Le parcours hors normes du Steaua Bucarest en C1– saison 1985/1986

Seconde moitié des années 80. Nous nous souvenons tous de cette période un peu rance pour le football. Les clubs anglais sont privés de coupes d’Europe après le drame du Heysel. Le niveau des clubs français dans ces compétitions est toujours catastrophique. Les maillots Adidas sont informes, leurs couleurs improbables, les écussons sont floqués ou n’existent pas. Jacques George est président de l’UEFA (1). C’est lui qui traitera les fans de Liverpool d’animaux après la catastrophe d’Hillsborough (2).

Beaucoup moins nombreux sont ceux qui se souviennent du parcours du club roumain du Steaua Bucarest jusqu’à la victoire finale en mai 1986 dans la coupe aux grandes oreilles, alors encore sobrement appelée la C1, Coupe d’Europe des clubs champions. Oui, cette compétition où tout était possible avec le système évident de match aller-retour. Sans chapeau, sans poule, sans privilège, sans droits télévision exorbitants.

Le Steaua est le premier club d’Europe de l’Est à remporter le trophée. Un exploit pour un club créé moins de 40 ans plus tôt. En effet, le club est monté en juin 1947, à l’initiative de quelques hauts gradés de l’armée royale. L’objectif est de concentrer les compétences des officiers de l’armée qui évoluaient dans différentes sociétés sportives. Le club prend le nom de ASA București (Asociația Sportivă al Armatei București, c’est-à-dire en français : Association sportive de l’Armée).

Le coup d’État du 30 décembre 1947 qui transforme le pays en démocratie populaire communiste ne fait qu’entériner une situation qui existait en fait depuis qu’en mars 1945. Date à laquelle le gouvernement soviétique, aidé de l’Armée rouge et du parti communiste roumain, avait placé des communistes dans tous les rouages de l’État.

Le 5 juin 1948, l’ASA cède la place au CSCA (Clubul Sportiv Central al Armatei, Club sportif central de l’Armée) qui adopte à cette occasion le célèbre insigne orné de l’étoile révolutionnaire (Steaua en roumain) rouge. Un nouveau nom est choisi en mars 1950 : CCA – Casa Centrală al Armatei, c’est-à-dire Maison centrale de l’Armée. En 1961, le club devient le Clubul Sportiv al Armatei Steaua (Club sportif de l’Armée Étoile) (3).

Dès 1948, la rivalité avec le Dinamo Bucarest, le club de la police roumaine, créé en mai 1948, est féroce. Les deux clubs se disputent la suprématie nationale.  Et ils représentent fièrement et avec succès la Roumanie sur la scène européenne. Le Dinamo atteint les demi-finales de la C1 en 1984, s’inclinant contre le futur vainqueur, le Liverpool FC.

Le Steaua attire les meilleurs jeunes. En effet, en tant que club de l’armée, il est le mieux placé pour dispenser ses sportifs des obligations militaires. Le club est aussi en capacité de promouvoir les joueurs à de bons grades dans l’armée, de donner des logements de fonction et de permettre la poursuite des études. Cependant les transferts ne sont jamais acquis. L’Historien Mihai Burcea raconte ainsi le transfert de Ștefan Iovan du CSM Reșița au Steaua Bucarest, présentée dans le livre du Général Constantin Olteanu, ministre de la Défense dans la première moitié des années 80 (4) :

Le Dinamo assure sa suprématie grâce à ses relations douteuses avec le plus haut niveau politique communiste et le dictateur en place Nicolae Ceaușescu. D’ailleurs à mesure que la rivalité s’intensifie, la police secrète, la Securitate, visite régulièrement les bureaux du Steaua et bloque régulièrement les transferts.

La situation évolue en deux temps.

Le président Ion Alecsandrescu, ancien joueur du club, impulse le changement. Nommé en mars 1980 par le ministre de la Défense, il a pour objectif de concurrencer effectivement le Dinamo. Bien sûr, en tant que club de l’armée, le Steaua n’échappe pas aux instrumentalisations et manœuvres politiques, mais la volonté est là.

Puis en 1983 lorsque la direction désigne Valentin Ceausescu, le fils de Nicolae, directeur général. Celui-ci entreprend de structurer le club et parvient à signer des contrats de parrainage lucratifs avec Ford et Fiat. Progressivement, le Steaua prend le leadership du football roumain au Dinamo pour devenir un club de premier plan, non seulement en Roumanie mais aussi en Europe. Malgré ses liens familiaux, Valentin Ceausescu souhaite que le club apparaisse exemplaire et s’efforce de limiter les rumeurs d’arrangements et de corruption très persistantes. Mais bien-sûr, il agit avec l’appui de son père et les cas de matchs arrangés sont légions (3).

Lors de la saison 1984-1985, sous la direction des entraîneurs Emerich Jenei et Anghel Iordanescu, le Steaua remporte largement le titre de champion. Emerich Jenei, est revenu sur le banc de son club de toujours en 1982. Ancien joueur (de 1957 à 1969), coach assistant (1972) puis coach de l’équipe première (1974), il va affirmer ses convictions lors de ce troisième passage. Épaulé par son assistant Anghel Iordanescu, Jenei demande à ses joueurs d’effectuer un pressing constant.  Le seul objectif est de mettre en place un jeu fait de transitions rapides et à une touche de balle. Cette stratégie demande une concentration de tous les instants et une technique au-dessus de la moyenne. Le plus souvent fidèle à son 4-4-2 (qui évolue parfois en 4-3-3) et à ses principes de jeu, il ne s’adapte jamais à son adversaire. Il n’y a aucune préparation vidéo préalable, seule la performance de son équipe lui importe (4).

Le Steaua retrouve ainsi la plus grande des coupes d’Europe après sept ans d’absence. L’objectif initial est d’atteindre les quarts de finale. Mais l’appétit vient en mangeant et les adversaires ne sont pas des foudres de guerre. Le Steaua élimine les Danois du Vejle BK (1 à 1 à l’extérieur puis 4 à 1 à domicile), puis les Hongrois du Budapest Honvéd (défaite 1 à 0 là-bas, victoire 4 à 1 au stade Ghencea).

Les adversaires en quart de finale sont les Finlandais du Kuusysi Lahti. Le match aller à Bucarest se joue dans des conditions cataclysmiques. La Roumanie connaît alors des inondations énormes. Deux hélicoptères de l’armée sont réquisitionnés pour « assécher » le terrain. Ils survolent la pelouse selon le principe que l’air généré par les pales contribuera à évacuer l’eau… Le stade Ghencea est comble avec ses 30 000 supporters. Il est hors de question de reporter le match. Le terrain est en fait impraticable. Le score final est bien sûr de 0 à 0. Mais l’équipe d’Emerich Jenei est une équipe qui sait jouer au ballon et va gagner 1 à 0 en Finlande et se qualifie donc.

En demi-finale, le Steaua se débarrasse magistralement d’Anderlecht dont le maître à jouer est Enzo Scifo. Après une défaite 1 à 0 en Belgique, les Roumains sont irrésistibles à domicile. Piturca réalise un doublé et finalement le match se termine sur un score de 3 à 0 dans un match à sens unique.

Le 7 mai 1986 dans la chaleur de Séville, le Steaua Bucarest a rendez-vous avec l’histoire. Il est une curiosité pour toute la presse spécialisée. Outre le sportif, il est question des rumeurs sur la corruption et le dopage.  La catastrophe de Tchernobyl a eu lieu quelques jours le 26 avril 1986. L’ambiance en Europe est pesante. La capacité au secret, au mensonge, à la menace et à la fausse communication des régimes communistes est extrapolée au monde du football.

L’adversaire est le FC Barcelone de l’Allemand Bernd Schuster, de l’Ecossais Steve Archibald et de l’entraîneur anglais Terry Venables.

Le stade Ramón Sánchez Pizjuán, cauchemar des Tricolores de Platini et Hidalgo en juillet 1982, est logiquement acquis à la cause des Blaugranas. Il y a seulement 1000 Roumains, triés sur le volet par le régime communiste. Plus que pour supporter leur équipe, ils sont là pour surveiller leurs joueurs et maîtriser la communication autour du club.

L’écrasante majorité des observateurs estiment que le Barça est archi-favori. Le club espagnol a d’ailleurs eu un parcours beaucoup plus difficile. Il est sorti vainqueur de ses confrontations avec le Sparta Prague, le FC Porto, la Juventus de Turin et l’IFK Goteborg.

Les articles évoquent aussi les oppositions de style et de culture. D’un côté la rigueur, la pâleur et la froideur et la discipline des hommes des Carpates. De l’autre, le tempérament, l’explosivité et le jeu méditerranéen des Catalans.

Même sur l’apparence et le physique, deux mondes d’affrontent. Des coiffures improbables, des visages carrés et des peaux plus que blanches pour les joueurs du Steaua. Des visages expressifs, des peaux plus mates et bronzées pour les joueurs de Barcelone.

Sur décision de Nicolae Ceausescu, la restransmission du match à la télévision est annulée. Il craint une défaite lourde et les conséquences associées pour l’image de l’état. Son fils Valentin Ceaușescu le fait revenir sur ce choix pour que les Roumains puissent assister à ce moment d’histoire.

Le match est d’une pauvreté affligeante. Les 70 000 spectateurs doivent s’en rappeler. Michel Vautrot, l’arbitre français, est peut-être celui qui court le plus ce soir-là. Le Bloc de l’est est infranchissable.

Les prolongations sont tout aussi catastrophiques. La séance des tirs au but est la cerise sur le gâteau. Deux buts sur huit tentatives !

Les quatre tirs barcelonais sont arrêtés. Deux tirs roumains sont ratés.

Le héros de la soirée est donc le gardien roumain, le phénoménal Helmuth Duckadam. Il faut lire son récit de la séance sur le site de l’UEFA (6).

Les joueurs roumains arrivent dans la nuit à l’aéroport de Bucarest, où 15 000 supporters les accueillent. Scène surréaliste dans un pays communiste et inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Les joueurs sont reçus le lendemain au palais présidentiel et décorés par Nicolae Ceaușescu.

Chaque joueur reçoit en guise de prime de victoire un 4×4… d’occasion ! Il s’agit de véhicules de l’armée, que la plupart des joueurs revendent.

Curieuse trajectoire pour Helmuth Duckadam. Ce 7 mai 1986, il a fait son dernier match professionnel, à seulement 27 ans.

Plusieurs histoires circulent.

Quelques semaines après la finale victorieuse, il refuse de prendre part à un match arrangé (qui devait permettre à un joueur du Steaua de finir meilleur buteur). Suspendu du club durant deux semaines, il est même jugé et reçoit une amende de deux mois de salaire.

Un autre sujet est sa blessure au bras. En rentrant en Roumanie après cette finale victorieuse, le portier s’accorde des vacances au bord de la mer Noire, qu’il doit écourter à cause de fortes douleurs au bras droit. Les examens médicaux détectent une thrombose qu’il faut opérer en urgence pour éviter l’amputation. Duckadam aurait ensuite subi d’autres opérations, ce qui l’aurait empêché de poursuivre sa carrière sportive, qui ne reprend que trois ans plus tard en 1989, pour deux dernières saisons anonymes en D2 roumaine.

Mais il est question d’une autre cause de blessure et pas d’opérations : le gardien se serait vu remettre une belle Mercedes après la finale par le président du Real, tout heureux de la non-victoire du rival Barcelone. Berline de luxe qui aurait été réclamée par Nicu Ceaușescu, le fils cadet alcoolique et violent du président Nicolae. Face au refus de Duckadam de la lui céder, il aurait reçu la visite de la Securitate, qui aurait fait en sorte que le gardien ne puisse plus mettre les gants, lui brisant mains et poignets… Dans la Roumanie de l’époque, une telle histoire ne serait pas étonnante, mais rien n’a jamais pu prouver qu’il soit arrivé telle aventure à Duckadam, lequel s’en est toujours tenu à la version officielle, alors même qu’il y a aujourd’hui largement prescription (7).

Emerich Jenei, auréolé de ce succès, devient sélectionneur de la Roumanie qu’il amène au Mondial 1990. Les saisons suivantes, avec Iodanerscu désormais coach principal, le club de la capitale voit surtout l’éclosion de celui qui deviendra le Maradona des Carpates : Gheorghe Hagi. La dynamique se poursuit sur la scène locale avec trois autres titres de champion et trois coupes de Roumanie d’affilée. Sur la scène continentale, le Steaua fait mentir les observateurs qui pointaient une victoire improbable et certainement sans lendemain. En 1988, le club atteint les demi-finales (de la C1) puis à nouveau la finale en 1989. Cette fois-ci, le Milan AC de Marco Van Basten ne fait qu’une bouchée des Roumains, étrillés quatre buts à zéro (8).

Cette période faste du Steaua Bucarest laisse le souvenir d’une génération talentueuse qui fera le bonheur de nombreux clubs européens à la chute du mur de Berlin. Le meilleur exemple est Miodrag Belodecici qu sera le premier joueur à être sacré champion d’Europe avec deux clubs différents (le Steaua donc puis l’Etoile rouge Belgrade en 1991 contre l’Olympique de Marseille).

Le régime de Ceaușescu s’effondre en quelques jours après l’ordre donné aux forces armées et à la Securitate d’ouvrir le feu sur les manifestants anti-communistes dans la ville de Timișoara, le 17 décembre 1989. A la suite de nombreux joueurs quittent le pays et le Steaua Bucarest disparaît peu à peu de la scène européenne. Depuis le club a connu de nombreuses péripéties qui pourront faire l’objet d’un autre article.

Robert le Bruce pour Pinte de Foot

  • Union des associations européennes de football
  • Le 15 avril 1989, 96 fans des Reds décèdent dans le stade d’Hillsborough à Sheffield, dans le nord-ouest de l’Angleterre, au moment où commençait la demi-finale de FA Cup entre Liverpool FC et Nottingham Forest.
  • Football-the-story.com
  • « Ça s’est passé comme dans un film. Après que le club de l’Armée s’est mis d’accord avec le club de Reșița au sujet du transfert, il a été convenu que le jeune footballeur vienne à Bucarest, non-accompagné, avec un train précis, et qu’il serait attendu à la Gara de Nord (Gare du Nord, ndlT) par des représentants du Steaua. Mais des représentants du Dinamo, mis au courant de la procédure insouciante utilisée par ceux du Steaua (je mentionne que les officiers de contre-information de toutes les unités du Ministère de la Défense appartenaient au Ministère de l’Intérieur, selon le modèle soviétique), sont montés dans le wagon à l’arrivée du train, ont pris Ștefan Iovan, descendant avec lui sur le quai opposé pendant que les « intelligents » du Steaua l’attendaient sur le quai. Les représentants du Dinamo ont fait monter le jeune footballeur dans une voiture, de couleur noire, comme le raconte Ștefan Iovan, et l’ont conduit au siège du club malgré ses protestations, où ils ont tenté de le convaincre de signer un contrat avec le Dinamo »
  • Footballwhispers .com
  • « Alexanko était le premier tireur. J’ai choisi de partir à droite, il a tiré de ce côté, j’arrête cette première tentative ». Heureux hasard. « La seconde tentative, j’ai essayé d’imaginer ce que pensait le tireur, Pedraza. Il devait s’imaginer que comme j’avais arrêté un ballon à droite, j’allais plonger à gauche, alors je suis encore parti du même côté droit et j’ai encore réussi l’arrêt. » Belle intuition. « Le troisième tir était pour Pichi Alonso. Là, ce fut simple de choisir : tout gardien qui fait deux arrêts à sa droite finit par choisir de plonger à gauche, alors j’ai décidé d’aller à l’encontre de la logique et de partir encore à droite, à raison. » Un calcul payant. « Avec le quatrième tir, j’avais un problème. Je me demandais ce que Marcos allait faire. Allait-il copier les tentatives toutes échouées de ses coéquipiers ? Je me suis dit que non et je suis cette fois parti à gauche. »
  • So Foot, 7 mai 2015
  • org
  • Les compositions des équipes

Sánchez Pizjuán, Sevilla. 7 mai 1986. 70 000 spectateurs.

STEAUA BUCURESTI 0 (0 / 0)

F.C BARCELONA 0 (0 / 0)

Steaua vainqueur aux tirs au but : 2-0.

STEAUA BUCURESTI :

Ducadam; Iovan, Belodedici, Bumbescu, Barbulescu; Balint, Balan (Iordanescu, 72e), Bölöni, Majaru; Lacatus, Piturca (Radu, 107e).

F.C BARCELONA :

Urruti; Gerardo, Migueli, Alesanco, Julio Alberto; Víctor, Marcos, Schuster (Moratalla, 85e), Pedraza; Archibald (Pichi Alonso, 106e), Carrasco

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31 réflexions sur « Le parcours hors normes du Steaua Bucarest en C1– saison 1985/1986 »

  1. Ce match acte le début de la fin pour ce pauvre Terry Venables, décédé ce week-end. La saison suivante est décevante et il est viré à l’automne 1987, alors que le vestiaire est ingérable et que se prépare la mutinerie de l’Hesperia.

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  2. Le foot à Bucarest a toujours été une force dans la pays mais le Dinamo et le Steaua n’ont pas toujours ultra-dominé le championnat comme dans les années 80. Le Rapid était une formation qui comptait. L’Universitatea Craiova de Balaci a réussi à se faire un palmarès comme l’Argeș Pitești de Dobrin. Et Arad a 6 titres pendant l’ère communiste. Preuve d’une certaine concurrence.

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  3. Anghel Iordanescu, une des plus grandes figures du Steaua, a la particularité d’avoir joué la finale face au Barça alors qu’il fait parti du staff et qu’il n’a plus joué de matchs depuis deux ans!

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  4. Je n’ai pas vécu la finale de c1 86 mais je me souviens bien de celle de 89. J’avais été très impressionné par le Milan AC, surtout après le 5 à 0 face au Real de la Quinta au tour précédent.

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  5. Joli texte.
    En effet, j’ai le souvenir d’un match dégueulasse. En voyant la composition du Barça, je trouve qu’elle était un peut n’importe quoi : Víctor milieu défensif et Schuster créateur, OK, Archivald avant-centre, puis trois ailiers, Marcos (est-ce bien Marcos Alonso ?), Pedraza et Carrasco (avec déjà deux latéraux plutôt offensifs, Gerardo et Julio Alberto). Et en plus Venables remplace Schuster par Moratalla, un défenseur central, avant les prolongations !

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      1. En effet, j’ai aussi le souvenir d’un joueur inconstant. Mais quand il était en forme il était assez fort. Il faisait presque toujours le même dribble mais ça marchait souvent. Un peu comme Garrincha, mais seulement un petit peu.

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    1. D’ailleurs, Schuster quitte le Sanchez Pizjuan après son remplacement. Avant même la séance de pénos. Quel caractère…
      Ce qui lui vaudra d’etre suspendu toute la saison 87 par son propre club!

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  6. Au sujet de Miodrag Belodedici, voir le joli billet écrit sur lui par notre ami Alpha dans “le XI qui venait du froid” (P2F, 20 juin 2023).

    La comparaison entre le Steaua, club de “fils de”, et le Dynamo Berlin, club de la Stasi, est tentante. (Elle aurait été parfaite si ç’avait été le Dinamo Bucarest, mais passons.) La grosse différence est que le Dynamo Berlin n’a jamais réussi en Europe (une demi-finale de C2 mise à part), où la protection ne jouait plus, alors que le Steaua a joué deux finales de C1 et en a remporté une. Cela tend à prouver la thèse selon laquelle les Berlinois ont acquis un palmarès très au-dessus de leur talent réel… et fait du Dynamo Dresde, presque autant titré (8 contre 10) mais à la régulière, le vrai numéro 1 du football est-allemand.

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  7. Je regardais le tableau de la Coupe européenne 85-86 et ça me fait mal de savoir que cette diversité footballistique n’existe plus : une compétition commençant directement par des seizièmes de finale, voir un club yougoslave se faire éliminer par une équipe finlandaise, un quart de finale entre Aberdeen et l’IFK Göteborg, 31 équipes représentant 30 pays différents (seule l’Italie avait 2 équipes cette année-là) ; le football d’Europe de l’Est n’était pas encore réduit à son rôle de faire-valoir, bref 🙁

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  8. Timing hélas opportun pour saluer la mémoire de Venables, très bon entraîneur qui méritait..beaucoup mieux que le traitement lui-réservé par plus d’un de ses dirigeants.

    Ce qui m’avait tué, de cette équipe du Steaua : voir son patron Bölöni en chair et en os un soir de match, un an à peine plus tard sur une pelouse belge…… ==> Ca m’avait scié, un champion d’Europe (de surcroît en titre??), je ne réalisais alors pas tout à fat l’envergure de l’un ou l’autre sacrés clients passés par la D1 belge – le Petrovic du Standard par exemple, dont je dois à Khiadia d’avoir appris qu’il était l’une des 5 (??) légendes de l’Etoile Rouge.. Bref : voir Bölöni m’avait fait un choc!, car Bölöni je l’avais vu à l’oeuvre lors de cette finale, et face à Anderlecht aussi!

    Anderlecht, je me rappelle de leur élimination, ce 3-0 net et sans bavure que personne n’avait vu venir (même si l’on se méfiait terriblement de cette équipe!!!). Traumatisant! Et cependant, 6 mois plus tard : Anderlecht leur rendait la pareille.

    Quelle occasion gâchée encore, en 86………… 86, 82 et 66 : énormes regrets pour les mauves, ils avaient à chaque fois l’envergure d’un champion d’Europe.

    Lacatus était une terreur. J’ai travaillé en une occasion avec l’un de ses cousins, un rom.

    Steaua et Fiat : y a beaucoup à dire………dont concernant le non-match livré en 89 face au Milan? C’est ce que beaucoup firent plus qu’insinuer à l’époque, dont Hagi..

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      1. Je n’en doute pas! Mais c’était insoupçonnable en le voyant jouer au Standard. Et, je lisais toute la presse à l’époque : pas souvenir qu’on évoquât alors cette histoire (probablement postérieure?) de « 5 étoiles du Red Star YU », mais??

        Pas souvenir non plus de ses matchs sous le maillot de l’Antwerp.

        A Arsenal, souvenir que des Anglais m’aient déjà dit regretter qu’il ne soit resté plus longtemps, il trouvait ses marques paraît-il.

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      2. Quand Petrovic est arrivé à Arsenal, y avait une petite mode, rare pour l’Angleterre, du recrutement yougoslave. Petar Borota, le gardien, jouera pour Chelsea et un autre, je crois dont je me souviens évidemment pas le nom… S’il existe. Hehe

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      3. Yep, merci! Bozo Jankovic, j’aurais jamais retrouvé. Le défenseur, Musenic, était au mondial 74 et jouait au grand Hajduk des années 70.

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      1. L’Italie était de loin la principale (voire exclusive?) puissance occidentale à avoir des intérêts en Roumanie (usines, capitaux..), certains joueurs du Steaua furent en-dessous de tout durant la finale.. En soi léger mais suffisant pour que des journalistes roumains avancent jadis que le match avait été arrangé en haut-lieu. Des années plus tard, c’est Hagi qui stigmatisait le non-match de certains de ses équipiers, l’accusation de complaisance était à peine voilée.

        Toujours en roumain et tant qu’à causer d’à-côtés du football, j’ai souvenir d’un dossier très fouillé détaillant comment et par qui la chute et la mort des Ceaucescu avait été orchestrée depuis le stade Ghencea. Quelque centre névralgique de l’insurrection, étonnant. En lisant cet article-ci il y a deux jours, il était question d’un Hongrois?? Il faut que je relise mais, si oui : la Hongrie joua un rôle décisif dans ce basculement insurrectionnel.

        Le stade Ghencea, tant qu’à faire/dire,ce fut presque aussitôt la porte d’entrée de la libéralisation sauvage des foots de l’Est, là que furent construits les premières loges et business-seats d’outre-Rideau de Fer……..le tout sous la houlette du manager général d’Anderlecht (père, puis donc promoteur, de ces premiers marqueurs de l’ultralibéralisation du foot sur le continent), dont le frère (sénateur) devint consul honoraire de..Roumanie (ce qui m’a toujours intrigué).

        Consul honoraire (dès 94), en soi : ça n’a absolument rien de sensass. Mais fut-ce avant ou dans la foulée de l’installation de ces premières loges? Rénovation de 91 ou de 96? Je ne sais plus, faudrait que je relise la biographie de Michel Verschueren : tout y était détaillé, c’était l’une de ses grandes fiertés.

        De tête : les loges c’est en 91, ça n’avait pas tardé.

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      2. Certes, mais Fiat n’était pas de la partie. En Roumanie, c’était Renault qui avait emporté le morceau et vendu à Dacia la licence de la Renault 12 devenue Dacia 1300. Citroën, peu après absorption par Peugeot en 1974, avait lui aussi signé un accord qui allait aboutir à l’ineffable Axel du début des années 1980. Fiat, lui, avait tiré le gros lot en URSS avec la construction d’une usine géante (et de la ville de Togliatti sortie de terre pour l’occasion) pour la production sous licence de la Fiat 124 devenue Lada.

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      3. L’auteur n’a pas tort pour Fiat : même époque que la Joyeuse entrée de Citroën en Roumanie, peut-être même un peu avant. De tête c’en était singulièrement la branche.. »Allis »?? Tu dois connaître mieux que moi, spécialisée dans les tracteurs, gros moteurs..

        Expertise et capitaux italiens à l’oeuvre dans le pétrole roumain aussi, le champ de leurs partenariats était castard.

        Le reste : ça appartient à ces journalistes roumains.

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