Coupe d’Asie 2023 : Aux racines du dernier carré

Les demi-finales de la Coupe d’Asie se sont déroulées le mardi 6 et le mercredi 7 février. Le Qatar peut-il retrouver le sommet 5 ans après ? L’Iran peut-elle se qualifier pour sa première finale depuis 1976 ? La Corée du Sud va t-elle continuer à arnaquer son monde ? La Jordanie peut-elle rêver à l’exploit ? Découvrons le dans ce compte rendu des deux matches du dernier carré de la compétition !

Jordanie 2/0 Corée du Sud : Logiquement… et pour le football aussi !

Demi-finale au goût de retrouvailles. La Jordanie et la Corée du Sud s’étaient en effet déjà rencontrées à l’occasion de la phase de poule. Un match nettement dominé par les Jordaniens dont la Corée du Sud avait obtenu le match nul 2-2 avec un but contre son camp dans le temps aditionnel. Oui, déjà. Le début d’une longue série de miracles. Une demi-finale également marquée par l’absence d’un joueur très important de chaque côté. D’abord Ali Olwan côté jordanien, l’une des flèches du trio supersonique de la ligne d’attaque. Et surtout côté coréen Kim Min-jae. De tout évidence fatigué, le tournoi de l’ancien défenseur du Napoli était jusque là très difficile, mais il est évident que la défense des Guerriers Taeguk va souffrir de son absence. Plus qu’une opposition de style (il faudrait déjà que la Corée de Jurgen Klinsmann ait un style), ce match oppose surtout une équipe qui a sa formation et sa stratégie bien définie et maitrisée, à une équipe qui est tout le contraire. Klinsmann a décidé de changer à nouveau de dispositif en proposant un 4-3-3 avec Son Heug-min en pointe et trois milieux de terrain. Une initiative qui ne va pas avoir le moindre effet puisque la Jordanie démarre tambour battant, avec un rythme et une intensité telle que le milieu coréen est déjà rapidement dépassé. Après cinq minutes de jeu, Al-Naimat et le capitaine Ehsad obligent déjà Jo Hyeon-woo à se détendre. Pour la Corée, le plan de jeu consiste à… balancer des briques loin devant sur Son Hueg-min et prier pour qu’il fasse un miracle. Encore faudrait il que défenseurs et milieux coréens aient un minimum de compétence pour pratiquer du jeu long. Ou même faire des passes. Ce qui semble peu évident étant donné qu’on joue la 13e minute qu’on doit en être au quatrième ballon envoyé en touche. Il faut dire qu’encore une fois, le jeu coréen est statique, trop statique. Personne ne bouge, tout le monde se regarde. La musique est toute autre pour la Jordanie, qui récite sa partition proprement. Ca se projette comme toujours extrêmement rapidement à la récupération. Nouvelle opportunité à la 17e minute, puis la 25e. Les mouvements d’Al-Tamari et surtout de Yazan Al-Naimat donnent le tournis à une défense qui semble déjà en perdition après même pas une demi-heure de jeu. Et c’est sans compter le nombre de relances en carton de la part de Kim Young-gwon et Jung Seung-hyun, qui offrent plusieurs grosses opportunités aux attaquants adverses.

Yazan Alarab (5) n’a rien laissé à Son Heug-min (7)

La seule bouffée d’air frais pour la Corée du Sud intervient à la 30e minute, et l’arbitre qui accorde un pénalty pour une prétendue faute de Yazan Alarab sur Seol Young-woo… Avant de se raviser après consultation de la VAR. Lee Jae-sung touche le poteau de la tête deux minutes plus tard. Mais ce sera la seule action à peu près construite par les joueurs de Jurgen Klinsmann. La Jordanie est désormais plus prudente, moins pressante, elle laisse le ballon à leur adversaire. Ce qui nous permet de faire le navrant constat de l’inutilité totale de Park Yong-woo et de Hwang In-beom au milieu de terrain. Ils ne récupèrent aucun ballon, ne font aucune passe vers l’avant, ne font aucun lien entre le secteur défensif et offensif, et contribuent à cette impression de voir une équipe de Corée coupée en deux. En bref, comme depuis le début du tournoi, le milieu coréen est inexistant et n’a aucun poids, ce qui est fortement regrettable étant donné que le milieu jordanien n’est pas non plus le plus dense et le plus volumineux qu’ils aient eu à affronter jusque là. D’autant que le secteur défensif est toujours aussi fragile, voire même scandaleusement passif, notamment à la 41e lorsque Yazan Al-Naimat, pourtant seul et excentré, se balade dans la surface de réparation avant de butter sur Jo Hyeon-woo. Habituée aux miracles depuis le début de la compétition, la Corée en vit un nouveau sur cette première mi-temps : celui de tomber sur une Jordanie inefficace qui ne parvient pas à profiter de ses nombreuses belles opportunités. Qu’on soit encore à 0-0 à la mi-temps et que cette équipe soit encore en course dans la partie défie la logique, le rationnel, et montre à quel point elle a le cul bordé de nouilles. Seulement, les Jordaniens sont bien plus malins que les précédents adversaires de la Corée, et à la reprise, ils vont… laisser le ballon aux Coréens. Juste le leur laisser. Et attendre. Attendre qu’ils fassent une erreur, une mauvaise passe. Ainsi pendant près de 10 minutes, les Coréens vont faire tourner le ballon sans trop savoir quoi en faire, en étant toujours en panne d’imagination… Jusqu’à ce que Park Yong-woo ne fasse l’erreur qu’attendaient les Jordaniens : Al-Tamari intercepte, fixe, et décale Al-Naimat qui conclue d’un élégant piqué.

Yazan Al-Naimat (11) ouvre le score, une belle récompense pour son match de haut niveau

La Jordanie est enfin devant, et c’est peu dire si c’est mérité. Naturellement, on est au départ tenté de penser que la Corée va potentiellement encore refaire le coup de marquer dans les arrêts de jeu, même si rien ne nous le laisse présager encore une fois. Non seulement parce qu’en défense, Yazan Alarab repousse tout ce qui passe et à tellement éteint Son Heug-min que ce dernier est obligé de redescendre au niveau de la ligne médiane, mais aussi parce que cette deuxième mi-temps correspond au début du show Musa Al-Tamari. Déjà d’un haut niveau, le montpelliérain entre là dans une dimension plus haute encore et éblouit le stade de sa classe. Sans cesse en mouvement, il est inarrêtable, insaisissable, doté d’une telle aisance technique qu’il semble impossible de lui prendre le ballon. Et après qu’il ait vu un premier tir détourné par Jo Hyeon-woo, il décide à la 66e de passer à la vitesse supérieure : après une récupération d’Ehsan, Al-Tamari prend le ballon sur l’aile droite, accélère, repique, élimine Hwang In-beom d’un crochet extérieur dévastateur, avant de placer une frappe à ras de terre du plat du pied qui laisse le gardien coréen cette fois impuissant. Une copie conforme de ce but classique que Lionel Messi a mis des dizaines de fois dans sa carrière. Peut-être que Musa Al-Tamari n’atteindra pas de tels sommets, mais on peut assurément affirmer qu’il est de cette race de joueurs à part, ceux qui font se lever les foules et qui sont capables de hisser leur équipe vers le haut.

Le « Messi jordanien » applique à la perfection les préceptes du maitre.

La Corée du Sud ne reviendra pas cette fois. Elle est impuissante, dominée par un adversaire tout juste meilleur qu’elle, en tous points, et dont on peine à croire qu’il s’agit à l’heure actuelle de la 87e nation au classement FIFA. Incapable de produire du jeu, de se montrer dangereuse, de cadrer le moindre tir durant la rencontre, réduite à de pathétiques simulations comme celle de Cho Gue-sung, elle s’incline et quitte la compétition sans gloire. La plaisanterie a assez duré ! Et on est encore une fois effaré de voir le contraste entre les mines déconfites des joueurs coréens et celle de Jurgen Klinsmann, à nouveau avec un sourire jusqu’aux oreilles au coup de sifflet final.. On en vient même à se demander si l’Allemand a réalisé qu’il venait une nouvelle fois de se faire balader par son adversaire du jour. Toujours est-il que cela ne sera encore pas pour cette fois pour la Corée du Sud, qui attend un sacre continental depuis 1960 (!!!). On espère juste pour le Pays du Matin calme que la fédération ne se laissera pas berner par cette demi-finale en trompe l’œil. Que d’éloges en revanche pour la Jordanie. Tout au long du tournoi, l’équipe menée par Houcine Ammouta a affiché une telle sérénité, une telle maitrise de son jeu et des évènements, que la voir en finale parait en fin de compte presque logique au vu de ce qu’elle a produit dans ce tournoi. Et c’est difficile d’imaginer qu’il s’agissait là de la toute première demi-finale de leur histoire ! Un demi-finale qu’ils auront dominé de la tête et des épaules. Bien qu’étant historiquement un nain du football continental, la Jordanie est à l’occasion de cette Coupe d’Asie entrée dans la cours des grands. Et est pour sûr un très beau finaliste, dont on peut raisonnablement croire aux chances de triomphe samedi à l’occasion de la finale.

Difficile de savoir sur cette image qui de Klisnmann (à gauche) ou de Ammouta (à droite) est qualifié pour la finale.
Une chose est sûre néanmoins, l’un d’entre eux à des comptes à rendre.

Iran 2/3 Qatar : La corruption des Dieux du football

C’est l’instant ou jamais. Le match d’une génération, peut-être même d’une vie pour l’une des plus talentueuses équipes iranienne de tous les temps. Voilà presque 50 ans que l’Iran attend de retrouver une finale de Coupe d’Asie. Atteignant souvent le stade de la demi-finale depuis, sans jamais aller plus loin, la Team Melli semble plus armée que jamais pour enfin briser ce plafond de verre, d’autant plus face à un Qatar certes tenant du titre, certes pays hôte, mais toujours dans l’attente d’un match référence dans le tournoi. Notons une nouvelle fois que le stade peine à se remplir lorsque les Qataris jouent, mais que pour la première fois, on ressent une vraie ferveur au moment où résonne l’hymne national. Ferveur vite refroidie par les visiteurs perses : 3e minute de jeu, longue touche de Jahanbakhsh, Azmoun est oublié au second poteau et envoie un superbe retourné acrobatique qui surprend Barsham et envoie déjà l’Iran sur orbite. Récurrents depuis le début de la compétition, les trous d’air au sein de la défense du Qatar sont plus flagrants que jamais. D’autant que mis en confiance par ce début de match canon, les Iraniens continuent d’appuyer sur l’accélérateur. A chaque fois, ça rentre comme dans du beurre. La moindre passe vers l’avant, et les Iraniens se retrouvent facilement en surnombre face aux trois centraux qataris, complétement abandonnés par leurs milieux de terrains. 10e minute, Mehdi Taremi de retour de suspension, manque le break de peu sur un nouveau centre de Jahanbakhsh. La minute d’après, c’est Ghoddos qui gâche le surnombre en préférant centrer pour personne alors qu’il avait la place pour frapper au but. Les quatre offensifs iraniens se lancent comme des TGV dans le moindre espace et cela crée à chaque fois le danger. Les occasions s’enchainent à la vitesse de l’éclair, mais si commence déjà à se dire que l’Iran ferait mieux de ne pas commencer à trop vendanger, les joueurs de la Team Melli apparaissent très nettement supérieurs, en tout point, à leur adversaire. Un adversaire dont on se dit au bout d’un quart d’heure que le match risque d’être très long…

Tout avait bien démarré pour l’Iran avec ce superbe but de Sardar Azmoun

Après ce premier quart d’heure totalement à l’avantage de la Team Melli intervient le tournant du match. Lancé à pleine allure, Taremi est sur le point de se présenter seul face à Barsham, avant d’être taclé in extremis par Pedro Miguel. A vitesse réelle, il est difficile de savoir s’il y a faute (qui aurait sûrement valu un carton rouge) ou si le tacle est correct. Il s’averera que l’intervention de Pedro Miguel était parfaitement licite. Le problème, c’est que les Iraniens sont persuadés du contraire. Sur la touche comme sur le terrain, ça hurle de partout sur l’arbitre… Et ça se replace mal. Arkam Afif est lancé, puis s’excentre. Logiquement identifié comme le danger numéro un, toute l’attention est braquée sur lui. Le petit génie de Doha remet alors tranquillement en retrait sur Jassem Gaber, dont la frappe et déviée puis trompe un Beiranvand lobé. Grâce à un nouveau but chanceux sorti de nulle part, le Qatar égalise. Et les Iraniens, furieux bien qu’il n’y ait eu aucune erreur arbitrale, décident d’offrir une tournée générale de la spécialité culinaire de leur équipe : le circuit cérébral grillé à feu vif. Habitués à disjoncter dès que les choses ne vont pas dans leur sens, les Perses vont atteindre un niveau de pétage de plomb qu’on avait encore rarement vu de leur part. Bien qu’on voit qu’ils sont au dessus, que chaque offensive peut faire mouche, que les énormes défauts du Qatar n’ont pas disparus, les Iraniens ont la tête complétement à l’envers. Ebrahimi au milieu ne met plus un pied devant l’autre, Ghoddos multiplie les mauvais choix, Azmoun hurle pour rien sur le premier homme en noir qui croise son regard, et la défense… en perdition. Car que ça soit Kanani ou Shoja Khalilzadeh, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Il leur suffit un pressing simple de Akram Afif et de Almoez Ali pour les faire paniquer et envoyer le ballon n’importe où. Shoja en particulier est totalement dépassé, à l’image d’un Kô Itakura l’autre jour. Et le Qatar, qui sans être formidable propose enfin un plan de jeu un petit peu plus créatif, attaque, combine, et fait suer à grosses gouttes tout le banc iranien. Après une nouvelle occasion offerte par Ebrahimi qu’Afif ne peut convertir, le petit prince de Doha, qui a dû admirer la performance XXL de Musa Al-Tamari la veille, décide de répondre de la plus belle des manières en expédiant un véritable golazo, une merveille de frappe puissante et enroulée qui nettoie la lucarne de Beiranvand.

On a plus les mots pour décrire le tournoi de Akram Afif. C’est indécent !

Bien que les Iraniens manquent de peu de revenir juste avant la pause, Lucas Mendes sauvant sur la ligne un but tout fait (ce ne sera pas le dernier), les Perses rentrent aux vestiaires menés au score, et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-même. Heureusement, au retour des vestiaires, ils vont recevoir un cadeau inattendu de la part de l’arbitre qui leur offre un pénalty extrêmement généreux pour une main de Jassem Gaber. Tellement généreux qu’il est désormais impossible de soupçonner un quelconque arbitrage maison en faveur du Qatar. Alireza Jahanbakhsh transforme sans problème et l’Iran se remet enfin un peu la tête à l’endroit. Juste un peu… Car il est évident que ce dont aurait besoin l’Iran à ce moment là, c’est de poser le jeu. De garder le ballon. Mais les Iraniens ont visiblement pour volonté d’imposer un rythme qu’ils ont de toute évidence eux même du mal à maitriser comme en témoigne le nombre hallucinant d’erreurs techniques et de passes manquées, de part et d’autre (60% de passes réussies pour l’Iran, 55% pour le Qatar). La débauche d’énergie par les deux équipes est absolument énorme, et rend le match il est vrai assez agréable à suivre. Pour le Qatar, c’est un peu moins portes ouvertes en défense pour cette seconde période, ils sont un peu plus regroupés devant leur surface, mais commencent à souffrir de plus en plus, compensant des lacunes qui vont croissantes par un courage et une détermination qui force l’admiration. En témoigne ce nouveau sauvetage in-extremis de Lucas Mendes devant Mehdi Taremi à la 75e minute. Ca plie, ça ne rompt pas, mais le Qatar n’attaque plus du tout en dehors de quelques fulgurances d’Akram Afif.

Symbole du miracle permanent qatari, Almoez Ali (19) est revenu d’entre les morts

Le match est devenu très décousu, les schémas tactiques ont disparu. Et puis à la 81e minute, Afif centre, Shoja renvoie le ballon dans l’axe pile sur Abdelaziz Hatem. Aux 25m, le milieu écrase trop sa frappe… qui arrive on ne sait comment sur Almoez Ali qui trainait au point de pénalty. Invisible depuis le début du tournoi, il enchaîne parfaitement et ajuste Beiranvand. La réussite pour le Qatar est encore une fois à peine croyable, mais ce sont bien les Maroons qui prennent l’avantage à 10 minutes de la fin du temps réglementaire. La précision est importante puisque ce sont 17 longues minutes d’arrêts de jeu qui vont suivre, au cours desquels la logique et le rationnel n’ont plus vraiment leur place. Une pluie d’occasion va s’abbatre sur le terrain. Le Qatar manque à plusieurs reprises l’occasion de sceller le match, profitant d’une Iran qui se jette à l’abordage. Shoja Khalilzadeh est expulsé et termine en beauté son match catastrophique. Et à la dernière seconde, Alireza Jahanbakhsh est trouvé démarqué sur la droite. Il a le temps d’armer une frappe précise à ras de terre, imparable pour Barsham, qui… s’écrase sur le poteau ! On comprend alors que les Qataris n’ont en réalité jamais eu besoin corrompre un arbitre. Ils avaient un bien meilleur atout dans leur manche : ils ont acheté les faveurs et la bénédiction des Dieux du football.

Pas grand monde ne l’aurait parié au début de la compétition, mais c’est pourtant bien la réalité, aussi improbable soit elle. Le Qatar, champion en 2019, défendra bien son titre en finale contre la Jordanie. Une performance qui défie la logique et les analyses. On peine à comprendre ce qu’ils font, comment ils arrivent à toujours s’en sortir. Mais ils le font à chaque fois. On ne sait pas trop quelles qualités leur donner… Ils ont un Akram Afif qui marche sur l’eau. Ils ont du cœur. Ils ont un peu élevé leur niveau de jeu pour cette demi-finale. Mais… c’est malheureusement à peu près tout ce qu’on peut dire en fait. Et bien sûr qu’il ne faut pas résumer ce parcours qatari à la chance, qu’il y a surement d’autres facteurs qui rentrent en jeu. Mais à l’heure actuelle, on peine à les comprendre. Et l’on doit bien se résigner à admettre que ce Qatar, aussi étrange qu’il soit, arrive en finale de sa compétition avec plus qu’une bonne étoile au dessus de la tête. Avec au moins comme accomplissement d’avoir renvoyé l’Iran à ses études. Cette Iran qui semblait si fringuante, si puissante, si forte, est redevenue cette caricature d’elle-même qui panique pour rien. Incapable de poser le jeu, de ne pas subir les évènements, les Perses ont, comme d’habitude, lâché mentalement et laissé filer un match qu’ils auraient dû gagner tranquillement, et perdre une compétition qui leur semblait promise. C’est peut-être avec regret que l’on repensera à ce qu’aurait pu être cette Iran si elle avait su garder ses nerfs… Mais ça, le Qatar, et les Dieux du football, s’en moquent éperdument.

On est pas content de les voir… Mais ils sont là pour nous embêter encore longtemps…

Les Pintes d’or des demi-finales :

Musa Al-Tamari (Jordanie) : Le Montpelliérain est un joueur que n’importe quel entraineur rêverait d’avoir. Pas avare en efforts, même défensifs, il est partout. Il crée, passe, drible, éblouit, et marque. Un grand, un très grand.
Yazan Al-Naimat (Jordanie) : C’était jusque là peut-être le moins en vue du trio jordanien, mais il a montré qu’il était tout aussi rapide, agile, technique et raffiné que ses partenaires. Son heure de gloire est peut-être arrivée.
Yazan Alarab (Jordanie) : Après Aymen Hussein et Alisher Dzhalilov, c’est Son Heug-min qu’il a mis dans sa poche. Impassable, le roc de la défense centrale a particulièrement brillé en repoussant tout ce qui passait à côté de lui.
Akram Afif (Qatar) : Alors qu’on le pensait fini après sa Coupe du monde ratée, il est en train de mettre tout le monde d’accord en portant son équipe et en marchant sur le continent. Les mots manquent.
Lucas Mendes (Qatar) : Ses défauts n’ont pas disparu. Mais il a compensé par un courage et une détermination hors norme.

Les Bières réchauffées des demi-finales :

Park Yong-woo (Corée du Sud) : Fantomatique la plupart du temps, les seules fois où il s’est fait remarqué, c’était pour rendre le ballon à l’adversaire. Un double pivot de récupérateurs, c’est du Domenech tout craché !
Kim Young-gwon (Corée du Sud) : pas forcément le plus à blâmer, mais il a bien symbolisé cette défense coréenne dépassée et orpheline de son guide Kim Min-jae.
Shoja Khalilzadeh (Iran) : Un match « Itakuresque » pour le central iranien, complétement perdu sur le terrain et qu’il conclut en apothéose par un carton rouge aux allures de sacrifice. Symbole d’un suicide collectif.
Le préparateur mental iranien : Responsable mais pas coupable. Car on ne peut déclarer coupable une personne qui n’existe pas. Mais pour éviter d’autres désillusions qui ne manqueront pas de se répéter, il serait temps que quelqu’un à Téhéran se rende compte de son importance.

La Finale

Jordanie / Qatar (Samedi 10 février, 16h00 heure française)

A suivre en France et en Belgique gratuitement et en intégralité sur la chaine YouTube « AFC Asian Cup »

Xixon

Même un Bordelais peut préférer la bière. Puxa Xixón, puxa Asturies, puta Oviedo ! 俺は日本サッカーサポーター ! (Rien à voir avec le judo) 

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11 réflexions sur « Coupe d’Asie 2023 : Aux racines du dernier carré »

  1. Va-t-on avoir les 2 pays organisateurs champions en Afrique et Asie? Les 2 de manière miraculeuse?
    Triste pour l’Iran, ils ont clairement une meilleure équipe (sur le papier) et pourtant aucun titre en Asie avec cette génération Azmoun/Taremi.
    La Jordanie va-t-elle aussi subir les rebonds improbables, les poteaux et autre?
    En tout cas super résumé! Tu m’as vraiment interessé au foot asiatique. Je n’ai pas le temps de mater les matchs mais les résumés sont top!!

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  2. Une question Xixon… Il existe plusieurs trophée du meilleur joueur asiatique de l’année. Lequel te paraît le plus prestigieux ou légitime? Si légitimité, il y a…
    Titan Sports award, AFC award (réservé aux joueurs évoluant sur le continent), AFC award (international) ou IFFHS Asia’s Footballer of the Year?
    Pour l’année 2022, par exemple, les vainqueurs étaient respectivement Son, Salem Al-Dawsari, Kim Min-jae et à nouveau Son!

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  3. Et sinon, une petite pièce sur la Jordanie. C’est chouette le changement mais ça va être compliqué. Si le Qatar conserve son titre, on va pouvoir parler d’une petite dynastie ou les effectifs sont trop différents?

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    1. C’est la même ossature, à quelques joueur prêts. Le gardien a changé, Karim Boudiaf est parti. Mais les cadres sont les mêmes (Afif, Khoukhi, Ali, Pedro Miguel, …). Al Haydoos est plus cantonné à un rôle de super sub en raison de son âge. Mais je pense qu’on peut dire que c’est plus ou moins la même équipe

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  4. Le sourire de Klinsmann à la fin du match, mais WTF ???? On dirait un supporteur neutre heureux pour la Jordanie ; je ne comprends pas ce qu’a essayé de faire la fédé sud-coréenne. Il n’y a pas d’entraîneur local qui connait suffisamment bien le foot de haut niveau pour mener cette sélection ? Car Jürgen ressemble vraiment à une énorme erreur de casting.

    Une sélection comme la Corée du Sud mérite un vrai sélectionneur compétent, pas un mec qui, malgré son passé de très grand joueur, a toujours eu plus de difficultés en tant qu’entraîneur.

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    1. Je me fis à Baptiste de Lucarne Opposée, mais il semblerait que la KFA soit un peu gangrénée par l’influence des étrangers en charge du développement technique au sein de la fédération. La nomination de Klinsmann est due à un allemand par exemple qui travaille à la Fédé.
      J’imagine aussi qu’il y a une obsession de retrouver une perle rare chez un entraineur étranger, vu que c’est avec un étranger que le football coréen a connu son heure de gloire. Ce qui est certain, c’est que les entraineurs locaux sont considérés comme des bouche trous…

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      1. Ca tombe bien, je crois qu’il nous reste du budget qui était prévu pour la maintenance du site ^^

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