épouse! Et le curseur moral a tant été déplacé/phagocyté vers quelque gauche de carnaval, comme un compteur kilométrique de camion………. On a tôt fait d’être diabolisé désormais (il y a 40 ans, le propos de ce Mario serait passé pour communiste!), ce sera sans moi.

        Sur le fond, je comprends que chacun ait sa sensibilité (la vulgarité, par contre : ça je ne pige pas), pas de souci..mais je ne vois sincèrement rien de sacrilège ni d’idiot (« cerveau malade », allez quoi…….) dans ses propos.

        Je suis un grand garçon, je ne vote plus depuis plus de 20 ans et je m’autocensure volontiers (Cf. Lukaku). Mais je trouverais malheureux que soit ici proscrit, par sensibilité idéologique (whatelse?), de considérer l’une ou l’autre données de l’équation.

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      6. Je vois mal des communistes employer une telle phrase : « Le foot en est une tragique illustration de ce qui nous pend au nez : notre disparition ethnique et culturelle. »

        Culturelle, OK, politique, OK, nationale, OK, mais ethnique ?
        Et puis « notre », c’est qui nous ?

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      7. Alex
        Je m’autocensure également. Je ne participe jamais aux discussions politiques ici ou sur le discord et je ne vote également plus depuis presque 20 ans ni en France ni en Espagne. Je ne réagis qu’au dernier passage de Mario. Puisqu’il se permet d’exprimer le fond de sa pensée, je le fais également. Mais passons…

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      8. Je ne pense pas que mario ait besoin d’un avocat, il s’exprime très bien. Khia n’a pas été insultant, ni rien.
        Le coup de la dignité outragée? Allez c’est bon… à d’autres !

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      9. Mauvais procès, Goozi : si j’ai réagi c’est pour des insultes dont je trouve dingue que personne ne réagisse, j’en ai d’ailleurs relayé une pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. En somme, Khiadia n’avait pas le moins du monde à se sentir visé par ma réaction : il défend sa position, c’est son droit..et je trouve même hautement appréciable par les temps qui courent qu’il le fasse avec civilité et assertivité!

        Voilà pour la forme. Mais il y a aussi le fond.

        Il y a des mots qui font désormais horreur, le mondialisme ou l' »ethnique » par exemple sonnent désormais complotisme d’extrême-droite, fruit d’un travail de fond/sape qui condamne le recours à certains concepts, crée de l’indicible et au final de l’impensé. Et c’est peut-être encore bien cela le pire.

        Tenons-en-nous au football, la mondialisation seule n’explique pas l’uniformisation des stades, styles, pratiques, managements…….. Dans ce qui est à l’oeuvre, l’on est au-delà d’une pure démultiplication des échanges, mais bel et bien dans un mouvement mondialiste d’uniformisation, à l’échelle planétaire. Rien que sur ce point, ce qu’avait à apporter Mario valait bien mieux que cette réception………..mais si des éléments de langage font mécaniquement horreur et doivent si sec engager à un climat +/- hystérique « à la Sofoot », que dire..

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      10. Je ne connais pas l’histoire de ce mot : « mondialisme ». Et je ne l’emploie jamais.

        Je ne vois pas ce qu’il apporte à la définition de la mondialisation et de la globalisation : évidemment que l’intensification des échanges, les phénomènes de standardisation, de métropolisation, etc. ne sont pas l’opération du Saint Esprit, du hasard, un procédé purement mécanique.

        Bien sûr qu’ils sont le résultat de choix faits par des hommes et des femmes, par des organisations, par des institutions, etc.

        Cependant, le mot « mondialisme » donne l’impression que la mondialisation et la globalisation seraient le résultat d’une idéologie unique, d’une volonté uniforme. Or, non, c’est le résultat de phénomènes complexes qui ne peuvent se comprendre qu’au pluriel. Utiliser le singulier, c’est un simplisme.

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      11. Communistes? Vous connûtes pourtant, a compter des années 50, des dizaines de municipalités communistes qui adoptèrent des dispositions clairement, incontestablement anti-migratoires (et assumées comme telles). Sur le mode du lumpen-prolétariat.

        Le reste, je m’en veux déjà de remettre une pièce dans le juke-box, vais donc pas développer…mais c’est discuter du sexe des anges, ça.

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      1. C’est toi qui a fumé. Je pinaille peut-être, mais tout le monde sait que Ben Barek n’a jamais eu la nationalité française administrative. En 39 il est non-mobilisable et rentre au Maroc.
        On ne sait toujours pas quels étaient les 10 ?

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      2. Pour Georges Dard je ne savais pas (11 matchs seulement avec Séville).

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      3. Ben Barek est Français.
        Il a joué pour l’équipe de France.
        Il est unanimement considéré comme Français, peu importe quelques contrariétés administratives.
        Des 10, on en a déjà 8, nan ?

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      1. Bah il est pas Français !
        Sinon quels sont ceux que je n’ai pas cités ?

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      2. Georges Dard et Ben Barek sont Français.
        T’as fumé du crack, ou bien ?

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  6. Ce ne sont qu’élucubrations d’un cerveau inférieur.

    Pas inférieur…malade…Cerveau malade

    Fin de race

    Et chouineur

    Qu’est-ce qu’ils en pensent du nouveau buteur italien… Elles te conviennent les racines?

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      1. Il a joué pour le Maroc aussi

        Donc ferme bien ta gueule pâté en croûte

        -Okeyyy okeyyy !

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  7. Je souscris aux propos d’Alex 🙂
    N’étant pas français, je vois également les choses d’une manière différente sur ce sujet qui est devenu très délicat à aborder à notre époque. Signe d’un malaise grandissant dans la société.
    La chose chose où je suis en profond désaccord avec les propos de Mario c’est la théorie du grand remplacement.

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    1. Je pense qu’en France on souffre des deux extrêmes ( gauche et droite ) qui prennent de plus en plus de place dans les débats publics
      Aussi con la théorie du grand remplacement que de tout casser à Paris
      Je rejoins khidia dans le fait que sur ce site on ne devrait parler que de football , sports , anecdotes , qu’il nous un offre un petit havre de paix et un îlot et faire abstraction de toute idéologie ou pensée politique

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      1. « Je pense qu’en France on souffre des deux extrêmes ( gauche et droite ) qui prennent de plus en plus de place dans les débats publics
        Aussi con la théorie du grand remplacement que de tout casser à Paris »

        Aaaah ah
        Les esstrêmes… tous les mêmes… les deux faces d’une même pièce… c’est cela oui!!!

        « sur ce site on ne devrait parler que de football , sports , anecdotes , qu’il nous un offre un petit havre de paix et un îlot et faire abstraction de toute idéologie ou pensée politique »

        Il y a un truc qui cloche dans ton discours

        Bref

        Charité bien ordonnée commence par soi-même.. ou un truc comme ça…
        Il ne faut pas politiser le sport qui disait…
        Et l’autre de lui répondre tout est politique mon bon monsieur

        Bref…

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