Où l’équipe nationale de la République démocratique allemande tient son rang dans la deuxième moitié des années 1970… et au-delà. Après avoir fini quatrièmes de la Coupe du monde 1978, décroché la médaille de bronze à l’Euro 80, et atteint les huitièmes de finale du Mundial 1986, les porteurs du maillot au marteau et au compas se trouvent pris dans le tourbillon d’événements qui vont changer la face du monde. Cinquième et dernière partie d’une histoire du football qui aurait pu être.
(Première partie disponible ici)
(Deuxième partie disponible ici)
(Troisième partie disponible ici)
(Quatrième partie disponible ici)
« Männer ! » aboie Matthias Sammer, dressé de toute sa taille au milieu du vestiaire. Le silence se fait instantanément parmi les joueurs : il est rare que leur capitaine lance cette apostrophe d’officier plutôt que le Jungs, « les gars », d’usage chez les sportifs. « Aujourd’hui, c’est peut-être le dernier match officiel de l’histoire de la RDA. Ce qui peut arriver à nos carrières et à notre pays dans trois semaines, dans trois mois, ou dans trois ans n’a aucune importance. Ce qui compte, ce sont les 90 minutes à venir. Il y a 5000 de nos supporters là, dehors, dans les tribunes. Ils sont venus parce qu’ils le voulaient, pas parce qu’un bureaucrate le leur a dit. Ils ont économisé un ou deux mois de salaire pour être ici aujourd’hui. Pour eux, nous allons jouer de notre mieux, nous battre jusqu’au bout, et quel que soit le résultat, nous pourrons aller les saluer la tête haute à la fin du match ! » Nous sommes à Florence, le 19 juin 1990. Sur un hourra enthousiaste, les joueurs est-allemands vont se mettre en rang dans le tunnel. Avant l’entrée sur la pelouse, ils dévisagent avec un mélange d’arrogance germanique et d’hostilité socialiste les Américains qu’ils vont affronter pour rester en vie dans cette quatorzième Coupe du monde.
S’ils sont ici, c’est à leur capitaine que ces joueurs le doivent. Personne n’a oublié la mémorable soufflante qu’il leur a passée à la mi-temps du dernier match des éliminatoires à Vienne, en novembre précédent. Six jours seulement après l’ouverture du Mur de Berlin, les têtes étaient visiblement ailleurs et Toni Polster avait inscrit en 20 minutes un doublé qui ouvrait la route du Mondiale à l’Autriche aux dépens de son adversaire du jour. Alors Sammer, à 22 ans seulement et au mépris des consignes d’avant-match, avait littéralement pris la situation en main.
Un peu avant la mi-temps, quand la RDA avait bénéficié d’un penalty, il avait senti quelque chose dans le regard de Rico Steinmann, le tireur désigné. Il lui avait raflé le ballon sans discussion et avait marqué en force à contre-pied du gardien parti sur sa droite. À l’heure de jeu, c’est lui qui avait évité le triplé pour Polster d’un tacle monstrueux. Et dans le temps additionnel, c’est lui qui avait placé une tête sur le poteau qu’Ulf Kirsten avait reprise à l’instinct pour une égalisation (2-2) qui envoyait les Allemands de l’Est en Italie devant l’Autriche à la différence de buts.
Si méritoire qu’il eût été, l’exploit était passé inaperçu dans la tempête de l’Histoire. Le football et même la Coupe du monde n’intéressaient plus personne dans un pays en pleine déliquescence où seule la survie économique – voire la survie tout court – allait bientôt compter. La saison d’Oberliga avait fini dans l’indifférence générale, en tribunes comme sur le terrain où les joueurs ne pensaient qu’à de juteux contrats en Bundesliga. Déjà Andreas Thom avait signé au Bayer Leverkusen, six semaines seulement après l’ouverture du Mur. Pour les autres, ce n’était qu’une question de jours en ce printemps 1990.
Dans son bureau à la Fédération, tout près du lac de l’Orankesee, Eduard Geyer avait passé de longues heures à bâtir une liste de 22 joueurs qui était loin de lui donner toute confiance. Les grandes heures des années 1970 n’étaient plus que souvenirs. La « deuxième vague », celle de la Coupe du monde 1986, arrivait en fin de cycle, et la relève n’était pas enthousiasmante. La RDA avait d’ailleurs frôlé l’élimination prématurée du Mondiale 1990 après une piteuse défaite à domicile face à la Turquie, sept mois avant le « miracle de Vienne ».
Au final, le groupe ne présentait pas de surprise :

Si l’attaque était au meilleur niveau et le milieu tenait à peu près la route, l’arrière-garde inspirait des craintes. Aucun des gardiens n’avait vraiment remplacé René Müller, en déclin et écarté. La défense, entre pointures trentenaires et jeunes trop justes à ce niveau, était sans nul doute le point faible de la sélection.
Au moins Geyer avait-il pu composer son groupe à l’abri des influences externes. En mars, les premières élections libres en Allemagne de l’Est depuis 1932 avaient vu une « grande coalition » des chrétiens-démocrates et social-démocrates, dirigée par Lothar de Maizière, accéder au pouvoir. Erich Mielke, le sinistre chef de la Stasi qui avait tant pesé sur le football est-allemand en tant que président des Dynamo de Dresde et de Berlin, croupissait dans cette même prison berlinoise de Plötzensee dont les nazis avaient fait en leur temps un haut lieu de torture. Les dirigeants de la Fédération aussi avaient su se tenir à carreau.
L’hébergement de la sélection en Italie tranchait aussi avec les habitudes du passé. Finies la sécurité draconienne et la paranoïa imposées par la Stasi. Le camp de base de l’équipe, dans la banlieue de Rome, offrait une liberté nouvelle à la délégation et à ses visiteurs, ce dont la presse et les agents en quête d’un gros transfert ne se privaient pas de profiter. Les qualités de meneur d’hommes d’Eduard Geyer, relayées par un Sammer, un Kreer, ou un Liebers dans le vestiaire, avaient toutefois suffi à maintenir discipline et concentration au sein du groupe.
La RDA en avait bien besoin dans son difficile groupe A en compagnie d’une Italie surmotivée chez elle, d’une Tchécoslovaquie en plein renouveau, et d’États-Unis avec lesquels le match aurait une saveur très particulière. Elle avait même eu l’honneur d’ouvrir le tournoi face aux Azzurri, comme quatre ans plus tôt au Mexique.
Le 9 juin, dans un Stadio Olimpico chauffé à blanc, Eduard Geyer avait aligné sa meilleure formation : Rudwaleit – Kreer, Stahmann, Rohde, Büttner – Sammer, Steinmann, Ernst, Doll – Kirsten, Thom. Azeglio Vicini, lui, avait lancé Zenga – F. Baresi, Bergomi, Ferri, Maldini – Ancelotti, De Napoli, Giannini, Donadoni – Vialli, Carnevale à la conquête d’une quatrième étoile pour la Squadra.
Le match avait presque été une copie conforme de celui de 1986. L’Italie avait dominé sans conclure, faute à un bon Rudwaleit et un manque flagrant d’efficacité. Pour débloquer la situation (1-0, 78e), il avait fallu un joli coup de tête du remplaçant de Carnevale, un certain Toto Schillaci dont le nom allait rythmer la suite de ce Mondiale. Cette fois-ci, pourtant, la RDA n’avait pas réussi le hold-up comme au Mexique et le score n’avait plus évolué.
Six jours plus tard, à Florence, ç’avait été une nouvelle manche – peut-être la dernière ? – du duel acharné avec la Tchécoslovaquie entamé à l’Euro 80. Après son carton face aux USA (5-1) le premier jour, la jeune garde de la Reprezentace arrivait en confiance avec Stejskal – Kocian, Kadlec, Kubik – Hašek, Němeček, Moravčík, Chovanec, Bílek – Skuhravý, Knoflíček. Eduard Geyer, peu satisfait de sa défense, avait fait le ménage : Rudwaleit – Kreer, Lindner, Schößler, Böger – Sammer, Steinmann, Ernst, Doll – Kirsten, Thom.
Le match, de bon niveau, avait révélé les limites de la RDA. Matthias Sammer avait eu du mal à museler un excellent Moravčík, devant lequel Skuhravý et Knoflíček avaient régulièrement pris le dessus sur des centraux costauds mais limités techniquement. Bodo Rudwaleit, décidément en forme dans la cage, avait limité la casse. Ernst, Doll, Kirsten, et Thom avaient été à la hauteur de leur réputation, mais cela n’avait pas suffi et le penalty de Michal Bílek en première mi-temps (1-0, 31e) avait offert une victoire méritée aux Tchécoslovaques.
Mais tout ça, ce 19 juin, c’est du passé. Avec zéro point, la DDR n’est plus maîtresse de son destin dans la course aux quatre places de meilleurs troisièmes qui sont son seul espoir de qualification. Outre une large victoire sur les États-Unis, il lui faut espérer des résultats favorables ailleurs – une victoire de la RFA qui affronte au même moment la Colombie, ou deux vainqueurs dans Angleterre-Égypte et Irlande-Pays-Bas le lendemain, ou encore une défaite ou un nul de l’Uruguay le surlendemain face à la Corée du Sud – pour accéder aux huitièmes.
Face à face dans le tunnel du Stadio Artemio Franchi, les joueurs se toisent dans un mélange de sentiments curieusement semblables. Les Allemands de l’Est, forts de leur quatrième place au Mundial 1978 et de leur troisième place à l’Euro 80, affichent l’arrogance toute germanique d’une noblesse du football – pardon, d’une nomenklatura – sûre d’elle. Mais ils ont aussi en tête les terreurs de l’inconnu capitaliste qui attend leurs familles et leur pays d’ici quelques mois seulement… Les Américains, eux, sont conscients de leur faiblesse sur le terrain face à un tel adversaire. Mais ils savent qu’ils vont gagner la guerre froide, et plus d’un regarde les Commies droit dans les yeux en passant la main sur l’écusson étoilé qui orne sa poitrine avec le demi-sourire carnassier des vainqueurs.

Le soccer n’intéresse encore personne aux États-Unis ; très peu de supporters ont fait le déplacement et les notes du Star-Spangled Banner se perdent dans une foule indifférente. Avant cela, car les Allemands de l’Est « reçoivent » officiellement, la fanfare a joué l’Auferstanden aus Ruinen de la RDA et les 5000 Ossis qui ont tant sacrifié pour être là l’ont repris à pleins poumons, avec peut-être plus de conviction qu’on ne l’a jamais entendu. Plusieurs joueurs confieront bien plus tard que ç’aura été le moment le plus émouvant de leurs carrières.
Eduard Geyer doit composer avec la suspension de Steinmann (deux jaunes) et le forfait de Thomas Doll touché à la cheville : Rudwaleit – Kreer, Lindner, Schößler, Böger – Sammer, Stübner, Ernst, Minge – Kirsten, Thom. Bob Gansler, lui, reste fidèle à son onze-type : Meola – Doyle, Banks, Windischmann, Armstrong, Balboa – Harkes, Ramos, Caliguri – Vermes, Murray. 4-4-2 à grande puissance de feu contre 5-3-2 couleur muraille, le ton est donné dès la lecture de la feuille de match.
Ulf Kirsten, communiste convaincu, veut en remontrer aux impérialistes, et pour leur malheur, il est en forme. On ne joue pas depuis un quart d’heure qu’il a déjà planté un doublé à la barbe de défenseurs trop naïfs et déroutés par le physique à la Gerd Müller (80 kg pour 1,72 m) d’un joueur qui tient sacrément bien sur ses jambes. Pendant ce temps-là, RFA et Colombie sont toujours à égalité (0-0), ce qui n’arrange pas vraiment la DDR… Au repos, les consignes sont claires : il faut pousser et marquer encore.
Cinq minutes après la reprise, un « trois contre deux » d’école permet à Andreas Thom de servir sur un plateau Ralf Minge pour le 3-0. Kirsten corse l’addition et boucle le hat trick à l’heure de jeu, puis les Américains refont surface et repoussent les Allemands de l’Est à distance. Pendant longtemps, on croit qu’on va en rester là, jusqu’à ce que Bruce Murray sauve l’honneur de l’Oncle Sam à sept minutes de la fin. La RDA repart de l’avant pour refaire sa différence de buts – sait-on jamais ? – et c’est Kirsten qui est encore là pour signer un fameux quadruplé dans le temps additionnel.
Au coup de sifflet final, après quelques poignées de main pour la forme avec leurs vaincus-vainqueurs, les joueurs d’Eduard Geyer peuvent aller saluer leurs supporters en ayant bonne conscience, comme le voulait Matthias Sammer. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, et l’ont bien fait. Tout dépend maintenant des autres, et le nul concédé par la RFA à la Colombie à la dernière seconde (1-1) ne va pas dans le bon sens.
Ce qui se produit ensuite dans le tunnel va entrer dans la légende pour les supporters ossis. Sur la pelouse déjà, les échanges entre Américains et Est-Allemands ne respiraient pas l’entente cordiale. Le rapport de la FIFA établira qu’Ulf Kirsten a allongé un U.S. boy d’une belle droite après l’avoir chauffé, doigts levés pour indiquer le score, et entendu en retour que l’Américain pouvait acheter comptant la ville natale de sa mère et toutes les femmes qui y vivent. L’affaire, assortie de cinq matchs de suspension, fera du futur septième meilleur buteur de l’histoire de la Bundesliga une idole absolue dans les « nouveaux Länder ».
Le lendemain, mercredi 20 juin, Eduard Geyer et son groupe verront les Pays-Bas faire match nul avec l’Irlande, finir troisièmes… au tirage au sort avec leurs adversaires du jour, et leur passer devant dans la course aux huitièmes. Reste une dernière chance le jeudi avec l’Uruguay, mais le miracle n’aura pas lieu : la Celeste bat la Corée du Sud avec quelque difficulté (1-0) et ravit la dernière place qualificative à la RDA.
C’est avec mélancolie que joueurs et staff embarquent à Fiumicino le vendredi matin. Il n’y aura sans doute plus jamais de phase finale pour leur pays, et ils le savent. Le tirage des qualifications à l’Euro 92 leur a assigné une mission quasi-impossible en les opposant pour l’unique billet à une RFA qui impressionne déjà dans ce Mondiale. Au train ou évolue la situation politique, qui sait d’ailleurs si la RDA ira au bout de ces éliminatoires ? L’ambiance est morose pendant le vol vers Berlin-Est, à bord d’un des trois Airbus A310 déjà achetés par l’Interflug sous le signe de la perestroïka.

À l’arrivée, la conférence de presse au siège de la Fédération reflète le fatalisme de fin du monde qui enveloppe le pays. Peu de journalistes de l’Est ou de l’Ouest ont fait le déplacement. Excepté celui de la Neue Fussballwoche, le magazine de référence de la RDA qui fera honneur à sa réputation jusqu’au bout, ils ne semblent préoccupés que par les rumeurs de transfert et l’avenir en Bundesliga d’untel ou untel ; personne ou presque n’évoque le Mondiale fraîchement quitté ni la saison d’Oberliga à venir. En moins d’une demi-heure, le dialogue se tarit et la presse vide les lieux. Il n’est pas encore 15 heures.
Devant l’entrée principale, les joueurs se regardent sans trop savoir quoi se dire au moment d’adieux qu’ils savent historiques. Déjà le car du Dynamo Berlin s’avance pour reconduire ses sélectionnés au siège du club où leurs voitures les attendent. Un autre car embarque les « provinciaux » vers la gare de Lichtenberg d’où ils repartiront chez eux. Eduard Geyer, resté seul dans la cour, regagne son bureau. Son train pour Dresde est dans la soirée et il a le temps de travailler à son rapport final.
Il est assis depuis dix minutes à peine quand on frappe à sa porte. « Ede, tu as un moment ? » Georg Buschner et Bernd Stange entrent, souriants. Le tombeur de la RFA en 1974 porte un sac dont dépasse le goulot d’une bouteille de Rotkäppchen, le fort honorable mousseux de la RDA. « Viens, tu peux toujours finir ton rapport la semaine prochaine. » Ensemble, ils se dirigent vers l’Orankesee tout proche, sous le beau temps de ce deuxième jour d’été.

C’est vendredi après-midi et la petite plage du lac se remplit déjà de Berlinois sortis tôt de leur travail pour démarrer le week-end du bon pied. Buschner guide le groupe jusqu’à une aire de pique-nique loin de la foule. Bientôt les trois sélectionneurs sont attablés, verre en main, autour d’une fournée de canapés disposée sur une de ces assiettes de plastique façon bois qu’on trouve dans toutes les salles à manger de la DDR.

Eux aussi, face au flot d’émotions que libère l’instant, ont du mal à trouver le mot juste pour entamer la discussion. Tous trois ont eu des rapports différents avec le pouvoir communiste. Buschner, passé du parti nazi en 1943 au SED est-allemand en 1947, n’a ensuite été qu’informateur occasionnel de la Stasi pendant six ans. Geyer, contraint à la collaboration après avoir enfreint le couvre-feu un soir de déplacement à Amsterdam, a rempli un rôle bien rémunéré pendant dix ans. Stange, le plus enthousiaste des trois, a espionné son club et sa sélection pendant plus de quinze ans. Mais ils ont en commun l’amour du maillot au marteau et au compas et la fierté tranquille d’avoir contribué à ses succès.
On est le 22 juin, seize ans jour pour jour après la victoire historique sur la RFA en Coupe du monde. Aucun d’eux n’imaginait que la fin viendrait si vite et que l’épopée de leur équipe nationale s’achèverait ainsi, sans tambours ni trompettes, sur une table au bord d’un lac. Eduard Geyer, en tout cas, n’est pas insensible à l’initiative de ses deux prédécesseurs les plus illustres. Leur hommage officieux, et la sorte d’adoubement dont celui-ci témoigne, vaut plus pour le dernier sélectionneur de la RDA qu’une cérémonie officielle ou une décoration promise aux poubelles de l’Histoire.
Silencieux, Buschner repense aux 25 ans qui ont précédé le légendaire match de Hambourg, au titre olympique de 1976 qui l’a suivi, à la belle quatrième place à la Coupe du monde 1978, à la médaille de bronze à l’Euro 1980, et au nouvel or olympique de Moscou peu après. Stange revoit la renaissance au Mundial 1986 ponctuée d’un méritoire huitième de finale. Geyer, pas encore tout à fait sorti mentalement de son tournoi, revit les neuf mois d’une tentative désespérée, et finalement vaine, de changer le cours du destin. Peut-être y aura-t-il encore un ou deux matchs amicaux, mais c’est bien aujourd’hui qu’on tourne la page.
Il y a tant à dire, il y a tant de mal à commencer… C’est finalement Buschner qui se lance. Sans le savoir, il anticipe sur le titre du numéro satirique à succès d’un cabaret berlinois plus tard cette année-là : « Na ja… Uns gab’s nur einmal, nicht wahr?[1] »
Et les trois hommes qui ont bâti la légende de l’équipe de RDA partagent leurs fiertés, leurs regrets, et leurs perspectives d’avenir, dans la belle lumière de l’été et le souffle de l’Histoire en marche.
[1] « Eh bien… On a été uniques, pas vrai ? »

Dans ce Mondiale 1990 peu spectaculaire, la lancinante RDA aurait eu toute sa place !
À quelques semaines près, Sammer et peut être quelques autres auraient pu jouer avec l’Allemagne réunifiée…
Lu depuis la plage d’un lac..ouest-allemand, on s’y croirait!
4 sacrés clients, parmi les elements offensifs de cette selection 90, et tous ages de 24 ans ; l’Allemagne de l’Est avait-elle alors conscience de cette densité? Ces 4-là etaient-ils deja en pleine bourre?
Dans mes souvenirs, Kubik etait plutot un median, non? Que d’ailleurs je n’ai guere souvenir d’avoir vu à son avantage.
Pour les eliminatoires d’euro 92, il aurait fallu un miracle : jamais les Gallois n’avaient ete aussi forts, RFA quasi-intouchable.. Pas pour rien si les Diables Rouges n’existetent guere dans cette poule : elle etait tres relevee!
Je suis meme d’avis que le Pays de Galles se serait qualifié dans tout autre groupe, ils etaient vraiment tres forts.