Un week-end de foot à Kanagawa

La rédaction de Pinte 2 Foot profite de ses vacances. Mais le football nous rattrape toujours ! Partons aujourd’hui à la découverte du football japonais, de ses stades, de son atmosphère.

Tôkyô. Capitale du Japon. Mégalopole tentaculaire. La plus peuplée du monde. À l’instar de Paris, son aire urbaine s’est étendue de façon exponentielle au fil de la croissance économique et démographique du Pays du soleil levant. Jusqu’à déborder sur les autres Préfectures, qui sont en quelque sorte l’équivalent de nos régions/départements en France.

C’est dans l’une d’entre elles que nous nous rendons en ce premier week-end de mars 2023. Au sud-ouest de la capitale, se trouve la Préfecture de Kanagawa. Souvent assimilée à Tôkyô même par les étrangers en raison de la continuité urbaine, la Préfecture de Kanagawa est pourtant bien un territoire distinct de la Métropole de Tôkyo, avec son histoire, son identité, ses villes… et son cœur footbalistique.

Ce coin est par ailleurs l’un des poumons du football japonais depuis plusieurs années. Trois clubs de la Préfecture évoulent en première division cette année : le Shônan Bellmare, le Kawasaki Frontale, et le Yokohama F. Marinos. Ces deux derniers se partagent d’ailleurs les six derniers titres du championnat japonais ! Quatre pour Kawasaki et deux pour Yokohama, tenant du titre. Cette situation a fait naître une rivalité sportive féroce entre les deux clubs, atteignant peut être un de ses points culminants le 14 février, où en ouverture du championnat, les Marinos sont venus s’imposer 2-1 sur le terrain de leur voisin.

Le port, porte d’entrée du football japonais

Pour notre petit week-end, nous nous sommes procurés des tickets pour deux matches de J. League. Nous avons pu les obtenir après un parcours plus difficile que prévu… Comme beaucoup, nous avions entendu dire que se procurer des billets pour du football était simple et rapide au Japon. Nous n’avons pu le constater.

Pour ne pas prendre de risque, nous nous sommes rendu sur le site de vente de la J. League, qui centralise toutes les billeteries. Pour des raisons que nous ignorons, la version internationale du site ne propose encore aujourd’hui aucun ticket en vente. Nous conseillons donc aux futurs voyageurs de passer par le site japonais et d’armer son navigateur internet de la meilleur version de Google Traduction, au cas où la lecture des kanji poserait problème.

La première étape consiste à se créer un compte. Rien de bien compliqué. Petite astuce toutefois, lorsque l’on vous demande une adresse, mettez celle de votre hôtel. Une fois tout cela fait, vous pourrez acheter des tickets pour le club et le match de votre choix. Les stades japonais sont divisés en une multitude de section, le prix variant selon la qualité. Si aucun ticket n’est mis en vente, c’est peut-être parce que la billetterie grand public ouvre plus tard. Alors surveillez bien la date, les tickets peuvent partir très vite à Urawa par exemple. Le reste est assez instinctif. Nous sommes désormais en possession de nos tickets.

La 3e journée de J. League s’ouvre avec Le Yokohama F. Marinos recevant le Sanfrecce Hiroshima. Yokohama : ville portuaire par excellence, longtemps principal porte d’accès vers Tôkyô et l’un des rares points ouverts au commerce extérieur durant la période Sakoku, où le Japon était totalement fermé au monde extérieur. Le principal club de la ville rend hommage à cette histoire portuaire par le nom de Marinos ainsi que par les couleurs de l’équipe, bleu-blanc-rouge, rappelant la marinère. Le préfixe « F. » est quand à lui la marque de la fusion en 1999 des Yokohama Marinos et des Yokohama Flügels.

Évoluant habituellement au Nissan Stadium, stade ayant accueilli la finale de la Coupe du monde 2002, les Marinos recoivent cependant Hiroshima dans le stade de leur rival local, le Yokohama FC. Un stade bien plus petit (15 000 places contre 70 000), perché sur sur une colline surplombant la cité portuaire, mais aussi bien plus proche de l’idée que l’on se fait d’un stade de football : pas de piste d’athlétisme, des tribunes proches du terrain et resserrées donnant un aspect de convivialité, etc… Nous ne connaissons pas la raison de cette délocalisation (les clubs japonais étant rarement propriétaires de leur stade, cela arrive de temps en temps), mais nous ne pouvons que l’apprécier.

Le stade NHK Spring Mitsuzawa, 17 000 places.

平和なサッカー , football paisible

Lorsque nous arrivrons au petit NHK Spring Mitsuzawa Stadium, il est environ 15 heures, soit près de quatre heures avant le coup d’envoi. Nous pouvons voir les camions de diffusions qui sont un petit peu à l’étroit, mais aussi des supporters qui sont déjà présent. Les plus fidèles des Marinos, qui ont d’ailleurs le droit d’entrer en avance afin d’installer leur matériel. Les « baraques à frites » aussi sont déjà là…. ou plutôt dans leur forme japonaise : brochettes, Karahage (poulet frit), Okonomiyaki (une omelette avec plein de légumes)… on peut voir également un stand de snack plus américanisé avec des burritos remplis de viande et de frites.

Dans divers endroits autour du stade, armés de leurs plus beaux mégaphones, des membres du staff du stade débinent sans interuption des instructions pour guider les spectateurs, le tout dans un langage honorifique typique du japonais et incompréhensible pour tout étranger non préparé. Des instructions auxquelles pas grand monde ne semble prêter attention, mais qui contribuent à instaurer dans la zone ce grand brouhaha caractéristiques des grandes gares du pays.

C’est le moment que choisissent les trois mascottes du club pour entrer en scène, amuser la galerie et prendre des photos avec un public, supporters adverses compris, jouant le jeu bien volontiers. Des supporters adverses qui d’ailleurs n’arrivent pas en parcage surprotégé et distinct du reste du peuple. Pour les nombreux maillots adverses que l’on croise, pas de chambrage, pas d’insulte, et encore moins d’agression. Chacun se déplace librement dans une atmosphère respirant la sérénité et la sécurité, à l’image du pays en somme. Un sentiment accentué par l’absence de fouille à l’entrée, ainsi que par cette scène étonnante et improbable en Europe : le staff du stade lui-même aide les supporters adverses à installer les bâches. Preuve de l’atmosphère conviviale qui règne. Au Japon, on est là pour encourager son équipe, pas pour faire la guerre au voisin.

Les stands de nourriture. Peu nombreux, mais déjà au diapason à trois heures du coup d’envoi.

Chauffez les Taïko !

Nous entrons dans le stade à deux heures du coup d’envoi. Pour nous faire patienter, nous avons le droit à une petite opposition de deux fois 20 minutes entre les U12 de Yokohama F. Marinos. Score final, 0-0. Le niveau tactique et technique est encore quelque peu approximatif, mais nous souhaitons à ces jeunes une belle carrière dans le football ! Après ce sympathique premier divertissement pour nous faire patienter, l’heure est venue de nous ravitailler en deux éléments indispensables dans un stade de football : un produit dérivé du club local et une pinte de foo…. de bière fraîche.

Des petits stands sont disséminés un peu partout dans les travées, et vendent, à notre grande surprise, des produits des deux équipes. Comme nous sommes collectionneurs, nous achetons une écharpe des deux équipes, bien que nous arborreront celle des Marinos. Et alors que nous cherchions à obtenir un verre de pain liquide, nous appercevons dans les tribunes une jeune femme faisant office de distributeur ambulant. Il suffit de lui faire signe pour qu’elle vienne vous voir à votre place. Au moins, nous n’auront pas besoin de rater une partie de la rencontre pour recharger notre verre.

Le stade commence à se remplir sûrement. Le secteur visiteur est d’ailleurs, comme souvent au Japon et malgré la distance, plein à craquer (au moins trois préfets français viennent de tomber dans les pommes). Comme partout ailleurs, les gardiens sont les premiers à entrer pour l’échauffement. Mais c’est alors qu’on assiste à une particularité des stades de football japonais : chacun leur tour, les deux kops déjà bien garnis se répondent en acclamant leur gardien respectif, scandant son nom au rythme du tambour. D’ailleurs, tout au long de l’échauffement, les supporters les plus actifs ne vont pas arrêter de chanter, comme si le match avait déjà commencé. Malgré le froid glacial provoqué par le vent, l’atmosphère est impressionnante…

Nous n’en sommes qu’à l’échauffement !

Tribunes au niveau du terrain

Le match commence. Pour l’anecdote, Yokohama est entrainé par le meilleur ami de Christophe Dugarry, le poète australien Kevin Muscat. Mais l’ancien boucher des Socceroos a bien réussi sa reconversion, remportant le championnat avec brio la saison dernière.

Mais le début de match de son équipe est catastrophique ! Hiroshima ouvre le score dès la 4e minute de jeu et les locaux enchaînent les maladresses techniques… Après 10 minutes affreuses, les Marinos reprennnent le contrôle du match et égalisent à la 20e minute. Chaque kop célèbre son but et reprend immédiatemment le chant en cours.

Cela dit, on remarque que les fans de Yokohama font silence de temps en temps, parfois pendant plus d’une minute. Laissant donc les fans de Hiroshima mettre l’ambiance dans le stade. Une situation qui étonnera sûrement un habitué des tribunes européennes : jamais un kop de supporter français ne laisserait le camp adverse dominer vocalement sans réagir ! Mais au Japon, la tribune respecte scrupuleusement les consignes du capo. S’il ne déclenche pas de chant, alors la tribune se tait. Mais lorsque ça enclenche, cela peut durer de longue minutes. Dicté par des tambours bien audibles, le rythme est parfaitement tenu. Et les connaisseurs reconnaîtront sans doute les nombreux emprunts à des chants argentins, notamment à la 12 de Boca Juniors. La gestuelle est présente aussi. Cela saute dans la tribune, de part et d’autres. Nous soulignons toutefois ce qui semble être une particularité nippone : aucun supporter ne se prend par les épaules. Une spécificité culturelle probablement.

Yokohama et Hiroshima n’ont pas les supporters les plus réputés du Japon, mais force est de constater que leur prestation est très bonne. Bien aidé il est vrai par le spectacle sur le terrain : de l’engagement, du rythme, des occasions, … C’est un vrai bon match de football auquel nous assistons. Un but partout score final. Score un peu décevant pour les deux équipes qui auraient chacune pu prétendre à la victoire. Mais nous repartons vers la gare ravis et en ayant hâte d’être au lendemain pour notre deuxième affiche du week-end.

Plus dure sera la chute

Cette deuxième affiche prend place à une dizaine de kilomètres de la ville portuaire. Le Kawasaki Frontale, longtemps club au palmarès vierge, s’est affrimé en quelques années comme l’un des clubs les plus compétitfs de l’archipel : quatre titres de champions glanés en six ans. Sous la houlette d’un ancien joueur du club, Toru Oniki, le Frontale a su établir sa domination sur le plan national grâce à un football protagoniste, offensif, spectaculaire, tout en s’appuyant sur l’une des meilleures post-formations du pays.

Kaoru Mitoma, Ao Tanaka, Reo Hatate Hidemasa Morita, Shôgo Taniguchi, Kô Itakura, Miki Yamane. Tous sont des internationaux japonais confirmés désormais. Et tous sont passés par le Frontale et les mains magiques de Toru Oniki entre 2017 et 2022. Ajoutez à cela quelques joueurs d’expérience comme Kengo Nakamura, Ryôta Ôshima, ou Yû Kobayashi, ainsi que de bons étrangers comme Leandro Damião, et vous obtenez un effectif complet capable d’écraser la concurence.

Malheureusement, plus que n’imorte qui, Kawasaki souffre de la fuite des talents que connaît la J. League depuis plusieurs années. Pillé au fur et à mesure des années, Oniki ne peut plus faire de miracles. Et après la perte du titre l’an dernier, c’est une saison compliquée en perspective qu’ont laissé penser les deux premiers matches de la saison de la part des Bleus et Noirs. Peut-être que cette troisième journée sera l’occasion de rassurer les supporters.

Un derby très amical

L’adversaire ? Un voisin : le Shônan Bellmare, club de la ville de Hiratsuka, à heure de train au sud de la préfecture de Kanagawa. Mais malgré cette relative proximité géographique, on ne sent pas vraiment animosité entre les supporters des deux équipes. Nous avons posé la question à quelques supporters de Kawasaki, et aucun ne voit Shônan comme un rival. Il faut dire que sportivement, pendant que le Frontale tutoie les sommets, Bellmare joue le bas du tableau, voire enchaine les ascenseurs. Dans le stade, le speaker souhaite la bienvenue aux nombreux supporters visiteurs ayant fait le déplacement. Message auquel les supporters locaux ajouteront des applaudissements vigoureux. Hiroyuki Abe, ancien de Frontale passé à Shônan cette année, est lui aussi chaleureusement applaudit par le stade. Derby certes, mais ambiance conviviale et amicale.

Nous ganons notre place, située à côté du secteur visiteur déjà plein à craquer. Une bonne occasion de voir ce que valent les supporters de Kawasaki, ne mesurer leur puissance vocale, et de savoir s’ils se laisseront marcher dessus par leurs adversaires du jour. Après une interminable énumération des sponsors partenaires du club (pendant près de six minutes, les deux speakers vont lister des noms d’entreprises !), le premier test arrive, l’échauffement.

Et c’est peu dire que nous en prenons plein les yeux, et les oreilles ! Qu’importe la piste d’athlétisme gâchant quelque peu la visibilité, pendant 25 minutes, supporters de Kawasaki et de Shônan vont faire chauffer les tambours, les mains et les voix. Le vacarme qui en résulte ferait penser à un Européen qu’on s’engage vers un match décisif à l’enjeu de taille. La sono au volume assez bas permet de profiter encore plus de l’ambiance qui monte. On est à 40 minutes du coup d’envoi, et nous sommes déjà sous le charme !

C’est toujours l’échauffement. Pour tout le monde.

Le blues des Bleus

Le coup d’envoi approche et les deux équipes entrent sur le terrain. L’occasion pour nous d’agiter l’un des milliers de drapeaux ayant été disposés sur les sièges de la tribune d’honneur, sous la direction d’un capo spécialement venu dans notre tribune, armé d’un mégaphone et donnant les instructions pour la réalisation du tifo. Le public reste cependant assis bien sagement sur son siège. Et l’on doit bien admettre qu’il est peu évident d’agiter un drapeau lorsque l’on est pas debout. Dommage… Mais il est vrai qu’en dehors des tribunes de supporters actifs, les spectateurs japonais se lèvent très rarement. L’ambiance est en tout cas excellente en ce début de match.

Malheureusement, l’équipe locale ne se montre pas à la hauteur, livrant une prestation bien terne et d’une pauvreté affligeante dans le jeu. Tout le contraire d’une équipe de Shônan Bellmare extrêmement séduisante. Les visiteurs dominent largement les débats, sont maîtres du ballon, dictent leur tempo, étouffent tactiquement leur adversaire et pratiquent un jeu fait de mouvements de passes courtes très agréable à regarder. Plusieurs occasions sont à créditer, mais c’est sur un score de 0-0 que la mi-temps est annoncée.

Nous saisissons cette opportunité pour aller boire notre première bière de la journée. Et autant dire que l’expérience fût… navrante ! Pas de distributeur humain comme à Yokohama. À Kawasaki, il n’y a qu’un tout petit stand distribuant le précieux liquide. Un seul à 200 mètres à la ronde ! Nous demandons une pinte, et le vendeur sort du frigo une canette de Suntory (un équivalent de Kronenbourg chez nous), avant de la verser à la verticale et sans aucune beauté du geste dans un gobelet en carton. Le quart de notre verre se retrouve occupé par de la mousse. Notre vendeur aura donc réussi à faire mousser une bière pasteurisée, filtrée plusieurs fois, avec plus aucune levure active en son sein. Si nous soulignons cet exploit s’apparentant plus à de la sorcellerie qu’à de la chimie, nous sommes bien plus amers quand nous devons sortir de notre poche 750 yens (soit 5,20€), sachant que la même canette en supérette coûte environ 270 yens. Nous sommes donc obligés d’enlever plusieurs points à Kawasaki quant à l’expérience-client.

Soupirs et regrets

Comparée à celle que nous avons en main, la pinte de football qui nous est servie par Shônan Bellmare est bien plus raffraîchissante. La seconde mi-temps repart sur le même tempo que la première : Frontale est incapable de produire du jeu, tandis que Bellmare construit méthodiquement. Nous sentons le but venir. Et il arrive à l’heure de jeu. Et nous devons bien admettre que c’est totalement mérité. Déjà très actifs dans leur tribune, les supporters visiteurs se montrent encore plus bruyants. À l’inverse, les fans de Frontale sont de plus en plus apathiques, comme résignés par la prestation indigne des hommes de Toru Oniki.

Ironie de l’histoire, c’est un ancien de Shônan, Yusuke Segawa, qui profite d’un contre très favorable pour égaliser à la 81e minute. C’est presque miraculeux pour Kawasaki qui n’a pas eu la moindre occasion en seconde mi-temps. Dans notre tribune, peu de spectateurs se lèvent pour célébrer le but. On sent plus du soulagement que de la joie. On en restera là, un but partout. Shônan Bellmare peut se mordre les doigts car il y avait clairement la place pour gagner ce match.

Mais nous ne pouvons que saluer le performance du jour, très aboutie dans le jeu. Côté Frontale, il y a de quoi être inquiet… la formule magique de Toru Oniki s’essoufflerait-elle ? Certains supporters commencent néanmoins à se demander si le prolonger au cours de l’hiver dernier était une bonne idée…

Atmosphère exemplaire ?

Ainsi s’achève notre week-end footballistique. Quelle conclusion tirer de cette expérience ? Disons que le fait d’aller au stade est une drogue. Et celle du stade japonais sans nul doute l’une des plus douces et addictives qui soit. Nous n’avons qu’une envie après y avoir goûter : recommencer !

Malgré la fuite des talents de ces dernières années, le championnat japonais se porte bien et continue de gagner des amateurs. Si vous avez la chance de vous rendre sur ce magnifique archipel, nous ne pouvons que vous encourager à aller voir le football local. Vous y vivrez assurément une belle expérience. L’atmosphère sereine qui y règne joue bien sûr pour beaucoup.

Mais s’il faut bien sûr saluer le comportement global des supporters, nous devons également mentionner un sentiment qui nous traverse, et qui à nos yeux, fait toute la différence : au Japon, on sent que les supporters sont respectés par leur club, par la ligue, et par les pouvoirs publics. Ils encouragés à se donner librement à leur passion. Ils ne sont pas pris par la main, on les laisse animer leur stade comme ils l’entendent. Les éléments « américanisants » type pom-pom girls ou mascottes sont intelligemment intégrés à l’expérience, et ne prennent nullement la place des supporters dans l’animation.

En somme, clubs et supporters paraissent, du moins de l’extérieur, travailler en bonne intelligence et en harmonie : le club ne cherche pas policer le comportement de ses fidèles, et les supporters ne s’approprient pas le club comme des ultras un peu trop bornés. Cela change de ce dont on a l’habitude. Et l’on se dit que l’Europe, et la France en particulier, feraient bien de tirer les bonnes leçons de ce qui se fait au Pays du Soleil levant afin de rendre au football hexagonal sont aspect populaire et convivial.

Les joueurs de Shônan Bellmare saluant « à la japonaise » leurs supporters.
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Xixon

Même un Bordelais peut préférer la bière. Puxa Xixón, puxa Asturies, puta Oviedo ! 俺は日本サッカーサポーター ! (Rien à voir avec le judo) 

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22 réflexions sur « Un week-end de foot à Kanagawa »

  1. Super article, dans la lignée des meilleures interviews et découvertes du bout du monde que nous sortait So Foot avant la chute. Le niveau des gardiens n’est vraiment pas emballant, surtout celui des Marinos sur le coup franc à la 7ème minute : là, c’est carrément violent. De manière générale, on a l’impression (gardiens exceptés) de voir un match de haut de tableau de L2 en France ou de tête de 3. Liga en Allemagne… me trompé-je beaucoup sur le niveau ? Enfin, et bien que les raisons commerciales en soient bien compréhensibles, il est fort dommage de ne pas voir le Kawasaki Frontale jouer en vert Kawa.

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    1. C’est flatteur comme comparaison ! ^^
      Pour le niveau, je ne saurais dire si c’est Ligue 2, CFA ou Ligue des Champions… Mais mon ressenti, c’est que dans les deux matches, j’ai vu beaucoup d’intensité, un niveau technique très correct, une volonté de garder le ballon au sol, et de l’envie d’attaquer. Autant dire que j’ai pris bien plus de plaisir et vu du bien meilleur football que dans beaucoup de matches de L1 que j’ai pu voir au stade (Bon, à Bordeaux aussi…). Shônan notamment, c’est très agréable à voir !

      Pour les gardiens, je suis d’accord, pour les quatre équipes, c’était incroyablement faible… Aucun ne serait titulaire en France, même en Ligue 2

      Et pour Kawasaki, « Kawa », ça veut dire « rivière » en japonais… Donc la couleur s’impose d’elle même ^^ »

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      1. Cherche à l’occasion les images de Dynamo Dresde – FC Magdebourg en 3. Liga en 2015 (un agréable 3-2), que j’ai revues pour un sujet en préparation, et dis-moi ce que tu penses de la comparaison.

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    2. J’ai appris un mot de japonais, et je suis assez jaloux de ton long séjour dans ce pays que j’aimerais bien visiter. Ceci dit, depuis Godier et Genoud en 1975, une Kawa, c’est vert !!!

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  2. C’est vrai que c’est un véritable exode pour les joueurs japonais. Je ne sais combien jouent en Europe mais ça doit etre impressionnant. Y a t il un club au Japon spécialement connu pour sa formation?

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    1. « Exode », le mot est faible ! ^^
      Surtout quand on parle du « Celtic Nippon FC » !

      Pour la formation, je te dirais bien Kawasaki Frontale justement, mais beaucoup de jeunes joueurs japonais font leur formation (c’est à dire entre 18 et 22 ans) l’Université.
      Et là, les meilleures, en terme de formation du moins, ça serait certainement Tsukuba, Waseda, Komazawa ou Hannan.

      Je ne connais pas du tout le football universitaire. Mais j’essayerai surement d’aller voir ça à Sendai.
      Cette vidéo, et surtout Killian (qui a écrit chez nous l’autre jour), en parleront surement bien mieux que moi :
      https://www.youtube.com/watch?v=gVDbeeebeHo

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  3. @xixon, merci pour le voyage et les découvertes. Je me rends compte que je ne connais même pas le nom des clubs hormis Yokohama Marinos ou Kashima Antlers parce qu’ils attiraient de vieilles gloires dans les 90es comme Ramón Díaz ou Zico.

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    1. Le foot japonais des années 90 marchait pas mal par mode. Par exemple, Urawa avait ses Allemands, Bein, Buchwald ou Uwe Rahn. Kashima était brésilien. Zico, Jorginho, Mozer, Leonardo… Marinos avait Diaz, Medina Bello, Gorosito. Kashiwa avait Careca ou Muller.
      Mais ce foot ne s’est pas enfermé en cimetière pour vieilles gloires comme le Qatar. Certainement pas les mêmes salaires également.

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  4. Hé hé, merci bien pour cet article !
    Me sens quelque peu concerné par ton début d’ailleurs. Clin d’œil.

    Tu m’as convaincu, à défaut d’avoir trouvé des places pour les Urawa reds de Saitama, direction le FC Yokohama le samedi 18. Entre Ōmiya jouant à l’extérieur ce week-end-là et la piste d’athlétisme de Kawasaki, me dis que ça peut être bien chouette ce petit stade.

    Bref, très cool de lire ton papier (numérique), en espérant qu’il y en ait d’autres par la suite.

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    1. Cool ! J’espère que ça te plaira !
      Les Marinos prennent beaucoup d’espace dans la ville, et Yokohama FC a beaucoup de mal à se faire une place.
      A l’image de Tôkyô Verdy, c’est un petit club qui alterne entre J1 et J2 selon les saisons, et qui n’a pas la base de supporters la plus nombreuse. Mais y’a quand même un groupe d’ultras. Et les fans de Kyôto seront sûrement nombreux à faire le déplacement.

      Bref, profite bien ! 楽しんでね!

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  5. Bravo et merci pour ce récit, très agréable à lire. Du beau travail, vraiment!
    Le Japon est en haut de ma liste de souhaits de voyage et à te lire j’ai encore plus hâte d’y mettre les pieds un jour. Idéalement j’aimerai y passer 3 semaines/1 mois. A quelle période de l’année conseilles-tu d’y aller?

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  6. Super travail ! Comme de nombreuses personnes de ma génération, j’ai découvert le Japon par le biais du Club Dorothée et des fantastiques dessins animés de l’époque, qui d’ailleurs faisaient jaser en France à cause de leur violence graphique peu commune chez nous.

    Je connais pas mal de gens qui sont passionnés par le Japon, son histoire, sa culture, sa langue etc… Je suis sûr que les mangas ainsi que le Club Do’ ont grandement permis l’introduction du Japon dans le coeur et l’esprit de nombreux petits Français 😉

    Et sans être un grand connaisseur de ce pays, j’avoue que ce serait probablement le premier dans lequel j’irais si je devais aller en Asie 🙂

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    1. « Je suis sûr que les mangas ainsi que le Club Do’ ont grandement permis l’introduction du Japon dans le coeur et l’esprit de nombreux petits Français »

      Stratégie dite du « Cool Japan ».

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      1. Étonnement le « Cool Japan » est venu après coup.
        L’intérêt persistant de la pop culture japonaise par le reste du monde a poussé les autorités à la mettre en avant. Et encore, les gouvernements successifs avaient semble-t-il, plutôt misé sur la J pop que les manga et animés. Curieux, avec un peu de recul.

        Plusieurs émissions en podcast sur France culture évoquent la chose.

        Et concernant le Club Dorothée, ce n’est pas les Japonais qui ont cherché à exporter leurs dessins animés d’alors, mais des (une ?) boîtes de production française qui est allée piocher, parfois au pif, chez les Japonais.
        Tu te retrouves d’ailleurs avec des animés populaires en France qui sont restés assez confidentiels au Japon. Et là évidemment aucun exemple ne me vient…

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