Une histoire du football bolivien : les participations de la Bolivie aux Coupes du monde 1930 et 1950

La sélection bolivienne a participé à trois éditions de la Coupe du monde de football. Si en 1994 elle a acquis son billet pour le mondial étasunien sur le terrain, en 1930 elle fut invitée et en 1950 qualifiée automatiquement après que l’Argentine se soit retirée des qualifications1. Ses prestations à ses éditions sud-américaines furent anecdotiques et sans lendemain. Trois matches joués et trois valises de prises, aucun but marqué et 16 encaissés. Le football bolivien était alors balbutiant, chaotique et son développement ralenti par les particularités territoriales et les instabilités politiques.

Les origines du football en Bolivie : Grande-Bretagne et chemin de fer

La première édition de la « Coupe Jules Rimet » se déroule sur le sol uruguayen. L’édition est minée par les forfaits des nations européennes, les sélections sud-américaines sont surreprésentées. La Bolivie peut compter sur sa proximité géographique. La Verde – qui joue en blanc à l’époque – est une fraîche débutante du football international et totalement inexpérimentée. La Fédération n’a vu le jour qu’en 1925 et la sélection a disputé sa première rencontre officielle l’année suivante lors du Sudamericano2 chez le voisin chilien.

Oruro Royal FC en 1905

Le football bolivien est alors à ses débuts. Il s’est développé le long de la Cordillère dans les villes de l’Altiplano, La Paz et Oruro, nouveau centre névralgique du pays3. La première est devenue le centre politique, la seconde de l’économique4. Le football se développe dans les zones urbaines, et par extension dans les vallées (à Cochabamba principalement, et à Sucre dans une moindre mesure). L’Oriente5 est encore majoritairement une terra incognita. Comme nombres de contrées d’outre-Atlantique, le football a été amené par les Anglais. La géographie des chemins de fers et des échanges commerciaux nous apprend celle du développement du football en Amérique du Sud. Depuis le désastre de la guerre du Pacifique, la Bolivie a perdu son littoral6. Elle reste néanmoins un nœud de connexion entre Atlantique et Pacifique, entre Andes et Amazonie. Le couloir de l’Altiplano bolivien coincé entre l’Amazonie et le Pacifique, est l’unique voie entre le Pérou et l’Argentine, sur l’ancienne grande route coloniale Lima-Buenos Aires. La ligne de chemin de fer construite par et pour les intérêts privés anglais et de la classe de compradores locale7, relie le port nouvellement chilien d’Antofogasta à la cité minière d’Oruro. Officiellement le football bolivien naît dans cette ville en 1886, où il fut joué par des ouvriers anglais travaillant pour la compagnie de chemin de fer. Dix ans plus tard, en 1896, c’est la fondation du premier club bolivien : Oruro Royal Football Club. Comme beaucoup de clubs boliviens, l’accent anglais est de mise dans le choix des noms.

Coupe du monde 1930 : des débuts « folkloriques »

Revenons au Sudamericano 1926. Pour son premier match officiel, la sélection bolivienne affronte sa voisine chilienne emmenée par leur vedette David Arellano. Elle subit un lourd revers 7-1. Trois défaites suivront lors de ce championnat sud-américain. Une seconde participation en 1927 à la compétition continentale, et trois nouvelles défaites malgré un match serré contre l’hôte péruvien (défaite 3-2). Avant d’entamer le mondial, la Bolivie n’a joué que sept rencontres officielles.

Le pays traverse une nouvelle crise politique au moment de débuter la Coupe du Monde. Le président Hernando Siles est débarqué par un coup d’État. La même année, sous son mandat, est inauguré le premier « grand » stade de football du pays à La Paz, à plus de 3 500 mètres d’altitude. Un stade qui porte encore aujourd’hui son nom et continue d’accueillir les rencontres de l’équipe nationale et les grands matchs des clubs de la ville. La délégation bolivienne arrive à Montevideo par voie maritime et après avoir traversé l’Argentine depuis son départ en train… d’Oruro. L’équipe est composée pour majorité de joueurs orureños (l’association de football d’Oruro qui regroupe les meilleurs joueurs des clubs du département est championne national 1929) qui est l’épicentre du football national, et des éléments du club pacénien The Strongest, l’autre place forte. L’équipe est emmenée par l’entraîneur Ulises Saucedo qui officiera également comme arbitre de touche durant le tournoi (dont la finale), histoire de ne pas avoir fait le déplacement pour rien.

Les joueurs les plus en vue sont le gardien Jesús Bermúdez d’Oruro Royal et qui donnera plus tard son nom au stade de la ville. Premier grand gardien du football bolivien qui avait débuté en défenseur central avant de reculer à l’ultime poste. D’autres pionniers mis en avant sont le milieu Diógenes Lara, les attaquants Mario Alborta, Rafael « Ñato » Méndez (capitaine de l’équipe), mais aussi Eduardo Reyes Ortiz. El Chato avait la particularité d’avoir vécu en Angleterre et joué à Southampton.

La « fameuse » photo… Toutefois, il existe bien une autre photo prise correctement !

La Bolivie est placée dans le groupe 2 avec le Brésil et la Yougoslavie. Le 17 juillet au Parque Central de Montevideo, elle débute sa première rencontre par une anecdote assez grotesque. En effet, les joueurs boliviens rentrent sur la pelouse devant l’étonnement du public qui se demanda sûrement : « qu’est-ce ces grosses lettres peintes sur leur torse ? » Le pays souhaitait rendre hommage au pays hôte, donc chaque joueur du onze avait une lettre peinte sur le devant de son maillot pour former « viva Uruguay »… mais au moment de prendre la photo officielle, un des joueurs portant un « u » est distrait et n’apparaît pas et c’est une drôle de photo, quelque peu ratée qui restera. Puis le match commence. Les joueurs jouent avec leurs maillots frappés des lettres. Malgré tout, la Bolivie est saluée après match pour ses bonnes intentions et son fair-play envers l’hôte.

Pour ce qui est du terrain, d’après les rapports du match, la Bolivie résiste durant une heure de jeu avant de plier dans la dernière demi-heure. Évidemment point de schéma tactique pour une nation encore en apprentissage et influencée par les Britanniques : tirer le plus fort, le plus loin et le plus haut. Une bonne partie de la rencontre la Bolivie ayant joué à 10 après la blessure de l’un des leurs, le dénommé Gómez qui s’est fracturé la jambe selon les officiels. Bermúdez tient bon pour garder son but intact, devant un public uruguayen qui fait vivre sa fibre latino-américaine. Après une première mi-temps où la Bolivie se crée des occasions et offre une bonne résistance, elle finit par plier sur le score de 4 à 0, face à une sélection yougoslave plus talentueuse et expérimentée.

Avant-match Bolivie-Brésil, Mondial 1930

La seconde partie face au voisin brésilien se déroule trois jours plus tard dans le flambant neuf Centenario, et une nouvelle anecdote rocambolesque est à mettre au crédit de ce match. Les deux équipes jouent en blanc. Seuls les pantalons se différencient pour les reconnaître. Après plusieurs minutes où personne n’y vit rien dans le stade (le public siffla, car ne reconnaissant ni l’une ni l’autre) une solution fut trouvée quand un jeu de maillot de la Celeste fût prêté aux Boliviens qui se vêtirent du maillot local. Les Boliviens se changèrent sur le bord du terrain et furent de nouveau acclamés par le public qui vit ses propres couleurs. Cependant pour ce qui est du match, il fut sans appel, la sélection brésilienne montra toute sa supériorité durant la rencontre et gagna 4-0.

De retour pour la Coupe du monde 1950, après un désert de 20 ans

Cette première participation mondiale fut sans lendemain pour le football national. Sur le plan intérieur, la terrible guerre du Chaco8 fît irruption quelque temps après et occupa presque toute la décennie 1930 avec des conséquences désastreuses sur le développement du pays. La quasi intégralité des joueurs de l’équipe bolivienne de 1930 furent appelés sous le drapeau, certains devinrent des « héros ». Cette guerre dévastatrice et meurtrière laissera de graves séquelles socio-politiques durant presque 20 ans. Le football bolivien est arrêté, paralysé dans son développement, et le pays de nouveau retardé. La Bolivie passe 18 années sans jouer la Copa América, faisant son retour pour l’édition 1945. La sélection bolivienne n’ayant quasiment joué aucune rencontre depuis la Coupe du monde de 1930.

Un an avant ce deuxième mondial en terre sud-américaine, la Bolivie obtient ses premiers succès. En 1949 au Brésil, elle remporte sa toute première rencontre de championnat continental contre le rival chilien, 3 à 2 grâce à des buts signés Ugarte, Godoy et Gutiérrez. S’ensuivent trois victoires, pour un bilan positif de quatre victoires et trois défaites, et une quatrième place au classement final (sur huit équipes). Le début de l’année 1950 voit aussi la particularité que 24 ans après son premier match officiel, la Bolivie joue sa première rencontre internationale à domicile ! Un match amical à La Paz contre le Chili (victoire 2-0).

L’équipe bolivienne en 1950 lors du match contre l’Uruguay

Profitant du « forfait » argentin, la Bolivie « est invitée » à participer à sa seconde Coupe du monde, l’édition brésilienne de 1950. Le noyau dur de l’équipe est composé par : Vicente Arraya « La Flecha Andina » gardien qui a la particularité d’avoir joué (court passage) en Argentine à Atlanta, mais en fin de carrière il ne joue pas ; le solide défenseur José Bustamente : un des meilleurs arrières du football bolivien, capitaine à de multiples reprises ; et surtout Víctor Agustín Ugarte « El Maestro », vedette du Club Bolívar et l’un des plus grands joueurs bolivien de l’histoire. Pour son seul match de la compétition la Bolivie est lourdement défaite contre l’Uruguay, 8 à 0. Particularité, la Bolivie est dans un groupe de deux au lieu de trois suite au forfait de la France.

Une nouvelle fois, la décennie qui suivra sera marquée par des turbulences politiques au pays, la Révolution nationale de 1952 tournant majeur du XXᵉ siècle bolivien change profondément le pays. Cependant, le football bolivien se remet en état et se structure peu à peu. L’association de La Paz qui est désormais la plus dominante est la première à se professionnaliser en 1950. Longtemps le championnat bolivien sera divisé entre ses ligues départementales avant l’unification progressive : à partir des années 1960, un tournoi national qui regroupe les meilleures équipes des ligues départementales sera organisé sous le nom de Copa Simón Bolívar, avant la création très tardive de la Liga professionnelle en 1977. Entre-temps, la Bolivie est rentrée définitivement dans l’histoire du football sud-américain. En 1963, emmenée par une génération talentueuse (Ugarte, Alcócer, Blacutt, Camacho…) et pour la première Copa América organisée sur son territoire, elle l’emporte grâce à une ultime victoire 5-4 contre le Brésil. Sa seule et unique victoire finale dans la compétition. Pour ce qui est de la Coupe du monde, la Bolivie attendra 1994 pour obtenir sportivement sa « première » qualification et ne pas y faire de la figuration. Emmenée par la génération la plus talentueuse de son histoire, ces années marquent, à ce jour, l’apogée de son football.

1Le forfait de l’Argentine est principalement dû à la grève des joueurs de football professionnels (1948-1949).

2Raccourci de Campeonato Sudamericano de Selecciones, ancêtre de la Copa América.

3À la fin du XIXe siècle (1898-1899), la Guerre Fédérale (entre Conservateurs et Libéraux) oppose les deux centres politiques du pays, La Paz et Sucre. La première l’emporte sur la seconde. L’axe La Paz-Oruro se substituant à l’axe colonial déchu Sucre-Potosí, dont Sucre, la « ville blanche » était la capitale administrative et Potosí, « la ville impériale » célèbre pour l’exploitation de ses mines.

4La Paz est devenue la capitale politique du pays après la guerre fédérale au détriment de l’historique Sucre. Bien qu’officiellement, la ville de Sucre est la capitale constitutionnelle de l’État plurinational de Bolivie d’après la Constitution de 2009.

5Nom donné à la partie orientale du pays (les basses terres amazoniennes, en opposition aux hautes terres andines), qui constitue la plus grande partie du territoire bolivien.

6Guerre du Pacifique (1879-1884), la Bolivie et le Pérou sont défaits par le Chili soutenu par les Britanniques. Les deux pays perdent une part significative de territoires côtiers (la zone d’Arica et Iquique pour les Péruviens, Antofogasta et Atacama pour les Boliviens). Pour la Bolivie c’est la perte définitive de son accès à la mer, source de revendication historique qui perdure depuis.

7Du côté chilien, le salitre et guano. De l’autre l’étain.

8Guerre du Chaco (1932-1935). Elle opposa la Bolivie au Paraguay pour le contrôle territorial du Gran Chaco et fut guidée par les intérêts impérialistes des compagnies pétrolières (Standard Oil et Shell qui soutinrent un camp chacune dans cette zone d’exploitation pétrolière et gazifère). Une guerre pour le pétrole qui fut particulièrement très meurtrière au vu des forces engagées. Le Paraguay en sortit vainqueur avec des gains territoriaux, mais ce sont les compagnies pétrolières, sous la houlette des États-Unis, qui firent « la paix » pour garder un statu quo. La guerre eut de lourdes conséquences pour les deux pays. En Bolivie, elle fut un traumatisme et ruina le pays.

22 réflexions sur « Une histoire du football bolivien : les participations de la Bolivie aux Coupes du monde 1930 et 1950 »

    1. Oui, Ugarte était déjà là en 1949, son meilleur tournoi statistiquement. Ses meilleures années, c’est la décennie 1950. En 63, il est plus en retrait, sur la fin. Ce qui n’empêche pas d’endosser le rôle du héros national en inscrivant deux buts, dont celui de la gagne, contre le Brésil dans le match décisif pour le titre.

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      1. ça restait Ugarte la vedette, même s’il avait 36 ans.
        Après, selon plusieurs témoignages le plus talentueux sur la fin des années 1950 et le début des années 1960, était Ausberto Garcia qui fut selon ces mêmes personnes le meilleur joueur bolivien du tournoi 63.
        Wilfredo Camacho était le capitaine et le cerveau de l’équipe au milieu … Alcócer et Blacut (qui fut un passage-essai au Bayern au milieu des années 60) de très bon attaquants, buteurs et héros du football bolivien, l’un (Alcócer) réputé pour son jeu de tête, l’autre (Blacut) pour sa vitesse, mais aucun des deux n’avaient la technique de Garcia.

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    1. La photo de garde (photo perso) c’est peut-être l’un des terrains de football les plus hauts … on doit être à un peu plus de 4 200m.. (village de Sajama, dans le parc national qui porte le même nom, celui du plus haut sommet du pays).
      Je me suis attaché à Bolívar durant mes années passées là-bas. Le meilleur souvenir c’est tous les matchs de Libertadores 2014 à domicile que j’ai pu voir: prestige, ambiance, enjeu sportif étaient au rendez-vous, avec un superbe parcours du club (demi-finale, perdue contre San Lo futur vainqueur). Rien à voir avec les quelques matchs de championnats auxquelles j’ai assisté, c’est pas du tout la même ! (autre stade, plus vétuste, ambiance amateur, sur le terrain et dans les tribunes). Jamais réussi à voir la sélection par contre.

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      1. Flamengo, San Lorenzo, Lanús, Emelec, et il y a deux fois le même club mexicain en poule et en phase finale, (Je suis allé vérifié c’était Léon)

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  1. La victoire en Copa 63 est un exploit à relativiser : à cause de l’altitude, l’Uruguay refuse de participer, l’Argentine envoie une sélection n’ayant rien à voir avec celle vainqueur en 64 de la Coupe des Nations au Brésil (aucun joueur de Boca et River n’est présent) et le Brésil participe avec une équipe ter ou quater qui ne rappelle en rien la Seleção 62.

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      1. Je ne sais pas si les absents ont toujours tort. Mais, en 1930, les meilleurs du monde étaient en finale. Peu importe les absences, le football rioplatense est alors au sommet mondial, comme il l’avait déjà prouvé à Amsterdam deux ans auparavant. Les absences des Européens en 1930 sont en fait anecdotiques. En revanche, je ne sais pas si les absences relevées par Verano à la Copa 1963 sont anecdotiques.

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    1. Il y a pas mal d’editions de la Copa Améroca avant son format moderne de 1989 qui sont aussi de ce point discutables. Entre forfaits, absents (le Bresil envoyait des equipes B au mieux en Copa pendant des decennies), conflits entres fédés (surtout Argentine-Brésil) qui rejaillissaient sur les tournois, c’est une competituon qui a toujours était sujette a des « controverses ».

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    1. merci pour ce texte où tout m’est plutôt familier pour y avoir passé de sacrés bons moment en 2015 et 2017..c’est hard le passage dans le désert du Chaco!
      c’est hard aussi de jouer au foot à cette altitude en m’arrêtant dans un village a près de 3000m d’altitude on a voulu joué au foot avec des gamins, la plaisanterie a duré 5 mn on a vite été cramé^^

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      1. La première fois que j’ai joué à 4.000 mètres j’ai cru que mon cœur allait exploser.. 5 minutes pareil.
        Bon un mois après je tenais une heure, en jouant pépère derrière et je comptais mes montées ! Et s’allait de mieux en mieux. Mais c’est surtout pour l’endurance que ça a de réelles effets positifs de rester en altitude.

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  2. Un mot quand même sur l’altitude… qui est souvent source de controverse.

    C’est vrai que la Bolivie joue majoritairement ses matchs à domicile à La Paz, au stade Hernando Siles (entre 3500-3600 mètres), et c’est historique puisque les Andes c’est le cœur du football bolivien si vous a bien lu l’article, donc déjà se dire qu’elle pourrait jouer à Santa Cruz, plus grande ville du pays et à pas plus de 500 mètres, c’est un faux argument.

    Source de controverses donc, car déjà eu des voix au sein du football international se sont élevées pour interdire les matchs à plus de 2000 ou 2500 matchs d’altitude. Je tiens à rappeler quand même que México, Quito ou Bogotá dépasse ces altitudes de 2000, voir 2500 mètres, et que ce n’est pas les seules villes sudaméricaines, comme on peut le voir en Copa Libertadores.

    Sur le plan physique, c’est vrai que cela a des effets. Il est conseillé de s’adapter quelques jours avant de jouer,ce qui est rendu difficile avec le calendrier du football international. Mais lors de compétition, en arrivant avant, en s’acclimatant, les effets s’estompent beaucoup, et entre le 1er et le dernier match ça n’a plus beaucoup d’effets. Donc oui, on peut faire une compétition internationale en Bolivie qui ne soit pas décriée par le facteur altitude. Ensuite, des études ont montré que le football était un sport finalement peu impacté pour les organismes physiques avec l’atitude. C’était un des arguments du dossier bolivien quand il a dû se défendre. Et on a aussi des joueurs mieux préparés de nos jours.

    A noter que tous les Boliviens n’ont pas les mêmes capacités face à l’altitude. Ceux de l’Altiplano, oui, mais je connaissais des gens qui venaient de Santa Cruz à La Paz et avaient besoin de s’adapter un ou deux jours. Idem chez les joueurs boliviens, de plus en plus ils viennent des vallées et basses terres, donc ils n’ont pas un avantage « inné ». En Championnat, les clubs des basses terres et vallées viennent jouer à Potosi, Oruro ou La Paz souvent le jour-même sans se tracasser de s’acclimater un peu.

    Dans les controverses, il faut noter aussi une forme de mépris et de supériorité envers le pays. Notamment pour les trois grands du football sudaméricain. Du genre « ah bah les Boliviens ne gagnent que grâce à l’altitude ». Comme si la Bolivie devait rester cette nation que tous le monde bat, où la victoire est assurée. Déniant qu’en 63 ou 93 par exemple, il y avait réellement une très bonne équipe de Bolivie sur le terrain et que les adversaires ont toujours cette excuse dans leurs poches : l’altitude. C’est facile de la sortir. Il n’y a qu’à voir l’Argentine qui est venu régulièrement se casser les dents à La Paz. Alors que sur le terrain et lors de la préparation c’était en mode touriste et « je m’en fous du match, à la fin ce sera à cause de l’altitude ! » Ils peuvent se permettre de passer outre un match, ils savent que les éliminatoires c’est long et que normalement ils s’en sortent à la fin. Par contre, le Chili ou le Pérou pour ne citer qu’eux, ne sont jamais venus en touriste à La Paz. Ils savent qu’un point vaut toujours de l’or dans ces éliminatoires.

    Enfin, l’avantage « domicile » est toujours à considérer en Amérique du Sud. Allez jouer dans la fournaise de Barranquilla, ou à Quito, au Venezuela et dans d’autres villes. Beaucoup de traquenards qui n’ont rien à voir avec l’altitude. D’ailleurs, les adversaires des Boliviens (sélection et clubs) n’ont pas de meilleurs résultats à Santa Cruz ou Cochabamba qu’à La Paz ou Oruro. Récemment dans le football international, c’est plus les conditions climatiques liées à la chaleur et à l’extrême humidité qui ont fait jaser et ont fait souffrir les corps.

    Vivement la prochaine Copa à La Paz !

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    1. Je fus longtemps sensible à et argument de l’altitude, et puis, en faire l’expérience à..2.000 mètres, certes (pas ce qu’il y a de plus extravagant, donc)?? Ben c’est pas la mer à boire, jusque là ça va franchement en tout cas!

      Je connaissais la photo, pas la petite histoire derrière ce « U » manquant, lol.. Merci!

      La Bolivie, pour moi et sans originalité aucune : l’expulsion prématurée d’Etcheverry…………. Cette équipe avait été présentée en Belgique comme l’une des surprises potentielles, Erwin Sanchez et Etcheverry comme deux sensations possibles……….et puis il y a ce truc bizarre, cette décision peut-être un brin excessive qui flingua leur tournoi, dommage..

      Ca et Zola : deux mauvais souvenirs dans ce tournoi.

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  3. Franchement, bravo pour ton article, un pur régal ! Concernant le football bolivien, je pense qu’on a pas fini d’attendre une relève digne de ce nom, lorsqu’on voit l’état du football local, avec cette sombre histoire de matchs truqués en Primera Division…

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    1. Merci.
      Oui la situation du football national est catasteophique cette année. Cette vaste affaire de matchs arrangés, toujours pas mise au clair et qui sera a mon avis enterrée plus vite qu on ne le croit; puisque d’une 1ere decision d’annuler toutes les compétitions nationales, la FBF, sous la pression de la Conmebol, a decidé la reprise du championnat apres plusieurs semaines de suspension du tournoi (et sans avoir fait vraiment le ménage, seulement de façade).

      Apres, il y a des changements structurels à faire profondement: dans la formation des joueurs, l’encadrement de la selection, les infrastructures et les moyens. Quelques signes d’encouragement tout de même pour essayer de changer ça (des initiatives personnelles comme Claure dans son projet à Bolívar) mais quand on voit le bazar a la tête de la fédé et la gestion de la verde avec la valse des sélectionneurs et aucune stabilité des joueurs selectionnés et équipes alignées, c’est toujours repartir de zéro.

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