Moteur… action !

13 mai 2006. L’Olympique Lyonnais, déjà assuré d’être champion depuis plusieurs journées, reçoit le promu Le Mans, 10e au coup d’envoi et confortablement maintenu dans l’élite du football français.

Moteur…

L’heure est à la fête, aussi bien pour les uns que pour les autres. L’OL est alors en pleine phase de domination nationale et a déjà battu le record de points sur une saison (avec la victoire à trois points).

Les hommes de Gérard Houllier ont écrasé la concurrence, prenant la première place du classement au soir de la 6e journée pour ne plus la lâcher ensuite. C’est le cinquième titre consécutif des Lyonnais, qui vont le fêter dans un stade de Gerland à guichets fermés et avec leur équipe type sur le terrain.

Mais, à la surprise générale, c’est Le Mans qui ouvre le score. Grafite marque en contre et donne le sourire aux Manceaux à la 15e minute. Le reste du match ne sera qu’un long calvaire pour le promu. Fred égalise à la 19e minute, avant que survienne l’improbable.

Action !

A la 27e minute, Juninho botte un coup-franc excentré sur la gauche. Son centre n’est pas très bien ajusté et est facilement capté par Yohann Pelé, le gardien manceau. Celui-ci se précipite vers le haut de sa surface de réparation pour dégager rapidement le ballon et offrir une occasion de contre-attaque à ses coéquipiers avant que les Lyonnais ne se replient.

Pelé dégage et, au même moment, le défenseur lyonnais Cris saute, sans grande conviction…

Pelé lobé, l’OL mène 3-1 et c’est le début de la débandade pour les visiteurs. Wiltord marque de nouveau trois minutes plus tard et l’entraîneur manceau Frédéric Hantz procède à deux changements dès la 37e minute : Yannick Fischer remplace Frédéric Thomas et Yohann Pelé, directement coupable sur le but de Cris et en difficulté depuis le coup d’envoi, cède sa place à Rodolphe Roche.

Fred marque de nouveau à la 40e, Juninho y va de son coup-franc à la 43e et les Gones continuent de dérouler en deuxième mi-temps. Fred réalise un coup du chapeau en marquant de nouveau à la 76e. Govou (87e) puis Tiago (88e) se chargent de corser un peu plus l’addition.

8-1, score final. Victoire record pour l’OL, plus lourde défaite pour Le Mans. Et, au-delà du score, ce sentiment d’humiliation avec ce but du dos de Cris.

Ligue 1, 38e journée :

OL : Coupet – Clerc, Caçapa (Diatta, 62e), Cris, Berthod (Ben Arfa, 80e) – Diarra, Tiago, Juninho – Wiltord (Govou, 55e), Fred, Malouda

Le Mans : Pelé (Roche, 37e) – Bonnart (Fanchone, 77e), Poulard, Cerdan, O. Thomas – Loriot, Hautcoeur, F. Thomas, Matsui – Bangoura, Grafite

Buts :

Pour l’OL : Fred (19e, 40e, 76e), Cris (27e), Wiltord (30e), Juninho (43e), Govou (87e), Tiago (88e)

Pour Le Mans : Grafite 15e

16 réflexions sur « Moteur… action ! »

  1. Le Mans avait fait malgré tout une bonne saison avec Frédéric Hantz, entraîneur prometteur à l’époque. Plusieurs maintiens successifs avaient créé l’illusion que le club allait devenir un pilier de L1, la mairie avait cédé aux desiderata du président Legarda en acceptant le projet de nouveau stade, une aubaine pour Vinci. Quand le stade est sorti de terre (MMArena, première expérience de naming en France), le club était déjà en L2. Criblé de dettes, ayant la masse salariale d’une équipe de L1 sans les revenus, incapable de remonter immédiatement, Le Mans avait déposé le bilan en 2013 et était reparti en DH dans le vieux stade Léon Bollée. Aujourd’hui le MMArena s’appelle Marie Marvingt et accueille Le Mans FC en National devant de biens faibles affluences et globalement, il ne se passe rien dans ce stade maudit (même un concert de Johnny avait été annulé au dernier moment alors que 15 mille personnes étaient déjà dans l’enceinte). Et la mairie, donc le contribuable, rémunère Vinci, faute d’annonceur ayant accepté de reprendre le naming du stade à la suite de MMA qui s’est retiré en 2022. Un fiasco absolu.

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    1. Déjà, ils avaient renié une partie de l’identité mancelle en changeant le nom de « Le Mans UC 72 » en « Le Mans FC » car soi-disant que cela était un frein au développement à grande échelle du club… À croire que cette décision fut le début de leurs tourments et de l’accumulation de mauvais choix.

      Et la saison 2010-11 qui se termine en eau de boudin pour les Manceaux, après avoir été dans le trio de tête pendant 23 journées, ils s’écroulent en fin de parcours et une défaite à Vannes les condamne à la 4ème place. 2 ans plus tard, ils seront relégués en National.

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      1. L’UBB a la meilleure affluence de France et pendant un temps d’Europe. A voir s’ils franchissent un cap avec l’arrivée de Penaud.

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    2. De manière générale, les stades construits dans les années 2000-2010 se sont révélés être de vrais boulets pour les clubs ou pour les villes lorsqu’elles sont propriétaires.

      – stade Louis Dugauguez, ouvert en 2000. Depuis, le CS Sedan-Ardennes a subi deux dépôts de bilan (le dernier cet été) et est en Régionale 3.

      – stade des Alpes, ouvert en 2008. Le GF38 descend en L2 en 2010, puis rétrogradé en CFA2 la saison suivante. Le club s’est malgré tout redressé, est stabilisé en L2, et partage le stade avec les rugbymen (également en ProD2)

      – la MMArena que tu as évoqué, devenu depuis le stade Marie-Marvingt

      – le Matmut Atlantique, ouvert en 2015, mais que les girondins n’ont que très rarement réussi à remplir, la faute à un stade trop éloigné du centre-ville et à des résultats en constant déclin… jusqu’en L2. Par contre, ça a fait des heureux chez les rugbymen de l’UBB qui ont récupéré Chaban Delmas et ont disputé quelques grosses affiches au Matmut.

      – le Groupama Stadium que les médias n’ont cessé de présenter comme la réussite ultime d’Aulas, mais qui est en réalité en train de couler Lyon. Mêmes problèmes qu’à Bordeaux : trop loin du centre-ville, des difficultés à faire le plein (quand bien même le club truande sur les affluences) et des heureux au LOU qui ont pu récupérer Gerland.

      – la dernière excentricité en date nous vient de Nimes, où a été construit le stade des Antonins que le Nimes Olympique n’occupera que provisoirement, le temps de faire les travaux dans le stade des Costières. Aujourd’hui, Nimes est en National…

      Je ne mets pas l’Allianz Riviera dans le lot, car le stade du Ray était vétuste et Nice avait besoin d’un stade neuf, mais son emplacement trop éloigné du centre (encore) l’handicape pour faire le plein.

      Je n’ai pas d’avis négatifs sur le stade Pierre Mauroy (à Lille) ou sur le stade Océane (au Havre) mais j’invite les locaux à m’éclairer sur le sujet.
      En tout cas, ils ne sauraient compenser le bilan fort négatif des nouveaux stades, poussés par des présidents et des politiques mégalomanes qui ont surestimé les retombées économiques et sous-estimé les frais engendrés (loyers, coût d’entretien, remboursement du prêt)

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      1. Je crois même que Textor a mis le stade en garantie d’un de ses montages financiers (à vérifier).

        Une horreur pour y aller, ces grands stades (il faut vraiment anticiper le temps de trajet) et pour le retour, il faut évidemment partir avant la fin du match pour éviter les transports blindés, superbe expérience

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      2. Des heureux chez les rugbymen..mais pas seulement!

        J’ignore si Gerland et Lescure bénéficaient d’un statut patrimonial particulier, « monument protégé » ou que sais-je (j’ignore quelle en serait l’appellation officielle en France, désolé)??

        A défaut, et certes Gerland fut fortement remanié pour 1998 (mais en conservant un certain cachet!) : les voilà au moins préservés de la course à l’échalote permanente, je pense à ces exigences de l’UEFA en matière stadiale, à ces aménagements invasifs constants.. Patrimonialement parlant, je trouve appréciable qu’ils puissent de la sorte échapper à cette course en avant, et rester dans leur jus (relatif pour Gerland).

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      3. @Alexandre Willamme : les stades en France ne sont pas considérés comme monument historique. Pour preuve, le stade Yves du Manoir à Colombes qui était le stade olympique lors des JO 1924, et qui fut pendant longtemps le stade résident des Bleus (jusqu’au début des années 60, avant de déménager au Parc des Princes), a été laissé l’abandon, ses tribunes ont été démolies, il ne reste pas grand-chose d’un lieu pourtant chargé d’histoire…

        A titre personnel, lorsqu’il y a des nouveaux besoins en termes d’équipements sportifs, je privilégierai toujours la rénovation d’un stade (dans la mesure des possibilités techniques) tant par respect de l’histoire du foot que par soucis de ne pas bétonner plus que de raison.
        Les enceintes ultra-modernes pour cadres supérieurs voulant bénéficier d’une nouvelle expérience hyper-connectée, c’est sans moi!!! Le bon vieux stade de foot populaire regroupant toutes les strates de la société, ça brasse moins de fric, mais c’est authentique…

        Et dans les rénovations, il y a eu de belles réussites. Je suis un fervent supporter de l’OM, mais je sais reconnaitre la prouesse architecturale du Parc des Princes suite à sa rénovation de 1972. Et j’aime beaucoup la version actuelle du Vélodrome, après le masscre que fut la rénovation de 1998.

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    3. J’ai une petite anecdote concernant ces malheureux sarthois.
      En 2010-2011, le Mans joue la montée en L1 et est au coude-à-coude avec nous (et Sedan !). Aux 37è et 38è journée, feu l’ETG de Casoni est leader du championnat, les 2 dernières places se jouant entre Dijon, nous…et Le Mans. Ces derniers, avec leur attaquant vedette norvégien dont j’ai oublié le nom, finiront à la 4è place du championnat, la place du maudit, grâce notamment à la vaillance des joueurs de Vannes FC qui ont eu l’audace de les battre à la 37è journée alors qu’ils étaient condamnés à descendre. Derrière, ce fut une sacré dégringolade, tout comme pour Sedan d’ailleurs.
      Les journalistes ne manquaient pas de souligner que Le Mans disposait d’un stade digne de la L1 et flambant neuf, tandis qu’à ce moment, le très modeste stade François-Coty, vieillissant, faisait pâle figure. Comme quoi, il vaut mieux être propriétaire de son stade, aussi modeste que soit-il, que d’un stade plus grand mais qui s’avère être un gouffre financier.

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      1. Thorstein Helstad pour l’attaquant norvégien.
        Tu m’apprends que l’ACA est propriétaire de François Coty, je me coucherai moins con ce soir…

        Pour en revenir au Mans, Léon Bollée disposait de presque 18.000 places, soit à peine moins que le stade d’Ornano à Caen (20.000) qui avait découvert la D1 15 ans avant Le Mans.
        Le club aurait dû continuer à privilégier le sportif et à stabiliser sa présence en L1, plutôt que de vider les caisses pour un stade vraiment pas nécessaire!!!

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  2. Quasiment 20 ans déjà, ça ne rajeunit pas.. Il y a des noms de l’époque qui me paraissent si récents encore, Tulio de Mello par exemple, dans mes souvenirs un super duo avec Grafite. Ou Romaric qui venait de Beveren, avec sa frappe de mule.

    Ces stades, que dire.. La collectivité ne devrait pas avoir à assumer de tels financements. Construit en PPP? Le mécanisme était présenté comme la solution à tous les problèmes, que de séances d’information/séduction au début des 2000’s…. Pour ma chef à l’époque, plus fute-fute que moi : ça puait l’arnaque, trop gros.. Le temps lui donna presqu’aussitôt raison.

    Au Mans, souvenir aussi d’une salle de basket, a priori (??) surdimensionnée pour une ville de cette taille…. ==> Le club résident est toujours performant, au moins?

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    1. Le PPP, une bonne façon de privatiser les profits et de nationaliser les pertes…

      Dans les autres noms manceaux, je retiens évidemment le capitaine Laurent Bonnart et Yohann Pelé qui ont laissé de bons souvenirs au Vélodrome (bon, on a aussi eu Samassa) Il y avait aussi le novégien Helstad cité plus haut, le japonais Matsui, et la tour de contrôle Basa. Nan, ils avaient une bonne petite équipe.

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