La fin d’une ère

L’Olympique Lyonnais a annoncé par voie de communiqué que Jean-Michel Aulas quittait la présidence du club. Une décision qui sonne comme la fin d’une époque.

Au moment de l’intronisation de John Textor comme actionnaire majoritaire de l’OL, Jean-Michel Aulas avait expliqué qu’il resterait président pendant trois ans, le temps d’organiser la passation de pouvoir dans le calme. Finalement, au lieu des trois années prévues, JMA n’aura passé que quelques mois supplémentaires à la tête du club.

Ce choix du conseil d’administration de l’OL montre entre autres la volonté de l’Américain de faire place nette, alors que la coopération entre les deux hommes paraissait compliquée ces derniers mois. Les résultats de l’équipe première, au mieux insuffisants, n’ont pas aidé à apaiser les tensions et ont peut-être précipité le choix de Textor de renouveler l’organigramme en commençant par sa tête.

Mais avant de se tourner vers le futur de l’OL, il convient de se pencher sur les 36 dernières années. Il est loin, le jeune président ambitieux à la tête d’une entreprise productrice de logiciels. Admirateur de Tapie, qui le prend sous son aile, Jean-Michel Aulas annonce dès son arrivée à la tête des Gones vouloir retrouver la Division 1 au plus vite. Il y parvient en deux ans et continue de viser haut : une qualification en coupe d’Europe, un titre. Il n’est pas loin de débloquer le palmarès des Gones en 1995 (deuxièmes de D1) puis en 1996 (finalistes de la Coupe de la Ligue). 

L’ambition comme moteur

C’est finalement au tournant de l’an 2000 qu’Aulas fait entrer l’OL dans une nouvelle ère. En faisant entrer Pathé au capital du club, il augmente drastiquement son budget et peut se permettre de changer de braquet pour le recrutement. Sonny Anderson arrive pour une somme folle pour l’époque (120 millions de francs, 17,77 millions d’euros) et une décennie dorée s’ouvre alors. 

Mais pas question pour Jean-Michel Aulas de se reposer sur ses lauriers. Dominer le championnat de France ne lui suffit pas, il rêve d’Europe. Les échecs de l’OL en quart et en demi-finale de Ligue des Champions ne l’abattent pas. Au contraire, JMA paraît plus que jamais déterminé à atteindre son but. Il fait des pieds et des mains pour pouvoir construire un nouveau stade et, là aussi, faire changer l’OL de dimension. 

Un seul objectif : structurer à long terme

Les résultats depuis le déménagement des Gones n’ont pas été à la hauteur des attentes, mais Aulas n’en est apparu que toujours plus convaincu de sa réussite finale. Une réussite qui l’aura donc fuit, bien qu’il reste au club en tant que président d’honneur. 

En près de 36 ans de présidence, JMA a marqué le football français autant que son club. Ambitieux au-delà du raisonnable, prêt à tout pour défendre ses intérêts et parfois arrogant et provocateur, il laissera l’image d’un homme entier et longtemps visionnaire. 

Il est le premier en France à avoir mené un club comme une entreprise classique. Le premier à avoir voulu diversifier les sources de revenus pour que son club soit à l’abri des aléas sportifs. Des OL Coiffure et OL Taxi du début des années 2000 à la construction d’un nouveau stade entre 2012 et 2015, en passant par l’entrée du club en Bourse en 2007, toute la politique d’Aulas a consisté à obtenir des garanties financières suffisantes pour assurer la pérennité de l’OL au plus haut niveau. 

La présidence d’Aulas, c’est l’acceptation totale du football business. Une posture qui a détoné à ses débuts, mais qui a permis à l’OL de prendre un temps d’avance sur ses concurrents. Mais toutes les choses ont une fin et JMA lui-même est désormais forcé de tourner la page. Et c’est le paysage du football français qui en est modifié.

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18 réflexions sur « La fin d’une ère »

  1. Je me souviens bien de la saison de remontée de l’OL où ils prennent une branlée 6 à 1, il me semble contre Marseille qui venait de recruter Tigana, Amoros, Waddle, Francescoli ou Mozer. Petit recrutement…
    Ils finissent dauphin avec Giuly et Maurice mais c’est difficile d’imaginer leurs succès dans les années 2000. De belles équipes à qui il a manqué un grand buteur. Benzema arrivé un peu tard.

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  2. je m’étendrai pas trop sur le sujet ni sur l’article les modos me jetterais^^ je serais pas non plus objectif ni très aimable, ni très sociable avec de possibles contradicteurs vous imaginez bien ha ha!
    donc une chose à dire bon débarras, que Textor nous fasse une Américaine devienne le fossoyeur de ces vilains et qu’ils disparaissent
    allez les verts! que Rocher réussite et vire nos 2 clowns

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  3. Bonsoir à tous, ici Aiaccinu, ancien habitué de SoFoot mais dont je n’arrive plus à me connecter depuis la refonte de l’interface. J’ai vu que l’ami Verano82 publiait souvent ici, c’est donc avec un certain plaisir que je me joins à votre communauté.

    J’en profite donc pour lever un toast à M.Aulas, aussi détestable et agaçant fut-il. Bonne retraite à lui.

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    1. Bienvenue Aiaccinu! Si un de ces quatre, tu veux nous faire partager ta passion pour Ajaccio, n’hésite pas. Je ne pense que l’on ait eu un texte sur le foot corse pour le moment. On a bien parlé de Baratelli mais après plutôt époque Nice.

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  4. Pas forcément fan du bonhomme toutes ces années mais quand même admiratif de ce qu’il a fait pour le foot féminin. C’est ptet ça qui restera dans 50 ans, n’en déplaise à Lacombe

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  5. Ambitieux, visionnaire, mauvais perdant, un brun provocateur, et maintenant nous voilà avec un américain à la baguette. Espérons que ça se passe bien.

    C’est dommage qu’il n’ait pas pu avoir une Coupe d’Europe, même si les filles l’ont gagnée 8 fois.

    Bonne retraite M. Aulas

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  6. Il y avait penalty sur Nilmar. L’OL avait le niveau pour gagner la LDC en 2004 et il est dommage que celle-ci ne soit pas venue récompenser le travail de fond de JMA. Le vrai reproche que l’on peut lui faire est de ne pas avoir préparé sa succession dans les années 2000, quand l’OL était au top. Il y avait une belle occasion de placer dans l’organigramme du club les joueurs historiques qui quittaient le terrain et de pérenniser ainsi la culture de la gagne à tous les niveaux. Le Bayern a commencé à faire ça dès la fin des années 70, après leurs trois premières C1, et on voit le résultat depuis presque 50 ans maintenant. L’essai avec Juninho est arrivé au moins cinq ans trop tard.

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    1. Je pense que l’OL n’a jamais eu le niveau pour gagner la LDC. Alors peut-être une année avec un parcours d’outsider à qui tout réussi, mais dans le fond il manquait pas mal de choses à l’OL. Et Aulas n’a jamais fait les efforts pour que le club soit dans les meilleures dispositions pour être dans la course, dans son recrutement, la préparation (le pic de forme de l’OL était toujours à l’automne pour tuer la L1 avant l’hiver et survoler les poules de LDC, mais au printemps c’était plus la même histoire), choix des entraîneurs. Ecraser la L1 passait avant. Entre passer à côté d’une demi de c1 et être un prétendant sur plusieurs années, il y a un gouffre.

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      1. A l’époque le Bayer Leverkusen est allé en finale. Aulas les citait comme exemple et en 2004 et 2005 l’OL avait tout à fait le profil pour faire pareil.
        C’était l’outsider qui ne payait pas trop de mine mais faisait un peu flipper au tirage au sort.
        C’est impossible de dire s’ils auraient gagné la C1, mais ce qui est certain c’est qu’il n’a pas manqué grand-chose pour aller plus loin.

        La demi-finale contre le Bayern, à l’inverse, c’était à sens unique.

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      2. Ce Bayer était un pionnier de ce que l’on désigne désormais par « data »……. L’OL s’en inspira-t-il alors dans ses recrutements?

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  7. Lyon-Lens en mai 2002, la glissade de Warmuz, Sidney Govou, la frappe détournée de Pierre Laigle, le jingle du Multiplex de Canal+… C’est surtout ça mes premiers réels souvenirs de l’OL de M. Aulas. Le temps passe tellement vite, je ne sais vraiment pas de ce qu’il va advenir de Lyon.

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