Tommy

Gigi Buffon en parle souvent, toujours avec tendresse. De la découverte de cet homme grand et longiligne aux soirs de juin 1990. De ses réflexes étonnants, de cette allure indomptable, de ce sang-froid en toute circonstance.
Thomas N’Kono, bien sûr. N’Kono, l’Araignée noire, le héros de Sarrià. Ou simplement Tommy, clin d’œil nostalgique à un héros de jeunesse togolais. Un certain Tommy Sylvestre.

Tommy the cat is my name…

Tommy Sylvestre est né en 1946 à Kinshasa, fruit de l’union entre une Congolaise et un Togolais ayant longtemps travaillé dans l’administration coloniale belge.
C’est donc à Kin la belle (ou Kin la poubelle selon ses détracteurs) que Sylvestre fait ses apprentissages et connaît ses premières blessures, dont une au genou, lacéré par des tessons de bouteille. Une douleur lancinante qui ne le quittera jamais.
En 1956, à 10 ans, c’est le grand saut pour la patrie paternelle et sa capitale Lomé. Sylvestre, qui n’est ni très grand ni très large, aiguise son adolescence sur les terrains de rue. D’abord dans le jeu, avant de se fixer entres les poteaux. Et il est plutôt bon… Elégance dans les détentes, assurance et sens du placement, Tommy signe en 1964 pour l’Etoile Filante de Lomé, la référence du pays.

Déjà à l’époque coloniale, le club s’était distingué en remportant la défunte Coupe de l’AOF grâce aux talents conjugués d’Oscar Anthony et de l’insaisissable Edmonvi. Résultat assez remarquable puisque le Togo ne participa qu’aux dernières éditions. Une coupe qui dans l’esprit des « administrateurs » français avait pour vocation à rassembler pendant leur temps libre ce patchwork de cultures autour des « saines valeurs » du sport, sous l’œil bienveillant et universaliste de la République. Voire si possible, de les détourner de la chose politique. Mais qui offrit au contraire un tribune pour signifier ses particularités, ses desirs d’indépendance. Le Jeanne d’Arc de Dakar, le Djoliba malien, l’ASEC, tous firent leurs premières armes sportives et émancipatrices dans cette compétition.

Suivant les pas de Karimou Djibrill le Monégasque ou Franck Fiawoo le Marseillais, Sylvestre attend son heure derrière le titulaire. Un certain Galley Félix, dit Tsé-Tsé. En travailleur acharné, Tommy s’impose et sous la houlette de l’homme de dialogue Oscar Anthony, les titres s’amoncellent. L’étroit couloir que forme le Togo est désormais sans réel enjeu pour cette génération. Le continent, l’unique Graal. Apres avoir longtemps buté sur la marche de l’Asante Katoko, 1969 est l’année de la consécration pour l’Etoile Filante. Mené par la maestria de Apeti Edmond Kaolo et assuré par les prouesses de Tommy, le club se fraye un chemin jusqu’à la finale. Où les attend le redoutable Tout Puissant Englebert, des vainqueurs de la CAN précédente, Kalala Mukendi et Kazadi le gardien.
Le trajet pour le match aller à Lumumbashi est penible. « Départ de l’équipe en direction de Kinshasa par Cotonou à 2h du matin …Reliant Douala, puis Brazzaville… Il était jour. En bateau de fortune, pour Kinshasa… Affamés et fatigués ! Un véritable calvaire qui a fini par mettre Kaolo, en syncope, à Cotonou. »
Son coéquipier Robot II rencherit. « Finalement, l’ensemble de quoi restaurer les joueurs, était déjà gâté. Pour nous remonter, rien que du Coca-Cola et plus rien ! Avant Douala, affamés… Le résultat, 5-0 ce fut comme un surpassement des joueurs. » Une déroute pour l’Étoile Filante.
Au retour, sous les yeux d’un public monstre composé de spectateurs venus très nombreux des pays voisins, l’Etoile récite enfin sa partition. Une réplique cinglante 4 à 1 malheureusement insuffisante. Mais le message est passé, plus personne ne prendra de haut le Togo désormais…

En 1970, Hans Ganns, à l’époque secrétaire à l’ambassade d’Allemagne à Lomé et féru de football, introduit son compatriote Gottlieb Goëller auprès des responsables sportifs togolais. Ingénieur en Travaux Publics et éphémère joueur chez les amateurs de Nuremberg, le technicien allemand met sur pied une sélection composée des perles de l’Etoile Filante, de la Modèle ou du Dyto.
Un match va littéralement faire changer de dimension Tommy. Nous sommes en 1971. Le Togo affronte le mastodonte ghanéen sur la pelouse du mythique National Staduim d’Accra, la participation à la CAN en jeu. Le Ghana de Malik Jabir, d’Ibrahim Sunday, un des pionniers africains en Bundesliga. Et surtout de la référence continentale au poste de Tommy, Robert Mensah, surnommé Yashin.
Le Togo plie sans rompre et grâce au funambule Damawuzan mène au score. Tommy est impérial. Adjevi fauche un ghanéen dans la surface. Sunday s’avance… Tommy s’empare de la gonfle. Le Togo verra Douala. A la fin de la rencontre, Mensah, l’homme à la casquette, offrira une franche accolade à Tommy, comme un passage de témoin. Quelques mois plus tard, il sera assassiné lors d’une altercation dans un bar.

Tommy et Robert Mensah

Soul Makossa

La CAF et l’organisation, c’est un roman passionnel, fait de bravoures érotiques, inexorablement suivies de nuits seul sur le canapé… La CAN 1972 n’échappe pas à la règle. Dès le départ, les dés étaient pipés.
A la clôture de la CAN organisée au Soudan en 1970, on propose, comme de coutume, aux différentes délégations de désigner le futur pays hôte. Silence radio… Impétueuse, la délégation camerounaise, conduite par le vice-ministre de la jeunesse et des sports, propose sa candidature. Acclamations !
Sauf que le président Ahmadou Ahidjo est furieux . Il n’en veut pas de cette CAN, congédiant illico les présomptueux. Le Cameroun ne dispose ni des infrastructures ni des finances pour l’évènement. Pendant de longs mois, la truelle est à l’arrêt. La CAF gronde, menace de retirer le tournoi au Cameroun. La mort dans l’âme, Ahidjo se laisse convaincre de puiser dans la caisse de stabilisation du Cacao. On travaille jours et nuits. Seul rayon de soleil dans une organisation brinquebalante, Manu Dibango, déjà acclamé localement, est choisi pour composer l’hymne de la compétition.

Loin de cette agitation, le Togo arrive au Cameroun sans grande prétention mais avec une colonne vertébrale solide. Tommy en dernier rempart. Humkpati, dit Ressort en défense et Apeti Edmond Kaolo pour la conduite de l’offensive.
Kaolo… Certainement le joueur le plus adulé du pays. Kaolo, pour son jeu identique à la fine plume du stylo du même nom. « Court sur ses pattes, trapu et véloce » comme le décrivit le célèbre chroniqueur tunisien Faouzi Mahjoub. Tommy réservera toujours une place au comptoir pour Kaolo. « Décisif, il avait une classe inégalée. Doté d’une bonne vision de jeu, Kaolo jouait des deux pieds avec une facilité et un sang froid incomparable. »

En ouverture, le Togo affronte l’ogre malien des deux Keita. Salif et Fatamady. Personne ne mise un Franc CFA sur les Éperviers. Bako Toure, le père de José, ouvre la marque. Kaolo égalise. Les tribunes camerounaises suivent la partie d’échec, intriguées. Le Mali se détache mais le Togo n’abdique pas. Dans un ultime effort, les Éperviers reviennent à la marque. Trois partout, triplé de Kaolo ! Le public a trouvé son nouveau chouchou.

Tommy n’est pas serein avant le match face au Cameroun. Ce n’est pas une question de pression qui est clairement sur les épaules de la bande de Tokoto. Non, ce qui le chiffonne, c’est un hématome douloureux sur son genou. Celui qui le tourmente depuis sa tendre enfance. Son coach Goëller pense à le remplacer. Réponse tranchante de Tommy. « Ce soir, je joue. » Et il jouera…
Le Cameroun démarre pied au plancher. Yegba Maya, l’ancien du Vélodrome, catapulte une tête puissante sous la barre. Tommy ne désarme pas. Aérien, « ses bras semblant s’unir au ciel » selon la retransmission radiophonique de l’époque, il rayonne et harangue ses troupes. Un peu seul sans doute. Une vague camerounaise en chassant une autre, Sylvestre s’avoue à nouveau vaincu face à Mve… Mais certaines défaites ont valeur d’exploit. Pour Tommy, le match face aux Lions Indomptables restera son inégalable performance.
Le dernier match face au Kenya verra le quatrième but de Kaolo dans la compétition et l’égalité entre les deux néophytes. Le fougueux Togo est éliminé mais a séduit. Sylvestre est élu meilleur gardien du tournoi.
La suite ? Le Cameroun tombe face aux futurs lauréats, le Congo de M’Bono et M’Pele. Provoquant le courroux des fans et la destruction massive de centaines de vinyles de Dibango offerts avant le match. Vinyles où l’on trouvait son premier tube international, Soul Makossa.
Ah oui. Un jeune homme de 16 ans prend un virage important dans sa vie. Il sera gardien comme Tommy Sylvestre. Il s’appelle Thomas N’Kono.

Docteur Kaolo

Joue-la comme Havelange

Tommy n’a guère le temps de s’endormir sur ses frais lauriers qu’une aventure unique l’attend. La Taça Independência au Brésil en 1972.
En pleine dictature militaire, la fédération brésilienne, chapeautée par Havelange, envisage l’organisation pharaonique d’une compétition célébrant les 150 ans de l’indépendance du pays. Un tournoi tape-à-l’œil dont l’intime objectif est de propulser le sieur Havelange au sommet de la FIFA. Quatre millions de dollars de l’époque seront consacrés à l’organisation du tournoi, dont 150000 réservés aux futurs vainqueurs.
Malgré l’emballage aguicheur, on ne se bouscule pas au portillon. Les Anglais, sous la pression de Stanley Rous, regardent ailleurs. Les Italiens et les Allemands évoquent un calendrier surchargé. Le plateau européen comprend finalement le Portugal, l’Écosse, la Yougoslavie, l’Irlande. Ainsi que la France, ravie de prendre un bain de lumière dans un période pauvre en resultats positifs.

L’Afrique traîne également des pieds. Havelange, dans son infinie mansuétude, tenait à inviter un représentant de chacune des confédérations mais la CAF rechigna à désigner le Congo Brazzaville, pourtant champion sortant de la CAN. Certainement pas assez glamour à leurs yeux. Le Maroc, présent au Mondial mexicain ? Refus catégorique des Lions de l’Atlas.
On se résout finalement à la constitution d’une sélection continentale, choisie par le triumvirat Charles Gyamfi le ghanéen, Mohammed El Guindi l’égyptien et Rachid Mekhloufi, qui est désigné coach principal. Tommy Sylvestre fait parti des élus. Comme 16 autres joueurs, originaires de 10 pays africains, réunis à Dakar, pour partir sans préparation vers le pays de Didi. Et elle a de la gueule cette équipe… M’Pele, Shehata, Petit Sory. Miloud Hadefi, le Beckenbauer algérien. Laurent Pokou le buteur et Jean Pierre Tokoto le métronome. Attouga du Club Africain.
Tout ce qui brille sur le continent est réquisitionné. A l’exception notable de joueurs zaïrois. Et de Marocains qui font bande à part, au grand dam du gaucher Faras et du gardien Hazzaz. Tommy aurait-il été convié sans le décès tragique de Robert Mensah ? Possiblement que non, tant était grande l’aura du Yachin Ashanti. Devant Hazzaz ? Qui sait…

Mekhloufi ne fit pas mariner Tommy Sylvestre longtemps. Le titulaire serait l’emblématique gardien tunisien Attouga. Sylvestre devrait se contenter de le soutenir et le maintenir en bonne condition. Ce qu’il fit sans arrière-pensée.
Mais le jeu d’équipe fait cruellement défaut. Face à l’Argentine, lors de l’ouverture de la compétition, l’abnégation sera insuffisante face aux coups de boutoir de Rodolfo Fischer et Mastrangelo.
L’adversaire suivant est la France, comme un symbole. A Maceio, dans un stade portant le nom du Roi Pelé, il fait extrêmement chaud. Malgré la gratuité de l’entrée, on entend les mouches voler. En dépit du manque de cohésion des Africains, les Bleus pataugent. Blanchet ouvre le score mais c’est bien Tokoto le Marseillais qui dicte la mesure. Pokou tournoyant telle une guêpe autour de Trésor. Néanmoins l’automatisme français aura raison de la virtuosité africaine, Floch plantant une seconde flèche dans l’habitacle d’Attouga. Deuxième match, deuxième revers. Hadefi, sur les nerfs, se lâche et, selon la légende, traite l’arbitre de salaud. C’est l’expulsion.
Malgré les efforts de Mekhloufi, l’individualisme et l’excès de fantaisie l’emportent sur la solidarité et l’efficacité. Toujours muets face à la sélection Concacaf. Ce n’est que lors du dernier match face à la Colombie que l’équipe se déride. Victoire nette 3 à 0, grâce au duo Tokoto et Pokou.
Sur le banc, Sylvestre aura bu chaque mouvement, lu chaque frustration linguistique. Conscient d’appartenir en quelque sorte à l’histoire. Un continent uni sur un front commun.

Éperviers, sortez !

Le retour aux affaires courantes a un goût amer pour Tommy. Le pouvoir togolais opte pour la refonte de son football. Une grande reforme spatiale visant à couvrir l’ensemble du territoire de Lomé. Les grands emblèmes sportifs disparaissent. l’Etoile Filante et la Modèle ne font désormais plus qu’un. Le public perd sa constellation et sa passion. Lomé 1, Lomé 2… Des matricules qui ne tiendront pas trois ans. L’Etoile Filante ne s’en remettra jamais.
On lui « déconseille » gentiment les fugaces pistes allemandes et son ami Kaolo se tue dans un accident de voiture. Il avait 26 ans. C’est le bon moment. L’enfant de Kinshasa quitte son Togo, direction « le miracle ivoirien » en 1974. Et dit adieu définitivement à la sélection.
Est-ce pour s’affranchir de la peine causée par le départ pour la Bretagne de l’Empereur Baoulé Pokou que la Côte d’Ivoire devient un sas pour expatriés talentueux ? Ils sont une multitude à vouloir s’y jauger en espérant un signe du vieux continent. En quête de stabilité politique également.
Tommy est l’un de ces pionniers. Anglophones, francophones, casseurs de reins ou durs sur l’homme, les mercenaires remplissent les stades et les fans leurs vouent une admiration sans borne. Ils porteront bientôt les noms de Keshi ou Yekini.

Sylvestre se laisse charmer par la belle endormie du Stade d’Abidjan. Prenant la relève de Jean Keita, idole de feu Robert Mensah. Le Stade, premier club ivoirien à gravir les cimes continentales, en 1966 face au Real de Bamako de Salif Keita.
C’est le cœur d’Henri Konan, de Bleziri le bastiais ou de Maurice Dehi qui bat sous cette tunique. Dehi, un autre que la vie faucha trop tôt… L’équipe des Yeyés, comme un destin croisé avec le Real d’Amancio et Pirri à la même époque.
Ce n’est pas le club le plus populaire d’Abidjan, son stade est plus que vétuste mais il cultive un esprit de franche camaraderie qui sied parfaitement à Sylvestre. Tommy s’épanouit dans un pays en plein boom économique, malgré des rumeurs infondées d’une menace de kidnapping venues du Togo. Chaque fin de semaine, Tommy se confronte à la frappe lourde du libérien de l’ASEC Santos Brown, à la malice de Pascal Miezan d’Africa Sports, aux dribbles étourdissants de guinéen Sam Turray.
Et sous son impulsion, les Yeyés se voient récompensés par la coupe remise des mains du président Houphouet Boigny, avant d’inaugurer le palmarès continental de la Coupe UFOA face aux guinéens du Kaloum Star. Tommy Sylvestre Laurent Zahui ou Ali Gagarine, le champion d’Afrique soudanais, prônent un jeu basé sur le physique et la sureté technique. Les tripoteurs de balle, sans jus et sans jugeote n’ont pas droit de cité. La noce durera cinq ans.

En 1979, Tommy est recruté par le nouveau Caïd du foot ivoirien, le Stella Club d’Adjame. Les Magnans, les fourmis, ont soif de reconnaissance. A l’image de l’effervescence et de la jeunesse qui caractérise cette commune d’Abidjan. C’est dans les ruelles d’Adjame que les trésors se monnaient. Que les larmes s’écoulent au départ des trains. Ou le contraire…
On roule vite. On parle fort. Le stade Robert Champroux s’extasie sur le jeu de tête de Leon Gbizie, le père de Serge Aurier. Il s’ambiancera bientôt sur les tubes de l’enfant du club Gadji Celi. « Allez les éléphants « , Version 1, 2 ou 3…
Sur les routes continentales, le Mouloudia d’Alger et un but tardif de Belloumi auront raison des rêves de grandeur des Magnans, malgré une grande performance à l’aller de Gbizie. Deux ans plus tard, c’est le RC Kouba d’Assad qui s’extirpe du piège ivoirien grâce la loterie des pénos. Décidément pas la même réussite à Alger que sur le sol ghanéen pour Tommy…
Sylvestre fait ses comptes. Deux titres de champion supplémentaires, les premières moissons des Magnans. Se remémore la couleur et l’odeur de souffre des jours de derby. Le souvenir d’un tournoi de prestige où il partagea la scène avec le Boca de Maradona.

Un Pibe rendant Abidjan hystérique, comme Pelé et Santos quinze ans plus tôt. Affiches du match omniprésentes sur les murs. Cortège de gosses le suivant pas à pas. Un Maradona qui touchera personnellement 36000 $ pour l’occasion, collera un doublé au Stade d’Abidjan, avant de zigzaguer entre les tacles plus que virils des Mimos.
Nous sommes à l’été 1982. Et le corps de Tommy grince un peu. Il n’ira pas jusqu’à la quarantaine comme son idole Zoff. Bell de l’Africa Sports vient de planter huit buts dans la saison. Ce n’est plus le même poste.
Lui l’anti noceur. Le discipliné.
Tommy Sylvestre, une figure africaine des années 1970. Comme l’est Manu Dibango. Soul Makossa…

Remerciements à Mimo Zaha pour sa description des rues d’Adjame

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59 réflexions sur « Tommy »

    1. C’est possible. J’ai du faire une rétrospective photos de l’équipe africaine de 72. Tous les mecs présents mériteraient un texte. Manque Salif Keita. C’est étrange puisque la France etait présente. Et que Tokoto de Marseille l’est également. Peut-être n’a t il pas ete libéré par St Etienne…
      Et peut-être que Chipalo nous fera un truc sur Hadefi!

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  1. A-t-il déjà reçu plus bel hommage d’un journaliste ? J’espère qu’il aura l’occasion de lire ce papier.
    A propos de la visite de Boca à Abidjan en 1981, celle-ci a lieu dans le cadre d’un tournoi gagné par les Argentins.
    Victoire 5-2 contre le Stade d’Abidjan, Maradona réalisant en effet un doublé et Osvaldo Escudero (CM Juvenil 1979 avec Diego) un triplé, puis 3-2 face à l’ASEC avec deux buts de Trobbiani (CM 1986). Boca était là avec ses cracks Brindisi et Morete revenus de Las Palmas. Et puis il y avait quelques gars pour muscler le jeu, Ruggeri, Passucci, Sà, histoire de répondre au défi physique et que le public du stade Houphouet-Boigny ne s’ennuie pas 😉

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  2. autre question, si je comprends bien le début de ton épique récit, Thomas N’Kono a été inspiré par ce Tommy Silvestre et donc le camerounais a inspiré Buffon (au point d’appeler son fils Thomas) c’est ça?

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    1. Moi non plus! Je ne connaissais guère que le dénommé « Amiral Sylvestre », douteux militaire (c’est même pas sûr) hantant la piste menant de Inkisi à Zongo dans le Bas-Congo (tout de même un peu raccord avec l’article), une espèce de pirate braquant les motards du coin pour une bière ou un billet.. mais dans le genre le top que j’aie vu aura été le « Maréchal Saddam Kadhafi » – lui, il voyait plus loin, comme un plan de carrière : il m’avait demandé un visa pour « partir à Schengen », bref : souvenirs, sorry!

      L’idée d’article est géniale, tant l’on ne s’interroge jamais sur les idoles/modèles de ces grands joueurs africains que notre conditionnement européocentriste nous prête malgré nous (ah, nos médias et les valeurs qu’ils relaient) de ne pas même envisager.

      Quel fut par exemple le modèle d’un Eusebio? D’un Salif Keita? D’un Ben Barek?

      Les modèles disent souvent beaucoup d’un joueur, c’est vraiment intéressant ce choix d’article, Khiadia..et merci donc de la découverte!

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      1. Un Maréchal fameux est le Maréchal Samuel Mbappe Leppe. Le meilleur joueur camerounais des années 60. A qui on refusa une lettre de sortie pour l’étranger. Tresor national!
        Et tu parlais de modele, Mbappe était le héros du jeune Milla.

        Pour Eusebio, Coluna était certainement le modele à suivre. Ce dernier l’a quasiment  » adopté  » à son arrivée à Lisbonne. Et pour le jeu, j’imagine qu’Eusebio idolatrait Matateu. Mozambicain comme lui. Mais Rui nous en dira plus…

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      2. Et pour Salif Keita, peut-être Omar Keita Barrou? Champion avec Nice et vainqueur de la Coupe AOF avec le Jeanne d’Arc du Soudan. Mais c’est juste une supposition…

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  3. Articles africains en majorité. Brésilien pour la coupe de l’Indépendance. Et le vinyle parlant de la CAN 1972 que j’ai mis en lien.
    Mais je n’ai jamais vu d’images de Sylvestre.
    Il n’a pas une grosse renommée en Europe puisqu’il n’a pas quitté son continent mais est reconnu en Afrique.
    En 2006, pour fêter les 50 ans dr la CAF, ils avaient établi une liste de 200 joueurs pour elire le meilleur joueur africain du cinquantenaire. Sylvestre, comme Kaolo dont je parle dans l’article, font partis de la liste. Il n’y a que 3 Togolais.
    La liste en question. Géniale pour découvrir certains talents méconnus.
    https://forum.cybereagles.com/viewtopic.php?t=77278
    Et un des aspects que j’apprécie chez Tommy, c’est le fait d’avoir construit son histoire en Afrique. Comme les Lalmas, Petit Sory, Ali Gagarine…

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    1. Pas fan de ces listes, mais celle-là je lui trouve pour ma part un double-intérêt :

      1) Bon 2/3 des joueurs cités me sont inconnus!

      2) C’est étonnant, appréciable peut-être même, qu’ils aient tenu à pondérer les votes selon l’ancienneté des joueurs proposés! Première fois que je vois un truc pareil!..et troublant que ce type d’initiatives soit produit par une organisation que l’on dit profondément vérolée voire inepte!

      Sur le coup, il est manifeste qu’ils ont le souci de leur Histoire, vertu dont bien des fédérations donneuses de leçons gagneraient à s’inspirer..

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      1. Apres sur cette liste, y a de gros manque. En particulier le foot congolais. Trouet est absent. Idem pour Bonga Bonga ou Kialunda. Si Trouet débute avant la période 57-70, les deux autres en font complètement partis. Etrange…
        Apres le Zaire, vainqueur de la CAN 68 et 74 est bien représenté, ce qui est normal.

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      2. Trop connotés « métropolitains/colonophiles » peut-être?

        Ni Trouet, ni Bonga-Bonga (Kialunda, aucune idée) ne trouvèrent jamais quoi que ce soit de mal à dire de la Belgique, que du contraire.. Ceux qui aujourd’hui montent en épingle des histoires voire fantasmes du passé, racismes systémiques etc., feraient des yeux comme des soucoupes géantes en les écoutant ou lisant, lol..

        La CAF est souvent critiquée, non sans raison il est vrai..mais il n’est sans doute pas anodin qu’elle ait par exemple institué une Coupe d’Afrique des Nations réservée à ses joueurs restés sur le continent, peut-être subsiste-t-il en son sein un vecteur d’émancipation, d’affirmation de soi? (aucune idée mais je leur souhaite.. en tout cas il avait cours dans les années post-indépendances)

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      3. Sindelar
        C’est plutôt la norme de 70 à 86. Sur cette periode, seul Keita en 70 le gagne avec une saison européenne en entier. En 82, N’Kono le gagne autant pour ses exploits avec le Canon que la sélection. Sans minimiser son debut avec Espanyol.
        Idem pour Abega en 84. Sa superbe CAN. Meme si le Tefece fera une belle saison 84-85 en finissant 5eme.

        A partir de 87 et Madjer, c’est le tournant.

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  4. Mensah a un physique assez particulier.

    Sacrée sortie aérienne, sur la deuxième photo.. De quoi avoir de solidesregrets pour l’absence (?) d’archives-vidéo, car le style sur ce cliché est magnifique.

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    1. Faouzi Mahjoub, l’écrivain tunisien, adorait Mensah selon les dires de Claudio Gentile, qui avait participé au debut du projet de notre site. Un de ses bouquins qui me fait de l’oeil est 30 ans de CAN, édité en 88. Mais il est pas donné!

      Sinon Sylvestre ne mesure qu’un mètre 75. Ce qui n’est pas immense pour un gardien. Il devait compenser autrement. En particulier la détente. Ce que l’on voit sur la photo dont tu parles.

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      1. Loin de moi de vouloir essentialiser ce que je vais écrire, ça n’engage que mon expérience là-bas (tout de même 10 ans et pas le moindre match de CAN auquel j’aie échappé, pas mal de matchs de Ligue des Champions de la CAF aussi) mais, allez, en quelque chose comme 200 matchs inter-africains suivis, je suis quasi-certain de n’avoir jamais entendu le moindre journaliste d’Afrique centrale vanter les mérites d’un joueur du Maghreb.

        Et vu les réceptions brin particulières que les pays du Maghreb réservaient çà et là à des équipes d’Afrique noire, car que de scandales on- et offground : je n’excluerais que ce fut kif-kif.

        (ton passage sur cet écrivain tunisien qui me ravive ce souvenir)

        Je vais dire quelque chose de plus positif! 🙂 , c’est rétrospectivement, depuis mon retour en Europe, que je le réalise (et peut-être était-ce là le privilège d’être blanc voire Belge?, alors qu’ici je ne suis qu’un plouc parmi d’autres) : je n’ai jamais eu à « me plaindre » (pas mon genre, mais) rayon service clientèle au Congo ni au Rwanda!

        Banque, services postaux (ou plutôt ce qu’il en restait, certes), administration au sens large, obtenir des papiers pour ramener mes animaux……………., éh bien : corruption par exemple, même à Kinshasa et si l’on met de côté l’engeance policière : jamais rien! Une défaillance technique quelconque? Les mecs faisaient l’impossible pour la régler dès que possible, fût-ce avec une chicheté de moyens inconcevable par chez nous.

        A contrario, et depuis que je suis rentré en Europe…………….. Il n’y a certes pas une douzaine de flics qui rentrent dans ma bagnole avec des kalashnikovs au moindre embouteillage, mais pour le reste.. Quelle décadence en Belgique!

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      2. * n’avoir jamais entendu le moindre journaliste d’Afrique centrale.. ni voisin de table!! (je suivais tous les matchs dans des buis-buis)

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      1. Ahah doucement, je viens d’envoyer un premier truc à la rédac aujourd’hui. Pour la Mitropa, j’ai quelque chose en tête, me faut juste le temps.

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      2. Corrigez-moi. Et sévèrement de préférence.
        Modifiez (surtout le titre) , caviardez, faites vous plaisir.

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      3. Défroque-toi, mon ami.
        J’ai une gerbe d’orties dans les mains, il va t’en cuire !

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      4. Salut Polster.
        Désolé, j’avais pas vu ton texte. Il passera le 13 décembre. Merci
        On t’expliquera la mise en page…

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      5. Mais ne t’excuse pas! Dieu merci, on m’a épargné la célérité de fonctionnaire du sieur Bobby.

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      1. Alors non; seulement le stade Félix houphouët Boigny.
        Fun fact, hasard du calendrier, il y a eu un asec-stella le 28/11: victoire des mimos!

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      2. Un je ne sais quoi me dit que tout article consacré aux footballs africains sera le bienvenu et apprécié (par moi en tout cas , c’est sûr), à bon entendeur..

        10 ans de ma vie en Afrique centrale……………et quasi-personne qui y fît entendre la voix du football africain, faut que ça change.

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  5. Nostalgie. Plus qu’un article de foot, c’est une oeuvre culturelle. merci P2F. Trop jeune pour avoir eu la chance de vivre cette époque merveilleuse, faite d’imprévisibilité, de prise de risques et d’innocence, je respire à travers cet article jusqu’au parfum des ruelles d’afrique, la ferveur des supporteurs (presque éteinte), et le bonheur de la simplicité. merci pour ce vrai moment d’émotions

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