Je garde en moi mille et un souvenirs du Burkina. Du premier pas de danse maladroit sur le dance floor des maquis, aux rires complices échangés à la nuit tombée. Des palabres sans fin, tapis dans l’ombre, à la préparation du dolo offert les jours de fête. Aucun autre voyage ne m’a autant touché, changé aussi profondément. Et parmi ces petits bouts de ma jeunesse, où la cruauté de la vie n’était malheureusement jamais loin, un ballon passait ça et là… Des parties disputées, sous un cagnard omniprésent, des rares moments de prouesse footballistique jusqu’à ce qu’une pierre m’arrache l’orteil et me rappelle que je n’étais pas fait pour jouer pieds nus… Moumouni Dagano était alors l’idole du moment et se qualifier pour une phase finale de la CAN relevait un peu de l’exploit pour les Étalons. Personne ne me parla jamais de l’édition 1998 à domicile. Et seuls les fous ou les indécrottables optimistes auraient pu envisager une épopée continentale. Ce texte est un clin d’œil tendre à ces amitiés, à ceux que la distance et le temps n’auront jamais totalement effacés…
Sur les pas de Thomas Sankara…
Le Pays des Hommes Intègres est longtemps demeuré un des parents pauvres du continent. Le match inaugural a lieu à Madagascar, en 1960, face au Gabon, et il faut attendre 18 ans pour que les Étalons accèdent à une phase finale de la CAN, organisée au Ghana. D’ailleurs, encore appelée la Haute-Volta, la sélection coachée par l’Allemand Otto Pfister ne doit sa participation qu’aux disqualifications successives de la Côte d’Ivoire et du Mali. La préparation est inexistante et le Nigeria mène déjà deux à zéro en match d’ouverture lorsque Hubert Hien, du Rail Club du Kadiogo, à Ouagadougou, reçoit la gonfle : « J’ai récupéré le ballon et je suis parti tout droit sur le gardien. C’était Okpara. Vous ne l’avez pas connu. C’était un gardien grand, large. Je n’ai pas tiré de loin parce que si vous tiriez de loin, vous ne pouviez pas le battre. Je suis allé à deux, trois mètres. J’ai attendu, et quand il a pris le pied d’appui, j’ai glissé la balle à droite... »
Une mémoire intacte et un premier but burkinabé dans la compétition face à l’ogre nigérian, bientôt suivi de l’égalisation, œuvre du Sorcier Koita Mamadou. Une parité au score flatteuse qui fera long feu, le Burkina perd comme prévu le match, ainsi que les deux suivants. Et devra attendre presque 20 ans, avant de goûter à nouveau à la CAN…
La mort aux trousses
La décennie 1980 est celle d’une révolution. Le capitaine Thomas Sankara prend le pourvoir en 1983 et rebaptise le pays, Burkina Faso, un an plus tard. Il promeut une redistribution des richesses, la libération des femmes. De vastes campagnes d’alphabétisation sont lancées, ainsi que de nombreux programmes pour lutter contre la malnutrition. Son ancien allié, Blaise Compaoré le fait assassiner en 1987 et ne lâchera plus son trône jusqu’en 2014…
Après un retour discret à la CAN 1996, où les Étalons perdront tous leurs matchs, même celui face au Sierra Leone de Mohamed Kallon, le Burkina Faso est choisi pour organiser l’édition suivante, deux ans plus tard. Sélection faible, ayant perdu ses 11 derniers matchs, elle voit son coach bulgare, Ivan Vutov disparaître littéralement dans la nature avant la compétition ! C’est un Français, rodé aux exigences africaines, qui lui succède : Philippe Troussier. Un homme dont on raconte qu’il est capable de transformer un mulet en cheval de course…
Troussier est un homme rigide qui ne tolère aucun manquement à la discipline. Afin d’asseoir son autorité, il écarte sans ménagement, le turbulent Mohamed Zongo, dit Bebeto, pourtant considéré comme le meilleur joueur du pays! Son groupe, dont la plupart jouent au Burkina, est quelque peu dépourvu de talent et de justesse technique mais nullement de cœur. Il le prouvera, après sa défaite inaugurale face au Cameroun d’Alphonse Tchami, en alignant successivement l’Algerie et la Guinée. Une qualification quasi-miraculeuse pour les quarts de finale qui prend une tournure homérique lorsque Sami Trabelsi, le défenseur tunisiens, rate son tir au but, au bout de deux heures de défi et d’approximations. Les volailles sont consommées avec appétit dans tout le pays, la surprise est totale mais comme l’écrira un monte-en-l’air sur les murs de la maison de Troussier, pourtant gardée par l’élite des forces spéciales, « Ya chaud Etalons. La Patrie ou la mort, nous vaincrons. »
La magie blanche de Troussier ne sera pourtant d’aucun secours face à l’Egypte d’Ahmed Hassan au tour suivant. Reste une médaille de bronze à conquérir face à la RDC, dans un des scénarios les plus invraisemblables de l’histoire de la compétition. Les Étalons mènent 4 à 1, à quatre minutes du terme de la rencontre. Les spectateurs sont extatiques, le match est plié. Ils se trompent grandement… Sans prévenir, c’est la débandade. Les Congolais remontent, minute après minute, leur retard, jusqu’à arracher d’inespérées prolongations ! Le public du Stade du 4-août est abasourdi, ses joueurs KO débout. La RDC domine sans mal la séance de tirs au but, Troussier profite de sa nouvelle notoriété pour signer un contrat avec les Bafana Bafana, en route pour le Mondial 1998.
On va chanter Jonathan Pitroipa…
Le nouveau millénaire marque un retour à un relatif anonymat pour le Burkina. Les Etalons participent régulièrement à la phase finale de la CAN mais ne passent jamais le premier tour. Jusqu’à l’édition 2013… En Afrique du Sud, le bien nommé Paul Put, le sélectionneur belge, a certainement à sa disposition le groupe le plus complet de l’histoire du pays. Bakary Koné, central expérimenté de Ligue 1. Charles Kaboré qui, si il essuie régulièrement le scepticisme et les moqueries du Vélodrome, est le véritable meneur du groupe. Alain Traoré à la frappe lourde et l’étincelle Pitroipa. Aussi talentueux qu’irrégulier, qui va se transcender comme jamais pendant un mois.
Menés dans les arrêts de jeu par le Nigéria d’Emenike, Pitroipa contrôle magistralement une chandelle au milieu du terrain, efface deux défenseurs, avant de servir en retrait Traoré qui assure du plat du pied. Un nul au courage, indiscutable moment fondateur de l’épopée… Car le Burkina ne va s’arrêter en si bon chemin. Il étrille l’Éthiopie 4 à 0 sur des missiles d’Alain Traoré, sa première victoire à l’extérieur à la CAN, avant de sortir le tenant du titre zambien, en se montrant intraitable en défense. Seule ombre au tableau, la blessure de Traoré, auteur de trois réalisations au premier tour, qui verra la suite de la compétition des tribunes. Un coup dur, Traoré le talisman avait déjà qualifié sa sélection pour la CAN face à la Centrafrique…
Le Burkina n’a pas de stars continentales comme son futur adversaire, le Togo. Le match est haché, Adebayor passe la plupart de son temps à réclamer des fautes imaginaires mais aucune équipe n’a trouvé la faille dans le temps réglementaire. Ce n’est qu’une question de patience. A la suite d’un corner botté par Charles Kaboré, seul au premier poteau, le petit Jonathan Pitroipa trompe le portier adverse de la tête ! Quinze ans après, le Burkina retrouve le dernier carré, face à un frontalier, le Ghana. Rapidement cueillis à froid par un but de Wassako, les Étalons vont offrir une splendide leçon de résilience. De quoi retourner les tripes de l’auteur de ces lignes, absolument pas neutre dans l’affaire. Ce n’était pas du football champagne, non. C’était bien plus terrien et poussiéreux… Aristide Bancé déploie sa musculeuse carcasse à chaque mêlée, infatigable et volontaire, pour une égalisation au combien méritée. Par la suite, Pitroipa est injustement expulsé avant les tirs au but mais nous étions tous convaincus de l’issue. La fête fut belle de Dori à Bobo-Dioulasso. Elle le fut aussi intérieurement…
Chose rare, l’arbitre de la rencontre, le Tunisien Slim Jdidi, reconnait son erreur de jugement et le CAF annule donc la suspension de Pitroipa. Si l’ailier freluquet ne cache pas sa satisfaction, Put est conscient que son groupe est au bout du rouleau. Pitroipa traversera la finale tel un fantôme. Le Nigeria, au gré d’un rythme lent et dans une partie peu spectaculaire, n’a pas à forcer, tant les Etalons sont amorphes. L’inconnu Mba signe l’unique but du match, le gardien Enyeama passe une soirée pépère et Stephen Keshi s’offre le doublé à la CAN, en tant que joueur et sélectionneur. Une belle récompense pour ce héros de l’Afrique… Au retour des Étalons à Ouagadougou, Ravaillac Compaoré ne peut s’empêcher de flatter l’égo de son peuple, et le sien par la même occasion. Qu’il en profite, ces heures à la tête du pays sont comptées…
Chaos et éclaircies
En octobre 2014, à la suite d’un soulèvement populaire, Blaise Compaoré est chassé du pouvoir. Après 27 ans… Les lendemains ne tiendront malheureusement pas leurs promesses. Le Burkina Faso s’enlise dans le chaos, entre transition démocratique avortée, militaires d’opérette et Nord du pays, désormais aux mains de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Les morts depuis le début du conflit se comptent en milliers, les déplacés sont innombrables.
Les Étalons sont désormais respectés sur le continent et débarquent au Gabon en 2017, avec quelques certitudes. La colonne vertébrale, mise en place par le Portugais, Paulo Duarte, est sensiblement la même qu’en 2013 mais a une arme supplémentaire. Bertrand Traoré, le frère d’Alain, qui amène à sa sélection ce grain de fantaisie qui lui fait parfois défaut. Sorti sans encombre de son groupe, le Burkina se défait en quart des Aigles de Carthage, grâce à une brillante prestation de son sculptural Bancé. Le dernier carré ne fait désormais plus peur à cette génération, Bakary Koné promet l’enfer à Mohamed Salah qui n’est pas encore le cador que nous connaissons aujourd’hui… Si le mérite existait dans ce sport, le Burkina aurait vécu une deuxième finale continentale en quatre ans. L’Égypte a bien ouvert le score par son inévitable Salah mais n’a plus rien proposé par la suite. Il aura fallu toute la pugnacité de Bancé, encore lui, pour égaliser. On refuse un penalty évident au Burkina mais la séance de tirs au but lui sera cette fois-ci fatale. Duarte est furieux contre les instances. Cette colère, qui envahit sa sélection, se matérialisera par la frappe puissante d’Alain Traoré face au Ghana. Une médaille de bronze, synonyme d’exploits, 20 ans auparavant. Néanmoins, pour la première fois de son histoire, les Étalons ont l’impression d’avoir manqué le coche…
Sans en connaître les raisons, le Burkina est performant une compétition sur deux. N’ayant pas participé à la CAN 2019 en Egypte, les Étalons espèrent que l’atmosphère tropicale du Cameroun inspirera les nouveaux caciques, Bertrand Traoré et Edmond Tapsoba. Le premier tour est poussif, les Étalons peuvent remercier la faiblesse de l’opposition éthiopienne ou cape-verdienne. Le huitième, idem. Face à un Gabon qui joua la majorité du match à 10. Le réveil a enfin lieu en quarts face à la Tunisie, un adversaire qui lui réussit bien. Les deux sélections se ressemblent et aucune n’ose prendre des risques, lorsque le Lorientais Dango Ouattara résiste à Haddadi, l’élimine d’un crochet raté dans la surface avant de battre Ben Saïd pour ouvrir le score! Cette année est-elle la bonne ?
La réponse est non et ne souffre d’aucune contestation. La bande de Sadio Mané ne fait plus de prisonnier. Pas vraiment de regret, le Burkina peut déjà s’estimer heureux de finir dans un top 4 et joue libéré pour la troisième place face au Cameroun. Le résultat est stupéfiant, 3 à 0 pour les Étalons à la 50e minute ! Aboubakar, l’attaquant camerounais, entre, la frustration se lit sur ses traits. Il va tout changer… Comme en 1998, le Burkina s’effondre. 71e, 85e et deux minutes plus tard, Aboubakar qui pousse le ballon dans un but vide ! Une remontée fantastique qui fait rugir de plaisir Yaoundé. Le Burkina se liquéfie aux tirs au but…
Au moment de la parution de ce texte, la CAN aura déjà débuté. Et s’il on est superstitieux ou s’il ont se fie aux statistiques, le Burkina ne devrait pas faire de vagues. Il manque certainement à la sélection, deux ou trois joueurs de qualité supérieure pour passer un cap. Le premier tour paraît accessible et la Côte d’Ivoire, avec qui les mouvements de population furent nombreux dans l’histoire, verra certainement son lot de fans des Étalons dans les gradins. Je les soutiendrai, comme je le fais depuis bientôt 20 ans. En souvenir d’Apollinaire, Blaise ou Ramson. De Kaya sous les flammes. Et de ses enfants qui n’en sont plus depuis longtemps…
C’est des bons et beaux souvenirs pour moi aussi. 2013 et..2017?? en tout cas. Avec Traore en arme fatale, qui allumait dès qu’il le pouvait, le décrié mais inépuisable Bancé devant.. Kaboré, oui : c’était lui le patron! Pitroipa aussi, dont je me rappelle avoir attendu davantage en CAN.. Belle équipe, beaux parcours….. Ca faisait plaisir!
J’ai vu que tu parlais de Dagano aussi.. Très bon en Belgique, mais je crains que le championnat belge dont il fit l’expérience ne valût alors plus un pli, pour ma part c’est comme s’il avait disparu de la circulation ensuite.
Dagano est arrivé à Sochaux un peu après la génération Frau, Meriem, Pedretti ou Mathieu, mais il gagne le Coupe en 2007. Il marque d’ailleurs en finale. C’est encore le meilleur buteur en sélection.
Oui, le parcours du Burkina en 2013 était rafraîchissant. Grand souvenir de la demi-finale face au Ghana. Pitroipa avait d’ailleurs été élu meilleur joueur de la compétition. Alain Traoré avait une frappe de balle magnifique, lourde. Il a mis quelques mines avec Lorient et Auxerre.
Le retour au score par la RDC, ce match pour la 3ème place, lol.. Mais comment est-ce possible?, quelle gestion..
Mener 4 à 1 à la 86ème et se faire reprendre… Un des derniers podium de la RDC avec celui de 2015. En 98, on peut citer Jerry Tondelua, qui a joué en Belgique ou Didier Ekanza Simba qui était un fidèle de la sélection dans les 90′. Mais pas de grosses légendes congolaises à ma connaissance.
C’était le chaos – ce fut certes pire encore ensuite, l’enfer sur terre (ça l’est hélas resté dans certains coins), mais c’est déjà miracle qu’ils parvinrent à monter et envoyer une équipe, alors, une demi..
Paulo Duarte avait réalisé un premier excellent passage à la tête du Burkina Faso à la fin des années 2000 et avait réussi à conserver la responsabilité de la sélection tout en prenant les rênes du Mans alors en 1ere division. Il avait fait une formidable impression à son arrivée et on pensait que le duo Jeandupeux (conseiller)- Legarda (président) avait réalisé une nouvelle bonne pioche après Fred Hantz et Rudi Garcia. Dans les faits, cela avait été un fiasco, Duarte avait dégagé avant l’hiver, le club ne s’était jamais remis de ce mauvais départ et avait été relégué.
Merci beaucoup pour ce texte. Grand coup de coeur pour le Burkina, que j’ai visité en 2002. Magnifique pays, avec des gens merveilleux.
Sur le coup d’état de Campaoré, il ne faut pas oublier qu’il a eu de puissants appuis, très probablement la France (période Mitterrand, le père et le fils François (connu en Afrique comme « papa m’a dit »).
Jean-Christophe, fils de.
Les relations entre Mitterand et Sankara étaient houleuses. Ce dernier n’avait pas hésité de critiquer l’influence de la France sur le continent.
Et c’est une forme de fierté pour les Burkinabé.
Une vidéo d’un entretien entre les deux hommes.
https://youtu.be/tbJqVBO_XNY?si=CujBKIv_GCqLbqNX
Ah, tu es venu avant moi. Perso, j’y suis allé de 2004 à 2006, chaque été, sur un peu plus de 2 mois. Nous etions basés à Kaya, dans le Sanmatenga. Tu es allé où?
Je les deja raconté aux autres mais la finale du Mondial 2006, je l’ai vécue à Ouaga, où je venais d’arriver. Ils avaient installé des ecrans géants un peu partout dans la ville pour l’occasion. Beaucoup de monde dans les rues.
Quand Zidane marque, une trentaine de jeunes à côté de moi, enfourchent leurs mobylettes, drapeaux français à la main, pour aller foutre le bordel dans le quartier.
Je me dis, ils sont pour la France, la francophonie, tout ça…
Matterazzi égalise. Les mêmes jeunes lâchent leurs drapeaux français, prennent des drapeaux italiens qu’ils avaient préalablement cachés, et repartent dans leur rodéo autour du quartier.
C’était jour de finale, tout le monde était content. C’était chouette…
Je ne suis allé que cette fois-là. A l’époque ma femme travaillait dans une agence de voyage spécialisée dans l’Afrique, à Madrid, et on avait des contacts là-bas, un espagnol qui était l’ancien associé de l’agence et surtout Bouba, guide touristique, qui était notre ami depuis des années (connu à Madrid). Nous avons visité un peut tout le pays (Bobo, Banfora, Tiébelé, mais aussi le nord, Dori), mais surtout nous sommes restés à Ouaga à rien faire de particulier, accompagner Bouba ou d’autres gens faire les courses, changer une pièce pour l’imprimante (toute la matinée, ponctué de 4 ou 5 bières d’un demi-litre), négocier avec l’hôpital où le fils de Bouba venait de naître pour réduire la facture de frais (on a pu partir avec le bébé en échange d’une mobylette…) et (beaucoup) faire la fête.
C’est dommage, étant donné la situation ces dernier temps, de ne pas être allé avec ma fille.
Bobo est une ville très agréable. Nous avions des copains là-bas, des têtes. Avec un français à faire rougir n’importe qui… Ils étaient même venus en France faire le championnat du monde de Scrabble! Organisé à Montauban. On les avait accompagnés. C’était marrant de les entendre nous parler des légendes de la compétition.
Faut dire que le scrabble à Bobo n’avait rien à voir avec la partie pépère jouée avec grand-mère le dimanche après-midi. Ça gueulait, ça envoyait les lettres au sol quand le mot rapportait des points!
Banfora et ses cascades. Et Dori et l’entrée du Sahel. J’avais un copain chamelier qui m’avait fait faire un tour à Gorom Gorom dans les dunes, au nord de Dori.
Bon..et le Burkina, alors : c’était comment? Crève les yeux depuis quelque temps que tu as été positivement marqué par ce pays, non?
Et, ah oui : m’a fallu bon gros quart d’heure pour réaliser que tu n’étais probablement pas le type en photo sur la moto, lol.. (ben oui, le temps que je remette Troussier.. 😉 )
Oui, c’était Troussier. Certainement dans les rues de Ouaga. Ecoute, le Burkina, c’est ma jeunesse, un peu naïve parfois. C’était essayer de trouver du financement toute l’année en France pour mettre à bien nos projets sur place. C’est le seul véritable voyage où je n’étais pas en touriste, où des amitiés se sont créées.
Et pour dire vrai, après la France et l’Espagne, c’est le pays où j’ai passé le plus de temps dans ma vie.
C’est toujours particulier de dire que l’on a aimé un pays où la pauvreté était omniprésente, en dictature en plus, mais comme disait Bison plus haut, je n’ai quasiment rencontré que des chouettes personnes. Et malgré nos erreurs et la dureté de la vie sur place, on a réalisé ensemble de chouettes trucs et on a souvent bien rigolé.
Ça m’attriste ce qui se passe depuis la chute de Compaoré. Avoir chassé le despote n’a malheureusement pas amélioré la situation…
Et sinon, pour cette édition, ça manque un peu d’étincelles chez les Etalons. La base est assez solide mais Bertand Traoré à la fichue manie de ralentir le jeu. Pas favori face au Mali qui m’a laissé une meilleure impression sur le premier tour mais l’écart entre les deux nations ne paraît pas immense. Ça devrait être serré.
Et pour finir, la photo de garde avec le magnifique arbre a été prise à Kaya, où nous vivions.
D’ailleurs, avant que le Rwanda organise leur tour du Rwando en cyclisme, le tour du Faso a longtemps été la compétition la plus importante du continent.
Oui, le Rwanda a un peu « » »usurpé » » » cette appellation burkinabé.
Les moyens parlent pour eux, qualité des routes au top pour l’Afrique centrale, reliefs extraordinaires.. T’as même des sections pavées en plein arrière-pays!!! (s’ils cherchent un tronçon WTF : la route de Gikongoro à Cyanika, juste à l’approche de Cyanika….. ==> une flandrienne au milieu des bananiers, à +2000m d’altitude)
Oui, il a l’air sympa le Tour du Rwanda. Commence à avoir des coureurs africains dans le peloton. D’ Érythrée en particulier. Biniam Girmay a gagné Gand-Wevelgem 2022.
Toujours été un peu étonné de ne pas retrouver des cyclistes venus du Maghreb. Avec leurs qualités d’endurance que l’on retrouve en athlétisme, les montagnes de l’Atlas ou d’Algérie, y a de quoi devenir une petite Colombie si on se donne les moyens.
On dirait peu ou prou les discussions que je peux avoir avec Souleymane, un collègue du boulot, burkinabè d’ethnie mossi. Le Burkina Faso, le pays des hommes intègres, qui paradoxalement, souffrent bien plus maintenant depuis que Blaise Compaoré a été destitué.
Puis Roch Marc Kaboré a été destitué en grande partie à cause de l’humiliation subie par l’armée burkinabè lors de l’attaque des djihadistes d’Ansarul Islam à Inata fin 2021. Entre les insurrections islamistes dans le nord du pays, menées par l’État islamique dans le grand Sahara, l’incapacité du gouvernement à gérer certaines zones du pays (quasiment 40% du territoire est hors contrôle), une instabilité politique chronique… Difficile de se prononcer sur toute cette zone d’Afrique de l’Ouest, sujette aux putschs militaires (Niger, Mali, Guinée…).
Tu as un collègue Burkinabé? Passe lui le lien de l’article, ça lui rappellera des souvenirs.
Je lui montrerai ça la prochaine fois que je suis de garde avec lui 😉
Quel beau texte khia!
Pfff ça sent la nostalgie eheh.
J’ai envie de voyager bon sang!
Très bel hommage au Burkina Faso, mais
Tu as ehontément sauté les années 90, cher @Khiadia
Dont, la CAN 98
Non ? 😉
Ah non, même pas
Excuse moi
C’est bien, 98, c’est l’année où l’ADS a éliminé le Maroc, lors de la seule fois où il a eu l’avantage face à l’Egypte
Cela devrait à nouveau être le cas ^^
Et non, Van, j’allais pas oublier le premier exploit des Etalons! Par contre, c’est certainement la CAN, celle de 98, dont j’ai le moins de souvenirs. J’ai rate là finale, c’est certain mais même le reste, j’ai du n’en voir que des bribes.
Finale Egypte Afrique du Sud (tenant du titre en 96)
Vainqueur : Egypte, leur 4ème sacre à l’époque
Le Ghana était jusqu’alors devant en termes de titres à ce moment là
Et puis l’Egypte va marcher sur le continent dans la 2ème moitié des années 2000