Les stades de l’Euro 84 : quel bilan ?

Le 27 juin 2024 marque le 40e anniversaire du premier titre majeur d’une équipe de France dans un sport collectif, toutes disciplines confondues : la victoire à l’Euro 84. Les projecteurs seront braqués à raison sur les joueurs et, on l’espère, sur feu Michel Hidalgo, orfèvre de cette immense bouffée de confiance qui a engendré tant d’autres titres. Tout triomphe repose sur une base solide ; à l’Euro, outre le travail de fond dans les clubs enfin récompensé et l’organisation impeccable, ç’a été une excellente infrastructure. Les sept stades du tournoi, le premier à grande échelle organisé en France depuis 1938 (l’Euro 1960 en quatre équipes à Paris et Marseille ne comptant pas), méritent un coup d’œil particulier. Profitons du 39e anniversaire pour faire leur bilan.

Qui dit bilan dit horizon. Les décisions d’investissement ont été prises en 1981, quand la France a officiellement été désignée hôte de l’Euro 84. Vu que certains des stades ont aussi hébergé la Coupe du monde 1998 et ont fait pour la circonstance l’objet de nouveaux travaux, on ne considère que la période 1984-1998, histoire de rester équitable. Les investissements dans les stades ont-ils été payés de retour après l’Euro, grâce par exemple aux succès du club résident ? A contrario, certaines villes non retenues auraient-elles mieux fait l’affaire ? Faute de chiffres précis pour tous les stades, on se bornera ici à un jugement d’ensemble. Voici notre avis, de 1 à 5 façon Amazon ou Uber, et par ordre alphabétique pour ne froisser personne.

Ils ont été de l’aventure :

Lens : 4/5, mieux vaut tard que jamais

Un site dans le Nord, région déjà très bien dotée en liaisons de surface, s’impose pour l’Euro. Entre Lille et Lens, à la fin des années 1970, il n’y a pas photo : le LOSC, englué en milieu de tableau, peine à attirer les foules à Grimonprez-Jooris pendant que le Racing joue l’Europe, appuyé sur son public de légende. C’est donc naturellement que les millions de l’État pleuvent sur Bollaert avec un résultat probant. Une quatrième tribune vient remplacer le virage Est et créer un vrai stade à l’anglaise, les trois autres sont légèrement rénovées, et la capacité bondit de 38 000 à 51 000 places avec une ambiance du feu de Dieu. Après l’Euro, les Sang et Or accusent pourtant un gros coup de mou et l’affluence moyenne chute de 13 000 en 1984-1985 à 7 000 en 1988-1989, saison de la descente en D2. Remontés en 1991, les Lensois s’installent en première moitié de tableau et l’affluence moyenne dépasse les 25 000 dès 1994-1995, justifiant tardivement mais largement les travaux faits 15 ans auparavant. Et la saison du titre 1997-1998, demanderez-vous ? Hors de propos : elle est à porter au bilan de la reconstruction totale des trois tribunes d’avant l’Euro, terminée en novembre 1997 sur le budget de la Coupe du monde 1998.

Lyon : 4/5, résultats moyens mais petite mise

Ce sont les réalités économiques plutôt que les résultats médiocres de l’OL des années 1970 qui font monter Lyon dans le wagon de l’Euro. La troisième ville de France est au cœur d’un excellent réseau de liaisons de surface dont le TGV, inauguré en 1981, est la cerise sur le gâteau. Gerland, avec ses 47 000 places rarement remplies mais en assez bon état, ne nécessite que peu de travaux. Un bon toilettage et l’agrandissement des virages en font une enceinte de 51 000 places tout à fait acceptable, qui sera d’ailleurs le théâtre du fantastique récital du Dynamo Kiev de Lobanovski en finale de la C2 1985-1986. Mais la vaste arène sonne plutôt creux après l’Euro où l’OL, descendu en D2 en 1983, n’attire guère plus de 9 000 spectateurs par match. Avec la remontée en 1989, le chiffre saute à 12 000 et progresse constamment à mesure que les Gones se rapprochent des sommets, dépassant les 20 000 en 1995. Au moment où les travaux de la Coupe du monde 1998 commencent, avec en particulier la construction des virages actuels et leurs célèbres toits en arches, le bilan est largement positif vu la valeur somme toute modérée des investissements faits au début des années 1980.

Marseille : 5/5, droit au but

La deuxième ville de France ne peut pas être absente de l’Euro, mais le Vélodrome accuse un sérieux coup de vieux malgré un toilettage au début des années 1970. À défaut de tout reconstruire ou presque – ce sera pour 1998 – on rénove en profondeur. Le vélodrome proprement dit disparaît sous des tribunes latérales et des virages agrandis, le reste est mis au goût du jour, et voilà Marseille équipée du plus grand stade de France avec 55 000 places. Entretemps, l’OM est descendu en D2 et n’a survécu que par la grâce de Gaston Defferre et du mythique maillot “Zoo de Marseille”. À peine le temps de douter du bien-fondé des travaux que les Minots remontent en D1 et les années Tapie commencent. Envoyez “Jump”, balancez les feux d’artifice, et écoutez-moi ces noms quand on annonce les compos ! L’assistance moyenne double et va flirter avec les 30 000 pendant près de 10 ans, le Vélodrome devient la forteresse d’une équipe qui enfile les titres de champion et monte jusqu’à soulever le plus beau des trophées de club. Même en tenant compte de la retombée vers les 15 000 après l’affaire VA-OM, le bilan est très largement positif. Le bon investissement au bon moment, sans conteste le plus réussi de toutes les villes-hôtes.

Nantes : 2/5, trop grand, trop tard

S’il fallait construire, c’était pourtant bien là. À la fin des années 1970, le FC Nantes est un taulier du ballon rond national depuis plus de 10 ans mais est plombé par son stade Marcel-Saupin, trop petit (29 500 places), plutôt vétuste, et impossible à agrandir. Il faudra partir d’une feuille blanche : ce sera la Beaujoire, une jolie enceinte de 53 000 places financée à 75% par l’État, loin du centre mais bien desservie par la route et le tout nouveau tramway. L’affaire commence bien avec le mémorable France-Belgique de l’Euro, mais le quotidien prend vite des allures de lendemains qui déchantent. Il faut poser en urgence des déflecteurs pour canaliser le vent glacial qui balaie les tribunes, les Canaris décrochent des places européennes après 1986, et l’assistance moyenne ne décolle pas, descendant même des 16 000 des grandes années à 10 000 en 1990-1991. Ce n’est qu’à partir de la formidable saison du titre 1994-1995 que les chiffres dépassent enfin ceux de Saupin et passent la barre des 20 000. Ce niveau sera maintenu jusqu’aux travaux pour la Coupe du monde 1998, lesquels réduisent la capacité du stade à 38 000 places par suppression des tribunes debout. Avec le recul du temps, on peut penser que les décideurs ont visé trop haut pour Nantes, et surtout trop tard. Un nouveau stade de 40 000 places (dont certaines debout) au début des années 1970, sur un emplacement permettant un agrandissement ultérieur, serait arrivé à point pour accueillir l’âge d’or des Canaris. Il aurait fait l’affaire à moindres frais pour l’Euro 84 et serait resté un excellent candidat pour 1998 moyennant le passage à 35 000 places toutes assises. Une telle capacité aurait en outre absorbé les 30 000 spectateurs de moyenne du début des années 2000.

Paris (Parc des Princes) : 5/5, sans mérite

Retour sur investissement très favorable pour le Parc des Princes. L’architecture visionnaire de Roger Taillibert, très en avance sur son époque à l’inauguration du stade en 1972 (100% de places assises et couvertes, structure en béton avec une excellente sécurité incendie, pas de piliers qui gênent la vue), est encore à la pointe du progrès en 1984. Le seul défaut notable, le manque de protection contre un envahissement du terrain, a déjà été corrigé après les débordements de la finale de la Coupe de France 1982. Seul un très léger toilettage est nécessaire pour l’Euro : autant dire que l’investissement aurait été justifié même si le PSG était retombé dans le ventre mou de la Division 1 après. Au lieu de cela, c’est un âge d’or de 15 ans environ qui va s’ouvrir avec les deux premiers titres de champion du club, trois Coupes de France, une Coupe des vainqueurs de coupe, cinq demi-finales européennes d’affilée dans les années 1990, et une explosion de l’affluence moyenne, de 16 000 environ en 1984-1985 à plus de 36 000 en 1997-1998. Tout cela sans avoir besoin des rentrées liées au Matra Racing, déjà prévu comme second club résident au lancement des travaux mais qui capotera sans gloire. Très bon bilan, donc, mais sans vrai mérite.

Saint-Étienne : 3/5, en plein dans le trou

Miser sur Saint-Étienne, capitale du football français depuis 15 ans, est une évidence au moment de choisir les villes-hôtes de l’Euro. Les liaisons routières et ferroviaires avec les autres sites sont correctes, sans plus, mais qu’importe ? On reconstruit une tribune de Geoffroy-Guichard, on agrandit les trois autres, et la capacité du Chaudron passe de 39 000 à 48 000 places que l’on imagine remplies par les exploits toujours renouvelés des Verts à venir. Mais l’ASSE va exploser en vol pendant les travaux : la magie du “Sphinx” Robert Herbin perd tout à coup son effet, l’affaire de la caisse noire déchaîne les passions et déchire le club, l’équipe coule à pic et descend en D2 quelques semaines avant l’Euro. De 21 000 spectateurs en 1978-1979, l’assistance moyenne descend à 10 000 en 1983-1984 et ne dépassera pas les 20 000 entre la remontée en 1986 et une nouvelle descente en 1996, au moment où les travaux pour la Coupe du monde 1998 commencent (décidément…). Autant dire que l’agrandissement de 1984 aura été un coup pour rien, même s’il a coûté moins cher que les nouveaux stades de Nantes et Strasbourg. Celui de 1998, avec la suppression obligatoire des tribunes debout qui fait paradoxalement chuter la capacité à 36 000 places, s’avérera beaucoup mieux venu, mais ceci est une autre histoire.

Strasbourg : 2/5, le prix d’avoir eu raison trop tôt

Le Racing vient de remporter son premier titre et son président André Bord, ancien ministre de Pompidou, a ses entrées à l’Élysée de Giscard : « Strasbourg-capitale-de-l’Europe » sera de la fête en 1984 et l’on rasera l’ancienne Meinau, plus vraiment au goût du jour, pour en construire une nouvelle sur le même site. Le résultat est superbe, un pur stade de football avec 40 000 places couvertes et une architecture qui rappelle un peu le mythique Westfalenstadion de Dortmund. Après l’Euro, Strasbourg accueillera d’ailleurs la finale de la C2 en 1988. Mais ces Bleus-là sont rentrés dans le rang et même leur bouillant public est loin de remplir l’enceinte, avec des assistances moyennes fluctuant entre 8 000 et 18 000 de 1984 à 1998. La capacité tombe à 29 000 quand l’UEFA impose 100% de places assises : ce seront les seuls travaux d’envergure à ce jour dans un stade retenu ni pour 1998, ni pour 2016. Ce chiffre s’avérera idéal bien plus tard, au retour du Racing dans le football pro dans les années 2010 après sa chute jusqu’en D5. À l’horizon qui nous intéresse, en revanche, le club et la ville vont traîner le boulet financier d’un stade trop grand pour les besoins… En football, comme en affaires ou en politique, il ne suffit pas d’avoir raison : encore faut-il ne pas avoir raison trop tôt.

Pourquoi pas eux ?

Le format du tournoi, qui impliquait l’existence de bonnes liaisons routières et ferroviaires entre les sites, aura pesé lourd dans la sélection et surtout la non-sélection des villes-hôtes. Pour des raisons d’équité sportive et de promotion du tourisme, la FFF avait en effet décidé que toutes les équipes disputeraient chaque match du premier tour dans un site différent. Le cas extrême (échu au Portugal lors du tirage au sort) était un périple Strasbourg-Marseille-Nantes. Tous les supporters devaient donc se déplacer sans cesse pour suivre leurs équipes. À une époque où le réseau TGV était embryonnaire et la France accusait encore un gros retard sur ses voisins en matière de liaisons autoroutières, certaines villes candidates se sont retrouvées lourdement pénalisées. Voici les cinq principales recalées :

Bordeaux

C’est sans doute celle qui pose le plus question. Au moment du choix des villes-hôtes, Claude Bez a déjà remis les Girondins sur les rails du succès et les lendemains sont prometteurs. Certes, Bordeaux est excentrée par rapport aux autres sites, à part peut-être Nantes. Mais les liaisons de surface sont fort acceptables, avec Paris à 4 heures de train même sans TGV, l’A10 fraîchement terminée, et l’A61/A62 qui ouvrira la voie vers Marseille et Lyon en 1983. Sans doute l’inertie de la municipalité Chaban, les zones d’ombre juridiques autour de la possibilité d’aménager Lescure, les relations exécrables entre Claude Bez et la FFF, et l’urgence plus pressante de rééquiper Nantes contribueront-elles toutes à la non-sélection. Lescure fera tout de même l’affaire durant les grandes heures des Girondins dans les années 1980 et leur épopée de 1995-1996, période pendant laquelle l’affluence moyenne n’atteindra les 20 000 qu’une seule fois. Peut-être une enceinte moderne, avec le public plus près du terrain, aurait-elle poussé les Girondins un peu plus haut (jusqu’à la finale de la C2 en 1987 ?), mais il est difficile de juger.

Montpellier

Au moment du choix des sites, la ville est déjà en pleine expansion, avec 200 000 habitants en 1975 contre 100 000 vingt ans plus tôt et 300 000 aujourd’hui. Les liaisons de surface sont correctes, surtout avec Marseille, Lyon, et Saint-Étienne. Le Montpellier Paillade Sport Club de Louis Nicollin a pris le relais du défunt SOM et est revenu chez les pros en 1977. Mais la greffe est encore très jeune, les lendemains sportifs sont encore incertains, et le public n’est pas encore là (l’affluence moyenne n’atteindra les 13 000 qu’une seule fois avant 1998, juste avant la Coupe du monde). Surtout, face au flux incessant des nouveaux arrivants, la ville a d’autres priorités que la construction d’un nouveau stade, même cofinancé par l’État. Ce sera pour la Coupe du monde 1998, sans regret au vu du va-et-vient du MHSC entre Divisions 1 et 2 après l’Euro.

Nice

À la fin d’une décennie 1970 où le Gym était un poids lourd de la Division 1, dans la cinquième ville de France, on peut se poser la question. Mais le vent a déjà tourné au moment du choix des sites et l’OGCN entame un purgatoire qui va durer plus de vingt ans. De plus, Nice n’est proche que de Marseille parmi les villes-hôtes et les liaisons avec les autres sites sont compliquées. Par-dessus tout, il faudrait une toute nouvelle enceinte pour remplacer le stade du Ray, vétuste, beaucoup trop petit, et impossible à agrandir. Pas moyen de piloter le dossier à travers la jungle des querelles politiques et magouilles en tous genres qui secouent la ville et son sulfureux maire, Jacques Médecin. Aucun regret a posteriori, avec un long passage en Division 2 et une affluence moyenne qui ne dépassera les 10 000 qu’au début du siècle suivant.

Rennes

Avec ses 200 000 habitants et le palmarès du Stade rennais, la capitale de la Bretagne a voix au chapitre. L’A81/N157, terminée en 1980, a désenclavé la région. Mais la ville est excentrée elle aussi et le stade de la route de Lorient, construit en 1912 et rénové en 1955, accuse son âge. Et puis, entre Nantes et Rennes, il va falloir choisir ; comme entre Lens et Lille, il n’y a pas photo. Les Canaris sont au sommet du football français, les Rennais font l’ascenseur entre D1 et D2 dans un stade plus qu’à moitié vide. Nantes a des liaisons ferroviaires correctes avec tous les autres sites, Rennes impose un passage par Paris jamais commode. Le maire, Edmond Hervé, déjà désireux de doter sa ville d’un métro (les études démarreront en 1986, l’inauguration aura lieu en 2002), ne fait pas de l’Euro sa priorité. Ce sera donc Nantes, avec le résultat vu plus haut et sans dommage pour Rennes. L’équipe ne s’installera durablement en D1 qu’au milieu des années 1990 et la rénovation ultérieure du stade, inaugurée en 2002 elle aussi, arrivera à point nommé.

Toulouse

La quatrième ville de France est de toute évidence un prétendant légitime. Mais au début des années 1980, le TFC est encore en Division 2 après 15 ans de galère et les rugbymen du Stade, maîtres de la scène sportive de la ville, ont déjà entamé les travaux de leur stade Ernest-Wallon, plus à leur taille qu’un Stadium trop grand pour eux. Comme Bordeaux, Toulouse est excentrée par rapport aux autres villes-hôtes ; contrairement à sa rivale, elle est de plus enclavée par une infrastructure d’un autre âge. L’A61/A62 ouvrira bien avant l’Euro mais ni l’A71, ni l’A20 n’existent encore et il faut de 6 à 13 heures pour rejoindre tout autre site en train. Rédhibitoire pour un tournoi où les équipes, et donc leurs supporters, changent de ville à chaque match. Avec le recul du temps, pas de regret vu les performances en dents de scie du Téfécé et une affluence moyenne qui ne dépassera jamais les 15 000 jusqu’au début des travaux de 1998.

Le prix s’oublie, la qualité reste
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35 réflexions sur « Les stades de l’Euro 84 : quel bilan ? »

  1. Jacquou ne voulait pas avoir des problèmes avec le foot. Il avait suffisament d’autres chose à gérer dans sa ville. Mais en fait c’était un sollicite qui ne voulait pas que sa ville partage la vedette avec une autre ville. Il a prétendu que sa ville avait les capacités de faire une double olympiade hiver et été avec le stade Charles Ehrmann Je ne sais pas si il était sincère où si c’était juste pour l’orgueil de ses électeur qu’il a prétendu ça.

    https://www.google.com/maps/place/Stade+Charles-Ehrmann/@43.6780689,7.1967143,568m/data=!3m1!1e3!4m6!3m5!1s0x12cdd10ab4ef8fa3:0xbc2ed2f0b4bd5067!8m2!3d43.6769981!4d7.1964783!16s%2Fm%2F026s10n?entry=ttu.

    Peyrat le maire juste avant Estrosi voulait refaire le Ray.
    https://www.ogcnice.com/fr/article/309/le-nouveau-stade-du-ray-devoile.html
    Ca c’est pas fait car la justice a été peu conciliante avec les conditions d’attributions.
    Premier commentaire (sur ce site) avec de l’euphémisme

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    1. « La justice a été peu conciliante avec les conditions d’attribution ». Entre les lignes : Jacques Peyrat avait quitté le FN en 1994 dans le but de se rendre « présentable » aux municipales de 1995 qu’il a remportées. Sept ans avant le 21 avril, l’élection d’un apparenté FN à la tête de la cinquième ville de France avait causé une belle onde de choc. Christian Estrosi, lui, bien que très à droite, était encarté UMP et donc officiellement fréquentable. Le projet de stade était le même… Main de l’État profond vue de droite, front républicain vue de gauche, l’influence de la politique sur la justice est certaine dans ce dossier.

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      1. Je tiens à rectifier un élément de l’article et préciser mes euphémismes.
        Ils pouvaient faire agrandir le stade du Ray pour cette compétition ou le Mondial 98. Si ils ne l’ont pas fait c’est uniquement pour des raisons politiques. La preuve c’est qu’il y a eu un projet au début des année 2000 avec Peyrat pour justement refaire le Ray à 30 000 places. Il avait recruté dans son cabinet un pur produit du RPR et de ses libéralités avec le droit.

        Quand j’écris que la justice n’a pas été conciliante c’est qu’un jugement a condamné cette personne pour trafic d’influence favoritisme etc… mais pas Peyrat qui n’avait été pas mis en cause. Ce jugement avait figé le fait que la mairie ne pouvait plus procéder à agrandissement de ce stade. Donc de part ce jugement pour faire un grand stade à Nice il fallait le construire ailleurs. Et c’est dans la triste zone de Saint Isidore qu’il a été bâti dans le cadre d’un ppp par Estrosi qui a gagné la mairie en 2008.

        Le projet de stade avorté et le stade du gym sont 2 projets différents d’abord sur l’ancien site du Ray puis le stade actuel pour lequel il y a eu de la comm en greenwashing assez conséquente.
        https://www.ogcnissa.com/articles-726-club-le-nouveau-stade-du-ray

        https://www.allianz-riviera.fr/fr/allianz-riviera/lallianz-riviera-en-bref

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  2. Le Vélodrome rénové pour l’Euro ne ressemblait pas encore à grand chose. Ça donnait une impression de bric et de broc, avec des virages peinant à cacher l’ancienne piste. Et évidemment, il n’y avait pas encore de couverture sauf pour Jean Bouin et Ganay. Mais quelle ambiance pour France-Portugal !

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    1. Pas connu in situ, mais une impression (télévisuelle dans mon cas) aussi de gros bricolage pour le Vélodrome pré-98. Par contre un je ne sais quoi rendait son caractère méditerranéen directement palpable.

      J’ai longtemps été tout fada de la Beaujoire mais je trouve désormais qu’il date un peu, une identité qui ne vieillit pas forcément bien – beaucoup moins bien que le Parc des Princes, par exemple. Et j’ai un peu le même sentiment pour la Meinau, d’un registre pourtant voisin de celui du Parc.

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    2. Je ne suis jamais allé à la Meinau mais j’ai vu un match de L1 à la Beaujoire en 2017. Si la structure a plutôt bien vieilli, je partage ton avis sur l’architecture. Les stades semi-ouverts ne se font presque plus, à la fois pour maximiser l’ambiance et minimiser l’inconfort du vent. Avec les déflecteurs installés en 1985 et 1998, c’était tolérable ce soir-là, mais on sentait quand même la brise de mer plus que de nature ce beau jour de mai. Je trouvais la nouvelle Meinau beaucoup plus réussie à son inauguration, et force est de reconnaître qu’elle est encore à peu près au niveau 40 ans après. Pas aussi bien que le Parc, qui avait 30 ans d’avance sur son époque, mais très honorable tout de même.

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  3. A propos de Toulouse, le Stade ne peut prétendre au Stadium à l’époque, en effet. Il est encore en quête d’un Bouclier depuis 1947 et la délivrance ne survient qu’en 1985, quand l’ère du grand Béziers s’achève.

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  4. Si on met de côtés les cas particuliers de Bordeaux et Bastia qui jouaient une finale à domicile, la France n’a eu que Paris, Strasbourg et Lyon comme lieux uniques d’une finale. J’ai pas les chiffres en tête mais ça me paraît peu pour un gros pays européen par rapport à l’Italie, l’Allemagne et même l’Espagne. Un retard flagrant au niveau infrastructure…

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  5. L’Euro 84, c’est un nouveau souffle pour la compétition, après le triste Euro précédent. Avec tous les immigrés portugais et espagnols en France à cette époque, vous sentiez une attente particulière parmi eux?

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    1. Au début de la compétition, dans mon souvenir, l’euro était l’occasion de prendre une revanche sur la RFA. Je crois que tout le monde espérait des retrouvailles après Séville. L’Espagne sortait d’un Mundial honteux et le Portugal du néant, ces équipes étaient venues sur la pointe des pieds. Puis avec les bons résultats, mes copains Franco-Espagnols et Franco-Portugais s’étaient pris au jeu. La défaite de la Roja avait été amère et j’ai le souvenir de quelques remarques peu glorieuses à propos d’Arconada le Basque de la part de Murcianos ou Asturianos.

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    2. L’Euro 80, effectivement, sur le papier, ça n’a pas envoyé beaucoup de rêve : 1,9 but par match en moyenne, des affluences en berne (7600 spectateurs présents lors de Grèce-Tchécoslovaquie), des matchs peu emballants et défensifs, un format de groupe un peu bizarre qui ne permet de pas d’avoir de demi-finales… Ce tournoi, à l’inverse de 1984, n’aura pas laissé de souvenir impérissable.

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      1. L’Italie venait de découvrir l’énorme scandale du Totonero et le public s’est désintéressé du foot. On l’oublie, mais Paolo Rossi n’est pas le seul à être tombé. Giordano était un immense espoir (quel joueur, quel gâchis !), Albertosi avait gardé les buts de la Nazionale en 1970, Wilson était là en 1974, le Milan venait d’être titré en 1979, la Juve était dans le collimateur (elle en était finalement sortie indemne, une honte)… un séisme, cette affaire. Même sur la RAI, les audiences avaient été médiocres.

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      2. L’Euro 80 a été le pire tournoi que j’aie jamais vu. J’étais au collège, le mien était centre d’examen du bac et finissait l’année en avance : j’ai vu tous les matchs retransmis en direct, sauf Belgique-Angleterre (avec hools, lacrymos, et tout ça) parce que j’étais paradoxalement allé faire un foot pendant ce temps. Quand un ado fan de foot s’endort devant un match à 17 heures comme RFA-Tchécoslovaquie, c’est qu’il y a problème !

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      3. g-g-g, tu confirmes donc que l’Euro 80 fut de piètre qualité, d’un point de vue du jeu ?

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    3. Alors, c’est la génération des parents, pas la mienne car trop petit, mais ce fut l’occasion d’acheter une nouvelle télé, relativement grande pour l’époque (on ne parle d’OLED de 2 m de diagonale comme aujourd’hui). Malheureusement cambriolage mais l’assurance la remboursa.

      Quant aux matches, mon père continue à mettre en doute le bien-fondé du penalty à Marseille.

      D’un point de vue plus ibérique, le rêve à l’époque était bien d’une finale… ibérique donc Portugal-Espagne.
      Certains supporters de la Roja émettaient les mêmes réserves sur ce fameux penalty à Marseille.
      Encore lu sur un forum de jeux vidéo (!), naguère.

      Pas de souvenir de la compétition pour moi, hormis vaguement le passage à une nouvelle télé, cf. plus haut.

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      1. Hello Telmo, tu parles de France Portugal 84 à Marseille ? Pas de penalty ce jour là, un doublé dont un coup franc de Domergue (côté ouvert, Bento n’est vraiment pas impérial) et le but final de Platoche. Je crois que c’est Nene qui manque l’occasion du 3-1 pour le Portugal qui aurait plié le match.
        En revanche, en finale contre l’Espagne, le but et l’erreur d’Arconada font suite à une simulation de Lacombe, le coup franc est bidon.

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      2. Je ne sais pas si c’est le karma, mais souvenir d’avoir vu à l’époque des images prouvant qu’il n’y avait pas eu le moindre contact fautif sur le plongeon (manifeste!) de Rummenigge d’où découlent d’abord le CP direct confié à Brehme, puis le but du 1-0 en demi face à la RFA 86, sur lequel Bats fit une..Arconada fatale (les Allemands de l’Ouest ferment boutique derrière, multiplient les +/- petites fautes…….. le match est fini).

        Quoique, fini……….. Souvenir aussi d’un but de Platini annulé, or c’était tout sauf évident….. Et dans mes souvenirs, si on fait abstraction du cas Battiston : arbitrage plus discutable en demi 86 que 82.

        Sinon, rayon karma : il y a Bellone en 1/4 contre le Brésil! Je crois que c’est en fin de temps règlementaire, que le gardien brésilien fait sur lui une obstruction fautive……..que Bellone néglige, préférant poursuivre (vainement – l’action et son élan sont foutus) vaille que vaille le cuir, et annihilant de la sorte, dans l’esprit du jeu voire du corps arbitral, ce qui eût dû faire rouge..+ péno??? (je ne sais plus s’il était dans la surface)

        Karma? Remember la gueule de son tir au but..

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  6. Pour les portugais, à ma connaissance, il n’y a eu aucune amertume après cet Euro. Ils sortaient d’une traversée du désert surtout car la fédé était nulle et sans influence car le réservoir a toujours été très qualitatif. Mais ça le supporter lambda n’en avait pas conscience, pour lui c’était déjà bien d’être présent. Puis que les deux Ibères sortent la RFA vice championne du monde pour eux c’était déjà un exploit. La défaite contre les bleus, aussi frustrante soit-elle, a été bien digéré, un match extraordinaire, un scénario de légende et puis c’est Platini qui marque. On est loin des demis de 2000 ou 2006 où le match se joue sur un pénalty. En 2000 le niveau du match était incroyable mais l’épilogue nul à chier, en 2006 la France n’a strictement rien proposé et c’était un match bien moins plaisant.

    Mais cette génération de 84 avait de quoi faire de belles choses, dommage que la France et Bordeaux ait détruit Chalana (bon surtout sa femme:), mais son transfert l’aura surement empêché de devenir un des plus grands joueurs portugais et européens. Avant 1984 au Portugal tout le monde était d’accord, c’était le plus grand talent depuis Eusebio. Dès que je lis une ITW d’un joueur du Benfica de l’époque et qu’on leur demande « qui était le meilleur avec qui vous avez joué », c’est 100% de réponse « Chalana ». Mais il n’était pas fait pour autre chose que le Portugal, trop fragile physiquement et mentalement. Mais un Portugal avec une ligne d’attaque Futre-Gomes-Chalana au top aurait pu viser même un titre mondial, surtout qu’aux autres postes il y avait de la qualité à tous les postes.

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  7. Merci pour l’article, chouette idée.

    Ca fait bizarre de réaliser (mon cas) que le plus grand stade de France, en 84 et dans la perspective d’un événement majeur, ne comptait encore que 55.000 places………… Même époque, Pays-Bas et Belgique comptaient chacun deux stades de foot certes parfois vétustes (surtout en Belgique, euphémisme) mais d’une plus grande capacité, bref c’est vraiment bizarre.

    N’y a-t-il jamais eu plus grand que Colombes et ses 60.000 places?

    A ce lien, https://www.chroniquesbleues.fr/Tableau-des-affluences-de-l , et après avoir classé par nombre décroissant d’affluence, il faut scroller loooooongtemps avant de découvrir un stade qui ne soit le SDF ou un stade étranger, c’est fou (vite fait, ça semble donner Marseille 2016 et Colombes 56..mais l’impression d’avoir au bas mot vu défiler une centaine de matchs disputés hors-France ou au SDF avant d’y arriver!).

    En Belgique, c’est tout le contraire : pas demain la veille que l’on battra les records historiques naguère établis au Bosuil et au Heysel.

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    1. Mais oui, c’est vraiment intéressant ce que tu constate. Comment l’expliquer? Le rapport particulier des français au foot? Quand on voit des pays 5 fois moins peuplés avoir des stades deux fois plus grand…Benfica a déjà joué devant 135000 personnes.

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      1. Et surtout le titre chez moins de 20 ans, future génération dorée, conquis en 1991, plus parlant pour la comparaison.

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  8. Gento avait été également oublié de la liste des ailiers gauches.
    Sans me vanter, au vu des nommés, j’avais trouvé leur onze type en 3-4-3 et l’avais écrit sur So Foot.

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