Crimes et châtiment (3/3) : Requiem

(Rappel des faits : 28 morts prouvées, des dizaines de blessés graves… et plus encore de pistes – vraies ou fausses, peu importe… Dans cette partie inégale, d’entre Tueurs qui semblaient toujours avoir un coup d’avance, faits complexifiés à l’infini, et forces de l’ordre minées de l’intérieur : un juge des plus prosaïques, déterminé à aller au bout de la piste Jurion-Van Camp, deviendra ce-faisant le cauchemar des alors si redoutés clubs du Royaume de Belgique)

S’il fut en définitive, et nonobstant trois figures de la « piste boraine », le seul à tâter vraiment de la prison, le manouche De Staercke ne fut toutefois ni le premier ni l’unique à être un jour rattrapé par les crimes des Tueurs. Le juge Bellemans en effet, qui avait d’ores et déjà gagné son surnom de « Sheriff », et que confortaient fin 1983 ces millions gravitant autour de l’assassiné et affairiste Jacques Van Camp, s’accrochait encore à son idée première de collusions entre le milieu et le football, et avait en conséquence entrepris de passer le petit monde du football belge au peigne fin…

S’en était donc suivi une vaste campagne de perquisitions, menées au sein des clubs de l’élite en vue d’y trouver de quoi alimenter sa théorie… et au cours desquelles descentes de la gendarmerie, entreprises d’abord à Anderlecht et à l’Antwerp, le juge d’instruction de découvrir, à l’examen des pièces saisies au Standard le 22 février 1984, l’existence d’une comptabilité parallèle similaire à celle détectée au Sporting d’Anderlecht… Deux jours plus tard, le Standardman Roger Petit reconnaissait avoir en effet produit des faux en écriture, « pour éluder quelque peu le fisc »

Roger Petit dans son bureau, devant une reproduction de sa ville.

Le juge Bellemans, il est vrai, avait mis la main sur un cahier d’écolier appartenant à l’homme fort du vieux club principautaire quand bien même celui-ci, dira-t-on, avait été informé de la perquisition à venir par son meilleur ennemi Constant Vanden Stock!, et dans lequel Roger Petit avait griffonné ces quelques mots : « 420 000/150 000 francs : une petite fête à Waterschei »… Et document combien anodin (quoique bientôt explosif), parmi l’insoluble explosion des morts d’hommes : ces quelques lignes, « nonchalamment » laissées par Petit dans son coffre, de figurer le déclencheur banal et insignifiant (mais presque aussitôt magnifié) de l’alors plus vaste et insensée affaire de corruption de l’Histoire footballistique du plat pays…

Car c’est là sans doute que l’histoire, avec le temps et parmi les rangs des supporters liégeois, se drapa peu à peu d’une longue aura romantique… Roger Petit, en effet, était tant réputé pour son avarice et son extrême dureté, que ceux-ci prêteraient bientôt au vieux dirigeant paternaliste d’avoir cédé ledit calepin, fatal et délibérément, comme pour se punir de l’erreur commise et du scandale à éclater… Quand plus pragmatiquement, et pour peu que l’omnipotent Petit laissât sciemment ces notes à portée des enquêteurs venus perquisitionner en ses bureaux, était-ce alors bien plutôt par doux sentiment d’une apparente invulnérabilité… voire pour brouiller les pistes, minimiser l’ampleur des fraudes jusqu’alors opérées, et épargner au Standard un redressement fiscal dont le club, gaillard mais fondamentalement désargenté, ne se serait certainement jamais remis… Si bien que le dirigeant liégeois d’avoir peut-être été héroïque, d’une certaine façon, certes… mais du tout alors par scrupule ou proverbial souci d’honnêteté, non : par ruse, par crainte… et pour protéger le club de sa vie, que sur ses solides épaules il avait patiemment porté !

Goethals sur le banc du Standard, 1983 : « Si je l’avais réellement voulu, j’aurais pu faire fortune dans le Calcio, à l’époque qui suivit le légendaire 0-0 de l’équipe nationale belge à San Siro. Un match qui m’avait valu la réputation d’être plus réaliste encore que les Italiens. Mais cela ne m’intéressait pas. L’argent, je m’en fiche. Si l’on s’en tient purement aux chiffres, je n’ai pas peur d’avouer que les gens se sont enrichis davantage sur mon compte que moi sur eux. J’ai travaillé 17 ans à la Fédération. Je sais ce que j’y ai gagné, et je sais également quelles ont été les rentrées financières réalisées grâce à mes Diables durant tout ce temps… Je m’excuse, mais mon salaire n’aura pas pesé bien lourd, en comparaison des millions qui sont entrés dans les caisses de l’Union belge… »

Femmes et voyous

Illustrative de ces fraudes en tous genres, complètement généralisées alors dans le petit cénacle du football belge, paraît ainsi cette confession de l’énormissime Arie Haan, passé de Bruxelles à Liège à l’été 1981 : « Lors du transfert d’Anderlecht au Standard, une chose bizarre s’est passée… J’avais trouvé un accord avec Vanden Stock, en vertu duquel je pourrais partir pour 6 millions… Mais selon des rumeurs – je tiens à préciser ne pas l’avoir vu moi-même, ce 6 deviendrait un 9 pendant les négociations… »

Le juge Bellemans à ce stade, dans son examen des comptes du Standard et à l’aune de ce genre d’histoires, était tenté de rapporter encore ces intriguants 570 000 francs (auxquels l’avait possiblement orienté l’épouse de Petit, notoirement bafouée) à de l’argent qui ne fût pas déclaré, et qui servît discrètement à rémunérer Goethals à la juste mesure de son talent… Et à dire vrai le Standard s’en serait probablement sorti à bon compte, car l’histoire sans doute en serait-elle restée là, si son illustre entraîneur avait daigné abonder en ce sens… Mais, ainsi qu’il le confirmerait lui-même, Goethals n’avait jamais gagné bien lourd : ni du temps de sa carrière de gardien de but, ni même durant ses prestigieuses années passées à la tête des Diables Rouges ou du Sporting d’Anderlecht…

Et facteur aggravant, décisif ! pour l’entraîneur bruxellois d’extraction modeste : il avait tant perdu, dans son coûteux divorce quelque temps plus tôt, qu’il refuserait viscéralement, fût-ce au prix du Standard de Liège et quand bien même sa responsabilité paraîtrait bien vite dramatiquement engagée, de s’exposer pleinement aux foudres assassines du moindre redressement fiscal… lequel eût pourtant pu conforter le juge Bellemans dans une trompeuse direction, et l’égarer sans doute de l’affectation réelle de ces fatals 570 000 francs…

Stade des Dodgers, 12/05/1957. Affilié à l’Antwerp mais bénéficiaire d’une bourse d’études aux Etats-Unis, où il deviendrait aussitôt la grande vedette de l’American Soccer League, le jeune Eddy Wauters assiste ici, en sa qualité de capitaine de la All-Stars Team et après un trajet conjoint de deux heures en décapotable dans les rues de New York, une Marylin Monroe alors au faîte de sa popularité, et appelée à donner le coup d’envoi d’une rencontre contre la sélection israélienne. Président dès 1981 du comité de direction de l’une des principales banques du pays, puis de son conseil de surveillance à compter de 1989, artisan avec Roger Petit de la professionnalisation du football belge, Wauters dirigerait son club de l’Antwerp pendant quelque 43 ans. Après quatre années de procédures judiciaires qui le marquèrent physiquement, cet extraordinaire self-made-man serait officiellement lavé de tout soupçon dans les affaires ayant agité le football belge au début des années 1980.

Loin les affres secrètes du Standard et de son entraîneur, qu’entre-déchiraient donc en coulisses les respectives santés financières, et dont les destins ne tenaient plus qu’à un poker et une épée de Damoclès, les clubs d’Anderlecht et de l’Antwerp n’avaient pour leur part ce problème, à l’heure où la gendarmerie descendrait non moins en leurs bureaux (parcours de Jurion, personnalité de Van Camp, et obscur transfert de l’international Czerniatynski obligent), et quand bien même de colossales fraudes, au Sporting d’Anderlecht tout particulièrement, y seraient aussi repérées… Car forts respectivement du mécénat de l’ex-brasseur Constant Vanden Stock, et de l’énergie du nouvel homme-fort de la puissante Kredietbank Eddy Wauters (lequel Wauters, bien moins accommodant que son pair bruxellois, tiendrait plusieurs semaines en garde à vue sans jamais s’allonger !) : ces clubs de bénéficier tantôt de la rare combativité de leur Président et tantôt, comme dans le cas de Vanden Stock, de son prodigieux parapluie financier…

Pour Vanden Stock à dire vrai, qui finalement y perdrait cinq nuits d’interrogatoires et quelque 75 millions de francs belges (soit un quart environ du budget du Sporting – lequel gagnait alors, sur pelouse, de devenir « Meilleur club » officiel d’Europe en 1986), il n’y avait pas vraiment grand choix : ses si chers et utiles hommes politiques, décisifs déjà lors de l’arrivée de Jurion, et qu’il se faisait fort d’accueillir et de chouchouter un weekend sur deux en tribune d’honneur, avaient tant entrepris de déserter son stade, depuis les premières investigations de l’encombrant juge, qu’il s’empresserait de trouver un arrangement avec le fisc, réglé sur sa fortune personnelle… pourvu qu’au bénéfice de la si précieuse image de son club (laquelle, de fait, le sauverait quelques années plus tard) : l’histoire ne s’ébruitât pas !

Petit pour sa part, et quand bien même sa probable manœuvre épargna peut-être au Standard de plus graves et insurmontables problèmes de comptabilité, avait gravement sous-estimé la détermination du « Sheriff » qui, intrigué par la mention « Waterschei » figurant à cet insignifiant calepin, et tuyauté par Goethals (lequel avait fini par cracher que l’argent était « destiné à Eric Gerets »), convoquerait au Commissariat de Halle, à portée de fusil de l’Auberge du Chevalier, le capitaine de l’équipe nationale et de l’AC Milan, arraché dare-dare de son entraînement avec les Diables Rouges dans la journée fatale du 28 février 1984…

Belgique-RFA, 29/02/1984. Parmi les 11 joueurs en définitive alignés suite au départ du capitaine Eric Gerets, emmené la veille par la gendarmerie en plein entraînement : les Standardmen Gérard Plessers (4ème depuis la gauche) et Walter Meeuws (porteur du fanion et capitaine par défaut), bientôt rattrapés eux aussi par le funeste arrangement du 8 mai 1982.

Et tandis que le solde des Diables Rouges poursuivaient donc, soudain hébétés, la préparation d’un match amical à livrer le lendemain face aux Allemands (premier de leur campagne de préparation à l’Euro français, et finalement perdu sur le score de 0-1), Gerets serait-il impitoyablement cuisiné par le juge Bellemans (« J’ai été interrogé 13 heures durant sans discontinuer, par des gens qui ne m’ont pas une seconde traité comme un être humain »). Lequel Bellemans communiquerait enfin, à la meute des journalistes entre-temps accourus, à 5 heures du matin et au terme d’une interminable journée et nuit d’interrogatoires, que le « Lion de Rekem » avait fini par livrer un lourd secret : près de deux ans plus tôt, en prélude à leur finale catalane et à l’instigation de leur entraîneur bruxellois Raymond Goethals, ses équipiers et lui avaient en effet donné leurs primes de victoire aux modestes Limbourgeois de Waterschei, contre la promesse que ceux-ci, complaisamment, « lèvent un peu le pied »

Seul joueur à saluer le public le soir du titre en 1982, le néerlandophone Eric Gerets serait aussi le seul à assumer publiquement à la sortie du commissariat, au micro lui-tendu par le subtil journaliste Frank Baudoncq, lequel comprendrait aussitôt qu’il y avait anguille sous roche :

Eric Gerets, seul face aux caméras, à la sortie du Commissariat de Halle.

J’ai commis des fautes que je ne pouvais pas commettre. Je suis coupable de certaines choses. Il y a eu quelque chose avec Waterschei.

De la corruption ?

C’est ce qu’on me met dans les souliers, oui.

Vous n’êtes pas seul en cause ?

Non. Il faut voir comment ça a commencé.

On peut parler d’influence ?

C’est le moins que l’on puisse dire.

Gerets, qui ne pardonnerait jamais à Goethals de l’avoir balancé, n’avait de fait été qu’un porte-valise dans cette affaire – et encore avait-il fallu que son patron Roger Petit lui forçât la main, ainsi que tiendrait des années plus tard à le préciser son coéquipier Vandersmissen :

« L’affaire de corruption Standard-Waterschei n’était pas nécessaire. Je pense que Goethals en est en grande partie responsable. J’étais un peu naïf à l’époque, donc j’ai mis un certain temps à comprendre où il avait voulu en venir quand, après un match où nous étions parvenus à refaire notre retard sur Anderlecht, en fin de compétition, Goethals lança dans le bus du retour : « Maintenant, il faut sortir la valise. »

« Goethals a eu peur : peur de perdre le titre, peur que certains n’y aillent pas à fond trois jours avant la finale à Barcelone, peur qu’il y ait des blessés, peur que Waterschei ne nous fonce dedans… Bref il fut proposé aux joueurs de verser leur prime de 30.000 francs à ceux de Waterschei. Avec d’autres, j’étais convaincu que les Limbourgeois de Waterschei ne joueraient pas un tour de cochon aux six ou sept Limbourgeois du Standard, et d’ailleurs certains nous avaient dit qu’ils préféraient le Standard champion plutôt qu’Anderlecht. Je n’étais pas d’accord de sacrifier mes 30 billets mais, comme d’autres, j’ai été embarqué, et nous savions que Goethals serait notre entraîneur la saison suivante. Plus tard, j’ai appris que Roger Petit, initialement sollicité pour verser l’argent, avait refusé et que les joueurs n’avaient qu’à se fendre de leur prime. »

Faux-fuyants

10/04/1983, Standard-Cercle, 6-1. De gauche à droite, les amis et internationaux Jos Daerden et Simon Tahamata, entourant le joueur du Cercle Paul Courant. Daerden : « Goethals ne cessait de répéter : « Si nous ne le faisons pas, à Anderlecht ils le feront, eux. » Anderlecht lui inspirait une peur énorme, presque de la paranoïa. (…) Plus l’on se rapprochait de l’échéance, et pire c’était. Il aurait fallu que quelqu’un le calme, et alors tout serait rentré dans l’ordre. »

Dans sa récente biographie, Simon Tahamata ajoute : « La saison précédente, nous n’avions pas été champions.  Donc, la pression sur l’équipe était grande.  Goethals ne voulait prendre aucun risque. Il souhaitait absolument la victoire. Il avait travaillé à Anderlecht peu avant, et cela a joué. Goethals nous affirma qu’il avait déjà été confronté à ce genre de choses.  Il nous a dit que, si nous ne le faisions pas, ce serait alors Anderlecht qui donnerait une prime d’encouragement aux joueurs de Waterschei.  Nous nous sommes appelés pour en discuter. Je n’ai pas souvenir d’un seul joueur qui ait dit : « Je ne veux pas ». Tout le monde était d’accord de céder sa prime de victoire. »

Certes le capitaine Gerets, contraint par son employeur de régler l’affaire avec ses voisins limbourgeois de Waterschei (faute de quoi ledit Petit menaçait de briser ses rêves de transfert dans le Calcio), s’emploierait-il quelques jours avant le match à faire marche arrière mais cette initiative, revendiquée par Arie Haan, resterait lettre morte : « Le jeudi, j’avais dit à Gerets de ne pas le faire. Un match nul nous suffisait, et Waterschei ne jouerait pas à fond puisque, le mercredi d’après, ils avaient eux aussi une finale à disputer, celle de la Coupe de Belgique! Sans compter que le frère de Plessers y jouait, qui était d’ailleurs le voisin de Gerets. Mais le montant était le plus ridicule de tout : 30 000 francs, 750 euros… Et alors il y avait le gardien allemand de Waterschei, ce Pudelko qui arrêtait tout… Je me moquais : « Vous avez bien réglé cela, les gars? » Puis, quand on menait 2-0, je criai à Gerets : « On continue ! » « Mais non », répliqua-t-il, « on s’est mis d’accord sur deux buts d’écart. » C’est là-dessus que j’ai quitté le terrain. Il y a des photos où je me trouve sur le banc avec mon fils. Je n’étais pas d’accord ! »

Pas d’accord, Arie Haan ? Lui qui, le premier depuis Hong-Kong, s’empresserait de confier la défense de ses intérêts à un avocat ? Lui surtout dont Goethals affirmerait : « Haan a été le cerveau de l’arrangement entre les deux équipes. Je n’étais même pas concerné par les primes »? Quel que fût, d’entre les ex-Anderlechtois Haan et Goethals, l’instigateur premier de ce fatal arrangement, leurs anciens partenaires principautaires le leur rendraient équitablement, Vandersmissen encore : « Tout le monde a payé cher cette faute. Tout le monde sauf Haan. Et Raymond Goethals : deux mois plus tard, il entraînait Guimaraes. Je lui en veux, à Goethals, d’avoir paniqué. Il était persuadé qu’Anderlecht allait payer Waterschei pour qu’il se surpasse contre nous. Et alors ? Nous jouions à Sclessin, et un point nous suffisait pour être champions. Sans cette histoire, le noyau serait resté ensemble, nous aurions conquis d’autres titres et nous serions allés plus loin en Coupe d’Europe.»

Willy Geurts dit « Willy der Bomber », targetman binaire mais au jeu de tête absolument léthal, et grand bonhomme de la qualification anderlechtoise sur la Juventus en 1982. On le voit ici sous le maillot de l’équipe nationale, aux côtés de son capitaine Eric Gerets.

Peut-être une piste de compréhension était-elle à chercher du côté de l’international limbourgeois Willy Geurts, autre Anderlechtois passé à l’époque de Bruxelles au Standard : « Je suis principalement un supporter d’Anderlecht, de tous temps et en toutes choses l’équipe la plus professionnelle du pays. Quand je jouais là-bas, notre équipement de football était toujours soigneusement repassé, comme remis à neuf pour la moindre rencontre. Quelle différence avec le Standard ! Là-bas nous devions tout sortir nous-mêmes d’un panier à linge, les bas étaient de toutes les couleurs et, à dire vrai, bons surtout pour la poubelle : ils se décomposaient à chaque fois qu’on les enfilait. Je ne dirai pas que tout était parfait à Anderlecht, mais c’était certainement beaucoup mieux ordonné. Le Standard à l’époque, c’était vraiment une équipe de café. »

« Goethals m’avait-il vraiment voulu, quand je signai à Sclessin à l’été 1982 ? C’est incontestable, et cependant ce n’est pas toujours Goethals qui décidait qui jouait, ce dernier mot revenait principalement à Arie Haan et à Eric Gerets. Si j’y ai si peu joué, c’est parce que Haan et Wendt étaient de bons amis, si bien que le Suédois faisait toujours partie de l’équipe. Que pouvais-je faire? J’étais professionnel et j’avais un contrat de trois ans. C’était une période frustrante, il fallait partir. (…) Mon transfert à Winterslag était presque arrangé lorsque l’affaire de corruption a commencé à être révélée. Goethals s’est rendu compte qu’il allait perdre toute son équipe à cause des suspensions et m’a demandé de rester au Standard. La plaisanterie a alors circulé selon laquelle je jouerais en attaque avec Horst Hrubesch, tandis que Goethals achèterait deux machines automatiques pour délivrer les centres. Ce que m’aura inspiré cette histoire de corruption ? Je sais qu’on ne peut dire que du bien des morts, mais je me sens toujours floué par Goethals. C’est lui qui a déclenché toute cette affaire, et qui aujourd’hui encore me laisse le sentiment d’avoir été trompé. »

Liquidation

Le 2 avril 1984, et bien que l’affaire de corruption fût officiellement prescrite (ce qui sauva le Standard de la relégation administrative), l’Union belge rendait son jugement : Raymond Goethals et Roger Petit étaient officiellement radiés à vie. Les piliers Daerden, Meeuws, Preud’Homme, Poel, Tahamata, Plessers et Vandersmissen étaient suspendus pour un an. Le capitaine Eric Gerets, meilleur joueur officiel du pays, était quant à lui suspendu pour trois ans, et verrait son lucratif contrat à l’AC Milan aussitôt rompu en dépit du soutien de ses équipiers. Arie Haan enfin, autre patron du vestiaire sans qui rien ne pouvait notoirement se décider parmi les joueurs, serait quant à lui acquitté au bénéfice du doute.

Bruxelles, Stade du Heysel , 5 mai 1984. Les joueurs de La Gantoise, ici après l’échange des maillots, remportent le second trophée de leur histoire au terme d’une rencontre beaucoup plus difficile qu’escompté, face à une équipe du Standard judiciairement réduite à sa plus simple expression, mais brillamment défendue dans les buts par le déjà sulfureux Gilbert Bodart. N’avaient été Nehoda et Hrubesch, le défenseur liégeois Etienne Delangre serait en cette occasion le plus ancien joueur de l’équipe liégeoise, alors qu’il n’avait que 21 ans.

Du côté de l’Antwerp, il faudrait quatre ans de lutte judiciaire à Eddy Wauters, Président du club ainsi que du comité de direction de la surpuissante Kredietbank, pour être officiellement et enfin lavé de tout soupçon. Dévastatrices, redoutées tant par les clubs et leurs supporters, que par les nombreuses figures politiques ayant privilégié d’associer leur nom au fait footballistique : les descentes de la redoutée BSR (subdivision de la gendarmerie en charge de la recherche d’infractions judiciaires graves) seraient toutefois stoppées net au seuil des bureaux de La Gantoise, club administré alors par l’extrêmement influent vice-Premier ministre et Ministre des Finances Willy De Clercq, par ailleurs membre voire Président de plusieurs organismes monétaires internationaux, et même tout bonnement Président, au sein des institutions européennes, de l’incontournable Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe.

Le 5 mai 1984, scandaleusement épargné par la justice bien qu’il fût a minima aussi vérolé que ne l’avaient été le Standard de Liège et le Sporting d’Anderlecht : le club de La Gantoise conquérait de la sorte, quoique en prolongation et face à un Standard dramatiquement contraint d’aligner ses espoirs, la première Coupe de Belgique d’une histoire jusqu’alors vouée surtout à alimenter la corruption systémique du football belge d’après-guerre – laquelle corruption endémique ferait d’ailleurs dire, au Président de l’Antwerp Eddy Wauters, que « le Standard avait payé pour tous ».

Et ainsi par exemple 10 jours plus tôt quand, le 25 avril 1984, soit trois semaines à peine après le jugement dudit Waterscheigate, Anderlecht se qualifierait à domicile face aux Anglais de Nottingham Forest, pour une seconde finale consécutive de Coupe UEFA. D’évidence entachée de graves irrégularités arbitrales, cette rencontre et d’autres (parmi lesquelles celles livrées face au Baník Ostrava et au Spartak de Moscou) seraient bien vite l’objet d’un chantage exercé des années durant par un duo d’Anversois qui, si véreux fussent-ils, étaient entrés en possession d’enregistrements aussi authentiques qu’accablants. Etouffée tant par la Fédération belge que par l’UEFA, qui en orchestrèrent 10 ans durant l’épilogique prescription, cette vaste affaire de corruption n’aboutirait cependant pas plus loin qu’aux aveux publics de Constant Vanden Stock, quand celui-ci concéda aux caméras de la RTBF avoir « prêté » sur fonds propres, quelques jours avant la rencontre décisive face à Nottingham, un million de francs belges (soit plus du double de la somme qu’avaient dû se partager les joueurs de Waterschei) à l’arbitre espagnol Guruceta-Muro.

Le 16 juin 1984, au terme d’une séance que Vandersmissen qualifiera d’« aussi rapide qu’étonnante » (« Les comitards paraissaient pressés d’en finir, ils ne voulaient pas rater la retransmission de France-Belgique »), les suspensions des joueurs du Standard seraient réduites de moitié par le Comité d’Appel de la Fédération belge de football. La poursuite de leur carrière professionnelle, toutefois, n’était désormais pour certains plus du tout en Belgique. En effet, et tandis que l’équipe nationale, amputée soudain de plupart de ses titulaires défensifs, serait laminée le soir même par la France de Platini à l’Euro 1984, les internationaux Plessers, Daerden, Meeuws et Tahamata s’employaient-ils déjà, en toute hâte avant que ces sanctions ne fussent étendues à l’international, aux derniers détails de leur départ pour les clubs de Hambourg, Roda, Ajax et Feyenoord.

Les réactions dans la presse, au lendemain du prononcé des sanctions.

Le Standard de Roger Petit, pour une fois, ne s’y opposerait pas : contraint à devoir coûte que coûte trouver les dizaines de millions dont il ne disposait pas, pour régler les lièvres fiscaux levés par Bellemans, ce n’est toutefois pas seulement à ses plus gros contrats que ce vieux club omnisports renoncerait soudain pour survivre, mais tout bonnement, aussi, à la quasi-totalité de ses prestigieuses sections sportives. Et ainsi donc, dès 1985 : l’institution du Standard de sacrifier, le couteau sur la gorge, ces vénérables sections tennis, basket, hockey et rugby qui, des décennies durant, en avaient fait le plus grand cercle sportif du pays. Sauvé de la relégation, et pour tout dire de bien peu de la disparition pure et simple, le club de football en sortait non moins durablement sali et décapité, qui mettra un quart de siècle à renouer, un jour, avec les lauriers nationaux.

L’équipe nationale, pour sa part, y perdrait plus de deux ans, et dans l’immédiat tout espoir de briller à cet Euro français pour lequel elle s’était brillamment qualifiée. Vandersmissen et Preud’Homme, qui malgré leur suspension avaient privilégié de rester au Standard, n’y retrouveraient jamais le statut qui avait été le leur. L’homme de fer Roger Petit, notoirement rongé par le chagrin, mourra seul au printemps 1998. Quant à son meilleur ennemi Constant Vanden Stock, qui malgré ses réseaux l’égalerait finalement dans l’opprobre, il serait inhumé très exactement dix ans jour pour jour après lui. Entre-temps, Vanden Stock était toutefois parvenu à obtenir l’amnistie pour ce Raymond Goethals dont il n’avait jamais cessé de se méfier, discrètement de retour aux manettes anderlechtoises dès l’année 1987. Il y glanera aussitôt deux Coupes de Belgique, toutes deux contre le Standard de Liège, dont la seconde notoirement viciée par le refus délibéré, dans le chef de l’arbitre Alexis Ponnet, de siffler pour les Liégeois un penalty qu’il concèdera pourtant le soir même avoir bel et bien vu.

Goethals, enfin, ne daigna jamais revenir sur le Waterscheigate… sinon une fois au moins, en cette exclusive trace écrite qu’on lui connaisse de son vivant : « On a fait beaucoup d’histoires pour pas grand-chose, et des décisions pénibles ont été prises car l’on voulait faire un exemple… Si tu savais ce que j’ai déjà vu, des matchs arrangés alors même que personne sur la pelouse n’était au courant… Mais Raymond a toujours su tenir sa langue. Ce que je peux te dire, c’est que ce qui s’est passé avec Waterschei ce n’était rien. Niks. Noppe. »

Goethals, de fait, n’en dirait plus jamais un mot. Une confession tout au plus, qu’on lui prêta du moins sur son lit de mort : « Je suis tellement désolé. J’ai détruit le Standard. » De celles que les victimes des Tueurs et leurs familles attendent encore, désespérément, depuis désormais quelque 40 ans.

22 réflexions sur « Crimes et châtiment (3/3) : Requiem »

  1. Eh beh. Je vais relire la trilogie ce soir… À l’époque, années 1980, les principales malversations financières françaises destinées à payer sous le manteau les joueurs (à gratifier quelques arbitres ? cela a dû arriver mais les affaires ne sont pas sorties) étaient possibles grâce à des caisses noires alimentées pas des billetteries parallèles. Si cet usage n’est pas établi en Belgique, d’où pouvait bien provenir le fric (hormis le cas Waterschei puisque tu l’expliques, les joueurs eux mêmes ont payé) ?

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    1. Aie, parti trop vite…
      Je pose la question mais tu esquisses une réponse en lien avec la concomitance des événements tragiques. Si le foot a bénéficié du fric des Tueurs, peut-on dire que cela reste un bénéficiaire marginal au regard de l’ampleur des drames qui se sont noués ?

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  2. Un mot sur la photo de Marilyn. Que faisait-elle dans le stade des Dodgers avec une équipe de Soccer All-stars ? Eh bien, elle vient donner le coup d’envoi d’un match de l’Hapoel Tel Aviv en tournée aux States. Mariée à Miller, elle s’est convertie au judaïsme. C’est le gardien Yaakov Hodorov, futur héros des matchs de qualifications à la CM 1958 perdus contre Galles (il est victime d’une commotion face à Charles mais reste sur le terrain), qui présente son équipe à Marilyn. Il existe des photos où il y met beaucoup d’enthousiasme, sans doute troublé par la robe bleue de la miss. Et il semble que sa prestation durant le match s’en ressente !

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    1. Exact!

      Pour Hodorov : aucune idée! Mais Wauters resta en contact quelques années avec Monroe, ils s’appelèrent çà et là, fut même question qu’ils se revoient, éh………puis on retrouva le corps de la belle, fin du fantasme pour super Eddy.

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  3. Superbe serie. Merci Alex. Le Standard ne s’est jamais vraiment remis de ce sombre épisode. Tu connais ma tendresse pour le foot mexicain, tu peux m’en dire plus sur le flop Carlos Hermosillo. On s’en rend pas compte en Europe mais Hermosillo est une véritable légende du foot aztèque. Surtout à l’America et Cruz Azul…

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      1. Tout de ce Standard post-Waterschei était devenu ingérable, un boxon pas croyable.. Des années durant ce fut du sauve-qui-peut.

        L’entraîneur visé par Hermosillo, l’Allemand Kessler.. Un dur!, qui (Fred Astaire va être content), du temps où il dirigeait le Elftal, avait follement voulu tenir tête au cruyffisme, quand il en était encore temps…mais bien évidemment la perdit! Il avait fait un boulot extraordinaire à l’Antwerp, la nouvelle direction du Standard appela (en pure perte) ce très autoritaire pompier de talent…… ==> Ce dut être violent pour Hermosillo, comme s’il fallait en rajouter rayon choc culturel..

        Bodart? Déjà un personnage pour le moins particulier.. Avant l’éclatement du scandale et du club, N°2 émergent derrière Preud’Homme : c’était déjà une grande gueule à laquelle il ne faisait pas bon se frotter, frontal et très intimidant (check ses histoires de femmes avec Gerets!!!). Pour le reste, et bien qu’il partît de loin : quel gardien………. Ce fut le grand bonhomme des années noires du Standard, lui et le Luxembourgeois Hellers (super joueur, il aurait été titulaire les doigts dans le nez avec les Diables Rouges) ont littéralement porté ce club pendant les 15 pires années de son Histoire moderne.

        Ce furent aussi les années durant lesquelles le Standard gagna de devenir, sinon sportivement, le club belge N°1 rayon hooliganisme.. Cette dérive y fut tardive, début 80’s le kop (viscéralement bon enfant / non-violent) parvenait encore à contrôler la frange radicale émergente, puis hélas, la déglingue du club aidant………….. ==> Ce Standard déchu devint un aimant à violence, d’autant que médias et arbitres trouvaient soudain à s’acharner sur lui, que de scandales….. ==> C’est par là, que le Standard paya le prix le plus fort à ce scandale de corruption : de club le plus populaire et suivi du Royaume, il gagna de devenir le mouton noir du foot belge…………mais Bodart, je reviens à lui, sur précisément en jouer, j’explique..

        L’année m’échappe, 85 peut -être? Un Standard toujours bien zombifié parvient à l’emporter contre toute attente contre Anderlecht.. Que font les dirigeants du club bruxellois, à la bourre pour le titre? Ils mobilisent leurs avocats et relais à la fédé, faire rejouer le match sous un prétexte scandaleux……….. ==> Que fit Bodart, en ces temps de hooliganisme rouche exponentiel? Il menaça publiquement, par voie de presse, de monter à Bruxelles, au siège de la fédé belge, avec ce néo-noyau dur des supporters!!!, c’était explicite……….et calma aussi sec la magouille procéduriale envisagée par le Sporting et sa docile fédé..

        Le dernier mot des malheurs de Hermosillo avec Bodart : je l’ignore complètement! Mais se retrouver en bisbrouille avec ce lascar n’était pas vraiment une bonne idée, euphémisme..

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      2. Hello à tous

        Bodart il me semble, en plus d’être le remplaçant de Prud’homme était aussi son beau-frère…
        Et je crois qu’il a été incarcéré après sa carrière pour braquage ou association de malfaiteurs…
        Lors de son passage à Bordeaux il était très apprécié des supporters et de ….Courbis.

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      3. Preud’Homme et Bodart étaient beaufs, tout à fait. Au retour de suspension de Preud’Homme, problème de riches : le Standard a entre-temps réalisé que Bodart (que pourtant personne n’avait attendu à ce niveau) aussi est un crack!, à l’époque plus abouti même que Preud’Homme! Et rationnellement, au vu des inespérés (mais durables) exploits qu’il avait accomplis en l’absence de Preud’Homme : absolument impossible de le renvoyer sur le banc!

        Bref, vu le statut de Preud’Homme : une tournante fut installée, un jour l’un..puis l’autre gardien au match suivant…….et des deux, c’était décidément Bodart le meilleur. Si bien que Preud’Homme finira par solliciter son transfert au FC Malines, avec le succès qu’on sait.

        Le Standard avait d’excellentes raisons d’y aller mollo avec ces deux gardiens : un quart de siècle plus tôt, le dénommé Toussaint Nicolay y avait perdu sa place de titulaire au profit de..son propre frère, Jean, le premier grand gardien belge de l’après-guerre……….ce qui avait déchiré cette famille, ces deux frères ne s’adressèrent plus jamais la parole, bref : le souci était manifeste de ne plus revivre semblable psychodrame familial.

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    1. Je n’en sais pas plus mais Hermosillo, devenu le plus gros salaire du Standard, declare avoir été pris en grippe par les coéquipiers et Bodart en particulier. D’ailleurs, le Standard est sa seul expérience en Europe et on peut trouver des entretiens où il déconseille à Ochoa de venir! Rancunier! Hehe

      Ochoa au Standard, c’est une plus belle histoire.

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      1. Oui, Ochoa et le Standard, mariage très heureux!

        Le club s’était entre-temps fort latinisé / sud-américanisé, faut dire…….. Moi : pas fan, j’en préférai les tribunes quand elles sonnaient terroir quoique sous (très forte) influence UK, les goûts et les couleurs………mais désormais, ben.. ==> C’est la latinité qui donne le ton!, y a même Che Guevara à tous les matchs (politisation qui me gave à nouveau, mais soit)…. ==> Hermosillo a essuyé les plâtres, 20 ans plus tard il eût été en terrain conquis, pour ainsi dire comme chez lui.

        Tu m’apprends qu’il avait le plus gros salaire du groupe……. ==> Le Standard payait mal, très mal.. On peut comprendre la réaction.

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  4. Salut Robert le Bruce! Merci pour tes deux textes. Ils passeront le 5 et 14 novembre. Si tu as des envies d’illustrations, passe sur le forum, à échanger avec la rédaction, et mets tes liens que nous ajouterons. Voila.

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    1. Ah zut, j’avais 5 minutes à consacrer à Verano..mais ce sera pour toi, je répondrai plus tard à l’Honoré Balzac de ces lieux.

      Suspension à l’international? Je ne sais plus si je l’ai évoqué entre les lignes, obligé d’aller à l’essentiel, déjà bien trop long……. : j’ai charcuté! En gros : suspension dans un premier temps nationale..et étendue en plein Euro 84, dans mes souvenirs pas trop dégueux du moins, au solde de l’Europe. Ce pourquoi, bien conseillés, les Tahamata Daerden Meeuws et Plessers s’empressèrent de s’engager ailleurs, dès début/mi-juin………et pas n’importe où!, car Ajax Feyenoord et Hambourg, à une époque où c’était 2 voire 3 étrangers max/club………… ==> De sacrés très, très bons joueurs, que le Standard dut brader à l’époque.., Tahamata, quant à lui : c’était tout bonnement classe mondiale..

      Le brave type Théo Poel, de loin mon préféré de l’époque (et plus estimé du groupe tant par Waseige, Happel ou par Goethals, excusez du peu), ne fut en rien « conseillé »………, mais quand bien même! ==> Lui, incontestablement : c’est délibérément qu’il resta au Standard, à dire vrai il ne se posa pas même la question, mec fidèle parmi les fidèles, un mec à l’ancienne…….Que je me rappelle avoir encore vu travailler sur les marchés à mon retour d’Afrique, il y a 8 ans..et je crois que cette brave force de la nature y oeuvre toujours, modeste et imperturbablement, à ses probables 70 ans………

      Preud’Homme fit le pari (..perdu!) de rester au Standard et d’y purger sa suspension. Pas de bol : son beau-frère Bodart saisit sa chance..si bien que Preud’Homme dut finalement se résigner à l’exil, au FC Malines..avec le succès qu’on sait.

      Reste Vandersmissen, à l’époque un crack, super joueur (remember son but lors du match à Cologne en 81..et pour ma part homme du match face à l’Argentine en 82!)………… Lui c’est différent, contrairement aux mieux avisés/conseillés Meeuws Tahamata Plessers et Daerden, il tarda trop à régler son départ……………or les candidats ne manquaient pas!!! : Feyenoord, Hambourg, Dusseldorf……., du très costaud là encore……..mais il tergiversa, prit son temps………..puis la sanction fut étendue hors les frontières belges, il l’eut dans le cul……….. Dans l’article je lui laisse, si je me rappelle bien ce que j’ai écrit il y a 15-20 ans, une forme de bénéfice du doute, le fait est qu’il adorait le Standard..

      C’est ça le plus terrible dans l’Histoire : qui, en Belgique, n’avait pas une forme d’admiration pour ce club, ces joueurs tous plus battants les uns que les autres? Sur le continent, nonobstant les coulisses borderline : c’était sans doute ce qui se rapprochait le plus d’un Liverpool, car ce côté working-class heroes, cette communion sans égale avec le public.. Ce quelque chose d’illusoire mais d’autant précieux fut irrémédiablement brisé.

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      1. Connaissais pas Poel. J’avais vu la même cérémonie pour Ásgeir Sigurvinsson.

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  5. Je vais m’absenter quelques jours, repasserai la semaine prochaine pour répondre à Verano..mais deux vidéos déjà, car la paranoïa de Goethals, ah..

    A décharge du Raymond, il s’en passa des belles, tiens, Anderlecht-Standard, en janvier, commençons par celle-ci :

    https://youtu.be/xp7ESuFQ0KQ?t=558

    D’abord Plessers évoquant l’extrême-nervosité de Goethals, qui se repassait constamment les mains dans les cheveux, comme un possédé.. Et puis il y eut l’arbitrage, qui commença de fait à devenir des plus bizarres, ce pénalty accordé à Anderlecht, hum…. Je vais revenir avec un pénalty bien plus énorme, que l’arbitre ne jugea pas utile d’accorder au Standard.

    Dans cette vidéo il faut voir les réactions de Goethals, qui était passé par là.. Certain traumatisme est palpable, et il y avait de quoi : depuis fin 70’s, la corruption anderlechtoise était devenue hautement professionnelle, confiée à l’homme de confiance et chef-comptable des affaires brassicoles de Vanden Stock, ça ne rigolait plus du tout, des millions y passaient!

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