Marcelo Bielsa: Mars, Sicile et Serie A

C’è la luna mezzo mare

« Un jour… et ce jour n’arrivera peut-être jamais… je vous demanderai de faire quelque chose pour moi ! Mais en attendant, je vous offre ce service, en honneur des retrouvailles, des fiançailles, et du mariage entre les sentiments et le football » ! Lunaire, loufoque, farfelue… enfin follement « El Loco » ! Voici les premiers mots d’un Marcelo Bielsa complètement décomplexé et relaxé, pratiquement déconnecté de la réalité, un peu comme nous tous… En effet, nous voilà installés, presque scotchés dans cette salle de conférence de presse devenue incontestablement poussiéreuse, tant elle tombait tristement dans l’oubli d’une troisième division italienne isolée, s’apparentant aisément à une cousine de village très éloignée… Troisième division italienne oui ! Absolument ! La « LegaPro » plus précisément. Rien d’étonnant connaissant le caractère anticonformiste et affranchi de l’argentin. Un coach détaché, quelque part comme la Sicile… Une « LegaPro », anciennement « Serie C », isolée disais-je… et même exilée ! Pourrait-on insister… Pourtant professionnelle certes, mais à des années-lumière de la grande Déesse « Serie A » qui enlaçait jadis, nombre de clubs dispersés aujourd’hui dans les trois poules de vingt équipes composant cette troisième division. Un championnat d’épaves pour des vaisseaux fantômes, vieux navires, petites barques retapées ou embarcations de fortune, tentant tant bien que mal de rejoindre un rivage et qui, souvent trop impuissants, s’estompent silencieusement au large, jusqu’à se fondre dans l’horizon et se confondre comme un mirage… Des silhouettes qui s’essoufflent, aspirées dans le tourbillon d’un football aux eaux troubles. Des équipes comme des spectres, âmes perdues presque transparentes, s’éclipsant peu à peu et couvertes, au mieux, de la triste tenue de l’uniformité… et au pire, d’une cape d’invisibilité ! Enfin par conséquent, presque par définition, des clubs disparaissant de plus en plus, et hélas sans cesse, dans les profondeurs de l’insignifiance, oserais-je finir ainsi : dans les abysses du Sud ! Principalement vous l’aurez compris, les équipes errantes sans espoir, hagardes et assoiffées, dans l’océan désert d’une « Poule C » délaissée et desséchée… Des plats traditionnels réduits au rang de restes, de déchets… pépins éparpillés autour d’une pastèque napolitaine faisant elle office de festin, pour les estomacs vides et affamés situés, disons… au sous-sol d’une maison romaine ! Image horizontale, panorama plat et domaine de plain-pied… pratiquement une nouvelle longitude dessinant ainsi, et définissant en quelques sortes : « l’équateur du Calcio » ! Pour conclure, des clubs mythiques, des grands classiques, dépecés jusqu’à devenir l’incarnation inconcevable de vulgaires carcasses maigres… Purgatoire ! « Pietà » ! Tombeau ! Pour finir de ponctuer le tableau de cette « LegaPro » léguée comme un héritage lésé… Mais aujourd’hui heureusement, la poussière résiduelle de cette salle de presse est sortie de son long sommeil, comme réveillée, bousculée par l’agitation renaissante autour d’elle, réchauffée par les premiers rayons de la saison des amours et éclairée par la lumière d’un jour nouveau, s’infiltrant discrètement, comme profitant d’une opportunité, à travers les interstices laissés par des stores abîmés et péniblement levés. Alors animée, cette poussière s’est mise à tournoyer, à dessiner lentement cercles et spirales dans l’air toujours doux, timide… presque tamisé et encore tiède, de l’aurore méridionale… Une poussière en mouvement, prenant vie jusqu’à finalement danser… nous laissant facilement imaginer les notes frivoles d’une tarentelle locale l’accompagnant dans son élévation ! Son élévation… Parfaitement ! Parce que la poussière n’est plus, les minuscules particules ont incontestablement quitté leur statut de « grisaille matérielle », pour venir se métamorphoser, ici en lucioles limpides et légères, là en fées fragiles et éphémères… caricatures faciles gravitant ensemble au dessus de cet article aux curieux attraits de conte fantastique ! Une poussière d’étoile enfin, peuplée de multiples petites comètes, venant saupoudrer, raviver, embraser… comme des étincelles volantes et crépitantes… le feu d’une passion perdue ! Cette passion, celle entre le football et le partage, celle aussi de la proximité, entre la pelouse et les pieds nus du bas peuple… cette passion pure, mêlant plaisirs et pulsions, des vieux oliviers millénaires jusqu’aux nouvelles pousses, jeunes prétendants et autres belles promises… Les projets, l’Amour ! La poésie et l’Aventure ! Pour conclure pourquoi pas le Paradis ? Pratiquement à porté de main tant la fable nous transportera ici sur les ailes d’un Cupidon intrépide et carrément irrésistible… Paradis donc ? Cupidon ? C’est tout comme ! Nous sommes en Sicile et Marcelo Bielsa vient d’accepter le pari osé de sauver la belle perle rose palermitaine, devenue toute pâle et échouée depuis maintenant trop longtemps sur sa plage de cailloux. Lueur d’espoir au fin fond des catacombes, le coach argentin se devra d’être à la fois fidèle éclaireur, phare érigé, cierge ou encore Christ Sauveur… plus brillant et éclatant que Sainte-Lucie, plus brûlant que le supplice imposé par un lourd soleil de Sicile ! Un Icare moderne, un illuminé ! Certainement un savant un peu siphonné du ciboulot : oreilles fumantes et ailes de cire ! Enfin un fou, fatalement… « El Loco » ! Un astre en survêt, un givré cogitant sur sa glacière en plein cœur d’un volcan… et évidemment un génie ! Ici quelques « Mister » qui résonnent derrière des micros tendus… Là le désormais célèbre traducteur s’accrochant difficilement à déchiffrer le dialecte ! Incompréhensible, invraisemblable, hallucinant… Bielsa et bel et bien là ! Tout de rose vêtu, couleur de robe de la nouvelle vie en ville, se mariant merveilleusement à l’indémodable teinte enrobant les gros titres de la « Gazzetta » de ce matin ! Alien arrivé tout droit de Mars ou ange gardien tombé du ciel, au beau milieu d’un marché de « Ballaro » bouillonnant, pour nous emporter, nous faire décoller, nous enlever littéralement vers une bien drôle de planète ! Sa planète ! Celle de la plénitude, du spectacle, de la prolifération de l’utopie… et qui connaît désormais comme nouvel observatoire la capitale sicilienne, déjà en orbite, prête pour son séjour spatial dans cet univers « Bielsa » absolument renversant et renaissant sans cesse ! Une station difficilement définissable : essayons ensemble inaccessible ? Choisissons simplement céleste ! Galaxie géante à l’exploration exponentielle, à l’étendue étourdissante et aux mystères infinis… Un autre espace temps, un portail pour un nouveau monde, apaisé, perdu quelque part au milieu des étoiles, à l’abri de toutes colonisations et encore vierge… Un système solaire préservé comme un secret et pour finir ici, forcément, une sorte de Cosmos rose ! « C’è la Luna mezzo mare », « il y a la Lune au milieu de la mer », folklore sicilien populaire, porté comme un étendard et superbement exporté à l’international… ou plus récemment le « Rhapsody » (« Extase », « Éloges », « Transe »), repris et adapté par les fans de Leeds… Tout ira à la perfection pour servir d’ouverture de bal, d’invitation au tango promis par notre nouveau couple, aussi improbable qu’inattendu : il « Pazzo », comprenez le « fou »… et la palermitaine, aux yeux noisettes, cheveux châtaignes et peau de miel… « Une fille peut-être plus grecque qu’italienne » ! Deux astronautes, deux aliénés, descendant de l’espace pour l’un et remontant des Enfers pour l’autre, liés ici en Sicile pour une représentation digne des plus prestigieuses scènes. De Broadway au Bolchoï, en passant bien sûr par la Scala… Marcelo Bielsa : Mars, Sicile et « Serie A ».

Ciuri, ciuri…

Extraterrestre débarqué de Mars ? C’est bien le moins que l’on puisse dire ! Effectivement, en cette fin mars 2022 et seulement quelques semaines après son licenciement de Leeds, « El Loco » était déjà embarqué dans le train, presque pourrions-nous dire ici la locomotive pour Marseille. Une cité phocéenne où son ami et homologue Sampaoli, pourtant globalement satisfaisant, commence à être le sujet d’agacement et un stimulateur d’impatience dans la fosse aux lions, déjà exigeante, servant de demeure au peuple marseillais. De plus, il est évident que chez les supporters de l’OM, le corps, même indéniablement plein de vie de « Don Sampa », ne fait pas le poids face à l’idée, que dis-je l’idée… le rêve d’un retour, ne serait-ce que de l’ombre de Bielsa ! « La Vida Loca » ? On en parlait, on l’attendait et alors, presque logiquement, on y a cru… Mais logique et « El Loco » sont incontestablement incompatibles, alors si Bielsa a bien déposé un pied à Marseille en descendant du long train l’ayant ramené d’Angleterre, c’est uniquement pour prendre élan et embarquer le second sur un ferry à destination de la Sicile ! Un long voyage, comme pour déjà s’enraciner, s’imprégner d’une certaine ambiance, des odeurs, des couleurs… une atmosphère de départ, d’attente de retour… Un chassé-croisé d’émotions connu de chaque émigré et de ses descendants, tant ce ressenti se transmet, s’incruste dans la mémoire génétique et s’impose à tous, sous la forme d’une boule au ventre indéfinissable, de frissons insoupçonnés, et enfin… à travers le filtre adoucissant de la vie et de ses vérités, celle-ci continuant vaillante, à voguer sur les vagues de souvenirs de chaque générations… Une traversée pour comprendre tout ça, parce que Bielsa, ce n’est pas une boucherie sicilienne d’après guerre : vitre impeccable, belle enseigne en bois de pistachier, où il serait gravé à la main « maccelaio », « boucher » en italien… mais pas de viande à l’intérieur ! Marcelo Bielsa n’est pas une vitrine attirante, une carte postale, un décor commercial ou encore le design pensant justifier le prix démesuré du dernier restaurant tendance et de son menu à la mode… « El Loco », comme tous les fous, danse en fait, tout bonnement et simplement, sur une musique que les autres n’entendent pas ! Ou du moins, n’entendent plus… la musique de fond, pour construire ici et emprunter un pont parfait : le fond ! L’intérieur, le stock en magasin, l’arrière boutique ! Les valeurs, les convictions… le libre-arbitre et les sentiments… Les désirs du cœur commandés du fin fond des tripes ! Comme je le souligne souvent, l’importance du cheminement avant la notion de finalité et de résultat… Marcelo Bielsa alors finalement pas si barge ? Peut-être même sage ? Qui sait… Quoi qu’il en soit l’entraîneur argentin légèrement « Mage », tant ses combats et ses différentes tâches l’entraînent sur les sentiers, parfois de l’impensable, souvent de l’impossible. Voies sauvages et instinctives, étrangères au commun des mortels devenant malheureusement et de plus en plus souvent, complètement sourd aux sirènes alarmantes de la simplicité ! Alors… Ovni atterri en provenance de la planète rouge ? Un petit peu… Ange messager envoyé par le ciel ? Presque une évidence si on imagine que Maurizio Zamparini, hélas récemment locataire place Saint-Pierre, y serait allé de son petit coup de pouce ! En tout cas cela lui ressemblerait, et d’ailleurs, apprendre un jour que « Zampa » est derrière tout ça… ça ne me ferait certainement pas tomber de ma chaise ! Et puis, qui d’autre que feu Maurizio Zamparini, ancien sulfureux président du club « Rosanero », pour aller dénicher de son arbre perché, notre « Rosarino » adoré ? À part peut-être une intervention de « Santa Rosalia », la patronne de Palerme, je ne vois personne d’autre capable d’un tel coup de théâtre : systématiquement surprenant, toujours imprévisible ! Signé Bielsa ? Non : signé d’un « Z » qui veut dire « Zampa » ! Photocopie, curieux copier-coller tant les deux hommes se ressemblent étrangement. Petite parenthèse ici, en hommage à l’ex boss du football du « Mezzogiorno » (le « Midi » italien), patron décrié mais malgré tout toujours infiniment populaire (définitivement un semblable de Marcelo), et quelque part maintenant éternel, du club palermitain… Peut-être même bien plus déjanté que le coach argentin, à tel point qu’on se demanderait si finalement, il s’agirait d’un bon présage de joindre ces deux noms dans la même phrase ! C’est donc clairement la résurrection qui sera le maître mot de notre leçon du jour… et où, ailleurs que dans cette capitale sicilienne absolument solaire, et plus particulièrement au sein de son club historique, celle-ci aurait-elle pu mieux s’incarner ! Un Palerme porté disparu, perdu de vue… presque un fait divers de l’arrière pays ! Une équipe sicilienne dissoute comme un souvenir périssable, reléguée dans la division du silence et parrainée par la peur de s’émanciper… À l’image du football sicilien de cette dernière décennie, une sorte de secret de famille, entre désespoir, disparitions… scandales et routes sinueuses. Un football sibyllin, sicilien pardon, qui après avoir gesticulé sans but, comme un vulgaire pantin désarticulé s’agitant au bout d’une ficelle… souffle aujourd’hui un vent de renouveau, sifflote un air enjoué et enthousiaste, cueillant dans ses champs les quelques fleurs miraculées d’un printemps cramé ! « Ciuri, ciuri, ciuri di tuttu l’annu, l’amuri ca mi rasti ti lu tornu », « Fleurs, fleurs, fleurs de toute l’année, l’amour que tu m’as donné je te le rends » ! Comment ne pas ressortir ici mon vieux disque, autre hymne de l’île et carte de visite également interplanétaire, parfait pour le nouveau rythme régnant sur ce récit. Un football sicilien qui enfin, avec la venue de Bielsa, s’ouvrira désormais, comme des pétales têtues tentant d’attraper les nuages, ou encore comme des ailes, délicates, doucement déployées par un ange… Ici alors un aigle, rose et noir évidemment, planant… comme en apesanteur, au dessus du « Monte Pellegrino » ! Une Sicile qui s’ouvrirait pour finir, comme les grands yeux écarquillés, expressifs et exorbités… d’un Salvatore Schillaci en éruption, s’imposant à la scène, s’offrant à la foule… et explosant jusqu’à exposer ses entrailles, puisées au plus profond de la terre et crachées au ciel ! Une boussole folle qui tourne en rond… Un thermomètre déréglé, complètement taré et qui nous mènerait tout droit aux excès caniculaires de température… C’est cette Sicile iconique dont il s’agit et que l’on veut ressusciter ! Une Sicile synonyme et symbole du « Sud », à la trajectoire verticale, comme l’ascenseur émotionnel dans lequel ce dernier est sans cesse resté coincé. Une trajectoire verticale aussi, comme le rejet libérateur d’une lave trop longtemps retenue, ou encore comme une coulée de larmes sur une joue à l’éducation antique, honteuse d’être vue… Un ovni disais-je tout à l’heure ? Un aigle à l’instant ? C’est même bien plus que ça : c’est Marcelo Bielsa ! Le funambule fou, les vertiges d’un numéro de voltige sans filet, l’envol divin vers l’altitude d’un vol irrégulier, avec l’attitude désinvolte d’un voleur d’oranges ! Grand Condor, Pirate astral comme Albator ou que sais-je encore… Peut-être « Buzz » Bielsa ? Pour un coup de foudre sidéral ! « Vers l’infini et l’au-delà » ! Marcelo Bielsa : Mars, Sicile et « Serie A ».

Pour un flirt avec toi…

Barzagli, Barone, Grosso et Zaccardo, en 2006 la « Squadra Azzura » soulève la coupe du monde et, avec ces quatre joueurs cités ici, Palerme est le troisième club le plus représenté dans la sélection italienne, juste derrière la vieille dame turinoise et le diable milanais (5 représentants de chaque côté pour la Juventus et le Milan AC)… Et encore, on pourrait pratiquement compter Luca Toni, clôturant lui, au moment du mondial allemand, sa première saison sous les couleurs de la Fiorentina, mais qui restera indiscutablement, une statue cimentée et une référence indéboulonnable de ce Palerme du milieu des années 2000 et de sa génération dorée. Avec cette petite statistique, symbolique tout de même et, quoi qu’il en soit, toujours bienvenue et sympathique… Palerme s’installe alors comme « place to be » dans cette « Serie A » désorientée qui semblait vraisemblablement avoir perdu le Nord ! Un portrait palermitain qui impose ses traits sur une fresque restaurée et rafraîchie, une signature au pinceau qui marque de son empreinte la « partie gauche » du tableau, comme on dit chez nous… Enfin une « Rosa », « effectif » en italien et image parfaite… une « Rosa » sicilienne sculptée avec précision et minutie, qui emprunte à cette époque et presque sans aucune opposition, le statut de prétendant européen ! Un petit peu à la manière de l’Atalanta d’aujourd’hui, ou de Sassuolo aussi… Palerme pour finir, qui se pare de plumes des plus beaux paons, ou peut-être de celles d’un flamant rose, pour venir redéfinir les influences de la prochaine « Fashion Week », et aussi, ainsi… décolorer, découper, et définitivement déchirer… les créations clairement cycliques de couturiers encore trop coutumiers d’un Calcio conservateur ! Avec ses quatre champions du monde donc, la parabole palermitaine se présente comme le premier satellite des principales planètes de « Serie A » ! L’étoile sicilienne, à l’allure lilliputienne, qui scintille dans l’immense constellation que constitue notre superbe « Campionato » ! Attention, cela n’avait rien d’un feu de paille, ni d’un tigre de papier. Effectivement, la cité rose, sa jungle de palmiers et ses palais resplendissants faisant alors fonctions de forteresses… tiendront ensemble plus de dix ans le siège, insoutenable et suffocant, d’une « Serie A » aux assauts incessants ! Une décennie et des poussières, autant dire une éternité pour une équipe provinciale, qui aura réussi à créer sa propre identité, son indépendance… aussi une certaine dynastie et, en quelques sortes et par conséquent… à recréer discrètement, dans la résistance et l’insoumission, son sublime royaume de Sicile ! En effet, s’en suivront d’autres révélations dans les différents effectifs ayant successivement défilé durant toutes ces saisons. Les baptêmes pour commencer, de Matteo Darmian et Andrea Belotti, avant leur confirmation au Torino… L’Ouest de la Sicile alors également « Eldorado », des petites pépites Franco Vázquez et Josip Ilicic, aux vraies mines d’or : tout d’abord l’encore tout jeune poète Paolo Dybala… ensuite l’esthète joueur qu’était Javier Pastore… et enfin, immanquablement, l’exemplaire et incroyable Edinson Cavani ! Évidemment, riches et variées seront les nombreuses trouvailles du directeur sportif Walter Sabatini, dirigeant clairvoyant et respecté, véritable pionnier du « recrutement de campagne » et aux faits d’armes qu’on ne présente plus… Palerme également, premier défenseur et gardien de la tradition des bons portiers italiens. Soulignons ainsi ensemble, la noble et loyale implication du tant aimé Vincenzo Sicignano… Ici Sirigu s’éveillant à l’aube de son chemin de croix… Là Fontana, Guardalben ou Sorrentino, se couchant au crépuscule de leur pèlerinage… Palerme tremplin, Palerme témoin: Balzaretti, Miccoli, Amauri… La capitale sicilienne aussi culturellement cosmopolite : Abel Hernandez, Mauricio Pinilla… le fabuleux et simplissime Fabio Simplicio, le viking Simon Kjaer ou le « Santo » Mario Santana… Enfin pour conclure, un Palerme pittoresque, presque bucolique, avec bien sûr ses simples « héros du coin », antihéros plutôt, à la carrière cabossée, mâchée… massacrée mais magnifique ! Des braves types… physique atypique, étiquette d’insulaire et palmarès populaire ! Notre numéro « 10 » de village et véritable légende locale Lamberto Zauli, surnommé d’ailleurs « Zizou » en Sicile ! Des buteurs champêtres comme David Di Michele… et des cousins de provinces à la classe de Franco Brienza ! Une « Piazza Pretoria » et un quartier du « Quattro Canti » merveilleusement transformés en cour des miracles ! Un Palerme de gala, élégant : « Assist » futés du maître de cérémonie Mark Bresciano… « Vista » intacte et dernières retouches du tailleur, le renard rusé Alessandro Rosina… Et autres transitions, pratiquement transparentes tant elles savaient s’effacer et ne pas voler la vedette aux diverses « Stars » présentes, ces passes toutes aussi décisives et aux saveurs de dessert, ces caresses presque sucrées servies par le pâtissier de l’ombre Giulio Migliaccio ! Autant dire un tapis rouge déballé et un service des grands soirs, pour les notes parfaites des dernières partitions offertes par le vieux violon d’Alberto Gilardino ! D’autres « rosaneri » plus discrets, disciples disciplinés et autres apôtres anonymes : Mattia Cassani, Giuseppe Biava, les frères Filippini… le destin déchirant de Daniele Di Donato, ou encore l’élégant espoir Andrea Gasbarroni… Pour conclure un Palerme évidemment héritier lui aussi, du gêne du grognement et de la « grinta », des origines génétiquement non modifiées, incrustées comme un gang bien ancré qui se serait installé sans gènes ! Un génome alors souvent exprimé et généralement dégagé par le génial gladiateur, le capitaine engagé : Eugenio Corini ! Accompagné, entouré par de grands guerriers, les « Super Spartiates de Sicile » : Accardi, Guana… plus tard Bovo ou Nocerino… sans oublier surtout, le leader Liverani et, pour terminer, pour conclure ce tour de force… le plus solide de tous… la tour de contrôle, aussi efficace en numéro « 9 » qu’en défenseur central, « Striker » surprenant ou « Stoppeur » à l’ancienne… le vrai « Van Buyten du Sud », l’incontournable Christian Terlizzi ! Au milieu de tout ça, arrivera une première qualification européenne sous le mandat du guide Francesco Guidolin. Deux autres suivront successivement sous Delio Rossi (il y en aura cinq au total)… ajoutées à une finale de Coupe d’Italie, toujours avec Delio le délirant ! À souligner ici aussi, deux saisons (2005/06 et 2009/10) où le club sicilien manquera de seulement deux points la quatrième place du Calcio, qualificative pour la Champions League… Après tout peu importe, la douceur principale, c’était surtout celle de voir « les grosses têtes de Serie A » venir se faire rafraîchir la nuque dans ce beau stade « Renzo Barbera » ! Poumon de Palerme animé par 36 000 personnes, à la joie tellement naturelle qu’elle en devenait transmissible, contagieuse, presque palpable ! C’était l’espoir du « pourquoi pas », le droit d’y croire, l’orgueil de pouvoir casser les codes… Un Palerme pilote, aligné en deuxième ligne, juste derrière la « pole position » et dans le rôle du chasseur ! Un missile, une tête chercheuse, aux fesses d’une « Testarossa rossonera », de l’appareil « Pirelli » ou de la fameuse « Fiat » boostée… Une flèche affûtée et fougueuse, à l’affût du moindre faux pas pour venir finir sa course, dans les flancs du cheval cambré ou du zèbre turinois. Enfin une « Ferrari » rose à la course folle, avec bien sûr « El Loco » aux commandes, pour un remake, une adaptation presque calquée des « fous du volant » ! Vas-y Fonzie ! Fonce Fangio ! « Tu veux connaître mon rêve écoute ça » : Bielsa qui ramène Palerme en « Serie A » ! À sa façon, en plaçant l’effort et la méritocratie au centre de son discours, peaufinant son art jusque dans les moindres détails et façonnant absolument tout ! Du sol au plafond ! Soulageant ainsi les fissures du temps, pensant les cicatrices des vieilles coupoles et réalisant enfin un chef-d’œuvre ! Le « Michel-Ange argentin » ! La « Chapelle Sixtine de Sicile » ! Marcelo Bielsa, l’espoir dément d’un portail spatio-temporel, à emprunter pour le retour au premier plan d’un club qui, « footballistiquement », date pratiquement de l’époque du Big Bang ! Un club historique disais-je plus haut ? Tout à fait ! Avec sa création en 1900, celui qui s’appelait alors le « Anglo-Palermitain Athletic & Football Club » compte parmi les dinosaures italiens les plus méconnus et, à l’échelle du Calcio, associe facilement sa date de naissance à celle de la création de l’univers ! Un club opiniâtre, un cafard s’invitant au banquet de Bacchus, sachant s’incruster dans les failles d’un système pour montrer toute sa fidélité aux lois premières de ce sport : le culte de l’imprévisible et la fréquentation désapprouvée avec l’impossible ! Une idylle interdite, dans ce football devenu un intime des rencontres arrangées et des mariages de conventions. Coup de pied dans la fourmilière, cailloux dans la botte et refus d’embrasser un scénario aseptisé, sans suspense et à la fin facilement prévisible. « Voulez-vous prendre pour épouse la sécurité d’une éternelle 8ème, 9ème ou 10ème place de championnat » ? Un discours commun, protocolaire, qui ressemble à une répétition pour la mascarade conventionnelle de la « check-list » idéale… comparable à un contrat truqué et non consenti pour un baiser de cinéma ! « Non » ! Balancé par une sicilienne rebelle à la figure d’un prêtre, pâlit celui-ci par la peur de ne savoir comment conclure sa cérémonie, d’ordinaire signée d’avance… Une opposition exprimée, pratiquement un blasphème, presque un rituel païen ! Enfin pourquoi pas une prière improvisée… Palerme c’était cette audace ! Ce comportement pieux et infernal à la fois, ce goût du risque et de l’incertitude… Palerme bien sûr, c’était aussi et surtout la « Dolce Vita », dans toutes les nuances de son prisme : paisible, impalpable, superstitieuse… poétique, gracieuse et épicurienne… Les effluves caféinées de la rosée d’un matin méditerranéen, mariées à d’étranges arômes de Patagonie ! C’était ce tempérament placide et pastorale… le printemps, les pâturages… les pâquerettes et les parades ! Palerme, c’était la transhumance vers les sommets ! Enfin l’insouciance, la légèreté… là l’insolence… et ici la liberté ! C’était le romantisme ! L’évasion aveugle de la folie sur un « Vespa » rose ! Une guêpe amoureuse qui vous pique en plein cœur ! « Pour un flirt avec toi je ferais n’importe quoi » ! C’était l’US Città di Palermo.

Pourquoi n’êtes vous pas venu me voir tout de suite ?

« Pourquoi n’êtes vous pas venu me voir tout de suite ? » C’est la question qu’on pourrait facilement se poser, ou plutôt le regret qu’on pourrait directement avoir, en voyant Marcelo Bielsa confortablement installé dans cette salle en pleine conférence de presse ! C’est vrai que d’assister à cette présentation, et ainsi observer se jouer cette scène sonnant comme une sérénade… nous renvoie sans détour face à la conclusion, pratiquement la fatalité, que cette alliance aurait pu se faire plus tôt ! « El Loco » qui débarque en Sicile avec la casquette charismatique de « Capo dei Capi », comprenez le « Chef des Chefs », ça saute aux yeux comme une évidence ! Au point qu’on se demanderait si l’on ne pourrait pas carrément raccourcir cet article et résumé ce récit en un seul mot : « Eureka » ! En même temps, et en contradiction avec ce constat clairement émotif, on ne peut pas dire que Palerme se soit présenté comme un club à l’accueil chaleureux. En effet, innombrables sont les « allenatori », « entraîneurs », qui auront terminé dans la gueule boulimique de l’alligator Zamparini ! Sérieusement… Combien de coachs concrètement, auront participé à ce jeu de chaises musicales, chacun d’eux charmés, comme des serpents, par le sublime salon de notre Sultan insolite, ou par le son sénile, sifflant et s’échappant de sa flûte ensorcelée ! Une ronde sans queue ni tête, un relais qui tourne en boucle, pour venir, tous hypnotisés bien sûr, s’asseoir successivement sur un banc palermitain pouvant parfaitement rivaliser avec le plus fonctionnel des sièges éjectables… Combien donc ? Difficile d’y voir clair, et encore plus compliqué de compter ! Pour cependant répondre à cette demande, comment ne pas tomber dans l’inévitable trou noir des chiffres, ceux-ci sans cesse tirés à leur paroxysme, ou bien se perdre dans le « sous-sol des citations », celles frigides des statistiques, ici toutes aussi insensées qu’effrénées et au mysticisme digne de hiéroglyphes indéchiffrables… Là calculatrice indique 51 ! Je recommence pour en être certain, le chargement est laborieux et la pauvre machine me paraît être en surchauffe… 51 oui ! Calcul et résultat sont bien corrects ! 51… Et quoi encore ? Quelle aurait été la suite ? Un « rami » ? Une « briscola » ? Parce que là, franchement, ça relève du jeu de carte ! À croire que l’objectif était la recherche d’un cliché pour accompagner la photo d’une partie de pétanque ! Concluons très brièvement : à dire vrai, ce n’est en réalité pas 51 coachs, mais plus exactement 51 licenciements. Enfin bon, au royaume de l’exagération, l’incompréhension se sent comme à la maison ! 51 licenciements donc, sur une période de 15 ans, entre la reprise du club par Maurizio Zamparini à l’été 2002, et la fin de fonction de ce dernier en début d’année 2017… 51 changements en 15 ans oui ! Pour un total enfin de 30 entraîneurs différents, certains par définition, sont ainsi passés plusieurs fois par la case « prison », ou « banque », selon notre manière de voir les choses… de ce « Monopoly » palermitain au « Map » spécialement adapté pour pouvoir jouer sur une « panchina » bancale ! Allées et venues récurrentes, départs imprévisibles ou retours improvisés, autant de passages et de sens de circulation pour ces courageux « Don Quichotte » ayant finalement combattu contre un moulin ! Pour conclure, à la variété et à la quantité, et tout de même venue s’ajouter la qualité, certifiée ici par des coachs du calibre de Gian Piero Gasperini, Gigi Del Neri, évidemment Guidolin et Delio Rossi cités tout à l’heure… Les jeunes Mangia, Gattuso, De Zerbi… Ou encore le « casting des crânes chauves » : Cosmi, Colantuono, Ballardini… Zenga, Sannino, Iachini… et surtout, le futur « Padre Pio » de « San Siro » : Stefano Pioli ! Enfin, même Malesani a pointé le bout de son museau… jusqu’à mon préféré : Bortolo Mutti ! Et j’en passe bien sûr… bien fou celui qui voudrait se lancer dans le listing et l’interminable défilé de profils, inscrits sur cette longue frise faisant office de papyrus infini ! Bien fou aussi, ceux qui auront été les sujets de ce roman à l’eau de rose, ces coachs déchus de leur couronne avant même de s’être assis sur le trône. Bien fou enfin, ces rois imprudents, ces stratèges ambitieux, romantiques et cavaliers, tous tour à tour matés pour avoir voulu goûter, inconscients qu’ils étaient… aux saveurs salées du sacrifice ! Bien fou oui… et bien nous y voilà, la transition est toute faite ! Si selon La Fontaine, la Folie est condamnée à servir de guide à l’Amour… alors la fin de notre fable elle, confirmera le dicton et viendra, sans hésiter une seule seconde, embrasser à pleines lèvres la morale de ce beau poème… Marcelo Bielsa à Palerme ! C’est bien fou ! Ça crève l’écran et ça perce le cœur ! C’est presque péremptoire pour toutes personnes partageant sa sensibilité, parents de la disproportion et progénitures peut-être un petit peu trop proches, comme lui, de l’insaisissable, de l’irrationnel et d’une foi infaillible ! J’aurais très bien pu envoyer « El Loco » un peu partout, aux quatre coins du monde, mais, et je suis conscient que cela puisse paraître paradoxal… je souhaitais rester cohérent ! Alors, au moment où j’écris ces lignes, le Betis, ma maîtresse sévillane, est déjà en pleine procession, portant Pellegrini comme un « Cristo del gran Poder », customisé pour l’occasion en blanc et vert ! Lecce et Bari quant à eux, mes pieuses paroisses « pugliese », mes popes protecteurs, jouent actuellement leur montée respective, en « Serie A » pour les « Salentini » et en « Serie B » pour les enfants de « San Nicola »… S’il n’y avait que le souci de la cohérence, mais à celui-ci s’ajoute hélas l’exigence du renouvellement… Ainsi, Bielsa au pelage grenat, sous les reflets de ma reine, la Reggina… ou encore à la Salernitana… cela aurait manqué d’inspiration. En effet, les deux belles sanguines du Sud ayant déjà été, la source chaude de l’encre cinglée coulant sur mes articles au cœur d’artichaut ! Tout d’abord, concernant la calabraise, dans mon premier travail, l’essai futuriste mais malheureusement non prophétique : « La Grande Bellezza : 2021, la Reggina en C1 »… et ensuite, pour l’hippocampe de Campanie, dans l’expression démesurée d’un surréalisme sudiste, le texte zinzin : « Salerne, la cité de Zampa » ! Pour revenir en Sicile, Messine aussi s’est récemment vu consacrer son quart d’heure de gloire dans mon dernier récit en date : « Calcio, c’était le temps des fleurs ». Enfin, deux dernières tentations présentaient un profil parfait pour l’ambiance « Bielsiste », et pouvaient prétendre prêter leurs traits à ce portrait aussi abstrait que surréaliste : Bastia et Cádiz ! Toutes deux actuellement à la lutte pour sauver leur peau, dans la chaleur étouffante du bas de tableau espagnol, pour ce qui est de la magnifique gitane andalouse… et à la surface glissante d’un puit sans fond, enlisé dans les sables mouvants d’une « Ligue 2 » instable, pour l’irréductible bouc corse… Catania ? Cosenza ? Catanzaro ? Et donc finalement Palerme… Bielsa en Sicile : mon caprice délicat ! Alors pour finir, on pourrait se laisser porter par l’allégresse, jusqu’aux frontières de l’idéalisme, et rêver gratuitement, sans restriction aucune, à un retour de Pastore… en « LegaPro » parfaitement, dans un duo romanesque avec Cavani en fin de carrière ! Mais ça aussi, c’est du déjà-vu… plusieurs fois dans mes textes et au moins milles fois dans ma tête ! Trop facile… Bielsa à Palerme, ça mérite plus que ça, de la cohérence disais-je, de la recherche et de la précision… Ne rien laisser au hasard pour mettre toutes les chances de notre côté ! Parce que « El Loco » sur une glacière remplie de granites siciliennes, c’est tout à fait plausible, ça reste dans la mesure du possible… Alors continuons dans le concret ! Ici plutôt un retour de Franco Vázquez, très performant cette saison avec Parme, là quelques jeunes promesses italiennes aujourd’hui toujours au berceau, à nourrir au biberon quelques temps encore et à faire éclore délicatement… du pain béni pour Bielsa, lui l’artisan boulanger, le berger… l’artiste de la terre, le diamantaire qui taille dans le brut ! Programme parfait aussi pour redonner à la localité sicilienne, l’appellation qu’était la sienne : « La Fabbrica dei Campioni », comprenez « l’Usine à Champions »… Balotelli sous le maillot de sa ville natale ? À devoir être d’équerre, trouver l’inconnue des équations d’« El Loco » et répondre aux énigmes et autres règles incongrues de l’architecte argentin, nouveau Pythagore de l’île ! Pourquoi pas… Après tout, ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux ? Quelques vieux briscards de métier, expérimentés et habitués à l’expérimental, ici presque le paranormal : Pepe Reina dans les buts, Paletta pour une récidive « post-Monza »… Lapadula, Pandev ou Palacio… et même Jérémy Menez ! Un ou deux combattants de tranchées, joueurs un peu dingues de la dimension de Nainggolan, Medel… Dante ou Burak Yilmaz… Enfin pour terminer, les fidèles serviteurs aux loyaux services, cerises sur le gâteau, gros lots et éternels bienvenus… comme annoncés par les cartes d’un tarot de Marseille dans un tirage tiré par les cheveux et complètement fada : « Maison Dieu », « Roue de la Fortune », « Pape »… « Hermite » et « Amoureux »… André-Pierre Gignac, Alexis Sánchez ou Arturo Vidal ! Pas de place cette fois-ci, c’est promis, dans ce Palerme « prestidigitateur », pour mes muses sportives et spirituelles : Luchó et Falcao… Gabriel Heinze ou Hernán Crespo en adjoint pour assister, en premières loges, aux leçons philosophiques de notre nouvel Archimède et alors, se préparer au mieux à la reprise du flambeau… Ou peut-être, comme assistant toujours, Andrea Pirlo ? Pour remettre l’église au centre du village : l’apprentissage avant la promotion ! Notre voyage ainsi prend fin, ou ici commence ? Au choix ! Sur les ondes indomptables de l’imagination ! Nous sommes en Mars 2022 et Palerme est actuellement au coude à coude pour décrocher une place en playoff, espérant du coup jouer en fin de saison son ascension en « Serie B », quand bien même cette dernière semble être encore lointaine et inaccessible… C’est là qu’on se dit qu’effectivement, un cadeau du ciel tomberait à pic ! Une offrande un peu folle certes, un présent certainement « Loco » vous l’aurez deviné… Un don des Dieux, enveloppé dans un beau paquet rose ! Peut-être ici des « Arancini » en papillote ? Accompagnés d’une eau pétillante et d’un zeste de citron de Sicile mûri par le soleil… Tout simplement ! Rien de spécial n’est-ce pas ? Je n’ai pas l’impression de demander la Lune… Juste s’il vous plaît, si possible bien sûr… l’apparition d’un petit martien, éventuellement un morceau de l’espace, enfin une goûte d’un carburant inconnu… pour la fusion des corps et le décollage imminent de ma fusée imaginaire ! Palerme dans la peau d’un Peter Pan immature, poli comme un Pinocchio naïf ou portant l’écharpe d’un Petit Prince apprivoisé… « Dessine moi un mouton » ! Et bien ma foi le voilà… L’agneau de mes lignes ! Mon esquisse de l’espace et de l’espérance ! Ce n’est rien de plus que tout ça… Marcelo Bielsa : Mars, Sicile et « Serie A ».

Article initialement publié en 2022

14 réflexions sur « Marcelo Bielsa: Mars, Sicile et Serie A »

  1. Merci Calcio! J’en profite pour évoquer rapidement un ancien dirigeant de l’US Palermo, Raimondo Lanza di Trabia. Un personnage de roman, combattant aux convictions fluctuantes, affairiste mondain, diplomate séducteur, dont on ne sait s’il s’agit d’un aristocrate bienfaiteur ou d’un froid opportuniste, un monstre en somme, comme ceux de Bagheria, à proximité de son palazzo.
    Pour l’US Palermo de l’après-guerre, c’est un mécène mettant à disposition des joueurs achetés en Turquie, Tchécoslovaquie ou Argentine. Il meurt en 1954, d’un suicide selon la thèse officielle. Parmi l’immensité des biens qu’elle reçoit en héritage, sa veuve, l’actrice Olga Villi, trouve ses terres, ses palais, ses objets de valeur et un de ses joueurs, Enrique Martegani. Cela inspire par l suite des auteurs qui écrivent un drame intitulé « La padrona di Raggio di luna ».

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  2. Merci beaucoup Calcio. Palerme est une drole de ville. Très compacte en son centre, avec des rues étroites qui ne laissent pas énormément passer la lumière. Et d’un coup, tu tombes sur une petite place cachée qui justement regorge de soleil. Un truc d’initiés.

    Au niveau des palais normands, c’est plus aéré, plus ostentatoire.

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    1. Deux souvenir dans les 80’s de Palermo: le 1er, en tant que militaire en escale le lendemain de la finale du Heysel où c’était chaud parce qu’il fallait expliquer qu’on était français… Et, le second, des balades dans la ville et ces places où des bandes en mobs venaient nous proposer des tas de substances illicites. Quant à Bielsa, merci à lui pour son taf à l’Athletic Bilbao mais ça devenait chaud au sein du club car c’était proche de l’insurrection chez les joueurs.

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  3. J’avoue que Palerme ne m’inspirait pas grand-chose chose avant les années 2000. Complètement absent des 90′. Idem il me semble dans les années 80.
    Une belle parenthèse avec les Cavani et consorts avant de retrouver l’oubli.
    La Sardaigne arrive à conserver une équipe dans l’elite assez régulièrement depuis plus de 50 ans avec Cagliari. Pourquoi la Sicile n’y arrive pas?

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    1. La décennie des années 2000 fut faste avec Palermo of course, Catania et aussi Messina, juste en face de chez Calcio le Calabrais tifoso de la Reggina (je viens de checker, en 2006-07, ces quatre clubs sont en Serie A).

      Auparavant, Catania a connu de belles saisons en Serie A dans les années 50 et 60 et est devenue célèbre avec l’expression d’un radio reporter s’écriant « clamoroso al Cibali » pour célébrer les buts siciliens face à l’Inter de Herrera. Dans les années 80, dirigé par le truculent président Massimino, le club avait fait un aller-retour dans l’élite avec Di Marzio sur le banc.
      Palermo, c’est un passé plus prestigieux encore, régulièrement en Serie A des années 1930 jusque dans les années 1960 je crois. Et ensuite, c’est la misère avant le miracle des années 2000.

      Ces clubs dépendent trop de la générosité (roublardise ?) de dirigeants, ils n’ont pas d’assise solide, le tissu économique est trop fragile, pour résister durablement. Les belles histoires s’achèvent sous forme de désastre financier et il faut repartir de zéro ou presque à chaque fois.

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      1. Oui, le Messine de Bartolo Mutti avait d’ailleurs fait une saison époustouflante ! La Remontada de la Reggina de Mazzari un peu plus tard ou encore celle du Crotone de Nicola aussi, plus récemment… Enfin Bari avait miraculeusement décroché une incroyable troisième place dans le si compétitif Calcio des années 80 (il me semble) et, pour conclure, un marquage au fer rouge dans les mémoires de notre romantique Campionato peut tout à fait être octroyé au Catanzaro de Ranieri (en tant que joueur à l’époque)…

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      2. PS: sans oublier bien sûr le « Foggia dei Miracoli », magnifique cadeau offert par le bohème Zeman et conte de fées si cher à Verano

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      3. Catanzaro, c’est vrai Calcio. D’ailleurs, je m’étonne que l’ami Verano n’ait pas encore fait une ode à Massimo Palanca!

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    2. Effectivement, les Pouilles et la Calabre n’ont plus hélas… Même si, au vu de l’évolution du foot et sa perte totale de romantisme, l’avenir ne s’écrira sans doute pas de si tôt en rose… on peut déjà espérer, à court terme au moins, un retour de Palerme et de la Reggina en Serie A et, pourquoi pas, un maintien de la Salernitana et de Lecce dans cette même elite, avec un potentiel Scudetto décroché pour le Napoli, ce serait déjà une belle vendetta de la part du Sud de l’Italie, un étendard à porter bien haut et une incontournable et historique Tarentella !

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  4. Ah Palerme, que des bons souvenirs. De retour avec mon petit maillot de miccoli, j etais le plus beau pendant les footings.
    En plus le fait d avoir miccoli dans le dos me permettais d arborer ma petite brioche avec fierté ahah

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