Mercato d’hiver, quel bilan ? (version Ligue 1)

Le mercato, cette période qui symbolise tout ce que nous n’aimons pas dans le foot. Les dépenses extravagantes, les joueurs vendus dans un simulacre digne de la foire aux bestiaux de Beaucroissant, le pillage des petits clubs, les joueurs qui sèchent des entraînements mais aussi ceux que l’on met dans des lofts. Celui d’hiver étant encore plus critiquable car il déséquilibre toutes les forces en présence et est souvent plus négatif qu’autre chose pour notre championnat.

Mais voilà, malgré toutes ces charges contre lui, nous ne pouvons nous empêcher de suivre tous ces mouvements, ceux de notre club mais aussi tous les autres. Comment expliquer cette attirance pour un tel symbole du foot dérégulé ?

Peut-être est-ce nos heures passées à arpenter les championnats sud-américains à la recherche d’une nouvelle pépite sur Football Manager ? Ou une madeleine de Proust héritée de l’époque où nous lisions avec assiduité les France Football pendant les vacances pour découvrir tous les derniers mouvements. Ou juste qu’au fond nous aimons bien les foires aux bestiaux !

Si vous vous reconnaissez dans ces quelques lignes, l’article qui suit est fait pour vous. Nous allons résumer le mois de mercato qui vient de se dérouler en L1 et ailleurs, quels clubs ont été actifs, quels sont les possibles « bons coups » et quels clubs se sont déplumés. Bien sûr, le tout n’est pas exhaustif.

Des minutes en trop, encore…

Une fois n’est pas coutume le PSG n’a enregistré aucune arrivée. Côté départs, Sarabia quitte le club parisien pour rejoindre la colonie ibérique de Wolverhampton tandis que Navas est sorti du bois par Nottingham.

Cela n’a pas empêché le PSG de faire le show, courant (encore) en vain après Skriniar et surtout en concluant de manière rocambolesque son mercato par la non-venue de Ziyech pour quatre minutes. Même si Chelsea est grandement responsable de ce couac, on ne peut s’empêcher de relever qu’une fois encore le PSG passe à quelques minutes près de son objectif !

Ziyech voulait vraiment jouer avec Hakimi !

On peut également se demander si Malcom, Cherki (tous deux ciblés) ou Ziyech étaient réellement nécessaires à l’effectif parisien.

Plus belle l’attaque

A Marseille il y a deux séries qui durent, Plus Belle la vie et la recherche du fameux attaquant. Si la première s’est terminée en novembre, la deuxième a vécu une nouvelle saison en janvier. Dieng a quitté Lorient, Moffi devait venir mais il a fini à Nice puis après plusieurs jours de rebondissements, Vitinha est finalement arrivé pour 30 millions d’euros. Les prochains OM-PSG seront donc des Vitinhico, un duel de « petits Victor » ! Si les deux ont un profil totalement différent, ils n’ont qu’un mois d’écart et sont nés à moins d’une heure de route.

En faisant de lui le transfert le plus cher de son histoire, l’OM devance Southampton et acquiert un profil qui semble idoine pour le jeu proposé par Tudor, beaucoup d’efforts, de la combativité et surtout l’efficacité tant recherchée dans la surface. Un profil qui fait déjà saliver les supporters olympiens. L’avenir nous dira s’il s’agit d’un énième panic buy « spécial OM » ou bien d’un nouveau coup de maître de Longoria.

L’OM a également renforcé son milieu, ramenant deux joueurs aux profils intéressants. Malinovsky et Ounahi remplaçant Gerson qui rentre sans gloire au Brésil et Gueye qui retrouve Sampaoli en prêt à Séville.  Si le prix paraît élevé pour l’Ukrainien, ses 29 ans et ses six mois de contrat restants, le Marocain de 22 ans arrive pour un prix bien inférieur à ceux évoqués après sa brillante Coupe du monde (autour de 10 millions d’euros pour les deux). Côté départ Touré va à Auxerre en prêt tout comme Suarez à Almeria (avec une option d’achat obligatoire de 9 millions en cas de maintien).

Même survêt, même carrière ?

Pour aller plus haut

Chez les outsiders du championnat, certains clubs ont été actifs sans bouleverser néanmoins leurs effectifs.

Rennes accueille le chouchou du Groupama Stadium Toko Ekambi pour suppléer numériquement Terrier, gravement blessé. Spence rejoint son ex-futur coéquipier Rodon en provenance de Tottenham pour remplacer le capitaine Traoré, également blessé. Enfin le remplaçant Sulemana part pour 25 millions d’euros à Southampton. Salah, pas l’Egyptien de Liverpool mais le Marocain de la Gantoise, arrive pour prendre la place du Ghanéen.

Malgré un groupe déjà performant, le RC Lens s’est renforcé, récupérant l’expérimenté Thomasson, et le novice en L1 Le Cardinal (Paris FC), deux joueurs suivis depuis plusieurs saisons par le staff lensois. La surprise Fulgini clôt même le mercato des Sang et Or, qui s’annoncent plus que jamais comme un outsider sérieux dans ce championnat.

Toujours dans le Nord, Costil remplace Léo Jardim dans les cages de Dogues très discret.

Pour une fois très discret, l’AS Monaco n’enregistre aucun mouvement notable mis à part le départ de Badiashile pour Chelsea. Lecomte et Geubbels (Saint-Gall) quittent également le Rocher définitivement.

La patte Moffi

Moffi est content, il rejoint Nice !

Belle surprise de ce début de saison, Lorient a vu une de ses révélations, Ouattara rejoindre Bournemouth, nouveau club partenaire du FCL, pour plus de 20 millions d’euros. Un autre joueur majeur, Moffi, a rejoint Nice après un long feuilleton entre l’OM, Nice et Lorient. Le Nigérian rejoint la Côte d’Azur dans le cadre d’un prêt payant avec une option d’achat à 30 millions d’euros.

Fort de cette belle rentrée d’argent, Lorient a beaucoup investi. Dieng pour 8 millions, Faivre en prêt, l’international espoir Norvégien Mvuka (Bodo Glimt) pour 6 millions d’euros et Makengo pour 11 millions d’euros (Udinese mais passé par Caen, Nice ou Toulouse) qui retrouve la L1. Ces joueurs auront la lourde tâche de garder le club breton dans sa bonne dynamique. Pollersbeck (OL) et Kari (PSG) renforcent également l’effectif de Régis Le Bris en prêt.

En plus de Moffi, Nice a dépensé plus de 11 millions d’euros pour le solide joueur Burundais Ndayishimiye (Basaksehir). Côté départs, Lemina a rejoint Wolverhampton pour 11 millions d’euros.

En Auvergne il n’y a pas que les volcans qui restent tranquilles : le Clermont Foot n’a enregistré aucun mouvement notable, mis à part peut-être les départs de Mendy (Grenoble) et Dossou (Sochaux).

Celui qui s’active à la dernière minute

Jean-Michel Aulas l’avait annoncé, Lyon cherchait à dégraisser. En plus de Toko Ekambi et Faivre, Reine Adélaïde et Tetê (Leicester) ont également quitté le club. Gusto a aussi rejoint la collection hiver de Chelsea pour 35 millions d’euros, celui-ci revenant en prêt jusqu’à la fin de la saison.

Côté arrivée le « petit Jef », Jeffinho 23 ans, rejoint l’OL pour 13 millions d’euros, espérons qu’il n’ait rien d’autre qui nous évoque Brel. Il devient le premier transfert au sein de la « galaxie » Textor, le Brésilien arrivant de Botafogo. Le prometteur Amin Sarr arrive également d’Heerenveen pour 11 millions d’euros et Lovren retrouve les bords du Rhône 10 ans après son départ.

Deux futures stars de notre championnat ? Jeffinho à droite, Sarr à gauche.

Si un club français aujourd’hui nous a habitué aux recrutements « exotiques » c’est bien Toulouse et sa cellule de recrutement digne de « Moneyball ». Quatre joueurs arrivent en provenance de Pologne, Norvège, Chili et Suisse avec les arrivées respectives du Bosnien Hamulic (Stal Mielec), du Gambien Kamanzi (Tromso), du Chilien Suazo (Colo Colo) et du Suisse Sierro (Young Boys).

Un ventre mou à gainer

À Montpellier on change de gardien : Lecomte arrive pour remplacer Omlin, parti remplacer Sommer à Glabach (lui-même parti remplacer Neuer blessé). Quand on parle de foire aux bestiaux… Toujours à Montpellier, Kouyaté (Metz) et Sylla (Toulouse)  arrivent tandis que Cozza (Wolfsburg) et Souquet (Chicago) partent.

A Nantes, Mollet arrive en provenance de Schalke et Hadjam du Paris FC, tandis que Joao Victor (Benfica) et Delort rejoignent le FCN en prêt. Côté Départ, Fabio retourne au Brésil pendant que Appiah et Bamba vont participer à la mission sauvetage des Verts. Suffisant pour sortir la Juventus ?

A Troyes également, peu de mouvements, Tibidi arrivant de Stuttgart et un autre Jeff de l’OL, Reine-Adélaïde tentera de relancer une carrière qui stagne depuis sa grave blessure.

Chez les Champenois en plein renouveau depuis la prise de fonction de Will Still, Gravillon est parti au Torino, Pentz et Mbuku ont été libéré tandis que Maolida est la seule arrivée notable. Il pourra tester le coaching de Will Still « Loving You » qui prodigue tant de confiance à ses joueurs.

Ceux qui essayent de sauver leur peau

Dans cette saison à quatre descentes, de nombreux clubs sous la menace ont tenté des coups. C’est le cas d’Auxerre qui enregistre sept arrivées en prêt. Owusu (La Gantoise) déjà blessé, Zedadka (Lille), Abline (Rennes), Touré (OM), Massengo (Bristol Rovers), Dembélé (Bournemouth) et Radu (Inter)rejoignent la Bourgogne avec pour mission de sauver le club icaunais.

Brest également a été actif sur ce mercato, Lala ou Elis retrouvant la L1 tandis que Lemaréchal rejoint la tradition des joueurs monégasques prêtés dans le club finistérien (Faivre, Grandsir, Cardona…). Locko (Reims) arrive en prêt pour remplacer le Finlandais Uronen qui part à Schalke 04, côté départ Cardona rejoint Augsburg et Larsonneur va essayer de sauver l’ASSE.

Autre club en difficulté Strasbourg a perdu deux cadres avec Thomasson et Ajorque parti à Mayence. Sanson et Guilbert arrivent en provenance d’Aston Villa, l’Ukrainien Sobol du FC Bruges et Suzuki du Shimizu S-Pulse. Quatre joueurs qui espèrent être de la première victoire de la saison à la Meinau.

Ajaccio, actuel dix-huitième, n’enregistre que deux mouvements : une arrivée, l’attaquant et ex-Grenoblois Djitté en provenance d’Austin, et le départ de l’international albanais Laçi au Sparta Prague.

Et pendant ce temps-là Angers SCOule

Angers, résigné, a vendu les deux derniers joueurs ayant une « valeur marchande » de l’effectif. En plus d’Ounahi, Boufal n’a certes pas reçu les propositions attendues de clubs européens mais a finalement rejoint Al-Rayyan au Qatar contre 6 millions d’euros. Et ce ne sont pas les arrivées de Niane (Metz) et Ghoulam (Naples) en prêt qui risquent de renverser la descente inéluctable qui se profile.

Êtes-vous satisfait du mercato de votre club ? Quels clubs ont bien géré la période ? La PL dérégule-t-elle le foot ? Doit-on supprimer cette période ? Venez en discuter dans les commentaires !


Note pour Verano, cela n’a rien à voir avec le vin, désolé.

16 réflexions sur « Mercato d’hiver, quel bilan ? (version Ligue 1) »

  1. Qu’est-ce qui passionne dans le mercato (d’été ou d’hiver) ? Ça parle de millions sans arrêt, ça permet de tirer des plans sur la comète, c’est un vrai sopa opera, un feuilleton haletant, une saga sans cesse recommencée. C’est une part du spectacle footballistique, un show.

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    1. Oui je crois que le côté « tirer des plans sur la comète » a une importance primordiale. C’est pour ça que pour des clubs comme l’OM où les supporters vivent beaucoup dans l’émotion et le fantasme ces périodes sont si importantes!

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      1. Mais totalement ! Moi-même qui ne suis pas forcément le premier à fantasmer en lisant tel ou tel nom associé aux clubs que je suis, je dois avouer que dès que j’ai vu que ça semblait en bonne voie pour Sanchez à l’OM j’ai tout de suite penser : cette saison va être mémorable je vais la suivre à 100%
        Et bien m’en a pris, d’autant plus avec un mercato d’hiver aussi ambitieux.
        D’ailleurs je crois qu’on a ici la réponse définitive du feuilleton Dieng : le club lui voyait probablement un vrai potentiel (comme beaucoup d’entre nous supps de l’OM) mais c’était à mettre en balance avec la plus value monstre possible en le revendant (acheté 500k rappelons le) et surtout le fait qu’il nous fallait un gars plus avancé dans sa progression devant.
        La suite nous dira si le pari était gagnant, c’est sûr que si Vitinha donne pas du tout satisfaction et traîne son spleen sur le terrain pendant que Dieng met plus de 10 buts d’ici la fin de saison à Nantes…

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      2. Je ne suis pas un grand fan de l’OM, mais ce que fait Igor Tudor me plaît. Si on lui donne un peu de temps (jamais facile…), il peut refaire exister le club en LDC après les poules, et ce sera tout bon pour l’indice UEFA de la France.

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  2. Au passage, Angers coule bel et bien.
    Hier, le SCO a établi un nouveau record, un vrai cette fois-ci, pas un record depuis 30 ans ou le deuxième seulement depuis 6 mois…
    Depuis 1932, jamais une équipe n’avait enchaîné 13 défaites en première division. Et c’est peut-être pas fini…

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    1. Ah ouais sacrée série tout de même…
      En même temps je dois avouer que c’est un club qui, je trouve, ne dégage pas grand chose. Au contraire de nombreux autres de notre championnat… ptet a cause de la ville ?

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  3. Je ne connais jamais une seule recrue du Tefece mais les resultats sont là, avec de belles trouvailles pour un club comme le notre.

    J’aime beaucoup Malinovsky. J’espère qu’il devenir un mec important pour l’Oheme!

    J’ai pas vu de match de Moffi. Quel joueur a un profil similaire?

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    1. Effectivement depuis quelques saisons (plus ou moins depuis l’arrivée de Comolli d’ailleurs non ? Qui l’eut cru que ce mec avait encore un avenir et surtout des compétences dans le recrutement/direction sportive d’un vrai club de foot…) c’est une super dynamique sur laquelle est Toulouse et les joueurs improbables qu’ils vont chercher y sont pour beaucoup !! Pourvu que ça dure ça fait plaisir, en plus on dirait qu’il commence à y avoir un vrai engouement des supporters à Toulouse depuis la l2, eux qui sont rarement des assidus du stadium depuis de longues saisons (sans saveur la plupart du temps, il est vrai…)

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      1. Les remontées ravivent toujours la flamme à Toulouse. Y a des fans de foot dans la region mais ils ne sont généralement pas inconditionnels. Sauf que cette fois ci, beaucoup de jeunes s’investissent. Peut-être créer une dynamique à la strasbourgeoise?

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      2. Il est trop tôt pour en parler. Souvenons-nous des années Visentin qui avaient pourtant créé une belle dynamique dès le retour à l’appellation TFC et au violet et blanc en 1979. Il y avait eu dix belles années, et pas seulement le jour de TFC-Naples : l’équipe jouait l’Europe tous les ans ou presque. Cela n’avait pas suffi… Je suis la Bundesliga de près, comme ça se sait sur p2f, et je pense à deux clubs qui travaillent remarquablement bien à la manière de ce que le TFC essaie de faire : le SC Fribourg (en Brisgau pour les puristes) et l’Union Berlin. Il leur a fallu dix ans de continuité pour être là où ils sont, et même maintenant la réussite est encore fragile. J’aimerais bien voir le Tef réussir la même chose, mais une telle patience existe-t-elle en France ? Réponse au plus tard en 2033…

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