Clap de fin pour Julian Nagelsmann au FC Bayern Munich

Championnat à nul autre pareil, son club phare le FC Bayern Munich a profité de la trêve internationale pour mettre fin au contrat de son entraîneur principal.

Julian Nagelsmann débarqué, Thomas Tuchel est en approche.

Le choc du 1er avril prochain n’en devient que plus épicé puisque Tuchel, ex-entraîneur du Borussia, est parti en très mauvais termes des Marsupiaux. Les retrouvailles s’annoncent mémorables.

Trop arrogant et surtout trop prétentieux à vouloir incarner seul ce club si puissant, le Julian, qui a appris la nouvelle pendant qu’il était au ski en Autriche alors que son équipe s’entraînait, va pouvoir méditer sur le pouvoir des anciens dans un vestiaire. Probablement une donnée aussi importante que celle qui consiste à maîtriser tactiquement n’importe quel adversaire rencontré. En tout cas pour qui veut manager un club aussi séduisant que le FC Bayern.

Je me demande si le Juju n’a pas été un pion dans une lutte de pouvoir inhérente à un club aussi important que peut l’être le Bayern. Certainement pas un enfant de chœur mais pas responsable de tous les maux bavarois.

A l’image de sa reprise en main musclée du vestiaire bavarois, qui de toute façon n’a pu se faire qu’avec l’accord de sa direction, elle-même également en mode charge médiatique XXL contre un Neuer, devenu aussi subitement dérangeant que skieur soudainement hors piste au yeux de son employeur.

Son management ne tenant pas suffisamment compte des hommes, de la gestion de leur ego et de leurs histoires communes : ainsi, Nagelsmann a éjecté sans ménagement l’ex-entraîneur des gardiens Tapalovic pendant l’absence de Neuer pour signer quelques jours plus tard son pote Rechner, directement débauché d’Hoffenheim où il avait travaillé ensemble mais surtout a sous estimé le poids d’un Müller qui a publiquement dit tout le bien qu’il pensait d’un Tapalovic. Révélant les fractures ouvertes d’un vestiaire où seul Kimmich, parmi les tauliers, semblait rouler pour le Mozart du coaching. Le brassard au bras pouvant peut-être aussi expliquer cette fidélité pas vraiment désintéressée.

Puis, Müller renvoyé sur le banc un peu plus souvent que d’habitude n’a plus rien dit. En tout cas, médiatiquement. Curieux maintenant d’entendre sa déclaration quant au départ de son désormais ex-entraîneur. A goûter sans modération, comme une mousse à l’Oktoberfest.

Enfin, un dernier tacle appuyé mais avec les deux pieds non décollés du sol, à l’encontre de Brazzo, l’emblématique directeur sportif et en même temps membre du board bavarois.

Prolongé contractuellement lors de la première partie de saison, de manière beaucoup trop hâtive selon moi, Hasan Salihamidzic est la probable clef de bonne compréhension de ce qui se joue en coulisses. S’il a été un fidèle coéquipier d’Oliver Kahn, désormais président du directoire du club numéro un d’Allemagne, il est surtout responsable de recrutements devenus aussi dispendieux qu’insuffisants par rapport aux exigences sportives du Bayern. Récemment, ses luttes de pouvoir incessantes pour contrôler la gestion sportive et technique du club avaient déjà conduit au départ en 2021 de l’entraîneur précédent Hansi Flick, coach pourtant auréolé d’un remarquable sextuplé historique en 2020 après avoir joué les pompiers de service (championnat, coupe nationale, Ligue des Champions, Supercoupe de l’UEFA, Supercoupe nationale, Mondial des clubs). Un entraîneur qui ne voulait plus collaborer avec le Brazzo avec qui, et de notoriété publique, les relations étaient plus que difficiles.

Déjà.

Le duo Kahn-Salihamidzic recrutant alors pour 25 millions d’euros son successeur : Julian Nagelsmann.

Il est vrai que l’argent achète beaucoup de choses, et le Bayern est un club riche.

Pas sûr toutefois que le volcanique Tüchel soit un béni oui-oui. Le FC Hollywood a encore de beaux jours devant lui. Pour notre plus grand plaisir. A suivre.

8 réflexions sur « Clap de fin pour Julian Nagelsmann au FC Bayern Munich »

  1. J’aime bien quand des clubs prestigieux filent des postes importants aux anciennes gloires ou joueurs fidèles, comme c’est la cas avec Salihamidzic. Mais à te lire, c’est pas un franc succès. Comme c’est le cas avec Nedved et la Juventus. Problème de personnalité, Salihamidzic était un teigneux sur le terrain, de compétences?

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    1. Bilan mitigé. D’un côté, il a bien piloté le rajeunissement de l’équipe ces dernières années et évité une fin de cycle brutale. De l’autre, il y a effectivement ces recrutements dispendieux et toutes les histoires en coulisses, sans parler du contrat de Nagelsmann. D’après kicker, le Bayern a payé 20 millions au RB Leipzig qui peuvent (pouvaient…) devenir 25 avec primes de résultats. En cas de licenciement, Nagelsmann devait (et va maintenant) percevoir l’intégralité de son salaire (environ 10 millions annuels) jusqu’à l’été 2026 sauf s’il retrouve un banc avant. Je veux bien que Nagelsmann soit un bon entraîneur, mais quand on s’appelle le Bayern, on ne se met pas à genoux comme ça.

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    2. Moi je suis partagé : ces ex-joueurs suivent désormais des cursus de management sportif hautement standardisés qui, au fond, ne les distinguent sur l’essentiel plus en rien d’un CEO ou Directeur-lambda ; l’un dans l’autre le modèle de la gestion d’entreprise prime.

      Quand plus-value il y a : souvent d’un ordre symbolique, genre le football aux (ex-)footballeurs, ce genre d’illusions.. Ce peut être, aussi, une forme d’achat de paix sociale avec les supporters…… Je ne suis pas fan de ce genre de mascarades.

      C’est comme ces anciennes grandes vedettes que l’on bombardait soudain, sans avoir fait leurs preuves ailleurs, à la tête d’une grande formation continentale……….. N’avaient été bien des tours de passe-passe, l’on réaliserait que plupart firent des fours invraisemblables, d’ailleurs ils ont rarement duré.

      Je suis très vieille école mais, en toutes choses : je préfère l’école du mérite, des preuves, des accomplissements.. Les roturiers et self-made-men, dotés d’une compréhension profonde du jeu + d’un sens des affaires prononcé (les diplômes sont sans importance pour cela, plutôt une question de feeling et de bagage) : rien de tel! Il faut une vision pour exceller à ces responsabilités ; pour les détails pratiques, ont peut toujours trouver des spécialistes formatés pour les assister.

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  2. Comment? Des joueurs ont eu la peau d’un entraîneur au Bayern? Des luttes de pouvoir?

    Ben on appelle ça le karma! Le péché originel ce fut il y a près d’un demi-siècle, quand les salopes Breitner Hoeness et Maier, ambitieux et serviles exécuteurs des basses-oeuvres de l’idéologue Strauss, eurent la peau du chef de chantier Neudecker, père exécutif du Grand Bayern de jadis.. Tout ce qui a suivi (FC Hollywood et ses avatars), c’est comme Adam et Eve, Caïn et Abel.. : ce club n’a pas fini de porter cette croix. Quand la tête est historiquement pourrie : le reste du serpent suit.

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