Top 10 – Club Nacional de Football (1ère partie)

Selon l’International Federation of Football History & Statistics (IFFHS), les palmarès ne laissent pas de place au doute : Peñarol est le plus grand club sudaméricain du 20e siècle alors que le Nacional ne se classe qu’en troisième position. Sur cet unique critère, le constat est imparable. Mais est-ce si important ? Probablement pas si l’on considère que le Nacional porte en lui une particularité susceptible de transcender de fastidieux recensements de trophées : ses racines. Créé à la toute fin du 19e siècle, le Decano s’enorgueillit d’être le premier club criollo à avoir brisé l’hégémonie du football britannique sur les bords du Rio de la Plata.

10 – Angel Romano, ode au football criollo

Nacional en 1925. Romano est en bas à droite, avec son bonnet.

A la fin du 19e siècle, comme son voisin argentin, le football uruguayen est encore le fait des enseignants britanniques et des employés de la société des chemins de fer, alors sous contrôle anglais. Il suffit de lire le nom de plusieurs clubs nés à cette époque pour s’en convaincre : l’Albion Football Club, les Montevideo Wanderers ou le Central Uruguay Railway Cricket Club (CURCC), déjà installé dans le quartier de Peñarol. Ce sont des étudiants désireux de promouvoir un rival criollo – terme désignant les descendants de Galiciens, Basques, Italiens etc… installés dans les anciens territoires espagnols d’Amérique du Sud – qui fondent le Club Nacional de Fútbol en fusionnant deux entités universitaires. Ils adoptent d’emblée les couleurs bleu, blanc, rouge, celles du drapeau d’Artigas, héros de l’indépendance uruguayenne en 1815.

Sacré dès la troisième édition du championnat en 1902, le Tricolor s’appuie sur les frères Céspedes – Amílcar, Bolívar et Carlos – que la première victoire de l’histoire de l’Uruguay contre l’Argentine élève au rang de héros nationaux. Les décès dramatiques de Bolívar et Carlos durant l’épidémie de variole en 1905 freinent l’élan du Nacional. Confronté à un manque de résultats, il entre dans une phase de turbulence où s’affrontent ceux qui veulent préserver le caractère élitiste du club et ceux qui souhaitent l’ouvrir aux joueurs de condition modeste, ceux du fútbol de potrero. Ce sont ces derniers qui s’imposent mais les remous internes occasionnent le départ de plusieurs joueurs, dont celui du juvénile Ángel Romano pour le CURCC (Peñarol après scission) en 1911.

Romano compte déjà une douzaine de sélections à 19 ans quand ses parents l’autorisent à traverser le Rio de la Plata pour se fondre au sein de l’effectif de Boca Juniors en contrepartie d’un emploi aux douanes dans le port de Buenos Aires. A l’aise à tous les postes de l’attaque, sa classe lui vaut d’être appelé en 1914 dans des combinés porteños opposés à Exeter, alors en tournée sur le continent sudaméricain.

Les conditions de son retour à Montevideo en 1915 relèvent du conte. Alors qu’il est encore à Boca, Ángel Romano s’engage avec Peñarol pour évoluer aux côtés du crack José Piendibene et du jeune athlète noir, Isabelino Gradín. Mais à sa descente du bateau, il est enlevé par un hincha du Nacional surnommé El Gordo Aguirre dont on reparlera dans ce Top 10. Quand Romano réapparaît en public, il est un joueur du Tricolor, le club de son quartier. Le public du Parque Central adore ce footballeur joyeux, éternellement coiffé d’un béret ou d’un bonnet destiné à masquer une implantation capillaire manquant de générosité. Aux coups des défenseurs, il répond sans agressivité par des dribbles plébiscités par des supporters amoureux de celui qu’on appelle El Loco pour sa gestuelle déroutante. Qui mieux que lui pour illustrer ce qu’est le football criollo ? Virtuose parmi les virtuoses, Romano prend soin du ballon et crée son propre langage pour reprendre les mots d’Eduardo Galeano.

Maillot et médaille de Romano lors des JO 1924.
Uruguay-Suisse à Colombes, 9 juin 1924.

Avec Romano, les frères Scarone et Urdinarán, Alfredo Foglino, Alfredo Zibecchi, Andrés Mazali et plus tard José Leandro Andrade, le Club Nacional est à l’aube d’une décennie fantastique dont le point d’orgue est la triomphale tournée de 1925, née de l’époustouflante démonstration uruguayenne lors des Jeux olympiques de Paris l’année précédente. Abdón Porte aurait peut-être été parmi eux s’il n’avait décidé de rester fidèle à sa jeunesse en se suicidant en mars 1918, comme le héros du Feu Follet de Drieu la Rochelle. En se tirant une balle dans la poitrine sur la pelouse du Parque Central, en envisageant la mort comme une forme de salut, une échappatoire à l’inexorable effet du temps, le capitaine déchu ouvre la porte à sa sanctification. Plus d’un siècle après le drame, la hinchada entretient le culte de Porte et il n’est pas rare d’entendre des chants liturgiques à sa mémoire dans les gradins du Parque Central.

Pilier de la sélection durant une quinzaine d’années, El Loco participe à la conquête de cinq championnats sudaméricains dont deux en tant que meilleur buteur. Il peut en outre se targuer d’être le seul à avoir participé à deux moments clés de l’histoire de la Celeste à douze ans d’intervalle. En 1912, aux côtés de José Piendibene, il appartient à l’« Equipo del 12 » victorieuse à plusieurs reprises de l’Albiceleste[1]. Cette série consacre le triomphe du football criollo sur le style britannique déclinant de l’Argentine et inverse durablement le rapport de force entre les deux voisins du Rio de la Plata. Et en 1924, avec les lauriers olympiques, il est de ceux qui lancent la domination planétaire de l’Uruguay jusqu’en 1930, voire 1935 en tenant compte de la non-participation à la Coupe du monde en Italie.


9- Luis Cubilla, le malaimé

Cubilla en bas à gauche.

Peut-on se déclarer Carbonero, avoir tout gagné avec Peñarol et figurer parmi les héros du Tricolor ? Peut-on être un footballeur admiré de toute une nation et être détesté en tant qu’homme par une large frange de la population ? Oui, et c’est le tour de force réussi par Luis Cubilla.

Issu d’une famille miséreuse de Paysandú, dans l’Uruguay profond, Cubilla est enrôlé par Peñarol en 1957 et accède à l’équipe première au moment où débute le quinquenio des Carboneros. Ailier droit, il ensorcèle ses adversaires de dribbles imprévisibles, dans un mouchoir de poche, parfois de haute lutte. Un joueur lumineux, sans aucun doute, affligé d’une face sombre, dont les provocations et les dissimulations insupportent les adversaires. Légende de Radio Sarandí depuis que le pays entier l’a entendu commenter le Maracanazo de 1950, Carlos Solé le surnomme un jour El Puntero endiablado, l’Ailier diabolique. El Negro Cubilla a en effet quelque chose du malin, des sourcils broussailleux, des cheveux aussi noirs et luisants que le plumage d’un corbeau surgi des ténèbres.

Il n’a que 20 ans quand El Negro se pare du costume de héros dès la première finale de Copa Libertadores[2] dont le bestial match retour contre Olimpia Asunción entre dans l’histoire sous le nom de la Batalla de Puerto Sajonia. En 1962, n’ayant plus rien à prouver avec Peñarol, Luis Cubilla s’envole pour le Barça. Marginalisé et en échec en Catalogne, il refuse de participer à une rencontre amicale le jour de Noël 1963 et provoque son transfert à River Plate. Avec les Millonarios, il prouve qu’il demeure aussi génial que déloyal. Plus tard, se souvenant de leurs duels lors des superclásicos, Silvio Marzolini affirme qu’il l’aurait tué s’il avait été armé.

Quand Miguel Restuccia s’empare de la présidence du Nacional en 1968, il lance la Gran Jugada, une tombola destinée à financer le centre d’entrainement moderne baptisé Los Céspedes (en hommage à la fratrie martyre du début du 20e siècle) et construire une équipe susceptible de s’imposer sur le continent. Il s’appuie sur une nouvelle génération à laquelle appartiennent Julio Montero Castillo, Víctor Espárrago, Juan Martín Mugica, Atilio Ancheta et Julio César Morales mais cela ne peut suffire face aux rivaux argentins, notamment Estudiantes, la terreur du moment. Arrivent alors le gardien botafoguense Manga, le milieu chilien Ignacio Prieto, les goleadores argentins Juan Carlos Mamelli et Luis Artime. Mais le coup le plus extraordinaire réalisé par Restuccia concerne le poste d’ailier droit : la volte-face d’un Garrincha ayant dépassé la date de péremption constitue une aubaine lui donnant l’occasion d’appâter le traitre Cubilla. Pour la hinchada du Decano, il s’agit d’un mariage de raison, sans passion. Washington Etchamendi, technicien truculent, résume le sentiment général à propos de Cubilla : « je n’en voudrais pas comme gendre. Mais je veux bien qu’il soit sur le terrain le dimanche entre 15h et 17h ».

Avec le maillot rayé, à l’entrainement à Los Céspedes.
En Allemagne, durant la Coupe du monde 1974, avec El Chivo Pavoni.

Sous le patronage haut en couleurs d’El Pulpa Etchamendi, le Nacional atteint les sommets en 1971. Le Decano réalise un parcours sans faille jusqu’en finale de Libertadores où l’attend Estudiantes, triple tenant du titre. En l’absence de Cubilla, blessé, le club de La Plata s’impose dans le premier round (1-0). Quand El Negro fait son retour, El Pulpa le motive à sa manière : « Luis, si ce soir tu ne mets pas sur le cul Aguirre Suárez au moins à deux reprises, tu ne peux plus jouer pour le Nacional, compris ? ». Aguirre Suárez représente le mal, un assassin des pelouses ayant connu la prison après la boucherie contre le Milan en 1969. Bien moins affuté qu’à ses débuts, Cubilla ne peut plus compter sur sa vitesse mais demeure machiavélique sur de courtes distances. Alors il réclame tous les ballons et les bonifie d’une passe dans la course d’un équipier ou d’un tour de magie dans de petits espaces. Avec le trio offensif Cubilla-Artime-Morales – « les astronautes de la Nasa » pour El Pulpa – le Nacional inverse le cours de l’histoire en remportant les deux manches suivantes et le trophée continental.

Malgré ce titre, l’estime du public du Centenario pour Cubilla demeure mesurée et il ne fait rien pour l’améliorer. Un journaliste ayant payé pour l’interviewer lui fait remarquer qu’« au retour dans le vestiaire, beaucoup de gens vous ont salué, pour la plupart des hinchas de Nacional, et vous ne les avez même pas regardés ». El Negro le concède et l’assume, « je parais antipathique. Je suis très économe et j’ai peu, très peu d’amis ». Sa popularité s’effiloche encore quand il s’affiche avec le président Juan María Bordabarry, un des pires despotes sudaméricains des années 1970, pourtant très concurrentielles. Il se retire en 1976 sur un titre de champion avec le Defensor, mettant fin à 45 années de tyrannie sans partage du Nacional et de Peñarol[3].

Entraineur, il bourlingue au Paraguay, en Argentine, en Colombie, en Uruguay où les siens redécouvrent son caractère ombrageux : coach du Nacional, il est emprisonné après avoir frappé et cassé le nez d’un arbitre. C’est au Paraguay qu’il obtient ses plus grands succès, un pays longtemps dirigé par le Général Stroessner dont le parti se maintient au pouvoir après la destitution du vieux dictateur. Une seconde patrie pour Cubilla où « les communistes, les fils de pute »[4] ne l’importunent pas.

Il meurt en 2013, prisonnier d’un personnage impliqué dans tant de polémiques qu’il a fini par brouiller le souvenir du sensationnel ailier droit de Peñarol et du Club Nacional. Pour se remémorer ce qu’il fut, il faut revoir l’action décisive de la rencontre entre l’Uruguay et l’URSS en 1970 : un ballon récupéré le long de la ligne de fond, un dribble sur la craie blanche, peut-être au-delà, un tacle désespéré entre les jambes du défenseur, un crochet fulgurant, une passe décisive pour Espárrago et l’élimination de ses ennemis politiques soviétiques dans la polémique. Tout Cubilla est là !


8- Andrés Mazali, le gardien modèle

Un sourire ravageur qu’accentue la lèvre supérieure légèrement retroussée sur les dents blanches, les cheveux noirs lissés en arrière, un tricot près du corps tendu dans un short maintenu par une ceinture de cuir, d’épais bas de laine remontés jusqu’aux genoux que des bandes de tissu rembourré protègent parfois des écorchures. Quand il ne sait que faire, goalkeeper inutile d’une équipe ultradominante, Andrés Mazali prend la pose. Désœuvré, il sourit aux photographes dans l’attente de l’arrêt décisif. « Dans les matchs internationaux, dans les rencontres à enjeux, quelque chose mobilisait mon attention et me permettait de me concentrer sur le jeu. Il y a des gardiens qui n’ont pas performé en sélection. Pour ma part, j’ai beaucoup mieux joué avec l’équipe nationale qu’avec le Nacional. Je m’ennuyais dans ma surface. La première mi-temps, ça allait, mais la seconde m’était insupportable. » Alors il joue les modèles. Aucun gardien n’impressionne la pellicule comme lui, pas même El Divino Zamora, son contemporain. Servi par un physique de latin lover attentif à sa personne, les portraits de Mazali conservent le même pouvoir de séduction un siècle plus tard.

Mazali n’est encore qu’un enfant de 16 ans quand il débute face à Peñarol, le dimanche 20 avril 1919. Il contribue au succès des siens en parant les tentatives du buteur Isabelino Gradín, un des premiers joueurs noirs de la Celeste. Une semaine auparavant, dans le même stade Parque Pereira, Gradín est devenu champion d’Amérique du Sud d’athlétisme sur 200 et 400 mètres alors que Mazali s’est adjugé la médaille de bronze du 400 mètres haies. Il conquiert l’or l’année suivante au Chili tout en poursuivant la pratique du basket (titré en 1923 avec Olimpia) et du football. Sa vitesse de course conduit ses partenaires du Tricolor à le repositionner parmi la ligne d’attaque, à l’aile droite puis en tant qu’intérieur. Qui sait qu’en novembre 1921 il inscrit un des buts de la victoire du Nacional face à Boca Juniors et son gardien star, Américo Tesoriere ? C’est une blessure au genou qui l’oblige à renfiler la tenue de l’arquero alors qu’il se rêve en goleador.

Compensant une taille modeste par d’indéniables dons, El Buzo Mazali (le Plongeur) est sélectionné pour le championnat sudaméricain de 1923 en tant que suppléant de Pedro Casella. Puis il embarque en mars 1924 sur le transatlantique acheminant la délégation uruguayenne jusqu’à Vigo. Durant l’éprouvante croisière, il lutte contre l’ennui en dirigeant la préparation physique du petit groupe avec le soigneur Ernesto Fígoli, fort de ses connaissances d’athlète. Il obtient ses premières titularisations avec la Celeste à l’occasion d’une dizaine de matchs non officiels contre des formations espagnoles. Ces rencontres servent à financer le séjour et permettent aux Orientales de se confronter à l’inconnu que représente le football européen. Dans une entrevue accordée à El Gráfico en 1935, il se souvient : « les longs voyages en train à travers l’Espagne, somnolant les uns contre les autres, attendant la prochaine gare pour s’autoriser une boisson chaude, tout cela avec l’incertitude des résultats futurs, me reviennent à l’esprit comme un roman que j’aurais lu à l’adolescence ». Quand la députation s’installe à Paris en mai 1924, El Francés Mazali, dont les parents sont Corses, se mue en interprète et grand témoin d’une épopée où l’oisiveté du quotidien le dispute à l’euphorie des soirs de victoire. Il constitue au fil des jours une collection de photos rendant compte des tranches de vie de la Celeste, des plus anodines dans la propriété de Madame Pain à Argenteuil où séjournent les Uruguayens, aux plus officielles, à l’occasion d’une cérémonie protocolaire ou d’un match à Colombes. Le talent et l’opiniâtreté de Pierre Arrighi ont permis de dénicher à Bogotá ces empreintes du passé que l’on pensait perdues ou dont on ignorait l’existence, qu’il en soit remercié[5] !

Champion d’Amérique du Sud du 400 mètres haies en 1920.
Finale des JO 1928.

Le parcours royal de la Celeste donne à la presse française l’occasion de saluer la classe de Nasazzi, Zibecchi, Andrade, Petrone, Scarone ou Romano. Avec de tels cracks, Mazali n’a que peu d’occasions de s’illustrer même si dans L’Auto, Lucien Gamblin souligne sobrement « l’excellence de son style ».

Son second séjour en Europe a lieu en 1925, lors de la fameuse tournée du Nacional. Un des plus éclatants succès du Tricolor a lieu à Marassi, 3-0 contre le Genoa champion d’Italie en titre et difficilement battu par l’Uruguay au Parque Central en 1923 (2-1). Dans Il Lavoro, le chroniqueur salue la technique uruguayenne et note également « la qualité de la défense et de l’admirable gardien de but dont la classe est véritablement excellente ». Au cours de ce périple, il lui arrive encore d’évoluer dans le champ.

De retour à Montevideo, Mazali peine à se motiver et ses performances en club, décevantes, le relèguent au rang de remplaçant en sélection. Du championnat sudamericano gagné en fin d’année 1924 aux Jeux olympiques de 1928, il ne compte aucune cape officielle. Quand il s’agit de la défense du titre à Amsterdam, avec l’Argentine lauréate du précédent sudamericano et principale rivale, Mazali est de nouveau titularisé. Il tient un rôle fondamental dans la conservation de la couronne mondiale des siens, ses arrêts faisant la différence dans les finales acharnées entre Rioplatenses (1-1 puis 2-1). Il aurait probablement été sacré à domicile en 1930 s’il n’avait enfreint les monotones règles de vie de la Celeste, languissant après un moment de tendresse avec sa future épouse, à moins que ce ne soit auprès d’une inconnue séduite par l’incomparable photogénie d’Andrés.


7- Héctor Castro, le Manchot empereur

Novembre 1934. Auteur d’un triplé face à Peñarol, El Manco vient d’offrir le championnat au Nacional.

« Le handicap ne peut pas être un handicap ». S’il n’avait pas assis son propos sur l’observation empirique, Stephen Hawking aurait pu choisir Héctor Castro pour l’illustrer tant El Manco a su faire oublier son handicap.

Héctor n’a qu’une quinzaine d’années quand il intègre le Centro Atlético Lito, le club d’un café de quartier auquel, dit-on, il livre de la glace. Une entité aujourd’hui disparue mais qui manifestement sait attirer les talents en devenir car y débutent peu ou prou à la même période José Nasazzi et Pedro Cea, dit El Vasco au mépris de ses origines galiciennes. Mutilé par une scie de menuiserie à 13 ans, il expose un moignon couturé à l’extrémité de son bras droit et puisque l’usage local exige un sobriquet, ce sera sans originalité El Manco et plus tard El Divino Manco. En fin d’année 1922, le CA Lito se scinde en deux entités distinctes sous l’effet du schisme du football uruguayen et la constitution d’une fédération dissidente impulsée par Peñarol (la Federación Uruguaya de Football – FUF). En choisissant le club séditieux, le CA Lito Cuadrado, El Manco se donne les moyens de jouer plus fréquemment à la pointe de l’attaque et accroît sa visibilité à tel point qu’il est convoqué pour évoluer avec une sélection uruguayenne affiliée à la FUF contre son homologue argentine[6], elle-même entrée en sécession.

Objet de la convoitise de la part des principaux clubs de Montevideo, Castro se laisse séduire par le Nacional, probablement au printemps 1924. Les sept joueurs du Tricolor partis conquérir l’Olympe à Paris lui ouvrent des perspectives. Il effectue ses premiers pas au Parque Central le 8 juin, à la veille de la finale victorieuse de l’Uruguay contre la Suisse. Quand les héros de Colombes font leur retour, El Manco trouve sa place dans une ligne d’attaque où figurent quatre champions du monde, Urdinarán, Scarone, Petrone et Romano. Pour le décrire, la presse évoque un joueur conciliant des qualités d’endurance, de puissance et d’efficacité. Alors que la flèche Pedro Petrone a été désignée meilleur buteur des Jeux de Paris, le rôle d’avant-centre des Bolsos[7] est pourtant fréquemment attribué à Héctor Castro sans que cela n’altère l’efficacité de Perucho Petrone.

Appelé pour le Championnat sudamericano 1926, El Manco marque dès sa première sélection contre l’hôte chilien, ruine les espoirs argentins et conclut le tournoi par un quadruplé face au Paraguay pour offrir le titre à la Celeste alors championne du monde et d’Amérique. A l’issue de ce succès, La Razón, s’enflamme dans un élan patriotique : « L’art dans la science ; la science dans le jeu ; un cerveau intelligent qui conçoit ; des muscles puissants qui exécutent ; un désir indomptable de vaincre, fille légitime de la conscience d’un devoir auto-imposé ». A Amsterdam, en 1928, une blessure réduit son influence lors de la finale initiale face à l’Albiceleste (1-1) et le prive de la rencontre décisive (2-1). Puis vient la Coupe du monde 1930 au cours de laquelle El Divino Manco confirme ses inégalables facilités à entrer dans l’histoire. Il inscrit le but de la victoire face au Pérou lors de l’inauguration du Centenario – avec le concours de l’aimable Pardón, gardien aux mains gourdes – et le dernier de la finale contre l’Argentine pour sceller le sort du match (4-2). Il conquiert un ultime titre sudaméricain en 1935 avec les derniers grognards, El Mariscal Nasazzi et El Gallego Fernández, qui lui est bien Galicien. Héctor Castro se révèle encore une fois impérial en entrée de tournoi et dans la rencontre décisive contre le rival éternel rioplatense, faisant écrire au reporter d’El Bien Público qu’El Manco demeure à 31 ans « l’homme avide aux attaques effrayantes ».

But d’El Manco en finale de Coupe du monde 1930.

En 1932-33, il se fraie une place parmi la légendaire delantera d’Estudiantes, Lauri, Zozaya, Scopelli, Ferreira et Guaita avant d’achever sa carrière au Nacional aux côtés d’un Scarone vieillissant et d’un nouveau crack, El Principe Aníbal Ciocca. Il assoit définitivement sa gloire à la fin de l’année 1934 à l’occasion du superclásico au cours duquel il crucifie à trois reprises le gardien de Peñarol et offre un nouveau championnat aux Bolsos[8]. Retiré des terrains en 1939, il n’en a pas terminé avec le Nacional : désigné technicien, il accompagne l’équipe du Quinquenio de oro ultra dominante du début des années 1940 au sein de laquelle brille un nouveau goleador, Atilio García.


6- Schubert Gambetta, que le spectacle commence !

Dans le vestiaire du Nacional. A ses côtés, en tricot de corps blanc, Aníbal Ciocca.

Franz Schúbert Gambetta Saint León. Un patronyme à rallonge qui trahit les goûts musicaux d’une famille dont la parentèle irait de Léon Gambetta à Maurice-Edouard Saint-Léon Chevalier, célébré en tant que Maurice Chevalier. Franz s’étant perdu dans les méandres administratifs de l’état civil et l’apellido materno s’étant effacé par facilité, nous ne le connaissons qu’à travers un nom d’usage classieux, Schúbert Gambetta, en dissonance avec son surnom d’El Mono (le Singe). Avec un tel blaze, il était immanquablement voué à la postérité mais Schúbert eut le bon goût d’interpréter une exceptionnelle partition dans le gigantesque auditorium du Maracanã en juin 1950 afin que d’héroïques actions président à son statut d’immortel.

Avant de savourer ce triomphe, Gambetta emprunte un long chemin. Porteur des couleurs du Nacional dès 1938, il se révèle en tant que milieu ou arrière dans une défense à trois. Titulaire à part entière à partir de 1940, il concourt à l’obtention de quatre des cinq titres du quinquenio des Bolsos et attire l’attention par son aptitude à évoluer à différents postes, le côté droit ayant sa préférence. Habile et rapide balle au pied, il inverse fréquemment les rôles en dribblant ou en prenant de vitesse l’attaquant qu’il est supposé marquer. On prétend même que le terme gambeta (feinte ou dribble) a été créé pour lui, ce qui est faux, le mot venant de l’italien gamba (jambe) et sa déclinaison gambeta en argot porteño, un mouvement de jambes propre aux danseurs de tango. Gambetta ne se contente pas de « gambetear », il sait enfiler les habits du combattant quand les contingences le commandent. Les coups durs jalonnent sa carrière, des fractures aux membres inférieurs et supérieurs, une rupture des ligaments d’un genou, un enfoncement de la pommette, pour ne citer que les plus sérieuses blessures, mais il se remet toujours de tout.

Quand Roberto Porta, Aníbal Ciocca et d’autres leaders du Tricolor s’effacent, Gambetta prend naturellement le relais. Une anecdote illustre ce qu’il représente parmi les Bolsos. Dans le superclásico de septembre 1948, le Nacional se trouve en infériorité numérique. Il mène malgré tout 2-0 et bénéficie d’un pénalty injustifié lui offrant l’occasion d’achever le Peñarol de Varela, Schiaffino, Míguez… Dans le brouhaha du Centenario, alors que les radioreporters s’exclament « penal a favor de Nacional » en se demandant pourquoi, Gambetta s’autodésigne tireur, frappe volontairement hors cadre et sermonne ses partenaires, « cessez de pleurer, nous n’en avons pas besoin pour gagner ».

Si son prénom lui vaut les railleries des artistes argentins El Charro Moreno et d’El Chueco García, il participe à la conquête du titre sudaméricain à domicile en 1942 avec six équipiers du Club Nacional lors du match décisif contre le voisin du Rio de la Plata. Les duettistes du flanc gauche de l’Albiceleste prennent leur revanche quelques mois plus tard, obligeant Schúbert à changer de côté pour se soustraire à leurs provocations avec les pieds et la parole, une renonciation rarissime pour le pilier de la Celeste.

Scène de Brésil-Uruguay. En couverture, Gambetta intervient sous le regard de Matias González (numéro 2).
Gambetta se fraie un passage parmi les reporters après la victoire offrant le titre mondial à l’Uruguay.

Tardivement rétabli d’une lésion à une cheville, il joue un rôle fondamental dans le sacre uruguayen de 1950. Il n’est pourtant pas celui que l’on associe le plus spontanément au Maracanazo, surpassé par les prouesses de Roque Máspoli, Pepe Schiaffino, Alcides Ghiggia ou par l’autorité bruyante d’El Negro Jefe Obdulio Varela. La Celeste doit en effet beaucoup au capitaine Varela, à qui on attribue la célèbre phrase « Muchachos, los de afuera son de palo. Que comience la función » (« Les gars, ceux à l’extérieur sont en bois. Que le spectacle commence »). On a longtemps cru qu’il s’agissait d’un aphorisme destiné à combattre la pression de la multitude, les deux cent mille spectateurs brésiliens créant une atmosphère suffocante autour de l’aire de jeu. Récemment, trois historiens ont remis en cause cette version en lui donnant une dimension sociale, une sorte de prolongement de la lutte de footballeurs syndiqués contre leurs propres dirigeants[9]. L’expression « los de afuera son de palo » appartiendrait à Schúbert Gambetta et désignerait les pontes de l’Asociación Uruguaya de Fútbol (« ceux à l’extérieur ») qui demandaient aux joueurs « essayez de ne pas prendre six buts, avec quatre nous serons comblés ». La révolte initiale de Gambetta vis-à-vis de ses dirigeants « en bois » est prolongée par Varela auprès de ses compagnons : « si nous partons battus, cela ne vaut pas la peine de sortir. Nous n’allons pas perdre ce match ». Voyant en lui un leader moral opposé au défaitisme de sa fédération et un sportif exemplaire ayant étouffé le côté gauche de la Seleção, Roque Máspoli a plusieurs fois déclaré que « Schúbert Gambetta était le héros du Maracanã », le désignant comme le principal responsable de la symphonie inachevée du Brésil.

A suivre…


[1] L’Uruguay et l’Argentine s’affrontent très fréquemment avant même la création du premier championnat sudaméricain de 1916 à l’occasion de Copas récurrentes appelées Lipton, Newton, Premio de honor et d’autres trophées ponctuels.

[2] Encore appelée Copa de Campeones de America.

[3] Dernier champion hors Nacional et Peñarol : Wanderers en 1931.

[4] Bloqué dans sa voiture par une manifestation en faveur de la transition vers la démocratie en Uruguay en 1985, il s’en prend aux manifestants avec ces mots, prêt à en venir aux mains.

[5] Les lettres de Madame Pain par Pierre Arrighi et L’Album d’Andrés Mazali, dans Sport et Olympisme, Bulletin de la société historique & archéologique d’Argenteuil et du Parisis, numéro 47, 2023-2024.

[6] Ce match n’est pas reconnu par l’UAF, la fédération créée en 1900 et affiliée à la FIFA en 1922. La réunification intervient fin 1925.

[7] Bolso vient de bolsillo, une pochette. Cela fait référence au maillot du Nacional sur lequel se trouve une poche ornée de l’écusson du club. 

[8] Le Nacional s’impose 3-2 alors que les trois rencontres précédentes n’ont pu départager les deux finalistes. La première est celle au cours de laquelle Peñarol inscrit un but sur une action au cours de laquelle la balle sort des limites, rebondit sur la mallette du soigneur et revient en jeu. 

[9] « ¿Los de afuera son de palo? Fútbol, memoria y clase social en Uruguay », décembre 2018, Revue Eletrônica História em Reflexão, Federico Wainstein Diana-Bruno Mora Pereyra-Andrea Quiroga.

39 réflexions sur « Top 10 – Club Nacional de Football (1ère partie) »

    1. Bah, depuis Buenos Aires, Romano s’est engagé avec Peñarol mais à la descente du bateau, cet hincha très proche des dirigeants du Nacional intervient en douce. Il est mentionné dans plusieurs récits que Romano disparaît durant plusieurs, sans doute est ce exagéré. Cet « enlèvement » sert à convaincre Romano de changer de casaque sachant que manifestement, le Nacional savait faire preuve de générosité avec ses joueurs en dépit de l’amateurisme officiel.

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      1. Romano, premier « transfert » international de Boca ? Surement. Arrivé en 1913, première saison du club xeneize en 1ere division. Il repart à la fin de la saison 1914.

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      1. Ba quoi, ils ont un jardin des plantes quand même !
        On est dans l’exotique !
        Merci pour ce bel article !

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  1. Le concept de « Criollo » n’englobait donc que ces migrants du Sud de l’Europe? Noirs et Amérindiens ne rentraient pas dans cette acception de footballs dits « Criollo »?

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    1. Je n’ai cité que les populations européennes dont on retrouve de nombreux descendants dans les équipes de foot, liste non exhaustive. Au départ, Criollo sert à désigner les descendants d’Espagnols nés en Amérique du Sud. Puis c’est généralisé à tous les descendants d’Européens

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    2. le mot criollo quand il est utilisé pour désigner des personnes, populations ; c’est que les descendants (nés en amérique latine), d’abord des espagnols puis des européens par extension, derrière ce mot, c’est aussi indirectement les blancs. cela n’a jamais été utilisé pour qualifier les populations indigènes, métisses ou noires.

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    3. En fait c’est Galeano (que je ne prends pas pour un historien) qui me trouble : c’est lui ma porte d’entrée première à ces footballs-là, je viens de le relire..et parmi ses écrits qui certes subliment volontiers le réel, ceux qu’ils distinguent en matière de foot créole/ »criollo » consistent, je le cite depuis une édition anglaise, en cette dynamique hétéroclite de « native-born kids and young immigrants », de « workers driven out of the countryside (that) could communicate perfectly well with workers driven out of Europe. The Esperanto of the ball connected the native-born poor with peons who had crossed the sea from Vigo, Lisbon, Naples, Beirut, or Bessarabia (…) ».

      Il y prête aussi une dimension linguistique : le Criollo, c’est celui qui parle espagnol et qui s’affranchit des codes britanniques (s’autoriser à jouer le dimanche, par exemple).

      Mais nulle part il n’excluait explicitement les noirs ou indiens du coin du champ sémantique « Criollo ». C’est la première fois que j’entends ça.

      Et donc : y avait-il alors un terme générique pour désigner ceux qui n’étaient ni Criollos, ni Anglais?

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      1. en amérique latine, l’emploi du mot « criollo » a une dimension historique et ethno-raciale quand il est employé pour désigner une personne/un groupe de personnes (les criollos) ; mais aussi en tant qu’adjectif il prend le sens de « national »/ »qui vient d’ici » (par ex, la nourriture criolla, …).
        Là, pour le football criollo, que ce soit Galeano ou un autre, c’est plus large, c’est bien pour qualifier l’œuvre des joueurs qui étaient du rio de la plata qui ont « créolisé » leur football, peu importe leur origine, pour s’émancipait du britannique.

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  2. la continuité entre le CURCC et Peñarol est un débat national sans fin, mobilisant fédération, historiens, avocats, politiques, et qui a été plusieurs fois débattu au parlement.

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      1. ouh là sujet sensible le « decanato » 😄= (savoir quel est le club le plus ancien d’uruguay, si c est Nacional ou Peñarol (si ce dernier est la continuité du CURCC),
        est une question nationale. Depuis au moins 70 ans, chaque camp a produit ses rapports, expertises, preuves, en compagnie de juristes, historiens, avocats pour prouver l un ou l autre … demandant à l AUF de trancher, et c’est remonté plusieurs fois jusqu à la sphère politique évidemment ! (il me semble que ca ete jusqu au parlement, mais à vérifier sur ce point).

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      2. C’est pas triste comme controverse, éhéh..

        L’AUF a-t-elle osé trancher???.. 🙂

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  3. Cubilla, personnage antipathique, mais sur le terrain un immense talent et un gagneur. surement l’un des meilleurs footballeurs sudaméricains de la seconde moitié du 20e siècle. en tous, côté uruguayen il y en a pas 3 meilleurs que lui entre 1950 et 2000. Je sais pas trop ce que pense de lui les suiveurs avertis du Decano …

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    1. Je l’ai inséré dans ce Top 10, comment faire autrement ?, mais plutôt vers la fin alors que dans un Top 10 Peñarol, il serait nécessairement mieux classé.
      Garrincha, Corbatta, Julinho, Abbadie, Cubilla… La densité d’ailiers droits sudams à la fin des années 1950, c’est énorme !

      Cubilla, c’est aussi un parcours d’entraineur à succès avec Olimpia et notamment 2 Libertadores (bon, la 2nde contre le Barcelona Guayaquil a été achetée selon ses propres dires…).

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      1. Selon ses propres dires?? Lol…………….., j’adore. On dirait Lozano.

        Ceci dit : tu l’avais sans doute déjà abordé quelque part, car ça me dit quelque chose.

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      2. C’est vraiment un personnage particulier, un type égoïste en dehors d’un terrain de jeu. Il y a une autre anecdote le concernant, je crois que c’était pendant el Marzo Paraguayo de 1999, cette période de manifestations violentes qui avaient agité Asunción. Durant une rencontre de Libertadores d’Olimpia, les incidents à l’extérieur provoquent une coupure d’électricité, plongeant dans le noir total le stade Defensores del Chaco où se trouvent plusieurs milliers de spectateurs hostiles au régime. Les joueurs et les staffs se réfugient dans le vestiaire alors que la capitale se trouve en état de siège. Quand la lumière revient, la partie peut reprendre. Mais Cubilla a disparu. Effrayé par la situation, il a rejoint son domicile. Une trahison pour ses joueurs. Cela lui vaut un licenciement avant un énième retour à la tête d’Olimpia, quand les émeutes ont cessé.

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      3. Ca suggère un je ne sais quoi de primitif (je ne dis pas ça méchamment).

        J’ai vu beaucoup de tempéraments comme ça dans la ferraille. Margoulins, sur-égoïstes (à leur décharge : des gens qui travaillent très dur et sans parachute, dans des contextes hyper-concurrentiels), lâches sur pas mal de points, instincts de survie très développés…….et à côté de ça : très cash, très patriotes, ne lâchaient rien……… ==> Il me fait vraiment penser à ça.

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    1. Vraiment un top joueur, présent en 1971 et en 1980 pour 2 victoires en Libertadores. Ailier coureur, puissant, adroit devant le but quand Cubilla était plus dribbleur. Et Morales, c’est aussi des simulations à n’en plus finir…

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    1. J’aurais pu faire un Top 10 avec les deux grandes générations, ceux des années 1920 et ceux champions en 1950, mais j’ai voulu élargir un peu. Il y aura donc des absences très discutables.

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      1. Faut faire un top 50 🙂

        D’ailleurs, Nacional et Boca Juniors ont des liens amicaux assez développés depuis leurs débuts au début du siècle dernier.

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  4. Un fait intéressant dans ce football archi dominé par Nacional et Peñarol. Il a y eu 5 ans, de 87 à 91, sans titre pour les deux mastodontes et quatre vainqueurs différents ! Alors que les deux dernières Libertadores datent de 87 pour Peñarol et 88 pour Nacional. Donc on peut penser que les gros étaient compétitifs. Vous connaissez les raisons de cette sècheresse ?

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    1. Oui j’avais vu ça en rédigeant l’article. Je pense que ça représente le début du déclin du football de club uruguayen, masqué par les derniers succès majeurs de Peñarol et Nacional. Dans les années 1980, les effectifs sont de moins en moins qualitatifs, les cracks partent à l’étranger. En 1987 et 1988 (avec de Leon de retour), la préparation de l’Intercontinentale a dû les pénaliser alors que se disputait le championnat. Enfin, certains championnats sont des versions « courtes », matchs allers sans matchs retours. Sur une douzaine de matchs, gagner un titre est plus facile que sur 24.
      Ces dernières années, de nombreux « aperturas » ou « clausuras » ont échappé aux deux géants, preuve que leur domination n’est plus écrasante.
      Un dernier mot : le parcours du Nacional en Libertadores est un calvaire alors que Peñarol résiste tant bien que mal.

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      1. C »est vrai qu’une seule finale de Libertadores pour l’Uruguay, celle face au Santos de Neymar, depuis 88, c’est dramatique. Il n’y a que la Bolivie et le Venezuela qui font pire. Et le Perou a un score identique. Même le Mexique qui ne participe plus, a 3 fois plus de finales. D’ailleurs, je trouve dommage que ce dernier ne participe plus. Ça relevait un peu la compétitivité.

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      2. Pourquoi les Mexicains n’y prennent-ils plus part? Vu de loin, ç’avait tout l’air d’être du win-win.

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      3. Je l’ignore Alex mais le Mexique a de l’ordre de 17 participations pour 3 finalistes. C’était pas démentiel mais ça prouvait qu’ils étaient des outsiders sérieux.

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      4. Pour les clubs mexicains, c’est le règlement de la FIFA qui est plus stricte tout simplement. Un club d’une fédération ne peut plus jouer une compétition continentale autre qu’à celle om il est rattaché. Les clubs NZ qui jouent dans le championnat australien, ne peuvent pas aussi jouer la Ligue des champions asiatique s’ils venaient à se qualifier par exemple.

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      5. @Verano
        sur les apertura/clausura ça donne pas de titre, bien que le championnat est découpé en deux phases. Il y a un toujours une finale en Uruguay.

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