Vitor Baptista, la chute du joyau

Il y a 45 ans, Vitor Baptista jouait le match qui le ferait passer à la postérité. Un match qui allait offrir au public l’une des scènes les plus rocambolesques de l’Histoire du foot portugais. Un derby de Lisbonne interrompu, des joueurs et arbitres en train de scruter la pelouse et un surnom qui restera : « O Rapaz do brinco », le garçon à la boucle d’oreille. Mais avant de revenir sur ce match mémorable, il est important de le contextualiser et savoir qui était Baptista.

Tout amoureux de foot est familiarisé avec certains personnages récurrents qui peuplent les rectangles verts. Un des profils qui attisent les plus les passions populaires est celui du génie autodestructeur, aussi talentueux qu’excentrique, capable de faire lever n’importe quel stade avant de finir dans la misère.

Est-ce cette capacité à sembler capable de tout, ou au contraire cette faiblesse si prononcée, qui fait de ces joueurs les incontestables chouchous du public ? Ces colosses aux pieds d’argile se rapprochent peut-être plus du peuple qu’ils font tant rêver, ce qui leur permet d’habiter les légendes populaires autour du ballon rond. Ou au contraire ce destin non accompli permet de nourrir tous les fantasmes.

Si certains font partie de la mythologie mondiale du foot, de Garrincha à Maradona en passant par l’inénarrable George Best, d’autres sont restés des légendes nationales ou locales.

Le joueur portugais qui répond à ce profil est sans aucun doute Vitor Baptista, joueur qui bénéficie encore aujourd’hui d’une grande cote de popularité à Setúbal ou chez les fans du Benfica. Même chez les supporters du Sporting , l’on trouve de nombreux témoignages positifs à son égard. Comment expliquer une telle côte d’amour chez un joueur qui est loin d’avoir le plus beau palmarès parmi ses contemporains?

Une fois n’est pas coutume nous allons dissocier le joueur de l’homme, car trop souvent chez ce type de joueur les deux se mêlent. La qualité du joueur est ternie par les frasques extra-sportives et celles-ci sont pardonnées par le talent balle au pied du footballeur. De plus ce genre de personnage est inéluctablement accompagné de son cortège de légende et d’histoire réécrite, ici nous allons essayer de ne garder que celles qui paraissent vraies.

Un des plus grands talents du foot portugais

Si l’on se concentre sur le terrain, Baptista est probablement un des joueurs les plus doués ayant foulé les pelouses portugaises.

Lui qui passe ses journées à jouer dans les rues va très rapidement s’illustrer. Alors qu’il travaille déjà comme électricien, il se fait remarquer à l’âge de 13 ans dans un tournoi de Futsal et rejoint le club de sa ville, le Vitoria Setúbal de la future légende du club Jacinto Joao[1].

A 18 ans et pour sa première saison comme joueur de l’effectif pro, il gagne une coupe du Portugal. La deuxième de l’histoire du club de Setúbal. Il n’est encore qu’un junior payé en repas par le club.

Vitor lors de la victoire de la coupe (tout à droite).
De pé = debout, de joelhos= accroupi. Baptista a 18 ans sur cette photo. Le Vitoria bat 3-2 l’Academica ce jour là.

Il découvre même la coupe d’Europe (sur le banc) quand Setúbal atteint les quarts de la Coupe de l’UEFA en 1969.

Prenant davantage de place, avec ses potes de l’académie Rebelo, Octavio, José Mendes et Tomé il est un des principaux artisans de la « période dorée » du Vitoria[2]. Pour sa dernière saison sous le maillot vert et blanc il marque même 22 buts à 22 ans. Il brille également en Europe où Setúbal atteint de nouveau les quarts de finale de la C3. Il marque en huitièmes contre Anderlecht et en quarts contre le Leeds de Lorimer, insuffisant pour éliminer le futur vainqueur de l’édition.

Baptista devenu un joueur important du Vitoria

Baptista est un joueur complet, dribbleur, passeur, buteur et très bon de la tête. Il ne doute jamais et se sublime dans les matchs importants. C’est ce profil qui va affoler les deux grands clubs portugais de l’époque, le Sporting et le Benfica. Le club des « aigles » sait qu’Eusebio a bientôt 30 ans et qu’il lui faut un successeur. Sous la pression de son rival lisboète, Baptista signe au Benfica et devient le plus gros transfert portugais de l’époque. Trois millions d’escudos et surtout trois joueurs vont rejoindre les Sadinos. Dont la légende benfiquiste José Torres, ses deux C1 et neuf titres de champion. Torres marquera d’ailleurs 21 buts et permettra à Sétubal d’obtenir sa meilleure place de l’histoire, dauphin du Benfica de Baptista la saison suivante.

Pour sa première saison, il n’est qu’un remplaçant et a pour concurrent des joueurs tels que la machine à but Artur Jorge, Néné, Jordao et surtout Eusebio. Il joue quelques bouts de matchs en C1 où son équipe atteint les demi-finales contre l’Ajax, futur vainqueur.

Une des « spéciales » de Baptista, les têtes acrobatiques.

Les saisons passant, Baptista devient de plus en plus essentiel au jeu benfiquiste. Il devient un des leaders techniques de cette équipe et va remporter cinq titres de champion et une coupe. Il marque plus de 60 buts en 150 matchs. Mais les Encarnados perdent en compétitivité européenne et Baptista ne vivra que peu de grands matchs européens.

Quatre légendes du Benfica, Humberto Coelho, Artur Jorge, Vitor Baptista et Toni. Trois ont été des grands entraineurs, les deux premiers ont été sélectionneur du Portugal.

Mais surtout un des joueurs les plus « fous » !

Son histoire est un classique du genre, né dans une famille pauvre en 1948 en pleine dictature dans un pays en récession. Dès le plus jeune âge il a un égo énorme, ses entraîneurs de l’époque le certifient tous. Il se surnomme lui-même O Maior, « le plus grand ». Un des exemples les plus connus est cette interview donnée au journal A Bola en octobre 1976, il vient juste de renouveler son contrat avec Benfica. A une question du journaliste Joaquim Rita, il répond : « Je suis le meilleur joueur portugais. Il y en a d’autres qui sont bons, comme Chalana, mais je suis le meilleur. »

Une autre histoire qui résume bien qui était Baptista se passe en septembre 1977. Benfica se rend à Moscou pour affronter le Torpedo en C1 – et dès l’aéroport il se fait remarquer : « Je portais un jean, les autres avaient des costumes, des pantalons. Je portais des tongs, j’étais à la mode, pas eux. Ils m’ont dit que c’était moche d’être comme ça, ils m’ont dit de changer de vêtements, je ne l’ai pas fait, mais c’est un mensonge qu’ils m’aient mis dans l’avion de force. »

 Mais il ne joue finalement pas une minute du match. Selon la légende il aurait dit à son entraîneur John Mortimore : « Les Russes sont des amateurs, je ne joue pas contre des amateurs, je ne joue que contre des professionnels, ne comptez pas sur moi. » Quelques années plus tard il a démenti : « La vérité est que je ressentais une douleur en sprintant et j’ai dit à l’entraîneur que je ne jouerais que si Benfica payait mon salaire pendant mon inactivité. Ils ont dit non, et j’ai répondu que si je ne me sentais pas en condition, alors quelqu’un d’autre devrait prendre ma place. »

Du Baptista dans le texte « Moi, Eusebio et Nené sommes les meilleurs, les autres sont à peine convenables »

Parallèlement à son ascension footballistique et à ses nouveaux revenus, ses excentricités croissent de manière exponentielle à sa signature au Benfica. Une des premières est de s’acheter une Jaguar avec chauffeur qui l’amène chaque matin à l’entraînement. Il est toujours habillé avec des vêtements voyants, clinquants. Cette image de flambeur détonne dans un Portugal usé par des années de récession et de dictature. Et c’est aussi une des raisons qui l’ont rendu aussi populaire : dans un pays qui vivait dans l’austérité, il était celui qui osait briller.

La fameuse Jaguar

Mais son instabilité et ses colères désespèrent ses entraîneurs. C’est d’ailleurs cette attitude qui va l’éloigner de la sélection dans ce que la presse portugaise appelle « l’affaire de Chypre », où Baptista sèche l’entrainement et insulte Juca le sélectionneur, car il ne comprend pas pourquoi il faut faire tant d’efforts pour jouer une équipe comme Chypre. La fédération le remet dans l’avion et plus jamais il ne jouera sous le maillot de la Seleçao, sa carrière internationale se conclut sur deux buts en 11 sélections.

Malgré son égo démesuré, son instabilité et son excentricité, Vitor est également un homme qui a la main sur le cœur, toujours prêt à aider ses amis. Quand Fernando Tomé, ancienne gloire du Vitoria et meilleur ami de Vítor Baptista à l’époque, parle de lui c’est en ces termes : « Nous nous appelions « frère ». Il y a un journaliste qui nous a même appelés « frères siamois ». »

Tomé se souvient de Vítor Baptista comme d’un « grand enfant ». « Pour lui, la vie était un jeu, un grand jeu. Il avait un cœur d’or, il donnait sa chemise pour ses amis, mais il ne prenait pas les choses au sérieux. Cela lui aura été fatal. »

Il conclut en racontant une anecdote qui résume la personnalité de Baptista :

« A son retour à Setúbal (en 1978 mais nous en reparlerons plus tard), il ne voulait pas de match de présentation. Il a préféré une corrida, qu’il a organisée lui-même. Les recettes seraient destinées pour moitié à lui et pour moitié à la maison de retraite de Paula Borba. Mais il n’y a jamais eu de corrida parce qu’il a oublié d’aller chercher les taureaux. C’était Vitor. »

Toni, Romeu Silva, Baptista, Antonio Barros, Minervino Pietra , Mario Moinhos. Six internationaux portugais jouant ensemble au Benfica en 1976-1977.

Des anecdotes sur Baptista sont très nombreuses. Elles ont contribué à en faire une légende du foot portugais. Bien sûr, le temps en a enjolivé et déformé une grande partie mais c’est un autre de ses amis António Simões (et grand joueur de Benfica) qui résume mieux le personnage : « Vitor est né star et il a choisi de faire footballeur mais il était destiné à briller. »

Malheureusement, ce qui est indéniable c’est le basculement à cette époque de Baptista dans ses addictions, jeux, femmes, alcool et surtout la drogue et l’héroïne. Pendant quelques saisons il arrive à concilier une vie de débauche et une qualité sur le terrain tant qu’il est à Benfica mais elles l’entraîneront trop rapidement dans le précipice.

Le fameux match

Ce 12 février voit donc l’opposition entre les rivaux lisboètes, le Sporting s’avance en plus grand outsider d’un Benfica archi-dominant depuis 18 ans (14 titres, les quatre autres étant remporté par le Sporting). Les Leões de Rui Jordao (qui se blessera gravement dans ce match) ou Manuel Fernandes constituent donc une sérieuse opposition pour cette 16e journée de championnat, le match de l’année au Estádio da Luz.

Baptista en train d’éliminer le défenseur du Sporting Inacio sur le but.

Et comme souvent dans ce genre de match, Baptista fait le show et marque un but incroyable à la 54e minute.

L’action est limpide, Cavungi centre du côté droit, Vítor Baptista le reçoit sur la poitrine, il élimine Inácio d’un amorti de la poitrine, et envoie un missile du pied droit, dans l’angle supérieur gauche du gardien Botelho.

Le moustachu Toni (et ami de Baptista) le raconte des années plus tard : « C’est l’un des plus beaux buts que je n’ai jamais vus. »

S’ensuit une scène de liesse, ses coéquipiers lui sautent dessus et alors que la mêlée s’écarte, l’improbable commence.

En effet Baptista se rend compte qu’il a perdu sa boucle d’oreille avec un diamant. Tout le monde est sommé de la chercher, s’ensuit une scène surprenante. Des joueurs qui cherchent une aiguille dans une botte de foin et scrute la pelouse. L’arbitre Rosa Santos laisse quelques minutes s’écouler avant que le match ne reprenne et ne se finisse sur le score de 1-0.

Le capitaine Toni hilare de voir Vitor chercher sa fameuse boucle d’oreille.

Après le match, personne ne parle de la fracture de Jordao[3], ni même du but de Baptista mais de cette boucle d’oreille perdue. En interview d’après-match, le fantasque Benfiquiste en remet une couche.  « Je perds de l’argent en travaillant. La boucle d’oreille valait 12 000 escudos et le prix du match n’est que de 8. » Alors que mettre une boucle d’oreille est très rare dans ce Portugal encore coincé dans le passé, Baptista le dit : « Je dors avec, je marche avec dans la rue, je mange avec et, bien sûr, je la porte aussi à l’intérieur du terrain. »

Le recruteur de Liverpool Tom Saunders était au stade pour préparer le match contre Benfica qu’ils affrontaient en C1. A la fin du match Saunders est émerveillé par Vítor Batista : « J’ai trouvé très drôle que le numéro 9 cherche sa boucle d’oreille. En Angleterre, il aurait été applaudi… »

Le lent déclin

Mais cet évènement fait office de chant du cygne pour le natif de Setúbal. Quelques mois après ce match, il part au clash avec Benfica. Il veut augmenter son salaire (650 000 escudos par mois) et avoir une Porsche. Le club accepte pour la voiture mais refuse d’aller au-delà de 550 000 escudos. Il décide alors de claquer la porte et retourne au Vitoria pour 100 000 escudos ! Une décision qu’il regrettera à de nombreuses reprises plus tard.

Mais il décline petit à petit sportivement, tandis que la drogue le marque de plus en plus.

Il réalise encore quelques coups d’éclat, comme ce but qui donne la victoire à Boavista contre Benfica, mais ses frasques le font se faire blacklister par tous les clubs de l’élite portugaise.

Invité par António Simões, il rejoint George Best aux San Jose Earthquakes. Il atterrit en Californie dans une chemise à volants, une bague à chaque doigt – et un bracelet au talon gauche. Le président, un milliardaire ébloui par les joueurs exotiques, lui a offert 250 000 escudos par mois et une Corvette décapotable. Deux mois plus tard la voiture est perdue, comme Baptista sur le terrain. Il retourne au Portugal et la légende retiendra surtout les soirées avec sa version nord-irlandaise George Best.

Cette pige aux Etats-Unis est son dernier coup d’éclat, le reste ne sera qu’une descente aux enfers. Il enchaîne les équipes amateures jusqu’à ses 38 ans (Amora, Montijo, Tomar, Monte Caparica et Estrelas Faralhão) avant de se retrouver totalement appauvri. Pour acheter sa drogue, il vole et finit par être condamné à quatre ans de prison en 1989.

Ses derniers clubs, Boavista, Amora et Faralhão. On retrouve parfois son nom écrit Batista.

Une fois sorti, il erre, dort dans une cabane au bord de la plage, avec d’autres toxicomanes. Sa ville et ses anciens coéquipiers lui tendent la main mais il n’est plus que l’ombre de lui-même. Il s’occupe du cimetière de Setúbal et vit dans des conditions très précaires. Il souffre d’une cirrhose et d’une hépatite C. Et à ceux qui le plaignent il rétorque : « Je suis né nu et maintenant j’ai un chiffon pour m’habiller. Je suis plus riche pour cette vie que lorsque je suis venu au monde. »

Lors d’une Interview en 1997 (à 48 ans).

Il finit par décéder à 50 ans la nuit où tout le monde fait la fête, le 1er janvier 1999. Aujourd’hui un stade municipal porte son nom à Setúbal.

Et quoi de mieux que sa chanson hommage, par Vitorino (paroles de José Jorge Letria) pour conclure cette histoire.

Traduction :

Tu étais la magie du match
L’issue étant incertaine
Entre l’eau et le feu
– Au revoir Vitor, à plus tard
Cette victoire était à portée de main

Tu étais la boucle d’oreille perdue
Dans la parcelle d’herbe
Où dans les rêves vous aviez lu
Les promesses vides de sens
d’un contrat renouvelé

Tu étais le garçon avec la boucle d’oreille
Tu étais le héros de l’après-midi
Un dribbleur avec beaucoup de cœur
Un milieu solide et sur
de la joie de cet âge

Vous étiez le fer de lance
De l’enfance sans tendresse
Le champion qui était l’espoir
Et cet éternel enfant
Toujours aux portes de la folie

Tu étais l’ombre de ce que tu étais
Une carrière interrompue
Une gazelle parmi les bêtes
La ruine des chimères
Destruction d’une fin de vie

Tu étais cette boucle d’oreille perdue
Dans un grand après-midi de gloire
Et vous auriez pu gagner
Même brisée et abandonnée
Par les trahisons de la mémoire

Tu étais le joyau rare en boucle d’oreille
De cette époque de conquête
La folie est si chère
Et si la grandeur est si rare
Vive Victor Baptista !

Pour ceux qui parlent portugais et qui veulent en savoir plus un documentaire contenant une série de témoignages sur Vitor Baptista :


[1] Le joueur né en Angola est souvent considéré comme le plus grand joueur du Vitoria avec ses 270 matchs et 10 sélections.

[2] De 1962 à 1974 le Vitoria devient un club majeur du championnat portugais, jouant régulièrement les premières places et la coupe d’Europe. Où le club sadino effectuera quelques exploits, un 5-0 contre Lyon, éliminant deux fois la Fiorentina et l’Inter en 1972. Ils échouent même à atteindre les demi-finales suite à un but à la dernière minute encaissé contre Tottenham en 1973.

[3] A la 24e minute lors d’un choc avec Alberto, Jordao se fracture la jambe pour la deuxième fois. Le Djibril Cissé portugais accumulera les graves blessures mais rebondira sans cesse, son point d’orgue reste la fameuse demi-finale contre la France en 1984.

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28 réflexions sur « Vitor Baptista, la chute du joyau »

    1. Oui Jacinto Joao est vraiment l’idole de Setubal, je finirais par écrire sur lui. Lui et Matateu ont un peu un profil similaire (pas dans le jeu mais dans leur histoire, de grand joueur resté fidèle à un « petit club »)

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  1. Merci Rui ! Avec Vitor Baptista, tu nous fais voyager dans le Portugal des années 1970, une époque mystérieuse entre les glorieuses années 1960 et le renouveau, au mitan des années 80. Très beau papier !

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  2. Sympa cet article! je ne connaissais pas ce joueur,quel parcours! ca devait y aller la defonce avec Best…son histoire me fair penser un peu a Maradona….sans comparer le talent et les titres et l-aura des 2 joueurs evidemment

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  3. Très beau papier Rui Costa bravo ! Et ces photos choisies… magnifique ! Au risque de me répéter: ces dernières sont vraiment l’enveloppe de velour, le voile envoûté… la couverture vernie de vos articles déjà si merveilleux !
    Benfica, j’y serai toujours sensible… C’est les portugais du quartier, la malédiction tzigane et les socios éparpillés un peu partout sur la planète !
    Merci pour ce récit.

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    1. Merci! Effectivement il y a des photos très belles. J’apprécie particulièrement celle « mise en avant », elle respire le Portugal de la fin de dictature. Entre jeune tourné vers le modernisme et pays englué dans le passé. Mes oncles, étant nés à la période de Baptista, ont des photos quasi-similaires. Très rapidement les cheveux longs et le style occidental va se répandre après la dictature, on le voit sur la photo dans le vestiaire du Benfica. Si on la compare à celle du titre de Setubal en coupe (10 ans plus tôt) ce n’est plus du tout le même!

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  4. Artur Jorge, Néné, Jordao, Eusebio et Vitor Batista, ça faisait effectivement du monde pour les places en attaque. J’ignorais les multiples blessures de Jordao. D’ailleurs, c’est après une unique saison à Saragosse que Jordao devient une idole du Sporting.

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    1. Oui Jordao s’est fait casser trois fois la jambe et a connu une rupture des ligaments croisés! Et pourtant il est toujours revenu à haut niveau. A une époque où la médecine était moins performante c’est assez fort.

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  5. Pour compléter l’article sur un joueur que je ne connaissais que très peu avant mes recherches, il est vraiment « central » dans la culture des portugais ayant vécu cette époque. Tout le monde le connait. Son histoire me rappelle pas mal celle de joueur tel que Garrincha. Avec une face obscure qui disparait dans les récits. Et ce talent « non exploité » est toujours source de fantasme chez les amateurs de foot. En tout cas la fin de sa courte vie est vraiment tragique, il y a tout, prison, drogue, vie dans la rue…

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    1. Son histoire me rappelle celles de Canito ou de Perivaldo, un ancien latéral international brésilien au début des 80es. Disparu des radars, Perivaldo est identifié par des reporters en 2013 alors qu’il vend des vêtements d’occasion à la Feira da Ladra, le marché aux puces de Lisbonne. Aux journalistes, il tente de cacher son extrême dénuement. Ces derniers le suivent, le surprennent en train de faire les poubelles et finissent par découvrir ce qu’ils savent déjà : Perivaldo dort dans la rue. Démasqué, il révèle une profonde mélancolie pour le Brésil, ses années de gloire avec Botafogo et la seleção, ses dépenses somptuaires lorsqu’il était à son apogée, son amitié passée avec Zico et Júnior… Il meurt peu de temps après que Júnior ait réussi à le rapatrier au Brésil.

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      1. C’est vrai que c’est une sacrée histoire celle-ci aussi. Il s’est retrouvé à errer au Portugal durant plusieurs années sans n’y avoir joué un seul match. Après recherche j’ai compris qu’il avait voulu signer au Sporting mais que celui-ci, limité par les 3 étrangers maximum, avait changé d’avis. Bizarre qu’aucun « petit » club n’est tenté le coup.

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      2. Il a prétendu avoir joué à Funchal alors qu’il semble qu’il n’ait été qu’employé dans un resto de l’île.

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      3. Erwin Kostedde, le “bomber” de Laval, a lui aussi eu sa période de vraie misère dans les années 90 mais a réussi à s’en sortir.

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      4. Les détails m’en échappent, de tête une histoire de calomnie qui le ruina et lui coûta un passage en prison, il semblait quasi-clochardisé tout un temps, heureux d’apprendre qu’il s’en soit sorti – sa vie n’avait pas déjà démarré au mieux..

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  6. Tu parles d’António Simões en NASL. On peut donc ajouter Eusebio, Batista, Coelho également. Je suis toujours étonné par l’absence de français dans cette ligue. Larios et…
    Le foot français n’était pas dans sa meilleure periode dans les années 70 mais ça n’explique pas tout. Les français s’exportaient si mal?

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    1. Il y en a du en avoir d’autres, je connais Seninho, un ex de Porto qui a pas mal marqué les esprits aux EU. Mais je pense qu’il y a du en avoir une petite dizaine, il faudrait que je fasse une recherche approfondie (car difficile de trouver des données dessus). Pour les Portugais c’est assez compréhensible, la NASL intervient à la fin de la dictature, à une période où les clubs portugais payent moins bien, que les joueurs sont enfin libres donc il y a eu beaucoup de mouvements (Vers l’Espagne, la France et les USA pour les joueurs en fin de carrière)

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    2. Personne ne s’intéressait aux joueurs français dans les années 70 après quinze ans de lose. Marc Berdoll, le premier à raviver la flamme, n’avait pas réussi à Sarrebruck. Après lui, Didier Six (un an avant Platini) a fait nettement mieux au VfB Stuttgart qui jouait à l’époque le haut du tableau d’une Bundesliga qui venait juste de perdre son statut de meilleure ligue du monde. C’était à peu près tout… Personne aux USA ne serait allé chercher des anonymes en provenance d’un championnat sans renom.

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      1. Triple G
        Le championnat portugais dans les années 70 n’avait plus le brio des années 60 et pourtant certains ont traversé l’Atlantique. Quasiment tous les pays d’Europe de l’Ouest sont représentés en NASL sauf la France. Et l’Espagne également.
        Meme si ce n’est pas la meilleure periode française, je m’etonne qu’ils aient pas tenté plus l’aventure. Et meme sur la fin de la NASL où la France avait rebondi.

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  7. Loin d’avoir la science infuse, surtout en matière de foot portugais! (rien que la barrière de la langue, déjà..), mais je m’étonne tout de même d’être passé à côté de ce nom pendant tant d’années – et merci donc!

    « Génie autodestructeur » dis-tu, ah………. A un moment il faut bien catégoriser, et cette catégorisation-là n’est certainement pas des plus malheureuses. Mais il y a un truc que je déplore toujours un peu dans ce trop aguichant fourre-tout : il dit peu voire rien des raisons pour lesquelles ces surdoués sont sortis des clous, et finirent quasi-fatalement le nez dans le ruisseau..

    Ce que tu en rapportes ici porte des accents de probablement banale revanche aux accents de complexe social..mais quel fut le déclic à cette plongée aux abîmes (qu’il portait assurément en lui)?

    Souvenir d’une phrase jadis mise en exergue par Bobby pour l’un de ses articles : ce qui commence mal..finit mal..mais quand et pourquoi cela en prend-il irrémédiablement le chemin, ça..?

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