Equipe de France : le onze idéal des origines à 1940

Ce texte propose une sélection des meilleurs joueurs français des origines à 1940. Le dispositif adopté est un 2-3-5 classique, qui est celui le plus utilisé pendant cette période. En France, le WM ne deviendra dominant qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Dans le cadre de ce 2-3-5, les deux postes névralgiques sont ceux de demi-centre et d’avant-centre. S’il doit assurer le marquage de l’avant-centre adverse, le demi-centre n’est alors pas le policeman qu’en fera le WM (dans les faits, un arrière central). Le demi-centre est avant tout le premier relanceur de l’équipe, en lien avec l’avant-centre.

L’avant-centre adopte une position en retrait, « à la Sindelar ». Il est chargé de la distribution du jeu d’attaque. Il anime le ballon, transmet aux ailiers, combine avec les intérieurs et se déplace ensuite de façon à être aussi bien à l’initiative qu’à la conclusion des actions. Il n’est pas le pur finisseur qu’en fera le WM.

Pour le reste, les arrières sont des armoires à glace chargés de bloquer les intérieurs adverses. Une fois le ballon récupéré, ils dégagent devant : c’est un jeu fruste, mais nécessaire. Les demi-ailes s’occupent de la surveillance des ailiers adverses et dépassent rarement la ligne médiane. Les intérieurs combinent avec les autres avants et se trouvent souvent à la finition des actions. Enfin, les ailiers doivent effectuer un maximum de centres aériens.

Gardien de but

Pierre Chayriguès (1892-1965) : d’une taille moyenne mais vif et doté de mains gigantesques, Pierre Chayriguès fut la première grande vedette du football français. Dernier rempart de la formidable équipe du Red Star qui remporta trois fois consécutivement la Coupe de France en 1921, 1922 et 1923, « Pierrot » était un casse-cou qui n’hésitait pas à sortir dans les pieds des attaquants adverses. Cela lui occasionna de nombreuses blessures, notamment contre la Tchécoslovaquie en finale des Jeux Interalliés de 1919. Lorsqu’il n’était pas blessé ou en froid avec la fédération pour des questions de primes, Chayriguès avait sa place réservée en équipe de France. Et, incontestablement, il y avait un onze français avec et sans « Pierrot ». Qu’on en juge : entre le 29 octobre 1911 (date de sa première sélection) et le 21 mai 1925 (date de sa dernière sélection), l’équipe de France disputa 45 matchs. Chayriguès participa à 21 d’entre eux, pour 8 victoires, 3 nuls, 10 défaites et 50 buts encaissés. Les 24 autres matchs se soldèrent par 6 victoires, 2 nuls, 16 défaites et 75 buts encaissés !

Arrières

Lucien Gamblin (1890-1972) : capitaine du grand Red Star triple vainqueur de la Coupe de France (1921, 1922 et 1923), à une époque où le capitaine avait en charge la tactique sur le terrain, Lucien Gamblin était un formidable meneur d’hommes. Ce fut aussi lui qui commanda l’équipe de France lors de sa première victoire contre l’équipe d’Angleterre (2-1), le 5 mai 1921 au stade Pershing. Défenseur infranchissable, « Lulu la matraque » était un athlète complet : à 17 ans, il était capable de courir le 100 mètres en 12 secondes, le 400 mètres en 52 secondes, de franchir 1,60 mètre en hauteur, de lancer le poids jusqu’à 10,40 mètres. De taille moyenne mais solidement charpenté, c’était un joueur rapide et puissant. Après une guerre héroïque, qu’il commença sergent et finit capitaine, il devint journaliste sportif en même temps qu’il achevait sa carrière de footballeur. Il exerça alors sa plume acérée dans les plus lues des pages sportives de son temps : à Football, à L’Auto

Etienne Mattler (1905-1986) : type même de l’armoire à glaces, Etienne Mattler était une force de la nature : 1,80 mètre, 85 kilos de muscles. Natif de Belfort, c’est tout à fait légitimement qu’on recycla pour lui le surnom autrefois donné au colonel Denfert-Rochereau : c’était un roc, une citadelle, aussi intransigeant qu’infranchissable. Capitaine du grand Sochaux des années 1930, il remporta avec les Jaunes et Bleus deux championnats de France (1935 et 1938) et une Coupe de France (1937). Sélectionné 46 fois en équipe de France entre 1930 et 1940 (un record, à l’époque), il fait partie de ceux qui disputèrent les trois premières Coupes du monde. Capitaine lors de celle disputée en France, il ne put empêcher la défaite des siens face à l’Italie (1-3). Entonnant La Marseillaise dans un café de Naples au soir d’une nouvelle défaite contre l’Italie (0-1) en décembre 1938, Mattler fut ensuite mobilisé. Engagé dans la Résistance dès février 1942, il fut arrêté par la Gestapo deux ans plus tard. Torturé, il n’avoua rien et réussit à gagner la Suisse en mai 1944. Un temps réputé mort, il rentra en France dans les rangs de l’armée de Lattre de Tassigny.

Le onze français qui défit l’Angleterre le 5 mai 1921, jour du centenaire de la mort de Napoléon Ier. Debout (de gauche à droite) : François Hugues, Marcel Vanco , Albert Jourda, Maurice Cottenet, Lucien Gamblin, Philippe Bonnardel. Accroupis (de gauche à droite) : Jules Devaquez, Jean Boyer, Paul Nicolas, Henri Bard, Raymond Dubly.

Demis

François Hugues (1896-1965) : demi-centre stratège du Red Star, François Hugues remporta avec le club audonien la Coupe de France en 1921 et en 1923. Une parenthèse d’un an à Rennes, où il était parti monnayer son talent, illustre assez ses incomparables qualités : avec lui, le club breton atteignit pour la première fois la finale de la Coupe de France en 1922. Mais il y fut défait par… le Red Star. Après le départ de François Hugues, le Stade redevint un club parmi d’autres. En équipe de France, Hugues joua 24 matchs et notamment les Jeux olympiques d’Anvers. A cette occasion, l’entraîneur anglais Pentland le décala au poste de demi-aile gauche pour laisser la place de demi-centre à René Petit. Hugues le prit mal et sabota son équipe !

René Petit de Ory (1899-1989) : né à Dax d’un père français et d’une mère espagnole, René Petit fut élevé en Espagne où son père était ingénieur dans les chemins de fer. Se considérant volontiers plus Espagnol que Français, il n’acquit pourtant la nationalité espagnole qu’en 1927. Et c’est avec l’équipe de France, alors qu’il effectuait son service militaire dans la région de Bordeaux, qu’il disputa les Jeux olympiques d’Anvers en 1920. Au poste de demi-centre ou d’avant-centre, il organisait le jeu comme aucun autre en France ne savait alors le faire. Et c’est à bon droit qu’il est surnommé, en Espagne, « le Di Stéfano des années 20 ». Coéquipier de Santiago Bernabéu au Madrid FC, René Petit effectua néanmoins l’essentiel de sa carrière à Irun. Vainqueur de quatre Coupes d’Espagne (une avec Madrid, trois avec Irun), il se retira des terrains en 1934 pour entamer une carrière d’ingénieur dans les ponts et chaussées. Toujours attaché au Pays basque, c’est là qu’il finit sa vie.

Edmond Delfour (1907-1990) : sélectionné à 41 reprises en équipe de France, Edmond Delfour participa, comme Mattler, aux trois premières Coupes du monde. C’était un demi-aile complet, capable aussi bien de courir longtemps que de servir ses attaquants. Il fut le seul Français présent dans l’équipe d’Europe de l’Ouest (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne) qui rencontra, à Amsterdam le 20 juin 1937, une formidable sélection d’Europe centrale (Italie, Hongrie, Autriche, Tchécoslovaquie) dans laquelle la ligne d’avants faisait frémir : Sas, Sarosi, Piola, Meazza, Nejedly. Malgré la défaite (1-3), il s’y illustra comme un des meilleurs joueurs de son équipe. En club, Delfour fut le capitaine de la grande équipe du Racing qui réalisa le doublé coupe-championnat en 1936.

Le onze français lors des Jeux olympiques d’Anvers (1920). Debout (de gauche à droite) : Léon Huot, Edouard Baumann, Jean Betmale, Albert Parsys, René Petit de Ory, François Hugues. Accroupis (de gauche à droite) : Jules Devaquez, Jean Boyer, Paul Nicolas, Henri Bard, Raymond Dubly.

Avants

Raymond Dubly (1893-1988) : né dans une grande famille de sportifs intimement liée au Racing de Roubaix, Raymond Dubly fut sans doute le représentant le plus émérite de sa riche fratrie. Des neufs frères Dubly, Raymond était le plus jeune. Et si six s’intéressèrent au football, c’est bien le benjamin qui marqua de son empreinte le football nordiste et le football français. Authentique amateur pendant toute sa carrière, Raymond Dubly ne connut qu’un seul club : le Racing de Roubaix. Ailier gauche rapide et technique, il revêtit également 31 fois le maillot de l’équipe de France et participa aux Jeux olympiques d’Anvers et de Paris. Mais son principal fait d’armes est certainement son match remarquable contre les Anglais à Pershing le 5 mai 1921. Si l’équipe de France s’imposa (2-1), elle le doit notamment à Dubly qui adressa deux centres victorieux à destination de Devaquez et de Boyer.

Emile Veinante (1907-1983) : stratège offensif du Racing des années 1930, le Lorrain Emile Veinante remporta avec « les Pingouins » deux Coupes de France (1936 et 1939) et un championnat (1936). C’était un joueur lent, économe de ses efforts, mais fin et technique. Il était réputé pour ses dribbles, ses passes précises et ses coups de pied arrêtés. Le 13 septembre 1942, à Saint-Ouen, son Racing était mené 0-3 par celui de Lens. Il enchaîna alors trois corners victorieux, un direct et deux pour Ernest Vaast et August Jordan. 3-3, score final : ses coéquipiers pouvaient lui dire merci ! En équipe de France, « Mimile » cumula 24 sélections. Bien que présent de manière irrégulière, il fit néanmoins partie du groupe lors des trois premières Coupes du monde. S’il ne joua qu’un match en 1930 et aucun en 1934, il fut des deux rencontres en 1938 et il marqua même un but contre la Belgique.

Paul Nicolas (1899-1959) : archétype de l’avant-centre en retrait qui régnait sur la ligne d’avants avant l’introduction du WM, Paul Nicolas connut une riche carrière de footballeur. Avec le Red Star, il remporta quatre fois la Coupe de France (en 1921, 1922, 1923 et 1928). Avec l’équipe de France, dont il porta le maillot 35 fois (pour 20 buts), il participa aux Jeux olympiques d’Anvers, de Paris et d’Amsterdam. Dans L’Athlège, publié en 1949, Emmanuel Gambardella résume ainsi ses qualités : « Paul Nicolas, à l’inverse de beaucoup d’avants centre d’aujourd’hui, était à la fois un constructeur et un réalisateur. […] A lui les longues passes précises aux ailiers qui lui permettaient ensuite, grâce à un démarquage savant, de recevoir la balle en bonne position de shoot. A lui le jeu précis, compréhensif, étudié, intelligent. Ce n’est ni en puissance, ni en vitesse que Nicolas battait ses adversaires ; c’était par son intelligence du jeu, la force et la précision de son shoot du droit, sa compréhension de l’ouverture ou de la passe à faire. » Après sa carrière de joueur, Paul Nicolas entama une brillante carrière de dirigeant, au sein du comité de sélection de la FFFA ou à la tête du Groupement (ancêtre de la Ligue).

Jean Boyer (1901-1981) : intérieur ou avant-centre doté d’une grande force physique et d’un tir puissant, Jean Boyer fut la première grande vedette de l’Olympique de Marseille. Déjà vainqueur de la Coupe de France avec les « Banquiers » du CASG en 1919, il remporta encore le trophée à trois reprises (1924, 1926 et 1927) avec l’OM. Avec l’équipe de France, il fut sélectionné à 15 reprises et participa notamment aux Jeux olympiques d’Anvers et de Paris. Mais c’est surtout à l’occasion de deux rencontres contre l’Angleterre et l’Espagne qu’il écrivit sa légende avec les Bleus. C’est en effet lui qui inscrivit le but vainqueur, d’une puissante reprise de volée, contre l’Angleterre le 5 mai 1921. Et c’est lui qui marqua le premier but du match France-Espagne disputé à Colombes le 22 mai 1927, d’une violente charge à l’épaule contre Zamora qui envoya le gardien espagnol avec le ballon dans ses filets et lui fit perdre deux dents.

Alfred Aston (1912-2003) : ailier vif et dribbleur, Alfred Aston fit les beaux jours du Red Star Olympique et du Racing dans les années 1930. Né à Chantilly d’un père anglais et d’une mère française, il s’essaya d’abord en tant que jockey. Venu ensuite au football, son poids plume fut un atout au moment d’accélérer sur son côté droit. Il reçut alors le surnom de « Feu-Follet », qui dit assez bien ses qualités. Sélectionné à 31 reprises en équipe de France, il fut des Coupes du monde en Italie et en France. Il représenta aussi la France à Highbury, le 26 octobre 1938, lors du match organisé pour célébrer les 75 ans de la FA. A cette occasion, en effet, une sélection des meilleurs joueurs du Continent défia l’Angleterre. Si le résultat fut défavorable (0-3), Aston ne déçut pas. A ses côtés, la ligne d’avants avait fière allure : le Belge Braine, l’Italien Piola, le Hongrois Zsengeller et le Norvégien Brustad. En vue de sa reconversion et alors qu’il jouait encore, « Fred » ouvrit à Tours en 1952 une boutique d’articles de sport qui existe toujours et qui porte encore son nom : Fred Aston.

Le groupe français lors de la Coupe du monde 1938. Debout au troisième rang (de gauche à droite) : Emile Veinante, Michel Brusseaux, Laurent Di Lorto, René Llense, Edmond Delfour, Alfred Aston. Debout au deuxième rang (de gauche à droite) : Victor Mestre (dirigeant), François Bourbotte, Etienne Mattler, Jean Bastien, Ignace Kowalczyk, Raoul Diagne, Mario Zatelli, Auguste Jordan, Raphaël Panosetti (soigneur). Assis au premier rang (de gauche à droite) : Julien Darui, Roger Courtois, Jean Nicolas, Maurice Cottenet (préparateur physique), Abdelkader Ben Bouali, Hector Cazenave, Oscar Heisserer.

Remplaçants

Alexis Thépot (1906-1989) : si Chayriguès fut le grand gardien des années 1920 et Darui celui des années 1940, incontestablement, le meilleur gardien français des années 1930 est « Alex » Thépot. Le Breton, qui passa l’essentiel de sa carrière au Red Star Olympique, se distingua tout particulièrement en équipe de France. Il fut ainsi des Coupes du monde 1930 et 1934. Excellent à chaque fois, il permit à ses coéquipiers de passer tout proche de l’exploit contre l’Argentine (0-1) en 1930 et contre l’Autriche (2-3) en 1934, à une époque où ces nations étaient très supérieures à la France. A Montevideo, il enthousiasma tant la foule uruguayenne qu’il fut porté en triomphe après le coup de sifflet final. Malgré la défaite. Sélectionné à 31 reprises, c’était lui le capitaine des Bleus lors de la grande victoire (5-2) sur les professionnels anglais à Colombes le 14 mai 1931.

Raoul Diagne (1910-2002) : Diagne, c’est le Racing, le Sénégal, la Guyane et, bien sûr, la France. Le père de Raoul n’est autre que Blaise Diagne, qui occupa de nombreux postes dans l’administration coloniale avant de devenir député du Sénégal et finalement sous-secrétaire d’Etat aux Colonies (1931-1932). Né en Guyane, Raoul grandit en région parisienne. Fils de très bonne famille, son amour pour le ballon rond lui valut quelques inimitiés au sein de son groupe social. Mais il se révéla un formidable joueur, aussi bien avec le Racing (trois Coupes de France en 1936, 1939 et 1940, un championnat en 1936) qu’avec l’équipe de France (18 sélections, quart-de-finaliste de la Coupe du monde 1938). Grand, svelte et plutôt bel homme, il était la coqueluche du public qui rêvait (et aussi portait un regard condescendant) sur son « exotisme ». Arrière central ou droit, voire même ailier droit ou gardien de but, Raoul Diagne était à l’aise dans de nombreuses situations. Reconverti entraîneur, il fut le premier sélectionneur du Sénégal indépendant.

Larbi Ben Barek (1914 ou 1917-1992) : est-il besoin de présenter Larbi Ben Barek ? Si sa brillante carrière s’écrivit surtout après la Seconde Guerre mondiale, le talent de celui que la presse française surnomma « La perle noire » commença de se manifester dès la fin des années 1930. Repéré en 1937 à l’occasion d’un match entre une sélection marocaine et la France B, Ben Barek traversa la Méditerranée l’année d’après et rejoignit l’OM. Sa virtuosité balle au pied, ses dribbles déroutants en firent immédiatement une idole sur le Vieux-Port. Cinq mois après son arrivée en France, et en dépit du fait qu’il n’était pas Français, il participa au match Italie-France de Naples le 4 décembre 1938. Il y chanta La Marseillaise à pleins poumons face à un public hostile et chauffé par une presse raciste. Trois autres sélections suivirent jusqu’à la guerre, au cours desquelles Ben Barek marqua un but. Rentré au Maroc le temps du conflit mondial, il revint en France sitôt les hostilités terminées. Mais, cette fois-ci, à Paris.

Jules Devaquez (1899-1971) : né dans le 9e arrondissement de la capitale, « Julot » était un pur Titi parisien. Petit et râblé (1m69 et 70 kilos), son démarrage sur 20 mètres faisait des ravages sur l’aile droite. Mais il n’était pas qu’un dribbleur ou un centreur, puisqu’il était aussi réputé pour son jeu de tête et son tir puissant. Toutes ces qualités lui permirent d’inscrire de nombreux buts, dont 12 lors de ses 41 sélections avec l’équipe de France. Devaquez fut des trois olympiades d’Anvers, Paris et Amsterdam, de la victoire (2-1) contre les Anglais le 5 mai 1921 (il marqua le premier but), de la première finale de la Coupe de France en 1918. Bref, avec Chayriguès, il est la grande vedette du football français des années 1920. Après trois finales de Coupe de France (dont une victoire en 1918) avec l’Olympique, « Julot » vendit son talent à un autre Olympique, celui de Marseille. Il y glana encore deux Coupes de France (en 1926 et 1927), scorant à chaque fois en finale.

Roger Courtois (1912-1972) : champion de France en 1935 et 1938, vainqueur de la Coupe de France en 1937, Roger Courtois était le grand buteur du FC Sochaux. C’était un finisseur, chargé de conclure les actions conçues par Pedro Duhart ou André Abegglen. Petit et trapu (1,66 mètre pour 69 kilos), il marquait avec une régularité impressionnante et réussit à finir meilleur buteur du championnat à l’issue des saisons 1935-1936 et 1938-1939. A ce jour, il est encore le troisième meilleur buteur français de l’histoire du championnat de première division. Né à Genève de parents français, Roger Courtois représenta la France à 22 reprises et fit partie du groupe lors des Coupes du monde 1934 et 1938. Mais, au poste de buteur, il fut à chaque fois barré par son grand rival Jean Nicolas. Lié au FC Rouen, celui-ci effectua une bonne part de sa carrière en deuxième division dont il finit meilleur buteur trois saisons de suite (1933-1934, 1934-1935 et 1935-1936) avant d’être le meilleur marqueur de la première division en 1937-1938. En équipe de France, il marqua la bagatelle de 21 buts en 25 sélections.

59 réflexions sur « Equipe de France : le onze idéal des origines à 1940 »

      1. Et on t’attend pour la suite : une équipe de France idéale de 1940 à 1980. C’est dans tes cordes !

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      2. Un onze idéal de 40 à 80. Pas possible, ça reviendrait à mettre le onze « suédois ».
        Dans l’article « Marius et l’Alsacien » j’avais posté ceci:

        Le Onze immortel de Suède, qui aurait dû être le onze type pour au moins 5 ans:

        Vincent- Piantoni – Kopa – Fontaine – Wisnieski
        Penverne – Marcel
        Lerond – Jonquet – Kaelbel
        Remetter
        c’est exactement l’équipe qui a « féssé » le Paraguay. A part les 5 premiers matchs de la CDM, ce quintette offensif n’a jamais pu être reconduit.
        Entre cette équipe et le Onze des 30’s de Bobby, il y a L’équipe oubliée des 40/50’s:
        Vaast – Heisserer – Baratte – Ben Barek – Flamion
        Cuissard – Prouff
        Marche – Jordan – Salva
        Darui
        Remplaçants et réservistes: Vignal, Ruminski, Louis, Mahjoub, Glovacki, Alpsteg, Cisowski, Ujlaki, Grillon, Hon, Huguet, Swiatek, Bieganski, Louis, Gianessi,
        Bonifaci, Strappe, Mekhloufi.

        Quant au Onze de 60-75 il suffit de puiser dans cette liste des joueurs les plus capés, sauf exception. Certains appartiennent à l’ancien temps, d’autres ont été repris sous Hidalgo:

        Attaquants: Loubet – Chiesa – Di Nallo – Cossou – Douis – Guillas -Goujon – Gondet – Lech – Floch – Guy – Combin – Hausser – Herbet – Revelli – Bereta – Molitor – Lacombe – Soler – Wisniewski –

        Milieux: Larqué – Muller – Herbin – Ferrier – Bonnel – Michel –Theo – Mezy – Huck – Jouve – Simon – Guillou – Synaeghel

        Défenseurs : Chorda – Maryan Symanowski – Budzynski – Lerond – Rodzik – Djorkaeff – Bosquier – Artelesa – Wendling – Quittet – Novi – Rostagni – Adams – Trésor – Bracci

        Gardiens: Carnus – Bernard – Aubour – Baratelli

        Pour infos, autres gardiens sélectionnés entre 60 et 75: Lamia (60-62), Colonna (57-61),Taillandier (60), Ferrero (62), Eon, Charrier, Chauveau, Bertrand-Demanes

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      3. Dans les exception des joueurs peu capés mais talentueux j’ai oublié de citer Théo.

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      4. Bé voilà, fais-nous le onze idéal des années 40-50.
        Vendu !
        C’est pour quand ?

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      5. Mon équipe de France 60-75!
        Carnus
        Bosquier Djorkaeff Tresor Adams
        Muller Michel
        Guillou
        Di Nallo Combin Revelli

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      6. Au temps pour moi. Dans mon équipe des années 40/50, en dehors des « Suédois » j’avais positionné Flamion ailier droit. Or il s’avère qu’il était ailier gauche, comme Ernest Vaast, donc il faut faire un choix, Vaast ou Flamion. Et pour le poste d’ailier droit je ne vois guère que Joseph Ujlaki, qui d’ailleurs aurait été en concurrence avec Wisnieski en 58, si…

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      7. Et pour le poste d’avant-centre, du coup j’hésite entre Baratte et Cisowski qui lui aussi aurait pu et dû être de la fête en Suède.

        Le savais-tu ?
        Petites stats qui ne servent à rien, mais qui font toujours plaisir:
        – Entre sa première et sa 45ème et dernière sélection Kopa a manqué la bagatelle de 32 potentielles sélections.
        – Raymond Kopa honore sa dernière sélection le 11 novembre 1962 pour France-Hongrie au Parc (défaite 3-2) à tout juste 31 ans. Ce jour là Fleury Di Nallo honore lui sa première. Quel gâchis !
        – Le quintette offensif Vincent-Piantoni-Kopa-Fontaine-Wisnieski , qui aurait dû être celui de la Coupe d’Europe des nations en 60, n’a jamais pu être reconduit après leurs 5 matchs en Suède.
        – Le trio des 3 plus grands joueurs français des années 50, Kopa Piantoni Fontaine n’a seulement été aligné qu’à 6 reprises, les 5 matchs en Suède et le Bulgarie-France du 11 octobre 1960.
        – Kopa et Ben Barek ont joué ensemble une fois, en 54, lors de France-Allemagne à Hanovre. Après 6 ans d’oubli Ben Barek avait été rappelé suite à la pression populaire et à sa prestation dans l’équipe d’Afrique du Nord face à la France.
        – Ce France-Allemagne fut le seul match des Bleus où 2 Marocains (Ben Barek et Mahjoub) furent alignés
        – Fontaine et Cisowski, les deux plus grands avant-centres des années 50 ont 2 sélections en commun: France-Hongrie du 7 octobre 56 (défaite 2-1, but de Ciso) et France-Grèce du 1er octobre 58 (victoire 7-1) où tout le monde est contenté: But de Kopa et doublés de Vincent, Fontaine et Cisowski.
        – Pour sa 21ème et dernière sélection en 1960, Fontaine n’a que 27 ans. Quel gâchis !
        – Fontaine fut le premier joueur exclu de l’histoire des Bleus. Ce fut lors de Bulgarie-France d’octobre 59.
        – Kopa et Fontaine n’ont que 9 sélections en commun dont 3 après la Suède.
        – Les quasi-homonymes Koza et Kopa ont joué une seule fois ensemble. C’était contre la…Pologne.
        – Pour sa 38ème et dernière sélection en 61, Roger Piantoni n’a que 30 ans. Quel gâchis !
        Ben Barek, Cisowski et Ujlaki n’ont participé à aucune phase finale d’une compétition internationale.
        Cisowski n’a jamais remporté de titre au cours de sa carrière. De tous les grands joueurs français de cette époque, peut-être et sans doute le seul dans ce cas.
        Etonnant et injuste, non ?

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      8. @Alfredo Puskas : s’il fallait faire une équipe 40/50’s, il y aurait en effet la quasi-totalité des demis-finalistes de 1958. Mes seuls changemens seraient :
        – Julien Darui en gardien (car aucun gardien ne s’est imposé sur la durée dans les années 50, ça a beaucoup tourné entre Vignal, Ruminski, Remetter, Colonna, Abbes…)
        – Roger Marche en défense, à la place de Lerond.

        J’ai aussi quelques réponses à tes stats.

        Kopa a manqué beaucoup de matchs pour plusieurs raisons :
        – Entre 1956 et 1959, Kopa joue au Real, qui n’a aucune obligation à mettre son joueur à disposition de la sélection. Lorsqu’il arrive en Suède, il n’a plus joué avec les Bleus depuis près de 2 ans, mais Batteux et Nicolas l’ont mis dans de bonnes dispositions pour le réintégrer dans le groupe. Kopa n’avait jamais joué avec Fontaine, or sur le terrain, les deux se trouvaient les yeux fermés…
        – A partir de 1960, Kopa commence à être embêté par les blessures, et tout particulièrement par une blessure à la cheville qui le prive du premier Euro en France
        – La fin est dramatique. Son fils Denis est gravement malade (il meurt d’un lympome en 1963) Kopa s’implique autant qu’il le peut, au vu des circonstances. Mais face à lui, il a un sélectionneur (Georges Verriest) borné et sans aucune psychologie qui l’allume et critique la mentalité du joueur, ce qui est assez hallucinant au vu de ce qu’il traverse. Kopa demande des excuses qui ne viendront jamais, il refuse la sélection et en est banni. Triste fin…

        Triste fin aussi pour Just Fontaine, dont le tacle subi en mars 1960 lui fracture tibia et péroné, et le prive lui aussi de l’Euro. Il revient en fin d’année, mais la jambe lâche à nouveau peu de temps après.
        Quant à Piantoni, une blessure au genou subie face à la Bulgarie en 1959 a également handicapé sa fin de carrière.

        Ce ne sont pas les seules explications du trou noir subi par les Bleus à partir de 1960, mais force est de constater que la mise en indisponibilité de ces trois grands champions y a contribué.

        Il me semble que la mort accidentelle de Paul Nicolas en mars 1959 a aussi eu une influence lourde et néfaste sur la gouvernance du football français. Sa présence aurait peut-être permis à la France de ne pas rater les évolutions physiques et tactiques du football des années 60.

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  1. Excellent article effectivement, sur le plan de la recherche comme sur celui de l’écriture. C’est en en lisant de tels que je me dis que j’ai encore des progrès à faire. Une petite question tout de même : Raoul Diagne plutôt que Georges Verriest ?

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    1. Diagne s’impose clairement à Verriest. Mais Verriest aurait pu prendre la place de Ben Barek, qui effectue l’essentiel de son parcours après 1940. Il a fallu faire des choix.

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    1. Ah ! ah ! ah ! passer un tour sera déjà exceptionnel.
      L’Autriche, la Hongrie, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, l’Espagne, l’Italie, la Tchécoslovaquie, voire même la Belgique, l’Allemagne, la Suisse ou la Yougoslavie auront tôt fait de nous marcher dessus.
      Non, très sérieusement, on peut espérer battre la Suisse au premier tour et tomber les armes à la main devant la Tchécoslovaquie ou la Hongrie (ou un des Sud-Américains, s’ils viennent au complet) lors du deuxième tour.
      Ce serait déjà immense !

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      1. Et bien, on est pas proche de gagner quoique ce soit avec cette mentalité!

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      2. Bah, quand on est nuls on est nuls. Faut se contenter de ce qu’on est capable de faire : battre difficilement une équipe moyenne et ferrailler sans fin avec un cador. Et tomber héroïquement. Tel Cambronne à Waterloo !

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      3. ‘T’façon, c’est pas compliqué : c’est qui le meilleur joueur de cette équipe ? René Petit. Pas de hasard : il n’était pas Français (culturellement). Deux sélections aux Jeux d’Anvers, c’est tout, malheureusement. Il était tellement au-dessus ! Le mec débarque, les sélectionneurs sont choqués, l’entraîneur Pentland déplace sans ménagement Hugues pour lui confier les clefs du jeu.

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      4. A propos de Pentland, Hugues, Petit et les Jeux d’Anvers, un très extraordinaire témoignage dans L’Auto du 23/09/1920 (déterré par Pierre Cazal, il faut rendre à César ce qui est à César) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4631892c/f2.item.zoom (« A qui la faute ? » en haut à droite de la page)

        Duchêne et Barreau font partie du comité de sélection. « L’ancien centre demi de l’équipe de France » est François Hugues. « Le capitaine de l’équipe » est Henri Bard, effectivement réputé pour son manque d’efforts sur le terrain.

        Pentland, ce n’était pas rien. Après son échec en France, il passa en Espagne où il resta une quinzaine d’années (jusqu’à la Guerre civile). Il entraîna notamment l’Athletic et l’Atlético. Avec les Basques, il empila les trophées (deux championnats, quatre ou cinq coupes…).

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      1. J’veux pas le savoir, vous vous démerdez ! comme nous disaient les connards de sous-off à l’armée (le peu de temps où j’y suis resté).

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      2. J’ai déjà mis Devaquez sur le banc, au profit de Fred Aston, pour te faire plaisir…
        Va pas trop pousser pépé dans les haricots verts !

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    1. Moi aussi ça m’a surpris. Le seul joueur à avoir mis un quintuplé en sélection (avec Cisowski en 1956 face à la Belgique) Et aussi le grand artisan de la victoire des Bleus en Italie en 1910, et il n’y en a pas eu des masses (la suivante, c’était…en 1994!!! Sur un but du Snake)

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  2. Un Onze breton, bonne idée !
    Et un Onze corse regroupant des joueurs ayant joué dans l’Ile de Beauté et des expatriés comme Sinibaldi, Colonna ou Baratelli ?

    Quant au Onze « Polonais » je l’avais déjà fait:

    Bereta – Kopa – Cisowski- Wisnieski
    Siatka – Lech
    Rodzik – Budzincski- Kocielny – Zimny ou Bieganski
    Ruminski

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  3. Pour 60-75 je ne mets pas Trésor vu qu’il fait partie aussi de l’ère platinienne.
    A sa place Artelesa ou Herbin
    Latéral gauche Rodzick ou Chorda
    Au milieu Ferrier, Simon et Bonnel ont leur mot à dire
    Gondet est l’indiscutable avant-centre.
    Aux ailes Loubet et Lech peuvent prétendre à une place.

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  4. Extraordinaire : nos deux puits de science du football , khiadia et alfredo n’ont mis aucun joueur en commun sur la période 60-75
    Quand à moi je m’abstiens pas légitime sur cette periode

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      1. Tu vas chez 411, il te sert un Viandox et tu lui racontes tes jeunes années.

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      2. Ou des propos recueillis par Alphabet sur un magnétophone pas branché ?

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      3. Alphabet va bientôt faire taire ses taquineurs d’incroyable façon.

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  5. Super Bobby ! C’est plutôt rare de trouver des articles détaillés relatant de l’équipe de France à ses tout débuts, je t’avoue n’en connaître que 4 en tout (Ben Barek, Thépot, Courtois et Diagne) et encore, je les « connais » de façon plutôt légère, en surface.

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