SÜPER LIG 2022-2023 : PRESENTATION PARTIE 1

Début de saison oblige, un rapide tour d’horizon de la ligue la plus divertissante d’Europe et de ses 19 protagonistes s’impose. Au menu pour cette nouvelle session qui verra les 100 ans de la République : un Trabzonspor champion en titre pour la première fois depuis 1984 ; huit clubs d’İstanbul représentés ; des jeunes coachs turcs et plusieurs noms étrangers ; de très jolis transferts ; une nouvelle règle sur la limite de joueurs étrangers (passant à huit titulaires sur onze, pour quatorze dans le groupe et vingt-et-un dans l’effectif total) ; et 19 équipes pour retomber à 18 en 2023-2024.

Avertissement : statistiques et données mises à jour le 15/09/2022


Trabzonspor

Enfin le quatrième club du pays retrouve le sommet, pour le plus grand plaisir de ses tempétueux supporters ! Champion indiscutable tout au long de la saison, malgré un patinage dans la dernière ligne droite, le club de la Mer noire présente une ossature reprenant les bases qui ont fait le succès de la saison dernière. Toujours le top gardien Uğurcan Çakır dans les cages (mais en petite forme peut-être à cause de son départ avorté vers l’Europe) et une robuste charnière Vitor Hugo-Bartra (excellentissime depuis son arrivée), chipant la place de Denswil. Les postes de latéraux qui étaient les points faibles de la saison passée, sont enfin renforcés avec les arrivées de l’international danois Styger Larsen et la révélation Eren Elmalı. En attendant le retour de Bruno Peres, blessé, très bon l’an dernier et pouvant évoluer à droite ou à gauche.

Au milieu, le coach Abdullah Avcı pourra disposer d’un impressionnant vivier, configurable à souhait autour de l’incroyable Hamšík. A ses côtés donc, l’entraîneur pourra choisir entre les récupérateurs Siopis, Dorukhan Toköz, qui peut jouer aussi RB voire CB ), Doğucan Haspolat (auteur d’une belle saison à Kasımpaşa comme E. Elmalı) remplaçant la belle vente Berat Özdemir. La dernière addition Jean-Philippe Gbamin vient épaissir le poste de sentinelle si cher à Avcı.

C’est encore plus impressionnant du côté des artificiers avec non moins qu’Abülkadır Ömür (replacé désormais au centre), le flamboyant grec Bakasetas ainsi que les arrivées d’Enis Bardhi (très bon en ce début de saison) et de Yusuf Yazıcı, revenant dans sa ville natale.


Les ailes devraient être occupées par l’inusable Edin Višća (hélas blessé jusqu’en Novembre 2022) et la bonne recrue Trezeguet (remplaçant le départ du chouchou Nwakaeme). Les nouvelles recrues tenteront de se créer une place, à savoir l’espoir turco-néerlandais Nacı Ünüvar qui pourra affirmer son statut dans le club de son cœur, et Montasser Lahtimi.

La pointe devait être l’apanage du géant Cornelius mais celui-ci est subitement retourné au FC København début septembre, car il souhaitait retourner au Danemark. Le président de Trabzonspor a rapidement réagi en transférant l’Uruguayen Maxi Gómez et le Gol Kralı (« Roi du But », meilleur buteur) Umut Bozok. Le capverdien Djaniny demeure une solution de rechange, en pointe ou sur une aile.

Sur le banc, nous retrouvons Abdullah Avcı et ses idées : un football bas, avec de belles lignes disciplinées, misant sur la contre-attaque, le travail et l’inspiration de ses talismans Bakasetas, Višća, Hamšík et A. Ömür. Un plan de jeu solide mais très limité contre des équipes maniant habilement le ballon, comme nous avons pu le voir face à Antalyaspor, FC København et surtout Ferencváros. Pire encore, A. Avcı semble avoir été incapable de préparer le club à leur nouveau statut de champion, au nouveau challenge de l’Europe et bien entendu aux attentes des supporters désormais galvanisées. En témoigne l’apathie de plusieurs joueurs clés (Bakasetas, A. Ömür), ce qui a coûté la qualification en Champions League au club, au grand dam de ses supporters.

Dépendant des étincelles de son milieu, car incapable d’instiller du jeu offensif, A. Avcı a modifié son 4-2-3-1 en 4-1-4-1 pour profiter au mieux de ses créateurs. Cela demeure malheureusement insuffisant pour déverrouiller des écuries sachant faire tourner le ballon et défendant bien (par chance il n’y en que peu en Süper Lig), en témoigne le taux de passes réussies (onzième en termes des stats en championnat) ou celui de dribbles (deuxième de Süper Lig). Des statistiques bien en-deçà de leurs concurrents au titre et ce, bien que les talents offensifs se déchaînent devant (troisième taux de tentative de la ligue, grâce à Bakasetas notamment).

Doucement, l’idée se dessine qu’A. Avcı n’a pas les épaules pour porter le poids du titre de champion, mais pas encore chez les aficionados de Trabzonspor qui reconnaissent que le titre de l’an dernier est un exploit. Exploit de taille puisque l’ex de Başakşehir a su rabibocher les débris d’un club lessivé par les hasardeux précédents mandats présidentiels.

Reste que le désaveu est douloureux. Les supporters du club, qui ont vu leur équipe éliminée de la Champions League, perdre contre le champion hongrois malgré 80 min à 11 contre 10, et encaisser des buts en supériorité numérique (contre Crvena Zvezda), souffrent ! Des défaites qui par ailleurs enfoncent encore plus le bilan catastrophique du technicien turc en Europe (cinq victoires en 32 matchs !), que beaucoup considèrent comme le gaspilleur numéro un de points UEFA de la Turquie.

En conclusion, Trabzonspor repart sur ses bases, peu inspirées, mais avec un effectif millésimé. A l’équipe de se réveiller et de savoir se montrer à la hauteur des attentes qu’un champion en titre suscite. Que ce soit en championnat face à des concurrents revanchards ou sur la scène internationale qui est d’un tout autre niveau que la Süper Lig. Pour relever ce défi, Abdullah Avcı devra améliorer son modèle pour moins dépendre de la forme (Bakasetas) et des blessures (Hamšík, A. Ömür) de ses joueurs clefs, et proposer autre chose que la simple défense en alignement.

Célébration du titre historique des Karadeniz Fırtınası (« Tempête de la Mer noire »)

Fenerbahçe

L’éternel déception depuis 2014, le gros d’İstanbul qui ne parvient qu’à se hisser à la seconde place et c’est tout. L’élection du président Ali Koç, porteur d’espoirs lors de son arrivée en 2018, n’a débouchée que sur des échecs cuisants. Que cela concerne les projets ambitieux de ses débuts lorsqu’il collabore avec Damien Comolli et Phillip Cocu, ou encore lors de l’intronisation du prometteur Erol Bulut, supporter du club. Ou lorsque le président céda aux sirènes des fanatiques de Fenerbahçe en ramenant Ersun Yanal (dernier vainqueur en 2014), en rapatriant le bide Mesut Özil, ou pire encore avec les risibles rappels de Vítor Pereira puis İsmail Kartal, resucée exacte de la saison… 2015 !

Cette année paraît donc être celle de la dernière chance pour le mandat d’Ali Koç, et le bonhomme en est conscient. C’est pourquoi le club Sarı-Lacivert (« Jaune et Marine » en turc) a frappé fort cet été en ramenant celui qu’il lorgnait depuis plusieurs années, Jorge Jesus !

Un sacré nom, d’un tout autre calibre que ses tristes prédécesseurs, un gagnant confirmé et reconnu, au rayonnement international. À son arrivée, s’ajoute un recrutement très lusophone, avec Gustavo Henrique palliant le départ du meilleur défenseur du championnat l’an dernier Kim Min-Jae, Willian Arão (tous deux sous ses ordres à Flamengo par ailleurs), Luan Peres, Bruma (passé par Galatasaray), João Pedro et Lincoln.

S’ajoutent à cela, les recrutements d’İrfan Can Eğribayat jugé plus performant que Berke Özer en doublure d’Altay Baydındır (d’ordinaire impressionnant, mais étonnamment friable à l’heure actuelle), Ezgjan Alioski pour suppléer Ferdi Kadıoğlu qui excelle également plus haut sur le terrain.

Devant, l’espoir ressuscité Emre Mor est tenté, sur les bons conseils de son ex-coach, Volkan Demirel, tandis que Joshua King semble avoir été acheté à la va-vite, en cédant aux propositions de l’agence Rogon (également manager de Pelkas, Berisha et Szalai). Dernière addition, Michy Batshuayi, extrêmement remuant à Beşiktaş mais malchanceux devant le but, vient apporter une option en attaque.

Enfin, Jorge Jesus comptait sur les retours de Mauricio Lemos (mauvais pourtant lors de ses apparitions par le passé et décrié en Uruguay) et d’İsmail Yüksek (excellent en 2nde division). Or le club n’a pas pris en compte la limitation du nombre d’étrangers, et a dû donc se résoudre à ne pas octroyer de licence à M. Lemos, Filip Novak et Bruma, rendant le transfert de ce dernier parfaitement inutile ! Exception faite de ce couac, il s’agit d’une politique de transfert rondement menée ou J. Jesus ne s’est quasiment rien vu refuser.

Armé de cet effectif pléthorique, le « double J » a tenté depuis son arrivée diverses formules, du 4-2-3-1 au 3-1-4-2, pour finalement choisir le 3-4-3. De la même manière, le technicien portugais a testé l’ensemble des joueurs de son effectif, pour finalement se reposer sur les éléments les plus solides et complets. Ainsi, son 11 type semble prendre forme, avec Altay au goal, un trio Luan Peres-Szalai-Henrique en défense, un cœur W. Arão-M. Crespo encadré par les pistons Alioski-F. Kadıoğlu au milieu, et couronné par J. King- João Pedro-D. Rossi en attaque.

Sur le terrain, la recette du Portugais sent la poudre : meilleure attaque avec 15 buts en Süper Lig, Fenerbahçe bénéficie surtout de la zizanie provoquée par le jeu rapide et le talent de ses attributs offensifs. En témoigne son taux de dribbles réussis, de très loin le meilleur. Les Sarı-Lacivert peuvent en effet compter sur les percussions de D. Rossi, Lincoln et Emre Mor, les provocations de Batshuayi ou encore les appels d’un Enner Valencia retrouvé en pleine confiance.

Si offensivement c’est flamboyant, l’équipe de la rive asiatique d’İstanbul apparaît infiniment moins convaincante défensivement. Bien que l’équipe sache empêcher l’adversaire de solliciter Altay (deuxième plus faible taux de tirs subis), la défense n’est pas encore en place avec beaucoup d’errements, et est très peu accrocheuse : Fenerbahçe n’est pour l’instant que la sixième meilleure défense, un peu juste pour prétendre au titre. D’où le choix de J. Jesus d’accompagner sa précieuse sentinelle Willian Arão (qui effectue un abattage monstrueux) de M. Crespo pour le couvrir et alléger sa responsabilité. Il place également deux pistons travailleurs et conscients de leurs tâches défensives (Alioski et Kadıoğlu), pour soulager l’excellent mais incomplet Attila Szalai, jusqu’alors au four et au moulin derrière, car il doit pallier la lenteur du puissant Gustavo Henrique et les maladresses de Luan Peres.

Les victimes de ce choix rationnel, en revanche, sont les virevoltants Bright Samuel-Osayi, Lincoln et Emre Mor, pourtant tous convaincants lors de leurs titularisations. Hélas pour eux, les résultats donnent raison à J. Jesus, avec cinq victoires en six matchs depuis cette nouvelle stratégie, contre deux en six matchs auparavant, prenant même sa revanche sur le Dynamo Kyiv.

Aussi, ces excitantes options seront régulièrement sollicitées, le Portugais appréciant faire tourner son effectif (cf. en Europa League), auxquelles s’ajoutent encore davantage de talents au cœur du milieu : entre le retour de blessure du superbe İrfan Can Kahveci, le phénomène Arda Güler, le ressuscité Miha Zajc et le compétiteur Mert Hakan Yandaş.

Fenerbahçe a donc frappé fort en convainquant un entraineur de prestige, un réel gagnant : le club lui a par ailleurs donné tous les moyens en concrétisant l’essentiel de ses requêtes en termes de transfert. Au Portugais de trouver la meilleure formule afin de corriger cette fébrilité défensive, et de déchaîner le potentiel offensif de Fenerbahçe pour enfin reconquérir un titre qui lui échappe depuis 2014.

Le stratège Jorge Jesus a tout de l’homme providentiel pour Fenerbahçe

Konyaspor

La très belle surprise de l’année dernière, rivalisant longtemps avec Trabzonspor et grillant la politesse aux clubs d’İstanbul (à l’exception de Fenerbahçe) en se hissant à la troisième place. Personne ne les avait vu venir et pour cause : son budget limité et son profil discret. Mais Konyaspor est un club avec un beau noyau de supporters loyaux et d’un grand soutien, des idées claires sur ses objectifs et moyens et un bon département scout (propre aux équipe anatoliennes). Son autre arme réside dans son jeune coach İlhan Palut (45 ans), peu valorisé jusqu’alors malgré de bonnes performances à Göztepe et Hatayspor en deuxième division.

Alignant un 4-2-3-1 aux lignes resserrées, les Anadolu Kartalı (« Aigles d’Anatolie ») forment une équipe très solidaire, hargneuse où tout le monde participe aux tâches défensives et offensives. Un style mordant qui a bousculé bon nombre de ses adversaires, surtout ceux ne sachant pas exploiter les largesses défensives s’accentuant au cours des matchs. Ce « football total » avait le défaut de scinder en deux son équipe, si les poumons du milieu et les latéraux venaient à s’essouffler.

İ. Palut semble avoir travaillé là-dessus. Son équipe montre une masse uniforme et coriace qui réalise le meilleur départ avec Başakşehir, grâce à sa capacité d’annihilation des attaques adverses : meilleure défense en ayant encaissé aucun but, comme Başakşehir, et troisième équipe à subir le moins de tirs. Seul bémol, l’honteuse élimination contre Vaduz, club du Liechtenstein évoluant en deuxième division suisse ! Pas encore prêts face au but, sur une pelouse à peine jouable (le stade avait reçu la finale des Jeux Islamiques la veille), novices sur la scène européenne, les verts et blancs ont dû prendre cette défaite comme une claque. Offensivement, c’est plus délicat en étant seulement la onzième attaque du pays. Konyaspor parvient pour l’instant à s’en sortir grâce à la justesse (quatrième meilleur réalisme) des actions de ses joueurs comme Soner Dikmen, Çekiçi ou Ahmet Oğuz.

Sur le papier, c’est l’ossature de l’an dernier, limitée mais dont İ. Palut a su tirer tout le talent. Surtout que les dirigeants ont eu l’idée lumineuse de boucler, comme les années précédentes, l’essentiel de leur mercato dès le mois de juin. Les Aigles d’Anatolie reposent sur une osmose turco-balkanique, avec le très bon gardien Šehić protégé par Adil Demirbağ (qui a su remplacer le capitaine Ahmet Çalık, décédé tragiquement la saison dernière) et l’international Francisco Calvo, qui supplée le maillon fort Abdülkerim Bardakcı parti a Galatasaray, et qui possède le même profil de central offensif aimant marquer. Nous retrouvons le fiable Guilherme en latéral gauche et les bons Ahmet Oğuz/Cebrail Karayel venus renforcer le côté droit.

Le milieu est constitué du fidèle triumvirat Hadziahmetovic-Dikmen-Cekici, dans lequel Pavičić ou Bruno Paz peuvent s’immiscer. Les ailes sont pour les renversants Bytyqi (excellent) et Murić, et éventuellement Michalak, tandis que la pointe de l’attaque devrait être occupée par Muhammet Demir (proche du groupe turc au dernier Euro). Il sera concurrencé par Uche Ikpeazu et Mame Diouf, tous trois nouvelles acquisitions.

İlhan Palut va devoir rebondir sur la terrible désillusion arrivée en Coupe d’Europe (peut-être la pire contre-performance d’un club turc en Europe, et il y en a eu !), pour réitérer la performance de la saison dernière. Cela passera par un jeu plus séduisant vers l’avant, avec plus de fluidité entre les blocs attaque et défense, et par impliquer tout le groupe dans le projet de Konyaspor de viser l’Europe. İ. Palut connait ses joueurs, à lui de montrer s’il peut encore leur faire faire des étincelles !

Déchirante émotion après le tragique décès du capitaine Ahmet Çalık

İstanbul Başakşehir

Le club d’İstanbul mal-aimé, celui que beaucoup accuse à tort d’être le club de Recep Tayyıp Erdoğan. Et ce, même si son président Göksel Gümüşdağ en est effectivement proche et membre de l’AKP.

Et pourtant, Başakşehir est plus que cela : champion en 2020 rejoignant le club des six équipes à l’avoir été, l’écurie orange et bleue (couleurs de la municipalité d’İstanbul) a su s’imposer comme un challenger régulier. Jamais en-dessous de la 4e place depuis 2015 à l’exception de l’accident post-titre de 2021 (12e place), le club évolue à l’abri du fanatisme destructeur des supporters propre aux autres clubs turcs, grâce à son emplacement dans le néo-quartier de Başakşehir, loin du centre d’İstanbul et plutôt estudiantin et familial.

Cette année, on retrouve la légende Emre Belözoğlu pour sa deuxième année au club. Il propose un 4-1-4-1 serein, modulable en 4-3-3 pour plus de vitesse et de percussion, un schéma assez novateur pour un coach turc et qui a su porter ses fruits. Un dispositif formant une équipe solide, mature, appréciant le ballon (top trois des passes les plus précises), travailleuse, et bénéficiant de la qualité technique de joueurs comme Aleksić, Deniz Türüç ou Berkay Özcan. Et pour l’instant le jeune technicien réalise un merveilleux départ. Il reste en effet invaincu depuis le début de la saison (avec zéro but encaissé !), y compris en Europe, étant de fait la meilleure écurie turque engagée. En outre, il s’auréole d’une prestigieuse statistique de six victoires en huit joutes européennes, soit mieux qu’Abdullah Avcı dans toute sa carrière !

Başakşehir repart sur ses bonnes bases, avec toujours au goal l’ancien gardien de la Turquie Volkan Babacan, énorme l’an dernier. En défense centrale, l’ex du Milan AC Léo Duarte est épaulé au choix par l’international algérien Ahmed Touba, qui remplace le vieillissant colosse Moldave Epureanu (36 ans) ou le milieu défensif de formation Youssouf Ndayishimiye. Quant aux latéraux, les doublettes brésilienne Lucas Lima-Júnior Caiçara, peut-être la plus productive du championnat, et turque H. Kaldırım-Ş. Özbayraklı sont alternées.

Le poste de sentinelle devrait être occupé par le vétéran Lucas Biglia (36 ans), véritable métronome à Fatih Karagümrük l’an dernier, en alternance avec le chevronné Mahmut Tekdemir (34 ans). L’animation devrait être laissée à Berkay Özcan, qui a gagné en importance l’an dernier, et au CAM artificier serbe Danijel Aleksić. Le tout en attendant l’éventuel retour en forme d’un certain Mesut Özil !

Les ailes seront partagées entre les nouveaux arrivants Bertrand Traoré et Mounir Chouiar, et les anciens Deniz Türüç, et Serdar Gürler. En pointe, le tank Stefano Okaka devra cette année faire avec Patryk Szysz, rapide attaquant Polonais (qui peut jouer aussi ailier) auteur de 12 buts en 35 matchs dans son pays l’an dernier. Le Burkinabé B. Traoré pourra également être aligné sur le front de l’attaque, alors que Philippe Keny (provenant de D2) a réalisé d’impressionnants débuts.

Une équipe solide, cohérente et surtout performante. Elle offre le visage de l’écurie se rapprochant le plus du niveau européen : le Başakşehir d’Emre Belözoğlu demeure de ce fait un concurrent sérieux mais discret. Le problème posé par l’effectif vieillissant du champion 2020 semble être surmonté, même si le manque de vivier aux postes de milieux récupérateurs peut inquiéter tandis que l’ensemble reste en-dessous de celui de leurs redoutables concurrents au titre.

Coach Emre, autant grande gueule sur le terrain que sur le banc

Alanyaspor

Le club de la cité balnéaire favorite des touristes allemands et scandinaves et rivale d’Antalya. Présidé par le frère du ministre de l’Intérieur depuis 2011, Hasan Çavuşoğlu a su hisser ce petit club en première division et le maintenir entre les cinquième-septième places ces trois dernières années. Notamment grâce à des politiques de recrutement sages et affûtées (exemple : l’achat de Merih Demiral et sa vente en Italie, le tropisme des Grecs Bakasetas, Siopis, Tzavellas) et le choix intelligent de jeunes entraîneurs comme Erol Bulut, Çağdaş Atan et aujourd’hui Francesco Farioli (33 ans seulement), en poste depuis Noël dernier.

Friand de jeu chatoyant (de loin les meilleurs taux de possession et de précision de passes de la ligue), l’Italien tente de corriger ses lacunes, à savoir le registre offensif poussé à l’extrême qui laisse une défense poreuse. Malheureusement sans réel succès à ce jour, son Alanyaspor étant la deuxième plus mauvaise défense, bien qu’il soit plus mature et toujours aussi agréable à regarder. Pourtant, adepte d’expérimentations exotiques (Jimmy Durmaz en défense centrale !), l’ex de Sassuolo s’est raisonné et se limite désormais à lancer nombre de jeunes pousses dans le grand bain.

Ainsi, souhaitant à la base partir sur un 3-4-2-1 sophistiqué, le coach italien s’est replié sur un 4-2-3-1 plus classique qui lui a quand même permis d’encaisser moins de buts (cinq en deux matchs en défense à trois !) tout en maintenant son avantageuse possession de balle. Offensivement cependant, son équipe souffre encore en étant incapable de tuer le match, tandis qu’elle subit encore trop les attaques adverses, surtout en fin de match.

Concernant l’effectif, le club de la rive méditerranéenne a remplacé le vieillissant Marafona par Rúnarsson dans les cages et refait confiance à la jeune charnière locale Furkan Bayır-Fatih Aksoy. Sur les côtés, se flanquent le Slovène Balkovec ramené de Karagümrük, et Pedro Pereira.

Au milieu, Farioli fait confiance à deux joueurs qu’il apprécie : Umut Güneş et son homme à tout faire Efkan Bekiroğlu. Il se repose sur un pur milieu défensif, au choix le néerlandais Leroy Fer ou les recrues Arnaud Lusamba et Idrissa Doumbia venues apportées de la densité physique, et avec les jeunes Yusuf Özdemir (21 ans) et Targhalline (20 ans) en renfort. Plus haut, c’est le remuant capitaine de poche Efecan Karaca qui est à la baguette, aux côtés de l’élégant Zinedine Ferhat, d’Oğuz Aydın que Farioli a lancé l’an dernier, et du fin connaisseur de la Süper Lig au pied de velours Candeias.

Enfin, l’attaque devrait être occupée par l’international sénégalais Famara Diédhiou ou Wilson Eduardo. Le premier étant blessé, l’Egyptien Ahmed Hassan a été transféré, tandis que du temps pourrait être accordé au jeune Erencan Yardımcı (20 ans).

Farioli possède une jolie équipe, fournie au milieu et aux profils divers, comme il les aime. S’il corrige ses carences défensives et apprend à son équipe à être plus tueuse, Alanyaspor pourrait franchir une étape. Autrement, le « double F » risque de rester coincé à son niveau, c’est-à-dire échouer contre des équipes plus roublardes et matures, comme le médiocre Sivasspor que Alanya ne parvient pas à vaincre.

Le jeune entraîneur italien continue de bâtir son CV en Turquie

Armand-Kerem Marzin

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47 réflexions sur « SÜPER LIG 2022-2023 : PRESENTATION PARTIE 1 »

  1. Merci pour cette très belle présentation. Je souhaite à Trabzonspor de se maintenir en haut de l’affiche. Même si j’ai un faible pour Galatasaray. Instanbul, une ville de foot excessive et colorée comme je les aime. On attend la suite!

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    1. Merci Khia !

      Oui, ce serait intéressant d’avoir une équipe non-Stambouliote truster le haut de la Süper Lig !

      Hélas, ce que nous montre Abdullah Avcı, malgré son pragmatisme, est trop limité et je ne le pense pas capable d’ évoluer !

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  2. Bien chouette tout ça!
    Je vous souhaite beaucoup de réussite pour l’avenir!
    Sinon, un plaisir d’avoir de revoir le nom du magnifique Ibrahim Sehic dans l’article. Une véritable légende du championnat azéri et un des grands artisans des premières belles épopées de Qarabag en coupe d’Europe. Quand on voit les gardiens qu’ils se tapent actuellement, c’est le jour et la nuit

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    1. Merci sa !

      Ibrahim Šehić a complétement changé de dimension depuis son arrivée à Konya en 2020 : il n’avait pas laissé de grands souvenirs à Erzurum, juste après son excellent passage en Azerbaïdjan, mais il s’est transfiguré en un gardien très solide dans l’ancienne capitale seldjoukide !

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  3. Le 1er souvenir qui me vient sur le foot turc est le quart de c1 en 89 entre Monaco et Galatasaray. Je vois encore les tribunes du stade Louis II inondées de fans turcs. Principalement venus d’Allemagne. Tanju Colak face au jeune Weah.
    Et qualification de Galatasaray qui ira affronter le Steaua de Lacatus et Hagi en demi. Une autre époque. Et ce maillot…Magnifique!

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  4. Incroyablement complet, merci. Et dire qu’il y a encore deux autres parties !
    Longtemps que je n’ai pas vu un match d’une équipe turque, mais j’ai l’impression qu’elles ne pèsent plus bien lourd dans les compétitions européennes. Pourtant, il y a quelques grands noms (mais probablement au bout du rouleau…).
    Le coefficient UEFA confirme cette impression : la Turquie n’est que vingtième ! Et Trabzon semble effectivement galérer en Ligue Europa. En revanche, ça semble marcher mieux pour le Fener, Sivasspor et surtout Basaksehir (deux victoires 4 et 3-0).

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    1. Merci bobbyschanno !

      Tu as bien raison, les clubs turcs n’y arrivent plus en Coupe d’Europe depuis de nombreuses années maintenant.

      La faute, pêle-mêle, à un manque flagrant de préparation, de professionnalisme dans l’approche des joutes européennes, de la faiblesse des coachs turcs mais aussi à des parcours de qualifications extrêmement ardus !

      Les grands noms ne sont, au contraire, pas vraiment blâmables. Même si certains transferts peuvent a priori interroger quant à leur pertinence, sur le plan financier surtout, force est de constater que ces figures de proue performent bien dans l’extrême majorité des cas au point de retrouver la sélection (Bathsuayi, Balotelli, Ryan Babel, Mario Gómez) ou de s’y maintenir (Muslera, Sneijder).

      Sur la scène européenne, effectivement Fenerbahçe, enfin armé d’un excellent coach, et Başakşehir avec l’innovant Emre, semblent apporter un peu de lumière et grapiller ces si précieux points UEFA !

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  5. Le championnat turc ne serait-il pas en train de remonter la pente, fût-ce un peu? A ce stade en tout cas, ça tient la route en CE. Le foot turc naviguait autour de la 20ème place dans mes souvenirs, ce qui était indigne de ses immenses possibilités.

    Quid des droits-tv? C’était l’un des pays les mieux dotés mais ça ne se bousculait pas pour les renouveler..puis j’ai lâché l’affaire.

    Le retour de Trabzonspor fait plaisir. L’impression que le football turc n’a jamais été aussi riche en termes de représentativité/diversité spatiale, comme s’il s’était un peu « dés-istanbulisé ».

    Je suis tout cela fort distraitement, toutes infos/rectifications bienvenues.

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    1. Je rejoins entièrement ton appréciation Bota67 !

      Pour cette saison, la Turquie a effectué pour l’heure un bon à la 17e place en termes de performance à l’indice UEFA, grâce à un Başakşehir impressionnant, un Fenerbahçe enfin digne de son niveau, et à la combativité de Sivasspor qui n’a miraculeusement pas perdu !

      La rénovation de jeunes coachs sur les bancs concomite effectivement avec pléthore de projets excitants, qui s’imposent comme des alternatives désormais crédibles face aux titans d’İstanbul. On ne peut qu’espérer le succès de ces nouvelles entreprises, qui découlera avant tout de la patience des observateurs : autant dire que ce n’est pas gagné !

      Pour les droits TV, BeIN Sports, via son subsidiaire Digitürk, et la Fédération turque (TFF) sont enfin parvenus à un accord en juin 2022, à la suite d’épisodes houleux.

      D’abord, Ali Koç, président de Fernerbahçe, avait lâchement accusé BeIN en 2021 de pénaliser son club, en manipulant les replays de la VAR, exposant l’entreprise qatarie à une campagne de dénigrement.

      Dans la foulée, lors du renouvellement de son contrat ($US500m/an à la base), BeIN préféra stratégiquement se soumettre à un appel d’offre. Et effectivement, les offres transmises furent extrêmement basses, tant et si bien que la TFF tenta un coup de poker en choisissant délibérément Saran Group, qui offrait pourtant moins que les US$150m qu’avançait BeIN !

      Finalement, BeIN et la TFF ont discuté, et sont tombés sur un accord d’une valeur estimée à moins de US$370m/an, jusqu’en 2024 des diffusions exclusives de la Süper Lig et de la 1. Lig (D2).

      Notons également que d’autres acteurs ont émergé, notamment Exxen, du magnat Acun Ilıcalı par ailleurs propriétaire de Hull City. Tandis que le gouvernement a pu obtenir la diffusion sur les chaines publiques de TRT de certaines joutes européennes comme Başakşehir ou Sivasspor.

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      1. Merci pour cet article très intéressant
        Quel est pour toi le meilleur joueur turc de tous les temps et actuel ?

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  6. bravo super taf True Grit! j’ai une petite question qu’est devenu Karabukspor qu’on avait affronté en barrage de c3 en Aout 2014 j’avais entendu dire qu’ils avaient été relégué pour des soucis financiers!
    Karabuk étant une petite ville pas très attrayante non loin de la mer noire on nous avait stoppé à la flamboyante Safranbulu! un sacré souvenir que la ville d’Istanbul, de cette traversée en bus jusqu’à Karabuk , ce petit stade sans trop de ferveur (forcément si on compare aux stades des historiques) et pour l’anecdote avec des potes on était remonté d’Istanbul à Munich en bus sur la route des « Turcs d’Allemagne », périple extraordinaire plein de péripéties de rire et de tragédie

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    1. Merci sainte !

      Karabük est une petite ville qui s’est effectivement développée juste au-dessus de Safranbolu, authentique ville ottomane prodigieusement préservée, et réputée pour son safran (d’où elle tire son nom) et ses lokoums !

      C’est à Kardemir (contraction de « Karabük Demir Çelik » mais qui donne ingénieusement le mot « Kardemir » soit « neige de fer »), l’entreprise de métallurgie, que la ville doit son développement et son club : Kardemir Karabükspor !

      Kardemir Karabükspor a connu son apogée précisément dans ces années-là, sous la houlette de Tolunay Kafkas, en connaissant la scène européenne.

      Malheureusement, le club s’est brûlée les ailes et a eu les yeux plus gros que le ventre en recrutant à tour de bras sans en avoir les moyens et surtout en enchaînant les coachs à un rythme totalement débridé (parfois au bout de 2 mois !).

      Evidemment, une spirale infernale s’est enclenchée, avec une interdiction de recrutement dès 2019 qui va forcer le club à aligner des mômes qui se feront étriller, saison après saison.

      Le club vient d’être relégué en 5e division l’an dernier, ce qui correspond à la catégorie amateure, et végète désormais parmi les autres écuries non-professionnelles.

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    1. En voyant ton écusson, je pense au foot belge et à Pfaff à Trabzonspor. Meme s’ils étaient en fin de carrière, c’était étonnant de le voir ainsi que Schumacher en Turquie. On parle de deux des gardiens les plus marquants des années 80. Et pour finir, on peu dire qu’ils auront vécu une sacrée ferveur! Meme si Schumacher a quelques matchs par la suite en Allemagne.
      Je ne sais pas ce qu’il en dit Pfaff de son passage turc.

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      1. Pfaff en Turquie? Un dieu vivant..mais attention : au sens strict! Et de loin, à l’en croire, l’expérience la plus vibrante de sa vie.

        Rien qu’un exemple : un supporter du Trabzon souffrait d’une tumeur au cerveau..et il fut donc demandé à Pfaff d’assister à l’opération..

        La raison? D’aucuns étaient persuadés que Pfaff était doté de pouvoirs surnaturels de guérison ; toute l’année qu’il y passa fut de cet acabit.

        A noter qu’il y fut aussitôt rejoint par Urbain Braems, un grand entraîneur belge doublé d’un parfait gentleman, désormais injustement tombé dans l’oubli, et qui sortait alors de son unique licenciement en 30 ans de carrière (fraîchement viré du bordel ambulant qu’était devenu le Standard).

        Braems avait été le mentor de Pfaff, l’un des rares à avoir cru dans le potentiel de cet enfant du voyage fort méprisé à ses débuts (les Pfaff étaient des romanichels, il avait grandi dans une roulotte). Dans mes souvenirs, leur aventure turque commune put être qualifiée de franc succès.

        Braems n’était vraiment pas n’importe qui, approché mid-80’s par la crème du football européen..à quoi il préféra signer pour le..Panionios, environnement plus en phase avec ses aspirations dans la vie.

        Son chef-d’oeuvre : les trophées remportés avec le très modeste club de Beveren, dont 1/3 seulement des joueurs étaient pros, à l’heure même où le football belge était à son archi-top.. Exploits sensationnels à gogo, au mieux approchés par Gerets 15 ans plus tard quand il prit les rênes du Lierse.

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      1. Que nenni!, y aurait tellement à en dire.. Pfaff et Trabzon.. : ces deux-là étaient faits pour se rencontrer, des histoires de sots, du délire..

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  7. Ha ben Sebek, ce n’est qu’un détail, mais pour moi ça veut dire beaucoup ^^ quand je veux répondre à Bota67, est-il normal qu’il y ait un bouton « répondre sous mon commentaire et pas sur les réponses de Bota67 ? J’espère que c’est sensé ce que je dis, car on est dimanche après-midi et l’apéro, toussa…

    @Bota67 : Oui, j’ai été un peu rapide avec mon « affaire classée ». Match oblige. Je te fais entièrement confiance pour nous sortir des bijoux comme cette photo qui flaire bien bon. C’était quand même un cas le Pfaff, mais quel pei franchement.
    Je vais essayer de traduire ça, peut-être pas ce soir, mais je vais essayer. Vais pas rester plante les bras ballants face aux érudits du site, non ?! ^^

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  8. @Bota67, La traduction :

    Le texte du journal (sur la gauche de la photo) :

    Amour de Pfaff
    La réception du célèbre gardien de but belge à Trabzon a été merveilleuse. Les clôtures protégeant l’aéroport ont été arrachées et deux voitures ont eu un accident à cause de la bousculade. Pfaff est entré dans la ville avec un convoi de 800 voitures et 5000 fans. Un fan a accueilli le gardien belge avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « Certains sont venus et ont fait une gaffe, d’autres sont venus et ont fait un pardon, sauvez-nous grand Pfaff ».

    Le Texte de la pencarte, pas moyen de le traduire, je sais pas pourquoi :
    KiMi Ghol YPTICA KIMI GE1D7 TODU AF
    KURTAR
    Büyük Platt

    Texte sous la photo :
    Le gardien de but d’elcikali Platt a été accueilli à l’aéroport par environ 5 000 personnes de Trabzon et a été mis sur des épaules (asttej. Pendant les salutations, le sens de l’humour des habitants de la mer Noire a également été mis en évidence.

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    1. Eh bien merci!, je n’en espérais pas tant.

      La rencontre d’un petit peuple disons entier, qui avait plein d’amour à donner..et d’un excentrique qui ne vivait guère que pour en recevoir.. Ce ne fut pas décevant. Et surtout Pfaff eut l’intelligence de partir à temps, avant de tout gâcher.

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      1. Merci les gars pour vos réponses. On a en deja parlé Bota et je sais que Pfaff avait des côtes sombres qui devaient etre insupportables au quotidien mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir de l’affection pour lui.
        Rien que pour le souvenir du Jubilé Platini que j’avais en vhs. La star de la soirée, apres Platoche evidemment, c est lui.
        Je pense que c est le match que j’ai vu de lui d’ailleurs étant un poil trop jeune pour l’épopée 86.

        Et il faut rappeler qu’il prend la relève dans les buts du Trabzonspor de Senol Gunes qui est un des plus grands gardiens turcs de l’histoire.
        Le symbole de l’époque dorée du club avec 6 titres en 8 ans. Entre 76 et 84.
        Je pense que les fans de Trabzon étaient soulagés de voir un gardien de renom prendre la relève. J extrapole peut-être…
        Gunes, le coach de la Turquie 2002. Un mec qui compte dans ce pays.

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      2. A boire et à manger dans le personnage, oui.

        « El sympatico » n’était pas usurpé, type solaire et globalement positif..mais aussi épouvantablement narcissique, je crois inutile de revenir sur le tort décisif qu’il causa à la sélection belge durant la WC82 (il en bazarda pathétiquement les chances en plein tournoi, bravo l’artiste..) puis dans la foulée de la WC86.

        A sa décharge, enfant du voyage.. Jusqu’à ce qu’il parvînt à se rendre incontournable (et c’était pas gagné), car quel gardien en effet, que de mépris il s’était pris dans les gencives.. A cet égard, il suscite mon empathie, allez.

        Mais live dans les années 80, en Belgique : la Pfaffmania orientée ménagère de 50 ans était vraiment insupportable..

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    2. « La réception du célèbre gardien de but belge à Trabzon a été merveilleuse. Les clôtures protégeant l’aéroport ont été arrachées et deux voitures ont eu un accident à cause de la bousculade. »
      Haha j’adore cette conception d’une réception »merveilleuse »

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  9. « Mais live dans les années 80, en Belgique : la Pfaffmania orientée ménagère de 50 ans était vraiment insupportable.. »

    Effectivement, c’était exagéré, je me souviens de mon père qui rentre du boulot avec un 45 tour d’une version flamande de « j’aime la vie » de Sandra Kim. C’était « Jean-Marie Jean Marie » et puree, il jouait cette infamie du matin au soir. Je n’étais pas ménagère de 50 ans, mais j’étais bien le bouc émissaire. Quelle torture. Malgré ça, bien entendu, que j’adorais Pfaff. Bien plus sympa que Munaron, mais par contre, moins mystérieux que Preud’homme. On en a eu des solides gardiens quand meme. Si je me souviens bien, c’était Beveren qui avait une école de gardiens hors norme, non Bota67 ?

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    1. Une version flamande de « J’aime la vie », oufti.. J’ai échappé à ça, déjà ça de pris.. Bon, à dire vrai : j’ai détesté vivre en Belgique dans les années 80, dans le bassin liégeois (mais pas seulement) je trouvais ça d’un sinistre.

      Beveren était castard rayon gardiens, oui (Pfaff – De Wilde – De Vliegher – Peersman..). Mais je crois bien que le top restera le Standard : Nicolay – Piot – Preud’Homme/Bodart.. Du très, très haut niveau (des 4, le pourtant illustre Preud’Homme ne fut certainement pas le plus fort, très loin s’en faut!)..et dynastie sabordée par D’Onofrio dans mes souvenirs, car il y avait encore JM Gillet pour perpétuer la tradition : loin d’être un manche mais invité à déguerpir (d’où sa très estimable carrière dans le Calcio).. Ce fut la fin d’une culture-gardiens de classe mondiale au Standard, tout un pan de patrimoine du foot belge sacrifié sur l’autel de la spéculation/libéralisation du football..

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      1. Le De Wilde en question est-il le même auteur d’un Euro 2000 cataclysmique ?

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      2. On parle du même. Gardien le plus souvent remarquable, mais avec des trous d’air parfois épouvantables, psychologiquement il pouvait verser dans le néant..

        Même année civile ou pas bien loin, j’ai souvenir de Platini le décrivant (à raison) comme un « formidable gardien », tandis qu’il commentait un PSG-Anderlecht du début des 90’s..puis quelques mois plus tard c’est son trou noir total au Werder, gardien soudain réduit au zéro absolu.. Sa « performance » face aux Turcs en 2000 n’avait rien d’inédit, doué mais instable.

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  10. Wow, quel boulot ! Başına sağlık (si ça se dit)! Hâte de lire la suite…

    Trois petites questions :

    Ça ne paraît pas forcément évident comme choix, pour un joueur grec, d’aller évoluer dans un club comme Trabzonspor. Connaîs-tu l’historique des transferts de Bakasetas et Siopis ? Comment sont-ils perçus par les supporters locaux ?

    Je sais que c’est un ressenti assez subjectif, mais quel serait selon toi le profil du noyau dur des supporters de Konya et Trabzon? J’avais vu des matchs de Bursaspor à Istanbul l’année de son sacre, je me fais une image mentale assez similaire (probablement erronée) de ces trois clubs.

    Plus général, mais je réagis aux autres commentaires : quid de la formation en Turquie ? J’ai régulièrement entendu dire que les structures étaient inexistantes et l’organisation insuffisante. Est-ce (toujours) le cas ?

    Salut à tous au passage, et bravo pour le site !

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