Cruyff pour Cruyff, dent pour dent – 1re partie

La Vie Française avait gagné une importance considérable à ses attaches connues avec le Pouvoir. Elle
donnait, avant les feuilles les plus sérieuses, les nouvelles politiques, indiquait par des nuances les intentions
des ministres, ses amis ; et tous les journaux de Paris et de la province cherchaient chez elle leurs
informations. On la citait, on la redoutait, on commençait à la respecter. Ce n’était plus l’organe suspect d’un
groupe de tripoteurs politiques, mais l’organe avoué du cabinet.
(Bel Ami, Maupassant)

Tenu par beaucoup pour le meilleur gardien de l’Histoire du football batave (dont il fut un temps le transfert record, avant d’être aligné dès ses 19 ans en équipe nationale), titulaire naturel lors de la moindre campagne de qualification disputée par les Pays-Bas tout au long des années 1970, mais systématiquement sacrifié sur l’autel de la gloire et du portefeuille de l’inévitable Johan Cruyff : tel fut le destin de l’infortuné Jan van Beveren, keeper au style splendide et moderne, homme de principes et d’exigences, et qui aura pour de bon intégré les cœurs et l’éternité du Philips Stadion d’avoir mené à bon port, à ses 22 ans et visage déformé par le sang, la souffrance et le coton invasif, les 65 dernières minutes d’une âpre rencontre du championnat de Hollande, marquée du tribut d’une dent, et au cours de laquelle il se fit recoudre la langue, dans un contact à moitié arrachée.

Compétiteur-né, van Beveren s’expliquerait ainsi, de la rage de vaincre qui en tous lieux et tous moments l’animait : « Quoi que j’entreprenne, je ne me laisse jamais d’autre choix que de réussir. Même quand je joue avec mes propres enfants, il n’y a rien à faire : il me faut gagner à chaque fois… Je sais que c’est mal, mais je n’y puis rien changer. Et n’allez pas croire que ce soit comme dans ces histoires, qu’il m’arrive de lire çà et là, où l’on entend parler de marathoniens qui ont perdu toute chance de l’emporter, mais sont si déterminés d’en finir qu’ils poursuivent leur course après l’extinction des lumières, non ! Pour ma part, je suis viscéralement incapable de comprendre cela ; gagner est une chose trop importante pour moi. »

Johan Cruyff et John De Mol Sr, dit « le Sinatra hollandais », Hilversum, 1968. Comptant parmi les chanteurs les plus célèbres de son pays dans les années d’après-guerre, De Mol Sr créera et dirigera à compter de 1962 la fondation Conamus, dotée de puissants relais à l’étranger, et vouée à la promotion à l’international du show-business néerlandais. Avant de décrocher la direction de la trouble radio Noordzee Internationaal durant les années 1970, John De Mol avait fait l’acquisition du club de football de la ville de Hilversum, siège de la télévision et de la radio néerlandaises. On le voit ici aux côtés de son protégé médiatique Johan Cruyff, venu inaugurer le centre d’entraînement des jeunes du FC Hilversum. John Sr est le père de la présentatrice-vedette des PAF néerlandais et allemand Linda De Mol, ainsi que dudit John De Mol Jr, créateur et producteur des émissions Big BrotherStar Ac’ et The Voice, dont la fortune est régulièrement estimée à plus de 2 milliards de dollars. Par le biais de ses artistes et relais, la fondation Conamus s’emploiera dès la fin des années 1960 à promouvoir l’image de Cruyff, puis même à faciliter la distribution de ses premières biographies à l’étranger.

Van Beveren, tout esthète qu’il fût en son petit rectangle, était donc de ce bois dont sont faits têtus et durs à cuire : battant inébranlable à défaut d’avoir mené ses études à bien (déjà ce désintérêt pour la culture de l’écrit, qui plus tard le perdrait), fier du travail accompli… et sur les pieds duquel, en prosaïque mais altier provincial (quoique né à Amsterdam, il avait grandi à la frontière allemande), il ne faisait assurément pas bon marcher… Mais pauvre mortel – ô pauvre Jan… ! –, qui tel Hector contre Achille, et qu’importât la vaillance tirée de son bon droit, goûterait combien la vie, à plus forte raison quand s’y mêlent gros sous et mythologie, n’a décidément que faire de la valeur… ni du bon droit ni du mérite !

Histoire d’une infamie

Figure de proue d’un Ajax stupéfiant qui, dès 1969, avait inscrit les Pays-Bas sur la carte du football européen, hanté selon la cellule psychologique d’Ajax par un double délire de la personnalité, et conséquemment « fils » spirituel du « Général » Michels, qui n’avait eu d’autre choix que de l’adouber…

Incontournable et habile client de médias où pullulèrent ses nègres et relais, lesquels un jour créeront la télé-réalité…

Héros d’autant de la jeunesse de Batavie qui, de succès et d’icônes, trop longuement s’étaient trouvée marrie…

A gauche : un article du Leeuwaarder Courant, daté du 21 octobre 1968, et traitant de l’absence de Cruyff parmi les 16 joueurs appelés à effectuer un déplacement capital avec l’équipe nationale en Bulgarie. Morceaux choisis : « L’entraîneur Kessler ne pourra pas compter sur trois joueurs pour cette rencontre de la plus haute importance : Johan Cruyff, Wim Jansen et Théo Pahlplatz. Le joueur d’Ajax dut en effet quitter la pelouse ce weekend, après avoir senti se réveiller une vieille blessure à la cheville au cours de la seconde mi-temps de la rencontre disputée contre Telstar. Après que le docteur Rolink l’eut examiné, le Président Van Praag informa Kessler par téléphone que Cruyff ne pourrait pas être rétabli pour cette rencontre internationale. Si bien que Kessler décida finalement de ne pas l’associer à ce déplacement en Bulgarie. A droite, mais daté cette fois du 20 octobre, l’article du quotidien De Stem : « Johan Cruyff ne jouera pas avec l’équipe nationale face à la Bulgarie. Ceux qui espéraient encore une annulation de la décision de la KNVB ont dû se faire une raison hier soir, quand le 11 de départ fut officialisé. Le nom de Cruyff a toutefois été cité durant cette présentation. La KNVB a en effet fait savoir avoir reçu ce weekend une lettre d’excuses du joueur d’Ajax, laquelle n’affecte cependant en rien la décision rendue en première instance contre Cruyff. » De ces deux versions contradictoires, c’est celle datée du 20 octobre qui était la bonne, celle de Stem : avec trois de ses équipiers ajacides, Cruyff venait de conditionner sa présence en équipe nationale au versement préalable de primes exorbitantes. Aussitôt sanctionné par la fédération, mais espérant encore pouvoir réintégrer la sélection, Cruyff adressa alors à la fédération une lettre d’excuses, qui resta toutefois sans effet. Assez curieusement toutefois, bien que la version de Stem épousât alors en tous points les comptes-rendus de la fédération, et qu’il était alors parfaitement notoire et établi que la non sélection de Cruyff procédait d’une sanction disciplinaire, c’est la version plus tardive et, surtout, combien plus gratifiante relayée par le Leeuwaarder Courant, qui parmi bien des agences de presse a fini par s’imposer – et figure aujourd’hui l’un des plus anciens documents témoignant des moult falsifications de l’Histoire ayant balisé le parcours professionnel de Johan Cruyff, surtout connu à l’époque pour sa cupidité, son arrogance et son manque absolu de patriotisme.

Sorti vainqueur d’un bras de fer avec la Fédération néerlandaise, au terme d’une première suspension d’un an (ramenée à huit mois) pour avoir frappé un arbitre international, puis d’une précoce, fugace et opportune « retraite » internationale en octobre 1968, et même d’une troisième suspension à l’automne 1969 pour avoir privilégié de participer, en Italie, à un salon international de la chaussure (où son commerce était représenté) plutôt qu’à une rencontre décisive en vue de la Coupe du monde 1970…

L’ambitieux et fort vénal Johan Cruyff, donc, avait entre-temps tant et si bien joué de sa gloire et du chantage, qu’une grâce divine gagnerait progressivement à son clan, et plus singulièrement à la société menée par son beau-père le diamantaire Cor Coster, en ces temps fiévreux de miracle footballistique hollandais, la gestion de la carrière et des gains des joueurs de l’Ajax… puis bientôt de l’ensemble d’un Elftal au sein duquel Cruyff et son beau-père, sous le regard mi-résigné mi-complaisant de Michels, imposeraient d’autant une loi de fer, qui ne pouvait souffrir la moindre contestation…

1974 – Un premier avertissement

Le pouvoir des Cruyff deviendrait d’ailleurs rapidement tel, qu’au printemps de l’année 1974 la Fédération néerlandaise de football consentirait à prélever 150 000 florins (soit quelque 300.000 euros actuels) sur l’enveloppe des primes promises à l’ensemble du Elftal, afin de les redistribuer aux seuls Cruyff, Neeskens, van Hanegem et Keizer… et qu’importât que les autres joueurs fussent lésés dans l’affaire : personne encore, jamais, n’avait osé contester le système Cruyff…

Et van Beveren mesura-t-il, donc, à quelle mafieuse cosmogonie il s’attaquait ? Lui qui, dans la foulée de l’échec en éliminatoires de Coupe du monde 1970, s’était déjà impunément risqué à déclarer : « Nous avons perdu parce que certains joueurs ne voulaient pas s’exposer. Ils ne parlaient que d’argent. (…) Quand vous jouez pour votre nation, comment est-il possible de se soucier de l’argent ? » Toujours est-il que, pour sa plus grande infortune : le gardien du PSV s’y essaierait, clamant haut et fort qu’il n’était plus question, jamais plus, que Coster fût mêlé de près ou de loin à la gestion de ses intérêts !

Mais van Beveren traînait alors une blessure à l’aine, et « le Général » ne voulait pas de problème… Si bien que, dûment machinée par Cruyff et son agent, dans la perspective d’un match de préparation contre Hambourg, la réaction de Michels serait aussi impitoyable, qu’elle ne s’avéra infâmante par la suite : une conférence de presse fut prestement organisée, au cours de laquelle Michels, plus glacial que d’accoutumée, esquiva d’abord les tenaces questions nées du détournement de primes, pour recentrer les débats sur la proximité du grand rendez-vous mondial et partant sa volonté, inébranlable, de ne plus aligner que son équipe première à compter de ce match contre les Allemands… En substance, c’était acté : Michels ne retiendrait désormais plus, à fins de préparation de son Elftal, que des joueurs en pleine et immédiate possession de leurs moyens. Van Beveren aura beau arguer d’une guérison prochaine, rapide… et que confirmeront d’ailleurs deux des trois médecins consultés ; rien n’y fit : Jan avait osé braver les dieux, et les foudres vénales et divines venaient à s’abattre sur lui !

Pays-Bas – Hambourg, Hengelo, 23 mai 1974. Debout et de gauche à droite (entre parenthèses : le nombre de matchs disputés par chacun au cours de la Coupe du Monde 1974) : Piet Schrijvers (0), Wim Suurbier (7), Rinus Israël (3), Ruud Krol (7), Pleun Strik (0), Willy Brokamp (finalement non retenu pour le Mondial). Accroupis : Piet Keizer (1), Willy van der Kerkhoff (0), Jan Mulder (non retenu pour le Mondial…et à dire vrai notoirement blessé !), Johan Cruyff (7), Arie Haan (7). Pour le dernier test d’importance, livré le 5 juin face à la Roumanie, Michels alignerait encore trois joueurs que l’on ne verrait jamais sur les pelouses ouest-allemandes, ainsi que deux autres qui n’y disputeraient qu’une mi-temps.

Pour ce match de préparation contre Hambourg, « le Général » alignerait au final une équipe comportant cinq joueurs qui ne disputeraient pas la moindre minute en Allemagne, dont deux qui ne seraient pas même repris pour le tournoi, et même l’un qui était alors imparfaitement rétabli. Nonobstant même une pleine rencontre livrée fructueusement avec la réserve du PSV, ou les dix autres matchs de préparation que les Pays-Bas disputeraient encore avant le début du tournoi allemand : le destin de van Beveren était scellé, et son été 1974 serait par défaut consacré à sa passion première, la philatélie.

Cruyff et Coster (Zeist, octobre 1975).

Octobre 1975 – « L’affaire de Zeist »

Le traitement était d’autant plus rude, profondément injuste, que Cruyff et son cercle fermé pouvaient régulièrement bénéficier d’incongrus traitements de faveur, faisant çà et là l’impasse sur des joutes amicales, quand ils ne réintégraient pas le groupe d’Ajax avec jusqu’à trois jours de retard et l’éternelle bénédiction du « Général », aux lendemains des matchs de qualification…

Sources perpétuelles de tensions, ces privilèges prêtés aux Ajacides ne manquaient jamais d’irriter le solde du groupe Hollande – et ainsi en septembre 1975 quand, bras dessus bras dessous avec leur compagne, la veille d’un match à livrer en Pologne, Cruyff et Neeskens de se présenter enfin au beau milieu d’un entraînement, quoique avec un jour de retard… Et tous, dans la foulée de leur nouvel et médiocre entraîneur national, d’interrompre aussitôt l’entraînement pour saluer cérémonieusement les deux retardataires… à l’exception des six représentants du PSV, passablement remontés par cette scène surréaliste, et parmi lesquels figuraient les deux grands « oubliés » de l’été 1974 : le meneur de jeu Willy van der Kuijlen, donc, joueur du siècle du PSV (mais écarté un an plus tôt du groupe Hollande, puisque susceptible de pouvoir porter ombrage au triple Ballon d’Or)… et le décidément peu rancunier van Beveren, simplement coupable d’avoir un jour trouvé l’outrecuidance – l’outrecuidance, forcément – d’avoir osé réclamer son dû…

L’indulgence, cependant, n’était pas le fort de van der Kuijlen, meilleur buteur de l’Histoire de la Eredivisie, mais que l’on n’alignait guère que lorsque Cruyff entendait privilégier ailleurs ses affaires commerciales, et qui à la vue des catalans Cruyff et Neeskens ne put davantage se contenir : « Ah ! Je vois que les rois d’Espagne sont enfin arrivés ! »

De gauche à droite : Willy van der Kuijlen, Johan Cruyff, Danny Coster Cruyff (1975).

Portés par un vent favorable, ces mots paraîtraient bientôt dans la presse néerlandaise… où abonderaient sitôt les allégations de Cruyff, hurlant à un épouvantable complot des joueurs du PSV contre sa personne, et qu’eût ourdi la figure (combien trop binaire pour ce faire, pourtant…) du si impulsif, si direct, et si improbablement machiavélique van Beveren…

Arrivée conjointe, à Zeist, de Johan Neeskens, Ruud Krol, Cor Coster et Johan Cruyff.

A compter de ce jour, cependant, la carrière internationale de van Beveren ne serait plus qu’un lent calvaire fait de brimades et d’insultes, et de coups bas et de menaces… Et son destin d’anticiper celui du kubrickien « Baleine » quand, dans la nuit du 11 octobre 1975, lors d’un rassemblement à Zeist préparatoire à la manche-retour face aux Polonais, menés par Neeskens : tous les Ajacides se relaieraient, seaux d’eau froide mêlée d’urine à la main, autour du lit du rebelle-malgré-lui.

Rincé de vengeance, le temps était désormais venu, pour Cruyff, d’en finir comme sans doute tout avait commencé : coup de fil à George Knobel, fugace entraîneur d’Ajax mais aussitôt recasé à la tête de l’équipe nationale après avoir eu le malheur de déclarer, en avril 1974, que les joueurs d’Ajax ne pensaient « qu’à l’alcool et aux femmes »… et Cruyff d’exiger l’éviction, définitive et sine die, de Jan le téméraire et du hâbleur van der Kuijlen – à défaut de quoi : ce fussent alors le Roi Johan, et toute sa clique venue d’Ajax, qui pour de bon claqueraient la porte !

13 octobre 1975, centre fédéral d’entraînement de Zeist : Knobel essaie de raisonner Cruyff.

Knobel réunirait l’Elftal, espérant encore accoucher d’une paix des braves… et les Brabançons, à l’instigation des dirigeant et entraîneur du PSV Ben van Gelder et Kees Rijvers, de menacer aussitôt d’un compréhensible boycott de la sélection, si l’on toucha encore à un cheveu de van Beveren !… mais Cruyff d’insister : « Monsieur Knobel, il vous faut choisir. Si vous continuez à sélectionner van Beveren et van der Kuijlen : c’est alors moi qui partirai… »

Habilement théâtralisé par Cruyff, qui bien vite se retrancherait dans sa chambre en ne daignant plus guère que déléguer ses habituels sbires de service aux pathétiques réunions initiées par Knobel, le psychodrame durerait deux jours encore, sous le regard toujours silencieux d’un Cor Coster omniprésent et qui n’en perdait pas une miette, déambulant comme s’il était chez lui parmi les salons et couloirs du quartier général du football hollandais. La presse sportive pour sa part n’était pas en reste qui, insatisfaite des informations de ses taupes, recourrait même à des écoutes pour pouvoir relayer le contenu de ces échanges, rendus vénéneux par les attaques en meute des hyènes Krol, Suurbier et Neeskens.

Et Knobel de sembler se résoudre à Cruyff, puisque l’idole désormais de tout un peuple ! Et la tribu du PSV, unanime et solennelle, de réitérer ses menaces… C’est alors que le singulier van Beveren, condamné à passer pour un lâche ou, pire encore, pour ce traître dont l’obstination eût compromis les chances de son pays, implorerait ses équipiers de ne point sacrifier leur carrière pour lui : c’en devenait décidément trop, pour le Brabançon d’adoption. « Je n’avais d’autre choix que de partir », confierait-il en 1994 à un journaliste du quotidien amstellodamois Het Parool, venu l’interroger sur sa terre d’exil en prélude à la World Cup américaine : « Soit je quittais le groupe réuni à Zeist, soit c’était 10, peut-être 12 joueurs qui seraient partis… C’était plus facile ainsi. »

Il ne partirait toutefois pas seul, son équipier van der Kuijlen tenant à le suivre aussitôt dans sa retraite anticipée : « Je me doutais bien qu’il ne pourrait rien ressortir de ces interminables échanges. Knobel était un suiveur, un mouton. Il n’avait aucune opinion propre et était juste bon à obtempérer derrière les Ajacides. Six mois plus tôt il avait été licencié d’Ajax, et ça les joueurs d’Ajax aimaient bien le lui rappeler : « Du calme, George, sinon on va encore avoir ta peau, comme à Ajax ». Une blague, disaient-ils, exactement comme quand Neeskens et Suurbier cherchaient à provoquer ou intimider Van Beveren, tout au long de ces aberrantes discussions… Alors van Beveren et moi avons décidé de partir, tout cela n’avait plus aucun sens. C’est regrettable, car nous appréciions tous deux énormément de jouer pour l’équipe nationale. »

Soutenus par leurs équipiers du PSV, parmi lesquels l’on reconnaît ici Willy van de Kerkhof, van Beveren (assis) et van der Kuijlen (manifestement très ému) attendent qu’un véhicule dépêché par le PSV vienne enfin les récupérer au centre d’entraînement de Zeist.

Bien que les détails de cette affaire fussent alors quotidiennement rapportés dans la presse, au gré desdits Zeist-papers, ses responsabilités premières ne paraîtraient vraiment que des années plus tard quand, rongé par le remord mais sans jamais oser nommer Cruyff, Knobel déclarera que van Beveren avait été « correct sur tout », qu’il avait été victime d’une « terrible conspiration », et même « saboté » par l’un ou l’autre équipiers ajacides lors du match précédent en Pologne, perdu sur le score de 4-1 le 10 septembre 1975.

Convié par le Limburgsch Dagblad, en décembre 1979, à partager ce qu’il retenait de cette décennie de football, le flamboyant Ajacide d’adoption Jan Mulder relaterait pour sa part l’affaire comme suit : « Les joueurs du PSV van Beveren et van der Kuijlen eurent des problèmes avec Cruyff, après une rencontre internationale opposant la Pologne aux Pays-Bas. Quand bien même ils avaient raison, c’est Johan qui avait eu le dernier mot, car il avait l’opinion publique avec lui. » Ou ainsi que van Beveren croirait pouvoir résumer l’affaire, en 1993 : « Cruyff, Coster et De Telegraaf décidaient à l’époque de la moindre chose qui pût survenir au sein de l’équipe nationale. Tout le monde était parfaitement au courant de cela, mais aucun journaliste n’osa jamais l’écrire. »

Ce n’était pas tout à fait vrai. Car ainsi que l’écrirait quelque vingt ans plus tard un journaliste parvenu à sa rencontre, « Cruyff et ses associés ont remporté la bataille – les discussions sur l’argent, sur le line-up, oh, les discussions sur le moindre sujet : toutes sans exception ont été remportées triomphalement par le clan d’Amsterdam. Van Beveren, extrêmement cohérent avec lui-même, en tira ses propres conclusions, prit la sortie avec van der Kuijlen… et subit aussitôt les foudres de la presse néerlandaise, laquelle semblait soudain comme coalisée contre lui. Et c’est alors que les Néerlandais s’imposèrent 3-0 face à la Pologne. Cruyff jubilait, les Pays-Bas s’étaient régalés, et l’image de van Beveren en prit aussitôt un sacré coup. Seuls les journalistes Frits Barend et Henk van Dorp lui témoignèrent de l’empathie dans leurs colonnes, mais, oui, leur quotidien de gauche Vrij Nederland n’était pas vraiment lu par les fans de football… Joop Niezen aussi (rédacteur en chef de Voetbal International, où il serait toutefois progressivement placardisé, à mesure de ses attaques répétées contre Coster), certes moins souple que van Beveren du temps où lui aussi avait été gardien de but, mais pétri de compréhension, apporta également son soutien au « solitaire » van Beveren, dont la popularité nationale s’était entre-temps circonscrite à Eindhoven.« 

Johan Derksen.

Frits Barend, illustre pour ses positions voire ses postures philanthropiques, avait-il été pris de remords ? A moins que ce ne fussent l’ostracisation et les tourments vécus par sa propre famille, entre 1940 et 1944, qui finalement le sensibilisèrent à l’injustice subie par ce brave homme doublé d’un grand gardien ? Célèbre aux Pays-Bas pour avoir, live, acculé Videla lors d’une interview lui accordée en juin 1978 (« Où sont les personnes disparues ? Il y a beaucoup de personnes qui ont disparu, où sont-elles ? J’ai parlé avec les mères, les petits-enfants, les fils et les filles… Où sont-ils ? »), le fait est que le gauchiste Barend, à l’instar selon Johan Derksen des Nederlof et de Groot, de Jean Nelissen ou van Cuilenborg, et bien sûr de de Vos et de Derksen au premier chef, appartenait lui aussi « à la maison de journalistes de Johan Cruyff »

Plus récemment, dans un reportage de juin 2015 consacré à sa « révolution de velours » (en fait une lutte de pouvoir au sein d’Ajax, marquée par d’interminables insultes et déchirements par voie de presse, et qui aboutira à l’automne 2015 au licenciement général de Cruyff et de ses hommes liges), le Volkskrant affirmerait sur la base de chiffres, de documents et de conversations avec les personnes impliquées, que « Cruyff a un réseau de famille, de vieux amis et de confidents, qu’il appelle lorsqu’il y a des postes disponibles. Il prend soin d’eux, et obtient leur loyauté en retour. »

« Cette loyauté fonctionne aussi dans les médias où, en échange d’un accès exclusif, certains journalistes apportent leur protection à Cruyff. Ainsi, que Cruyff soit confronté au moindre obstacle dans ses projets personnels, et Johan Derksen de Voetbal International (lequel confessera avoir, « en tant que journaliste, souscrit à l’Évangile de Cruijff »), ou Jaap de Groot du Telegraaf, s’emploieront alors aussitôt à faire passer son message, et à diaboliser ses adversaires. L’icône du club met en avant ses amis, et lorsque par exemple le club ne répond pas à leurs exigences salariales, comme cela s’est produit avec Wim Jonk et Dennis Bergkamp, ​​​​Cruyff commence alors à menacer : Ces salaires doivent augmenter. Faites-le, ou je ferai régler ce problème par « le journal » (sic). Cruyff fait référence au Telegraaf, au sein duquel de Groot agit depuis 40 ans comme son écrivain fantôme. » 

Rédacteur en chef de la branche sportive du Telegraaf, de Groot donnait également des conférences à l’Université Cruyff – là même où, à compter de l’arrivée de Cruyff, tout employé de l’Académie des jeunes fut aussitôt tenu de suivre une formation, dont le module de base était facturé à quelque 13.000 euros…

1974, sortie de terre à Amsterdam du nouveau siège social du Telegraaf, porte-voix de la droite dure et journal le plus lu des Pays-Bas. Le précédent siège, dit du Nieuwezijds Voorburgwal, avait été assiégé et dévasté en juin 1966, lors d’émeutes causées par la mort suspecte d’un ouvrier victime de violences policières, officiellement décédé d’une crise cardiaque, mais que De Telegraaf avait aussitôt et fallacieusement rapportée à une pierre jetée par un manifestant. Ces troubles, les plus graves de l’après-guerre aux Pays-Bas, durèrent plusieurs jours et firent 20 victimes parmi la police et 60 parmi les manifestants – dont deux abattus par les forces de l’ordre.

(à suivre, dans le prochain épisode : l’épilogue du martyre subi par van Beveren, les clés secrètes de l’acharnement dont il fut la victime, et le développement exponentiel de l’empire Cruyff dans la foulée de « l’affaire de Zeist »)

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34 réflexions sur « Cruyff pour Cruyff, dent pour dent – 1re partie »

  1. La politique du football néerlandais me fascine toujours autant, surtout quand c’est toi qui la raconte, avec une telle plume !

    Je réitère ce que j’avais dit sur Discord : Le jour où ton livre sur les liens entre monde du football, monde du business, monde politique et monde du journalisme (et plus si ça se trouve) dans les Pays-Bas des 60’s et 70’s sort, je serais le premier à l’acheter !!

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    1. C’est gentil, merci 😉

      Ceci est la mise en bouche, la deuxième partie va être sanglante!..et je vous promets même l’un ou l’autre « scoops », dont surtout un « détail » capital que même les Néerlandais ont fini par oublier (sans doute parce qu’il était préférable de l’oublier).

      Et, non, le football NL de l’époque n’avait décidément rien d’un bisounoursland : c’en était bien au contraire l’antithèse, et probablement même la scène la plus impitoyable d’Europe de l’Ouest.

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    1. Alexandre, ce doc a l’air intéressant, mais inaccessible à qui ne maîtrise pas la langue de Spinoza

      Je remarque toutefois la présence de Hans van Breukelen : qu’en dit il ?

      Merci

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      1. A la base une longue et très belle interview datée de sa mort, si je vois bien ce que tu évoques. J’essaierai de la revisionner ce soir.

        Je qualifie van Beveren de « primaire » dans le texte………………… ==> Il était loin d’être idiot!!!, individu bien au contraire réputé intelligent et très intuitif, d’une grande lucidité..mais aussi voire surtout hors les clous, provincial au dernier degré (il ne se départit jamais de son attachement à la petite ville frontalière de son enfance, y retournait régulièrement) et d’évidence en rien armé pour affronter ce que traversait alors le football néerlandais, d’une implacable violence.. Quelque cowboy solitaire plongé dans Sin City.

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      2. Non, non Alexandre : c’est juste que le doc est en Néerlandais ^^
        J’ai dit langue de Spinoza, comme j’aurais dit langue de Molière, de Shakespeare, de Goethe, ou de Cervantés
        Aucune vélléité philosophique

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      3. Oui oui, j’avais bien compris 😉

        Si je revenais sur ce « primaire », c’est juste parce que ça m’avait traversé l’esprit. Sion et de tête (mais ça commence à dater), van Breukelen s’attardait surtout sur le style de son prestigieux prédécesseur : flotter et ne faire qu’un avec le ballon, meilleur gardien néerlandais tant pour les qualités footballistiques que pour le style, aucun point faible……. De mémoire, c’est ça.

        Franchement : le style était magnifique, le mec volait littéralement, des horizontales extraordinaires.

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  2. Ah, enfin, merci ! J’ai cru qu’il s’agissait d’un texte écrit par La Bruyère, du moins dans son premier tiers eh eh.

    Une question, Alex : après son départ au Barça en 73, suivi par Neeskens, on aurait pu penser que le joug ajacide se serait relâché. D’ailleurs, la fédération néerlandaise avait tergiversé deux ou trois mois avant de délivrer la lettre de sortie, montrant un semblant d’autorité. Et il me semble avoir lu que l’opinion publique n’avait pas apprécié cet exil. Comment Cruyff retourne-t-il la situation en sa faveur ?

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    1. Ah, tu ne crois pas si bien dire : La Bruyère, mais aussi Nicolas de Chamfort et Emil Cioran, sont depuis quelque 30 ans les trois auteurs que je lis en boucle quand je dois aller aux toilettes! La merditude des choses, la tragicomédie humaine aussi….. : je les trouve parfaits pour ces séquences-là 🙂

      Ta question : ==> 2ème partie. Mais disons-en qu’en l’espèce ce n’était pas tant Ajax (dont les pratiques étaient pourtant des plus douteuses à l’époque) le problème, leur board fut d’ailleurs largement soulagé du départ de cet individu toxique voire de son gros bras / « bad lieutenant » attitré (Neeskens) : le vecteur de problèmes dépassait le cadre d’Ajax..lequel Ajax était un enjeu et un microcosme secondaires à l’échelle des objectifs poursuivis par Cruyff-Coster, moins une cible qu’un moyen!

      Les sphères « Ajax » et « Cruyff-Coster » entrèrent d’ailleurs chroniquement en conflit, bien qu’il leur arrivât souvent (au tout début, surtout) de se soutenir..dont en mobilisant chacune leurs canaux médiatiques voire politiques propres (bien qu’ils fussent à tout le moins distincts). Bref : c’était du « je te tiens, tu me tiens.. »…………et des intérêts parfois opposés mais qui trouvèrent parfois à se soutenir mutuellement.

      Sinon, l’opinion publique………….. C’est spectaculaire, de voir comment elle aura été « construite » en la matière!, un cas d’école..

      A ses débuts, les NL ne goûtent guère ni l’individu, ni le joueur (aux antipodes du style ajacide qui faisait alors autorité : construit et technique).. Puis il y eut un travail de fond, d’abord séduire les plus jeunes, que de happenings au cours desquels un Cruyff perdu voire consterné se retrouvait entouré de gamin(e)s d’une dizaine d’années……….. ==> Ce fut la cible première du plan-Cruyff.. Puis ce furent les ados, la ménagère de 50 ans enfin…………. Hormis cela (mais qui faisait énormément de monde) ou parmi les supporters ajacides, il n’y avait absolument pas de raz-de-marée populaire autour de sa personne, que du contraire.

      Concernant plus singulièrement son transfert au Barca : cela faisait des années que cela négociait, que des accords étaient trouvés.. Ne manquait que l’ouverture du marché espagnol aux joueurs étrangers.

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  3. Superbe Alex. Les luttes de clans à l’intérieur des sélections sont monnaie courante mais etait-ce déjà le cas avant l’arrivée de Cruyff? Beau geste de solidarité de van der Kuijlen.

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    1. Avec une telle violence et de tels enjeux (deuxième partie) : à ma connaissance jamais..et pas seulement aux Pays-Bas!

      Ce qui eut alors cours aux Pays-Bas était, je crois, inédit..pour ne pas dire prophétique, et ma foi depuis lors resté sans équivalent aucun.

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    2. van der Kuijlen (bravo pour le « v » minuscule : comme ça que ça s’écrit en NL normalement..alors qu’en Flandre c’est avec une majuscule), Rijvers……… VDK pouvait bien suivre van Beveren dans sa décision, après tout c’était lui qui avait fourni le casus belli attendu par le clan-Cruyff pour créer ce psychodrame et atteindre l’objectif poursuivi. Et de toute façon il était foutu, à travers ces deux-là, les deux leaders du PSV : c’est le PSV surtout que ce système mafieux voulait atteindre.

      Mais l’estime qu’ils se portaient était sincère et mutuelle, oui.

      VDK et Rijvers, à l’inauguration de la statue consacrée à van Beveren dans l’enceinte du Philips Stadion, avec les deux fils de van Beveren : https://www.imago-images.de/sp/0031146492

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  4. J’avais bouquiné rapidement l’autobiographie de Cruyff et il ne fait mention de Beveren que succinctement. Par contre, il parle énormément de son beau-père dont j’ignorais le poids. J’ai souvenir d’une embrouille dans le choix du capitaine. Il me semble que le groupe avait pris Keizer, si je ne me trompe pas.

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  5. Je lis que Van Beveren réapparaît 2 ans plus tard en sélection, avec la prise de poste d’Happel. Comment l’Autrichien se dépatouiller avec l’influence des anciens de l’Ajax?

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    1. Retour de van Beveren : dans le moindre détail en deuxième partie. Juste un bémol : son retour n’a rien à voir avec l’entrée en fonction de Happel.

      Happel et ex-Ajacides? Là je peux en toucher un mot sans trop vendre la mèche de la seconde partie! Et donc, hormis peut-être Séville (dont j’ignore tout sinon ce que Verano..et toi?? avez pu m’en dire), ce fut de très loin sa pire expérience!!!

      En substance : constamment saboté aux entraînements par (toujours les mêmes..) Krol, Suurbier, Neeskens.. Sans compter qu’il fut également court-circuité, tant pendant qu’après-tournoi, par « son » assistant Zwartkruis (dont on reparlera), lequel se montra déloyal durant tout le tournoi, puis tenta de faire accroire qu’Happel avait sombré dans l’inertie et la dépression, et que c’était donc à lui, à Zwartkruis, que revenait d’être parvenu à hisser cette sélection souffreteuse (beaucoup de blessés et d’absents pour xy raisons) en finale.

      Happel avait été un choix de la fédération contre le clan Cruyff – c’était allé beaucoup trop loin (l’on n’imagine pas à quel point..mais abordé bientôt) et il s’agissait de rectifier le tir en nommant un T1 au-dessus de la mêlée, étranger au marigot des conflits d’intérêt intra-NL, doté d’une forte personnalité et qui ne se laisserait pas impressionner, bref : tout ce que Cruyff et Coster s’étaient efforcés de réduire à néant………..ce pourquoi Happel fut tant et plus malmené par les petites mains de Cruyff.

      Son mérite fut extraordinaire en 78.. On parle toujours de Videla, WC argentine vérolée, de Pays-Bas qui de toute façon n’auraient pas été autorisés à l’emporter, blablabla………mais l’adversaire premier était intérieur!

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      1. C’est vrai que certains ont minimisé le rôle de Happel en 78. Mais me souviens d’un Jansen, je pense, qui expliquait comment Happel leur avait décrit par le menu ce qui allait se passer contre l’Autriche (d’ailleurs, rencontrée en amical avant le tournoi avec un autre système). C’est le genre de chose qui fait son effet sur un groupe.

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  6. Une autre question. A son retour aux Pays Bas en 81, il n’a jamais été question d’un retour en sélection? Ou est-ce Kees Rijvers, l’ancien coach du PSV, forcément au courant des anciennes embrouilles, qui mit son veto?
    Au regard de ce que j’ai pu lire de la personnalité de Rijvers, il ne devait pas avoir une haute opinion de Cruyff.

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    1. En grand capitaine de navire qu’il était, Rijvers avait entendu soutenir van Beveren jusqu’au bout dans l’affaire de Zeist (NB : le big boss du PSV aussi..mais pour des raisons d’un autre ordre, abordées dans la deuxième partie, et absolument capitales).

      De surcroît, tu as raison : l’individu Cruyff n’était vraiment pas sa tasse de thé!

      Le reste : je ne pourrais qu’extrapoler (bien que je puisse chercher – vais regarder)………. C’est une question, au fond, qui ne m’a jamais intéressé, et pour cause : en 81 cela fait bien 10 ans que Cruyff disait ne compter disputer qu’une seule WC avec les Oranje, 15 ans qu’il ne manifestait que du désintérêt pour le football de sélection, car celui-ci payait trop mal à son goût……. Début 80’s il a certes cruellement besoin d’argent..mais en gagna bien vite beaucoup plus par d’autres biais.

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  7. Puisque tu évoques le faible goût de Cruyff pour l’équipe nationale, quelles sont les raisons pour lesquelles il n’est pas sélectionné pour les matchs en Yougoslavie et en RDA comptant pour la qualification à l’Euro 1972 ?

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    1. Pour le match décisif d’avril 71 en Yougoslavie, il souffrait officiellement, selon le docteur d’Ajax Rolink, d’une grippe sévère.

      Je précise « officiellement » car personne n’y crut, que le coach tchécoslovaque Fadrhonc disait ouvertement dans la presse attendre plus d’éléments avant de solliciter une sanction contre Cruyff (qui n’en était absolument pas à son coup d’essai). Je cite Farhonc : « Pour l’heure il n’y a rien encore que je puisse dire. Je ne prendrai des mesures que quand je saurai avec certitude à quoi m’en tenir, mais à ce stade je préfère attendre encore un peu ».

      NB : sa grippe était déjà officielle deux semaines avant le match en Yougoslavie, fameuse grippe..

      NB2 : il négociait alors (voire finalisait?) avec le Barca et était déjà entré en conflit avec la direction d’Ajax – conflit « atomique », d’ailleurs : une guerre ouverte avec le club ajacide, un psychodrame constant pendant tout le mois d’avril.

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      1. RDA 70 : officiellement blessé, mais jamais pensé à vérifier ce qu’en disaient les médias NL – je te reviens en soirée.

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      2. RDA 70, c’est encore et toujours une « affaire Cruyff » (expression consacrée dans la presse NL..), lol..

        En conflit alors avec..Ajax!, qui exigeait de Cruyff de prendre part enfin à une réunion avec Michels et Rolink, de sorte de savoir enfin de quel mal mystérieux il souffrait alors…………..

        Vu qu’il s’était porté pâle en club : compliqué de répondre valide en sélection…..dont, en l’état et de toute façon, il se foutait comme de l’an 40.

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    2. A cette date, avril 1971 : bonne quinzaine de matchs officiels dont il fut absent pour suspension, blessures d’évidence diplomatiques, chantages………. + encore une demi-dizaine pour des blessures incontestables celles-là, ouf..

      Jusqu’alors, je me borne encore à avril 71 : il répond (beaucoup) plus souvent absent que présent aux opportunités de jouer avec le Elftal………. Présent à un match sur trois?? C’est peut-être moins encore que cela..

      (garder à cela à l’esprit..et le contenu de l’une des archives que je vais proposer en seconde partie vous fera hurler)

      Après : il répond plus volontiers présent – sans doute parce qu’il avait, dans les grandes lignes, obtenu ce qu’il voulait.

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  8. Osons l’hypothèse iconoclaste : si les Pays-Bas avaient gagné la CM 1974, le « système » Cruyff n’aurait-il pas pris un pouvoir absolu sur le foot NL, avec des résultats pas forcément brillants ?

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