Torke Lemberechts, le « Stanley Matthews belge »

Hier soir, le KV Mechelen accueillait Ostende pour la 20e journée de la Jupiler Pro League. Alors pourquoi ne pas en profiter pour évoquer Arno, né à Ostende, et Torke Lemberechts, le « Stanley Matthews belge » ?

Ostende, ce sont des souvenirs. Les cieux incertains de la Flandre, la plage, immense, bordée d’immeubles ternes auxquels on préfère tourner le dos pour regarder « les chevaux de la mer qui fonçaient la tête la première et qui fracassaient leur crinière devant le casino désert. » Arno, un enfant de la ville, l’a magnifiée en reprenant de sa voix rauque et traînante le texte écrit par Jean-Roger Caussimon pour Léo Ferré.

Quand Arno naît en 1949, le club phare s’appelle l’Athletische Sportvereniging Oostende et évolue en seconde division alors que la fierté flamande du moment est le RFC Malinois. Champion de Belgique l’année précédente pour la troisième fois de la décennie, le Malinwa compte dans ses rangs un joueur de classe mondiale, Victor Lemberechts, dont la notoriété a fini par s’éteindre et ne dépasse aujourd’hui plus guère le Brabant.

Victor (Torreke, Torke ou Tor) Lemberechts est l’homme d’un seul club, le RFC Malinois, le KV Mechelen si l’on veut s’imprégner de l’atmosphère flamande. D’ailleurs, plonger dans les archives et les témoignages le concernant, c’est frayer avec l’univers de Simenon, s’aventurer dans un débit de boissons enfumé où des Flamands fatigués, que l’on imagine éclusiers ou charbonniers, chahutent dans une langue semblant dénuée de voyelles. « Y avait des types qui buvaient, des rigolos, des tout rougeauds, qui s’esclaffaient, qui parlaient haut et la bière on vous la servait, bien avant qu’on en redemande .»

Lemberechts est un Maneblusser, un « Extincteur de lune » puisque c’est ainsi qu’on appelle les Malinois depuis qu’un des leurs a confondu les reflets de la lune sur la Cathédrale Saint-Rombaut avec les flammes d’un incendie. Son visage austère évoque le monde ouvrier et on s’étonne qu’il n’ait pas choisi le Racing Club Mechelen, club du prolétariat, proche des idéaux socialistes. Mais puisque le chanoine Dessain, omnipotent président du très catholique KV Mechelen, repère ce gamin rapide et habile de ses deux pieds, il grandit avec le Malinwa dont il est l’ailier droit durant une quinzaine d’années, sillonnant inlassablement les flancs du Stade Achter de Kazerne (« Derrière la caserne »). C’est une époque bénie pour Malines, champion en 1943, 1946 et 1948 avec le KV alors que l’autre club de la ville, le Racing accumule les places d’honneur avec son leader Jan Van der Auwera.

Debout, à gauche.

Durant la guerre, dans un souci de « normalité », l’Union belge parvient cahin-caha à pérenniser les compétitions. Le cuir manque pour les ballons et les bottines, les nationalistes flamands œuvrent en faveur d’une scission et d’un rapprochement avec le Reich mais rien n’y fait, la Division d’honneur (le championnat élite) suit son cours. C’est durant cette période trouble que le tout jeune Lemberechts explose aux côtés des légendes Rik Coppens (l’autre, pas celui du Beerschot) et Bert De Cleyn.

Les déplacements se font en camion et se rendre en Wallonie relève de l’aventure. Les joueurs sont assis durant des heures sur un banc en bois, protégés par une bâche que le crachin finit par transpercer, collés les uns aux autres en fumant des cigarettes dégotées au marché noir ou en mordant avidement dans un sandwich à la viande offert par le club. « Quand sur la ville tombe la pluie et qu’on s’demande si c’est utile, et puis surtout si ça vaut l’coup, si ça vaut l’coup, d’vivre sa vie. »

Puis le match a lieu, au milieu d’un bourbier le plus souvent, face à des adversaires qui n’ont rien d’enfants de chœur. Sur ces terrains vagues, le jeu sans chichis et la légèreté de Torreke s’expriment à merveille. Sa vitesse lui sert à déborder son défenseur avant de centrer du pied droit pour De Cleyn ou rentrer à l’intérieur pour frapper puissamment du gauche. Il faut encore faire le trajet du retour, les chevilles marquées par les coups, contrarié par l’échec ou soulagé de la victoire, synonyme de prime et de complément à la maigre allocation chômage.

But de Bert De Cleyn sur centre de Torke durant un derby entre le KV et le Racing Mechelen.

A la fin de la guerre, Lemberechts embrasse le métier de cafetier, comme beaucoup d’autres avant lui puisque le football belge n’est pas professionnel. « Je suis parti vers ma destinée mais voilà qu’une odeur de bière, de frites et de moules marinières m’attire dans un estaminet. » Il dirige un premier café au comptoir de bois sombre avant que sa popularité et l’aide financière d’un boucher admiratif ne lui permettent d’acquérir un bar situé sur la Grand-Place de Malines. L’atmosphère chaude de l’établissement en fait le point de ralliement des supporters après les rencontres du KV Mechelen. Ils patientent en espérant que le patron et quelques joueurs prompts à partager une gueuze viennent commenter le match et les prouesses de Torreke, comme ce jour où il inscrit un but au Standard en ayant sous le bras un second ballon venu des tribunes. Parfois l’attente est vaine. Il suffit qu’il ait parié quelques bières avec un adversaire pour que sa trajectoire dévie considérablement, embarqué dans des virées au cours desquelles les excès sont tels qu’ils lui coûtent plusieurs sanctions de la part du chanoine Dessain. « On est allé bras dessous, bras dessus dans le quartier où il y a des vitrines, remplies de présences féminines qu’on s’peut payer quand on est saoul. »

Puis vient le 10 mai 1947. Pour fêter le retour des nations britanniques dans le giron de la FIFA, une rencontre est organisée à Hampden Park où le gratin du Royaume-Uni affronte une sélection européenne dirigée par Karl Rappan qui, ce jour-là, oublie manifestement d’expliquer à ses joueurs le concept de verrou suisse. Dans l’antre des Rangers, 137 000 personnes assistent à la démonstration des équipiers de Stanley Matthews face aux continentaux, 6-1. Dans le camp des vaincus se trouvent les attaquants Gunnar Nordahl, Gunnar Gren, Karl Aage Præst, Faas Wilkes, des cracks suédois, danois et néerlandais triomphant par la suite en Serie A. Alors que les Diables Rouges peuvent compter sur Mermans, Coppens ou Chaves (plus tard, précurseur du football total en Belgique), c’est Torreke qui est choisi pour représenter la Belgique à Glasgow, s’octroyant définitivement le surnom de « Stanley Matthews belge ».

Avec le maillot de la sélection européenne.

Après ce match de prestige, Queens Park Rangers et le Bayern souhaitent s’attacher ses services mais le président Dessain s’y oppose sans même lui parler des offres mirobolantes qu’il a reçues. La notoriété de Torreke est telle qu’il se retrouve embrigadé avec une délégation partie en Suisse à la rencontre de Léopold III, quand celui-ci rêve de réhabilitation et n’imagine pas encore abdiquer. Son patriotisme atteint pourtant ses limites en 1954. Par amitié, il privilégie un voyage en Italie avec ses équipiers du KV Mechelen à une participation à la Coupe du monde en Suisse, ce qui aurait été le sommet de sa carrière avec l’équipe nationale.

La fin approche déjà. Suspendu pour avoir snobé la sélection, il entre en conflit avec le neveu et successeur du chanoine Dessain et raccroche à 32 ans. Il entraîne durant quelques années à Harelbeke, joue les scouts pour Anderlecht puis se partage entre Blankenberge, station balnéaire proche d’Ostende, et Malines où il trône derrière le zinc de son café qu’il a renommé « Le Glasgow », passant le temps à deviser, fumer et boire avec les clients. Parmi les habitués, son ancien équipier Bert de Cleyn ou encore le poète Herman de Coninck dont on dit qu’il est celui qui éveille les Flamands à la poésie.

Dans un bar avec son équipier Bert De Cleyn à droite.

A Ostende, au début des années 1980, Arno est un chanteur sans le sou. Il n’a pas encore écrit « Putain Putain » et travaille dans les établissements du bord de mer après avoir fait l’école hôtelière. C’est là qu’il croise Marvin Gaye venu se réfugier au bord de la mer du Nord pour échapper à ses addictions, égaré parmi les retraités en hiver, les vacanciers en été. Arno est son cuisinier et lui prépare de la soulfood, comprendre du poulet au curry. Les deux hommes se promènent sur la plage, profitent des lumières magnifiées par James Ensor et parlent de tout et de rien. « Au lieu de m’noyer dans un verre, je m’suis baladé dans le printemps. »

Marvin avec le prince Charles de Belgique (à gauche).

Quand meurt Torreke en 1992, Arno a accédé à la notoriété et le KV Mechelen est revenu au premier plan, vainqueur d’une Coupe des vainqueurs de coupe et d’un championnat avec Michel Preud’homme comme nouvelle idole. Un Wallon, signe que les temps ont changé.

Les touristes admirant le magnifique Hôtel de ville de Malines peuvent toujours prendre un verre au Café Glasgow, « bij Torke Lemberechts ». A ceux qui se demandent de qui il s’agit, il se trouve probablement quelque vieux Flandrien pour expliquer que ce troquet fut celui d’un ailier ambidextre surnommé le « Stanley Matthews belge », membre d’une sélection européenne ayant affronté les Britanniques emmenés par le « vrai » Stanley Matthews. Arno, lui, est parti au printemps dernier. A l’issue d’un dernier hommage, ses cendres sont dispersées dans la mer du Nord au large d’Ostende. Depuis la plage, ses admirateurs pouvaient voir « les chevaux de la mer qui fonçaient la tête la première et qui fracassaient leur crinière devant le casino désert. »

NDA : avec l’aimable concours de Bota67 – Alex Willamme que je remercie pour ses conseils et sa patience.

62 réflexions sur « Torke Lemberechts, le « Stanley Matthews belge » »

  1. Ah!, c’est aujourd’hui qu’il sortait?

    Je me surprenais tantôt à croire entendre du Arno des débuts, tandis que je me réécoutais un lointain album français des 80, chanté en arabe..ce qui, par rapport au flamand, est équitablement guttural et bordélique : y avait même des « Oulala » et des « Verdomme » (ou presque)…….mais en fait non : c’était sans doute le doux appel des articles de Verano.

    Le Malinwa l’a emporté ce soir, face à un Ostende bien mal en point et au sein duquel il m’a distraitement semblé ne décompter..qu’un seul joueur belge..?? Lemberechts ne reconnaîtrait plus son football.

    Quoique cosmopolite, Arno était viscéralement attaché à son pays et à sa ville natale..laquelle Ostende, donc, n’oublia pas de le saluer à sa mort – le son est tout pourri mais, oui : c’est bien du « Olala Olala, c’est magnifique » que l’on entend être diffusé avant-match.

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  2. Des reflets de Simenon et d' »Un singe en hiver » derrière ce très bel article. Un jour comme aujourd’hui, avec la pluie qui bat mes carreaux sans relâche sous un ciel de plomb, on s’y croirait. Je ne connaissais guère le KV Mechelen que pour la finale de C2 gagnée à la Meinau. Ce chanoine Dessain semble taillé du même bois que le terrible chanoine Bessède qui régnait sans partage sur le S.O. Montpellier au début des années 1960. À cette époque, en France, le contrat à temps n’existait pas et les joueurs étaient liés à leur club jusqu’à 35 ans. Qu’en était-il en Belgique une fois que le professionnalisme a été instauré ?

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    1. Ah, la question du professionnalisme en Belgique.. Impossible de comprendre l’Histoire du foot belge sans se pencher dessus, tant ce fut radical et longtemps toxique. Mais question à peine abordée par la recherche historique, et quand elle l’est c’est pour livrer des platitudes – comme dans les interventions et travaux dudit Dewaele, « chercheur »-star du football belge d’une rare superficialité, un tartuffe.

      Avec le Danemark c’est en Belgique que l’on joua d’abord au football sur le continent, autant qu’on sache à temps T le plus vieux club européen fut créé dans l’arrière-pays liégeois, feu le FC Spa (de tête en 1863, ce qui en fait le contemporain des plus vieux clubs britanniques).

      Ce n’est peut-être pas un hasard (même s’il y eut aussi d’autres raisons à cela) : les statuts et structures de ces deux footballs restèrent singulièrement archaïques, impitoyablement amateuristes jusqu’aux 70’s disons.. et malheur au joueur qui avant cela entendait passer professionnel (à l’étranger, forcément) : au mieux il était interdit d’équipe nationale et diabolisé par la presse, un « traître » et un « mercenaire ».. au pire il s’exposait à de bien plus graves et durables problèmes, cas du probable plus grand footballeur belge, Raymond Braine (j’en ferai un article).

      Jusqu’à ce que le football belge adoptât le plein (j’y reviens) professionnalisme, ses clubs avaient et exerçaient un pouvoir de vie et de mort footballistiques absolu sur les joueurs. Joueur (amateur donc) approché par un grand club professionnel étranger, comme cela arriva constamment après-guerre? En ces temps où la billetterie représentait l’essentiel des revenus, il était hors de question de laisser filer les vedettes, même pour des montants-transfert record.. C’est ainsi qu’un Coppens se vit refuser de partir au Barca, à Milan ou à Naples.. Que Mermans fut refusé aux Racing Paris, Arsenal, Real.. Qu’un Stockman dut renoncer à la Roma, Van Himst au Real, etc etc..

      Parfois les joueurs signaient tout de même un contrat avec ce grand club étranger (Dewalque, libéro des 60’s-7’s supérieur à un Kompany, s’engagea ainsi deux fois avec le Barca, reçut aussi une proposition du Bayern), mais si le club disait non : c’était non. Or laisser partir ces vedettes, je reviens à la billetterie : c’était perdre énormément en rentrées financières sur le long terme (à titre d’illustration : tandis qu’il rentrat de blessure, la star du Beerschot Coppens attira soudain, à un entraînement (!!!), plus de 10.000 spectateurs..payants!).

      Parfois aussi les joueurs forçaient le cours des choses et partaient quand même, l’ailier Goyvaerts au Barca (puis au Real) par exemple..lequel Goyvaerts y gagna une réputation épouvantable dans la presse, une forme de mort sociale. Et bien sûr on ne le revit jamais plus en équipe nationale.

      NB : ce fut pareil aux Pays-Bas jusqu’en 54 (date de leur passage au professionnalisme) : « traître », « mercenaire ».. Voilà comment la presse nationale y qualifiait les joueurs passés pros (en France notamment). Leur diabolisation était tant ancrée dans les esprits, à force d’y avoir été martelée, que les promoteurs de la professionnalisation du foot NL durent mobiliser la plus grave catastrophe naturelle de l’Histoire des Pays-Bas pour faire avaler la pilule de leur projet, en mobilisant ces « traîtres » et « mercenaires » à fins de maiden-matchs de soutien aux victimes des épouvantables inondations de 1953 : de parias ils redevenaient patriotes, ce qui participa d’un changement décisif dans l’opinion publique (sans quoi le professionnalisme NL eût certainement dut attendre encore un peu).

      Mais en Belgique rien de tel, et le sort du footballeur belge, éprouvé par Lemberechts, relevait donc d’un esclavage mâtiné de chantages permanents.. C’était aussi une situation absolument délétère pour l’équipe nationale – dont fut, dans ces conditions, absolument héroïque de se qualifier et de plutôt bien figurer à la WC 54 (celle-là, donc, que dédaigna Lemberechts).

      Le football belge se tirait donc une balle dans le pied, tantôt par goût (imbécile) du lucre à court-terme, tantôt par idéal amateuriste (être plus catholique que le pape), tantôt aussi par d’indicibles mais bien réelles motivations d’ordre « contrôle sociétal » : il ne fallait surtout pas, dans l’ultra-capitalistique et très conservatrice société belge, qu’un prolo (profil écrasant du footballeur belge-lambda) puisse s’enrichir voire s’émanciper..et surtout pas sous les regards hebdomadaires de centaines de milliers d’observateurs directs et passionnés……………. Bref : voilà le type de considérations qui présidèrent à l’amateurisme obtus du foot belge, jusqu’aux 60’s..

      Arrive alors celui que je tiens, et de loin!, pour plus grand dirigeant de l’Histoire du football belge : le patron du Standard Roger Petit.. Un génie, d’ailleurs pressenti début 80’s pour diriger l’UEFA : self-made-man, très fin connaisseur du football (il avait joué en D1), parfait polyglotte FR-EN-DE-NL, homme d’affaires et gestionnaire redoutable………..et surtout visionnaire, pour lui ça ne pouvait plus durer : il fallait cesser de réfréner le football belge.

      En 64, et cela faisait bien 10 ans qu’il oeuvrait en ce sens (ce qui avait créé des bisbilles terribles au sein de la fédération : Standard, club alors le plus populaire du pays, tantôt menacé d’être exclu du football belge..ou menaçant alors lui-même de s’en auto-exclure, ce qui eût été une catastrophe vu sa singulière popularité aux quatre coins du pays), il arrache ainsi, enfin, la création de la ligue professionnelle, marqueur officiel du passage au semi-professionnalisme, j’explique : les joueurs restaient amateurs..mais les clubs pouvaient se constituer en sociétés professionnelles, et fonctionner comme telles. Le tabou était brisé, et la suite n’était plus qu’une question de temps.

      10 ans plus tard, 74 : passage au professionnalisme « plein » : les joueurs aussi peuvent (ce n’était pas automatique) passer professionnels. Ces 10 années virent, toujours sous la houlette dudit Petit, la patiente « sophistication » (à juger de ce qui avait parfois déjà cours ailleurs, cela restait un archaïsme..mais les résistances et l’inertie avaient été telles en Belgique..) du système contre lequel Bosman se dresserait plus tard, en vrac :

      Instauration de prélèvements sur les salaires, de sorte de constituer des bas de laine destinés à l’après-carrière des joueurs, un mécanisme de cotisations/assurance sociales..dont s’avéra plus tard, quand éclata le Waterscheigate en 84, que ces caisses d’allocations étaient vides (les clubs avaient prélevé sur les salaires, certes..mais à leurs fins, il n’y avait rien pour les joueurs)..

      Mais, en contrepartie de ce progrès (jamais vraiment honoré par les clubs, donc) : les joueurs, quoique désormais liés par des contrats à temps déterminés, restaient soumis au bon vouloir du club à échéance même du contrat! (c’est contre cela, spécifiquement, que Bosman lutta). Ledit Roger Petit avait veillé à cette disposition, de sorte que, même à échéance du contrat, les clubs puissent encore monnayer le talent de leurs poulains.

      Voilà pour la professionnalisation, très tardive, du foot belge. 1974 donc.

      Pour autant, en 84 par exemple, j’ai souvenir que le champion de Belgique du SK Beveren comptait à peine 4 ou 5 professionnels dans son groupe, plupart des joueurs y gardaient un emploi sur le côté.. Le Waregem qui élimina dans la foulée l’AC Milan en..C3?? (j’écris de tête, pas le temps de vérifier) comptait dans son groupe une majorité de joueurs amateurs, etc.. C’était probablement aussi le cas des joueurs de Waterschei, qui en 82 sortirent le PSG en coupe d’Europe.

      Aujourd’hui encore revient régulièrement ce vieux marronnier de la « professionnalisation » du foot belge, dont les réflexes amateurs sont il est vrai restés têtus (dont pour le pire : corruptions à gogo), on ne se débarrasse ainsi d’un bon siècle d’amateurisme tous azimuts..

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      1. Elle est belle l’equipe belge 1954. Coppens, Mermans, Carre, Mees, Houf, Anoul…
        Je viens de voir que le coach était écossais, Doug Livingstone. Il gagnera la cup avec le Newcastle de Milburn en 55, qui reste le dernier titre national pour ce club. Un bail…

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      2. Il y avait beaucoup plus de talent que ce que les résultats bruts pourraient suggérer!, pour ça que cette question (et cet interminable handicap) de l’amteurisme/professionnalisme du foot belge continue de vicier la compréhension du cas belge.

        Années 50 par exemple, un autre excellent footballeur fut le Standardman Jadot, une vraie petite terreur des premières CE..mais qui fut contraint de choisir entre les choses du football et son gagne-pain au civil, et finit donc par renoncer à l’équipe nationale (et à ses déplacements) pour pouvoir poursuivre sa carrière dans les assurances..mais lui au moins put continuer au club, pour d’aucuns c’était une équation impossible et le handicap fut longtemps terrible pour ce football (sans compter qu’il resta également sclérosé sur le plan tactique jusqu’à Goethals, et alors que dire de la préparation, de l’encadrement.. : à des années-lumières de ce qui avait cours ailleurs!).

        Coppens était un crack mondial..mais comment en comprendre l’envergure au regard, brut (ce que fait la masse des observateurs), d’une carrière qui sembla ne jamais dépasser (car pouvoir malgré lui dépasser) les frontières de son pays?

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      3. Coppens, Mermans.. De toute façon ces deux-là ça ne matcha jamais.

        Je ne sais plus sur quel article de Bobbyschano j’avais expliqué en quoi et pourquoi, la flemme de tout retaper.. ;), je vais rechercher cela.

        En gros : école brit contre école continentale. Mermans jouait comme Hidegkuti, alors que Coppens était d’un bord-jeu radicalement opposé.. Faute de sélectionneur / penseur du jeu : aucun compromis ne fut jamais trouvé, ni possiblement tenté d’être trouvé entre leurs jeux plutôt antagoniques.

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      4. Nous attendons avec impatience l’article sur Raymond Braine dont j’ai entendu parler mais ne connais que quelques bribes. Merci de cette réponse très fournie sur le professionnalisme en Belgique qui aurait fait un bel article séparé !

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    2. Et c’est là qu’il me revient, cette fois, de nuancer le portrait de Roger Petit 🙂

      Génial : oui. Ce type réalisa des miracles avec trois fois rien au Standard.

      Mais génie du mal aussi parfois.. Il n’était pas le seul loin s’en faut, mais..

      Deux cas pour modérer l’estime qu’il m’inspire (car réclame!, n’en déplaise au comment et pourquoi l’historiographie officielle du foot belge fut orientée pour le minimiser) :

      Gerets d’abord.. Longtemps le joueur le moins bien payé du noyau!! Régulièrement approché par la crème de l’eurofoot dès la fin des 70’s, finalement Petit consent à le laisser signer à l’AC Milan.. Survient alors la tragicomédie du Waterscheigate : Goethals est persuadé (et il avait certainement raison!, d’autant qu’il avait pu juger des méthodes anderlechtoises in situ) qu’Anderlecht va arranger la fin de saison en sa faveur (spécialité anderlechtoise, qui atteint son sommet au mitan des 50’s), en plus le Standard doit disputer une finale de C2 à Barcelone.. bref Goethals convainc son patron Petit de soudoyer les joueurs de Waterschei (dernier match d’une saison à couteaux tirés avec Anderlecht), de sorte que ces joueurs y aillent mollo (ne pas blesser de joueurs du Standard avant une finale européenne) voire de contrer l’incitatif financier que, selon Goethals, Anderlecht ne manquerait pas de donner aux joueurs de Waterschei pour se défoncer face au Standard..

      Le capitaine du Standard était alors Gerets, mec au-dessus de tout soupçon sur le plan éthique. Et de fait, abordé par Petit pour jouer les intermédiaires avec les joueurs de Waterschei (voisins directs du domicile de Gerets) : il refuse dans un premier temps……….d’autant que cet argent à donner aux joueurs de Waterschei devait être prélevé sur les.. primes des joueurs du Standard!! (pas de mécène au Standard, il n’y avait pas d’argent magique comme à Anderlecht avec le milliardaire de la bière VandenStock)

      Que fit alors Petit? Il menaça Gerets de, 1) casser son contrat (enfin lucratif!) à l’AC Milan…… et même, 2) de tout bonnement briser sa carrière s’il ne se commettait pas à cette corruption de match!

      Gerets se résigna donc à le faire, d’autant qu’il y avait eu des précédents en matière de chantages exercés par Petit sur la carrière des joueurs (j’y arrive), Petit en était tout-à-fait capable………….avec les conséquences ubuesques qu’on sait : affaire dévoilée deux ans plus tard au gré d’une enquête portant sur les Tueurs du Brabant-wallon, et contrat de Gerets à l’AC Milan aussitôt cassé par le board milanais (en dépit du soutien de ses équipiers, lesquels ne voulaient pas qu’il parte).

      Un précédent? Je ne dois pas chercher bien loin : fin 81, Renquin ayant compromis son transfert au FC Bayern en ayant vertement (euphémisme 🙂 ) exprimé à Cologne ce qu’il pensait du scandale footballistique alors vécu, il est désormais question qu’il aille gagner davantage au FC Bruges………..sauf que Petit avait de tout autres projets pour lui : Renquin devait faire partie d’un deal impliquant le passage de Renquin à Anderlecht, en contrepartie de l’arrivée des intenrationaux NL Haan et Dusbaba + d’un beau montant encore, une belle affaire même si perdre Renquin était perdre un crack mondial.

      Qu’avait donc fait Petit? Ben tout bonnement menacer Renquin de briser sa carrière, comme avec Gerets un an plus tard…………. Renquin était un type absolument pas impressionnable, une très forte tête, mais là..

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  3. Merci pour cette melodie que j’apprécie et cette découverte!
    Je connaissais uniquement Bert De Cleyn qui est le meilleur buteur historique du championnat belge si je dis pas de bêtise.
    Qui est ce Chaves? Jamais entendu parler…

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    1. Frédéric Chavès d’Aguilar, une des grandes stars du football belge postwar. Je n’en ai évidemment jamais rien vu, mais archives unanimes pour saluer la très grande qualité du joueur.

      Comme entraîneur, Verano dit vrai : il fut dès fin-50’s un pionnier, pour la Belgique, du football total. Mais il ne fit pas école.

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  4. Malines 88 et la fin de la décennie 1980, dernier club belge titré. Vainqueur de la Supercoupe également.
    Avant de se faire aspirer par Anderlecht.
    Rujtjes, Emmers, Versavel, Albert ou Bosman. Sans oublier le coach de Mos.

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    1. Déjà dopé par l’argent magique de VandenStock, mais de surcroît boosté alors par les revenus de son nouveau stade (et de ses loges, business-seats & Co), Anderlecht fit de fait cela avec un FC Malines agonisant au retrait de son mécène………mais aussi avec le FC Liège (je ne sais plus quelle saison mais, début 90’s : transfert concommittant de ses internationaux belges Boffin, De Sart et Houben). A l’époque, ils comptèrent jusqu’à une bonne vingtaine d’internationaux de conserve (et pas des internationaux de second rang, hein), ce n’était pas du tout commun avant Bosman..

      C’était aussi une façon de tuer la concurrence. Autre spécialité du Sporting Anderlecht : approcher les joueurs-stars d’un adversaire en pleine bourre, avant une échéance cruciale, leur faire miroiter des transferts très lucratifs chez eux..qui presque toujours n’aboutissaient à rien, il s’agissait juste de foutre la merde.

      Ah, l’argent de Constant VandenStock………..

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    2. L’aspiration, c’est la méthode du Bayern depuis quarante ans, de Del’Haye de M’Gladbach et Nachtweih (transfuge de l’Est) de l’Eintracht Francfort dans les années 70-80 à Neuer, Hummels et Lewandowski plus récemment. Si on y ajoute une culture de la victoire qui n’a pas peur de s’assumer et une gestion financière de premier ordre (très peu de dettes, en particulier), on a le club le mieux géré au monde, sans même avoir besoin de puiser dans les considérations politiques. C’est un supporter du Werder Brême depuis presque quarante ans qui écrit ça… on peut (doit ?) détester le Bayern, mais il mérite le respect. La formule doit-elle aussi s’appliquer à Anderlecht, peut-être la plus grande victime de l’arrêt Bosman à l’échelle continentale ?

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  5. Belle découverte pour moi que ce « Sorcier du dribble belge ». Belle idée aussi d’insérer des extraits de « Comme à Ostende », la magnifique chanson de Ferré et Caussimon. Du coup elle me trotte dans la tête depuis hier. Il fut une époque où je possédais tous les albums de Léo Ferré mais cela fait longtemps que je n’écoute pratiquement plus de chansons françaises. Merci de ne pas mêler le nom du natif de la principauté de Monaco avec celui de ce déglingo d’Arno. Comment s’appellait ce chanteur flamand qui dégueulait presque quand il chantait ?

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    1. « Comment s’appellait ce chanteur flamand qui dégueulait presque quand il chantait ? » 🙂 🙂 🙂

      Ca me fat rire mais je ne vois absolument pas qui ça peut être..car il y en a trop! 🙂

      Pour moi aussi, Ferré est d’une toute autre trempe.. Pas fan d’Arno de surcroît (l’artiste, hein), le personnage par contre rien à redire, il était vraiment comme ça dans la vie, ce n’était pas un rôle.

      Vie très, très haute en couleurs d’ailleurs……….. Je ne suis jamais retombé sur ses années de gigolo en Grèce, dommage car oufti quel bazar..

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      1. Et je me dois de prendre la défense des Flamands, déjà parce que je les aime bien (malgré tout le mal en-rapporté par des presses fortement idéologisées..et malgré certaine mesquinerie flamande, c’est vrai), mais aussi parce que leur langue les dessert.

        Or ils sont généralement très doux, très calmes.. Y a des exceptions, les Anversois sont le plus souvent beaucoup plus abrupts dont dans leur parler, u je ne sais quoi de cassant..mais globalement un Flamand c’est de la rondeur, de la douceur.. Dans la majorité des cas, ils sont comme l’ex-champion cycliste Museeuw, pas mal de timidité et de pudeur chez eux..normalement (ça change..).. Rien à voir avec les Hollandais!, le distinguo est même beaucoup plus marqué qu’entre Français de la province et Wallons.

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      2. Vous les Belges, vous aviez votre Elvis à vous en la personne de Burt Blanca qui avait une certaine cote en France. Je l’ai d’ailleurs vu sur scène au Golf Drouot. Il animait les bals aussi. Bon guitariste à défaut d’être un chanteur exceptionnel.

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      3. J’ai souvenir d’une interview particulièrement illustrative du personnage, en prélude à un festival de musique à Spa.

        Un intervieweur aux allures de Tanguy, de la déjà devenue fort médiocre RTBF, lui pose des questions toutes plus nazes les unes que les autres, du Mezrahi quoique involontaire, c’est gênant pour l’apprenti-journaliste, en rien rigolo.. Avec un sale type au bout du micro ç’eût fini en boucherie!, heureusement Arno avait un bon fond (..et l’alcool gentil..), ça finit de tête en quelque chose genre « même chez toi je peux venir jouer, tu sais je suis ouvert comme une vieille pute, il suffit de me payer..et je ne coûte pas cher! ».. 🙂

        Je ne peux pas dire l’avoir vraiment rencontré, juste par hasard retrouvé une fois à la table d’à côté, alors que je tuais le temps dans un café de la rue Dansaert à Bruxelles (où j’appris ensuite qu’il habitait). Le mec aimait être seul, manifestement (et maladivement) timide.. Je présume qu’il était devenu comme ça, sans filtres (ni méchanceté!), à force d’essayer de composer avec la folie du monde?

        Je me demande si un ami artiste, dont la galerie est établie sur la digue à Knokke, ne lui a pas offert une peinture de lui, c’est bien le genre, il fait ça avec les gens qu’il aime bien, ravaille sur des coups de tête quand il trouve ça marrant.. Y a un an-et-demi par exemple, championnats du monde cyclistes à..Knokke, les coureurs passaient juste devant sa galerie.. Et donc ledit ami a alors fait une peinture géante du champion belge Wout Van Aert, passée en mondiovision à l’occasion 🙂

        Si vous passez par Knokke (bled hors de prix pour ce que c’est, mais sait-on jamais) : cet artiste est sympa comme tout, très gentil..et surtout à mourir de rire. Par contre pour le trouver il faudra sans doute essayer d’identifier une espèce de beau quinquagénaire en short sur la plage : la boutique est open-house, et lui préfère profiter distraitement des chevaux de la mer plutôt que vendre, de temps en temps il jette un oeil mais bon.. 🙂

        J’ajoute : un grand passionné de football! ; parlez-en lui, il vous offrira un verre.

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      1. Si si, régence de Charles après-guerre, le temps de régler ladite « question royale » qui menaçait de faire exploser la Belgique d’entre Flandre majoritairement pro-Leopold III, et Wallonie (région plus cruellement marquée durant l’occupation) qui majoritairement n’en voulait plus.

        (les deux occupations allemandes ont fait un mal dingue à ce pays)

        Il y eut même des décennies plus tard une « vacance » du pouvoir monarchique quand Baudouin, plutôt un brave type mais complètement sous la coupe de l’Opus Dei à compter de son mariage avec une tribu espagnole des plus troubles, se déclara incapable de régner quand lui revint d’avaliser une loi dépénalisant l’avortement.

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      2. Et entre le Prince Charles de Belgique et Marvin Gaye : Freddy je sais plus comment, c’est le mec qui fit venir Gaye à Ostende pour qu’il s’y refasse une santé, et où il composa donc (Verano qui m’a appris ça?) « Sexual healing ».

        Ledit Freddy passe pour père d’un style musical à part entière (c’est pas rien!), le « Popcorn style », un mix très apaisant d’influences noires diverses et variées, qui eut un succès planétaire dans les 70’s quoique en ne fonctionnant guère qu’au bouche-à-oreille, une musique de clubbers :

        https://www.youtube.com/watch?v=6Gawp4UPO2I&list=PL690876ED5EDD0465

        Première moitié des 80’s, ça passait encore majoritairement dans les dancings en Belgique, NL, Allemagne.. Je détestais ça quand on s’y retrouvait avec mes parents et leurs amis, mais rétrospectivement c’était pas mal du tout.

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      3. Merci pour le lien YouTube, j’adore ce son !
        C’est Freddy Cousaert le gus en question.

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      4. Cousaert, c’est ça, merci!

        A l’époque je préférai la contribution belge suivante à la musicosphère mondiale, l’Electro Body Music, bon.. Un autre style, lol.

        Il est sans doute appréciable que j’aie pris de la bouteille depuis.. 😉

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      1. Bah, on a est là pour partager.

        Et merci d’ailleurs pour l’aimable annotation en bas d’article, mais je tiens à dire que ma contribution fut vraiment infinitésimo-cosmétique : ta restitution de ces années-là était déjà parfaite, t’es fort.

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  6. Chevaux de la mer qui fracassent leur crinière, casino désert..

    Les gars de la bande qui se sont perdus.. Valoir le coup de vivre sa vie..

    Ca me faisait penser aux deux plus grands footballeurs produits par Ostende, Wilfried Puis et Verbist..

    Puis, l’arme fatale du suave Anderlecht des 60’s..bien plus que Van Himst! Joueur au style hyper-sonique, l’Overmars de son temps : hyper-rapide, frappes-laser.. Un cauchemar pour les défenses! Mais personnage renfermé, taciturne, un je ne sais quoi d’autiste, d’inadapté..

    Et donc Verbist, qui faisait du Beckenbauer avant Beckenbauer, sans conteste l’un des plus grands talents produits par le football belge, gros candidat pour équipe A voire B du siècle pour cette scène.. Un gros tempérament surtout, inversément extraverti, très pour ne pas dire trop sûr de lui même, un fonceur dont le dada (dont en Coupes d’Europe) était de remonter tout le flanc gauche, éliminer au dribble 2, 3, 4 adversaires.. Joueur insolemment doué.

    Tous deux Ostendais, tous deux débauchés par Anderlecht.. Ils faisaient généralement les trajets ensemble en voiture, d’Ostende à Bruxelles.. Un jour toutefois, alors qu’il était en pleine gloire : Verbist rentra seul..et fracassa son bolide à deux pas du casino d’Ostende, il n’y survécut pas. Chevaux de la mer, fracasser leur crinière.. Ce fut un choc épouvantable en Belgique, et même en France j’ai souvenir qu’un Thierry Rolland avait été marqué par cette disparition.

    Wilfried Puis y perdit notoirement, et si besoin, en joie de vivre, devint comme perdu et orphelin dans la vie mais continua à jouer à un très haut niveau.. Début 70’s, il fut mêlé au deal qui vit passer Rensenbrink à Anderlecht (et donc Puis au FC Bruges).. Quelques années plus tard toutefois, il succomba brutalement à une maladie – leucémie?? je ne sais plus.. Une saloperie en tout cas. Se sont perdus, si ça vaut le coup.. (tu ne croyais pas si bien dire, Verano!)

    Wilfried Puis fut celui qui, dans une déclaration devenue aussitôt tabou, épingla publiquement le système de doping institutionnel adopté à Anderlecht, selon lui au début des 70’s.

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      1. J’ai souvenir d’un France-Belgique, quelques mois (ou semaines?) après la mort de Laurent Verbist. Rolland y parlait de sa disparition comme suit : « une grande perte pour le football européen ».

        Ca m’a marqué car, au début, je mettais tout le ramdam en-fait sur le compte de l’anderlechtisation alors à l’oeuvre dans le foot belge, aux forceps tout était entrepris pour faire matcher Sporting Anderlecht et reste du football belge (quand bien même ledit RSCA en était aux antipodes à tous niveaux), il fallait qu’on pense Anderlecht en pensant foot belge, ce qui prit parfois des dimensions folles..et dont le pinacle sur pelouse le fut quand le sélectionneur belge, Constant..VandenStock, aligna 11 joueurs d’Anderlecht en équipe nationale.

        Sauf que : Rolland donc..et puis les archives des pays voisins que je trouvai sur son cas, ante-et post-mortem.. : aucun doute, le joueur était tenu pour un grand hors nos frontières.

        D’autant plus curieux que l’on fît, avec le temps, tant de ramdam des montées plus tard de Beckenbauer, il a réinventé le rôle de libéro, blablabla.. Verbist (très certainement parmi d’autres) le faisait déjà!, mais soit : l’historiographie aura toujours ses têtes, faut faire avec.

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      2. « D’autant plus curieux que l’on fît »
        Si c’est du passé simple, moi je n’aurais pas mis d’accent. 😉

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      3. Remember mes trucs et astuces : moindre doute, il faut remplacer par une forme qui ne souffrira aucune ambigüité possible.

        Dans le cas d’espèce : (il est) d’autant plus curieux que l’on ait fait (et non pas « a fait)… » ==> donc subjonctif (ici imparfait) ==> donc « fît ».

        En tout cas ça me paraît logique. Imbaisable, même 🙂

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      1. Sais pas, aucune idée. J’ai grandi en en entendant dire et en lisant « le roi triste », pas un joyeux drille il est vrai (son queutard de frère, par contre..). Mais vie bien peu rigolote, austère.. Il avait perdu sa mère très jeune, hérita d’une situation merdique, vit son père être déchu par une part conséquente de son peuple, décolonisation où il s’en prit aussi plein la gueule………. et alors la reine Fabiola, l’Opus Dei, pas de descendance.. Pas folichon tout ça.

        Maintenant, le roi « des Belges » (et non pas « de Belgique ») : pouvoir et rôle très limités, politiquement asexué……… Difficile d’avoir l’air d’une flèche ou d’un aigle dans ce contexte.

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      2. C’est un mot qui est sans doute interdit ces jours-ci dans les universités américaines pour d’évidentes raisons, tout comme The Economist a banni de ses pages depuis une quinzaine d’années l’adjectif « niggardly » (synonyme d' »ungenerous » ou « stingy ») dont les racines n’ont rien à voir avec la race.

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  7. Je vois qu’à seulement 32 ans (mais certains, footballeurs ou non, paraissaient vieux à l’époque), il n’est plus en équipe nationale. Il n’est pas dans le Onze qui encaisse 6 buts dont 5 de Cisowski lors du France-Belgique du 11 novembre 1956 à Colombes, en éliminatoires de la Coupe du monde.
    Ce jour là étaient alignés:
    FRANCE:
    REMETTER;
    KAELBEL, JONQUET, MARCHE;
    LOUIS, MARCEL;
    WISNIESKI, MEKLOUFI, CISOWSKI, PIANTONI, VINCENT. (quel quintette !)

    BELGIQUE:
    DRESEN;
    DIRICKX, VAN KERKHOVEN, BAN BRANDT;
    MEES, VAN HERPE;
    JURION, VAN DER WILT, WILLEMS, HOUF, ORLANS.
    BUTS CISOWSKI (13eme, 15eme, 44eme, 72eme, 88eme) VINCENT (18eme) HOUF (16eme) WILLEMS (61eme, 67eme)

    On constate que Louis, Cisowski et Mekhloufi (pour les raisons que l’on sait) ne seront pas du voyage en Suède.

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    1. Le gardien belge, Dresen.. C’est ledit Fons Dreesen, je présume?

      Si oui : légende du Lierse..et gardien-buteur à la frappe juste phénoménale………dont une fois même un but sur CPA depuis le..milieu de terrain!!!

      Sa réputation était telle qu’il arriva que le gardien adverse refuse de rester dans son but, lol.

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      1. A l’ostendaise? Bah ça reste des moules hein, mais en gros : persillé, accompagné de crevettes.. D’aucuns les remettent au four après les avoir décoquillées mais bon : la flemme 😉

        Le top selon moi : les anguilles au vert.. J’espère quand même que Arno-machin eut la bonne idée de faire au moins goûter cette merveille à Marvin Gaye??

        Je ne bois que français, Monsieur! (sauf pour les pâtes) En l’espèce Val de Loire, où je ne désespère de finir ma vie un jour, inch’Allah..!

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    2. Il est vrai qu’il y a des gardiens qui ont des frappes phénoménales. Dans les années 70, Pat Jennings, alors à Arsenal, avait marqué sur un dégagement au pied un peu aidé par le vent. Le 1-0 de l’Allemagne contre l’Angleterre à la CM 2010 est une passe décisive de 70 mètres de Neuer sur sortie de but.

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      1. Preud’Homme aussi a marqué depuis son camp avec Malines.

        Ses dégagements pour le NL Den Boer (emmené à Bordeaux par Goethals, transfert rigolo car Bez crut qu’il le prenait pour un con en voulant signer un type quasi-inconnu qui ne courait rien – et pourtant..), bref : ses dégagements pour Den Boer étaient un plan de jeu en soi, bon 20 buts marqués de la sorte.

        Je reviens, moules à..l’ostendaise sur le feu 😉 (avec un Sauvignon pour accompagner, Verano).

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      2. La saison 90 des Girondins était superbe. Den Boer et Allofs étaient complémentaires. Peut-être la dernière bonne saison de Ferreri. L’éclosion de Liza. Bell dans les bus. Grosse rivalité avec Marseille. Certainement l’adversaire le plus coriace de la période de domination marseillaise.

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      3. Joli, les moules. Chez moi, c’est encore l’heure du petit déj et j’ai un bon café au lait à côté de mon clavier… pas encore l’heure du sauvignon !

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      4. Dans un registre un peu différent, il y avait les relances à la main de Schumacher qui pouvaient être précises à plus de 50 mètres. De mémoire, l’une d’entre elles est à l’origine du deuxième but allemand en demi-finale de CM 1986.

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      5. C’est comment, les moules à l’Ostendaise ?
        Sauvignon, ok, mais faut m’en dire plus ! Français ? Loire ?

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      6. Oui, c’était l’un des points forts de Schumacher. Ou avant lui du NL Van Beveren, dont on va parler bientôt..archives inédites à l’appui!, que les cruyffolâtres me pardonnent d’avance : ça va chier (ai retravaillé mon texte).

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      7. Avec plaisir ! J’ai toujours apprécié van Beveren comme gardien et je suis rétrospectivement content qu’il n’ait pas eu sa place dans le but néérlandais en 1981. Le fameux coup franc « Oui Michel ! » du 18 novembre 1981 est plus une erreur de van Breukelen qu’un maître tir de Platini…

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  8. Khidia, en tant que supporter assidu des Girondins de ces années-là, je place l’équipe de 1984-85 au-dessus de toutes les autres. À une demi-finale aller ratée face à la Juve près (erreur tactique d’Aimé Jacquet qui avait décidé de ne pas marquer Platini en individuel + erreur d’arbitrage sur le 2-0 de la Juve), elle avait le niveau pour gagner la C1. Celle de 1986-87, avec la demi-finale de C2 perdue aux tirs au but contre Lok Leipzig, vient juste derrière. 1989-90 sentait déjà la fin de cycle pour bon nombre des cadres… et pour les finances du club, rétrogradé administrativement en 1991.

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    1. 89-90, je crois me rappeler que Bez était furax de la saison précédente, et de rage avait renouvelé bonne moitié du noyau, à bien des égards un tabula rasa.

      Pas de problème toutefois pour Goethals! : à peu de choses près c’est le genre de situation avec quoi il avait déjà dû composer en arrivant au Standard auu début des 80’s..et il avait aussitôt fait mieux que son prédécesseur (Happel pourtant, pas une mince affaire), avec pourtant moins de talent à disposition mais un jeu plus équilibré (car les deux défenseurs qu’aligna parfois Happel, or le championnat de Belgique de l’époque ce n’était vraiment pas de la tarte………. c’était glamour et personne ne s’ennuyait jamais, mais Goethals était plus prosaïque, et toujours tirer un max de ce qu’il avait sous la main).

      VandenStock, Bez, Tapie, Roger Petit.. Le FC Sao Paulo aussi…………et jamais viré en près de quarante ans de carrière, fortiche..

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      1. C’était la deuxième fois que Goethals s’asseyait sur le banc à Bordeaux. En 1979-80, Bez l’avait appelé au secours en cours de saison pour remplacer Luis Carniglia qui se montrait incapable de fédérer le gros effectif que son président lui avait acheté. Pendant les 25 matchs que Goethals avait coaché cette saison-là, Bordeaux avait tourné au ryhme d’un qualifié pour la C3 et était passé de la lutte pour le maintien à une honorable sixième place. Goethals n’était pas resté car de nombreux cadres de l’équipe, Bernard Lacombe en particulier, militaient pour Aimé Jacquet qui faisait de très bons débuts dans la carrière à l’OL. L’histoire a prouvé que c’était le bon choix pour les Girondins.

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