La main de l’aigle

Schumacher, Kostadinov, Materazzi… Tant de noms qui ont marqué négativement l’imaginaire des supporters français. Un des pensionnaires les plus détestés de cette liste est originaire de la ville de Uíge en Angola et se nomme Vata Matanu Garcia. L’auteur du but le plus contesté de l’histoire des clubs français. A l’été 1989, Bernard Tapie fera le forcing pour recruter Maradona, lui qui a réalisé une « main de Dieu » trois ans plus tôt. Mais ironie de l’histoire ce sera une « main du diable » qui marquera au fer rouge la saison olympienne. Dans cet article nous reviendrons sur le match en croisant les souvenirs des différents protagonistes de ce match mémorable[1].

Un printemps en demi-teinte

Le 21 mars 1990, l’OM élimine plutôt facilement le CSKA Sofia, atteignant pour la première fois les demi-finales de la Coupe « aux grandes oreilles », un an après la demi-finale de C2 perdue face à l’Ajax. Bernard Tapie est en route pour réaliser un exploit, gagner la C1 dès la première participation de son OM. Seul point noir ce soir-là, le gardien Gaëtan Huard se blesse assez gravement et ratera le tour suivant.

De gardien de la réserve à titulaire en demi de C1, tel est son destin.

Et c’est le vétéran Jean Castaneda, embauché en début de saison comme préparateur et accessoirement dernier rempart de l’équipe réserve, qui poursuit l’aventure dans la cage marseillaise. Lui qui était sur le banc lors de la dernière finale de C1 d’un club français sera, de manière totalement inattendue, sur le terrain de la suivante. Ses premières sorties ne sont pas rassurantes, il encaisse notamment un but gag contre Brest[2]. Le président marseillais va alors le recadrer dans son style si particulier comme en témoignera Didier Deschamps :« Un journal avait fait sa Une sur lui, avec le titre ‘On compte sur toi’. Tapie lui avait mis le journal sous le nez en lui disant : “Tiens, regarde.” On voyait alors des gouttes tomber du visage de Castaneda. »

Une semaine après sa bévue il est dans les cages d’un Vélodrome surchauffé. Ce 4 Avril se joue le match aller. L’OM arrive avec de grosses ambitions mais se fait rapidement surprendre par un but de Lima à la 11e minute suite à un corner de Valdo. L’OM réagit vite par Sauzée et va dominer le reste du match, Waddle frappe la barre puis Papin finit par marquer juste avant la mi-temps. La deuxième période sera une succession d’occasions manquées, Francescoli réussit presque un but d’anthologie sur un incroyable enchaînement, Mozer voit sa déviation être repoussée sur la ligne (par ce qui semble être , déjà, une main), Silvino le gardien portugais ne laisse plus rien rentrer et l’OM finit sa saison européenne en ayant remporté tous ses matchs au Vélodrome. Malgré cette belle série, les regrets demeurent à la vue du nombre d’occasions non concrétisées. « Au match aller, témoignera un an plus tard Aldair, le défenseur brésilien du Benfica, les Marseillais auraient dû nous battre 4 ou 5 à 1. »

Une des nombreuses opportunités manquées de ce match aller

Quatre jours avant le retour, l’OM joue un gros match contre Bordeaux, si Waddle marque les deux buts, les présidents, fidèles à leurs réputations, se livrent une guerre par presse interposée. Cette pression psychologique ajoutée à l’intensité du match, vont sérieusement émousser le collectif marseillais juste avant le match européen le plus important de son histoire.

Même si il y a une faute préalable, Francescoli réalise probablement son meilleur match sous le maillot de l’OM lors du match aller.

Un retour mémorable

Ce 18 avril devant 120 000 personnes au Stade de la Luz, l’OM se place rapidement bas, misant sur la qualité de dribble de Waddle, la vista de Francescoli et la qualité de frappe de Papin pour marquer en contre. En première période, deux frissons, une tête de Mozer (encore) stoppée sur la ligne côté marseillais et une tête de Magnusson tapant le poteau côté lisboète. En deuxième mi-temps le Benfica attaque davantage, Vata le joker habituel du coach Eriksson remplace Jonas Thern. C’est lui qui finit par marquer à la 83e minute sur un corner. But qui qualifie les Portugais au nombre de buts à l’extérieur. Les Marseillais se jettent sur l’arbitre mais cela ne change rien, le but est validé. Il reste 10 minutes, arrêts de jeu compris, pour revenir au score, l’attaquant Diallo rentre à la place de Di Méco mais hormis un coup franc complètement raté, l’OM n’arrive pas à empêcher Benfica de jouer sa septième (et dernière) finale de C1.

L’arbitre du match, le belge Marcel Van Langenhove n’est pas un novice. Celui qui exerce le métier d’épicier dans sa petite ville de Wemmel, en périphérie de Bruxelles est régulièrement élu meilleur arbitre belge et il est sélectionné pour la prochaine coupe du Monde.  « C’est un match retour de la grande coupe d’Europe, se souvient-il. Cette rencontre est importante pour tout le monde, pour l’équipe de Benfica, pour l’équipe de l’OM, et même pour nous. On a quelque chose à montrer aux gens et naturellement, ça joue. C’est un stress normal. Si vous n’avez pas de stress, ce n’est pas bon… » Pour lui c’est un match comme il en a vécu des dizaines. « Lors du match aller, qu’il avait remporté 2-1, l’OM avait eu les occasions pour mettre quatre ou cinq goals, et j’aurais eu la paix au match retour, sourit-il. Mais là, avec 1-0, Benfica avait assez pour passer. Mais je me sentais normal. […] J’étais au top parce que j’avais été désigné pour la Coupe du monde, donc j’étais tranquille dans ma tête. J’y allais, voilà. » Avant le fameux but rien n’est à signaler. « C’est très correct, raconte-t-il. Je ne sais pas combien je donne de cartons jaunes, mais pas beaucoup. Un ou deux maximum, je pense. Il n’y avait pas de brutalité dans le match. De l’engagement, mais ce qu’il faut, dans les règles. »

Un match plutôt correct (pour l’époque).

La main « du diable »

C’est le grand moment de la carrière du douzième homme du Benfica. « Avant le match, j’étais assis dans le vestiaire, dans la salle médicale, et Eriksson est venu me parler. Il m’a dit que je n’allais pas commencer, mais que je devais me préparer parce que pendant le match, en fonction du résultat, il pourrait avoir besoin de moi. J’ai répondu comme toujours : « Monsieur, pas de problème. Je ferai de mon mieux pour vous aider. » Ensuite, à la fin de la première mi-temps, j’ai su que l’on pourrait faire appel à moi, car j’étais toujours le premier choix lorsqu’il s’agissait de changer un résultat. Je me souviens qu’Eusébio s’est approché de moi et m’a dit : « Qu’est-ce que tu attends ? » Je lui ai répondu que je ne pouvais rien faire, que c’était le manager qui était aux commandes et qu’il ne m’avait pas encore donné l’ordre d’entrer en jeu. C’est alors que j’ai vu Eriksson me faire signe de me lever et d’entrer. Je ne sais pas si les gens s’en souviennent. Mais à l’époque, nous avions joué contre Marseille, un match amical dans le cadre du transfert de Mozer. Et j’ai marqué le but dans ces mêmes cages. »

Il poursuit: « Quand je suis entré en jeu contre Marseille, j’ai eu une altercation avec Sauzée et Mozer, en plaisantant à moitié, m’a dit : « Negão, tu ne viens pas gâcher ça, n’est-ce pas ? »

Mais la suite est connue, il va tout « gâcher » sur ce corner rentré dans les mémoires. L’arbitre belge se souvient du but « Ça se passe sur un coup de pied de coin en faveur de Benfica du côté de Manu Amoros. Je surveille, il y avait un grand qui jouait à Benfica, Magnusson je pense. Mais il y a un attroupement et le ballon vient dans le paquet. Et là, il y a quelque chose mais je ne sais pas, je n’ai rien vu donc je ne peux rien dire. La balle entre dans le goal, est-ce que c’est un own goal ou pas… Boum, elle est dedans. » Jean Castaneda qui est à la pire place (mais la meilleure pour témoigner) est formel : « Bien sûr que je la vois, je pars en retard car je vois qu’il est trop loin pour toucher le ballon et je n’anticipe pas qu’il fasse ce geste, c’est pour cela que je pars un peu tard pour empêcher le but. »

Le ballon n’est pas rentré que les mains sont déja levées

Du banc, Gérard Gili n’a rien vu. Mais il a compris. « Le rebond du ballon m’avait paru bizarre, dit-il. Il m’avait semblé taper sur la poitrine mais dans ma tête, je me suis dit, ‘il doit avoir une bosse de chameau ce joueur pour voir le ballon repartir aussi vite avec une telle trajectoire’. Mais je vois la réaction unanime des joueurs. Les onze. C’est rare. Parfois, vous avez un gars qui lève la main. Mais là, les onze en même temps…« 

Eric Di Meco, lui, est au marquage de Vata. « Tout se passe devant moi, nous raconte-t-il. Je le vois toucher le ballon de la main. Je lève la main par réflexe, parce que je crois que tout le monde l’a vue. C’est une évidence pour moi, à ce moment-là. Ce sont des secondes qui durent des minutes en réalité. Et quand je me rends compte que l’arbitre de touche est dans mon dos et ne peut pas la voir, et que j’aperçois aussi que l’arbitre est à l’opposé de la surface et qu’il n’a pas vu, là, j’ai un grand frisson qui me parcourt. »

De son côté Van Langenhove se justifie : « On réclame une main, mais quand tu ne l’as pas vue, tu ne l’as pas vue, c’est tout… Même les reporters de TF1 Jean-Michel Larqué et Thierry Rolland ont dit en direct : ‘Oh Vata, c’est une catastrophe, un own goal…’ Ils ont dû regarder trois fois une image qui n’était pas claire pour dire que c’était une main. Et encore, est-ce que c’était avec la main, avec l’avant-bras, au-dessus du bras ? Encore personne aujourd’hui ne sait le dire.« 

Le but est accordé et pour son principal protagoniste il est totalement valable. « Je me souviens parfaitement du geste, comment pourrais-je l’oublier ? Ce match a permis à Benfica de se qualifier pour une finale européenne et il a marqué nos carrières à jamais. Il restait moins de dix minutes je crois. Valdo a obtenu un corner, Magnusson a sauté devant moi, il dévie la balle d’une tête, puis le ballon est arrivé vers moi. J’ai mis mon épaule et c’était un but. C’était la folie dans le stade. C’était encore l’ancien Luz, il était plein, 120 000 personnes. C’était une fête extraordinaire, une atmosphère fantastique. »

Le but en question

Lorsqu’on lui demande pourquoi ce but a tant fait de polémiques, il reste calme et poursuit sur la même version : « Toujours la même question. Les années passent et on me pose toujours la même question. De temps en temps, on m’appelle, même des journalistes français, peut-être dans l’espoir que ma version change. Mais réfléchis, cela fait si longtemps, 30 ans maintenant, n’est-ce pas ? Si c’était vraiment ma main, si longtemps après, qu’y aurait-il de mal à ce que je l’admette ? Cela changerait-il quelque chose ? Serais-je arrêté ou puni ? Non. Alors, pourquoi devrais-je mentir ? Croyez ce que je dis. Je ne suis pas un menteur. J’ai marqué le but avec mon épaule. Maintenant, chacun est libre de penser ce qu’il veut. Pendant ces 30 ans, j’ai toujours dormi avec la conscience tranquille. Je dirai la même chose jusqu’à ma mort : j’ai marqué avec mon épaule. Vous pouvez dire ce que vous voulez. Je suis le seul à savoir. C’était avec mon épaule. » Pour lui la polémique ne vient que de l’enjeu du match : «C’était un moment très spécial. Nous avions besoin de ce but pour battre Marseille et qualifier Benfica pour la finale de la Coupe d’Europe. Et j’ai eu la chance de le marquer. C’est ce que je dis toujours. Si ce match n’avait pas été aussi important, personne n’en aurait parlé. Même aujourd’hui, tant d’années plus tard, on se demande encore si c’était avec la main, la tête, l’épaule, la controverse continue d’être alimentée, parce que c’était contre un adversaire puissant, dans un match qui valait une place en finale de la C1. »

Tout le monde les bras en l’air mais pas pour les mêmes raisons.

Ce sera le dernier but qu’encaissera Castaneda dans un match pro. Même s’il est déçu « sur le coup » de rater une fin de carrière plus brillante avec une finale, « cela reste un bon souvenir car jouer dans un tel stade, devant 120 000 personnes ça fait partie des choses qui nous donne envie de jouer au foot. » Il regrette surtout la défaite : « On est passé à côté de quelque chose d’exceptionnel, est-ce seulement la main de Vata ? A l’aller on doit gagner bien plus largement et finalement cette main n’aurait été qu’anecdotique. » Finalement le principal changement suite à ce match sera tout autre : « Avant ce match on m’appelait El Gato, après on me disait « ah oui, c’est vous la main de Vata « .»

Vata, héros du club ce soir-là, ne pourra pas empêcher le Benfica de continuer sa série maudite en finale contre le Milan.

Van Langenhove, sans en faire une excuse, rappelle les moyens techniques différents à l’époque : « Ce qui est passé est passé. C’est terminé, il faut penser au futur. Mais sur ce match, il y avait peut-être dix caméras maximum, alors que maintenant il y en a vingt-cinq. On était que trois sur le terrain. Il y avait l’arbitre central, il y avait deux juges de touche, même pas un quatrième homme, et certainement pas le VAR. Donc c’est déjà une grande différence avec l’arbitrage actuel. Mais il fallait quand même essayer de tout voir.« 

Tapie perd sans décolérer

Ce qui va tant faire entrer cette erreur (ou non si on croit Vata) dans les esprits en France est probablement la réaction de Bernard Tapie et des joueurs marseillais par la suite. La pilule ne passe pas et l’arbitre est au centre des suspicions.

« On s’est fait enfler comme un nain d’Europe face à une équipe qui a un passé et une aura« , martèle aujourd’hui encore Di Meco. Les déclarations de Tapie sont entrées dans la postérité : « J’ai dit aux joueurs, c’est nous qui avons perdu ce soir, parce qu’on n’a pas su créer le même climat à Marseille, avec des arbitres qu’on reçoit gentiment, avec les équipes adverses : ‘Je vous en prie, vous voulez une tasse de thé ? Non mais je n’en ferai rien’. Il y a eu une guerre des nerfs épouvantables, on n’a pas pu les voir, pas pu, c’était tout bouclé. On a perdu ce match parce que Benfica est un beaucoup plus grand et ancien club. »

Remonté comme rarement le président va poursuivre avec une de ses sorties les plus célèbres : « Faut pas me la faire trop longtemps. Sur le plan du recrutement et de la manière de manager un club, je pense que ça, j’avais su faire. Manager l’environnement d’une Coupe d’Europe, je n’avais pas compris, je vous promets que j’ai compris. Cela ne se reproduira plus jamais. » Bien entendu ces paroles prendront un tout nouveau sens trois ans plus tard lorsque l’affaire OM-VA éclatera.

Tapie aura beau crier, l’OM ne verra pas la finale.

Tapie ne décolère pas, pour lui l’arbitre a été « acheté ». Celui-ci n’a toujours pas digéré les accusations : « On parlait de 40 millions de francs belges à ce moment-là (l’équivalent d’un million d’euros), note-t-il. On disait que j’étais acheté pour 40 millions, il paraît même qu’il y avait des bordereaux, mais ils étaient faux. Il disait que j’étais acheté, mais par qui ? Peut-être par Benfica ? J’aurais voulu qu’il m’explique ça, mais il ne l’a jamais fait. » Et c’est le Premier ministre Michel Rocard lui-même qui va interpeller le gouvernement belge et surtout écrire à l’arbitre. « Il m’a écrit personnellement, c’est très bien un Premier ministre qui m’écrit, ironise Van Langenhove. C’est gentil de sa part, mais je n’ai pas répondu. Il a interpellé le gouvernement belge, c’était presque la guerre entre la France et la Belgique… » Pour l’arbitre, la lettre du chef du gouvernement était avant tout un coup politique, et un coup de pouce à un élu du même parti : Bernard Tapie, le président marseillais, que le Belge peine encore à nommer. « J’étais désigné pour la Coupe du monde 1990, mais il y avait une personne qui voulait absolument que je n’y aille pas, un dirigeant de l’OM dont je ne citerai pas le nom, je n’ai pas envie, raconte notre interlocuteur. Il a déposé une plainte contre ma personne, une semaine avant que je parte en Italie. J’ai dû aller en Suisse faire lever le secret bancaire pour prouver mon innocence. J’ai dû rester deux jours là-bas pour voir si je n’avais pas un compte ouvert dans une banque suisse… Je vais m’arrêter là parce que ça ne vaut même pas la peine de discuter. J’ai été acquitté par la FIFA et l’UEFA à Berne, ça suffit.« 

Une main rentrée dans la postérité

L’international angolais (65 sélections) restera probablement comme l’homme d’une main pour tout le peuple français, cela ne semble cependant pas le perturber outre mesure. Il raconte même une anecdote : « C‘est vrai que les Français n’ont pas digéré. C’est vrai que ça leur est resté en travers de la gorge. Je vais vous raconter une histoire. Il y a quelques années, j’étais à Bali et j’ai été abordé par deux jeunes. J’étais assis dans un café et un ami a crié mon nom à haute voix. Les enfants étaient juste à côté de moi et se sont approchés de moi. Ils m’ont demandé si j’étais vraiment Vata, le footballeur. Je leur ai répondu par l’affirmative et ils n’en revenaient pas. Ils m’ont même demandé un document pour prouver mon identité. J’ai trouvé cela étrange et je leur ai demandé comment ils me connaissaient. L’un d’eux m’a dit que son père était originaire de Marseille et qu’il était allé voir le match de Benfica. En rentrant à la maison ce jour-là, il avait été violent avec sa mère et que depuis mon nom était associé à de très mauvais souvenirs. » 

Si Vata est fier de son « but le plus important », l’arbitre belge aura plus de mal à digérer l’après-match. En plus des déboires administratifs, et des nombreuses critiques il recevra de nombreuses menaces les années suivantes. « Beaucoup de journalistes m’ont jeté la pierre, ce qui est normal parce que tu es seul, et qu’on ne va jamais attaquer l’équipe. Alors qu’un homme seul, c’est facile, il ne sait pas se défendre. Pourquoi on n’a pas attaqué le voleur du match, le tricheur, Vata? On l’a laissé tranquille, il a la paix lui. Moi, maintenant encore, je pense à ce match-là. Pas tous les jours mais de temps en temps. Enfin, il y a eu le match mais il y a aussi eu l’après-match. Et ça c’était plus grave… » Il poursuit sur ses malheurs : « Ç’aurait été mieux que je vois l’action, j’aurais été le ‘King’ à Marseille pour toute ma vie, plaisante-t-il. Au lieu de ça, j’ai reçu des menaces de mort à Toulon, où je suis allé pendant dix ans (arbitrer le Festival international Espoirs). Menaces qui ont aussi traversé la frontière, par téléphone. « C’était du genre : ‘Si je te vois, je te mets une balle’, et tout ça, soupire Van Langenhove. C’est arrivé deux ou trois fois. Mais il faut laisser tomber… Je n’ai jamais dérangé la police. »

Une partie de l’ITW du Belge pour RMC

Pudique sur cet épisode, le Belge confesse tout de même une certaine douleur. « Le match aller aurait pu se terminer sur un 4-1 et tout était terminé, on ne parlait même pas de Van Langenhove, estime-t-il. Les supporters doivent penser à cela. […] J’ai aussi mes sentiments, ça me blesse, honnêtement. Évidemment que ça me blesse. « Alors lorsque l’on lui parle de Vata l’amertume perdure : « J’en veux à Vata, c’est normal, concède-t-il. Je ne vais pas l’applaudir quand je le vois. Ce n’est pas mon ami…A ce qu’il paraît, il est en Chine ou je ne sais où (en Australie), lance-t-il avec un brin de dédain. Ça ne m’intéresse pas de savoir où il est. Il a encore sa main peut-être ? C’est bien. Il ne l’a pas brûlée, bon, voilà. Est-ce que je serais prêt à en discuter avec lui ? Non. Je n’aime pas les tricheurs. »

Alors pourquoi ce geste est-il tant resté présent dans l’imaginaire collectif des amateurs de foot français ? Plusieurs hypothèses peuvent être posées. La première est lié à la déception de voir cet incroyable effectif ne pas aller au bout, un Francescoli capable de match mythique, un Waddle inarrêtable toute la saison, un Papin clinique, un Sauzée surpuissant, une paire de milieu infatigable avec Deschamps (ou Germain) et Tigana, une défense infranchissable avec Amoros, Mozer, Roche et Di Méco et Huard en dernier rempart, pour toute une génération c’est un rêve qui se brise. La deuxième est sûrement la réaction grand-guignolesque de Bernard Tapie qui fera de cette erreur une affaire d’état. Le fait que Vata n’ait jamais avoué avoir marqué de la main attise sûrement la rancœur autour de ce but. Trois ans plus tard l’OM et Tapie gagneront enfin leur titre, avec un effectif bien moins glamour mais ce titre sera également le dernier soubresaut du sulfureux président à la tête du club, et 30 ans plus tard nombreux sont les supporters olympiens qui aimeraient perdre de nouveau en demi-finale de C1 sur une erreur d’arbitrage. Ce but de Vata est pour cela une double douleur pour les supporters olympiens, celle qui nous rappelle la désillusion vécue ce 8 avril 1990 et celle de constater que notre club est à mille lieues de vivre à nouveau de telles émotions.

Un bonus pour tous les amoureux du numéro 10 uruguayen.

[1] Souvenirs tirés de différentes interviews (RMC Sport pour l’arbitre, Diarios de Noticias pour Vata, plus des articles du Monde, La Provence, FFL…)

[2] Brest gagnera 2-1 sur un doublé de Cabanas

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38 réflexions sur « La main de l’aigle »

  1. Je n’ai jamais revu le match aller mais en effet, de mémoire, l’OM aurait dû écraser Benfica. Les vagues déferlaient sans cesse mais il y avait toujours une imprécision, un obstacle qui empêchait le ballon d’entrer dans le but. Francescoli avait été extraordinaire sur le côté gauche mais avait aussi vendangé. Incroyable que le score n’ait pas évolué. La domination avait été telle que des soupçons de dopage avaient émergé, il y avait quelque chose d’anormal dans l’écart perçu entre deux équipes de niveaux assez proches. J’en garde un souvenir bien plus fort que le match retour et la main de Vata.

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    1. Francescoli à l’aller il n’y à aucun produit dopant qui pourrait le rendre aussi virtuose! Son petit crochet dans la surface…Même si au final il vendange pas mal c’est dommage.
      J’ai revu en quasi intégralité les matchs et l’OM était largement au-dessus du Benfica. Je pense qu’ils étaient chargés, mais comme tous les autres a cette époque. Benfica n’avait aucun de joueur de la trempe des Papin, Waddle, Francescoli…Valdo, Thern ou Magnusson étaient des très bons joueurs mais un cran en-dessous. Benfica marqué vite et je pense que l’égalisation quasi instantanée leur fait beaucoup de mal. Au retour l’OM subit trop, sur le terrain et en dehors . Dans la logique cet OM devait passer assez tranquillement.

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  2. Van Langenhove, type sans trop d’histoires jusque là, ne s’en est de fait jamais remis. Et Tapie fut particulièrement obséquieux, vicieux dans ses accusations, en extrapolant et détournant l’un ou l’autre faits tout ce qu’il y avait de plus normal (l’un des angles d’attaque tenait aux francs suisses en possession de Van Langenhove, preuve selon Tapie d’un compte forcément obscur en Suisse..alors qu’en fait ce sont tous les arbitres UEFA qui étaient payés en francs suisses).

    A redécouverte des images, il est tout à fait envisageable qu’il n’ait rien vu, vue masquée. Je ne lui donnerais pas le bon dieu sans confession, mais sur ce coup-là, ben..??

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    1. Oui c’est sûrement ce qui m’a le plus frappé à la rédaction de l’article. La vraie victime de ce match c’est lui, Tapie a vraiment été trop loin dans son entreprise de démolition . Le gars a fait une erreur compréhensible, son principal tort a été d’être mal placé, peut-être de ne pas sentir qu’il y avait quelque chose de louche dans cette histoire…Mais ça lui a presque détruit sa fin de carrière.

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  3. Moi je me rappelle surtout (et oui j’ai été un « ultra » dans une autre vie/quelle connerie) des supporters dit « normaux » de Benfica situé bien au dessus de nous qui nous ont jeté des sièges et tout un tas de trucs sur la gueule durant tout le match…
    Soirée de cauchemar…

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    1. Voir un stade de la Luz bouillant ça valait le coup! Aujourd’hui on est loin de cette ferveur. Je supporte l’OM et les 3/4 de ma famille le Benfica, j’étais encore un enfant mais on m’avait bien chambré…
      Des regrets car l’OM était bien au-dessus.
      Puis tu as été ultra à la bonne période, car depuis 30 ans c’est moins glorieux.

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  4. C’est difficile d’en vouloir à l’arbitre je trouve. Ca va très vite au milieu d’une forêt de joueurs.
    Par contre, Vata prenne encore les gens pour des idiots 30 ans après… Je trouve ça un peu plus discutable. Je veux dire… « mec ! Même avec 10 caméras seulement et une vidéo d’un match des années 90, on le voit que tu marques du bras. C’est net ! Tu touches la balle avec l’avant bras ! »

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    1. L’idée de l’article est parti d’une interview de Vata qui m’avait estomaqué, le mec continue de nier 30 ans plus tard (et sans sourire en coin où clin d’oeil). Je pense que dans sa tête il n’y a pas main, il a dû tellement se le dire qu’il a réécrit l’histoire. Alors que même au Portugal tout le monde savait qu’il y avait main…

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    2. Je n’en veux pas à M. Van Langenhove de ne pas avoir vu la main, il y a du monde dans la surface et il est masqué. Par contre, je lui en veux un peu de ne pas reconnaitre qu’il s’est planté sur cette action-là.

      Mais j’en veux surtout à ce #@%^&# de Vata, qui en plus d’avoir triché, est malhonnête.

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  5. J’étais trop petite pour tout bien me rappeler (pour vous dire, j’étais même persuadée que c’était pendant le match aller que Guéguette s’était cassé la jambe), mais j’ai bien le souvenir d’exactement les mêmes réflexions et réactions de la part de mon père que tout ce qui est décrit dans l’article et vos commentaires : les « On aurait dû les mannnger (avec l’accent) cinq à ung », les insultes envers l’arbitre et, un mois plus tard devant la finale « n’importeu laquelleu de ces deux équipeu, l’Ohaimeu l’aurait battue, cong ! »
    Je n’irai pas jusque là et j’ignore si cette finale nous l’aurions remportée (Milan à l’époque, ce n’était pas rien, c’est peu de le dire), mais cette campagne européenne laisse énormément de regrets parce qu’effectivement à la lecture des noms je réalise que nous avions une équipe exceptionnelle, probablement encore plus forte que celle qui a gagné la C1 trois ans plus tard, et parce qu’aller au bout cette année-là aurait installé plus tôt et plus longtemps l’OM dans l’élite européenne et lui aurait donné la crédibilité que personne ne lui reconnaît aujourd’hui malgré, justement, la C1 gagnée trois ans plus tard…

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    1. Oui et imagine que mon père était pour Benfica! Mais pour aller plus loin, si l’OM gagne en 1990, Tapie n’achète peut-être pas les matchs et sa chute (inévitable vue ses ambitions politiques) se fait peut-être sans l’OM qui aurait encore surfé quelques années sur ses succès. Le virage Bosman aurait été mieux géré, et l’OM aurait sûrement brille plus longtemps. Pire Tapie aurait pu placer un de ses élèves, Aulas aux commandes du club!
      Bref ce match est primordial dans l’histoire de l’OM, car sans lui pas de victoire en 93 mais peut-être pas d’affaire OM-VA !

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      1. Rien que de penser à ce qu’aurait été l’OM sans affaire VA, j’en suis malade.
        Aulas à la tête de l’OM ? Mais c’était le mieux qui puisse arriver ! C’est NOUS qui aurions été Lyon dans les années 2000…
        Au lieu de ça…
        Nous payons encore aujourd’hui cette rétrogradation…

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      2. Bien sur c’est ce que je sous-entendais! Bon il était à Lyon, je ne le vois pas quitter le navire en route. Mais c’est Tapie qui l’a fortement incité à prendre un club de foot!

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      3. Ta réflexion est vraiment très pertinente, c’est un questionnement que j’ai eu longtemps .
        Aujourd’hui quand l’OM perd je suis déçu 2 minutes et quand ils gagnent je suis content 2 minutes aussi.
        Je me reprends un peu au jeu en cas d’épopée en ligue Europa et basta.
        Quand je vois des mecs de mon age encore dans ces histoires de banderoles etc…je les trouve pathétiques.

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      4. @Hincha, pareil la déception ou la joie n’est en général que très courte mais malheureusement les matchs eux durent bien plus longtemps . Aujourd’hui je ne regarde presque plus de foot, sauf tous les matchs de l’OM…Et autant quand on perdait avec panache sous Tudor j’étais content, autant la médiocrité moyenne des autres saisons ça pique. Je n’arrive pas à me coucher après un match de l’OM, mon cerveau a besoin d’un peu de joie avant de dormir! En général je fais deux choses en même temps, histoire de ne pas complètement perdre 1h45 de ma vie!

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    2. Ce Milan-là était pour ma part complètement surfait : que ce soit en 1/8èmes face au Real, en Quarts face à Malines, en Demi face au Bayern, ce furent à chaque fois des qualifs en mode « merci l’arbitre », scandale sur scandale (buts parfaitement valides mais ubuesquement refusés aux Real et Malines, « péno » accordé face au Bayern, des hors-jeux non-sifflés, la violence et des pressions constantes aussi sur le corps arbitral..ad nauseam). Sur la lancée d’ailleurs de l’édition 88-89, qui avait déjà été singulièrement vérolée à l’Etoile Rouge et au Werder.

      Tournant 1990, je ne vois pas quelle équipe européenne était au-dessus de l’OM. D’ailleurs les confrontations directes OM-AC sont assez parlantes. Mais puisqu’il y a des clubs mieux armés que d’autres rayon comm’.. (là oui, l’AC était au-dessus, mais pour le reste bof..)

      A la régulière et pour ma part, seule l’ER le disputait vraiment à l’OM en Europe. Malheureusement pour eux : sacrifiés sur l’autel du berlusconisme au Marakana, rattrapés ensuite par la grande Histoire..

      Rien à voir mais j’en profite, un truc qui me dérange profondément concernant cette main de Vata, et l’inévitable mythologie (elle est vaste et durable!) persistant autour des années Tapie : cette idée que c’est à Lisbonne que serait née la possibilité de Valenciennes………….

      Je ne pense pas que cet OM ait eu à ce point (voire du tout) besoin de ce genre d’artifices pour briller, mais le fait semble bien que la corruption y eut cours..avant, bien avant même, cette main coupable de Vata. Je garde notamment à l’esprit les confidences jadis du dénommé Marc Fratani, collaborateur direct de Tapie, repenti..et selon lequel c’est dès 88-89 que Tapie institua un système où tout fût permis : dopage, corruption.. Antérieurs encore à la main de Vata : les faits visés par les accusations de Domergue, Barin, qui sais-je encore (il y en eut tant)..

      Pour moi ça n’enlève rien au sacre par exemple de Munich 93, quoique, les Rangers peut-être..eux peuvent avoir des regrets. Mais de manière générale, en focalisant sur l’équation [Berlusconi/AC ou Tapie/OM] : ben c’était les mêmes méthodes, c’était même plus explicite encore dans le chef de l’AC (si impuni fût-il), les moyens de l’AC étaient également plus conséquents, tout y était plus gros (..comme un camion)………..et cependant, fin des fins et des deux : c’est décidément l’OM qui domina toujours leurs débats directs. En somme, je crois raisonnable d’y voir le meilleur des deux coquins-alpha de l’époque.

      A la rigueur, si l’on pouvait rendre un peu aux clubs qui furent cocufiés par ces deux-là (..et quelques autres) : ce serait ma foi appréciable! Hélas pour eux cela en restera là. Mais, hormis les Rangers décidément, je ne vois vraiment pas qui d’autre peut estimer avoir été lésé par certaines pratiques de l’OM en Coupes d’Europe??

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      1. Complément : idem pour ce que d’aucuns prêtent à Goethals! On lit beaucoup, bcp, bcp..et même de plus en plus de commentaires de ci de là, insinuant que Goethals fût aux manettes de la corruption ohémienne, en arguant de sa faute (avérée et accablante) au Standard une dizaine d’années plus tôt..

        Responsabilité écrasante dans cette affaire belge de 82-84 : oui oui et oui!

        Mais pour Valenciennes il y eut un procès, les responsabilités ont été établies, documentées, des aveux..et Goethals n’a jamais été confondu ni accusé de quoi que ce soit par aucune partie-prenante du dossier.

        Surtout, Fratani, Barin.. Ce qu’ils évoquèrent était antérieur à l’arrivée de Goethals, et suggérait donc que ce système lui fut pré-existant.

        Les « similitudes troublantes » (ce mantra) entre OM-VA et Waterscheigate? Ben c’est de la corruption, pardi : un plus puissant qui corrompt un plus petit, des intermédiaires, des enveloppes.. C’est l’enfance de l’art de cette pratique.

        Bref : c’est un discours que je ne comprends pas. Sinon pour sauver d’un peu l’image de Tapie, en cultivant l’idée qu’il fût très certainement mal conseillé par autrui (ici Goethals) : la « logique » qui fait dire cela m’échappe. Et c’est surtout faire insulte à la capacité intrinsèque de margoulinerie de Tapie.

        Le dernier truc qui me désole, c’était implicite dans mon com hier soir : rarement les pires qui se font rattrapés par la cavalerie lourde puis qu’on livre en pâture publique ; un club avec la gueule de l’OM (et tous ses défauts/problèmes gros comme un camion), c’est pratique pour feindre de nettoyer plus blanc que blanc. Ca n’absout pas ce club de ce qu’il fit (quoique.. : l’OM fut sanctionné, au moins!), mais ça absout bien moins encore tous ceux qui, avant et après l’OM, passèrent et passeront encore entre les gouttes du filet.

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      2. Merci Alex pour tous ses compléments. Et je n’ai pas grand-chose à ajouter sauf que je suis d’accord avec tout. Tapie n’avait pas besoin de Goethals, c’était un margoulin depuis bien longtemps.
        l’OM a truandé c’est indéniable mais comme tu le dis, d’autres ont fait bien pire. Tous les grands clubs adulés aujourd’hui , presque tous les vainqueurs de coupe d’Europe…Je pense que l’OM était dans la moyenne basse de triche et sur le terrain ils avaient une équipe qui n’avait pas d’équivalent (Sauf Belgrade, encore d’accord) .
        Dans beaucoup de pays le foot est au-dessus des lois, le Portugal en étant un bon exemple, il faut vraiment des preuves accablantes pour que la justice s’en mêle. En France ce n’est pas le cas, et pour moi c’est sûrement la principale raison de la nullité des clubs français. Jusqu’aux années 2000, il fallait se salir les mains pour gagner en Europe. Aujourd’hui c’est un autre type de truand, bien à l’image de cette époque de trading et escrocs en col blanc. En France ça passe mieux, le PSG a le droit aux faveurs meme ils sont gérés par des incompétents.
        Les Tapie, Bez et cie si on leur avait laissé les mains libres, le palmarès auraient été tout autre.
        Je ne dis pas que je suis pour ces pratiques mais comme tu le dis, nier quelles sont generalisées et les omettre lorsqu’on parle de palmarès ça me dérange…

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    1. Si, mais il n’était pas qualifié pour la C1.
      Il y a avait également dans l’effectif olympien le jeune Guillaume Warmuz qui fera le bonheur des lensois, mais jugé trop inexpérimenté en plus d’être légèrement blessé à l’épaule.

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  6. M’etonne toujours du recrutement de Waddle. Il était évidemment international mais n’était pas la tête d’affiche du foot anglais. Ce n’était pas Barnes ou Lineker. Qui a insisté pour cette belle réussite?

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    1. Waddle aux Îles, c’est un joueur adoré par la base, en termes de jeu et de personnalité il a mis tout le monde d’accord des deux côtés de la Manche. Même leurs médias l’avaient à la bonne, car bon client.

      Alors certes son éclosion est un peu tardive, phénomène un peu tombé comme un cheveu dans la soupe, mais dès la seconde moitié des 80’s c’est une star absolue de leur football national, largement plébiscité (et d’ailleurs repris dans l’une ou l’autre équipes-types « de la saison », je crois??).

      Problème à mon avis, au-delà de l’incompréhension mutuelle rayon cultures-jeu : l’interdiction de CEs.. Comme pour d’autres (un Beardsley par exemple), ça a nui à son aura hors les Îles..du moins jusqu’à ce transfert pour l’OM. Mais à l’époque, aucun doute : ça faisait une demi-dizaine d’années qu’il y était tenu pour un crack.

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      1. Yep. Merci. Je savais qu’il était apprécié en Angleterre dans les 80′ mais pas à ce point. Il fait une chanson avec Hoddle, non?
        J’ai coché Newcastle et sa période Keegan, Beardsley, Gascoigne, Waddle dans ma longue liste de sujets

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      2. Oui, avec Hoddle. Lequel est à fond dans le truc, pas vraiment mauvais d’ailleurs, à l’aise..alors que le clown Waddle semble se cacher, comme quoi..

        Keegan à Newcastle, il me semble en avoir très furtivement parlé dans le cadre de Nevin : un monstre de détermination et de professionnalisme, il y est toujours excellent!!!

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    2. Et je n’ai aucun doute qu’il y soit plus aimé que Lineker (puisque tu l’évoques)..voire globalement plus estimé comme joueur?? éh..

      Lineker, c’est durant la dernière vingtaine d’années que l’individu a perdu pas mal, euphémisme, de soutien de la base en UK (et accessoirement de moi-même), avant même qu’il ne se décidât à investir le champ des « valeurs » (je me permets un commentaire : lol vu le passif du type).

      A contrario, rayon jeu : ses primes années ce n’était pas foufou..

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      1. J’étais à la bourre tantôt, bref ce que je voulais dire tantôt : les cotes respectives des Lineker et Waddle ont probablement fini par se croiser en Angleterre..

        Ce qui me semble sauver encore un peu Lineker dans la psyché brit’ : jamais rien eu à redire avec l’équipe nationale!, il y a toujours répondu présent et ça c’est sacré pour eux. Mais fut-il jamais vraiment aimé hors cela? Bof.. Déjà comme joueur, il traînait une réputation peu enviable, et semble-t-il largement méritée, de type méprisant avec les petites gens, le champion du racisme de classe.. Difficile à s’imaginer vu ce qu’il affiche bruyamment depuis lors, et pourtant, des types qui chérissent les pauvres lointains tout en moquant les leurs propres, leurs pairs directs.. C’est hélas banal.

        Waddle, il a toujours été apprécié et estimé, de manière même possiblement plus égale/continue que Lineker..bien qu’il ait certes un peu payé ses difficultés avec l’équipe nationale. Quand il part pour l’OM c’est déjà une star, quoique pas tout à fait libérée, comme s’il souffrait d’un syndrôme de l’imposteur?? Mais quand il en revient : il a acquis la taille patron!, à Wednesday il fut phénoménal pendant deux ans ou trois, sa cote y gagna encore plus.

        Vous évoquiez le montant monstrueux dépensé pour lui.. ==> Ca a dû jouer dans l’acception générale du bonhomme.

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    3. Waddle quand il arrive en France, il y a beaucoup de scepticisme qui l’entoure. C’est le troisième plus gros transfert de l’histoire (derrière Maradona et Gullit) et Tapie qui voulait faire un grand coup (son rêve était Diego) ramène cet anglais peu connu pour un prix astronomique. Une anecdote connue est qu’à son arrivée à l’aéroport il est pris pour un membre des Pink Floyd!

      « La suite, c’est Chris Waddle qui la raconte à Basile Boli, son coéquipier de l’époque à l’OM, dans le documentaire “C’est l’histoire d’un but” diffusé sur France 3 :
      “Quand je suis arrivé (à l’aéroport de Marseille, ndlr), personne ne m’a reconnu. Tout le monde m’a ignoré. Quand je suis arrivé aux bagages pour récupérer mes affaires, là tous les journalistes sont arrivés. Et je me suis dit, c’est bon ils savent qui je suis. Ils m’ont demandé si j’étais impatient de jouer au Vélodrome. J’ai répondu : “Oui”. Ils m’ont dit : “Ce soir ?”. J’ai répliqué : “Mais pourquoi ce soir ?”. Ils m’ont demandé : “Quelle chanson allez-vous chanter ce soir au Vélodrome ?”. J’ai demandé : “Quelle chanson ?” Et là ils m’ont répondu : “Mais vous êtes bien le chanteur des Pink Floyd ?!” Alors ma confiance est passée de là en haut à là en bas (rires)”. »

      Il avait un peu galéré au début avant de devenir le chouchou numéro un! Je pense qu’il est aujourd’hui le joueur préféré des supporters marseillais.

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    4. Tapie le raconte dans l’histoire d’un but (après, c’est à prendre avec des pincettes, il magnifiait toujours un peu les anecdotes)

      Il était monté sur Londres pour voir un match de Tottenham, car il était intéressé par l’attaquant Paul Walsh (pour lequel il ne donnera pas suite) mais repère surtout deux autres joueurs.
      Paul Gascoigne attire son attention, mais Tapie dispose déjà de ce profil de joueur (Franck Sauzee) En revanche, Chris Waddle est un profil que l’OM n’avait pas, et qui ne pouvait pas totalement s’exprimer en Angleterre du fait du style kick & rush.

      Tapie l’a payé cher (42MF, troisième transfert le plus cher de l’époque) parce que Waddle avait un contrat longue durée avec Tottenham (7 ans, je crois) C’était aussi un « lot de consolation » suite à l’échec pour faire venir Maradona. Mais au final, l’OM a eu Waddle + Francescoli, je ne pense pas qu’il faille y avoir le moindre regret, parce qu’en plus d’être des joueurs fantastiques, Chris et Enzo étaient – de l’avis unanime de leurs coéquipiers – de vraies crèmes.

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  7. Concernant Marcel Van Langenhove, peut-on insinuer que son erreur ait eu des répercussions sur la coupe du monde 1990 ? Car je viens de lire qu’il n’y a arbitré qu’un seul match. Et qui plus est, l’un des plus infâmes de l’histoire du mondial : Égypte – Irlande. Sa rancœur envers Vata est compréhensible, qui plus est que 30 ans après, il n’assume pas sa manchette de volleyeur qui est clairement visible.

    Merci Rui Costa pour cet article et ces photos d’époque, je suis toujours très sensible lorsque je regarde des photos datant de la fin des années 80 / début 90, je suis fan des styles des footballeurs de l’époque !

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  8. J’avais regardé le documentaire RMC (OM – Folies Européennes) et Francescoli avait été aussi fantastique qu’il avait vendangé devant les buts ! Tu refais ce match 10 fois, l’OM gagne 9 fois 4-1 à l’aller.
    Ca a dû être horrible à avaler, mais je crois que l’arbitre est sincère quand il dit qu’il n’a pas vu la main. Vata me semble par contre d’une mauvaise foi incroyable.
    Bref, Benfica n’a pas gagné la C1 cette année là au moins.

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  9. Heureusement je n’avais que 5 ans à l’époque, ça m’a évité de repayer une télé. C’est d’autant plus violent que l’élimination n’était absolument pas méritée sur la double confrontation.

    Pour avoir vu les matchs, le début de match aller fut compliqué pour les olympiens, peut-être impressionnés par l’enjeu et fragilisés par l’absence de Huard. Mais après l’ouverture du score de Lima, l’OM monte en puissance et égalise vite puis prend l’avantage.
    La seconde mi-temps… sérieusement je n’ai jamais vu une déveine pareille, parce qu’on marche sur l’eau face à une pourtant bonne équipe de Benfica, mais ça ne veut pas rentrer : poteaux, arrêts de Silvinho, sauvetages sur la ligne (dont une main et un rebond capricieux suite au jeté de Mozer), pénalty pas sifflé sur Francescoli. L’OM a livré le meilleur match de son histoire mais ne gagne que 2-1…

    De fait, l’OM a le c*l entre deux chaises pour le match retour, avec un mince avantage à défendre. Il a parfois été reproché aux joueurs et à Gili d’avoir trop subi et de s’être arc-bouté sur le but de Castaneda. Mais au final, Benfica s’était crée assez peu d’occasions avant cette foutue 83ème minute, preuve que la tactique plus défensive qu’à l’accoutumée aurait pu marcher.
    Et on peut retourner le problème dans tous les sens, avec toute la mauvaise foi possible des uns et des autres, on se fait sortir par ce but de la main de Vata.

    Au delà du sentiment d’injustice et de la colère, j’ai toujours une pensée émue pour tous ceux qui ne l’ont pas gagné avec nous et qui l’auraient pourtant tellement mérité, les JPP, Waddle, Mozer, Francescoli, Germain, Vercruysse, Tigana. Et en particulier à Gérard Gili, que Tapie a injustement sacrifié sur l’autel du prestige (je comprends la logique de prendre le Kaiser, mais je désapprouve) après deux titres de champion dont un doublé – notre dernière Coupe de France à ce jour – et qui était encore de la partie lors de la remontée…

    L’OM de DD n’avait pas su venger ses ainés en 2010, j’espère que l’OM d’aujourd’hui bien que moins fort arrivera à nous procurer de nouvelles belles émotions sur la scène européene…

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