Citée un peu partout comme le meilleur championnat de deuxième division du monde, la Zweite Bundesliga a déjà repris ses droits depuis deux journées. Pour ceux qui ne la connaissent pas, ce sont 18 clubs sur la ligne de départ et 306 matchs à disputer pour en devenir le Meister.
Concernant l’accession, les deux premiers montent directement alors que le troisième disputera un barrage contre le seizième de Bundesliga sur le mode aller-retour. Pour la relégation, les deux derniers descendent alors que le seizième jouera lui aussi un barrage aller-retour contre le troisième de 3. Liga. Cette année, de nombreux clubs historiques, présentant de vrais palmarès (des titres en pagaille, que ce soient des Bundesliga, des Pokal, et même trois Coupes d’Europe) sont engagés dans une compétition qui fête ses cinquante ans. Cette densité de clubs traditionnels nous promet de magnifiques affrontements et une concurrence qui devrait être assez relevée.
Ce sont aussi des stades et des spectateurs. De grands stades pour recevoir beaucoup de spectateurs : cette année, 8 enceintes de la Zweite Bundsliga ont des capacités d’accueil supérieures à 49 000. La saison dernière, chaque rencontre de championnat drainait en moyenne 28 796 spectateurs, soit plus que la Ligue 1 et ses 27 113. Un engouement populaire qui se confirme cet été par des records d’abonnement battus dans douze clubs. Et c’est aussi une ambiance, des buts et des émotions.
Pour ce cinquantième anniversaire, on pressent un championnat très ouvert, sans un vrai favori pour écraser la concurrence. Au contraire, chaque équipe parait en mesure de battre tout le monde, rendant la compétition aussi attrayante qu’incertaine. Après l’Euro et les Jeux Olympiques, il fallait bien quelques respirations pour recharger les batteries. Aussi, pour reprendre en douceur, vous trouverez ici un guide présentant chaque équipe, avec un court rappel de l’exercice précédent, les principaux mouvements du mercato, les joueurs à suivre, l’objectif poursuivi et un pronostic. Et cela pour les 18 clubs.
Parce qu’il faut bien se lancer, nous avons fait le choix partial de vous proposer quatre chapeaux pour vous permettre d’appréhender les forces en présence de cette saison 2024-2025.
Parmi les équipes qui se dégagent dans le premier chapeau des favoris à la montée, on retrouve le FC Cologne. Tout juste relégué de Bundesliga et dorénavant coaché par Gerhard Struber, l’Effzeh présente un effectif de qualité qui devrait lui permettre de tenir la route sur la distance de 34 journées, même en étant encore interdit de recrutement. Ses deux premières rencontres laissent toutefois entrevoir des difficultés à s’acclimater aux premières chaleurs de la division (une défaite à domicile en ouverture et un nul). Gageons que d’ici quelques semaines, Cologne sera l’épouvantail de la division.
Autre cador, le Hambourg SV est comme tous les ans attendu pour remporter une des deux premières places. Avec le renouvellement opportun de sa direction sportive, l’équipe confiée à Steffen Baumgart semble mieux équilibrée grâce à un mercato bien ciblé et cohérent. Dans un football rationnel, c’est l’équipe qui sur le papier devrait avoir le plus de chance d’aller au bout – mais justement, le football est tout sauf rationnel.
Dernier candidat au dessus du lot, le Fortuna Düsseldorf attire logiquement les suffrages autant par la qualité de son jeu que par la courbe ascendante de sa progression continue qui devrait maintenant se concrétiser par l’obtention d’une place sur le podium. Probablement encore sonnée par la dramaturgie de son échec lors du dernier barrage d’accession contre Bochum (vainqueur 3-0 à Bochum à l’aller, Fortuna s’incline sur le même score au retour et perd aux tirs au but), le groupe de Daniel Thioune conserve sa structure d’équipe et comptera sur son vécu collectif pour compenser le départ de son soliste Tzolis. Le favori du beau jeu.
Ensuite, dans un second chapeau, plusieurs équipes peuvent prétendre au statut d’équipe outsider et ont le profil pour réserver des surprises, plus ou moins bonnes.
Si le Hertha Berlin peut présenter un onze très compétitif, la profondeur de son effectif semble un cran en-dessous de la concurrence. L’arrivée sur le banc de Cristian Fiél, partisan d’un football offensif, est une source d’espoir, d’autant plus que sa capacité à développer de jeunes joueurs semble à même de valoriser l’excellente académie berlinoise. Si les coulisses restent calmes lors du prochain automne électoral, ce qui est loin d’être assuré lors de la prochaine assemblée générale du club, il faudrait alors compter avec une possible nouvelle jeunesse de la Vieille Dame.
Candidat déclaré à l’accession, l’ambitieux Hannover 96 dispose de sérieux atouts pour jouer les gros bras. A notre goût, son effectif actuel est peut-être un peu court pour répondre aux exigences d’une accession directe. Une fin de mercato audacieuse changerait notre perception.
Contraint par un endettement financier astronomique, Schalke 04 s’est engagé dans une nécessaire restructuration de son effectif. En faisant confiance à ses nouveaux techniciens belges – Karel Geraerts, l’entraîneur, et Marc Wilmots, l’Eurofighter vainqueur de la C3 1996-97 devenu directeur sportif – les Knappen présentent les atours d’une équipe capable dans un bon soir de rivaliser les yeux dans les yeux avec n’importe quel adversaire de 2. BL. Avec un improbable alignement des planètes, et plus certainement en se donnant le temps nécessaire au développement d’un profond travail collectif, le podium pourrait même être envisagé. En tout cas, un vrai profil de coupeur de tête.
Dans la continuité de ses précédentes saisons, le SC Paderborn continue de bien travailler, toujours sans bruit et avec un recrutement malin pour pallier les mutations de son effectif. A la tête d’une équipe équilibrée et aux marges de progression certaines, on retrouvera l’excellent entraîneur Lukas Kwasniok qui, en fin connaisseur de cette 2. BL, a de la suite dans les idées.
Profondément remanié avec le départ de plusieurs de ses cadres, le Karlsruher SC se lance dans une cure de jouvence aussi excitante qu’imprévisible. Un grand chantier confié à l’architecte Christian Eichner, resté fidèle bien que courtisé tout l’été par des écuries plus prestigieuses. A voir comment se passe l’hiver et ses rudesses car ce club est aujourd’hui dans un flux ascendant.
Embarqué dans un projet séduisant faisant la part belle à la jeunesse, le Greuther Fürth compte lui aussi sur ses précieux cadres et sur Alexander Zorniger, un entraîneur-bâtisseur patenté, pour jouer les trouble-fêtes et s’inviter parmi les meilleurs. Si la saison dernière, l’équipe a semblé manqué de souffle un peu avant l’emballage final, on parierait bien un Pfennig que cette année sera différente pour l’équipe au trèfle, bien décidée à tenter sa chance jusqu’au bout.
Parmi le troisième chapeau, on retrouve des équipes qui pourraient aussi bien surprendre en haut de tableau que devoir lutter jusqu’au bout pour le maintien. Pas facile de se retrouver, tiraillé entre deux attractions.
Relégué après une saison catastrophique en Bundesliga, le SV Darmstadt a besoin de se refaire la cerise. Pas sûr toutefois que cette saison soit la plus appropriée pour reprendre ses esprits et se remettre facilement sur les rails. Reconstruire sereinement un nouveau projet passera par le retour de la confiance au sein d’une équipe qui a beaucoup trop perdu ces derniers mois pour ne pas avoir été profondément marquée. La fameuse saison de transition.
Bien décidé à retrouver des couleurs et un peu de son éclat passé, le FC Nuremberg s’est décidé pour un nouveau projet. Nouveau cycle, nouveaux joueurs, nouvelle direction et nouveau pilote avec le très médiatique Miroslav Klose sur le banc. Le mercato est attrayant et participe de cette forte envie de revoir « der Club » plus haut. La patience sera de mise et quelques bonnes surprises pourraient aider l’environnement à trouver le temps de construction un peu moins long.
D’abord intéressé par l’idée de vivre une saison moins stressante que la dernière, Kaiserslautern s’est renforcé dans chacune de ses lignes pour parvenir à cette quiétude sportive. Le beau parcours en Pokal, avec une finale disputée à Berlin, a rallumé la flamme d’un club qui peut compter sur le soutien inconditionnel de ses chauds supporters pour s’enflammer. Une équipe qui devrait se maintenir sans grande difficulté sans pour autant être en capacité d’aller titiller les plus grosses cylindrées. La vraie définition d’une équipe de milieu de tableau.
Porté par la réputation de son jeu axé sur l’offensive, Magdebourg poursuit sa phase de consolidation à ce niveau de compétition. Et comme son mercato nous plaît bien, on imagine bien les vainqueurs de la C2 1973-74 réaliser quelques beaux coups au cours d’une saison qui verra le club poursuivre sa lente progression. A son rythme, tranquillement mais par la grâce de belles séquences de jeu.
Dans le quatrième et dernier chapeau qui rassemble les équipes directement concernées par l’âpre lutte pour le maintien, on retrouve l’Eintracht Brunswick qui, ces dernières saisons, se retrouve systématiquement happé par les féroces joutes du bas de tableau. Cette année ne devrait pas faire exception malgré le volontarisme évident de toutes les composantes du club. Attention au calendrier du début d’exercice qui pourrait bien plomber d’entrée la saison.
Surfant sur une double promotion acquise en deux ans, et pour son grand retour en 2. BL après 23 ans d’une descente aux enfers qui l’a vu plonger jusqu’en D5, le SSV Ulm 1846 n’a strictement rien à perdre et jouera crânement sa chance. Le club du Bade-Wurtemberg compte s’appuyer sur la recette qui a si bien fonctionné ses dernières années, en faisant notamment confiance aux hommes derrière ces belles réussites à commencer par l’excellent coach Wörle. Une option qui pourrait bien s’avérer payante.
Autre double promu, pilier de la D2 dans les années 1960 et de la D3 ensuite, le Preußen Münster a retenu une option différente pour tenter de se sauver en prenant le parti de se renforcer essentiellement avec des joueurs d’expérience. En s’appuyant sur sa belle qualité offensive entrevue la saison dernière à l’étage inférieur, l’opération maintien pourrait se trouver au bout d’une saison qui sera de toute façon épique.
Après une première saison si emballante pour un club qui découvrait ce niveau, le SV Elversberg s’attaque à la fameuse et si compliquée seconde saison, celle de tous les dangers. On lui souhaite de déjouer l’adage et de confirmer, car la mentalité joueuse de cette équipe la rend des plus sympathiques.
Reste le Jahn Regensburg, dernier promu et passé en catimini par les barrages. C’est une équipe que la très grande majorité des suiveurs place d’avance dans le corbillard de la Zweite Bundesliga, une étiquette qui leur offrira l’avantage de la surprise. Avec dans la cage Felix Gebhardt, un prometteur gardien de 22 ans, on pourrait bien voir le club du Haut-Palatinat ajouter un improbable chapitre à la longue histoire d’une des plus vieilles cités allemandes.
Et maintenant, place à notre pronostic détaillé !
Qui veut la peau de Regensburg ?
Drôle de saison que celle vécue l’année dernière par « die Jahn », comme la féminisent curieusement ses fans. Relégué de 2. Bundesliga, Regensburg a mal commencé son championnat, pris le commandement notamment avec une séquence de dix victoires consécutives, puis s’est fait doubler dans la ligne droite pour finir à la troisième place, celle de barragiste. Une épreuve où le SSV s’est fait allègrement dominer dans le jeu par Wehen Wiesbaden lors de la double confrontation mais a fini par l’emporter (2-2, 2-1) et composter son billet retour pour le second étage. Un exercice qui a sans doute marqué durablement ce groupe, de même hélas que le décès de l’un des siens, Agyemang Diawusie, de mort naturelle à 25 ans.
Lors de la relégation, l’effectif était resté relativement stable. Pour cette remontée express, les dirigeants continuent de s’appuyer sur ce groupe revanchard qui a su se reprendre en le complétant de quelques arrivées cet été pour densifier chaque ligne (un gardien, deux défenseurs, un milieu, deux ailiers et deux avants-centre). Alors que celles-ci ont plus des profils expérimentés, on retiendra à contrario la prolongation de contrat jusqu’en 2027 de Louis Breunig, défenseur central ambidextre, patron de la défense et international allemand U20. Un seul départ, le piston Konrad Faber parti en Suisse à St Gallen.
Parmi les joueurs qui pourraient tirer leur épingle du jeu dans une saison qui sera difficile même en cas d’issue heureuse, le gardien Felix Gebhardt (22 ans mais expérimenté), l’ailier gauche Dominik Kother (buteur et passeur, 24 ans) ou le milieu créateur Christian Viet de 25 ans ont nos préférences.
Architecte de cette remontée aussi expresse que remarquable, l’entraîneur américain Joe Enochs, qui a fait la majeure partie de sa carrière de joueur et d’entraîneur à Osnabrück, connaît son groupe et a su le faire progresser collectivement. A la tête de cet effectif bien structuré et qu’il a contribué à façonner depuis son arrivée en 2023, il sera un des atouts du club. Les cartes de la stabilité et de la cohésion peuvent être de bonnes options pour parvenir à renouveler son bail dans cette division si relevée.
Côté calendrier, Regensburg reçoit les deux autres promus dans les six premiers matchs de la saison, on pourra donc tirer les premières conclusions sur les chances de réussite de l’opération maintien à cette occasion. Car l’objectif du club haut-palatin est simple : le maintien, rien que le maintien. Bien que sérieuse, la préparation a confirmé que rien ne serait simple. La défaite à Hanovre (0-2) et la victoire sur le promu Ulm (1-0) en ouverture de la saison n’ont ni confirmé, ni infirmé le pronostic. Assurément, le Jahn est le favori de tous les suiveurs pour la cuillère de bois de la 2. Bundesliga. Et souvent, ce présupposé « petit » arrive à déjouer les pronostics défavorables. C’est tout ce qu’on leur souhaite.
Pronostic : 18ème
Elversberg en résistance
Promu enthousiasmant, SV 07 Elversberg s’est offert quelques coups d’éclat dans une saison qui l’aura vu assurer finalement assez tranquillement son maintien en finissant à une confortable onzième place. On retiendra particulièrement la victoire chez Sankt Pauli après un match abouti, la seule défaite que concédera le champion dans son antre du Millerntor-Stadion (3-4).
Cette nouvelle saison est celle de tous les dangers. Déjà parce que traditionnellement celle de la confirmation n’est jamais simple, d’autant plus pour un club encore en Regionalliga Südwest il y a trois ans et qui pourrait à un moment connaître un contrecoup logique à sa croissance vertigineuse. Ensuite parce que l’effet de surprise ne jouera plus : si le style de jeu pratiqué, offensif et basé sur la vitesse, a pu surprendre la concurrence de 2. Bundesliga, la seconde partie de saison a été beaucoup plus poussive. Face à une formation bonne à l’extérieur et plus en difficulté à domicile, les adversaires pourraient être tentés de jouer bloc bas afin de limiter les espaces. Au coach Horst Steffen de s’adapter et de trouver la parade pour créer de nouveau de l’incertitude chez les autres équipes.
Enfin et surtout parce que les bonnes performances du SVE ont attiré l’attention et précipité les mutations. Que ce soit la fin de carrière du capitaine Kevin Conrad, les départs de Jannik Rochelt (Hanovre), Thore Jacobsen (1860 Munich) ou Kevin Koffi sans compter les prévisibles retours de prêts de Paul Wanner (Bayern), Hugo Vandermersch (Caen), et Wahid Faghir (Stuttgart), il s’agit de neuf départs, dont certains déterminants pour l’équilibre du groupe. Alors que Semih Sahin est pisté et pourrait lui aussi quitter la Sarre, l’effectif connaît une cure de rajeunissement autant sous les effets d’un mercato privilégiant l’arrivée de jeunes éléments peu expérimentés que par le non-renouvellement des vétérans arrivés en fin de contrat.
C’est donc une saison-piège qui se dessine pour Elversberg qui pourrait avoir besoin de digérer sa folle ascension. Déjà en gagnant en régularité car sur les deux dernières saisons : le SVE a à chaque fois connu sur la seconde partie de championnat une inquiétante baisse de régime. A voir si le club est capable de (re)partir fort. Enfin, serrer une défense qui a encaissé 63 buts (troisième plus mauvaise arrière-garde) serait une bonne idée si le football pétillant venait à manquer de bulles.
Pour les hommes de Horst Steffen, c’est le moment d’entrer en résistance contre les idées préconçues et d’écrire sa propre histoire, celle avec un happy end. Les deux matchs nuls du début de saison face à Magdebourg (0-0) et Cologne (2-2) sont plutôt encourageants… sait-on jamais ?
Pronostic : 17ème
Münster, les grands travaux
Club historique, le SC Preußen Münster retrouve la 2. Bundesliga pour la première fois depuis 33 ans après avoir enchaîné deux montées successives : d’abord en remportant la Regionalliga West avec 13 points d’avance en 2022/23, puis en terminant second de la 3. Liga la saison dernière.
Une folle trajectoire où la meilleure attaque (68 buts marqués) s’est offert une remontée peu probable après la trêve hivernale, notamment grâce à une belle série de 12 matchs sans défaite dont 7 victoires consécutives. Le promu a toutefois failli échouer dans la ligne droite, la faute à des déraillements dans les matchs contre les concurrents directs. La montée n’a été assurée qu’au bout de la dernière journée.
Rançon du succès, et forme de reconnaissance du travail accompli, le directeur sportif Peter Niemeyer est parti occuper le même poste au Werder Brême. C’est donc la promotion interne qui a fonctionné avec l’intronisation d’Ole Kittner qui était jusqu’à présent directeur général du marketing, de la stratégie et de la communication. Or, un sacré baptême du feu l’attend car à la tête du budget le plus petit de la ligue, il doit s’atteler à la rénovation du Preußenstadion, construit en 1926 et passablement délabré, pour le mettre aux normes de la 2. BL (extension de la capacité d’accueil à 15 000 spectateurs, technologie sur la ligne de but, modernisation des projecteurs et de la zone médiatique…) tout en travaillant à la construction d’un nouveau stade dont la livraison est prévue à l’été 2027, avec 19 400 places couvertes, sur le même site de la Hammer Straße (en deux mots, car il s’agit de la rue de Hamm, une ville voisine, et non de celle du marteau). Rien que ça.
Heureusement que côté effectif, il n’y a pas de départ majeur, si ce n’est celui de l’arrière gauche Benjamin Böckle (Rapid Vienne), compensé par la double arrivée de Mikkel Kirkeskov (32 ans, Kiel) et Luca Boley (21 ans, Mannheim), aux profils différents et donc complémentaires. Un secteur défensif qui pourra aussi compter sur le défenseur central Torge Paetow, ex-taulier du SC Verl (3. Liga), alors que Sebastian Mrowca s’est déchiré le tendon d’Achille et sera absent plusieurs mois. Le défenseur central Niko Koulis nous avait beaucoup plu la saison dernière, il pourrait être une des satisfactions de l’exercice à venir.
Dans un mercato à 12 transferts, majoritairement à titre gratuit et faisant la part belle à l’expérience, la recrue phare est le milieu défensif hollandais Jorrit Hendrix, de retour d’Australie (Western Sydney) et qui est passé entre autres par le PSV Eindhoven et le Spartak Moscou, avec une vraie expérience en Ligue des Champions et Europa League. Il devrait apporter de la stabilité à un groupe qui sera mené par le défenseur central Simon Scherder et par Marc Lorenz, capitaine et milieu gauche de 35 ans. Les autres arrivées renforcent principalement le secteur offensif avec trois joueurs expérimentés en 2. Bundesliga et capables de couvrir tous les postes de la ligne d’attaque : Etienne Amenyido, Joshua Mees, et Charalambos Makridis.
Mais surtout, Münster a réussi à conserver sa prolifique doublette d’attaquants, constituée de Malik Batmaz et Joel Grodowski (17 buts et 3 passes décisives chacun), qui a martyrisé les défenses de 3. Liga. Les automatismes développés pendant un an devraient aider le promu à exister et lui offrir des certitudes offensives. Difficile de jauger par rapport à la préparation qui n’a proposé qu’un seul adversaire de standing (Mayence, défaite 3-1). La défaite à Greuther Fürth en ouverture du bal (3-1 également) était dans une certaine logique, le nul à domicile (0-0) contre un faible Hannover 96 est quant à lui plutôt encourageant.
A la barre de cette équipe que nombre de suiveurs voient descendre, on retrouve le coach Sascha Hildmann qui connaît bien son groupe pour l’avoir façonné et emmené dans cette folle ascension. Il devra se montrer inspiré pour obtenir un maintien qui est le seul objectif du club. La robustesse défensive sera le secteur clef pour y parvenir, mais la marche pourrait être un peu trop haute pour cette arrière-garde. Des trois promus, le Preußen est celui qui a la majorité des faveurs pour éviter une éventuelle relégation. Alors pourquoi pas un sauvetage après un barrage épique avec le but de la délivrance inscrit après une longue touche ? Et méfiez-vous, c’est presqu’une spécialité maison. Vous aurez été prévenus !
Pronostic : 16ème
Ulm : le plus dur, ça reste l’atterrissage
Grâce à une seconde partie de championnat de toute beauté (invaincu en 2024, 13v, 5n avec un rush final de 7 victoires consécutives, série en cours), SSV Ulm 1846 Fußball a finit champion de 3. Liga et obtenu son accession directe en Zweite Bundesliga. C’est une période faste pour le club qui connaît ainsi une seconde montée consécutive puisqu’il évoluait encore en Regionalliga Südwest lors de la saison 2022-2023. Cette année s’annonce plus périlleuse, forcément. Chaque point glané sera précieux pour des Moineaux qui ne voudront pas musarder en vol. Le mercato aura vu le départ de son meilleur joueur, le brésilien Leonardo Scienza, parti en Bundesliga à Heidenheim. La seule perte, mais conséquente, car il facturait 12 buts et 12 passes décisives.
Marqués par l’histoire récente du club et ses dépôts de bilan à répétition (2001, 2010, 2014), et inspirés par le choix raisonné de ne pas mettre en danger les finances du club, les dirigeants ont décidé de faire confiance au groupe qui a su monter. Les renforts ne devraient pas bouleverser fondamentalement la hiérarchie sur le terrain et dans les vestiaires. En effet, le profil des recrues est sensiblement le même puisqu’il s’agit de joueurs sans vécu de 2. BL, venant pour la plupart des divisions inférieures et supposés capables de franchir une nouvelle étape de leur développement. L’avant-centre Semir Telalovic, joueur de complément aux Blackburn Rovers, fait office d’exception.
Trois hommes forts forment l’épine dorsale de cette formation. Tout d’abord, le défenseur central et capitaine Johannes Reichert. Formé au club, avec un court passage à Kaiserlautern, il est à 33 ans le patron sur le terrain et dans le vestiaire. Autre enfant du club, et qui après sa formation suivie au Bayern n’a pas percé, l’ailier Dennis Chessa (31 ans) aura la lourde tâche de conduire l’attaque. Enfin, le gardien Christian Ortag connaît l’apogée de sa carrière à 29 ans. Revanchard, il sort d’une grosse saison et va pouvoir se mettre à l’épreuve de feux nourris. Parmi les arrivées, trois choix subjectifs. Après sa blessure de la saison dernière brillamment surmontée lors d’une seconde partie de saison réussie individuellement, on suivra Niklas Kölle, arrivé de Duisbourg et qui nous plaisait bien dans son rôle de piston gauche. Recruté cet été par le Bayern Munich en provenance d’Unterhaching (D3) où il avait impressionné, le jeune milieu offensif Maurice Krattenmacher (18 ans) est prêté et pourrait agréablement surprendre. De même pour Aaron Keller, un jeune ailier suisse et gaucher, prêté par Unterhaching et dont les qualités de percussion devraient ravager quelques défenses.
Outre son style physique et énergique, les forces principales de cette équipe seront son état d’esprit, sa cohésion et son envie. Des qualités nécessaires pour réussir (Ulm est monté deux fois en s’appuyant sur cette recette magique) et qui pourraient faire la décision dans des situations difficiles. Autre atout non négligeable, le SSV qui a eu Ralf Rangnick sur son banc (Thomas Tuchel y a aussi joué) peut compter sur son entraîneur Thomas Wörle, 42 ans, passé par les féminines du Bayern Munich et dont c’est la première expérience en tant que coach numéro un d’une équipe masculine. Son excellent travail est déjà surveillé par des équipes de Bundesliga. Adepte du 3-4-3, il a su développer une solidité défensive remarquable (38 buts encaissés, de loin meilleure défense de 3. Liga).
Pour jouer à domicile, la municipalité, propriétaire du vénérable Donaustadion, a engagé des travaux de rénovation pour un montant de près de deux millions d’euros afin de répondre aux premières exigences de la Ligue allemande de football (DFL). Une mise aux normes complète coûterait au moins 10 M€, ce qui pourrait rapidement poser la question d’un nouveau stade.
Promu et surfant encore sur la douce euphorie qui baigne le club depuis deux saisons, Ulm retrouve une division fréquentée il y a bien longtemps (23 ans) et aura un seul objectif : y rester. La capacité d’adaptation aux exigences relevées de cette nouvelle division sera la clef de la réussite. Avec deux défaites d’entrée (0-2 à domicile face à Kaiserslautern, 0-1 à Regensburg), les débuts sont loin d’être idéaux, mais on les en croit capables.
Pronostic : 15ème
Magdebourg, sous une bonne étoile
Souvent chahuté mais jamais dans le rouge, le 1. FC Magdeburg a plutôt bien gouverné sa barque la saison dernière pour finir quatorzième et assurer son maintien, obtenu à l’avant-dernière journée après un bon départ et un hiver difficile.
Les quelques départs importants (Elfadli, Bell Bell, Condé, Schuler) ont été compensés par les arrivées notables de Lubambo Musonda (latéral gauche), Philipp Hercher, Martijn Kaars (un œil sur cet attaquant hollandais formé à l’Ajax et qui a cassé la baraque en Eerste Divisie avec 21 buts), Marcus Mathisen (défenseur central danois très apprécié ici) et le prêt de l’espoir Livan Burcu (dribbleur talentueux), arrivé en prêt du FC Union Berlin après un transfert estival mouvementé en provenance de Sandhausen. On mettra une pièce sur Abu-Bekir El-Zein (milieu arrivé cet été de Sandhausen), convaincant en préparation. Parmi les atouts du FCM, on recense la conservation de son expérimentée colonne vertébrale (Dominik Reimann, Tobias Müller et Baris Atik), un effectif plutôt homogène qui donne une vraie profondeur de banc, de chauds supporteurs locaux, et surtout la présence de l’entraîneur Christian Titz.
Celui qui entame sa cinquième saison sur les bords de l’Elbe fournit un travail remarquable en proposant un football offensif basé sur un jeu de possession et de combinaison. Cette ambition se retrouve dans les performances aperçues à plusieurs reprises lors du dernier exercice, comme lors de la mémorable victoire 6-4 à domicile sur le Hertha Berlin.
La nouvelle saison s’annonce tout autant remplie d’écueils potentiels pour un effectif dont la qualité sera grandement dépendante des pioches du mercato. Sans compter que cette profondeur conséquente fournira forcément son lot de déçus, ce qui sera un des points durs du management. Au moment d’attaquer sa quatrième saison consécutive à cet échelon, le club poursuit sa croissance et reste en quête d’une régularité pouvant lui offrir un maintien serein. Si les promesses observées en préparation se confirment, si la cohésion défensive progresse et que la qualité du jeu offensif proposé perdure, alors Magdebourg pourrait bien surprendre plus d’un adversaire et finir en milieu de classement. Avec quatre points en deux matchs pour commencer (0-0 à domicile face à Elversberg, 3-1 à Brunswick), le départ est conforme à l’objectif.
Pronostic : 14ème
Eintracht Brunswick, prêt à rugir
Quinzième et première équipe non relégable du dernier exercice, l’Eintracht Brunswick a atteint son objectif premier qui était de se maintenir pour connaître un troisième exercice consécutif à ce niveau. Une confirmation arrachée sur le fil au prix d’une longue et âpre lutte et d’un nouveau changement d’entraîneur en cours de saison, Daniel Scherning signant un bilan positif depuis qu’il est sur le banc (10v, 3n, 9d).
Nouveau chamboule-tout cet été en Basse-Saxe puisque le Braunschweiger TSV Eintracht et son nouveau directeur sportif connaissent un été animé avec pas moins de 18 départs dont certains d’éléments importants (majoritairement des fins de contrat, aucun transfert onéreux, ce qui reste un problème pour les finances du club) et 13 arrivées.
Diminués par le départ libre du gardien Ron-Thorben Hoffmann pour Schalke, les Lions ont d’une part renforcé leur défense notamment sur les côtés pour compenser la perte d’un dernier rempart décisif, et d’autre part redessiné le milieu de terrain en lui donnant une autre coloration. L’efficacité offensive sera le principal axe de progression d’une équipe qui n’a marqué qu’à 37 reprises la saison dernière (soit 1,08 buts par match) et était la quatrième plus mauvaise attaque. Une ligne offensive qui fait la part belle aux jeunes puisqu’il n’y a pas de trentenaire en son sein. A l’exception d’un prêt (le gardien Grill), le recrutement se fait uniquement sur des joueurs libres, arrivés en fin de contrat, avec un effort appuyé sur des profils de post-formation affichant encore un potentiel de développement ou sur des pioches venues de 3. Liga. La campagne de prolongation contractuelle menée auprès auprès de certains joueurs cadres marque un vrai virage stratégique pour un club qui s’engage enfin sur la voie économique assumée d’une vision pluriannuelle de son effectif.
Parce que ce collectif mélangeant expérience et jeunesse dispose de qualités dans chacune de ses lignes, le BTSV pourrait toutefois surprendre dans le sillage des cadres que sont Bikakcic, Ivanov, avec la confirmation des Köhler et autres Philippe tout en misant sur l’explosion des paris Raebiger, Marie ou Ba.
Petit bémol, la préparation a pris une mauvaise tournure avec la perte simultanée de deux joueurs (le gardien Tino Casali et l’attaquant Sidi Sané) gravement blessés au genou (rupture du ligament croisé) lors de la même journée d’entraînement, le 17 juillet dernier. En espérant que ce ne soit pas le début d’une série noire. La toute récente signature du milieu offensif Walid Ould-Chikh en provenance de Volendam (Pays-Bas) rassurant sur la capacité de résilience du club et donnant une nouvelle coloration, plus technique, à l’équipe.
C’est donc une équipe équilibrée, cohérente et structurée qui s’apprête à batailler de nouveau pour obtenir un troisième maintien en 2. Bundesliga, lequel est largement dans ses cordes au regard de la bonne préparation estivale. Dommage que le calendrier soit bien compliqué sur les neuf premières journées sinon fort d’un soutien populaire confirmé (14 600 abonnés prêts pour le Niedersachsensenderby contre le voisin Hanovre qui aura lieu début octobre), l’Eintracht aurait le profil pour finir sereinement en milieu de tableau. Le début de championnat qui sonnera comme un révélateur du potentiel de cette équipe à suivre. Les bases de la stabilité sont posées, reste à valider sportivement cette démarche constructive. Attention cependant : deux nettes défaites en ouverture (1-5 à Schalke, 1-3 à domicile contre Magdebourg) ont déjà garni la planche d’une petite couche de savon.
Pronostic : 13ème
Darmstadt, la grande rénovation
Lanterne rouge de Bundesliga et jamais dans le coup, le SV Darmstadt 98 a vécu l’année dernière une saison des plus sinistres, avec un bilan comptable désastreux (3v, 8n, 23d, 86 buts encaissés). À voir comment le club va la digérer, car les derniers matchs disputés sans âme, sans envie, sans volonté et sans combat, ressemblaient à un triste calvaire. L’effectif majoritairement composé d’éléments ayant assuré la montée était tout simplement trop juste en terme de qualité par rapport au niveau requis.
En coulisses, pour rebondir, les dirigeants n’ont pas attendu et ont mis en place dès avril un nouveau directeur sportif pour prendre la succession de Carsten Wehlmann (incriminé et qui a servi de fusible), en faisant appel à l’Anglais Paul Fernie qui officiait au SV Wehen Wiesbaden où il a su faire beaucoup avec peu. Après une saison éprouvante, autant personnellement que professionnellement, le coach Torsten Lieberknecht a accepté de continuer. Les grandes manœuvres pouvaient commencer.
Partant du principe que c’est en régénérant les hommes que le SVD se donnera les moyens de rebondir, c’est donc un effectif profondément remanié qui a été mis sur pied. Exit de nombreux joueurs (déjà 18 départs et bientôt celui de son maître à jouer Marvin Mehlem vers Hull City). Une ossature est restée comprenant le gardien Marcel Schuhen (en fin de contrat en 2025, et après quelques velléités de départ, il est resté malgré le recrutement de Karol Niemczycki venu pour être numéro un), les défenseurs Matthias Bader, Christoph Zimmermann et Matej Maglica, le défensif Klaus Gjasula, le milieu Fabian Nürnberger et le duo d’attaquants Oscar Vilhelmsson et Fraser Hornby.
Le recrutement a surtout visé des joueurs de 2. Bundesliga et 3. Liga comme le défenseur Aleksandar Vukotic, un gaillard de 2,01m, Kai Klefisch et Paul Will, deux six à suivre, ou Luca Marseiler, un milieu offensif qui veut franchir un palier. Le maître mot semble être le dégraissage d’un groupe apparu en bout de course, avec l’apport de nouveaux joueurs peut-être moins référencé à cet échelon mais qui ont faim. Le mois d’août devrait encore réserver quelques départs. Le profil de Sergio López détonne : latéral formé au Real Madrid et passé par le FC Bâle, il est à la relance après des pépins physiques. Plutôt sur le côté gauche, il peut aussi jouer à droite. On devrait le voir dans une position assez haute. De plus, la direction technique a réorganisé le staff en y ajoutant de nouvelles compétences. Dans la préparation, là aussi les choses ont été revues avec l’organisation de deux stages pour travailler la cohésion d’équipe et (re)poser de nouvelles bases collectives. C’est donc une volonté forte d’impulser un nouveau souffle qui irrigue toutes les strates du club du sud de la Hesse. Le retour en 2. Bundesliga doit permettre à Darmstadt de reprendre goût à la victoire, de redonner du plaisir aux supporters et au Böllenfalltorstadion de vibrer. L’objectif affiché est de chasser le défaitisme qui avait pris la mauvaise habitude d’accompagner le SVD à chaque sortie.
Si postuler à une remontée directe n’est pas un objectif réaliste au regard de la qualité de la concurrence proposée dans le championnat, les Lilien ambitionnent de finir le plus haut possible. C’est tout le mal que l’on souhaite à ce club sympathique et engagé qui offre des abonnements gratuits aux personnes à faible revenu. On peut à la rigueur leur prédire une place dans la première moitié de tableau, mais la vérité est sans doute un peu moins haut. Les deux premiers adversaires (Düsseldorf et Paderborn) devaient nous fixer rapidement sur la tenue de l’équipe : deux défaites (0-2 et 1-3) incitent à des réserves.
Pronostic : 12ème
Nuremberg mise sur Klose pour se rapprocher
L’année dernière, le 1. FC Nürnberg a dû batailler tout au long de la saison pour tenter de retrouver son lustre d’antan. En vain. Dans le coup jusqu’au mois de novembre, il a lâché prise et vécu une très mauvaise fin de championnat (1v, 1n, 8d). La douzième place est presqu’un trompe-l’œil au regard des 64 buts encaissés par la deuxième plus mauvaise défense. Compliqué dans ces conditions de jouer les premiers rôles.
Remise à plat par les dirigeants et ouverture d’un nouveau cycle du côté du Valznerweiher avec la nomination du directeur sportif Joti Chatzialexiou, qui occupe ainsi son premier poste en club après plus de 20 ans de carrière à la DFB où il était dernièrement directeur sportif de l’équipe nationale. Confronté au départ de Cristian Fiél, le nouvel arrivant a pris une décision forte en décidant de confier le banc de touche à Miroslav Klose pour sa première expérience d’entraîneur en Allemagne. Les deux se sont croisés en sélection sous le mandat de Joachim Löw et lient donc leur avenir professionnel sur le court terme.
Autre volonté exprimée et revendiquée, celle de faire la part belle à la jeunesse d’un club capable de sortir régulièrement de beaux espoirs. A l’exemple de Finn Jeltsch, jeune défenseur central de 17 ans, champion du monde et d’Europe U17 et qui a joué la saison dernière 13 matchs. Ou de Jens Castrop, milieu de 21 ans qui a le potentiel pour franchir un nouveau pallier.
Alors que ses plus belles promesses ont été débauchées par un Eintracht Francfort venu flairer les bonnes affaires (transfert du joyau Can Uzun, ses 19 buts et 4 passes dé pour 11 M€, ainsi que de Nathaniel Brown), c’est avec les poches pleines que le club de Franconie a répondu par un mercato consistant pour compenser le départ de ses jeunes talents et la mise à l’écart concomitante de ses nombreux indésirables. Avec une ligne directrice claire et soucieuse de recruter de l’expérience dans chaque ligne pour accompagner les joueurs en devenir, on retient notamment les arrivées de Robin Knoche, ex-taulier défensif de l’Union Berlin sous Urs Fischer, le très expérimenté latéral gauche Danilo Soares du VfL Bochum, le gardien slovaque Michal Kukucka venu bouleverser la hiérarchie dans la cage, la promesse du milieu Casper Jander (Duisbourg – lui est à suivre de près), les tchèques Michal Sevcik (jeune offensif) et Ondrej Karafiat (défenseur central), l’ailier Florian Pick venu se ressourcer en 2.BL, le très jeune attaquant grec Stefanos Tzimas (attention gros talent) et Janni Serra, avant-centre à la relance.
Les premiers pas du duo Klose-Chatzialexiou ont apporté une certaine effervescence, tant populaire que médiatique, et seront scrutés de près. Et, dans un environnement où la pression peut être surprenante, il va devoir répondre aux fortes attentes d’une institution qui court après son passé de club traditionnel. En jouant une partie de son développement sur celui de jeunes joueurs, la patience sera de toute façon de mise. Pas forcément une vertu cardinale du football professionnel. Et comme en plus, on est un peu dubitatif sur les qualités d’entraîneur de Klose, on demande à voir. Profilé pour finir en milieu de tableau, une place dans la première moitié du classement serait déjà une saison très réussie pour un Nuremberg dont les premières sorties observées pendant la préparation laissent à penser que la marche avant est enclenchée, mais on ne sait pas encore sur quelle vitesse après une défaite à Karlsruhe (3-2) et une victoire sur Schalke (3-1).
Pronostic : 11ème
Karlsruhe, le goût de l’aventure
A sa place en finissant cinquième à huit points du podium, le Karlsruher SC a vécu un dernier exercice qui pourra laisser des regrets, plombé par un départ complètement raté. La barre a été redressée grâce à une excellente seconde partie de saison après la trêve hivernale (10v, 4n, 3d).
Parti de trop loin pour se mêler à la lutte pour l’accession, le KSC a laissé dominer l’impression de ne pas déployer au maximum ses meilleurs atouts. Surtout que dans le même temps, depuis le départ il y a un an du directeur sportif Oliver Kreuzer (pourtant soutenu par les vice-présidents Martin Müller et Günter Pilarsky, ce dernier ayant prêté de l’argent au club), les dissensions faisaient rage en coulisse entre dirigeants. A défaut de la fin de l’agitation, c’est donc une accalmie au moins temporaire qui a pris fin avec l’élection de Mario Eggimann, ex-international suisse et joueur du club, au poste de vice-président, et le départ conjugué de Martin Müller.
Avec les choix opérés en matière d’orientation et de développement futur du club, le nouvel exercice s’annonce aventureux dans le Bade-Wurtemberg. En effet, l’effectif est bouleversé dans les grandes largeurs : entre les départs de joueurs phares du club (Jérôme Gondorf, Lars Stindl, et Daniel Brosinski fins de carrière, Patrick Drewes, Marco Thiede et Philip Heise transférés) dont certains voulaient continuer et les retours de prêts (Paul Nebel à Mayence et Igor Matanovic à Francfort), c’est presque toute une ossature d’équipe à revoir.
Pour opérer ce renouvellement profond de l’effectif, les dirigeants imposent de procéder à un rajeunissement strict de ses composantes et demandent de rebâtir avec de jeunes joueurs, avec l’idée de renouer avec la dimension formatrice d’un club qui a vu passer dans ses catégories jeunes Oliver Kahn et Mehmet Scholl. C’est donc Max Weiß (20 ans) qui sera intronisé gardien numéro un avec devant lui une défense amputée de deux latéraux et qu’il faut reconstruire avec Marcel Franke comme taulier, un milieu de terrain à remodeler autour de l’excellent Marvin Wanitzek, et une ligne offensive qui suscite les interrogations sur sa compétitivité, le trio composé de Fabian Schleusener (ce dernier serait sur le départ), Budu Zivivadze, et la recrue Andrin Hunziker manquant de références en haute altitude .
Pour conduire ce changement, c’est Christian Eichner, 41 ans, à la tête du club depuis près de quatre ans, et sous contrat jusqu’en 2025, qui sera encore aux manettes. La qualité de son travail a fait que son nom a circulé cet été du côté de Cologne, du Hertha Berlin et surtout de Sankt Pauli. Et même s’il est loyal et fidèle à un club où il a commencé comme assistant coach des U17 en 2017, difficile de l’imaginer emballé à l’idée de perdre ses cadres techniques et de vestiaire, sans la contrepartie d’un mercato de remplaçants expérimentés. Surtout après avoir essuyé quelques critiques lorsque les résultats du début de saison étaient moins bons.
En effet, il est loin d’être sûr que cette orientation stratégique radicale, motivée au passage par quelques considérations financières (si l’argument de l’augmentation du prix de location du stade rénové est avancé, on devine la volonté de faire reposer le modèle économique sur le trading de joueurs), permette au KSC de faire mieux que la cinquième place de la saison dernière et de franchir le palier qui le sépare des toutes meilleures équipes de la division. En progrès constants ces dernières années, Karlsruhe reste souvent placé mais jamais sur le podium. Or, tous les ans, il y a une équipe surprise en 2. BL : sur un malentendu, au KSC d’être celle-ci. Ce serait un sacré tour de force au regard de la concurrence, surtout au moment où l’équipe perd en qualité et en expérience, mais quatre points en deux matchs pour commencer (3-2 face à Nuremberg et un bon 0-0 à Düsseldorf) sont un bon signe.
Pronostic : 10ème
(Deuxième partie disponible ici à partir du 24 août)
la vache quel pavé lol j’ai pas eu le courage de tout lire mais c’est interessant
Pas mal de clubs dont j’ignorais l’existence. Quel est le joueur récent, issu de d2, à avoir éclaboussé la Bundesliga ?
Sympa l’idée d’abonnement de Darmstadt.
C’est pas au Fortuna Dusseldorf, qu’il y a eu une formule assez originale aussi??
Je sais que Paris FC avait décidé la gratuité en d2. J’ignore si il prolonge l’expérience. Quand j’étais gamin, c’était gratos jusqu’à 13 ans au Stadium. J’aimerais bien savoir combien paient les mineurs au Parc de nos jours.
Le Milan avait instauré la gratuité au début des années 50 car souffrant d’un déficit de popularité; l’Inter étant mieux implanté au sein de la population milanaise. Les dirigeants rossoneri visaient les ouvriers venus du Sud. C’est ainsi qu’ils se sont forgé une image de club de gauche (qui a volé en éclats avec Berlusconi).
De mauvaises langues diraient que si le club offre des abonnements gratuits, c’est qu’il n’offre pas un spectacle de qualité suffisante pour bien les monnayer… On reparlera à l’occasion de ce SV Darmstadt, un vrai « Traditionsverein » qui navigue en D2 et D3, avec quelques brefs passages en D1 et D4, depuis un siècle. Un de ces piliers du foot allemand qui font rarement les gros titres mais sont toujours là.
Nuremberg, sacré morceau du foot allemand. Difficile d’exister en Bavière, en dehors du Bayern ?
Oui, et pas seulement pour les clubs : rayon humanoïdes associés, il est plus facile d’y exister et se frayer un chemin en venant de l’entre-soi munichois qu’en étant franconien (Nuremberg), par exemple.
Difficle, c’est vrai… il suffit de demander aux gens du 1860. Ceci dit, la Bavière est relativement pauvre en clubs historiques de bon niveau : 1860, Nuremberg, Greuther Fürth, le Bayern, et c’est à peu près tout. Unterhaching et Regensburg sont arrivés au niveau pro il y a 20-25 ans seulement. Le centre de gravité du foot allemand est au sud-ouest et à l’ouest : Rhénanie, Palatinat, Westphalie, Hesse.
J’ai oublié Ingolstadt, la ville d’Audi, qui est encore plus récent : le 04 dans le nom réfère à 2004 et non 1904.