Ce sera donc Chelsea… A la suite d’une confrontation acharnée face à la Viola, le Real Betis Balompié a rendez-vous avec le match le plus important de son histoire, le 28 mai à Wroclaw. Et éventuellement un titre européen, alors qu’il n’avait jamais accédé au dernier carré d’une compétition continentale. J’ai mis un temps fou à m’endormir, encore pris par l’enjeu et la douce satisfaction du fan qui voit se réaliser un rêve qu’il n’avait jamais eu… J’en viendrais presque à plaindre les partisans des mastodontes footballistiques, aux chemins de traverse broyés par le palmarès, au goût de l’exploit noyé dans le souvenir… Le sublime coup franc d’Antony, la hargne d’Isco, le but libérateur du Marocain Abde, je peux certifier qu’aucun Betico ne les oubliera. Ils constituent désormais notre ADN. Et à la suite de cette première nuit d’amour, maladroite et inexpérimentée, nous pouvons enfin bomber le torse, en fiers affranchis…
Si dans la glorieuse histoire de Chelsea, les confrontations antérieures avec le Betis ne représentent pas grand-chose, ce n’est pas le cas du côté sévillan. Chacune des grandes générations récentes du club a eu à affronter le géant londonien. Et pour dire vrai, ça ne s’est pas bien passé la plupart du temps… En 1998, les Finidi, Alfonso, Jarni ou Vidakovic avaient cédé par deux fois face aux Zola, Leboeuf et Vialli. Le chemin s’était arrêté en quart de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe, avec les honneurs mais sans trop de regret tant l’adversaire nous était supérieur. Nous avions simplement atteint notre plafond de verre… Rebelote sept ans plus tard, en 2005 lors de notre unique participation à la Ligue des Champions, où le Betis de Ricardo Oliveira, Marcos Assunção et Joaquín avait mordu la poussière 4-1 à Stamford Bridge, avant de prendre sa revanche sur la bande de Mourinho à Villamarín sur une réalisation de Dani. Lui, l’enfant du club qui avait offert la Copa face à Osasuna quelques mois auparavant…
En boxe, on dirait que nous sommes donc le détenteur de la ceinture ! Dans la réalité, Chelsea sera à nouveau favori mais l’écart n’a semble-t-il jamais été aussi mince… Je ne pense pas que l’équipe de Pellegrini puisse être considérée comme la meilleure de l’histoire du club. Et subjectivement, elle demeurera toujours derrière celle de 1997 mais le Betis est au-devant de son plus grand défi. Pour la première fois, nous pouvons y croire. ¡Viva el Betí manque pierda!

C’est toujours mieux la première fois, en effet.
Sartre en lune de miel avec son Castor à Venise avait dit (ou écrit) qu’ils voyaient la cité des doges comme ils ne la verraient jamais plus : avec les yeux de la première fois…
Et je plains aussi les suiveurs de ces satanés grands clubs pour lesquels une année sans titre est une année ratée… Il en faut pour tout le monde, bon sang ! A les entendre, il faudrait que le Real ou le Bayern gagnât toutes les compétitions chaque année : bande de boustiflors !
C’est bien pour ça qu’ils militent pour une Super League sans lâcher les compétitions nationales. Passer des années, voire des décennies sans titre, ils ne sont absolument pas prêts à l’assumer.
Rattraper mes retards à mon retour de France..mais ceci n’attend pas! Car je pensais à toi, Khiadia : ai vu Ronan Pensec!, il a toujours la même tête.
A deux saisons près, c’est dommage pour Joaquin, joueur qui m’a plu dès ses débuts.
Je réagis sur tout le reste dimanche soir.
Haha. Sacrée coïncidence !
J’ai toujours aimé Pellegrini, un coach véritablement classe et ils sont rares. Il dispose cette saison de trois joueurs d’exception pour un club comme le Betis : Isco, Lo Celso et Antony. Et comme tu le mentionnes, Khia, ils n’ont pas à craindre une équipe de tacherons comme Chelsea (je les ai vus jouer deux fois cette année, c’est vraiment laid, des bestiaux misant sur leur physique).
Pellegrini, un monsieur du football qui n’aura été finalement apprécié que chez les seconds couteaux.
C’est appréciable que cette finale se joue à Wrolaw, dans ce grand pays de foot. Je suis à 1000 % pour une victoire du Bétis ! Parce que j’ai une profonde aversion pour l’autre club qui jouera cette finale et parce qu’une victoire permettrait au Bétis de se sentir moins « minable » par rapport à son voisin de sánchez pizjuán. Et puis, pour ce magnifique joueur qu’est Isco…..L’olympiakos s’est dépucelé 2024. Pourquoi pas le bétis cette année?
L’écart désormais abyssal entre le Sevilla FC et le Betis a vraiment débuté ces 20 dernières années. Avant cela, c’était plus ou moins équilibré, même si les Palanganas avaient un petit avantage. Un titre de champion datant de Mathusalem pour chacun, plus de coupes et des noms prestigieux pour Seville. Ce que n’a jamais vraiment réussi à obtenir le Betis. Sans même parler d’un Maradona, on n’a jamais eu de Daniel Bertoni, un Dassaev ou un Toni Polster. Mais faut aussi souligner que Seville a eu du nez. Zamorano, ils vont le chercher dans un petit club suisse. Et pour Suker, ils ont su se défausser de la concurrence. Idem pour un Simeone.
Par contre, à partir de la génération Kanoute, Luis Fabiano, Navas, Dani Alves, ils ont développé une équipe compétitive qui a dépassé toutes les espérances. 7 Ligues Europa, c’est énorme.
Je conseille à tout le monde d’aller voir un match au Villamarin ou au Sanchez Pizjuan. Ce dernier ayant évidemment un goût particulier pour les fans français.
En parlant de Séville et du pays où se joue la finale, le Betis devra faire oublier une banderole absolument immonde sortie par les Biris, les ultras de Sevilla, sur le massacre de Katyn qui avait choqué tout le monde en Pologne.
Ce sont le Biris qui ont fait ça ? C’était quoi comme banderole ? Ils sont plutôt considérés à gauche, ce qui n’empêche pas la débilité profonde. Ils doivent d’ailleurs leur nom au Gambien Biri Biri, idole des années 70.
Je retrouve plus le texte exact mais en gros c’est lié à des rivalités d’ultras. Eux sont de gauche et ils se sont souvent embrouillés avec des groupes polonais (en général d’extrême droite) et une année ils avaient sorti une grosse provocation sur Katyn. En disant que c’était les nazis et pas les soviétiques ou un truc dans le genre.
Bon les groupes du Betis, c’est plutôt l’autre bord politique si je ne m’abuse.
C’est sympa comme ville, Wroclaw, voilà par nostalgie et même pour l’affiche hors les clous une finale que j’aurais essayé de faire s’il n’y avait la vie de famille.
Katyn, c’est du super-lourd comme sujet en Pologne. Aggravé si besoin par l’accident survenu en 2010, on peut difficilement faire pire pour titiller l’amour propre des Polonais, chapeau les artistes.
Puisque qu’on evoque le voisin du fc Séville, Il faut souligner cette incroyable stat en finale de ligue europa : 7 finales jouées / 7 victoires….. la juve & Benfica ne peuvent pas en dire autant….
La réponse n’a peut-être rien d’extravagant, ça me passe par la tête comme ça..mais quelle plus petite ville, que Séville, aura déjà connu deux de ses clubs en finale de Coupes d’Europe??
Séville, 680 000 habitants. Manchester, 550 000. Liverpool, 497 000.
Avec l’agglomération, Seville, c’est un million. Ça talonne Valence.
1 million 500 000 même
J’ai failli et aurais dû préciser : compte tenu des agglos voire hinterlands.
A ce prix-là, sinon : Bruxelles c’est même pas 200 000 habitants. Et Glasgow met possiblement tout le monde d’accord.
L’agglo de Liverpool pèse 1.5M d’âmes, Manchester doit approcher le double.
Rien à voir mais Toulouse est sûrement une des villes dont le développement m’a le plus marqué ; quel gap entre le gros bourg à moitié endormi (j’exagère) découvert mid-80’s, et la métropole redécouverte il y a 10-15 ans..
Oui, Toulouse a explosé depuis la fin des années 80. Ça s’entend d’ailleurs à l’accent. Ils sont de moins en moins nombreux les gamins ayant un accent du sud-ouest.