Jürgen Croy : « Zwickau, c’est mon chez moi, dans le vrai sens du terme »

Suite et fin de l’interview de Jürgen Croy, l’un des plus grands gardiens allemands de l’histoire, avec quelques-uns de ses souvenirs de carrière et le regard sur sa ville natale d’un de ses citoyens les plus fidèles.

Quels sont les meilleurs joueurs avec qui vous avez joué ?

En RDA, c’étaient Peter Ducke, Hans-Jürgen Kreische, Joachim Streich, Jürgen Sparwasser, Hans-Jürgen Dörner, Eberhard Vogel, Bernd Bransch, Gert Kische, et bien d’autres.

À l’opposé, quels joueurs ont été vos pires adversaires ou peut-être même vos bêtes noires ?

Bête noire n’est pas le bon terme, mais en match international, j’avais du respect pour chaque joueur et chaque équipe.

Hormis “votre” terrain de Zwickau(1), quels sont les stades où vous avez le plus aimé jouer, et pourquoi ?

J’aimais beaucoup jouer au Zentralstadion de Leipzig en match international. À guichets fermés, avec 110 000 spectateurs(2), il y avait une ambiance incroyable.

Dans quels stades avez-vous regretté de ne jamais avoir joué ?

J’aurais aimé jouer un match international contre le Brésil au légendaire Maracanã – mais malheureusement…(3)

Quels avantages particuliers (réductions, délais de livraison raccourcis, etc.) y avait-il pour les joueurs du BSG en tant qu’employés de la Sachsenring ? Vu que l’entreprise était nommée d’après le célèbre circuit, y avait-il aussi des avantages dans le domaine des sports mécaniques, par exemple des billets pour le Grand Prix moto de la RDA ?

Pas de réductions mais bien sûr des délais de livraison raccourcis pour les voitures neuves. J’étais souvent invité au célèbre Grand Prix moto sur le Sachsenring, à Hohenstein-Ernstthal, et j’y allais. Cette ambiance, quand 200 000 passionnés de sports mécaniques laissent libre cours à leur enthousiasme le temps d’un week-end, il faut l’avoir vécue.

Selon vous, quelle est la meilleure équipe de club de RDA de tous les temps : le FC Magdebourg de 1973-74 ? Le Dynamo Dresde de la même saison ? Le Carl Zeiss Iéna de 1980-81 ? Le Lok Leipzig de 1986-87 ? Votre Sachsenring de 1975-76 ? Une autre ?

Magdebourg, Dresde, et Iéna étaient les équipes qui dominaient le football de la RDA à mon époque et ont obtenu des résultats respectables à l’international.

Le Dynamo Dresde a joué en 1973 un huitième de finale de Coupe d’Europe légendaire contre le Bayern Munich(4) et a été éliminé de justesse (3-4, 3-3) après une bataille formidable. Sur le plan strictement sportif, donc indépendamment de l’imbroglio autour de votre possible transfert au Dynamo auparavant, avez-vous jamais regretté de ne pas avoir joué ces matchs ?

Ç’a été deux grands matchs, d’égal à égal. Ma sympathie est toujours allée au Land de Saxe et à la ville de Dresde avec ses sites culturels et historiques. J’avais et j’ai encore beaucoup de bons amis au club, et le public, toujours prêt à s’enflammer, est formidable. Si j’y étais allé jouer, Dresde serait devenue ma deuxième ville.

Que pensait-on en RDA du football français dans les années 1970, dix ans avant que la France gagne son premier titre ?

La France a toujours été l’une des meilleures équipes du monde. Les Tricolores fascinent les spectateurs avec leur football agile, offensif, et techniquement brillant. C’était toujours un plaisir et un honneur d’affronter les stars françaises.

Vous n’avez, croyons-nous, joué que trois fois contre des équipes françaises : deux fois contre la sélection A en qualifications de l’Euro 76 (2-2 à Paris, 2-1 à Leipzig), et une fois contre les amateurs en quarts de finale des JO de 1976 (4-0 à Montréal). Avez-vous des souvenirs particuliers de ces matchs?

Mes seuls souvenirs sont que ces matchs ont été très équilibrés, à l’exception de Montréal, qu’ils ont eu lieu devant des publics enthousiastes, et qu’ils ont été remarquablement corrects.

Le football est-allemand a vécu son âge d’or au milieu des années 1970 avec une victoire en Coupe d’Europe, une phase finale de Coupe du monde, et des médailles olympiques. Pourtant, l’équipe nationale a échoué de peu à se qualifier pour l’Euro 76 et la Coupe du monde 1978 à cause de contre-performances (NDLR : 1-1 et 1-2 contre l’Islande et 1-1 contre la Turquie, respectivement). Elle a aussi laissé échapper la qualification pour l’Euro 80 à la dernière journée (NDLR : la RDA devait battre les Pays-Bas à Leipzig et a perdu 2-3 après avoir mené 2-0 au bout de 33 minutes). Pensez-vous que cette génération dorée aurait pu faire mieux ?

Je considère également les années 1970 comme la meilleure période du football en RDA. C’était aussi le cas pour moi personnellement, car pendant cette époque j’ai été élu trois fois footballeur de l’année et « meilleur footballeur en 40 ans de RDA » par les journalistes sportifs en 1989. Bien sûr, les résultats contre l’Islande et la Turquie ont été tout sauf idéaux et nous ont privés de participation à d’autres grands événements. Je suis sûr que nous aurions pu faire mieux, mais c’est le football.

Votre parcours prouve clairement que vous avez un lien profond avec votre ville natale. On connaît relativement peu de choses sur Zwickau et sa région en France. Comment les présenteriez-vous brièvement à nos lecteurs ?

Il y a un centre-ville historique, des zones piétonnes, et une variété d’options gastronomiques. La ville est assez étendue, avec le parc de la Mare aux Cygnes et beaucoup de petits autres, et offre beaucoup d’opportunités en périphérie pour les amoureux de la nature. Les activités culturelles, avec des salles de concert, des théâtres, et des musées intéressants, sont une bonne source de divertissement pour les visiteurs.

Pouvez-vous nous décrire ce qui crée un lien aussi profond entre vous et votre ville ?

Je suis né ici en 1946 et j’y vis encore aujourd’hui. Pour moi et ma famille, c’est notre chez nous, dans le vrai sens du terme. Avec ses 90 000 habitants environ, ce n’est pas une grande ville trépidante, mais il y a tout ce qu’il faut pour bien vivre. Quand je marche dans les rues, je connais beaucoup des gens que je croise, et eux me connaissent aussi. Ce sont des gens qui ont contribué à l’épanouissement de la ville par leur travail. J’ai beaucoup de respect pour eux. Je pense que les gens aptes et en bonne santé ont le devoir de travailler. À l’heure actuelle, je n’ai pas l’impression que cela soit mis en œuvre de manière cohérente par les politiciens en Allemagne. Quoi qu’on fasse, cela améliorerait la vie sociale pour le bien des villes et des communautés. En tout cas, j’aime ma ville et toute la région avec ses traditions culturelles, les possibilités d’excursions dans la nature qu’elle offre, et ses gens sans façon. J’ai déjà voyagé dans beaucoup de pays du monde et j’en ai rapporté des impressions intéressantes – tout cela est très bien. Mais c’est ici que je me sens chez moi et, après chaque voyage, je suis heureux de retourner dans ma ville natale.

Certaines grandes villes de l’ex-RDA comme Dresde et Magdebourg se repeuplent après des années de déclin. Zwickau n’a pas encore pris le virage. En tant qu’ancien conseiller municipal, à quoi attribuez-vous la différence, et que peut-on faire pour inverser la tendance ?

Avec la réunification de 1989-90, de nombreuses entreprises n’étaient plus économiquement rentables et ont dû fermer. Cela a coûté beaucoup d’emplois et les jeunes en particulier se sont tournés vers la Bavière voisine. À cela s’ajoute la baisse des naissances au cours des 30 dernières années. En outre, les grandes entreprises délocalisent leur production en Extrême-Orient ou dans les pays voisins, Pologne et Tchéquie, pour des raisons de coût. C’est pour cela qu’il faut s’attendre à ce que la population ne s’accroisse pas ou ne le fasse que par la migration.

Le document le plus ancien qui mentionne le territoire de Zwickau date de 1118. Comment voyez-vous votre ville en 2118 ? Pensez-vous qu’on y jouera toujours au football de haut niveau ?

J’espère qu’on jouera encore au football à Zwickau avec de bons résultats en 2118 et je souhaite une reprise économique dans la région. La proximité des monts Métallifères et du Vogtland(5) offre aussi de bonnes opportunités touristiques pour les amateurs. La question cruciale est de savoir si la situation politique mondiale va se détendre et si les régions individuelles, avec leurs traditions et leurs valeurs culturelles, pourront se développer sans entrave et dans la paix. Je m’inquiète de l’évolution de ces dernières années. Le monde a besoin d’États souverains et non de « maîtres d’école » dominateurs qui décident de la manière dont les individus doivent vivre leurs vies. Le monde n’a pas besoin d’une intelligence artificielle qui fait des gens le jouet de toutes les expériences, de voitures autonomes, de la légalisation du cannabis, ni surtout de zones de crise approvisionnées en armes de guerre hautement dangereuses dans le but de vider les arsenaux et d’imposer des intérêts particuliers et égoïstes. Je suis d’accord avec l’économiste américain Thomas Sowell : « Il n’y a rien de plus stupide ni de plus dangereux que de mettre des décisions importantes entre les mains de personnes qui n’ont pas à payer le prix de leurs erreurs »(6).

Interview réalisée pour pinte2foot par AlphaBet17 et g-g-g

Jürgen Croy dans sa ville de toujours, en 2016

Notes et liens

(1) Le stade Georgi-Dimitrov à l’époque de la RDA, rebaptisé Westsachsenstadion après la réunification.

(2) Il s’agit de l’ancien Zentralstadion, construit en 1956 et démoli en 2000. Jusqu’aux années 1980, il pouvait accueillir plus de 100 000 spectateurs avant que sa capacité ne soit réduite pour raisons de sécurité.

(3) La RDA n’a joué qu’une fois au Maracanã, en mai 1990 en match amical contre le Brésil (3-3), neuf ans après la retraite sportive de Croy.

(4) « Bayern Munich – Dynamo Dresde 1973, le premier duel des frères ennemis », P2F, 25 mars 2023.

(5) Région relativement peu urbanisée aux limites de la Thuringe, de la Saxe, et de la Bavière, formée des anciens comtés de Gera, Greiz, Plauen, et Weida.

(6) « It is hard to imagine a more stupid or more dangerous way of making decisions than by putting those decisions in the hands of people who pay no price for being wrong. » (Thomas Sowell, né en 1930)

Quelques autres interviews (en allemand) :

https://www.bild.de/sport/fussball/fussball/ddr-legende-croy-als-zitronen-likoer-bei-der-wm-1974-zum-einsatz-kam-82024008.bild.html

https://www.bild.de/sport/fussball/fussball/ddr-torwart-legende-croy-der-stasi-war-ich-zu-feige-82035728.bild.html

https://www.kicker.de/wenn-die-dich-wegholen-streikt-meine-belegschaft-875322/artikel

https://11freunde.de/artikel/ich-bekam-weiche-knie/418018

http://www.blog-trifft-ball.de/blog/2016/10/towartlegende-juergen-croy-wird-70-jahre/

https://www.dfb.de/news/detail/bester-ddr-fussballer-juergen-croy-wird-75-233420/

37 réflexions sur « Jürgen Croy : « Zwickau, c’est mon chez moi, dans le vrai sens du terme » »

  1. « Les Tricolores fascinent les spectateurs avec leur football agile, offensif, et techniquement brillant ». Jürgen, de deux choses l’une : soit tu te fous de notre gueule, soit tu n’as pas regardé de foot français depuis 30 ans eh eh

    Et les 2 gars de P2F : merci !

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    1. J’avoue que cette réponse m’a fait tiquer, le foot français des 70’s, si ce n’est pour L’ASSE, n’offrait que peu de moments bandants. Après, je pense aussi qu’en tant que personne du Bloc de l’Est, il y avait une véritable fascination pour ce qu’il pouvait y avoir de l’autre côté du Mur.

      Herr Croy, qui ne voyait probablement que rarement le foot français, et surtout ses grands moments, avait probablement une vision du foot français qui la faisait passer pour plus belle qu’elle ne l’était réellement…

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      1. Herr Croy n’est peut-être pas si loin de la vérité que ça. Nous autres Français avons tendance à considérer la « traversée du désert » de 1960-1976 comme un trou noir d’incompétence footballistique totale (un peu comme on décrit l’avant-1789 à l’école de la République, mais ceci est une autre, euh, histoire). Quand on regarde les résumés des matchs que Croy a joués contre la France en qualifications de l’Euro 76, et surtout l’aller au Parc (2-2), on tempère quelque peu ce jugement. Ces Bleus-là, ceux de Kovaccs, essayaient de produire du jeu, même à l’extérieur, contrairement à ceux de Georges Boulogne qui jouaient surtout le contre. Ils n’y arrivaient certes pas aussi bien qu’avec Platini aux manettes, mais c’était un peu normal : il s’agit de Platini, après tout. Du point de vue de Croy, dont le quotidien était le 4-4-2 sans génie des clubs de RDA et un bon paquet d’équipes nationales genre Islande ou Malte qui garaient le bus, la France devait apporter une touche de fraîcheur. Les mots étaient bien choisis : on peut très bien être agile, offensif, et techniqument brillant… et quitter quand même la pelouse du Zentralstadion sur une défaite.

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  2. Viens de mater où était Zwickau. Proche de la Tchéquie donc. Peter Ducke est le premier nom qu’il cite quand il parle des grands joueurs est-allemands. Forcement pas un hasard. Vous pouvez nous en dire plus?

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    1. Je n’ai pas approfondi le joueur, pas plus qu’Eberhard Vogel dont tous disent qu’il est le GOAT de la DDR dans le champ. On peut cependant supposer que Peter Ducke n’a de lien ni avec le Donald de Disney, ni avec l' »autre » Donald.

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    1. Bien sûr !! L’historique Sachsenring, qui sert aujourd’hui en MotoGP pour le GP d’Allemagne, a servi pour le GP de RDA entre 1961 et 1972.

      En 1971, Dieter Braun, qui était ouest-allemand, remporte le GP en 250cc et la foule est-allemand chante l’hymne des voisins capitalistes sur le territoire communiste ! Autant te dire que le gouvernement n’a pas aimé…

      Et à partir de 1972, le nombre de pilotes occidentaux qui font le GP sont limités (Braun n’a pas le droit de participer par exemple) et dès 1973, le GP de RDA devient un événement interdit aux pilotes de l’ouest, la FIM, Fédération internationale de motocyclisme, n’en faisant plus un GP officiel au calendrier.

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      1. Un autre pilote qui n’a jamais pu reparticiper au GP de RDA c’est Ernst Degner !

        Est-allemand, ce dernier devient pilote officiel de MZ, la marque moto du pays, et remporte plusieurs victoires avec la révolutionnaire machine mise au point par Walter Kaaden, ancien collaborateur de Von Braun par ailleurs.

        Après le GP de Suède 61, avant-dernier de la saison, il quitte le pays (il avait déjà fait passé sa femme et ses enfants en RFA quelques semaines plus tôt) et en profite pour donner a Suzuki les secrets de la technologie MZ. Il deviendra champion du monde dès 62 avec la marque japonaise mais ne participera jamais au GP de RDA pour des raisons évidentes…

        Il meurt en 83 aux Canaries dans d’étranges conditions, certains parlent d’overdose, d’autres d’un accident de voiture orchestré par la Stasi…

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      1. Oulà, difficile question que voilà !

        Aujourd’hui, ça se jouerait entre Fabio Quartararo, mon côté chauvin, et Brad Binder, l’un des meilleurs pilotes de la catégorie au vu de sa machine.

        Et dans l’histoire, Valentino Rossi est un de mes chouchous (c’est pas très original) mais je dirais que mon pilote favori doit se jouer entre le trio étatsunien « Fast » Freddie Spencer, « King » Kenny Roberts et Randy Mamola.

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      2. Randy Mamola est un des grands champions jamais titrés mondialement, non?

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      3. Absolument oui ! Quadruple vice-champion du monde, il aura souffert de piloter dans une ère extrêmement compétitive où finir derrière Roberts, Spencer, Lawson, Gardner, etc était assez logique vu le talents des précédemment cités.

        Néanmoins, ça reste l’un des pilotes les plus respectés de son temps et il aura donné son prénom à Randy De Puniet, le père de ce dernier étant fan de Mamola.

        Et pour les yeux, le rodéo Mamola a Misano 1985 : https://m.youtube.com/watch?v=YNufVUSGlY8&pp=ygUSbWFtb2xhIG1pc2FubyAxOTg1

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  3. Les gars, une question…Dans vos propositions pour choisir la plus belle équipe de club de la RDA, vous avez choisi des clubs ayant excellé en Europe. Au moins pour une saison. Mais vous ne parlez pas du Dynamo Berlin et de sa domination sur la ligue, avec les coups de mains que l’on connaît… Vous pensez que le Dynamo est inférieur à vos propositions?

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    1. Mes recherches sur ce point, faites pour l’article du 27 janvier sur « le coup de sifflet qui a fait trembler le Parti », me conduisent à conclure que le Dynamo est inférieur à tous mes autres choix (cette question à Croy est de moi). Les avis étaient cependant partagés en RDA. Il y a par exemple d’anciens arbitres qui disent que le Dynamo n’avait pas forcément eu besoin des coups de pouce de la Stasi pour gagner tous ses titres vu le niveau qu’il affichait sur le terrain. Mon critère a été les performances en Europe, là où la Stasi ne pouvait pas influencer les choses. Une demi-finale de C2 en 1972, un ou deux quarts de finale, et beaucoup de chutes au premier ou deuxième tour, là où les autres équipes citées allaient en général plus loin. (C’est le Dynamo Dresde, je crois, qui a le meilleur bilan global avec la présence la plus régulière en quarts.) Un client jamais agréable en Europe, certes, mais pas tout à fait au niveau des autres. Pour illustrer le propos, quand les Girondins les ont affrontés au premier tour de C1 1987-1988, quelques mois seulement après leur défaite face au Lok Leipzig en demi-finale de C2 et avec une équipe quasiment inchangée, ils sont passés sans problème (2-0, 2-0). Les Girondins sont d’ailleurs la seule équipe française de football de tous les temps, club ou équipe nationale, à avoir gagné en RDA.

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      1. Merci pour ta reponse. Après, vaincre en c1 comme devait le faire le Dinamo ou passer des tours de c2 comme Iena et le Loko, ce n’est pas tout à fait le même niveau. Même si aller en finale est forcément un grand parcours.
        La c2 me donnait l’impression d’offrir des niveaux plus disparates entre les clubs, avec un tour de moins qu’en c3. Il était plus « simple » d’y faire un parcours correct, genre un quart.

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      2. Tout à fait vrai pour la C2, laquelle récompensait après tout les équipes de coupe, capables du meilleur sur un match mais pas toujours constantes. Ceci dit, j’avais fait quelque part un inventaire de toutes les présences en quarts, demies, et finales des cinq gros de la RDA que je n’arrive plus à retrouver. Dresde devance légèrement Magdebourg, Iéna suit un peu plus loin, le Lok assez loin derrière Iéna, et les autres dans le peloton. Il est vrai que le Dynamo jouait en C1 sans interruption dans les années 80, mais il n’était pas si loin que ça devant les autres en termes de qualité d’opposition. Magdebourg et Dresde se partageaient les places en C1 dans les années 1970 et jouaient beaucoup en C3 le reste du temps, avec quelques C2 (dont celle remportée par Magdebourg en 1974) pour pimenter l’ensemble. On peut donc considérer sans risque que ces deux-là étaient les meilleures équipes de club est-allemandes. Personnellement, je mets leurs équipes de 1973-1974 sur un pied d’égalité dans la lutte pour le titre de GOAT. Si le Dynamo Dresde avait éliminé le Bayern en huitièmes, ils seraient allés loin en C1, au moins jusqu’au dernier carré.

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  4. Je le trouvais très « eau tiède », probable trace gardée de cette grosse moitié de vie passée dans une société où il fallait savoir surveiller son langage – bien que d’autres le faisaient, certes.

    Avec une exception remarquable : le dernier paragraphe, qui donne l’impression de voir ce qu’il a dans le ventre, le fin mot de ses convictions. Mais réflexion faite et à la relecture : ce dernier paragraphe tranche non seulement avec les précédents..mais aussi avec tout ce qu’un footballeur-lambda trouverait à dire de nos jours..car c’est qu’il y va, le père Croy!

    Une lecture au final fort plaisante, inédite (pour moi!)……….. Un grand bravo à tous deux.

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  5. Entre les matchs ratés face aux petites sélections d’alors (comme mentionné pour la Turquie et l’Islande) ou encore les naufrages collectifs lors des derniers matchs de qualif (cf. aussi le 0-3 face à l’Autriche lors de la dernière journée pour le mondial 1990), la RDA semblait avoir une certaine technique pour se saborder toute seule…

    Et quand elle se qualifie enfin, une victoire de prestige face à son voisin de l’Ouest, sur ses terres en 1974, se révèle être en fait une victoire à la Pyrrhus puisque les condamnant à un second tour bien plus ardu dans leur groupe (Brésil, Pays-Bas et Argentine) que son voisin (Suède, Yougoslavie et Pologne)… Quand ça ne veut pas ! 😉

    Félicitations à Alpha & g-g-g !

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    1. Après tu tombais sur les Polonais qui n’avaient rien à envier sur cette compétition aux Hollandais. La Suede était dans plus bel élan qu’une tristounette Argentine…Je pense que pour la RDA ça aurait abouti à une place identique. 3ème de son groupe. Par contre, qui aurait affronté la Pologne en finale?

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    2. Si la RFA avait gagné son groupe, on aurait eu au second tour :

      1ère journée :
      – Brésil – RFA : Match nul. La RFA allait déjà mieux dès le début du second tour IRL face à la Yougoslavie (2-0). En revanche, le Brésil-RDA IRL fut d’une indigence rare (la foule scandant même à un moment « Aufhören, aufhören » : « arrêtez, arrêtez »…) et il fallut un monstrueux coup franc de Rivelino pour débloquer la situation (1-0).
      – Pays-Bas-Argentine : Inchangé, 4-0.

      2ème journée :
      – Pays-Bas-RFA : Match nul. Les Pays-Bas IRL furent bien moins brillants contre la RDA (2-0) que contre l’Argentine. La RFA montait en puissance, comme son match contre la Suède (4-2), en fait son match-référence du tournoi, allait le prouver IRL.
      – Brésil-Argentine : Inchangé, 2-1.

      Avant la 3ème journée, on a : 1. Pays-Bas, 3 points (+4), 2. Brésil, 3 points (+1), 3. RFA, 2 points, 4. Argentine, 0 point, éliminée.

      3ème journée : La boîte à magouilles est potentiellement ouverte comme en 1978 avec l’Argentine. Cependant, les deux matchs sont joués à la même heure (19 h 30).
      – Pays-Bas-Brésil : 2-0, inchangé. Pas d’arrangement à craindre puisque seule une des deux équipes peut obtenir la place en finale qu’elle désire. Au contraire, chacun essaiera de gagner pour éviter un match nul qui permettrait à la RFA de coiffer Pays-Bas et Brésil au poteau pour la finale en cas de carton contre l’Argentine.
      – RFA-Argentine : Victoire de la RFA.

      Classement final : 1. Pays-Bas, 6 points. 2. RFA, 4 points. 3. Brésil, 3 points. 4. Argentine, 0 point.

      On a donc une finale Pays-Bas-Pologne, comme dans mon uchronie « Moscou 1973 : l’aile du papillon », que je vois les Pays-Bas gagner 3-1.

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    3. Le 0-3 face à l’Autriche peut encore s’expliquer : il a eu lieu six jours après l’ouverture du Mur et les esprits étaient ailleurs, comme plusieurs interviews dans la presse allemande l’ont confirmé. Pour les autres, en revanche…

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      1. Le 0-3 a en effet ume explication. Elle s’appelle Toni Polster.

        Remercions le grand Toni d’avoir éviter que des parents n’appellent leurs enfants Dirk, Ulf, Lutz ou encore Kaï.

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      2. Polster, qui aurait bien été inspiré de marquer quelques buts lors de la coupe du monde 90. Avec ça, l’Autriche aurait pu se qualifier pour les huitièmes

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      3. Certes, mais au moins il était très élégant avec le magnifique maillot Puma.

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      4. Oser parler d’élégance à propos d’un Autrichien…
        Quel toupet !

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      5. Perso, j’ai vu Toni Polster marquer une mine en Coupe du Monde. Face au Cameroun pour égaliser en 98, après un slalom de NJanka que n’aurait pas renier Marcel Hirscher!

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      6. C’est que tu ne m’as pas vu dans mon costume de mariage. Et encore, j’aurais bien tenté le tricorne, mais on m’en a dissuadé.

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      7. Costume de mariage, c’est quoi cette affaire ?
        Je me suis marié en tenue tout ce qu’il y a d’habituel.
        Pas n’est besoin d’être en représentation, quand la classe et le charisme sont des données naturelles.

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      8. On appelle ça les traditions. Et un homme classieux comme moi ne pouvait pas louper l’occasion de s’illustrer.

        Ça donne quoi le charisme d’un lévrier afghan au juste ?

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      9. Traditions… Folklore, plutôt.
        Probablement inventé par les grands magasins, dans un bas but mercantile, au XIXe siècle. Comme la robe (blanche !) de la mariée. Et toutes ces fifredaines (je viens d’inventer le mot) qui coûtent des milliers et des milliers d’euros. Alors que deux clochards avinés à qui tu rinces la dalle après, une conseillère municipale aigrie et ta meuf (ou, dans ton cas, ton mec), ça suffit amplement.

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      10. Allons, allons, pensais-tu que j’allais me contenter d’un vulgaire mariage civil ?!

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      11. Malheureusement, non.
        C’est évidemment de paraître qu’il t’importe…

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  6. Tiens ! Un de ces jours derniers où je « travaillais », je vantais auprès de mes jeunes ouailles ma sublime implantation capillaire et ma totale bogossitude. Et une gamine est tellement énervée qu’elle me claque : « Vous êtes moche, c’est pour que ça que votre femme a divorcé ! »
    J’avais le beignet recousu… Je la revois quelques heures plus tard, elle était un peu gênée. Je lui ai fait comprendre qu’il n’y avait pas de raisons de l’être et que, au contraire, sa répartie était excellente.

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      1. Parce que je leur raconte (presque) tout.
        La maman en question ? Non merci…

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