Serie A 2025-26 : film à suspense ou film de série B ?

« L’homme ne désespérerait pas s’il n’espérait ». Remplacez l’homme par le tifoso et la formule de Giacomo Leopardi – dont le verbe oscille entre le pessimisme et la dépression – s’accorde parfaitement avec le football italien contemporain. Début mai, l’admirable succès de l’Inter sur la pouponnière du Barça avait agi comme un remède hypnotique contre l’angoisse d’un calcio déclinant. Les bienfaits euphorisants n’ont évidemment pas duré et les contours du trompe l’œil ont bien vite dégouliné jusqu’à totalement s’effacer – en matière d’effets d’optique, profitons en pour dire un mot des œuvres de Cheone ornant les murs aveugles de Milan, dont celle du Corso di Palma inspirée de la Casa Battló de Gaudí, à Barcelone justement.

L’Inter conquérante a rapidement flanché, incapable de s’imposer à San Siro contre une Lazio à la dérive, offrant au Napoli un scudetto qu’il pensait avoir perdu contre des seconds couteaux, le Genoa et Parma. Puis vint la débâcle munichoise face au PSG, la faillite de la méthode Inzaghi réputée la plus aboutie d’Italie avec ses organisations polymorphes et ses désinences construites autour d’un audacieux 3-5-2. Une déception à la hauteur de l’estime portée au technicien piacentino à propos duquel nous écrivions l’an passé qu’il avait instauré « (…) un ballet collectif et efficace, d’une précision extrême, sans les carcans anesthésiants d’autres coachs maniaques des schémas tactiques. Incontestablement, il existe un style Simone Inzaghi qui l’inscrit d’ores et déjà dans l’histoire des grands coachs nerazzurri. »

Une semaine plus tard, en ouverture des qualifications à la Coupe du monde 2026, la Nazionale s’effondrait à Oslo (victoire norvégienne 3-0) et provoquait le licenciement du sélectionneur Luciano Spalletti. Celui qui était tardivement parvenu à se forger une image de vainqueur avec le Napoli et pour qui la sélection représentait le bâton de maréchal était renvoyé à sa condition d’éternel comparse masquant ses insuffisances derrière un autoritarisme et une matoiserie d’un autre âge. Initiant des procès sommaires, les médias se sont alors empressés de vitrioler les acteurs du calcio. Se substituant au Ministère public, les plumes les plus acides ont reproché leur archaïsme à l’ensemble de la corporation, des exécutants aux commanditaires. Archaïsme de la formation italienne, réticente à piocher dans le vivier que constitue l’immigration. Archaïsme des stades dont la vétusté fait peine à voir. Archaïsme des techniciens, comparés aux généraux italiens terrés dans les tranchées sacrées du Piave lors de la Première Guerre mondiale… Après le renoncement du septuagénaire Claudio Ranieri, la nomination de Gennaro Gattuso à la suite de Spalletti a pérennisé l’image d’un football dépassé, pour ne pas dire déclassé, s’en remettant à des valeurs surannées que l’on pensait réservées aux petits poucets. L’exercice s’est conclu sur les performances sans relief de l’Inter et de la Juventus durant la Coupe du monde des clubs, des non-événements tant la résignation était de mise parmi les tifosi

3-0 pour la Norvège.

A l’occasion de l’ouverture de la saison 2025-26, il est tentant de poursuivre dans la sinistrose en se référant aux principales arrivées connues à ce jour que l’on peut résumer à « faire du neuf avec du vieux ».  A défaut de faire souffler un vent de jeunesse, un élixir de jouvence propre à l’Italie peut-il reporter les dates de péremption des plus ou moins faisandés Kevin De Bruyne (34 ans), Luka Modrić (40 ans dans quelques jours), Edin Džeko (39 ans), Ciro Immobile (35 ans) ? Ces mouvements s’accompagnent d’une grande valse des entraineurs – 12 clubs sur 20 ont changé de techniciens durant l’intersaison – et parmi eux, des routards de la Serie A comme Max Allegri et Maurizio Sarri en profitent pour effectuer leur retour. Pour le reste, le championnat fait ostentation de sa (relative) pauvreté en comparaison de la Premier League ou de la Saudi Pro League. La Serie A n’a pu ou voulu retenir Tijjani Reinders (ex-Milan, Manchester City), Théo Hernandez (ex-Milan, Al Hilal), Victor Osimhen (définitivement cédé par le Napoli à Galatasaray), Mateo Retegui (capocannoniere avec l’Atalanta, parti à Al-Qadsiah) ou encore les espoirs Matteo Ruggeri (ex-Atalanta, Atlético), Giovanni Leoni (ex-Parme, Liverpool) et Diego Coppola (ex-Hellas, Brighton).

Puisqu’il ne faut désespérer de rien, voyons plutôt ce que sont les centres d’intérêt pour cette Serie A. Sur le plan domestique, l’issue de la compétition est incertaine, quatre ou cinq clubs en lice pouvant prétendre à la victoire finale, une particularité partagée avec la seule Premier League parmi les principaux championnats continentaux. Sur l’échiquier européen, les società italiennes performent toujours : depuis 2015, elles ont disputé une dizaine de finales, bien plus que l’Allemagne et la France réunies, même si le ratio de victoires déçoit (20%). Bien sûr, cela n’a plus rien à voir avec la domination italienne des années 1990 mais elle confinait au ridicule, abondamment nourrie par les molécules médicamenteuses, n’en déplaise aux italophiles les plus aveugles. Certes, la Serie A ne peut plus attirer les top joueurs comme Florian Wirtz (en est-il un ?) mais elle demeure attractive. Moins opulente et donc moins séduisante que par le passé, elle est parvenue à conserver la plupart de ses joyaux comme Paulo Dybala ou Lautaro Martínez et sait appâter les jeunes pousses étrangères, dont une flopée de manieurs de ballons tels Jayden Addai (ex-AZ Alkmaar, Côme), Jesús Rodríguez (ex-Betis, Côme) ou l’ancien Rennais Kamaldeen Sulemana (ex-Southampton, Atalanta). Et puis, la relève italienne point le bout de son nez avec les prometteurs Francesco Camarda, Mattia Liberali, Pietro Comuzzo etc… 

Jesús Rodríguez, heureux sur le lac de Côme.

Enfin, parmi les techniciens, tous ne sont pas de fidèles héritiers du catenaccio, l’image est éculée. On peut regretter le départ surprise de Raffaelle Palladino de la Fiorentina, dont la défense individuelle en mode pressing tout terrain et les incessantes permutations offensives constituaient une véritable originalité dans le paysage italien, mais il sera intéressant d’observer l’évolution du Como 1907 de Cesc Fàbregas et du Parma de Carlos Cuesta (30 ans). On suivra également les débuts de Fabio Grosso dans l’élite, champion incontesté de Serie B avec Sassuolo et manifestement doté de qualités que nous n’avons pas vu ou voulu voir en France lors de son bref séjour lyonnais.

Bien sûr, de nouvelles transactions auront lieu jusqu’à la fin du mercato – le 1er septembre – et les informations délivrées par les matchs préparatoires ou ceux de Coppa Italia sont fragiles mais voici tout de même notre appréciation des forces en présence au moment où débute le championnat italien.

Les favoris

Champion en titre, le Napoli peut-il réitérer une telle performance qui doit autant à sa constance, facilitée par une saison sans Coupe d’Europe, qu’à la faillite de l’Inter dans le sprint final ? Les Azzurri, quatre scudetti au compteur, ne sont jusqu’alors jamais parvenus à être sacrés deux années consécutives. C’est le défi que doit relever Antonio Conte puisqu’Aurelio De Laurentiis a réussi à le fidéliser en satisfaisant ses appétits en termes de recrutement. Attendu comme le messie, Kevin De Bruyne devrait éclairer le jeu aux côtés de Scott McTominay alors que l’imprévisible ailier néerlandais Noa Lang (ex-PSV Eindhoven) succède à Kvaratskhelia, non remplacé l’hiver dernier. En bénéficiant d’un effectif quantitativement et qualitativement renforcé (Sam Beukema et Lorenzo Lucca en sus, Giovanni Simeone et Giacomo Raspadori en moins), Conte devrait pérenniser son séduisant 4-3-3 qu’il transforme en 5-4-1 très dense en phase défensive. Malgré la blessure longue durée de Romelu Lukaku, le Napoli est apte à mener de front les luttes domestiques et européennes.

Que faut-il attendre de l’Inter de Cristian Chivu ? Ancien coach de la Primavera nerazzurra, l’inexpérimenté Roumain (13 matchs avec Parme et 4 avec l’Inter) va se confronter au très haut niveau dans un contexte miné. Premier défi : restaurer l’unité d’un vestiaire fragmenté par les récentes désillusions et le départ précipité de son guide, Simone Inzaghi. Sous le feu des critiques du capitaine Lautaro Martínez, le regista Hakan Çalhanoğlu devrait rester malgré les appels du pied de la SüperLig turque. Sont arrivés Luis Henrique (ex-OM), Ange-Yoan Bonny (ex-Parme), Andy Diouf (ex-Lens), l’espoir croate Petar Sučić (ex-Dinamo Zagreb) alors que les tractations avec l’Atalanta et Monaco pour Ademola Lookman et Maghnes Akliouche paraissent dans l’impasse. Un mercato qui, disons-le, ne fait rêver personne pour le moment. Second défi : le système de jeu. Alors que les très exigeants schémas d’Inzaghi ont montré leurs limites dans le money time, Chivu devrait pérenniser le 3-5-2 par conviction tout en apportant les adaptations nécessaires à sa viabilité. En optant pour le changement dans la continuité, et malgré quelques éléments clés vieillissants, l’Inter se présente encore une fois comme le principal favori de Serie A avec le Napoli.

Facilitée par l’amitié le liant à Claudio Ranieri – définitivement retiré du coaching ? – la venue de Gian Piero Gasperini (67 ans) à la Roma n’en demeure pas moins une surprise tant le technicien à la langue bien pendue s’est fréquemment moqué des sempiternels déboires de la Louve et sa ridicule paranoïa. Surpassant l’hostilité d’une partie des tifosi, le Gasp s’est engagé afin d’interrompre le cycle déceptif dans lequel se complait la Roma depuis 2019 et que ne peut masquer la Conference League conquise en 2022 avec José Mourinho. Débarrassé de plusieurs boulets royalement rémunérés (Leandro Paredes, Mats Hummels, Tammy Abraham) et renforcé par de réels espoirs – l’arrière droit de Flamengo Wesley, un futur Cafú ?, l’attaquant irlandais Evan Ferguson et le central de la Sampdoria Daniele Ghilardi – le vieux technicien devra s’efforcer d’optimiser le rendement d’un effectif qualitatif où les créateurs foisonnent avec Paulo Dybala et les jeunes Niccolò Pisilli et Tommaso Baldanzi. Le spectacle, sacrifié par Mourinho et ses successeurs sans résultats probants, devrait effectuer son retour à l’Olimpico grâce à un dispositif en 3-4-3, la marque de fabrique du Gasp. Un des effectifs les plus sexys de Serie A, un coach expérimenté, l’AS Rome ne peut que viser le top 3.

L’an passé, à la même période, la Juventus nourrissait de grands espoirs : Thiago Motta allait revigorer une Vecchia Signora anémiée par le poison de l’ennui que distillait Massimiliano Allegri. Quelle déception ! Malgré un renouvellement conséquent de l’effectif, l’Italo-Brésilien a échoué et Igor Tudor l’a remplacé au printemps pour sauver ce qui pouvait l’être, en l’occurrence une qualification à la Champions League. Comme à son habitude, le Croate a imposé un schéma de jeu lui ressemblant, agressif et généreux en 3-4-2-1. Malgré un début de dégraissage, il peut s’appuyer sur un effectif suffisamment dense pour produire l’énergie que requièrent ses crédos. Seul bémol à ce stade, le poste d’avant-centre : Dušan Vlahović n’a toujours pas convaincu et s’accroche à son contrat XXL, Arkadiusz Milik sort d’une énième saison blanche, Randal Kolo Muani est en salle d’attente à Paris et Jonathan David demeure une inconnue à ce niveau. Malgré cela, surtout si Teun Koopmeiners et Kenan Yildiz prennent leurs responsabilités à la direction du jeu, la Juventus est un prétendant au scudetto

Pour la seconde fois après sa prise de fonction au Genoa en 2016, Ivan Jurić succède à son mentor Gian Piero Gasperini. Cette fois-ci, le Croate a pour mission de prolonger l’âge d’or de l’Atalanta, une gageure dans la mesure où durant les neuf années de sa mandature, le Gasp a conquis l’Europa League en 2024 et mené les Nerazzurri sur le podium de Serie A à quatre reprises (pire classement : huitième). Si la filiation entre les deux techniciens est évidente, le choix de Jurić est assimilé à une descente en gamme. Parfaitement organisé, son Torino présentait les vertus d’un puissant somnifère alors que ses expériences à la Roma – où il n’était pas désiré – et à Southampton ont tourné au fiasco. A Bergame, il devra concilier les exigences sportives et financières au sein d’un modèle de trading particulièrement bien huilé. Premier challenge : réinventer une ligne d’attaque à la suite du départ certain de Mateo Retegui – remplacé par le Monténégrin Nikola Krstović, ex-Lecce – et possible d’Ademola Lookman (40 buts pour le duo au cours du dernier championnat). Pour Jurić, le défi est immense et il est à craindre un retour à l’ordinaire pour l’Atalanta. 

Calma, calma…

Nous avions quitté Max Allegri en mai 2024 sur une victoire en Coppa Italia moins mémorable que sa partition dans un rôle de pantomime à la gestuelle outrancière, débraillé, menaçant les uns, embrassant les autres, comme s’il venait de sniffer un rail. Un trop plein d’émotions qui lui avait valu un renvoi illico presto de la Juventus. Le revoici sur le banc du Milan après un premier passage contrasté (champion soporifique en 2011, viré en janvier 2014). A ses côtés, Igli Tare assure désormais la direction sportive et a entrepris un grand ménage après une dernière saison éprouvante (exit Davide Calabrià, Malick Thiaw, Tammy Abraham, João Félix, Alvaro Morata, Luka Jović, Kyle Walker, Theo Hernandez, Tijjani Reinders…). Les rares renforts se situent dans le cœur du jeu avec Luka Modrić et l’international venu du Torino, Samuele Ricci. En l’absence de Coupe d’Europe, l’expérience d’Allegri peut-elle accélérer le redressement de peu affriolants Rossoneri ? Ou Max incarne-t-il définitivement le passé, arcbouté sur ses principes avares en termes de spectacle ?

Les outsiders

Avec une sixième place lors du dernier exercice, son meilleur classement depuis 2016, et une qualité de jeu saluée par les observateurs, la Fiorentina avait opté pour la stabilité en prolongeant le contrat de Raffaelle Palladino. Las, le jeune technicien a préféré rompre les relations pour des raisons encore nébuleuses. Stefano Pioli, ancien joueur et entraineur de la Viola, effectue son retour après une année passée à coacher Cristiano Ronaldo à Al-Nassr. A Florence, il dirigera un autre vieillard, Edin Džeko. Pour le reste, l’expérience de Pioli (un scudetto en 2022 avec l’AC Milan) et la stabilité de l’effectif serviront à pérenniser le rôle de trouble-fête de la Fiorentina.

Il n’était pas évident de succéder à Thiago Motta, quatrième avec Bologne en pratiquant un football plaisant, original et difficilement transposable, la Juve l’a depuis appris à ses dépens. Les départs de Joshua Zirkzee, Riccardo Calafiori, Alexis Saelemaekers, Stefan Posch n’avaient semble-t-il pas été compensés et Vincenzo Italiano s’avançait avec une réputation ambivalente, à la fois élogieuse sur ses facultés de technicien et interrogatives quant à sa capacité à gagner après trois finales perdues avec la Fiorentina (Coppa Italia 2023, Conference League 2023 et 2024). Longtemps à la lutte pour le Top 4, Bologne a finalement échoué à la neuvième place mais a enfin offert un titre à ses tifosi avec la Coppa Italia. Pour cette nouvelle saison, à l’exception du défenseur Sam Beukema parti au Napoli, les Rossoblú ont conservé leurs meilleurs atouts. Avec l’apport du sanguin Jonathan Rowe et des revenants Federico Bernadeschi et Ciro Immobile, Bologne devrait maintenir son standing et lutter à nouveau pour l’Europe.

Après un break de 18 mois, Maurizio Sarri (66 ans) effectue son retour à la Lazio. Jusqu’au printemps, les Biancocelesti ont lutté pour l’Europe (et même le Top 4) avant de lâcher prise dans le sprint final, épuisés par leur parcours en Europa League (premiers de la phase initiale et éliminés aux tirs au but en quart de finale par FK Bodø/Glimt). Une issue injustement fatale à Marco Baroni, comme si la Lazio disposait d’un groupe talentueux et pléthorique lui permettant de rivaliser durablement avec les cadors… Le président Lotito a donc rappelé Sarri qui devra faire sans la révélation Loum Tchaouna cédé à Burnley. En l’absence de Coupe d’Europe, les Romains pourront se concentrer sur la Serie A et viser une place d’honneur.

Parmi les outsiders, le Como 1907 est probablement la società affichant le plus d’ambitions. Ambition dans le schéma de jeu avec le 4-2-3-1 de Cesc Fàbregas largement inspiré de ce que propose Pep Guardiola à Manchester City et qui a permis aux Voltiani de se maintenir aisément. Ambition dans le recrutement avec le soutien financier de milliardaires indonésiens. Cela s’est traduit cet été par l’acquisition de joueurs prometteurs tels que le Bético Jesús Rodríguez, le Batave Jayden Addai, le Croate Martin Baturina, l’Argentin Maximo Perrone ainsi qu’Alvaro Morata. Avec plus de 70 millions d’euros dépensés, Côme figure parmi les plus gros investisseurs de Serie A. Malgré la jeunesse de l’effectif, il ne serait pas surprenant de voir les Lombards prétendre à une place qualificative à la Coupe d’Europe.

Le ventre mou

Marco Baroni peut-il réveiller le Torino, endormi en milieu de tableau depuis plusieurs années sous les mandats de Ivan Jurić puis Paolo Vanoli ? Rien ne paraît en mesure de modifier le cours des choses, le départ de l’international Samuele Ricci affadissant encore un peu plus un effectif anonyme en dépit de l’acquisition de Giovanni Simeone (ex-Napoli).

Autre valeur sure de la Serie A, l’Udinese de l’indéboulonnable président Pozzo ne semble pas avoir d’autre objectif qu’un maintien tranquille via des joueurs bankables venus du monde entier, mis en valeur par Kosta Runjaić. Le Slovène Jaka Bigol, Flo Thauvin et le grand Lorenzo Lucca sont partis, de plus jeunes les remplaceront afin de pérenniser un modèle pour lequel il est difficile de s’enthousiasmer.

Avec une approche similaire à celle de l’Udinese, l’Hellas Verona de Paolo Zanetti paraît disposer d’atouts suffisants pour sécuriser sa place dans l’élite en dépit du départ de son jeune défenseur Diego Coppola.

Juliet, Carlos Cuesta, Juliet (sa fiancée).

Parme constitue une inconnue et une curiosité. Sans doute le novice espagnol Carlos Cuesta a-t-il été retenu pour sa compatibilité avec le 4-3-3 en vigueur, un système comparable à celui de son mentor Mikel Arteta à Arsenal. Il lui faudra toutefois s’adapter à un nouvel environnement et un groupe homogène mais dénué de cracks comme ceux fréquentés à Londres.

Promu après une année de purgatoire, le Sassuolo de Fabio Grosso s’avance avec beaucoup de certitudes. Le champion du monde 2006 a conservé les principes de De Zerbi et de Dionisi avec une défense à quatre mais a adopté un jeu beaucoup plus direct vers l’avant, réduisant l’influence des milieux au profit des ailiers Domenico Berardi, toujours là, et Armand Laurienté (capocannoniere de Serie B). Le probable/possible départ du Français devra toutefois être compensé pour que le système de jeu conserve son efficacité.

La lutte pour le maintien

Patrick Vieira a accepté de poursuivre sa mission au Genoa après avoir redressé une situation compromise par le mauvais début de saison des hommes alors entrainés par Alberto Gilardino. Le désengagement du fonds 777 Partners au profit du richissime Roumain Dan Șucu n’a rien changé au train de vie du club doyen. Vieira doit composer avec le départ de plusieurs éléments clés prêtés l’an passé comme Andrea Pinamonti, Fabio Miretti ou Alessandro Zanoli. Le transfert à l’Atalanta de l’espoir Honest Ahanor (17 ans, six matchs avec les professionnels) envoie un signal déprimant aux tifosi du Grifone qui s’attendent probablement à une saison stressante.

Cagliari a préféré se séparer de Davide Nicola malgré l’obtention relativement facile du maintien. Sans doute les dirigeants sardes n’imaginent-ils pas le plus grand « faiseur de miracles » de Serie A dans une mission longue, craignant une dilution de son message. A sa place, l’ancien défenseur de Cagliari et coach de la Primavera Fabio Pisacane a été naturellement intronisé. Son manque d’expérience constitue une interrogation au moment où s’ouvre la saison.

La réputation de Davide Nicola lui a permis de rebondir à la Cremonese, néo-promu avec le spécialiste Giovanni Stroppa (troisième accession à la Serie A après Crotone et Monza). Stroppa ayant souhaité se confronter à un nouveau challenge à Venise, les dirigeants grigiorossi, conscients de la délicatesse de l’exercice, s’en remettent à Nicola et ses aptitudes à réaliser des prodiges (il a par le passé obtenu le maintien du Genoa, du Torino, de Crotone, de la Salernitana, d’Empoli et de Cagliari).

A l’inverse de Nicola, le coach de Lecce Eusebio Di Francesco vient d’enchainer deux relégations avec Frosinone et Venise. Ses faits d’armes commencent à dater (la Roma à la fin des années 2010) mais le milieu lui reconnaît une capacité à proposer un football dynamique quels que soient les moyens à sa disposition. Et à Lecce, les moyens ne sont pas infinis ! Sans le bomber Nikola Krstović parti à Bergame, c’est par le jeu qu’il espère se débarrasser de cette étiquette de loser qui commence à lui coller à la peau.

Enfin, le retour de Pise dans l’élite après 35 ans d’absence mérite d’être souligné. L’antique Arena Garibaldi – le projet de stade est une chimère comme dans de nombreuses villes d’Italie – à proximité de la Piazza dei Miracoli va goûter à nouveau aux saveurs de la Serie A et raviver le souvenir des années 1980 que rythmaient les coups de cœur et les coups de sang du président Romeo Anconetani. A l’image de Stroppa à Cremone, le technicien à l’origine de la promotion s’en est allé : Filippo Inzaghi entraine désormais Palerme, pressentant sans doute une saison galère. Pour son successeur, Alberto Gilardino, obtenir le maintien ne sera pas une sinécure. Comme pour la Cremonese, une 17e place serait un exploit.

Pronostics

Champion : Napoli

Qualifiés pour la Champions League : Inter, Roma, Juventus

Qualifié pour la League Europa : Milan

Qualifié pour la Conference League : Côme

Relégués : Pise, Cagliari, Lecce

Capocannoniere : Artem Dovbyk (Roma)

Premier coach démis de ses fonctions : Alberto Gilardino (Pise)

Laisser un commentaire