La possibilité du Nil

« Du haut de ces pyramides, quarante siècles nous contemplent. » A moins d’être un Champollion du pied-ballon, il est rare de connaître en profondeur le foot égyptien. Pourtant, on parle bien du pays le plus consacré au niveau continental, que ce soit en sélection ou en club. Peut-être, faut-il y voir les absences régulières lors des Coupes du monde ou le peu d’exportation de ses talents en Europe pendant des décennies. Offrons nous un petit voyage, un panorama de son histoire, non pas en 10 plaies mais en quelques clichés pris au hasard du chemin…

Naples, 27 mai 1934

Mokhtar El Tetsh avait déjà fait le coup six ans auparavant. Un triplé face aux Turcs, un but face aux Portugais qui avait permis à l’Égypte de finir au pied du podium des Jeux olympiques d’Amsterdam ! Cette fois-ci, c’est la Palestine mandataire, composée essentiellement de Britanniques, qui subit son courroux. La Turquie ayant déclaré forfait, l’Égypte devient le premier représentant africain au Mondial. Leur coach est un écossais, James McRea, et son influence picte sur le foot local portera ses fruits puisque Mohamed Latif jouera par la suite pour les Rangers et le gardien Mostafa Mansour pour Queen’s Park !

Après un voyage en bateau de quatre jours, les Égyptiens débarquent à Naples pour affronter au premier tour la Hongrie, qui n’est pas encore l’équipe redoutable de l’édition suivante. Les Pharaons jouent crânement leur chance. A 2-2, Fawzi slalome à travers la défense hongroise depuis la ligne médiane et se joue du gardien Antal Szabó. Premier joueur africain à réussir un triplé en Coupe du monde ! Sauf que Rinaldo Barlassina, l’arbitre italien, annule la réalisation pour un hors-jeu jugé grotesque par les observateurs. Visiblement avantagé, les Hongrois finissent par l’emporter au grand désarroi de Mostafa Mansour qui reprochera une charge irrégulière sur le dernier but magyar. « J’ai attrapé le ballon sur un centre mais leur attaquant m’a frappé avec ses genoux dans la poitrine. Son coude m’a cassé le nez et il m’a même poussé derrière la ligne de but. » La presse napolitaine conspuera Barlassina et saluera la performance des Egyptiens. Il faudra 56 ans et un retour en Italie pour qu’ils goûtent à nouveau aux cimes mondiales.

Aldo la classe…

Le gardien qui fait cette sortie pleine d’autorité est Aldo Stella. Né à Port-Saïd en 1930, issu d’une famille de la communauté italienne installée depuis le creusement du canal de Suez, Stella fait ses gammes au Zamalek dès sa plus tendre enfance. La Lazio le récupère à l’été 1954 avec l’intention d’en faire le suppléant d’un autre Aldo, le bien nommé De Fazio. Mais n’ayant pas fait son service miliaire, il ne peut être inscrit en Serie A et ne participera qu’aux amicaux. A son retour déçu en Égypte, après un passage chez lui au club d’Al-Masry, il retrouve la tunique du Zamalek et remporte le premier championnat de l’institution, ainsi que quatre coupes. Sa fin de carrière en 1962 laissera un grand vide dans le cœur des fans, immortalisé par une chanson du Trio Adwaa Al-Masrah. « Ils nous ont enlevé Aldo, ils nous ont ramené Shaheen… »

Mais Stella n’est pas le premier gardien de la famille à avoir brillé. Son oncle Ettore Moscatelli lui a tout enseigné. Né en 1912 à Port-Saïd également, Ettore débute à la Virtus, un des clubs communautaires de la ville, mais sa carrière est brutalement stoppée par le conflit mondial. Il est arrêté par les autorités britanniques, comme bon nombre de ressortissants italiens, et conduit au camp militaire de la ville de Faye. Il y reste cinq ans, tuant le temps en s’occupant de l’équipe de foot des détenus. Au lendemain de la guerre, sous la tunique d’Al-Masry, Moscatelli remporte pas moins de quatre championnats de la ligue de la région du canal, préservant l’invincibilité du club jusqu’à sa retraite en 1947. Il atteindra également la finale de la Coupe en deux occasions, toutes perdues face à Al-Ahly. Devenu un photographe renommé, il immortalisera les bombardements sur sa ville natale lors de la tentative de nationalisation du canal de Suez en 1956 et, ayant fait preuve d’un amour sans bornes pour Port-Saïd, sera choisi comme photographe officiel par Nasser lors de la venue de Nikita Khrouchtchev en mai 1964 ou celle de Youri Gagarine un peu plus tard…

Ettore Moscatelli, debout, buste bien droit

Les bougies noires

La fin des années 1950 marque un des âges d’or du foot égyptien et de sa production cinématographique. Il n’est donc pas étonnant de voir à l’écran les noms d’Essam Baheeg, d’Adel Heikal ou, de l’homme sur la photo, Saleh Selim, tous vainqueurs de la CAN 1959. Glamour et jeux pour le plus grand bonheur d’un peuple en adoration. Surnommé le Maestro, Selim la belle gueule est un fils de bonne famille dont le père est un pionnier de l’Anesthésiologie dans le pays. Précoce, il offre à 18 ans et pour sa première apparition avec Al Ahly, la victoire face Al Masry. S’ensuivent neuf titres consécutifs de champion, un match à sept buts face a Ismaily, des débuts internationaux face à la Turquie, sans oublier le plaisir de partager la caméra avec la chanteuse à la mode Nagat El-Sagheera dans Bougies noires. Selim jouera quelques matchs professionnels en Autriche du côté du Grazer AK, tournera dans deux autres films, principalement des comédies, Les sept filles et La porte ouverte avec Faten Hamama (que l’on voit sur la photo) avant de refuser les contrats, ne s’estimant pas assez doué pour faire carrière. Par la suite, il présidera son club d’Al Ahly pendant presque 20 ans sans discontinuer, à partir de 1980, période coïncidant avec les premiers triomphes continentaux.

Son coéquipier de club et de sélection, le gardien Adel Heikal (ici face à l’Italie lors de Jeux méditerranéens) est également un fils d’intellectuels, un diplômé de la Faculté d’Arts du Caire et futur journaliste. Miraculeusement revenu d’une double fracture du bras droit et d’avoir contracté la typhoïde étant enfant, son premier match avec Al Ahly est catastrophique. Il encaisse six buts, reçoit des menaces de mort pendant des semaines, où on lui reproche d’avoir volé la place de Paraskos Trimeritis, surnommé Brakos, le gardien d’origine grec adulé. Mais sa souplesse et sa maîtrise des airs vont rapidement faire taire les sceptiques. Il est le meilleur gardien de la CAN 1959, s’offre des victoires de prestige face au Benfica en 1963, qui aurait proposé 50 000 dollars en échange de son transfert, ou face au Barça, un an plus tôt. Également champion du monde militaire, une spécialité du pays, Heikal, le premier grand portier égyptien, a tourné dans L’Apprenti amoureux avec Omar Charif, Journal d’une écolière et Talk of The city aux côtés de la star du Zamalek, son coéquipier de sélection, Essam Baheeg. Glamour et jeux…

Le temps des moissons

1984, Daniel Xuereb vient de mettre fin aux espoirs olympiques égyptiens au Rose Bowl de Pasadena. Une désillusion pour Tahar Abouzeid et Ibrahim Youssef après le douloureux échec en demi-finale de la CAN face au Nigeria la même année. Un échec rare dans une décennie constellée de triomphes. S’il n’obtint jamais le Ballon d’Or africain comme son compère et aîné Mahmoud Al-Khatib, Abouzeid, le « Maradona du Nil », n’usurpa jamais son surnom. Ce gaucher puissant et inventif est convié en équipe sénior d’Al Ahly par Nándor Hidegkuti qui dirigea le club cairote pendant sept ans. Il explose aux yeux du pays lors du Mondial junior 1981 où il finit goleador du tournoi aux côtés de Roland Wohlfarth, après avoir martyrisé l’Espagne et fait peur à l’Angleterre. Le jeune Tahar est de la première victoire continentale d’Al Ahly en 1982 face l’Asante Kotoko, finit meilleur buteur de la CAN 1984, avant d’ouvir les portes de la finale deux ans plus tard sur un maître coup-franc qui trompe le Marocain Zaki. L’Égypte est sacrée après 27 ans de disette et Al Ahly est nouveau victorieux sur le continent en 1987 lors des adieux d’Al-Khatib. Débarrassé de l’ombre de son glorieux aîné, qu’il considérait d’une personnalité trop éloignée de la sienne, Tahar la forte tête prend les rênes de son club de toujours mais s’embrouille avec le sélectionneur Mahmoud Al-Gohary, à qui il reproche d’avoir envoyé une équipe bis à la CAN 1990 organisée en Algérie. Abouzeid, 189 buts pour Al Ahly, trois podiums au Ballon d’Or africain, un des plus beaux talents enfantés par ce pays, sera remplaçant lors du Mondial italien…

Un olympe mondial que ne connaîtra jamais Ibrahim Youssef. Surnommé le Cerf Brun en raison de sa grâce sur le terrain, il est incontestablement plus grand défenseur de l’histoire égyptienne. Ce policier dans le civil, au sourire constant, sera l’idole absolue de Zamalek pendant 13 ans. Il devient champion d’Afrique des clubs en 1984 face aux Shooting Stars de Yekini et d’un vieux Odegbami, performance qu’il réitère deux saisons plus tard en se défaisant d’Africa Sports. Les deux premiers sacres d’importance de Zamalek. Son année 1984 est en tout bonnement superbe, Roger Milla ira jusqu’à considérer qu’il aurait du recevoir le Ballon d’Or à la place de son compatriote Abega et des offres venues du PSG sont malheureusement rejetées par sa direction. Souffrant d’une rupture des ligaments croisés, il rate le triomphe à la CAN 1986 à domicile. Pas de bol pour ce rocher élégant sur qui se brisaient les velléités offensives adverses.

Ibrahim Youssef

Egypte-Algérie 1989…

Le match de la haine… Au dernier tour des qualifications pour le Mondial italien, l’Égypte reçoit l’Algérie au retour, après un nul vierge à Constantine. Les deux sélections ont une longue histoire d’aversion, remontant aux années 1950 lorsque l’Egypte refusait de jouer face à l’équipe du FLN menée par Mekhloufi et les bagarres n’étaient pas rares entre les deux pays dans les années 1970 et 1980. Au Caire, le stade est rempli à craquer, 100 000 personnes dont 20 000 militaires. Les Algériens cèdent rapidement sur un but dès la 4e minute d’Hossam Hassan, le reste du match n’est que palabres et coups bas devant un public survolté qui n’hésite pas à balancer des pots de fleurs sur les adversaires ! L’Égypte retrouve le Mondial mais les esprits ne sont pas calmés pour autant. Lors de la cérémonie d’après match, une bagarre est déclenchée et Lakhdar Belloumi se voit accusé d’avoir gravement blessé à l’œil le médecin de l’équipe égyptienne ! Niant sa responsabilité devant un juge cairote, Belloumi quitte le territoire libre mais se verra condamné par contumace à cinq ans de prison et à une amende, sans oublier le mandat d’arrêt international lancé par Interpol qui l’empêchera de quitter le territoire algérien jusqu’en 2009 ! Craignant un accueil hostile de la population algérienne, la Fédération égyptienne enverra une sélection bas de gamme à la CAN organisée quelques mois plus tard dans le pays d’Hacene Lalmas.

L’Égypte est placé pour le Mondial 1990 dans un groupe extrêmement compliqué. En ouverture, les Pharaons réalisent une performance audacieuse face aux champions d’Europe néerlandais. Énergiques et habiles, ils voient leurs efforts récompensés par l’égalisation de Magdi Abdelghani en fin de match. Une performance encourageante mais malheureusement sans lendemain. Car le match suivant face à l’Irlande est une bouillie défensive infâme. Un piteux 0 à 0 qui est peut-être paradoxalement le plus grand legs de l’Égypte au foot dans sa globalité. Les incessants échanges entre le gardien Ahmed Shoubeir et sa défense, à une époque où le gardien pouvait encore attraper une passe au pied d’un coéquipier avec les mains, tournent en boucle et donnent une image épouvantable à une compétition qui n’en avait vraiment pas besoin. Jackie Charlton, coach irlandais est furieux. « Les Égyptiens ne sont jamais venus jouer un match de football, ils ne se sont jamais créés une chance, vraiment je n’ai rien aimé dans le match, ni la façon dont les Égyptiens ont joué, ni leurs tactiques qui font perdre du temps. » Revenus à plus d’entrain face aux Anglais, ils cèdent sur un but de la tête de Mark Wright et devront espérer jusqu’en 2018 avant de retrouver le Graal footballistique. Aux Jeux de Barcelone est instaurée l’interdiction pour les gardiens de prendre en main une passe des pieds d’un coéquipier…

Mercenaires de famille…

Quelques grands noms étrangers ayant égayé le championnat égyptien…

Le premier gardien champion d’Afrique est un Grec ! Paraskos Trimeritis, surnommé Brakos, est le titulaire lors de la première finale de la CAN en 1957, face à l’Ethiopie.
Emmanuel Quarshie, double vainqueur de la CAN avec le Ghana, gagne la première C1 du Zamalek en 1984. Ce brillant milieu, ami d’Ibrahim Youssef, est le capitaine des Blacks Stars victorieux de 1982.
Karim Abdul Razak et Joseph-Antoine Bell aux pieds des Pyramides. Razak, Ballon d’Or et vainqueur de la CAN en 1978. Le Grand Jo et Karim gagneront une C2 africaine et le championnat avec Arab Contractors, un des rares titres laissés en route par les deux géants du foot égyptien
J’ai vu la finale continentale 1993 entre le Zamalek et Asante Kotoko. Où, comment, je ne me souviens plus mais c’était la première fois que je voyais Emmanuel Amunike. Je l’ai suivi par la suite avec attention au Sporting et lors du fameux parcours du Nigeria aux J.O d’Atlanta.
Avant d’ambiancer Bollaert et la Route de Lorient, John Utaka a fait ses gammes en Égypte. Mineur, il explose les défenses adverses sous les couleurs d’El Mokawloon et d’Ismaily.
Flávio Amado était l’attaquant vedette de l’Angola lors du Mondial 2006. Il était également un fantastique élément d’Al Ahly avec qui il gagnera trois Ligues des Champions.

Le moustachu et le chauve

Tout fan du foot africain se souvient de l’altercation entre Hassan Shehata et Mido qui refusait de sortir du terrain lors de la demi-finale de la CAN 2006 face au Sénégal. Ce soir là, le coach égyptien démontra que personne n’était au-dessus du groupe, surtout pas une star d’opérette, et le remplaçant Zaki ouvrit les portes de la finale quelques secondes après son entrée. Mais avant de devenir un des plus grands entraîneurs africains de l’histoire, Shehata était un immense joueur. Parti jeune au Koweït, il eût l’insigne honneur d’etre sacré meilleur joueur d’un continent qui n’était pas le sien et de représenter son pays d’adoption aux Championnat du monde militaire ! Célébré au Zamalek, où le public aura l’habitude de scander « Oh Shehata, ô professeur, laisse parler le talent ! » , Shehata fera parti de la sélection africaine à la Coupe de l’Indépendance au Brésil en 1972. Sa carrière de coach se passe de commentaires. Trois CAN consécutives aux détriments en finale des Drogba, Eto’o ou du Ghana grâce à un collectif soudé, filou et technique, sans star adulée en Europe ou intouchable de retour chez lui. Une génération à qui il n’aura manqué qu’une Coupe du Monde pour être totalement reconnue à sa juste valeur. Mais les victoires écrasantes face aux Ivoiriens ou Algériens font indéniablement parties du patrimoine de la CAN…

Une autre pièce de musée du foot continental est l’attaquant Hossam Hassan. Celui dont les courses et la gestuelle rappellent immanquablement notre JPP national a un palmarès long comme le bras. Néanmoins le plus impressionnant dans sa carrière demeure sa longévité en sélection. Nous parlions de la première CAN de Shehata en 2006, Hassan était bien présent, à 40 ans, en figure tutélaire du groupe. Comme il était présent, en apprenti-sorcier, lors du sacre 20 ans auparavant, aux côtés d’Abouzeid. Hossam, inséparable de son jumeau, Ibrahim, avec qui il jouera à Salonique et à Neuchâtel, est peut-être né un peu trop tôt. A une époque où les Égyptiens ne sortaient quasiment jamais de chez eux. Il est pourtant l’homme des émotions fortes. Celle de la qualification face à l’Algérie en 1989, celle d’un sacre inattendu à la CAN 1998 organisée au Burkina Faso, où il est la star incontestable du tournoi. Des heures à galoper sur la pelouse et quelques 176 capes et 68 breloques…

C’est la fin du voyage, voici devant nous la majestueuse Mare Nostrum ! Il aurait certainement fallu parler de Rifaat El-Fanagily, le technicien des années 1950, d’Hani Ramzy, Ahmed Hassan qui fut si brillant à Anderlecht ou de Mohamed Aboutrika qui ne vint jamais en Europe. De Salah évidemment.. Mais j’ai confiance en nos lecteurs. J’espère qu’ils iront gratter la terre, en archéologues curieux, à la recherche des mystères cachés des Pyramides ! Et pour finir sur une touche épicée, un florilège du talent de Tahar Abouzeid. Teigneux, technique et excessif, comme le football au Caire…

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44 réflexions sur « La possibilité du Nil »

    1. Hehe
      Non, pas vraiment. A l’époque, j’avais essayé de lire Les particules élémentaires mais j’ai arrêté au bout de 30 pages. Pas aimé le style. Et par la suite, ce que j’ai su de lui ne m’a pas donné envie d’y revenir.

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      1. C’est facile à lire.
        Personnellement, je n’ai pas aimé Les Particules, Plateforme et Sérotonine, mais j’ai beaucoup aimé La Possibilité, La Carte et Soumission.
        Et j’ai adoré Extension. En fait, il y a tout Houellebecq dans son premier roman. Il faut bien admettre qu’il n’a pas grand-chose à dire, qu’il le dit un peu tout le temps de la même manière, alors un seul bouquin suffit amplement ! Tu lis « Extension du domaine de la lutte », t’as lu tout Houellebecq. Et le meilleur, sans la fatuité, la vulgarité banale, la provocation à deux balles qui marquent ses romans suivants.

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      2. Je fais confiance mais le personnage et ses thématiques ne m’intéressent pas. J’avoue que je lis très rarement des auteurs francais. J’ai envie d’autres horizons quand je bouquine. C’est peut-être un tort mais il y a tellement à lire…

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  1. En 62-63, Selim a joué une demi-douzaine de matchs avec le GAK et marqué quelques buts. Comment s’est-il retrouvé là, je l’ignore ? Des infos sur le sujet seraient sûrement plus faciles à trouver côté égyptien.

    Le Grazer AK repointe le bout de son nez après une longue traversée du désert. Sont en tête de la D2 avant la dernière journée et la ville de Graz planche sur la construction d’un nouveau stade.

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    1. J’ignore également comment il s’est retrouvé en Autriche. J’ai trouvé uniquement cela…
      « Critiqué en Egypte pour sa baisse de niveau, il part en pleine saison, en 1963, à 33 ans, pour évoluer en Autriche au sein de Graz (D1) pour un salaire de 400 dollars par mois. Il y reste 4 mois, marque 7 buts, avant de revenir au Caire. « J’ai seulement voulu prouver à mes détracteurs égyptiens que je suis encore capable de bien jouer ».

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  2. Jamais été en Egypte, le Nil que je connais (en l’espèce ougandais et, surtout, rwandais – j’ai habité dans la vallée de l’une de ses branches-mères) est tellement différent……… Aux antipodes de la douceur assez paradoxale exprimée par ce port-folio!

    Il est ambitieux cet article, brasse large.. A relire ce soir! Je ne sais plus trop où j’avais trouvé cela (ce n’était pas RSSSF), mais j’avais été frappé par les résultats que cette nation parvenait à glaner dans les années 20, 30………. Au-dessus de mes forces de les interpréter mais, de tête, pas mal d’équipes européennes avaient été mises à l’amende à l’époque, et ce n’était pas des one-shots ou des accidents..

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      1. Déjà la Hongrie? Ben décidément..

        De toutes les pages du foot égyptien abordées par Khiadia, je ne me rappelle guère que de la WC90…….. Un très bon match face aux Pays-Bas!, et puis, de fait…………….. Impigeable, le changement de paradigme entre ce premier match et les suivants! Mais l’Eire n’était elle-même une équipe particulièrement entreprenante, l’Angleterre non plus d’ailleurs (équipe en mode attentiste et « réactif » jusqu’à la demi), peut-être un début d’explication?

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      2. La Hongrie perd 3-0 en 1924 malgré la présence de joueurs comme Eisenhoffer (futur OM), Braun, Hirzer qui a joué à la Juve ou encore Béla Guttmann.

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      3. Je ne retrouve ça nulle part, alors de tête : Portugal, Yougoslavie….. et pas ridicules, voire.. (à juger des scores, hein) face à des formations plus réputées.. Ce n’étaient pas des sparring-partners.

        Vu l’élargissement dont seront frappées les prochaines WC, on devrait les y voir beaucoup plus souvent que jusqu’à présent, cette espèce de malédiction des Pharaons..

        Et, oui : Ahmed Hassan, formidable à Anderlecht, joueur complet, facile, moderne, inventif et élégant. Et je pensais voir débarquer un type avec un boulard pas possible mais même pas, rien à redire de l’attitude. Mec trop fort pour le championnat belge de l’époque, je ne pige pas ses choix de carrière mais tant mieux après tout.

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    1. Oui, j’ai voulu donner une image d’ensemble. J’aurais bien bien aimé faire un truc plus poussé sur Brakos, le gardien d’origine grecque, titulaire pour la première CAN mais j’ai pas trouvé grand-chose. Même mettant son nom en arabe.

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      1. Nil blanc en Ouganda, oui. Mais au Rwanda, en me réveillant le matin : c’était bien plus au Sud la vallée de la Rukarara que j’avais sous les yeux (laquelle se jette dans la Kagera.. laquelle forme (beaucoup) plus loin le Nil blanc).

        Sa source, en (très) haute forêt primaire devait être à 20-30 kilomètres plus à l’Ouest?? De tout le bassin du Nil, c’était le point le plus éloigné de son embouchure en Méditerranée, et donc largement tenu pour sa source. Je ne reconnaîtrais sans doute pas l’endroit : un barrage hydroélectrique était alors en projet, ça fait près de 20 ans.. Ma vallée est possiblement noyée désormais, quoique dans un genre très différent d’Assouan 🙂

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      2. Concernant ce barrage, mon épouse me rafraîchit la mémoire : on a passé du temps là-bas avec un Sudaf de passage, beau comme un dieu et consultant sur le projet..et dépourvu du moindre bras, bref : il avait des prothèses genre Robocop, terminées par des pinces, les câbles étaient apparents……… Déjà pour un occidental, c’était impressionnant.

        Au Rwanda, et plus encore dans le coin très reculé (« arriéré », en disaient les Rwandais) où nous étions, les enfants sont assez pot-de-colle, le genre à te suivre en bande sur des kilomètres en répétant « muzungu muzungu » (« le blanc, le blanc ») sans arrêt, après une semaine ça devient un peu lourd, alors après 6 mois….. Ben en l’espèce il était pratique ce beau Sudaf, car quand il baissait sa vitre en agitant ses bras et ses pinces métalliques, zou : plus le moindre enfant à l’horizon 🙂 , ils détalaient si sec!

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      1. Lui aussi aurait pu faire du cinéma (NB : si ça se trouve, il en a fait), belle gueule et il avait de l’allure.

        Mais bon, cette consanguinité foot-cinéma égyptienne est peut-être propre à l’une ou l’autre décennies??

        Sur bien des aspects, ce pays semble avoir loupé le coche tant il semble avoir compté jadis.. Moi en tout cas il me donne le sentiment d’une décadence ininterrompue et prononcée ; si quelqu’un a du tangible à apporter en la matière..

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      2. Ahmed Hassan surnommé « Al Saqr » (le faucon) est à mes yeux le plus grand joueur égyptien qu’il m’était donné de voir (à partir des années 90) et ce au détriment des talentueux Mohamed Aboutrika, Mohamed Salah, Shikabala, Mohamed Barakat et autres joueurs emblématiques tels que Wael Gomaa, Issam Al Hadary, Hossam Hassan, Hani Ramzy.

        Milieu de terrain ultra polyvalent (récupérateur, box-to-box, excentré droit ou gauche, meneur de jeu) et très complet (gros volume de jeu, sens de l’anticipation, gros impact dans les duels, grosse frappe des deux pieds, bon jeu de tête), il avait un énorme impact sur le terrain de par son apport offensif en club (128 buts en 450 matchs) et en sélection (33 buts pour 184 matchs), son leadership naturel, sa grinta et surtout son attitude irréprochable qui forçait le respect sur et en dehors des terrains (chose plutôt rare chez les joueurs égyptiens connus pour leur filouterie). Au delà de son incroyable palmarès en CAN (04 titres) difficile voire impossible à égaler, c’est son impact dans cette compétition qui m’a le plus impressionné: 1998 (buteur en finale), 2006 (4 buts, élu meilleur joueur de la compétition), 2008 (2 buts) et 2010 (3 buts, élu meilleur joueur de la compétition). Il est également l’un des rares joueurs ayant joué à Al Ismaily, Al Ahly et Zamalek et qui demeure populaire et respecté auprès des publics respectifs des trois plus grands clubs d’Egypte.

        La seule tâche qui noircit son tableau est le fait qu’il n’ait jamais disputé d’édition finale de Coupe du Monde avec la génération dorée 1998-2010, une anomalie footballistique difficilement explicable pour cette très grande nation qui a pourtant battu l’Italie (1-0) et donné du fil à retordre au Brésil (défaite 3-4) lors de la coupe des confédérations 2009 et dominé le football africain de la tête et des épaules en club et en sélection. L’histoire tumultueuse de la sélection égyptienne avec la Coupe du Monde non dénuées de zones d’ombres et de scandales qui mériterait un article.

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      3. Agawa
        Shikabala, c’est vrai. Excellent joueur d’élimination. Les 3 CAN consécutives sont un immense exploit et finalement l’occasion de jouer un Mondial s’est jouée face à l’Algerie en 2009 dans cette ambiance hyper tendue entre les deux sélections.

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      4. Agawa. Je te sais hyper pointu sur le foot africain, algérien en particulier. Si le coeur t’en dit, n’hésite pas à nous proposer quelque chose. Voila!

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      5. Shikabala aussi aurait dû signer à Anderlecht, dans la foulée de Hassan..mais cela capota d’une manière incompréhensible, bizarre.. C’est un de mes grands regrets pour le foot belge du XXIème siècle, nous passâmes à côté d’un ambianceur hors-pair.

        Le pompon du zarbi fut toutefois atteint au Standard, alors dans une très bonne passe et qui était parvenu à signer Meteb, un très solide buteur égyptien de l’époque..mais il n’honora jamais sa signature, prétexta soudain de devoir faire son service militaire.. Il y avait peut-être une spécificité locale qui m’échappe, ceci dit il fit exactement le même coup à un club anglais, drôle d’histoires..

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      6. Mon autre grand regret, c’est Trésor Mputu, convoité alors par de grands clubs, Arsenal notamment..et pour lequel le Standard eut à deux reprises une longueur d’avance..mais là encore : caramba encore raté.. L’explication la plus fréquente était assez WTF, il se racontait même en RDC qu’il avait été en quelque sorte séquestré par le Président de son club, perdre Mputu eût été un coup trop rude pour son image et ses ambitions politiques..??

        On ne saura jamais mais, pour moi qui eus la chance de le voir live dans son pays : quel crack c’était!!!

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      7. Mputu, c’est un fort caractère également, non? Après, j’avoue apprécier qu’il ait fait sa renommée sur son continent. C’est devenu tellement rare. Idem pour les sud-américains.

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      8. Merci Khiadiatoulin et Alexandre. C’est vrai qu’il serait intéressant de raconter l’histoire palpitante du match barrage dramatique de novembre 2009 qui a laissé une trace indélébile dans les mémoires collectives des deux peuples pour des raisons radicalement différentes.

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  3. Tout relu (pas du luxe tant l’à peu près tout m’était inconnu, merci)! Et ça en fait, des footballeurs de renom qui ont embrayé sur le 7ème art…… Sinon des piges dans des scénarios sur mesure, je ne vois rien de tel en Europe de l’Ouest, étonnant.

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      1. C’est des vrais scénars, dignes de ce nom..ou des histoires à la con pour mettre en avant leurs talents/aura naturels, genre les nanars montés sur mesure pour Presley jadis?

        En Belgique (autre dimension) : Van Himst et Claessen ont fait du cinéma aussi – je n’en jamais rien vu mais, vu l’oubli manifeste dans lequel ces productions sont tombées………

        Je viens encore de chercher, nada de chez nada nulle part! Par contre et au gré de ces recherches, je suis tombé sur un documentaire daté de 78 où Roger Claessen, surtout (très décontracté, ça sort tout seul chez lui!) et Van Himst aussi (d’abord hésitant puis ça y va) balancent allègrement sur les pratiques du foot pro des années 60, 70 (corruption, esclavagisme du footballeur-pro..)…… Le documentaire a vieilli dans son esthétique, mais sur le fond c’est formidable. Le réalisateur est l’un des pères de la série-culte des « Striptease ».

        Des noms y sont brouillés au montage..ce qui est un peu beaucoup ridicule car, avec un minimum syndical de connaissance du foot belge l’on voit tout de suite de qui il s’agit, lol.

        Et tout y est de ce qui, dans la génération suivante, sortirait au gré des Waterscheigate et affaire Bosman.. (fin de l’aparté, sorry)

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      2. Verano ou le Kia nous en feront certainement une recension précise.

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      3. ¡Por fin se casa Zamora!…Haha le titre du film. Imaginons un remake français
        « Barthez se marie enfin! ». L’histoire d’un joyeux luron de Lavelanet qui rencontre Benedicte, tailleuse de pierres à Mirepoix. Road movie haletant entre La Bastide-de-Sérou et St Girons…

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  4. Juste pour dire que c’est un excellent article, Khiadia, vraiment, il ne devrait pas être gratuit

    Et dire qu’on a mis tous les maux du monde sur le naïf Mostapha Mohamed

    Juste deux, trois choses :
    – Ne pas parler de Maroc Egypte qualificatif 86
    – Ne pas parler d’Ahmed El Kass
    – Ne pas parler de Adil Imam, meilleur acteur Egyptien de tous les temps

    😉

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    1. Merci Van!
      Je te laisse parler avec plaisir d’Adil Imam que je connais pas! Tu sais à part Omar  » Vous le savez, le tiercé, c’est ma grande passion » Charif, je n’y connais rien en cinoche égyptien…

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      1. @Khiadia

        Héhé, vaste programme
        Un acteur que j’ai découvert en connaissant peu du dialecte marocain, alors, le dialecte égyptien me passait très au dessus de la tête

        Connu d’abord pour une série culte « Madrassate Al Mouchaghibine » (L’école des cancres)
        Récurrent dans les oeuvres égyptiens cinématographiques des années 70/80/90

        Anti conformiste, une sorte de Louis de Funes, n’hésitant pas à endosser, pour la parodie, les rôles les plus ingrats

        Voici son film le plus connu, que je ne traduirais pas ^^

        https://youtu.be/wRfnxwd8hZY

        Avec à un moment, la chanson de Abdelhalim Hafez, très très connue dans le monde arabe
        Ahwak

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      2. Merci Van
        J’ai maté quelques trucs sur lui. Il a eu des prises de position courageuses cet homme.

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