Coup d’envoi de la collection printemps du championnat tchèque

Après la trêve hivernale, le championnat tchèque reprend ses droits ce week-end. 14 journées restent à disputer dans une phase régulière indécise à tous les niveaux.

Le championnat tchèque a rarement été aussi équilibré dans le passé. Derrière un trio de tête Viktoria Plzeň, Slavia Prague et Sparta Prague qui constituera sans doute le tiercé gagnant (reste à déterminer dans quel ordre), seuls six points séparent le quatrième du treizième, le premier non-relégable.
Pour le titre, le Viktoria Plzeň fait figure de favori. Alors qu’on lui promettait l’enfer avec l’enchaînement des matches dû à sa qualification en phase de poules de Ligue des Champions, le champion sortant a bouclé la première partie de saison avec une seule défaite au compteur, meilleure défense en prime (10 buts encaissés). Plzeň compte 39 points après 16 journées, soit deux de plus que le Slavia Prague, meilleure attaque (51 caramels, soit un peu plus de trois par matches en moyenne) mais déjà battu trois fois. Avec 32 points, le Sparta Prague emmené par l’entraîneur danois Brian Priske est en embuscade à la troisième place et pourrait profiter d’un coup de mou de l’un de ses rivaux. Mais la prudence est de mise, car le Sparta a plutôt habitué à un manque de constance ces dernières années. Si l’un des trois venait à flancher, ce pourrait bien être le Sparta avant tout.

Une lutte pour les places d’honneur indécise

Quatre équipes tchèques pourront se qualifier en coupe d’Europe : les trois premiers du championnat ainsi que le vainqueur de la Coupe. La quatrième place du classement n’offre donc plus les mêmes garanties que lors des saisons précédentes, mais elle pourrait offrir un joli cadeau de fin de saison à son lauréat. C’est pour l’instant le Sigma Olomouc qui l’occupe, avec 24 points. Son retard sur le Sparta (huit points) n’est pas rédhibitoire, mais le Sigma devrait surtout regarder en bas car il n’a que trois points d’avance sur le neuvième…
La phase automnale du championnat a été marquée par un pédalage dans la semoule généralisé, avec des équipes incapables d’enchaîner les bons résultats. Tout l’enjeu du printemps consistera à réaliser une série de victoires pour se décoller du peloton et s’assurer une place dans le top 6 en vue des play-offs (un mini-championnat où les six premiers s’affrontent une fois en conservant les points acquis pendant la saison régulière).
A ce jeu, bien malin qui pourra prédire l’identité des trois clubs qui accompagneront le trio déjà établi sur le podium. Le Sigma Olomouc n’a un avantage que très relatif sur ses poursuivants les plus proches : Hradec Králové, Mladá Boleslav, les Bohemians Prague, le FC Slovácko et le Slovan Liberec.
Parmi eux, les Bohemians ont débuté la saison très fort avant d’accuser le coup. Pourront-ils retrouver leur bonne dynamique de la fin de l’été ? Derrière le FC Slovácko peine à confirmer sa très bonne saison 2021-2022 (quatrième place en championnat).

Les profondeurs du classement, un monde plein de suprises

Et si le Baník Ostrava surprenait son monde ? Dixième à la trêve avec 20 petits points, le club silésien paye son début de saison catastrophique (première victoire après huit journées). Le licenciement de Pavel Vrba, entraîneur pourtant associé aux succès sur la scène locale (il était entraîneur-adjoint à Ostrava lors du titre de 2004 et a surtout mené le Viktoria Plzeň aux sommets lors de ses deux passages au club), n’a pas tout révolutionné mais il a permis de faire sortir le club de la zone rouge. De là à croire à une remontée fantastique, il n’y a qu’un pas. Mais l’extrême nivellement du championnat laisse la place pour les espoirs les plus fous et une qualification continentale (acquise pour la dernière fois en 2010) en fait partie.
Attention toutefois à ne pas être trop gourmand. Il faudra garder un œil sur le rétro pour ne pas voir les mal classés se rebiffer. Le Zbrojovka Brno, par exemple, compte lui aussi 20 points après 16 journées. Le promu réalise pour l’instant une saison correcte, dans les clous de son objectif de maintien. Mais sa onzième place le met en danger, car il devrait alors disputer les play-offs de relégation.
A l’issue de la saison régulière, les cinq derniers du championnat s’affronteront une fois pour déterminer le classement final. Le dernier sera directement relégué, tandis que les deux équipes qui le précèdent affronteront le deuxième et le troisième de deuxième division en barrages aller-retour. Mieux vaut donc ne pas être le vilain petit canard du championnat. A ce petit jeu, la lanterne rouge Pardubice (12 points, pire attaque avec 13 buts marqués et pire défense, 39 encaissés) part avec un handicap. Zlín, avant-dernier, ne compte que deux points de plus. La lutte sera rude parmi les équipes situées devant. Teplice, České Budějovice et Jablonec se tiennent en trois points.
Mais cela pourrait bien être rapidement chamboulé. Jablonec, premier relégable, n’est qu’à six points du top 6. Et s’ils se qualifiaient pour la coupe d’Europe en fin de saison ? C’est improbable mais loin d’être impossible dans un championnat décidément très indécis.

19 réflexions sur « Coup d’envoi de la collection printemps du championnat tchèque »

    1. Le Viktoria Plzeň vient de… (je vous le donne en mille) Plzeň ! (Badoum tss!)

      En fait c’est l’exemple typique du club qui a très bien travaillé.
      Ils ont bâti un collectif efficace et ont eu l’alchimie nécessaire pour gagner un premier titre en créant la surprise. Et là, au lieu de vendre tout l’effectif comme le ferait n’importe quel club tchèque qui n’est pas le Sparta ou le Slavia, ils ont continué de bosser et ont chopé un deuxième titre.
      Et comme ils jouaient bien en prime, ils ont attiré des fans au stade et ça leur a créé un cercle vertueux.
      Le hic c’est que Plzeň est une petite ville et financièrement c’est assez compliqué pour eux. Ils ont connu plusieurs cycles depuis leur premier titre mais ils sont parvenus à revenir au top la saison dernière. Les difficultés financières sont toujours là et la qualification pour la phase de groupes de Ligue des Champions les cette saison leur a offert un sursis.
      En tout cas c’est un exemple de bonne gestion avec des moyens limités.

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      1. Dans le genre, je crois que mon préféré est : « Le vin d’Arbois, plus on en boit plus on va droit. »
        (Je sais, cela n’a rien à voir ni avec la bière ni avec la Tchéquie…)

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    1. Modrobily a sans doute de meilleures infos (avec mes excuses pour l’absence d’accents), mais ce que je sais du Dukla est :

      – Le Dukla « historique », celui que nous avons vu affronter Nantes et Strasbourg, est descendu en D3 en 1994, a fusionné avec le FC Porta Pribram (D2) en 1996, est devenu le FK Pribram qui est remonté en D1 et a entre autres éliminé Sedan en C3 2001-02, et s’appelle aujourd’hui FK Viagem Pribram, toujours en D1.

      – Un petit club pragois, le FK Dukla Dejvice, s’est renommé FK Dukla Prague en 2001 sans lien de parenté avec le « vrai » Dukla. Il a racheté les droits d’un club de D2 puis est monté il y a une dizaine d’années en D1 où il est toujours.

      Pour le plaisir, la compo du Dukla (le vrai) lors de son dernier affrontement sous son nom d’origine avec un club français, Strasbourg, en huitièmes retour de C1 1979-80 à la Meinau, le 7 novembre 1979 : Netolicka – Macela, Samek, Pelc, Fiala – Stambachr, Foks, Rott, Berger – Gajdusek, Vizek. Stambachr, c’est l’homme du missile de 30 mètres mis à Dropsy avec l’équipe nationale en qualifs de l’Euro 80.

      Je me souviens que Gilbert Gress avait dit à ses joueurs (battus 0-1 à l’aller) dans le vestiaire avant le match retour : « Vous avez 90 minutes pour égaliser et 2 fois 15 minutes pour vous qualifier ». Pari tenu avec le 2-0 marqué à la 117ème par Michel Decastel, peut-être le plus beau moment d’Europe à la Meinau.

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      1. Ah ben si g-g-g prend ma place…
        J’ajoute que le Dukla était historiquement le club de l’armée et que c’est pour ça qu’il avait autant de bons joueurs (tous, en fait) et aussi pour ça qu’il a aussi peu de supporters.
        Le club a une très bonne académie mais aucune base populaire autour, il est désormais condamné à sortir ded jeunes qui vont en post-formation au Sparta ou au Slavia.
        Le Dukla est descendu en D2 où il végète dans l’anonymat.

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    1. Au nom de la Triple Entente, remplaçons le vaguement turc Olomouc par l’historique Olmütz que la presse allemande utilise encore, tout comme Pilsen, Posen, Danzig, Lemberg, etc. On parlait encore de Preßburg à mes débuts de lecteur du Kicker, mais je crois que celui-là est tout de même devenu Bratislava.

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  1. Une petite pépite découverte il y a quelques années quand j’ai refait les pages Wikipédia du Lok Leipzig et de son « siamois », le VfB (et il y avait du travail…) : le DFC Prag (Deutscher FC), finaliste en 1903 du premier championnat d’Allemagne ! L’affaire était possible car ni l’Allemagne, ni l’Autriche-Hongrie n’étaient encore membres de la FIFA, et les clubs pouvaient donc franchir les frontières sportives sans enfreindre ses lois.

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  2. Il y avait aussi le Bohemians à Prague et, à un moment, il y en avait deux. Quelle est la différence entre ces deux clubs? En République Tchèque et en Slovaquie, il n’y a, apparemment, pas eu trop de chamboulement dans les clubs à la suite de la chute du mur de Berlin et malgré la scission du pays (qui s’est déroulée à l’amiable contrairement à d’autres ). En Pologne et en Hongrie, on a vu des tas de clubs disparaître et d’autres naître souvent pour quelques temps comme Amica Wronki par exemple ou fusionner ou être délocalisés comme l’a écrit g-g-g plus haut pour le Dukla (bien qu’en RDA, c’était courant).

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  3. Il y a toujours deux Bohemians à Prague, un temps il y en avait même trois !
    Le club originel s’est retrouvé au bord de la faillite et un autre club lui a piqué le nom pour avoir la licence professionnelle.
    Le FK Bohemians Praha était l’usurpateur, un TJ Bohemians Praha s’est ajouté, et le club originel s’est un temps renommé Bohemians 1905 (année de fondation du club), faute de possibilité de récupérer sa licence et son nom.
    On voit encore l’appellation Bohemians 1905 un peu partout, le nom actuel est Bohemians Praha 1905 histoire de mettre tout le monde d’accord.

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