Cinq clubs belges, cinq clubs néerlandais…et dix « Onze du siècle » !
Point commun à ces dix heureux élus ? Aux antipodes de plupart des grands clubs oligarchiques, aucun d’entre eux ne bénéficia de soutiens anticoncurrentiels sur la longue durée. Ce qui, au gré parfois de leurs hauts mais plus souvent de leurs bas, rend particulièrement précieuse la diversité de leurs Histoires, aux allures toujours de montagnes russes, et à quoi se devrait raisonnablement de ressembler le destin de tout club si les corruptions de tous ordres ne venaient hélas s’en mêler.

Pour ce troisième épisode, c’est à la découverte d’une capitale jadis politique, mais désormais exclusivement religieuse, que nous vous convions : à Malines, au cœur même du Brabant historique et de la région dite « des villes d’art » dont elle reste, encombrée par le voisinage direct des impérieuses Gand, Louvain ou Anvers, le joyau le plus industrieux et ce-faisant le plus méconnu.
Peuplée de pas même 90.000 habitants, cette ville qui vit grandir le Flamand Charles Quint jusqu’à son départ pour l’Espagne regorge, à mi-chemin d’Anvers et de Bruxelles, de trésors souvent insoupçonnables et qui quelques fois se répondent par échos, tel le palais du « Hof van Kamerijk » répondant à celui « de Savoy », tel le « Petit Béguinage » répondant au « Grand », telle « La Crucifixion » de Van Dyck répondant, en la cathédrale Saint-Rombaud, à « L’Adoration des Mages » que Rubens peignit seul pour l’église Saint-Jean, ou telle l’école du carillon Denyn répondant, avec fracas et depuis le sommet de la tour du Palais de Busleyden, à la gracile manufacture de tapisseries De Wit, toutes deux mondialement connues.
A ce jeu perpétuel de miroirs, où le Yin de la cité archiépiscopale céda au Yang de ses industries et factions ouvrières, dopées en 1835 par l’entrée en gare du premier train sur le continent, se complètent aussi plus qu’elles ne s’opposent la maison « du Petit Paradis » et celle « des Petits Diables », les statues du père de la botanique Rembert Dodoens et de la famille Beethoven, les demeures princières des Marguerite de York et d’Autriche…et même, pour ce qui est de ce football qui nous occupe, les stades voisins mais si contrastés du prolétaire Racing Mechelen et du si catholique FC Malinois.

Fraîchement réconciliés avec l’élite du football belge à l’été 1983, lesdits Kakkers du Malinwa deviendraient même, moins de cinq ans plus tard et à l’occasion de leur dépucelage sur la scène continentale, le dernier club belge à remporter une Coupe d’Europe, le 11 mai 1988 et à la stupéfaction générale. Brillamment administré, mais pénétré d’une ambition sans bornes, il mettrait alors à bas la moitié de son stade à fins d’agrandissements que les aléas de la bourse rendraient hélas insoutenables, comme l’avait été avant lui la tour inachevée de la cathédrale Saint-Rombaud, haute de près de cent mètres, mais destinée d’abord à en faire 167.
Mais qu’importe si, dans l’aventure, ces Malinois qu’on surnomme Sang et Or manquèrent de bien peu de disparaître corps et biens : eux au moins avaient décroché la lune, au contraire de ces lointains aïeux qui, quelque trois siècles plus tôt et alertés par un ivrogne, s’étaient relayés par centaines pour éteindre au sommet de la tour un incendie…qui n’était rien plus que les reflets orangés laissés par la lune, sur le brouillard et le calcaire.
De cette histoire belge à d’autres, nobles ou mesquines, c’est donc celle de cette antique capitale que nous vous raconterons – et de ses « éteigneurs de lune », de ces Maneblussers, qui éteignirent l’Ajax à la Meinau.
8) L’autre :

« De cette façon, ma vie est une fuite
où je perds tout
et où tout va à l’oubli ou à l’autre.
Je ne sais pas lequel des deux écrit cette page. »
(Jorge Luis Borges, L’auteur et autres textes)
Il n’était pas 18 heures encore, mais dans la douce après-midi de ce 2 janvier 1949, les officiels l’avaient déjà autorisé à garder le cuir avec lequel il avait inscrit, devant les quelque 60 000 spectateurs du stade de Montjuich, le but de l’égalisation.
C’est un hiver heureux, mais c’est aussi le dernier passé avec son père, et le dernier où il pût porter le maillot national bien que son nom subsisterait dix ans encore sur les feuilles de match, et serait plus craint bientôt qu’il n’avait jamais été… Le pressentit-il? Tenu d’une main par celle de l’Anversois Mees, c’est fermement qu’il s’agrippe de l’autre au lourd ballon disputé à l’Espagne, tandis qu’à droite son équipier Torke Lemberechts, comme à son habitude hilare, ceint un autre Diable de ses bras.

Ce héros du jour, né quelque cinq semaines avant la fin de la guerre 1914-1918, a 30 ans déjà. Et lui aussi s’appelle Rik Coppens, bien que contrairement au futur « Paganini du rectangle vert » il soit un Malinois pur jus : au mitan du XIXème siècle, ses grands-parents maternels vivaient déjà dans le centre-ville, du côté de la Dyle, où la matriarche remportait chaque année le prix de la propreté, au gré des concours organisés par la ville pour promouvoir l’hygiène auprès de la population.
Et Dieu sait que ce n’était pas du luxe, dans ces quartiers saumâtres et pauvres dont l’une des filles parviendrait néanmoins à s’extraire, après avoir épousé le père de Rik et redoublé avec lui de déménagements, jusqu’à ce qu’ils se fussent établis sur la Voetbalstraat, en face de ce terrain de football où, du temps de Gust Hellemans, le Malinwa avait entrepris son ascension à défaut d’y livrer ses premières rencontres. Pour autant, ce n’est pas vraiment là que prendrait racine la carrière de footballeur du petit Rik, mais bien plus tard encore quand, après d’ultimes pérégrinations faubouriennes, il ferait enfin l’expérience de la grande ville en intégrant l’école technique de la Sint-Katelijnestraat, au pied de la tour tronquée de la cathédrale Saint-Rombaud…
C’est là que germa le virus du football. Et c’est à partir de là que débuta sa carrière sur les gazons fleuris. Cinq ans après ses précoces débuts footballistiques, à seize ans, Rik pouvait satisfaire enfin la seconde de ses obsessions en épousant la fière Adolfine, une modiste dont le père traficotait sur les marchés… Bravachement établis dans le quartier de l’arsenal, à deux pas de la Basilique de Hanswijk, ils y traverseraient ensemble les terribles bombardements alliés de 1944, qui leur firent tout perdre sinon une statue de la vierge, miraculeusement restée intacte, et pieusement conservée sur la façade de la maison qu’occupent aujourd’hui encore leur fille Gwendoline et son mari Rik.

« Maman aurait aimé avoir un garçon. Sur certaines photos, j’ai presque l’air d’un garçon… Regardez sur celle-ci, quand je suis venue féliciter mon père après son 500ème match pour le Malinwa… Maman allait voir beaucoup de matchs, alors elle m’emmenait au stade dans cette poussette, qu’elle garait ensuite dans la cuisine du Vieux Chalet. Puis, quand je fus plus grande, c’est avec mon père que j’allais voir le FC Malinois. Je suis si fière de lui. Et même si le grand-public a fini par l’oublier, il subsiste tout de même beaucoup de gens qui se rappellent encore de lui. »
« Les gens le confondent parfois avec le Rik Coppens du Beerschot, bien que ce fût bien plus que douze ans qui les séparaient. Certes, en 1949, ils se côtoyèrent çà et là en équipe nationale, mais ce fut l’année de la fin pour mon père, et pour l’autre Rik c’était la période des débuts. Ils s’entraînèrent même ensemble, mais ils n’étaient certainement pas copains. En définitive, papa a porté le maillot des Diables Rouges à 19 reprises. Et au Malinwa il a obtenu de grands succès. Un âge d’or. Trois fois champion de Belgique. Puis il prit sa retraite de joueur en 1953, après avoir disputé un peu plus de 500 matchs. »

« Saviez-vous que c’était le nombre de rencontres que vous deviez disputer, pour être ensuite invité en tribunes jusqu’au terme de votre vie ? Mon père joua tout de même encore un peu avec les vétérans des Diables Rouges, et prit même part à l’une ou l’autre compétitions internationales d’athlétisme, à l’époque où il travaillait encore au bureau de dessin de l’arsenal, bien qu’il ne sût au fond jamais dessiner… »
Et de fait, il n’y ferait pas long feu : bien vite engagé par un fabricant de machines à laver, qui siégeait alors au conseil d’administration du FC Malinois, Coppens et son beau-frère finiraient par créer une petite entreprise qui fabriquait des « boîtes de football », emplies de figurines en bois que leurs épouses peignaient religieusement. Le succès aidant, les deux acolytes finiraient par ouvrir une forge d’art : l’entreprise De Paepe-Coppens, dans la Hanswijkbeekstraat, jusqu’à ce que survînt sa retraite à 63 ans, et qu’il pût enfin se consacrer aux réunions d’anciens de son club.
Très apprécié par la nouvelle génération des années 1980, et tout particulièrement par son compagnon d’infortune Leï Clijsters, qui jusqu’à sa propre mort veillerait à ce qu’on se souvînt toujours de lui, Coppens finirait pourtant par verser dans la confusion des noms et des souvenirs, qui déjà le rendait étranger à tout : à 85 ans et sur son lit d’hôpital, taraudé par une double tumeur cérébrale, c’est alors « à son parcours de vie et à sa carrière de footballeur » que, selon sa chère Gwendoline, le ramèneraient ses dernières pensées, et qu’il « disputa ses derniers matchs. »

Sans doute s’y souvint-il, jusqu’à ce que l’idée même de son nom se mêlât pour de bon à celui d’un autre Coppens, ou aux visages glacés de ses figurines de bois, de ces heures passées chaque semaine entre père et fille à la piscine publique du Ouwen Dok? Se remémora-t-il la vierge, et la terreur éprouvée en avril 1944? Ou pire, et alors même qu’elle lui tenait la main, se rappela-t-il peut-être de la colère d’Adolfine, quand elle avait appris la somme impossible que le Chanoine Dessain avait sciemment exigée de la Lazio, en contrepartie d’un transfert dans le Calcio?
« Mon père », tiendrait toujours à dire Gwendoline, « était Sang et Or de la tête aux pieds ; il n’a plus jamais parlé de ce périple italien, qui dût couronner sa carrière mais que le FC Malinois ne daigna jamais lui accorder. Ce chapitre était clos. Et il était en paix avec la tournure qu’avaient pris les événements. »
A sa mort pourtant, Adolfine retrouverait dans son portefeuille un vieux télégramme plié, et tout froissé en provenance de Rome. Sans qu’on ne sût jamais si, quand survint sa propre mort douze ans plus tard, son homonyme d’Anvers avait gardé aussi de ces flammes contrariées, qu’avaient multipliées pour lui le Barca et le Napoli.
9) et 10) Le commissionnaire, l’argentier…et des milliers de héros anonymes :

« Si on a perdu de l’argent, on n’a rien perdu
Si on a perdu les amis, on a perdu la moitié de ce que l’on a
Et si on a perdu l’espoir, on a tout perdu. »
(Proverbe albanais)
377 buts en 488 rencontres de championnat officiellement recensées…et même 466 réalisations pour le seul compte du Malinwa, si l’on daigne considérer aussi la septantaine de rencontres livrées sous ce maillot en compétitions provinciales! De quoi faire d’Albert De Cleyn l’incontestable recordman des buts pour son Plat pays – et encore ces ratios eussent-ils été plus impressionnants si, à l’instar des phénoménaux mais infortunés Van Craen et Goossens, le natif de Malines n’avait dû attendre la quasi-trentaine pour percer enfin en équipe nationale, où l’avaient barré l’envergure d’abord du triple-mondialiste Bernard Voorhoof, puis l’absence de la moindre rencontre internationale durant les années d’occupation.

Footballeur brillant et spectaculaire, qui inscrivit la plupart de ses buts au terme de solos cinglants dans la profondeur, De Cleyn avait fait ses débuts en équipe première à 15 ans – un record de plus pour ce joueur, qui disputerait au final 23 saisons pour le FC Malinois et inscrirait même, le 18 avril 1943, les sept buts de son équipe lors de la rencontre décisive du premier titre, quelques mois à peine après que le Chanoine Dessain eut officieusement succédé, à la tête du football belge, à son rival et ami Van Kesbeeck, qu’avaient fini par emporter les tortures nazies.
Homme-clé des trois premiers titres, respectivement glanés en 1943, 1946 et 1948, De Cleyn cultiverait jusqu’à ses 38 ans une moyenne délirante de 0,8 but/match, avant de raccrocher les crampons et d’embrasser pour deux ans la carrière d’entraîneur à la tête du club auquel il avait juré fidélité. Peu concluante, l’expérience l’inclinerait cependant à une semi-incartade, quand il accepta un rôle de conseiller sportif au sein du club-soeur du FC Elewijt, où son frère Louis empilait les buts, puis à encadrer en sus des cadets du Malinwa les adolescents du prestigieux Collège Saint-Rombaut, où les réseaux du Chanoine Dessain lui avaient gagné un emploi.

D’un abord sévère bien qu’il eût le cœur sur la main, spolié d’un quatrième titre par les combines d’Anderlecht, et bientôt négligé de tous, le temps était venu pour De Cleyn de conclure son parcours professionnel loin des terrains qu’il avait martyrisés : dans un bureau miteux sis à l’ombre des arcades bruxelloises du Cinquantenaire, où pour de bon rangé voire dégoûté des affaires il distribuerait des licences à l’exportation à des commis empressés qui, dans leurs désinvoltes trépignations, ne feignaient déjà plus de le connaître, qu’ait un jour existé un système nommé WM, ou qu’ils eussent jamais entendu son nom.
Le commissionnaire
L’adoption du WM, deux générations plus tôt sous l’impulsion du fort britannique Dessain, n’avait pas été pour rien dans les succès pourtant glanés, une pleine décennie durant, par De Cleyn et son FC Malinois. Mais comme en un retour de karma, c’est au gré d’autres évolutions que son nom avait très vite sombré dans l’oubli, à mesure des développements mercantiles d’un jeu qui entendrait mettre à l’honneur des figures moins austères et plus divertissantes, telles que le jazzman Coppens, le très rock’n roll Claessen, ou surtout l’Anderlechtois Van Himst. Et cependant le nom des De Cleyn referait surface, fût-ce une douzaine d’années après sa mort, et alors même que c’était désormais son ancien club qui se trouvait à son tour menacé d’extinction…

A l’aube du XXIème siècle, soit une grosse décennie à peine après qu’il eut été l’un des clubs les plus redoutés de la scène européenne, le Malinwa n’était en effet déjà plus qu’un bateau ivre, bringuebalé d’entre première et deuxième divisions, et qui ne parvenait plus qu’à grand-peine à satisfaire encore aux contrôles financiers de l’inflexible Commission des licences… Le 7 décembre 2002, la bombe explosait finalement : structurellement incapable de soutenir son trou financier, désormais passé à un demi-milliard de francs belges, le vieux club épiscopal était abruptement mis en liquidation.
Au lendemain de ce verdict, et de la démission sine die de son Président, le FC Malinois disputait sur la pelouse de La Gantoise « le dernier match de son Histoire. Mais ces adieux furent dignes : les joueurs ont tout donné une ultime fois, et les supporters chantaient encore une heure après la rencontre, appelant les joueurs à sortir un par un. » Fataliste, l’ex-international néerlandais Eric Viscaal concluait : « Ce fut digne, mais c’est une partie de notre vie qui s’en va. »

Le club, en effet, semblait condamné à ne pouvoir parvenir au terme de la saison. Et cependant, en prélude à la rencontre qui devait aussitôt l’opposer aux très turbulents voisins de l’Antwerp, une poignée de supporters entreprendrait une Marche de l’Espoir, depuis le Botermarkt jusqu’au stade… A l’instigation de ce mouvement, à dire vrai désespéré, et que personne ne sembla d’abord prendre au sérieux : le dénommé Patrick De Cleyn, petit-fils de la légende du club, comme lui déclarant en douane, et que rejoindraient bientôt quelque 5000 personnes…
L’impulsion ayant été donnée, ce fut alors au tour d’un autre grand supporter de se mobiliser, en la personne du très populaire animateur télévisé Mark Uytterhoeven. L’objectif? Sauver le sacro-saint matricule du club! Et permettre un nouveau départ en troisième division. Mais pour cela, encore fallait-il régler les dettes à court-terme, et finir coûte que coûte la saison…

Au soir du match contre l’Antwerp, et plus encore que les sarcasmes qui déjà descendaient des gradins visiteurs, ce fut d’abord le trac qu’affronterait ce grand professionnel des médias, à l’heure d’exposer depuis le rond central le plan de sauvetage ébauché en petit comité : « J’étais terriblement nerveux à ce moment-là. J’avais le sentiment que tout reposait sur mes épaules, et qu’un seul mot de travers pouvait pour de bon détruire le club. Aussi, avant de rejoindre le stade, avais-je soupesé le moindre mot, et répété 27 fois mon discours à la maison. »
« Tout avait été prémédité, sinon ce qui deviendrait ensuite le slogan de notre campagne de sauvetage, ce « On s’en chargera nous-mêmes » que j’improvisai sur le coup de l’émotion. Le soir même, tandis que je rentrais chez moi à vélo, épuisé, je brûlai un feu rouge… C’eût été sans conséquence si une voiture de police n’était passée par là, et je pensais déjà avec fatalisme au montant de l’amende, quand sans broncher cet agent me rendit ma carte : « Ce n’est pas grave, mon garçon, n’en parlons plus. Car c’est formidable comme tu as su tenir les supporters du Malinwa à distance de ces têtes brûlées de l’Antwerp. Et pour le reste, ne t’en fais pas : on s’en chargera nous-mêmes. »
L’argentier

Avec d’autres icônes du club, parmi lesquelles l’entraîneur Fi Van Hoof qui avait donné la leçon à Sacchi en 1990, mais plus encore Piet den Boer qui en 1988 avait inscrit le but de la victoire à Strasbourg, Mark Uytterhoeven multipliera les actions pour mener l’opération de sauvetage à bien, jouant de son carnet d’adresses, de sa fantaisie et de son entregent, et présidant à la création de l’ASBL appelée à collecter les fonds nécessaires au redressement du matricule 25 : ladite Red Yellow KV.
A la plus grande surprise des De Cleyn, Uytterhoeven et Den Boer, lequel, en sa qualité au civil de banquier, avait concocté le plan financier et serait chargé de la gestion des milliers de dons aussitôt afflués, les anciens employés du club accepteront même de renoncer à l’essentiel des dettes que le club gardait à leur endroit. Si bien que le 12 avril 2003, enfin : le matricule du club était officiellement sauvé, et Mark Uytterhoeven d’être unanimement proclamé Président – une fonction qu’il s’empressa de transmettre, douze jours plus tard, au dénommé Johan Timmermans.

Mais plus qu’à ses seuls sympathisants, c’est en fait à un spectre beaucoup plus large de son football national, que le dernier club belge vainqueur d’une Coupe d’Europe avait dû de passer l’hiver 2002-2003. Radié sept ans plus tard, l’Excelsior Mouscron mettrait par exemple l’émérite David Crv à disposition du Malinwa, tandis que c’est une demi-douzaine de ses joueurs que le Standard prêterait gracieusement à ce club moribond…et ce fut même jusqu’à l’Antwerp qui, nonobstant ses supporters insortables, se fendrait à son tour d’un don en espèces, que les partisans du Malinwa se feraient fort de restituer douze ans plus tard, quand ce fut au tour du vieux club anversois d’être menacé.
Les héros
Nominé pour le Prix de la personnalité sportive de l’année, alors qu’il n’avait jusqu’alors jamais foulé la moindre pelouse professionnelle de sa vie, Uytterhoeven recevrait même, en prélude à l’ultime rencontre de la saison, un vélo des mains de son idole Eddy Merckx, et effectuerait un tour d’honneur le long du terrain avec le supporter du Racing voisin Carry Goossens. Le soir même, au terme de la victoire par 3-2 contre Mouscron, les supporters célébraient leur relégation en troisième division avec un entrain plus jamais vu depuis la double-consécration européenne de 1988.

Au final, et bien qu’il serait interdit de Coupe d’Europe pour faits de corruption en 2018, ces événements rendirent le Malinwa plus fort qu’il n’avait jamais été. « Pour chaque rencontre à domicile, il y a désormais plus de dix mille personnes dans le stade, et nous en sommes cette année à plus de huit mille abonnements vendus – un record pour le club ! » Uytterhoeven poursuit : « Même au plus fort de notre âge d’or européen, jamais nous n’avions connu un tel engouement… Fi Vanhoof a raison quand il affirme que, dans l’Histoire du club, il n’y a jamais eu de meilleure période que durant ce merveilleux hiver 2002-2003. »
Les supporters, ce-faisant, ont gagné leur mot à dire dans la marche du club. Et nul ne saurait l’oublier, depuis que sur un mur de la tribune principale figure, en lettres capitales et résonnant comme un conseil autant que comme un avertissement « Souvenez-vous toujours de 2002-2003 ».
11) Le dernier :

“Le dernier d’une famille nombreuse
a l’impression d’être monté
en surnombre dans un train déjà complet.”
(André Birabeau)
Sans doute le goût des titres, et plus encore de la polémique à juger de ses déboires en politique, eût-il dû porter ce dernier choix vers l’Israélien Eli Ohana, car jugez plutôt : double Footballeur de la saison en Israël, membre dudit Temple de la renommée de son football national, crédité avec le FC Malinois du gain de la Coupe des Coupes puis de la Supercoupe 1988, du Championnat de Belgique 1989, et même du Prix Bravo récompensant, toujours en 1988, le meilleur footballeur européen de moins de 23 ans, glané parmi ces autres lauréats qu’avaient été Butragueno et van Basten, et que seraient ensuite Maldini, Baggio et Prosinecki…
Cerise sur le gâteau : au regard de ces grands crus malinois, et soucieuse d’oxygéner un effectif fraîchement éliminé par le Panathinaikos dès les 1/32èmes de finale de la Coupe UEFA, la Juventus offrirait même un pont d’or pour ce frêle ailier gauche, que les Belges avaient acquis pour une bouchée de pain en 1987, après que Kaiserslautern l’eut jugé trop court et trop cher…

Et cependant, les ambitions des très habiles dirigeants malinois restaient alors telles, qu’ils dédaigneraient avec confiance l’offre piémontaise. Mais ce fut une décision dont ils ne tarderaient à se mordre les doigts, tant le principal intéressé s’avéra bien vite n’avoir été que l’homme d’une saison, qui après un passage plus encore raté à Braga ne se referait une santé sportive qu’au pays, dont le rattraperaient finalement les contradictions non moins que ses vieilles liaisons dangereuses avec le mouvement politique puis les alliés de son vieil ami Netanyahou.
Autant dire, nonobstant ses moult actions décisives durant la Coupe des Coupes 1988, qu’il n’eût été tout à fait sérieux de réserver à ce pur météorite une place parmi les onze éternels d’un club qui, en plus de 120 ans d’existence et pour de pleines décennies, aura connu rien moins qu’un Gardien mondial de l’année, qu’un titulaire en équipe de la FIFA, ou que le recordman absolu des buts inscrits dans le Championnat de Belgique.
Aussi est-ce en définitive au dénommé Arthur Sterckx que revient d’occuper cette aile gauche – lui qui, s’il n’avait combattu durant la Grande Guerre avec ses cinq équipiers et frères, où il survécut même à une attaque au gaz, eût joué 26 années sans interruption pour le Malinwa, qu’il gratifia tout de même d’une centaine de buts, d’un statut de capitaine et d’une reconnaissance telle que, au terme de sa carrière, il en rejoindrait aussitôt le Conseil d’Administration, perpétuant de la sorte (et symbolisant ici) le caractère patricien de son clan parmi les directoires historiques du grand club malinois.

A son décès, c’en serait pourtant fini de la dynastie fondatrice des Sterckx, qu’avait officiellement initiée le dénommé Charles, trésorier du club lors de son affiliation à l’Union Belge à l’hiver 1906, et que clôturait donc Arthur à l’équinoxe du printemps 1978, après y être resté affilié jusqu’à son dernier souffle.
Comme un coup d’arrêt fatidique, mais probablement nécessaire, qu’on portât aux antiques vertus catholiques, familiales et amateuristes de ce club, la dépouille du benjamin des Sterckx pouvait rejoindre enfin ses frères dans le caveau familial de Zemst, à 100 mètres à peine du tracé de l’antique ligne de chemin de fer, et à pas bien plus du hameau fondateur de Elewijt – épicentre historique du maillage ferroviaire belge et européen, foyer jadis des Rubens, et où l’opiniâtre FC Malinois garde aujourd’hui encore de se ressourcer, inextinguiblement.
Guest-stars









Paganini du rectangle vert, classe comme surnom.
On en reparle très bientôt, de ce Paganini………..qui eut un paquet d’autres surnoms! (mon préféré étant « Rotte vis » : « Poisson pourri »!)
Y avait d’autres belges que ce Coppens qui étaient dragués par l’Italie ?
Les deux Coppens, donc : D’abord le Henri « Rik » Coppens ci-évoqué du FC Malinois, courtisé par la Lazio…………et puis son immédiat successeur et parfait homonyme..Hendrik « Rik » Coppens ( 🙂 ), celui du Beerschot donc, sur lequel je toucherai bientôt plus d’un mots, et qui fut régulièrement approché par l’Inter, le Napoli et le Barca (liste non exhaustive – l’Espanyol, aussi, s’intéressa par exemple à lui).
Dans les deux cas : les clubs belges concernés firent obstruction à leur transfert dans le Calcio.
Ce doit être à peu près tout……sinon encore un! Et en l’espèce je ne suis plus trop sûr pour le nom de ce club italien, mais le Calcio fit plus que s’intéresser à Mermans (entre autres clubs qui lui proposèrent un contrat, tels Arsenal, Racing Paris , Real et/ou Barca..). Mais lui aussi déclaré intransférable.
Ce qui est assez phénoménal concernant les deux Coppens : les mêmes nom et prénom…………et ils se succédèrent/complétèrent à la perfection en équipe nationale : tous deux firent çà et là de conserve partie du noyau des Diables, mais jamais alignés ensemble, toujours l’un ou l’autre. La première rencontre internationale du Coppens du Beerschot, par exemple : ben c’est celle immédiatement postérieure à celle où le Coppens de Malines inscrivit ce but à Barcelone.
Pour autant, le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne s’appréciaient absolument pas. Ils n’étaient pas rivaux pourtant, ce n’était qu’une question de caractères.
Ça se passait comment le championnat pendant la guerre ?
Albert De Cleyn, nom important, c’est certain. Je te l’ai déjà, je trouvais qu’Ohana avait des faux airs de Futre. Physiquement et dans le jeu. Merci pour tes textes toujours aussi chaleureux Alex.
Un petit Futre, oui. Mais qui ne fit pas long feu en Europe. Puis qui s’est totalement fourvoyé en politique.
Sa campagne de C2 88 est topissime……………et c’est une véritable fortune qu’offrit pour lui la Juve, de mémoire il eût été le second transfert le plus cher de la saison à l’échelle européenne, c’est pas rien………mais les dirigeants de Malines refusèrent – leur première erreur, et il y en eut extrêmement peu..
Dodo après, mais, oui : De Cleyn est l’un de ces grands buteurs aux moyennes sensationnelles de l’après-guerre. Cador de son temps en Belgique, dans un style que les archives suggèrent voisin de celui d’un Jimmy Greaves. Et cependant désormais totalement oublié en Belgique, je crois même qu’hormis par mon grand-père paternel, je n’en ai..JAMAIS entendu parler!!!…………………..et ne parlons pas des deux autres que j’ai cités : le malheureux Jules Van Craen et, surtout, Jan Goossens! Lequel Goossens pourtant, pour ce qui était d’inscrire des buts, aura relevé de la sorcellerie, au final c’est d’ailleurs peut-être bien lui, l’attaquant le plus phénoménal de l’Histoire de notre football, un cas unique………que j’expliciterai volontiers demain, dodo 😉
Alors, Jules Van Craen : débuts avec les Diables en 1940 contre les NL, de mémoire c’est le dernier match des Diables avant la guerre..et avant longtemps! La Belgique sortait de désastres sportifs face aux Pays-Bas, aussi l’entraîneur belge Goetinck (abordé pendant la série consacrée au Cercle) veut faire table rase de l’équipe, rajeunir..et étonner son monde sur le plan tactique (dont acte : il réhabilite le 2-3-5!) ==> Il lance notamment le très jeune Van Craen (19 ans) pour succéder au plus grand footballeur belge de l’Histoire, le très vieillissant Raymond Braine……… ==> Le résultat est sans appel : 7-1 pour les Belges!, dont trois buts en 20 minutes pour le héros du match Van Craen. Le tout dans un style hyper-direct.
Fort raisonnablement, la Belgique pensait avoir trouvé le successeur de Braine………………….mais il y eut l’invasion allemande, plus le moindre match reconnu par la FIFA jusqu’en 44…….. Il fit toutefois merveille avec son club du Lierse (dont l’on reparlera), des chiffres plus encore sensationnels que De Cleyn……… A la Libération, c’est désormais lui l’argument premier de notre football, mais il finit par décéder après avoir reçu un coup de genou dans le ventre contre Tilleur en 45, un décès qui tint longuement à une forme d’énigme médicale (d’aucuns pensent désormais avoir compris ce qui s’est passé dans l’organisme de ce pauvre jeune homme à l’époque).
J’en profite : le foot pendant la guerre, Khiadia? Il y aurait tant à dire.. En tout cas l’on joua, toujours, sans réelle interruption.. Mais de mémoire, les titres 40 et 41 (durant lesquels De Craen fut hors-normes) furent tenus pour officieux au regard des circonstances. En 42 le Lierse de Van Craen est officiellement champion. Toutes compétitions confondues (championnat de Belgique, compétition provinciale..), Van Craen inscrivit la bagatelle de..92 nonante-deux!) buts rien qu’en 1942…. Pour le championnat de Belgique, il reste détenteur du record absolu en une saison : 41 buts en 30 matchs!, en 1943..
Et la saison suivante, ce fut le peut-être plus phénoménal encore Jan Goossens qui lui succéda comme meilleur buteur du championnat, alors lui c’est incomparable : meilleur buteur partout, tout le temps, quelle que fût la division (il fut sacré individuellement dans trois divisions différentes), qu’importât la qualité du club où il évoluait.. Un titan de notre football!……….dont je présume personne ici n’avait jamais entendu parler?? Le cas échéant, c’est normal : il ne fut même jamais international, pas une seule fois..
S’il fallait distinguer ces attaquants hors-normes (la tactique n’explique pas tout), et en me basant sur les archives disponibles : Van Craen était le plus rapide, celui dont le jeu reposait le plus sur la vitesse pure.. De Cleyn était plutôt un soliste, adepte de l’axe et de la profondeur, le roi incontesté du 1 contre 1.. Goossens était, après Braine, le plus complet d’entre tous : parfait ambidextre, redouté dans les airs, complet..
Quant à l’évoquer : Raymond Braine avait été de très loin le plus sophistiqué, expression la plus pure au pays d’un football dit « continental », qui fût construit et fondé sur la possession et le contrôle. Ce n’est pas pour rien s’il brilla parmi les footballs danubiens : il y fut comme un poisson dans l’eau.
Et il y avait encore des Ceuleers, Voorhoof, Mermans bien sûr…….. ==> De quoi faire!, une sacrée armada sur le plan offensif. Mais dans les choix de carrière de d’aucuns, il est évident que le football n’était vraiment pas une priorité à l’époque. La priorité : c’était de trouver des sources de revenus, et de passer entre les gouttes en espérant des jours meilleurs.
Merci Alex, très belle série.
Tu parles d’un chalet. Quelle était la fonction et l’origine de ce chalet (en bois je suppose ?) ? Ça me fait penser à celui de Sarrià qui servait de vestiaires, salle de soins, gymnase etc… jusqu’en 1953.
Alors, le chalet, après m’être replongé dans ses détails 😉 : construit en 1911, servit pendant des décennies de vestiaire, club-house, locaux de la direction, fan-shop………et finalement détruit en 2008.
En somme : le même genre de fonctions qu’à Sarria.
Il y en eut pas mal d’autres de cet acabit. Spontanément je pensais au FC Cologne….mais il y en eut un dans l’ancien stade du FC Liège aussi, et que j’aborderai prochainement.
Bert de Cleyn, Torke Lemberechts et Rik Coppens, trio énorme pour un tel club…
« tel club » n’est pas péjoratif, tu peux le dire! Pas même 90 000 habitants aujourd’hui, environ 60 000 durant cet âge d’or-là..et ils n’ont jamais roulé sur l’or, pas même lors du second âge d’or avec les Clijsters et Preud’Homme!
Du second âge d’or : ça reste la plus petite ville dont un club ait un jour remporté une Coupe d’Europe………et ils n’usurpèrent rien à l’époque, que du contraire.
Du premier : trois titres nationaux……rien qu’avec des natifs de la ville, excusez du peu…….et alors qu’il fallait composer aussi avec le Racing voisin, qui lui aussi évoluait en D1 avec des joueurs du coin!
Cerise sur le gâteau : ils eussent même dû remporter un quatrième titre national!!!, quand, en 1954, le FC Malinois des vétérans Coppens, Lemberechts et De Cleyn (ils étaient toujours là!) fut archi-volé pendant des mois par le Sporting d’Anderlecht, à la manoeuvre de ce qui fut possiblement le plus abracadabrant et scandaleux de tous les bidouillages survenus en championnat de Belgique (lequel en vit des belles pourtant, mais celui-là..).
Pour une ville de taille si modeste, de surcroît coincée entre les métropoles anversoise et bruxelloise (et la bonne douzaine d’autres clubs d’élite que cela signifiait alors, pour moitié plus richement dotés) : des exploits insensés.
Tu as raison d’ajouter la présence d’un second club de top niveau. Incroyable, cette densité.
Alors j’en remets une couche : il y avait la section basket du club voisin du Racing aussi!
Le RC Malines, en basket, c’est pas mal non plus : finaliste de Coupe Korac en 73, et ils ont le niveau continental durant la première moitié des 90’s, des résultats solides.
Ils dominèrent le basket belge concomitamment du second âge d’or du Malinwa en football ; fin 80’s cette petite ville était la capitale incontestable du sport en Belgique. Et, de décennie en décennie : elle reste de celles qui ont produit le plus de Diables Rouges.
Les voisins du Racing Malines en football? Leur âge d’or est concomitant du premier du Malinwa : 3ème en 1950 et 1951, vice-champion en 52, finaliste de la Coupe en 1954..
Et fin 80’s-début 90’s, quand le Malinwa est au top : le Racing est de retour en D1.
En somme : deux ères durant lesquelles le football belge battait beaucoup plus fort à Malines qu’ailleurs.
Je savais qu’il venait de Belgique mais Ed Murphy, la première légende américaine de Limoges, était bien à Malines juste avant.
https://youtu.be/oLab6B59yQk?feature=shared
Et sinon, je vois quelques noms importants. Teo Cruz, le Portoricain, très important dans l’éclosion de son basket dans les années 70 et premier mec à avoir joué à 5 Olympiades. Membre du HOF de la FIBA evidemment. Ainsi que Bill Varner qui correspond aux derniers titres de Malines. Varner avait été élu meilleur joueur en France avec Antibes et est devenu belge par la suite, je crois.
Varner, très spectaculaire, j’aimais beaucoup.
Autour de lui, j’ai souvenir du très solide Rik Samaey (une espèce d’Ostrowski à la belge, complet et mobile, très bon défenseur, même génération) et d’Eric Struelens ; ces trois-là avaient sans problème le niveau continental…..et étaient plutôt bien entourés : l’ailier fort Snyder, l’un ou l’autre ailiers-shooteurs sympas aussi….. Il ne leur a vraiment pas manqué grand-chose pour intégrer un Final Four, je crois que ç’eût été une autre chanson s’ils avaient pu conserver leur joyau de la fin des 80’s : le meneur de jeu Bayer, lui c’était un crack..mais il força son transfert pour le grand rival ostendais, fût-ce en devant rester un an ou deux sans pouvoir jouer.
Teo Cruz ne me dit absolument rien.
Struelens, c’est une belle carrière. Plusieurs années avec le Real, époque Bodiroga je pense et le titre au Paris Racing en 97. En compagnie des vieux Dacoury, JR Reid. Du père Risacher et de Laurent Sciarra. Et de quelques matchs des Zdovc et Paspalj, autre légende de cette génération yougoslave.
Tous des noms que je connais, voyais..alors que maintenant.. Paspalj, sa technique de shoot était vraiment zarbi, mais compliqué de défendre sur lui.
A Malines, le meneur fut tout un temps le dénommé Jacques Stas, que je voyais souvent jouer juste dans la foulée de nos matchs.. Dieu sait que j’ai eu le temps de m’en faire idée!, d’autant qu’il y eut aussi les matchs d’Euroligue à la télé ensuite……….et j’ai eu a minima un équipier beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) plus fort que lui!, qui d’ailleurs lui mit çà et là la misère dans des matchs informels, bref : pas moi qui sourirai quand on entend des joueurs pro dire que tels illustres inconnus (et qui le restèrent) étaient pourtant beaucoup plus forts qu’eux.
J’évoquais Jan Goossens, un des plus grands attaquants de notre football. En Belgique, il évolua un temps avec l’Anversois Willy Kettermans.
Celui-ci n’était pas du tout un grand nom de notre football, et cependant, à la fin de la WW2 : il partit jouer deux saisons (me semble-t-il) pour Nantes ; ça vous dit quelque chose??
En Belgique, il n’y a quasiment rien sur ce joueur.
Il y a demi-dizaine d’années (ça n’a donc guère changé depuis lors), l’historien du foot Peter Mariën avait classé les villes belges selon le nombre de footballeurs internationaux qui y étaient nés………. En voici le verdict : 1) Anvers : 57.. 2) Liège : 35.. 3) Bruges : 27.. 4) Bruxelles : 24.. 5) MALINES (15ème ville la plus peuplée du pays!) et Gand : 20.. 7) Lierre : 18.. 8) Anderlecht et Uccle : 16.. 10) Berchem : 13
La très belle et très provinciale ville de Lierre, à 10 minutes à vélo de Malines : c’est la 57ème ville la plus peuplée de Belgique, même pas 40.000 habitants…… ==> Tu peux pas test’..d’autant que c’est pas des peintres qui en sont sortis : Voorhoof, le susmentionné Van Craen, Erwin VandenBergh, Olieslagers, Van Brandt, Ceulemans……….
==> Il est dans ce coin-là, le coeur de notre football.